Et de cinq…

Duo : Cinq, cinq…Mon baiser ?

Shakes : Oui, Duo…

Duo : WOUAIS !!!

Bref…^^; Merci à ma padawan Merle (toujours aussi objective, hein ? ;p), mangafana, Virginie, elfe (t'as dû recevoir mon mail…), Dana-chan1, chibishini-sama, Lilith (vi, vi, je vais inserrer…chap 7 ! lol), Luna11 (MDR) et Nakhenda pour les reviews !^^

Ombre et Lumière a officiellement sept chapitres et un épilogue. ^^

Bonne lecture !

Ombre et Lumière

Scribouillarde : Shakes Kinder Pinguy

Mail : Mei_Fanel@hotmail.com

Couples : 2+1/1+2 3+4+3 Solo+H+Solo 5+M+5 D+R+D

Genre : Romance/général, tapage sans raison sur Hee-chan AU

Rating : PG-13

Disclaimer : les beaux yeux d'Heero sont pas à moi…ni ceux des autres, d'ailleurs. . Mais ses lunettes sont miennes ! MWAWAWAWA !!

Avertissements : c'est officiel, cette fic a un semblant de scénario…Gaia…-_- Pourquoi je suis pas capable de faire quelque chose de simple ?

Petite note : J'aime Quatre. Malheureusement il le sait. Horrible petit concombre, va. ¬_¬

***

Chapitre 5

Duo s'effondra sur le canapé d'un air morose, et Solo leva les yeux au ciel. C'était comme ça depuis qu'ils étaient rentrés à Saint Gabriel, quelques jours plus tôt. Duo avait reçu un mail d'Heero lorsqu'ils étaient encore en Italie, annonçant que le brun partait deux semaines en Belgique rejoindre son grand-père maternel.

Heero ne serait pas de retour avant encore quelques jours et Duo boudait comme un gamin.

_ T'es lamentable, commenta Solo. Une vraie lavette. T'as pas honte ?

Duo le foudroya du regard, prit la télécommande et alluma la télévision. Plus que cinq jours…

" …la présence surprenante de la nouvelle génération. Le général Noventa, Selim Winner et le président Yuy ont réuni autour d'eux leurs héritiers, trois jeunes gens qui ont rafraîchi par leur présence et leurs suggestions les réunions diplomatiques de Bruxelles. Sylvia Noventa, Quatre Raberba Winner et Heero Yuy-Lowe sont… "

_ Bordel de merde ! s'étrangla Solo, les yeux comme des soucoupes.

Duo ne réagissait pas. Le regard fixé sur l'image de Quatre souriant pour deux, d'Heero qui ne cachait pas son ennui, et d'une petite blonde qui avait la main posée sur l'épaule de son futur fiancé en lui parlant à l'oreille.

" La bonne entente des trois futures étoiles montantes de la diplomatie est sans aucun doute un espoir pour l'avenir des relations entre la Terre et les Colonie. Le sujet abordé aujourd'hui concernait l'émigration de la population terrestre vers les Colonies et principalement vers…"

_ Putain de putain de bordel de merde ! jura de nouveau Solo. Les deux petites vipères !

_ Quatre et Heero étaient à la télé, fit remarquer Duo.

_ Oui.

_ Quatre et Heero.

_ Oui.

_ Tu savais que Quatre devait participer à une rencontre politique ?

_ Non, mais c'est vrai qu'il nous avait dit qu'il allait à Bruxelles. Eh ben, t'as beau savoir qui il est, le voir à la télé comme ça, ça fait un choc ! Quand je pense que je lui ai quasiment appris à nager, à ce petit couillon !

_ Tu savais qu'Heero avait un rapport quelconque avec l'Alliance Coloniale ?

_ Non. Son nom me disait quelque chose, mais…on parle toujours du Président Yuy ! J'avais pas du tout fait le rapport, Yuy, ça pourrait être un nom courant, quoi…En tout cas ça explique la réaction de Papa !

Solo étouffa soudain un rire.

_ Quand je te disais que t'avais fait une jolie pêche, frangin…Tu veux épouser le petit prince des Colonies, quand même !

Duo poussa un grognement de mal de crâne et ferma les yeux.

_ Oh, bordel, marmonna-t-il.

***

_ Si je tiens celui qui a lâché le morceau…râla Heero, de mauvaise humeur, en se laissant tomber sur son lit.

Quatre s'allongea à son tour sur le sien, fatigué, et acquiesça. Ils n'étaient là que pour assister aux réunions, pas y participer, et certainement pas se faire alpaguer par les médias, qui n'étaient pas censés être au courant de leur présence, encore moins connaître leur identité.

C'était la condition sous laquelle les deux jeunes hommes avaient accepté de venir à Bruxelles.

Quatre bailla discrètement et se tourna vers Heero, un sourire soudain sur les lèvres.

_ Quoi ? demanda le brun.

_ Heureusement que Sylvia était là, fit-il en étouffant un rire. J'ai vraiment cru que tu allais purement et simplement faire demi-tour et planter la journaliste !

Heero haussa les épaules.

_ Je n'ai pas l'intention de faire de la diplomatie, répliqua-t-il. Je te laisse t'occuper de ça.

_ Ça veut dire que tu feras tout le travail écrit ? demanda Quatre malicieusement.

Heero lui lança un regard noir, mais n'eut pas le temps de rétorquer, le téléphone sonna et la standardiste lui annonça un appel en attente.

_ Allô, Heero ? fit la voix nerveuse de son père.

_Quelque chose ne va pas ? demanda-t-il immédiatement.

_ Tu es seul ?

_ Quatre est là, répondit Heero avec un pointe d'inquiétude.

Le petit blond comprit, et, après un coup d'œil à son ami, sortit de la chambre.

_ Qu'est-ce qu'il se passe ? pressa Heero, pensant à son grand-père paternel.

Ji était rentré dans les Colonies début août. Est-ce qu'il lui était arrivé quelque chose ?

_ Heero…Ta mère est enceinte.

Heero devint blanc comme un linge, et sa main agrippa un peu plus le combiné.

_ Enceinte ? répéta-t-il doucement.

_ Oui. Ne t'en fais pas, elle va bien. Mais…la grossesse est un peu avancée. Nous avons décidé de tenter notre chance. On va sur L1 pour passer les tests de détection NT et on s'est dit que tu avais le droit d'être au courant.

Heero prit une grande inspiration. Ses parents devaient le savoir depuis un moment déjà, pourquoi ils ne le lui avaient pas dit tout de suite ? Il fallait qu'il se calme, ce n'était pas le moment de s'énerver.

_ Tu es sûr que Maman va bien ?

_ Oui. Elle est juste un peu fatiguée. Nous partons après-demain, et comme nous ne serons pas rentrés quand tu arriveras à la maison…
_ Tout ira bien, fit Heero très vite. Ne vous inquiétez pas pour moi, partez le plus tôt possible.

Il sentit l'hésitation de son père.

_ Tu es sûr ? Tu sauras te débrouiller tout seul ?

_ Oui, oui.

_ Et si tu sens que ça ne va pas…

_ J'irais chez Quatre.

_ Promis ?

_ Promis.

_ D'accord. Et…ce n'est pas la peine d'en parler à ton grand-père tout de suite. Garde le secret pour le moment. Au cas où…Sinon, ça se passe bien ?

Heero laissa son père changer la conversation, et répondit à ses questions sans protester.

_ Embrasse Maman pour moi, dit-il avant de raccrocher.

Puis Heero retomba sur le lit, le bras sur les yeux. Quatre le trouva ainsi lorsqu'il revint. Il referma la porte derrière lui, et s'assit sur son lit.

_ Je peux faire quelque chose ? demanda-t-il doucement.

Heero retira le bras de son visage et tourna la tête vers lui, le regard lointain.

_ Ma mère est enceinte, murmura-t-il.

Quatre ne put retenir une grimace de sympathie.

_ Mes parents partent sur L1 pour passer les tests de détection.

_ Ça se passera peut-être bien, dit Quatre.

Heero secoua la tête, et Quatre ne chercha pas à insister. Il était trop sensible à ce sujet là. Les chances que le bébé ne soit pas un Wasted étaient minuscules. Et Heero avait un niveau de six. Le bébé menaçait d'être un sept.

Si l'échelle des Wasted n'allait pas plus loin que sept, c'était pour une bonne raison : les " niveau sept ", incapables de supporter leur puissance, mourraient tous en bas-âge. La plupart des " niveau six " eux-mêmes étaient complètement autistes. Heero était un cas rare d'adaptation, sans être exceptionnel.

Mais surtout, porter un Wasted était épuisant pour la mère. Quatre le savait bien. La sienne en était morte à sa naissance.

_ Maman a fait deux fausses couches avant moi, murmura Heero. Ils ont hésité à me porter à terme. Elle a été interdite de nouvelle grossesse avant au moins quinze ans après ma naissance. Et…

_ Si elle porte un nouveau Wasted à terme, qu'il soit de niveau un ou sept, elle risquerait d'en mourir, devina Quatre.

_ Hn.

Heero avait peur que ses parents prennent le risque si le bébé était de niveau cinq ou inférieur. C'était compréhensible…

_ Est-ce que les autres savent que tu es un Wasted ? demanda soudain Heero.

Quatre haussa les épaules.

_ Plus ou moins. Ils savent que je suis un Newtype, mais sans plus. Ce n'est pas quelque chose dont on parle souvent. Trowa en sait plus, parce qu'il a vécu dans les Colonies, et que je n'ai pas envie de le lui dissimuler.

Ils gardèrent le silence, Heero se demandant si c'était une manière de lui dire d'en parler à Duo, puis Quatre changea le sujet, revenant Trowa :

_ A propos, je viens de l'avoir au téléphone, dit-il. Solo et Duo nous ont vus à la télévision…

Heero leva un sourcil.

_ Duo râle parce que je n'ai rien dit, fit Quatre.

_ Il se sera calmé à ton retour.

_ Et toi évidemment, tu passes au travers, se plaignit le blond d'un ton faussement indigné. C'est absolument pas juste, il suffit que tu battes des cils pour…

La fin de la phrase fut perdue pour la postérité, terminée dans les plumes d'un oreiller que Quatre se prit en pleine figure.

Le blond se mit à rire et s'allongea sur son lit, soudain épuisé.

_ On demande à dîner dans la chambre ?

Heero grimaça à l'idée même de redescendre dîner avec les officiels dont son grand-père et Selim Winner faisaient partie.

_ Oui.

_ Je prends la commande ! lança Quatre.

Ils se couchèrent quasiment immédiatement après avoir mangé, et avoir subi le discours vengeur et indigné de Sylvia Noventa qu'ils avaient lâchement abandonnée au milieu de tous les diplomates.

Quatre fermait les yeux, lorsque la voix d'Heero s'éleva.

_ Comment tu les as rencontrés ?

Le blond soupira et se mit sur le dos, sachant quelle était la vraie question.

Comment tu as rencontré des gens qui se fichent bien de savoir si tu es le prince héritier de la Grande Bretagne ou le colleur de timbre d'un village perdu ?

_ Je les connais depuis presque toujours, dit-il. Quand je suis arrivé pour la première fois à Saint Gabriel, j'avais cinq ans. Ma sœur Farrah devait me garder cet été là. J'ai rencontré Duo. A l'époque, j'étais influencé par mon empathie, j'avais peur des gens. Mais à cinq ans, il était déjà très persuasif…

Heero sourit dans le noir.

_ Je revenais tous les étés, on a rencontré tous les autres au fur et à mesure. On se connaît tous par cœur. C'est même Solo qui m'a appris à nager. Le fait que mon père dirige la Winner Corp., ça a toujours été une connaissance subliminale pour eux. Ça a jamais rien changé entre nous, parce que j'ai toujours été le fils de Selim Winner, et toujours Quatre.

Il prit un ton soudain plus léger.

_ Si j'ai décidé de rester cette année, c'est parce que passer toute l'année dernière sans voir Trowa, c'était un vrai cauchemar ! Et aussi parce que à partir de l'été prochain, ce sera plus tout à fait pareil. Quoiqu'il arrive je reprendrais la Winner Corp., alors je dois apprendre le métier…

_ Parce que ton père le veut ? demanda Heero.

_ Non, parce que j'en ai envie, répondit Quatre. Pour moi, la Winner Corp. et le rôle diplomatique des Winner sont deux choses différentes.

_ L'une de tes sœurs peut bien s'occuper de ça.

_ Elles ont toutes déjà un métier, et contentes de ce qu'elle font…

_ Je vois. T'étais trop jeune pour protester.

Quatre se mit à rire.

_ Quelque chose comme ça.

_ Je ne pourrais jamais reprendre le rôle de mon grand-père, dit soudain Heero.

_ Pas envie d'être le prochain président de l'Alliance Coloniale ?

_ Ni capable.

_ Ton grand-père est quelqu'un d'ouvert et d'éloquent.

_ Exactement.

_ Pourtant tu te débrouilles très bien quand il s'agit d'analyser et de résoudre les problèmes. J'ai cru que Septem allait s'étouffer quand tu lui as sorti qu'il n'avait pas pris en compte toutes les capacités de population d'une Colonie.

Heero haussa les épaules.

_ Mon père est l'architecte qui a réadapté les Colonies, dit-il. Je sais exactement quelles sont leurs capacités de contenance. Et ça ne s'agrandit pas comme ça. Ça leur coûterait moins cher d'en construire une autre, mais ils ont trop peur d'un nouveau clash politique.

_ Tu veux dire au niveau de la balance Terre-Colonie ?

_ Hn. Les Terriens ne sont toujours pas prêts à admettre que les Colonies sont un monde à part avec une politique à part. Ils voudraient qu'elles ne soient qu'une branche de la Terre.

_ Ils ont peur que les Colonies prennent trop d'importance et qu'en cas de guerre… Conséquence, ils veulent bloquer la multiplication des Colonies. D'où le débat sur la limitation de l'émigration qui fait hurler ton grand-père et Papa.

_ Hn. Septem est un imbécile. Heureusement qu'il est fidèle à Noventa.

_ N'empêche, ça prouve que tu es capable de faire le travail.

_ Toi tu aurais su le lui dire sans qu'il s'étouffe, fit-il.

_ N'essaye pas de me refiler le boulot, Heero. La Winner Corp. me suffit.

_ Mais ton père s'en chargera pendant encore longtemps. Mon grand-père n'a plus qu'une réélection à subir.

Quatre éclata de rire, et Heero se mordit la lèvre pour ne pas l'imiter.

***

Il pleuvait des cordes lorsque le taxi déposa Heero devant chez lui. L'orage grondait un peu plus loin, et lorsqu'il essaya d'allumer la lumière dans l'entrée, il n'y eut pas de réaction. Après vérification, il semblait que le courant avait été coupé dans toute la maison et que ça ne venait pas du compteur.

Les plombs.

Heero était fatigué, il était déjà vingt et une heures et ce n'était pas à lui que l'obscurité posait de problèmes particuliers pour se déplacer. Il n'avait pas faim, et qu'une envie, se coucher. Mais avant, une douche. Un bain. Quelque chose avec de l'eau. Il verrait ce qu'il pouvait faire pour les plombs le lendemain…Il monta dans sa chambre, se dirigea droit vers son bureau et sortit son kaléidoscope. Il l'alluma.

Il préférait quand même avoir au moins ça. Au cas où.

Heero s'étira, puis alluma son téléphone portable. Ses parents l'appelleraient probablement pour s'assurer qu'il était bien rentré.

Ou l'avaient déjà fait, pensa-t-il en voyant qu'il avait des nouveaux messages.

10h30. " Heero, c'est WuFei. Je sais que tu n'es pas encore rentré, mais Meiran a disparu. Si tu as des nouvelles, appelle-moi, s'il te plaît. "

20h04. " Hey, Hee-chan. Je suis à l'aéroport de Saint Gabriel. Tu peux me rappeler quand tu arrives ? Je ne bouge pas de la cabine téléphonique. Voici le numéro… "

" K'so, k'so, k'so, k'so, k'so… " jura Heero pris d'une soudaine panique en retenant rapidement le numéro.

Qu'est-ce qu'il s'était passé ?! Il rappela en essayant de ne pas s'affoler, et Dieu Dieu merci, on décrocha immédiatement. Il reconnut tout de suite la voix de Meiran.

_ Allô ? murmura-t-elle presque.

_ Meiran ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce que tu fais sur Terre ?

_ Heero, fit Meiran d'un ton incroyablement soulagée. Hee-chan, viens me chercher, s'il te plaît…Je t'en prie…

Ok, les questions, pas maintenant…Elle avait la voix étrangement rauque et basse. Comme si elle avait pleuré. Meiran, pleurer ? C'était quoi, l'Apocalypse ?

_ Bouge pas, Mei-chan, dit-il tout de suite. Tu restes où tu es, j'appelle un taxi, j'arrive tout de suite. Bouge pas !

_ D'accord.

_ Je me dépêche !

Il raccrocha, le cœur battant, avant de réaliser qu'il ne connaissait pas le numéro du taxi, qu'ils n'avaient pas encore reçu l'annuaire, que l'électricité ne fonctionnait pas, par conséquence son ordinateur non plus, il ne pouvait pas utiliser Internet pour chercher le numéro. [1]

" K'so, k'so, k'so, k'so, k'so… "

Ce n'était pas le moment de s'affoler. Il fallait trouver une solution.

Une solution.

Duo.

Heero prit à peine le temps de fermer à clef la porte de la maison avant de courir comme un dératé sous la pluie. Au moins, il aurait sa douche…L'averse le calma un peu, lui fit du bien.

A son grand soulagement, il y avait de la lumière chez les Maxwell.

Heero prit un instant pour calmer sa respiration, puis sonna.

Il entendit des pas, et la porte s'ouvrit sur Solo qui le regarda avec surprise.

_ Heero ?

_ Heero ?! T'es rentré ?? répéta la voix de Duo avant que le châtain ne débarque presque en courant.

Son visage s'illumina un instant, puis il vit le regard un peu affolé d'Heero.

_ Y'a un problème ? demanda-t-il tout de suite en prenant le brun par les épaules. Bon Dieu, Heero, t'es trempé !

_ Est-ce que je peux emprunter votre annuaire ?

_ Annuaire ? T'as couru sous la pluie pour emprunter notre annuaire ?

_ J'ai besoin d'appeler un taxi, et l'électricité a sauté à la maison.

_ Pourquoi t'as besoin d'un taxi ? demanda Solo.

Heero prit une inspiration. Duo était proche de lui, et l'odeur du jeune homme châtain l'apaisa soudain.

_ Mon amie Meiran est à l'aéroport, dit-il, plus calme. Il faut que j'aille la chercher.

_ Il y a eu un problème ? interrogea tout de suite Duo.

Heero hocha la tête sans répondre. Les deux frères échangèrent un regard, puis Solo attrapa les clefs de la voiture accrochées à côté de la porte.

_ Ok, on y va, dit-il. Duo, va chercher une serviette pour Heero, un tee-shirt sec, aussi.

Duo monta à l'étage avant que Heero n'ait eu le temps de protester.

_ J'ai juste besoin d'un taxi, c'est pas la peine de vous déranger.

_ T'inquiète, va, répliqua Solo, l'entraînant dans le garage. Monte dans la voiture. C'est pas comme si on allait te laisser comme ça.

T'es mon futur beau-frère, après tout, pensa-t-il avec un sourire réprimé difficilement.

Heero monta à l'arrière. " Merci ", murmura-t-il.

Solo lui sourit en s'installant au volant. Duo arriva juste après et s'assit à côté d'Heero.

_ Retire-moi ça, fit-il, indiquant son tee-shirt.

A sa grande surprise, Heero ne protesta pas et enleva le vêtement trempé. Duo se rapprocha avec une serviette et entreprit de bouchonner le brun.

_ Je peux le faire tout seul, Duo, maugréa-t-il.

_ Et me faire perdre l'opportunité de te toucher ? Tu plaisantes ? répliqua le châtain. Heero sentit le rouge lui monter aux joues.

_ Baka.

_ Ça m'a manqué, sourit Duo. Tiens, mets ça.

Heero prit le tee-shirt et l'enfila, il était un peu grand pour lui.

_ C'est bon, vous êtes prêts ? demanda Solo.

_ C'est bon !

_ Allez, ceintures, on y va !

Il démarra la voiture et Heero prit son téléphone portable pour rappeler la cabine.

_ C'est moi, dit-il. Je viens de partir, je serai là dans…

_ Environ trois quart d'heure, répondit Solo. Il devrait pas y avoir trop de circulation.

_ Trois quart d'heure. Ça ira ? Reste à l'intérieur, je te rappellerai quand j'arriverai. A tout de suite, Mei-chan.

Il raccrocha, soupira et ferma les yeux un instant. Il sentit une main sur la sienne et tourna la tête vers Duo.

_ Ça ira, toi ? demanda-t-il. T'as l'air crevé…

Heero lui fit un petit sourire et allait répondre quand son téléphone sonna. En voyant le nom de son père s'afficher, il décrocha.

_ Papa ?

_ Heero, je n'arrive pas à te joindre à la maison. Qu'est-ce qu'il se passe ?

_ Les plombs ont sauté. Je les changerai demain.

_ Tout va bien ? Tu as une voix bizarre.

_ Je suis fatigué.

_ Je ne t'ai pas réveillé ?

_ Non, non, je viens juste de me coucher, mentit Heero, et Duo leva un sourcil.

_ Je vais te laisser dormir, alors.

_ Maman va bien ?

_ Oui, oui. Les tests se passent bien pour le moment. On attend les résultats des premiers avant de continuer.

_ D'accord. Oyasumi, 'tou-san.

_ Dors bien.

Heero raccrocha et lâcha un soupir.

_ Comment ça se fait que tes parents ne sont pas là ? demanda Duo.

Les Yuy-Lowe, et spécialement Hikari, lui semblaient beaucoup trop protecteurs envers Heero. Ça l'étonnait presque qu'ils l'aient laissé seul.

_ Ils sont dans les Colonies pour régler quelques problèmes, répondit Heero.

Duo ne posa pas plus de questions, et le reste du trajet s'effectua en silence. Duo avait laissé sa main sur celle d'Heero, sans que ça ait l'air de gêner ce dernier. Encouragé, il la prit complètement, la pressa légèrement, et Heero referma ses doigts autour sans y réfléchir à deux fois.

Duo lui avait manqué.

Ils arrivèrent enfin à l'aéroport et Solo eut à peine le temps de se garer avant que Heero ne bondisse hors de la voiture, portable en main.

Duo courait derrière lui pendant qu'il téléphonait à Meiran pour demander où elle était exactement.

Un peu moins de dix minutes plus tard, Heero la vit enfin, seule au milieu d'un grand hall vide, à côté d'une cabine téléphonique. Elle se leva et se mit à courir vers lui, sauta dans ses bras et le serra contre elle.

_ Heero, Heero, tu es venu, Heero…

Elle éclata soudain en sanglots, terminant de terroriser le garçon brun qui la serrait dans ses bras. La fin du monde était arrivée, et il n'était même pas au courant !

_ Calme-toi, Meiran, calme-toi, fit-il. Ça va, maintenant. On va rentrer.

Elle finit par reprendre un peu son sang-froid, mais resta accrochée à lui. Heero l'entraîna vers la voiture, croisant sur son passage Duo qui l'interrogea du regard en voyant la jeune fille. Les yeux complètements perdus d'Heero lui indiquèrent qu'il ne comprenait rien lui-même.

Ils montèrent dans la voiture, Solo tendit des mouchoirs à Meiran qui le remercia d'un air embarrassé. Elle se calma complètement, mais resta collée contre Heero.

_ Meiran, je te présente Solo et…

_ Le fameux Duo, termina-t-elle avec un sourire et une voix maîtrisée.

Heero en ressentit un intense soulagement. Meiran en détresse, ça faisait peur.

_ Ça doit être moi, répondit Duo comme si tout était normal. Eh bien, Heero, comme ça tu parles de moi ?

_ Parler, parler, c'est beaucoup dire, nuança Meiran. On a eu presque tous les dessins, mais il a fallu lui arracher ton nom. Parce que Shinigami, c'est bien joli, mais je laisserai pas Hee-chan fréquenter n'importe qui, et le Dieu de la Mort, je suis pas sûre que ce soit vraiment une relation correcte.

_ Je suis un gentleman, répliqua l'intéressé avec dignité. Mes intentions envers Heero sont tout à fait honorables.

Solo faillit s'étouffer de rire et les envoyer dans le décor. Heero fusilla Duo du regard.

_ Eh bien, eh bien, Hee-chan, fit Meiran, je crois que tu avais omis de nous dire que tu avais un prétendant ! WuFei me doit des sous, j'ai gagné le pari. Vous vous êtes rencontrés comment, exactement ?

_ Collision accidentelle, marmonna Heero.

_ Coup de foudre du destin, répliqua Duo avec un large sourire.

_ Eh, tu serais pas le sauvage qui a agressé Heero à son arrivée ? demanda Meiran.

_ Mauvaise interprétation ! protesta Duo en racontant ce qui s'était réellement passé.

_ Ça change pas le fait que tu l'as agressé.

_ Erreur de parcours, répondit le châtain. Je l'ai plus fait depuis, hein mon cœur ?

_ Baka.

La conversation dura un moment, Meiran et Duo s'entendaient très bien, et lorsque Solo s'y mit à son tour, Heero pensa à se jeter par la portière.

Ils arrivèrent enfin devant la maison des Yuy-Lowe. Heero, Duo et Meiran sortirent de la voiture.

_ Ça ira ? demanda Duo.

Heero acquiesça.

_ Allez, à demain, fit Solo. Passez une bonne nuit.

_ Merci, dit Heero.

_ C'est rien, va.

Duo lui jeta un dernier coup d'œil avant de monter dans la voiture.

Heero et Meiran entrèrent dans la maison, et Heero sentit qu'elle recommençait à craquer. Il alla chercher des bougies et les alluma pour que Meiran voie quelque chose. Elle se laissa tomber sur le canapé. Heero s'assit à côté d'elle, et, un peu maladroitement, l'attira contre lui. Consoler les gens, ce n'était vraiment pas son point fort, et consoler Meiran…

Elle se remit à pleurer, mais en gardant un semblant de contrôle.

_ Je suis désolée, dit-elle. Je me sens tellement stupide…

_ T'inquiète. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il calmement.

Meiran leva la tête vers lui, et eut un sourire tremblant.

_ Rien de dramatique, finalement. Je crois que je me suis laissée emporter…

_ Meiran…soupira Heero. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

_ Les Anciens ont choisi la date de notre mariage.

Heero se figea un instant.

_ C'est le 21 avril, au fait. T'es compris dans la cérémonie, alors cherche pas à te défiler.

_ Je croyais que…

_ Moi aussi. Moi aussi je croyais que ça irait.

Elle haussa les épaules.

_ Je pensais pas que ça me ferait un choc pareil, mais…J'avais beau savoir que ça arriverait un jour, pour moi ça détenait encore du futur lointain.

_ C'est pour ça que tu es partie ?

_ Oui, ça et puis…WuFei l'a pris vraiment très mal, et s'est disputé avec son père, et je crois que ça a pas aidé. J'ai eu besoin de partir…Maintenant je me sens tellement stupide, marmonna-t-elle. C'était ridicule. Complètement ridicule.

_ T'en fais pas. Comment tu es arrivée jusqu'ici ?

Elle étouffa un rire.

_ J'ai utilisé l'argent prévu pour mon trousseau, j'ai juste pris la première navette pour Sank, et le premier avion pour Saint Gabriel.

_ Ta mère va te tuer.

_ Ça risque pas. Serait dommage que l'autre imbécile se retrouve veuf avant son mariage…

Heero sourit un peu, puis se leva.

_ Il faut que tu dormes. Prends ce dont tu as besoin dans l'armoire de ma mère.

_ Comment ça se fait que tu es tout seul ? J'arrive pas à croire que Hikari t'ait laissé sans surveillance.

_ Je te raconterai demain. Va te coucher.

Il lui donna une lampe de poche et la guida jusqu'à la chambre de ses parents pour prendre les affaires dont elle avait besoin. Elle se changea, puis avant d'aller de se coucher, se tourna vers Heero et déposa un baiser sur sa joue. " Merci, Hee-chan. T'es vraiment un frère. "

Lorsqu'elle fut rentrée, il soupira, soudain complètement épuisé.

Et il fallait encore prévenir WuFei.

Il fut un instant, très court, tenté d'attendre le lendemain pour le faire, mais ce n'était vraiment pas charitable envers le Chinois qui devait se ronger les ongles jusqu'au sang, ou plutôt menacer de décapiter tout le monde.

Il allait juste prendre un bain. Un long bain.

Et puis il appellerait WuFei.

Heero commençait à avoir faim, mais il avait vraiment trop la flemme d'aller se faire à manger. Le bain et son lit étaient à cet instant beaucoup plus attirants…

Heero se dirigea vers la salle de bain du couloir pour prendre sa serviette. Il allait profiter de l'immense baignoire de ses parents.

Après tout, elle avait été ajoutée pour lui, non ? Même si c'était en cas de crise.

Il ouvrit la porte de la salle de bain, et se figea à l'entrée, stupéfait.

Duo était assis à califourchon sur la branche de l'arbre qui poussait sous la fenêtre, une boîte en carton dans les mains, et un immense sourire sur le visage.

Heero en réprima un avec difficulté, partagé entre une certaine joie et de l'agacement. Il soupira et alla ouvrir la fenêtre.

_ Je peux savoir ce que tu fais là ? demanda-t-il.

_ Je t'attendais, déclara le châtain en sautant à l'intérieur de la salle de bain.

Il lui tendit la boîte qu'il tenait.

_ Des sushi ? fit Heero, incrédule en regardant ce qu'il y avait dedans.

_ Et des tartelettes au citron et à la framboise, et trois rouleaux de printemps, ajouta Duo apparemment très content de lui. Je me suis dit que la Miss et toi vous auriez peut-être faim, et vu que t'as plus d'électricité, j'ai pris de quoi manger froid !

Heero le regarda un instant avant de secouer la tête, dépassé.

_ Je savais que cet arbre me serait utile un de ces quatre, fit Duo. La Miss va mieux ?

_ Elle est couchée, répondit Heero.

_ Oh. Ça fera plus de sushi pour nous. T'allais peut-être prendre une douche ? Vas-y, t'en as besoin, je vais aller mettre ça en bas dans des assiettes et tout. T'as une lampe de poche ?

_ Il y a des bougies dans le salon.

_ Ça ira ! Prends ton temps, t'inquiète pas !

Duo lui fit un grand sourire, reprit la boîte et sortit de la salle de bain avec précaution pour ne pas butter dans quelque chose. Il faisait trop sombre pour lui.

Heero le regarda s'éloigner, avant de soupirer, puis de faire un petit sourire. Adieu son bain. Mais curieusement, ça ne le dérangeait plus trop. Il prit une douche rapide, plus rapide qu'il n'en avait l'habitude, et enfila un tee-shirt et un caleçon propres.

Il attrapa son téléphone portable et descendit.

_ T'as été rapide, fit Duo.

La lumière de la bougie créait un reflet intéressant dans les yeux de Duo. Au visage de Duo. Ça lui donnait quelque chose de plus intense, plus mystérieux. Heero classa l'information pour plus tard, et s'assit sur le canapé, à côté du châtain.

_ Tu n'étais pas obligé, dit-il maladroitement, ne sachant pas comment le remercier.

_ C'est rien, ça me fait plaisir, répondit Duo . Ça faisait trop longtemps que je t'avais pas vu. Tu m'as manqué.

Heero hésita, mais ne répondit pas. Duo aussi lui avait manqué. Beaucoup. Il était sûr que son Shinigami aurait aidé à rendre le séjour à Bruxelles bien plus drôle.

Son Shinigami. Ben voyons.

_ Il faut que j'appelle WuFei pour lui dire qu'elle est là, fit Heero.

_ Scène de ménage ?

_ Pas vraiment.

Duo n'insista pas et Heero composa l'indicatif de L5 avant de taper le numéro de WuFei.

_ Heero, fit tout de suite le Chinois d'une voix stressée en décrochant. Tu as des nouvelles ? Personne ici n'est capable de me dire quoique ce soit, ils sont tous complètement inutiles et ils s'affolent au lieu d'agir ! Cette bande de vieux incompétents, on se demande vrai…

_ Elle est là.

_ …ment à quoi ils…Elle est là ? s'interrompit brutalement WuFei, une note d'espoir dans la voix. Là, sur Terre ? Chez toi ?

_ Oui. Je suis allé la chercher à l'aéroport de Saint Gabriel.

Il y eut un silence pendant lequel Heero savait que WuFei était en train d'essayer de contrôler son soulagement. Puis le Chinois reprit :

_ Cette…cette…femme ! A quoi elle pense, honnêtement ? Elle a mis toute la Colonie et tout le Clan sur le pied de guerre ! Passe-la moi !

_ Elle dort.

_ Ah. Elle…elle est blessée ? Malade ?

_ Juste un peu fatiguée. Ne t'inquiète pas.

_ Je ne m'inquiète pas ! s'indigna WuFei, et Heero aurait juré qu'il était en train de rougir un peu. Je suis là demain matin à la première heure pour la remettre à sa place ! Cette femme ! Merci, Heero ! A demain.

_ A demain, WuFei, répondit calmement Heero, amusé.

Il raccrocha avec un petit sourire, et se tourna vers Duo qui semblait vraiment perplexe.

_ Ça m'a l'air d'être un excité, ton copain. Je l'entendais d'ici.

Heero haussa les épaules et prit un sushi. Ils dînèrent sous le bavardage animé de Duo qui lui racontait ses vacances, combien son père avait dit que oui, Heero avait l'air très mignon, et la rentrée qui n'allait plus tarder maintenant.

Puis Duo s'interrompit, mordit d'un geste vengeur dans une tartelette à la framboise, et regarda Heero droit dans les yeux.

_ Et toi, tes vacances ? demanda-t-il.

_ Ça va, répondit prudemment Heero.

Duo observa un instant ses framboises, puis leva de nouveau la tête vers le brun.

_ T'avais l'intention de me dire un jour que t'étais le petit prince des Colonies ?

_ M'appelle pas comme ça, fit Heero en se renfrognant visiblement. Qu'est-ce que ça peut te faire, de toutes façons ?

Duo fut surpris de la réaction du brun. Il ne l'avait pas vu autant renfermé, ni sur la défensive depuis le début des vacances.

_ C'est quand même important, dit-il doucement. Ça change rien pour nous, tu comprends, mais c'est quelque chose qui te concerne, donc que j'aurais aimé savoir.

_ Si ça ne change rien, je ne vois pas l'intérêt d'en parler.

_ Bien sûr que si, rétorqua Duo. Pour moi c'est important de savoir quelle compétition j'ai. Genre la blondinette qu'arrêtait pas de te peloter à la télé, la petite Noventa. Franchement !

Heero esquissa un sourire.

_ Baka, fit-il.

_ Voui, mon cœur ! lança Duo, soulagé qu'il se soit détendu. N'empêche. Enfin…sinon, ça s'est bien passé ? Tu leur as bien rabattu le caquet, à tous ces vieux ? Pas que la politique me branche, mais si tu t'y mets, faut bien que je me renseigne.

_ Je n'ai pas envie de parler politique.

_ Tant mieux. C'est pas non plus un sujet qui me passionne. Dis-moi plutôt combien je t'ai manqué, et quels nouveaux chefs d'œuvres tu nous as pondus. Ou peut-être que tu préfères aller te coucher, t'as l'air crevé.

Heero le regarda de côté un moment, comme s'il réfléchissait puis se leva, emportant le carton pour le mettre à la poubelle.

_Reste, dit-il.

Le mot avait été mesuré pour ne pas avoir l'air d'être une nécessité. Duo sourit, et se leva.

_Tu es sûr ?

Heero ne jugea pas utile de qualifier ça d'une réponse.

Un peu plus tard, lorsque Heero ouvrit la porte de sa chambre, Duo resta un instant sur le seuil, surpris par les couleurs du kaléidoscope.

_ C'est super, ce truc-là, apprécia-t-il. Ça rend carrément bien.

Il entra, regarda autour de lui les multiples couleurs avant de sursauter en recevant un tee-shirt et un caleçon dans la figure.

_ Eh ! Doucement !

_ Ils sont à toi. Tu les as laissés la dernière fois.

_ Oups ? Et me regarde pas comme si je l'avais fait exprès.

Heero se glissa dans les draps sans répondre, et Duo secoua la tête avant de sortir de la chambre pour se changer dans la salle de bain.

Lorsqu'il revint, Heero avait les yeux fermés. Duo le regarda un instant dans la lueur arc-en-ciel du kaléidoscope avant d'aller l'éteindre et de se coucher à côté du brun.

Il s'allongea presque à le toucher, sans oser le faire complètement, mais Heero se tourna vers lui, remplissant le léger vide entre eux, et Duo considéra que c'était une sorte de permission. Il passa un bras autour de la taille d'Heero qui se rapprocha encore en réponse, et ils s'endormirent l'un contre l'autre, Heero la tête appuyée sur la poitrine de Duo. [2]

***

Duo ouvrit les yeux parce qu'il ne sentait plus Heero contre lui. Il s'était réveillé quelques minutes plus tôt à cause du soleil, mais avait mis un peu de temps avant de se souvenir des évènements de la veille et du fait que sa future moitié aurait dû être pelotonnée contre lui en dormant profondément parce que Duo était là pour veiller sur lui.

Duo soupira avec nostalgie. Il aurait dû naître à une autre époque, chevalier et seigneur, avec Heero pour être sa douce damoiselle en détresse.

Le genre de chose qu'il valait mieux garder pour lui s'il ne voulait pas se retrouver jeté dehors avec un poing dans la figure et un regard meurtrier.

Enfin… Il y avait le magnifique fessier d'Heero pour compenser son manque de coopération question douceur et détresse. Le damoiseau plutôt que damoiselle ne le dérangeait pas.

Duo cligna des yeux pour s'habituer à la lumière avant de les ouvrir en grand. Heero n'était pas loin. Assis sur la chaise de son bureau, mais tourné vers lui, un crayon à la main, il le dessinait apparemment.

Il y avait une boite de Sarments à la menthe à côté de lui, bien entamée.

Une paire de lunettes à la fine monture métallique était posée sur son nez. Il dut sentir le regard de Duo car il leva la tête brutalement, un air un peu coupable sur le visage.

Ouaip. Devait encore être en train de le dessiner.

Duo s'en trouva extrêmement satisfait. Les mots sortirent de sa bouche avant qu'il ait le temps de les retenir.

_ Tu sais que t'es sexy, avec tes lunettes ?

Et il n'inventait pas le rouge écarlate qui colora les pommettes d'Heero pratiquement à la seconde. Le brun marmonna un " baka " assourdi avant de retirer précipitamment de son visage l'objet du délit. Duo sourit, cligna de nouveau des yeux et bailla à s'en décrocher la mâchoire. Il jeta un coup d'œil à sa montre.

_ Heeeeroooo ! T'es malade ou quoi ? Il est à peine huit heures !!

_ WuFei ne va pas tarder.

_ Rien à secouer. Reviens te coucher ?

Heero haussa les épaules et posa son crayon. Prenant la boite de Sarments avec lui, il rejoignit Duo et s'allongea sur le côté, tourné vers le garçon châtain. Il la lui tendit et Duo se jeta sur la sucrerie avec reconnaissance, savourant le mélange de chocolat et de menthe.

_ Je savais pas que tu portais des lunettes, fit-il en terminant un bâton noir.

_ Je ne les mets pas souvent.

Il y eut un silence agréable, tranquille, durant lequel les deux garçons ne se quittèrent pas des yeux, Heero sérieux, Duo avec un sourire chaud au coin des lèvres.

_ Duo ?

_ Mmh ?

_ Est-ce que…

Heero hésita, détourna le regard un instant avant de se décider.

_ Est-ce que je peux te voir les cheveux défaits ?

Duo le fixa avec étonnement avant de se mettre à rire.

_ C'est tout ? Pourquoi tu l'as pas demandé plus tôt ?

Heero détourna de nouveau les yeux en haussant les épaules. Il sursauta lorsque Duo posa la main sur sa joue.

_ Vas-y, dit le châtain doucement.

Heero eut un court moment d'hésitation avant de se redresser. Duo fit de même, et Heero tendit les bras autour de son cou, se rapprochant pour avoir plus de prise. Duo ne le lâchait pas du regard, souriant.

Heero prit doucement la natte dans ses mains, descendit jusqu'au bout et détacha l'élastique noir qui tenait les cheveux de Duo. Il défit la natte avec précaution, mais il n'y avait pas de nœuds malgré la nuit.

Ses cheveux étaient doux au toucher, et leur mouvement faisait apparaître des reflets miel qui enchantaient Heero. Il passa les doigts dans les mèches, presque amoureusement, réfléchissant déjà aux crayons à utiliser pour rendre leur couleur parfaitement, spéculant sur les dessins à venir et le défi passionnant que serait la capture exacte de leur lumière.

Puis il baissa les yeux vers Duo, découvrit avec surprise combien il était près de son visage, et sentait sa respiration rebondir sur son menton.

Il se découvrit incapable de détourner le regard, de mettre un peu de distance entre eux, ni de retirer ses mains des cheveux de Duo. L'autre garçon passa lentement les bras autour de sa taille, le tirant sans forcer vers lui, et Heero était conscient que leurs visages se rapprochaient l'un de l'autre avec lenteur, mais sûrement.

Duo lui laissa le temps de comprendre, de réfléchir, de s'enfuir s'il le voulait, mais comme Heero ne bougeait pas, perdu dans ses yeux comme un papillon dans la lumière, il se pencha, et avec un soupir de soulagement, de satisfaction, posa ses lèvres sur celles du garçon dans ses bras.

Elles étaient exactement comme dans son souvenir, pleines, rondes, douces, et il les caressa de sa bouche sans que Heero ne réagisse, immobile, retenant son souffle.

Duo continua ses caresses peu pressantes, attendant que le brun se détende, le cœur battant à tout rompre, terrifié à l'idée que Heero puisse encore une fois s'écarter, s'en aller.

Mais Heero n'en fit rien. Après un moment, il se laissa complètement supporter par Duo, laissant ses cheveux pour refermer ses bras autour de ses épaules, et Duo sentit qu'il avait fermé les yeux.

Maîtrisant avec difficulté son euphorie, Duo continua à l'embrasser sans empressement, criant intérieurement victoire lorsque Heero bougea avec hésitation la bouche sous la sienne, essayant de rendre les caresses.

Alors Duo sortit un bout de langue avec précaution, touchant les lèvres d'Heero prudemment. Le brun se figea un court instant avant d'ouvrir la bouche sans plus hésiter, et Duo y plongea avec un certain sentiment de propriété. Il l'explora avec lenteur, appréciant le reste de chocolat et de menthe qui la parfumait, poursuivit la langue d'Heero jusqu'au fond et la caressa pour rassurer, encourager.

Ils durent finalement se séparer pour respirer, mais restèrent collés l'un à l'autre, le souffle saccadé, mais tous les deux euphoriques.

Heero aimait les baisers de Duo. Définitivement. Il ne comprenait pas pourquoi il s'en était privé si longtemps, et il en voulait plus.

Sans préambule, dès qu'il eut récupéré un peu de souffle, Heero colla de nouveau ses lèvres à celles de Duo, qui, surpris, tomba en arrière sur le matelas, entraînant le brun avec lui. Heero n'en parut pas déphasé et reprit le baiser où ils l'avaient laissé, cette fois décidé à participer complètement.

Il fallut plusieurs essais à Heero avant qu'il ne trouve une manière d'embrasser Duo qui le satisfasse, mais le châtain ne s'en plaignait pas du tout. Il laissa Heero dominer les quelques baisers qui suivirent, jusqu'à ce que le brun trouve son bonheur, et celui de Duo par la même occasion.

Dès qu'il sentit qu'il avait gagné assez d'assurance, Duo reprit les choses en main avec enthousiasme, engageant un duel avec la langue d'Heero qui n'avait pas l'intention de céder sa maîtrise du terrain.

Perdu dans le baiser, Heero construisit presque à lui tout seul la passion qui les faisait bouger l'un contre l'autre. Duo n'aurait jamais imaginé une telle ardeur de la part du brun, surtout si vite, et il se laissait complètement emporter par elle.

Lorsqu'il revint un peu à lui pendant une pause respiratoire, il se rendit compte qu'il avait les mains sous le tee-shirt d'Heero, qu'il était un peu trop…motivé, et sur le point de renverser le brun sur le matelas pour pousser les choses plus loin.

_ Dou…doucement, mon cœur, fit-il, à bout de souffle, retirant ses mains avec regret du tee-shirt d'Heero.

C'était dur d'être un gentilhomme tout plein de noblesse, c'est lui qui vous le disait. La peau d'Heero avait tout du chant des sirènes.

Il remit sagement ses bras autour de la taille d'Heero, appuyant la tête brune contre son torse. Heero se laissa faire sans protester, et Duo caressa tendrement son dos.

Il fallait qu'ils se calment, qu'ils prennent tous les deux les choses à vitesse plus réduite.

Ils gardèrent le silence quelques instants, puis Heero remonta un peu, et Duo l'embrassa de nouveau, plus doucement, et avec un soupir de claire satisfaction, Heero reposa sa tête contre le cou de Duo.

_ Heero ?

_ Hn.

_ Je suppose que je peux officiellement dire que tu es mon petit ami ?

_ Hn.

Duo sourit d'une manière qui l'aurait sûrement fait passer pour un demeuré s'il y avait eu quelqu'un d'autre pour le voir.

Ils se perdirent tous les deux dans un demi-sommeil, et ce fut la sonnette qui les réveilla une heure plus tard.

" WuFei. "

TBC…

Shakes : Pfiouuuu.

Duo : Mon baiser ! J'ai eu mon baiseeeeeeeeeer !!! ¤___¤

Heero : * silence satisfait *

Shakes : Bon, bah sur ce, je vais aller prendre des vacances…

Duo : Nan ! Tu m'as promis du pelotage ! Beaucoup de pelotage ! è_______é

Shakes : Jamais, jamais, jamais content… -_-

~*~

[1] L'ordinateur dont parle Heero n'est pas un portable…^^

[2] Pour la petite info, j'ai failli arrêter le chapitre là, mais… * montre Duo mode Shinigami avec une faux au dessus de sa tête, et Heero pointant son revolver sur elle * Y'a plus de liberté de penser. :p