Scribouillarde : Shakes Kinder Pinguy
Mail : Mei_Fanel@hotmail.com
Couples : 2+1/1+2 3+4+3 Solo+H+Solo 5+M+5 D+R+D
Genre : Romance/général, tapage sans raison sur Hee-chan AU
Rating : R
Disclaimer : les beaux yeux d'Heero sont pas à moi…ni ceux des autres, d'ailleurs. . Mais ses lunettes sont miennes ! MWAWAWAWA !!
Avertissement : lime ! cf changement de rating. (je me demande combien de personnes y feront attention ?)
Petite note : Chapitre anniversaire dédicacé à Meanne ! Omedetto tenjyoubi, tomodachi ! (le délais entre l'écriture du chapitre et sa publication est assez grand ^^ )
Sponsorisé par l'OST Vocal Collection de Gravitation. La li ho ! ^^ Ah, et l'OST 1 de X, aussi.
J'ai la vague impression qu'il ne se passe strictement rien, dans ce chapitre… o __ O
***
Chapitre 6
Chang WuFei était un peu plus grand que Duo l'avait imaginé, plus droit, nettement moins souriant que sur la photo. Les cheveux tirés à s'arracher la peau en une queue de cheval, les yeux noir profond, il avait tout du guerrier de légende chinois, il ne lui manquait plus que le sabre à brandir.
_ Yuy, salua-t-il lorsque Heero lui ouvrit.
_ Chang, répondit le brun sans sourciller. Premier étage, porte du fond à droite.
WuFei eut un hochement de tête bref et monta sans un coup d'œil à Duo.
_ Quelles émouvantes retrouvailles, remarqua celui-ci. Ça fait combien de temps que vous ne vous êtes pas vus ?
Heero haussa les épaules avec un petit sourire et termina de boutonner sa chemise. Duo l'empêcha de fermer le dernier bouton et déposa un baiser sur le carré de peau découvert. « Laisse-moi ça », demanda-t-il.
Heero, un peu mal à l'aise, se retourna pour cacher la rougeur qu'il sentait lui monter aux joues.
_ Je vais changer les plombs, dit-il d'une voix égale.
_ Tu veux un coup de main ?
_ Hn.
Duo était doué pour ces choses-là, parce que son frère et sa mère étaient complètement incapables de changer une simple ampoule, et vu que leur père n'était jamais à la maison, il fallait quelqu'un pour connaître les gestes simples de survie…
Il lui fallut peu de temps pour trouver ce qui n'allait pas, et il changea le plomb avec dextérité.
_ Electricien ou plombier, c'est le genre de métier que j'aimerais faire, déclara-t-il.
_ Pourquoi ? demanda Heero avec curiosité.
_ Parce que ça fait rencontrer plein de gens, expliqua Duo, refermant le panneau avec satisfaction.
"Et que je suis doué de mes mains", ajouta-t-il d'un ton malicieux en les posant sur la taille d'Heero, un doigt baladeur sur la peau de sa hanche.
Le brun sursauta, et Duo le lâcha sans insister.
De retour dans la cuisine, Heero lança la machine à café, sachant que WuFei aurait besoin d'une bonne tasse en redescendant.
Des éclats de voix se faisaient entendre, et Duo leva la tête d'un air un peu inquiet.
_ Euh, ça ira ? demanda-t-il.
_ Oui. WuFei n'a aucune autorité sur Meiran. Ils se disputent souvent.
Duo passa derrière lui et lui entoura la taille de ses bras. Heero se raidit involontairement. Le châtain attendit un moment.
_ Tu n'étais pas obligé de dire oui, fit-il enfin d'une voix calme.
_ De quoi tu parles ?
_ T'es pas à l'aise quand je te touche. Si tu ne veux pas qu'on sorte ensemble, je préfère que tu le dises. C'est pas spécialement intéressant si t'as accepté juste pour me faire plaisir. Mais j'avais l'impression que t'avais aimé nos baisers…
Heero s'appuya contre lui.
_ Ce n'est pas ça, dit-il. Je…
Il hésita, et Duo attendit patiemment qu'il se décide à parler. Duo tenait vraiment à sa relation avec Heero. Pour en faire quelque chose, il fallait qu'il comprenne un peu mieux le brun, et il était prêt à faire tous les efforts qu'il faudrait pour s'adapter.
_ Je n'ai pas l'habitude qu'on me touche, lâcha enfin Heero, définitivement mal à l'aise et sur la défensive.
_ Je suis la première personne à le faire comme ça ?
_ Hn.
_ Mais…tu ne réagissais pas avec tant de gêne, avant.
_ Maintenant, on est ensemble, ce n'est pas pareil…Mais…
Heero hésita de nouveau, et cette fois n'essaya même pas de cacher qu'il devenait écarlate.
_ J'aime quand tu me touches…
Duo sourit largement tout en poussant un soupir de soulagement intérieur.
_ Tant mieux, souffla-t-il à l'oreille d'Heero. J'aime te toucher…Mais tu sais que tu peux prendre l'initiative. Si t'es plus à l'aise quand c'est toi qui commences, y'a pas de pro…
Il n'eut pas le temps de finir, Heero se retourna et pressa ses lèvres contre les siennes. Ils s'embrassèrent longuement, puis comme il l'avait commencé, Heero mit fin au baiser.
_ Je sais, répondit-il avec un petit sourire.
_ Toi, en fait, suffit de te lancer…Fit Duo en secouant la tête, rieur, un bras autour de la taille de son petit ami.
Heero allait rétorquer, mais ferma la bouche en regardant par dessus son épaule.
_ Duo Maxwell, prononça une voix grave derrière lui.
Duo se retourna et croisa le regard noir de WuFei. Le châtain remarqua avec amusement qu'une mèche de cheveux s'était échappée de sa queue de cheval et qu'une de ses joues était écarlate, presque à en faire un hématome.
Meiran avait de la poigne, apparemment.
_ WuFei Chang, répondit-il d'une voix calme, quoiqu'un peu amusé, resserrant son bras autour d'Heero en sentant celui-ci chercher à s'écarter.
Le jeune Chinois le regarda droit dans les yeux avec force et détermination. Un défi ? Duo adorait les défis.
Il répondit au regard sans sourciller, et le combat silencieux dura un certain temps, jusqu'à ce que WuFei acquiesce gravement de la tête comme s'il reconnaissait quelque chose à Duo.
Il le salua alors seulement d'un signe de tête bref et jeta un coup d'œil à Heero qui sourit enfin et se détendit.
Duo se rendit compte alors que ce n'était pas un défi, c'était un test, qu'il venait de passer. Oh, joie. Des amis sur-protecteurs.
Meiran apparut à son tour, de nettement meilleure humeur que la veille, et leur fit un petit signe de la main avant de se tourner vers son futur mari.
_ C'est bon, satisfait ? dit-elle en levant les yeux au ciel. Je t'avais dit que c'était quelqu'un de bien. Et tu as intérêt à t'entendre avec lui. On reste.
_ On reste ? Comment ça, on reste ? protesta WuFei.
_ Ça fait un moment qu'on n'a pas vu Hee-chan, et je veux attendre que Maman se calme à propos de l'argent du trousseau.
_ Si tu n'avais pas été si déraisonnable…commença WuFei, sourcils froncés.
_ Dis-le, si tu ne veux pas voir Hee-chan ! le coupa Meiran d'un ton offensé.
_ Qu'est-ce que Heero a à voir…
_ Grâce à moi, nous avons l'occasion de passer deux semaines sur Terre, auprès d'Hee-chan, de surveiller ses fréquentations, de savoir s'il va bien, s'il s'adapte, s'il n'est pas malheureux, bref, d'agir comme des amis dignes de ce nom, et toi tu refuses ! Quel genre d'ami es-tu, hein ? Quelle honte, mon futur mari n'a aucun honneur, aucune…
WuFei se massa les tempes et croisa le regard d'Heero qui maîtrisait difficilement un sourire ; le Chinois leva les yeux au ciel :
_ Très bien, capitula-t-il.
Meiran se tût, satisfaite.
_ Parfait. Qu'est-ce qu'on mange ?
Le petit déjeuner fut assez animé, le moins qu'on pouvait dire, c'était que Meiran était une personne des plus enthousiastes. Duo avait peine à reconnaître la jeune fille en larmes de la veille. Elle asticotait tout le temps WuFei, ils se disputaient comme un vieux couple. Il n'y avait aucun doute sur la nature de leurs sentiments en tout cas, ils s'aimaient.
Duo partit peu après, décidant de laisser Heero seul avec ses amis, mais légèrement déçu de ne pas avoir plus de temps avec lui.
Bah, ils auraient tout le temps du monde après ça, et il avait hâte d'en parler aux autres…
***
_ Tu aurais pu nous parler de lui plus tôt, remarqua WuFei après le départ de Duo.
_ Il n'y avait rien à dire…
_ Bien sûr, fit Meiran. Avec toi, il n'y a jamais rien à dire. Il me semble que vous sortez ensemble, non ?
Heero leva les yeux vers eux.
_ Oui, répondit-il.
Meiran sourit et WuFei hocha la tête.
_ Tant mieux, dit la jeune fille. Il a l'air d'être quelqu'un de bien. Tu es amoureux de lui, ou c'est juste parce qu'il a de beaux yeux et que tu veux l'avoir sous la main pour poser ?
Heero se rassit à table sans répondre immédiatement.
_ Tu es amoureux, en conclut WuFei, buvant une gorgée de café.
_ Je…crois.
Meiran s'approcha de lui et passa ses bras autour de son cou dans un geste familier qui lui avait manqué.
_ Aw, fit-elle, mon Hee-chan est grand maintenant !
_ Lâche-moi…
_ Je peux pas croire qu'on ne sera pas les premiers à avoir ta virginité, se lamenta-t-elle. Ce…Shinigami ne me semble pas du genre à partager, en plus. Tous mes plans de ménage à trois qui s'effondrent. Je suis désespérée.
_ Meiran…menaça Heero alors que WuFei levait les yeux au ciel.
_ Plus sérieusement, Heero, reprit-il en ignorant sa fiancée, comment se fait-il que tu sois seul ?
_ Maman est enceinte.
_ Quoi ? Tu plaisantes ? fit Meiran, soudain sérieuse.
_ Non. Ils sont sur L1 pour les premiers tests de dépistage de Newtype.
WuFei prit de nouveau une gorgée de café, et fixa Heero.
_ Tu en penses quoi ? demanda-t-il. D'avoir un gamin dans les pattes, je veux dire.
_ Ça ne me déplairait pas, dit-il doucement.
Ça faisait longtemps qu'il avait abandonné l'espoir d'avoir quelqu'un pour partager ses jeux. Il avait toujours été un enfant seul. Sa condition de vie enfantine l'avait privé d'aller à l'école, et quand enfin il avait pu essayer le collège, l'expérience avait été tellement mauvaise que la décision de passer à l'enseignement par correspondance avait été prise sans hésitation. WuFei et Meiran étaient sans aucune exagération, ses tous premiers amis. Son frère et sa sœur.
Oui, il avait envie d'un petit frère, d'une petite sœur, même maintenant. Mais il savait que ce n'était pas possible. L'avait toujours su.
_ Pas au détriment de Maman, ajouta Heero. Elle passe avant tout.
Meiran lui déposa un baiser sur la joue. « Bien sûr. »
Heero se frotta les yeux en les sentant se troubler un peu.
Ces deux semaines avaient été éprouvantes…
Il lui restait quand même une dernière chose à régler.
_ Vous restez vraiment, alors ? demanda-t-il.
_ Apparemment, répondit WuFei. Si ça ne te gêne pas.
_ Non. Ça rassurera mes parents plus qu'autre chose de vous savoir là.
Il laissa passer un temps.
_ Qu'est-ce que vous allez faire pour votre mariage ? demanda-t-il enfin d'une voix calme.
Meiran se rassit et WuFei baissa les yeux vers sa tasse.
_ Rien, répondit-elle. On n'a pas vraiment le choix et puis…
Elle détourna les yeux et haussa les épaules.
_ Ce n'est pas si mal.
Elle se leva, prétextant aller se resservir en café dans la cuisine.
_ Elle était très blessée par ton coup d'éclat, dit Heero. Que tu sois allé voir ton père pour lui demander d'annuler.
_ J'aurais dû en parler avec elle avant.
_ Oui.
_ J'ai cru qu'elle était partie à cause du mariage. Pas à cause de moi.
_ Tu devrais la rassurer sur tes sentiments.
WuFei ferma les yeux un instant et acquiesça, mais Heero savait ce qu'il pensait. Ils allaient être mariés dans moins d'un an. A ce moment là il serait temps de le lui dire.
_ C'est maintenant qu'elle en a besoin, dit doucement Heero. Je ne veux plus jamais la voir pleurer. Et certainement pas à cause de toi.
Meiran revint à cet instant, coupant la conversation, mais Heero souhaita que l'un et l'autre ne soient pas si fiers et arrêtent de se torturer pour rien.
***
Duo plongea dans l'eau et rejoignit Heero de l'autre côté de la rivière où il semblait discuter avec Quatre et Relena. Il surgit derrière son petit ami, espérant le surprendre, mais Heero ne sourcilla même pas lorsqu'il passa brusquement ses bras autour de lui.
_ Je t'ai pas fait peur ? bouda-t-il.
Heero leva les yeux au ciel. Comme si qui que ce soit pouvait le surprendre dans l'eau, lui !
_ Tu es trop bruyant, informa-t-il Duo.
Le châtain se vengea en lui déposant un baiser dans le cou et resta accroché à lui.
_ Duo, lâche-moi !
_ Nope. Fait trop longtemps que je t'ai pas touché.
_ Je t'ai laissé il y a à peine cinq minutes.
_ Bien ce que je dis.
Relena se mit à rire et secoua la tête, amusée.
_ Y'en a un qui fait vieux couple, et l'autre jeune marié.
_ Va te faire voir, lui conseilla Duo. T'as l'air de bien t'entendre avec Fei, Quat.
Le petit blond acquiesça en souriant.
_ Nous nous étions déjà croisés, une fois.
_ Ben voyons. Sûrement dans quelque réunion sur l'avenir de l'humanité coloniale ?
_ Non, à une réception, rétorqua l'héritier Winner.
_ T'as le temps pour ça, entre la domination du monde et Trowa ?
_ Heero, coule-le pour moi.
Le brun ne se fit pas prier, mais comme Duo tint à se venger, le couple s'éloigna des autres. Ça faisait maintenant trois jours que Meiran et WuFei étaient arrivés, ils avaient été présentés au groupe dans la journée et s'étaient relativement intégrés. Meiran était assez sociale, et WuFei avait trouvé en Trowa le compagnon de conversation idéal.
Duo réussit à rattraper Heero et le pressa contre lui, l'embrassant de nouveau dans le cou. Le brun répondit à la caresse en posant ses lèvres sur les siennes.
C'était vrai qu'avec la présence du couple Chang, ils n'avaient pas beaucoup le temps de se retrouver seuls. Heero n'avait pas eu le temps dessiner Duo sérieusement. Le châtain sourit soudainement, et son petit ami leva la tête vers lui.
_ Qu'est-ce qu'il y a ?
_ Je me disais juste que le jour où tu n'auras plus aucun intérêt pour moi, je le saurais parce que tu ne me dessineras plus. Ça ce sera la pire des disgrâces !
_ Baka, fit Heero doucement.
_ Mmmh, répondit Duo en écartant une mèche trempée du front d'Heero. Pourquoi Meiran t'appelle Hee-chan, tant qu'on y est ? Ça veut dire quoi ?
_ Rien de spécial, marmonna le brun.
_ Dis-moi, sinon je vais le lui demander directement !
Heero soupira avec une pointe de fausse irritation et haussa les épaules.
_ "Chan" est un suffixe dénotant l'affection, répondit-il.
_ Il faut que je sois jaloux, alors ? demanda Duo, une main toujours dans les cheveux d'Heero.
Ce dernier leva les yeux au ciel.
_ C'est surtout utilisé pour et par les jeunes enfants. Meiran a commencé à m'appeler comme ça pour me provoquer, c'est resté.
_ Je peux t'appeler Hee-chan ?
_ Non, répondit Heero d'un ton catégorique.
Duo sourit et lui déposa un baiser sur le bout du nez. « Je trouve ça mignon, pourtant. Ça te va bien. Hee-chan…Mon Hee-chan… »
Il embrassa Heero avec tendresse, mais un peu plus de sensualité que d'ordinaire. Leurs mains s'entremêlèrent dans l'eau.
_ Heero ! Duo ! Arrêtez de vous peloter trente secondes et ramenez-vous, on va au ciné pour la séance de dix-huit heures ! cria Hilde.
Duo soupira et les deux garçons se regardèrent.
_ On pourrait les planter là et aller s'enfermer dans ta chambre, déclara Duo.
_ Très drôle, fit Heero en se remettant à nager dans la direction du groupe.
Duo soupira avant de le suivre. « Je plaisantais pas », marmonna-t-il.
***
Heero grommela en se levant. Le téléphone sonnait avec insistance, et il était absolument trop tôt pour se lever…A peine huit heures, il était en vacances, et il s'était couché tard la veille.
Il descendit les escaliers rapidement. Il avait de nouveau les yeux troubles, ça n'avait pas arrêté depuis l'arrivée de WuFei et Meiran.
La personne qui appelait devait vraiment avoir quelque chose d'important à dire, pour insister de la sorte… Heero décrocha enfin.
Quelques minutes plus tard, lorsque Meiran et WuFei descendirent à leur tour pour voir ce qu'il se passait, ils trouvèrent Heero debout, la main toujours sur le combiné raccroché.
_ Hee-chan ? appela Meiran, le ton incertain.
Heero leva les yeux vers eux, des yeux brillants, il avait un petit sourire au coin des lèvres.
_ Les tests sont terminés, dit-il d'une voix douce. Le bébé est un Newtype.
WuFei fronça les sourcils et s'approcha.
_ Tu veux dire que… ?
Le sourire d'Heero s'accentua.
_ Ce n'est pas un Wasted. Il est normal…
Le poing qu'il se reçut dans la figure le surprit à peine. WuFei l'attrapa par le tee-shirt et le tira vers lui, le regard furieux.
_ Il me semblait que nous avions déjà eu cette conversation, gronda-t-il. Tu es normal, Heero.
_ Je sais, excuse-moi, acquiesça le brun en secouant la tête.
Tout était flou…
_ Heero ? l'appela Meiran.
Ses cheveux étaient gris…ses yeux étaient gris…et sa chemise de nuit était grise…
_ Je vais faire une crise, prévint-il.
WuFei avait frappé fort. Il avait mal à la pommette.
_ Cette conversation n'est pas terminée, Yuy, prévint le Chinois en déboutonnant sa chemise. Nous la reprendrons après.
_ Je vais faire couler le bain, déclara Meiran calmement.
WuFei commença à déshabiller Heero, et ce fut la dernière chose dont le brun se souvint avant de se perdre dans l'obscurité.
***
Lorsque Duo se présenta chez les Yuy-Lowe en début d'après-midi, ce fut Meiran qui lui ouvrit. Elle avait l'air un peu fatigué.
_ Duo, entre. J'avais complètement oublié que tu devais venir ! Heero dort il nous a fait une petite crise ce matin, rien d'extraordinaire mais il est crevé !
_ Crise ? répéta Duo sans comprendre.
_ Oui, mais enfin, c'était prévisible, avec tous les évènements qui se sont passés ces derniers temps. Ah, et puis on a les résultats pour sa mère, le bébé est un Newtype, pas un Wasted, donc il n'y a rien à craindre.
Duo s'arrêta net et fixa Meiran.
_ Sa mère est enceinte ?
_ Heero ne te l'avait pas dit ? s'étonna la jeune fille en fronçant les sourcils.
_ Je n'ai rien compris à ce que tu viens de me dire, Meiran. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de crise ? Heero va bien ?
Meiran le dévisagea, apparemment complètement déconcertée.
_ Tu n'es pas au courant ?
_ Tu croyais vraiment qu'Heero allait le mettre au courant alors qu'il continue à avoir des problèmes à se considérer normal ? répliqua WuFei, apparemment de mauvaise humeur.
_ De quoi vous parlez, bordel ?! s'emporta Duo, mort d'inquiétude. C'est quoi le problème d'Heero ?
Alors que Meiran ne semblait pas enthousiaste à parler, WuFei croisa les bras et répondit sans préambule.
_ Heero est un Newtype Wasted, déclara-t-il.
_ "Wasted" ? répéta Duo. Qu'est-ce que c'est ?
_ Ce n'est pas à nous de l'expliquer, intervint Meiran, le front plissé. Tu demanderas à Heero.
_ Et après on rectifiera la manière dont il a présenté la chose, grommela WuFei.
Heero dormait. Après s'être fait assurer qu'il irait bien, Duo s'en alla, perdu dans ses pensées. Un Newtype. Génial. C'est à dire ? Duo se rappelait vaguement que Quatre en était un aussi, mais il avait plus ou moins cru que tous les Colons étaient Newtypes. Quelque chose à voir avec les conditions de vie dans l'espace, différentes de celles sur Terre, et du cerveau qui développait d'autres capacités, ou quelque chose comme ça. Et « wasted », c'était quoi ? Heero avait l'air de considérer ça comme une maladie honteuse, si l'attitude exaspérée de WuFei était d'aucune indication.
Et son silence, bien sûr. Heero ne le lui avait pas dit, et Meiran en avait été réellement surprise.
Newtype.
Résolu, inquiet, Duo prit la direction de la demeure Winner.
***
Heero ouvrit les yeux dans l'obscurité totale. Il lui fallut un moment pour se rappeler des évènements précédant son inconscience, et il porta la main à sa pommette qui le tirait. Ah. Le coup de poing de WuFei.
_ J'espère que ça te fait mal.
_ Oui.
Il entendit WuFei se lever du bureau et sentit sa masse liquide se diriger vers lui.
_ Quelle heure est-il ?
_ Cinq heures et demi. Maxwell est passé il y a deux heures environ.
Heero se tendit comme un arc. Duo était passé ? Est-ce que…Est-ce qu'il… ?
_ Oui, il sait, confirma WuFei. Du moins ce qu'on lui a dit. Il faudra que tu lui expliques toi-même ce qu'est exactement un Wasted et pourquoi tu ne lui en as pas parlé. Et compte sur moi pour vérifier que tu as dit les choses correctement.
_ Vous n'aviez pas le droit de lui dire, gronda Heero, les dents serrées. C'est mon problème.
_ Meiran te voit dans une lueur un peu idéale, elle a cru que tu avais déjà eu le courage de lui en parler.
WuFei s'interrompit un instant avant de reprendre.
_ Tu es plus fort que ça, Heero. Je me rappelle d'une époque où tu m'as fait ravaler mes commentaires à coups de sabre de bois.
_ Je ne t'aimais pas.
Il sentit WuFei s'asseoir sur le lit.
_ Si tu aimes Maxwell, tu te dois de le lui dire.
_ Tu n'as pas à me donner de leçons sur mes preuves d'amour.
WuFei garda le silence un instant.
_ D'accord, acquiesça-t-il. Ce n'est certainement pas à moi de te critiquer sur ce point.
_ Excuse-moi, dit Heero plus calmement. C'était de trop.
_ Non, tu as raison. De toute façon, maintenant c'est trop tard, ajouta WuFei. Maxwell sait et viendra te demander des comptes. Prépare-toi.
On sonna à la porte à cet instant même, WuFei posa une main sur l'épaule d'Heero en signe d'encouragement et se leva pour sortir de la chambre.
Heero se rallongea, et ferma les yeux. Même si ça ne changeait rien au niveau de sa vision, ça lui donnait au moins l'impression de la contrôler.
Et un peu de contrôle, c'est exactement ce dont il avait besoin pour faire face à Duo.
***
Duo s'arrêta devant la chambre d'Heero un instant pour repenser à sa conversation avec Quatre. Il avait encore besoin d'en discuter avec Heero, mais beaucoup de choses s'étaient déjà éclaircies.
_ Qu'est-ce que tu veux savoir exactement sur les Newtypes ? demanda Quatre, légèrement sur la défensive.
_ Quatre, c'est pas une question piège, bordel ! Je veux savoir ce qu'est un Newtype exactement et ce que "wasted" signifie !
_ Heero a fait une crise, c'est ça ?
_ Et voilà, t'es encore au courant d'un truc que je savais pas sur Heero. C'est super chiant, tu sais ? Heero est mon petit ami, merde !
_ Calme-toi, Duo, fit Quatre en s'asseyant près de lui. Je…je vais t'expliquer un peu. Du moins mon cas, tu parleras avec Heero pour le reste.
Duo respira à fond et acquiesça. Quatre ferma les yeux un instant avant de commencer.
_ Tu sais à peu près ce qu'est un Newtype ?
_ Plus ou moins. Des Colons qui ont un cerveau surdéveloppé ?
_ Quelque chose comme ça. Les conditions de vie dans l'espace ont modifié certaines capacités du cerveau, offrant de nouveaux sens. Mais les enfants naissant Newtype restent assez rares.
_ Les sens en question, c'est la télépathie et tout ça, pas vrai ?
_ Par exemple, oui…
_ T'es quoi, toi ?
_ Moi je suis un cas un peu différent, parce que comme Heero, je suis ce qu'on appelle un Wasted.
_ On y vient enfin…
_ Il existe deux genres de Newtype. Ceux dits « communs » et les Wasted. Les Newtypes normaux ont un unique pouvoir, dont la puissance est calculée sur une échelle de un à trois. Ils peuvent contrôler ce pouvoir sans problème.
Quatre prit une inspiration et continua.
_ Ceux qu'on appelle Wasted sont les Newtypes dont la puissance dépasse trois. Ils ont une échelle indépendante, de un à sept, mais le un Wasted correspond à quatre chez un Newtype normal.
_ Ok…
_ Les Wasted sont strictement incapables de maîtriser leurs pouvoirs, Duo. Selon le niveau de puissance et le type de pouvoir, certains d'entre nous sont de vrais dangers publics.
_ Tu…
_ Laisse-moi finir. Notre problème c'est que nous n'avons pas un pouvoir, mais deux. Un pouvoir principal et un pouvoir secondaire qui entrent régulièrement en conflit, surtout lorsque ce sont deux pouvoirs sans aucun rapport l'un avec l'autre. Notre pouvoir principal est compté sur l'échelle commune, et est toujours de niveau trois sur trois. Mais le pouvoir secondaire est compté sur l'échelle Wasted et déséquilibre le pouvoir principal, ce qui nous empêche de les contrôler. Une crise se déclenche au moment où le pouvoir secondaire submerge le pouvoir principal. A cet instant, les deux pouvoirs se matérialisent et peuvent provoquer des dégâts extérieurs plus ou moins importants.
Quatre regarda Duo droit dans les yeux.
_ Je suis un Wasted empathe à tendance télépathe de niveau quatre, déclara-t-il d'une voix calme. Ce sont deux pouvoirs complémentaires, et à ce niveau je peux encore créer un semblant de barrière mentale. Mes crises sont relativement peu fréquentes, elles ne se déclenchent qu'en cas d'émotion très violente, ou d'intense fatigue mentale avec surexposition à des émotions extrêmes. Comme ce sont des pouvoirs complémentaires, lorsque ça arrive, ma télépathie s'accouple avec mon empathie au lieu de la submerger, donc les dégâts restent minimes. Tout ce qu'il se passe, c'est que mon empathie devient plus aiguë, et ma télépathie plus forte. Au pire, je dégage une forte électricité statique, et j'ai un très gros coup de fatigue après.
_ Tu n'as jamais fait de crise avec nous, murmura Duo.
_ Non, c'est vrai. Mais je ne vous voyais que l'été.
_ Pourquoi est-ce que tu ne nous en as pas parlé ?
_Duo, dans les Colonies, la plupart des gens ont peur de nous, dit doucement Quatre. Quand on peut éviter de dire qu'on est un Wasted, on le fait. Ça se cache.
_ Mais j'aurais préféré savoir, murmura Duo en se prenant la tête dans les mains. Tu es mon meilleur ami, et je ne savais même pas ce que tu subissais…
Quatre obligea Duo à le regarder.
_ C'est exactement pour ça qu'on n'en parle pas, Duo, dit-il. Soit on nous rejette, soit on a pitié de nous…Je ne veux pas que tu aies pitié de moi, et avoir pitié d'Heero est le meilleur moyen de le perdre. Parce qu'il n'y a vraiment pas de quoi avoir pitié.
Duo lui sourit.
_ Je peux pas avoir pitié de toi, Quat. T'es trop fort pour ça. C'est juste que…j'ai l'impression de t'avoir loupé quelque part, tu comprends ?
_ Ne t'en fais pas.
_ C'est pas plutôt à moi de te dire ça ? plaisanta faiblement Duo avant d'ajouter, hésitant : Et…Heero est comme toi.
_ Pas tout à fait, rectifia Quatre. D'abord, Heero n'a pas la même combinaison de pouvoirs, et pas la même force. Mais ça, c'est à lui de te le dire. Moi, je t'ai expliqué tout ce que je pouvais. Je n'ai pas le droit de parler à la place d'Heero.
Duo prit une inspiration et frappa à la porte doucement avant d'entrer sans attendre la réponse. Heero était assis sur son lit, le visage tourné vers lui, mais son attitude physique était clairement sur la défensive.
Duo s'approcha sans rien dire, s'assit sur le lit.
Il embrassa Heero.
Il sentit clairement la surprise du brun qui se détendit légèrement, lui rendant son baiser avec hésitation. Duo mit fin au baiser lui-même, mais garda son front contre celui d'Heero, le regardant droit dans les yeux.
Heero ne cilla pas.
_ Qu'est-ce que tu as là ? fit Duo, en remarquant la marque sur sa joue.
_ Duo, je…
_ J'ai vu Quatre, déclara-t-il d'une voix calme.
La tension revint s'installer sur le visage d'Heero, et il chercha à s'écarter, mais Duo lui rattrapa le bras et attira le brun contre lui.
_ Il m'a expliqué pas mal de chose sur les Newtypes et les Wasted, continua-t-il. Mais il m'a dit que le reste, c'était à toi de me le dire. Quatre est mon meilleur ami, tu sais, et ça me rend triste de savoir qu'il y a quelque chose d'aussi important qui m'a échappé à propos de lui. Je veux pas que ça fasse la même chose avec toi. Ça ne change rien à ce que je ressens pour toi, pas plus que tu sois le petit-fils d'Heero Yuy, mais encore une fois c'est quelque chose que j'ai besoin de savoir à ton propos. Je voudrais te comprendre complètement, et j'ai l'impression qu'être un Wasted a beaucoup plus d'influence sur toi que sur Quatre.
Heero ne répondit pas, resta sur la défensive, comme s'il ne croyait pas les paroles de Duo. Celui-ci colla sa tête contre celle d'Heero, une boule en travers de la gorge.
_ Ne me repousse pas, s'il te plaît…
Alors seulement Heero se détendit, et se laissa aller contre Duo sans que celui-ci ait besoin de le serrer.
_ Je suis un hydrokinésiste tendance empathe, dit-il enfin.
_ Hydrokinésiste ? C'est à dire que tu contrôles l'eau ? demanda Duo, soulagé qu'Heero lui soit "revenu".
_ Hn.
_ Ça explique pourquoi tu es si beau dans l'eau, fit le châtain avec un petit sourire en déposant un baiser sur sa tempe. Tu as quel niveau ?
_ Six.
_ Sur sept, c'est ça ? C'est puissant. Est-ce que ça te pose beaucoup de problèmes ? Comment fonctionnent tes crises ?
Heero ne répondit pas tout de suite, comme s'il réfléchissait à la meilleure façon d'en parler.
_ Mes crises sont plus violentes et plus fréquentes que celles de Quatre, dit-il enfin d'une voix égale.
_ Ça te fait quelque chose de spécial ? Quatre dit que ça l'épuise.
_ Je perds la vue.
_ Pardon ?! s'exclama Duo, choqué.
_ Je perds la vue, répéta Heero. Mon empathie est trop forte pour mon corps qui compense en supprimant certaines fonctions. La vue en particulier.
Duo garda le silence un instant, essayant de digérer ce qu'il venait d'entendre.
_ Ça dure longtemps ? demanda-t-il enfin.
_ J'ai parfois des troubles de la vue bien avant une crise, répondit Heero. Les lunettes permettent de me soulager un peu. Mais je deviens complètement aveugle au début d'une crise. Ça dure vingt-quatre heures.
Duo sursauta.
_ Tu veux dire que tu es aveugle, là, maintenant ?
_ Oui.
_ Mais…Mais…J'avais l'impression que tu me suivais du regard tout à l'heure…
_ Je suis hydrokinesiste, Duo, et tu es une masse liquide en déplacement. Le corps humain est composé de soixante pour cent d'eau, je te rappelle. Je n'ai pas besoin de te voir pour savoir où tu es. Surtout juste après une crise : ma sensibilité est exacerbée.
Duo le serra un peu plus contre lui, la gorge serrée. Ça expliquait beaucoup de choses. Cette manière spéciale dont Heero rangeait tout, c'était pour savoir où ses affaires se trouvaient quand il était aveugle son désir de dormir les volets ouverts pour voir la lumière en se réveillant, et cette obsession pour les couleurs…
_ Je vais bien, assura Heero d'une voix égale.
_ Je sais, répondit Duo en fermant les yeux un instant. C'est à cause de ça que tu prenais des cours par correspondance ?
_ Hn.
_ Tu as dit que tu étais allé au collège, non ? Et avant ça, comment tu faisais au primaire ?
Duo sentit de nouveau que Heero se crispait un peu, et massa du pouce le poignet d'Heero pour lui dire que ça allait, qu'il pouvait se confier…Et Dieu ce que Duo avait envie que Heero se confie !
_ Mon empathie étant seulement mon pouvoir secondaire, elle n'est pas immédiate, commença Heero lentement.
Duo ne voyait pas le rapport, mais ne l'interrompit pas, anxieux d'en savoir plus.
_ Elle fonctionne comme une éponge qui absorbe les émotions des autres, continua le brun d'un ton monocorde, comme s'il récitait une leçon. Mais au bout d'un moment, elle finit par être trop pleine, et ça déborde. C'est ce qui déclenche mes crises. Lorsque j'étais enfant, mon corps et mon esprit étaient trop faibles pour supporter une trop grande quantité d'émotions. Je ne pouvais pas aller à l'école, ne pouvais pas être en contact avec un trop grand nombre de personnes pendant trop longtemps, j'avais des cours particuliers. Mes crises étaient quasiment journalières, et je voyais en noir et blanc.
Duo sursauta.
_ Comment ça, tu voyais en noir et blanc ?
_ Je t'ai dit que mon corps compensait comme il pouvait. Je ne voyais pas en couleurs, c'est tout.
//Les couleurs ! Il n'y a pas de couleurs. Imagine te lever un matin et voir ça. Tout est gris. Les couleurs ont disparu. Est-ce que tu réalises ce que ce serait, la disparition des couleurs ? Le ciel est bleu, Duo, les arbres verts, les fleurs rouges, jaunes…Tes yeux sont presque violets. Tu te rends compte ? On vit dans un monde en couleurs ! On vit dans un monde en couleurs… Et personne ne le sait.//
_ Bon Dieu, Heero, murmura Duo, la gorge serrée, horrifié.
_ Ça va je te dis, fit Heero en haussant les épaules. Je ne savais pas ce qu'étaient les couleurs. Ça ne me manquait pas.
Duo fixa la nuque tendue de son petit ami et se mordit la lèvre. Mais maintenant tu n'as qu'une peur, c'est de les perdre, n'est-ce pas ? Tu es terrorisé à l'idée de te réveiller un matin dans un monde en noir et blanc…
Duo enfouit son visage dans les boucles brunes d'Heero qui reprit son récit. C'était la première fois qu'il parlait autant de lui à quelqu'un d'autre, la première fois qu'il parlait de son pouvoir ainsi. Et il n'arrivait plus à s'arrêter.
_ Lorsque j'ai eu douze ans, mes crises se sont espacées et j'ai commencé à voir en couleurs. Mes parents ont alors tenté l'expérience de me mettre au collège normalement. Ça ne s'est pas bien passé. C'était trop tôt. Je n'y suis resté que six mois, et j'ai pris des cours par correspondance.
_ Et maintenant, tu…retentes l'expérience ? demanda doucement Duo.
_ Papa retente l'expérience pour moi, rétorqua Heero avec un soupçon d'amertume. C'est lui qui a décidé de venir ici.
_ Tu ne veux pas.
_ Je ne voulais pas, corrigea le brun, clairement embarrassé. Ce n'est plus pareil maintenant…
_ J'en suis heureux, dit gravement Duo.
_ Tu…Tu ne me trouves pas…bizarre ? demanda Heero, soudain hésitant. [1]
_ Bizarre ? Non ! répliqua Duo. Tu es spécial. Et ça me plaît !
Heero secoua la tête.
_ Toi aussi, tu es spécial…marmonna-t-il.
_ Merci, fit Duo avec petit rire, puis : Est-ce que si je dis quelque chose comme "Laisse-moi être tes yeux", ce serait trop cliché ?
_ Oui, répondit tout de suite Heero d'un ton catégorique un peu offensé. Surtout que je n'ai pas besoin d'yeux, je vois très bien sans.
_ Ah, là c'est toi qui est cliché, Hee-chan ! sourit Duo.
_ Pourquoi ça ?
_ "On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux", c'est le plus beau des clichés, non ? [2]
_ Chez moi ce n'est pas de la poésie, Duo. C'est un fait.
Duo éclata de rire, soulagé que l'ambiance se soit allégée, et pencha la tête pour déposer un baiser sur le nez d'Heero.
_ Je t'avais dit que tu étais spécial, fit-il, les yeux pétillants. A propos, la seconde fois qu'on s'est vu, tu avais un bandeau sur les yeux. C'était pour t'entraîner ?
_ Hn. Connaître le chemin, au cas où.
_ Et pour ta mère ? Meiran m'a dit qu'elle attendait un bébé, que ce n'était pas un Wasted ?
_ Elle n'aurait pas pu le garder s'il en avait été un.
_ Pourquoi ?
_ Un Newtype se nourrit du pouvoir de sa mère pour construire le sien, qu'il soit latent ou développé. Dans le cas d'un Wasted, il faut deux fois plus d'énergie. C'est épuisant pour la mère. Voire mortel. Et en aucun cas elle ne peut porter deux Wasted.
_ Je vois. Tu attendais d'être sûr avant d'en parler. Le pouvoir vient toujours de la mère ? demanda Duo, curieux.
_ En majorité, oui, mais pas forcément. Mon grand-père a passé son pouvoir à ma mère, mais comme il n'était pas la mère, justement, le pouvoir est resté endormi chez Maman et c'est moi qui en ai hérité.
_ Ton grand-père est un Wasted aussi ?
_ Hn.
_ Il a les mêmes pouvoirs que toi ?
_ L'hydrokinesie n'est que son pouvoir secondaire. Il est télépathe avant tout.
_ Et donc, chez toi, l'hydrokinesie est devenu le pouvoir principal, et la télépathie a évolué en empathie, c'est ça ?
Heero se tourna vers lui, surpris.
_ Comment tu sais ça ?
_ Quatre m'a dit que c'étaient deux pouvoirs complémentaires, je suppose qu'ils peuvent plus ou moins s'inter changer.
_ Hn.
_ C'est passionnant, comme sujet, fit Duo d'un ton pensif.
Il regarda Heero de nouveau.
_ Est-ce que ça te dérange, d'en parler ? demanda-t-il, soudain anxieux. Je ne voudrais pas te mettre mal à l'aise.
Heero hésita un court instant.
_ Non, répondit-il enfin. C'est…agréable. Tu es la première personne qui s'intéresse ainsi à mon…pouvoir. La plupart des gens sont plus intéressés de savoir quels dégâts je suis capable de provoquer en cas de crise.
_ La plupart des gens sont stupides, rétorqua Duo en posant ses lèvres sur celles d'Heero.
Il répondit sans hésiter au baiser, et ils s'embrassèrent lentement, savourant l'instant présent, chacun soulagé que l'autre l'ait accepté dans son monde.
_ Il va falloir que j'y aille, murmura finalement Duo avec regret. Maman rentre ce soir à la maison.
_ Hn, soupira Heero.
_ Et les tiens ?
_ Maman est obligée de rester sur L1 pour avoir une grossesse surveillée, et Papa reste avec elle. Ils viendront régulièrement, mais c'est Grand-père qui me "gardera". Il arrive dans deux jours, juste après le départ de Meiran et WuFei.
_ Ton Grand-père paternel ? C'est vrai que l'autre doit pas vraiment avoir le temps…
_ Oui.
Duo déposa un dernier baiser sur les lèvres d'Heero et sauta du lit.
_ Je viens te voir demain, promit-il.
Il descendit rapidement les escaliers pour se retrouver face au regard un peu anxieux de Meiran.
_ Ça s'est bien passé ? demanda-t-elle.
_ Oui, répondit-il après un temps. Ça s'est bien passé.
Elle lui sourit.
***
_ C'est pas possible, tu triches ! lança Duo, outré, en lançant ses cartes par terre.
_ Prouve-le, répliqua Heero, un sourire légèrement satisfait sur les lèvres.
Duo vérifia le jeu de cartes deux fois. C'était lui qui avait distribué, Heero n'avait eu aucun moyen de tricher.
_ Je peux pas croire que tu aies autant de chance, grommela-t-il.
Heero le regarda avec insistance, et Duo retira sa chemise avec mauvaise volonté. Elle alla rejoindre ses chaussures, ses chaussettes, sa montre et sa croix de baptême, et il jeta un coup d'œil méchant au tas d'Heero qui ne se composait que de chaussettes.
Dire que c'était lui qui avait proposé le strip-poker.
Ça faisait maintenant une semaine que Meiran et WuFei étaient partis et que Ji était arrivé. On était samedi soir, les cours commençaient lundi. La veille, les parents d'Heero était revenus des Colonies pour quelques jours afin d'arranger leurs affaires et s'assurer que tout allait bien. Ils n'étaient pas encore au courant pour Heero et Duo, mais le brun comptait le leur annoncer le lendemain au petit déjeuner.
Ce soir-là, Ji avait emmené son fils et sa bru au restaurant pour célébrer la grossesse d'Hikari, et Duo et Heero étaient seuls.
Duo s'était dit que c'était une bonne occasion de déshabiller un peu Heero. Juste un petit peu, sans aller trop loin…
Mais il était clair que ce n'était pas lui qui avait la maîtrise du jeu.
Et Heero avait l'air beaucoup *trop* content de lui, bordel !
C'était au tour du brun de distribuer les cartes. Cette fois, c'était bon, Duo allait reprendre du poil de la bête, montrer à ce…Grumph !
_ Ton jean, Duo, lui rappela gentiment Heero quelques minutes plus tard, alors que le garçon aux cheveux longs essayait encore de comprendre pourquoi les bonnes cartes s'obstinaient à se loger chez Heero.
Bon Dieu, après ça il ne lui resterait plus que son caleçon !
Duo défit le bouton de son jean, et se glissa hors du pantalon sous le regard intéressé de son petit ami.
Mais attention. Pas intéressé « je vais te sauter dessus », intéressé « croquis anatomique ».
On ne le reprendrait plus jamais à sortir avec un dessinateur.
Il aurait donné n'importe quoi pour que Heero montre ne serait-ce que l'ombre d'une rougeur, d'une timidité.
Rien du tout.
Si ce n'était pas lui qui avait lancé l'idée, il aurait presque pensé que c'était juste un plan de son petit ami pour le dessiner nu afin d'améliorer son trait.
Il redistribua les cartes d'un geste vengeur sous le regard pétillant d'Heero.
Le garçon brun était extrêmement satisfait. Ça faisait un certain temps qu'il réfléchissait à aborder le thème de poser nu pour lui avec Duo, sans savoir comme le faire. Heureusement, Duo était incroyablement coopératif…
Le coup du strip-poker était une idée de génie.
_ Heero…commença Duo, moitié paniqué, moitié menaçant.
_ Je crois que tu as perdu, dit-il quand même. Ça tombe bien, j'avais justement besoin de m'entraîner sur les nus…
Il tendit la main et attrapa sous le lit sa boite à dessin.
_ Tu te fiches de moi ? fit Duo, incrédule.
_ Non, répondit Heero. Tu peux lâcher tes cheveux, s'il te plaît ?
Duo ne réagit pas tout de suite, légèrement sous le choc. Heero voulait vraiment qu'il se mette nu. C'était un pas important dans une relation, ça impliquait tout plein de choses, une volonté d'approfondir une intimité.
Et Heero voulait qu'il se mette nu juste pour le dessiner.
Franchement !
Duo défit ses cheveux lentement.
Ok. Heero était peut-être inhumainement fort au poker, mais ça c'était * son * territoire.
Pendant que son petit ami choisissait ses crayons, Duo s'approcha de lui et se laissa tomber à genoux devant lui.
Heero leva la tête, surpris.
_ Duo ? fit-il.
Duo avait un regard bizarre qui lui faisait un drôle de pincement dans l'estomac et une curieuse chaleur dans les joues.
_ Je savais pas que tu voulais me voir nu à ce point, Hee-chan, ronronna presque Duo en passant les bras autour de son cou, les lèvres près de son oreille envoyant une bouffée de chaleur qui le fit frissonner.
_ Ce n'est pas…commença Heero, embarrassé, sentant ses joues s'enflammer pour de bon, réalisant soudain à quoi il s'était exposé.
Les yeux de Duo avaient pris cette couleur indigo foncé qui fascinait tant Heero, ses cheveux tombaient en longues mèches de miel sombre sur ses épaules.
Heero avait déjà dessiné des nus.
Ç'avaient été des statues de Rodin dans un musée, où il n'avait pas ressenti le besoin de baisser les yeux rapidement et de se concentrer sur son papier, où il n'avait pas hésité à détailler les moindres parties de l'anatomie offerte.
Ça n'avait pas été Duo Maxwell.
Heero avait eu le crayon beaucoup plus gros que les yeux, ça c'était sûr il se rendait soudain compte que Duo nu impliquait beaucoup trop de choses.
Il aurait bien tenté de l'expliquer à Duo et de lui demander pardon pour être allé si loin, mais une soudaine chaleur un peu humide au lobe de son oreille lui coupa la parole.
Duo s'était mis à lui suçoter le morceau de chair avec un certain enthousiasme et tout ce que Heero réussit à dire fut le nom de son petit ami dans une voix étranglée.
Duo sourit, satisfait de la réaction d'Heero. Quelque chose lui disait qu'il n'avait plus envie de dessiner. Les bras d'Heero allèrent s'accrocher presque inconsciemment autour du cou de Duo, et le châtain donna un coup de dent léger au lobe, avant de changer de cible et de s'attaquer à la gorge d'Heero, un petit coin dans le creux de la jonction entre la mâchoire et le cou qui le faisait couiner aussi sûrement qu'un jouet pour chiot sur lequel on appuierait.
Duo l'avait découvert un peu plus tôt et l'utilisait à la moindre occasion.
_ Duuuooo… protesta faiblement Heero avant de fermer les yeux et de rejeter légèrement la tête en arrière pour lui laisser plus d'espace.
Cette fois Duo continua à titiller le point sensible à petits coups de dents et de langue, jusqu'à ce qu'il sente la respiration d'Heero s'accélérer et que le couinement occasionnel se soit clairement modifié en gémissement étouffé.
Il suivit des lèvres très légèrement toute la gorge d'Heero, s'arrêtant parfois pour déposer un baiser, et le frôlement sur sa peau faisait frissonner le brun comme une violente fièvre.
Duo enfin déposa une série de baisers à partir du creux de la gorge, jusqu'au menton, puis attrapa la lèvre inférieure d'Heero pour la mordiller à son tour, pendant que l'autre tentait désespérément de changer le contact en baiser.
Après un coup de langue sur la lèvre maltraitée, Duo le lui accorda enfin, et la bouche d'Heero s'ouvrit sous la sienne sans hésiter.
Duo posa ses mains sur les hanches d'Heero, brûlant d'envie de les glisser sous le tee-shirt noir qu'il portait et de caresser la peau qui s'y trouvait.
Il ne savait pas encore où ils allaient, s'il ne tenait qu'à lui, il n'y aurait pas de limites, il voulait Heero, il le voulait depuis longtemps, et s'il en jugeait par les réactions du brun, et même s'il n'avait jamais été touché avant de cette manière, Heero semblait posséder une nature sensuelle que Duo ne demandait qu'à réveiller.
C'était peut-être dû à son hydrokinesie : il n'y avait rien de plus sensuel que la caresse de l'eau sur la peau, et l'air de pur plaisir qu'Heero arborait lorsqu'il y plongeait rendait presque Duo jaloux…
Mais voilà, Heero n'avait justement pas été touché comme ça avant, et Duo ne voulait pas non plus aller trop vite, ne pas précipiter les choses. Il fallait savourer le moment et pour cela s'assurer que Heero était prêt.
_ J'ai envie de te toucher, murmura-t-il à l'oreille d'Heero qui frissonna de plus belle.
Le brun hocha la tête et s'écarta juste un instant pour laisser Duo lui retirer son tee-shirt. Il se recolla immédiatement contre lui, et ils ressentirent tous les deux le choc de la peau contre la peau, des tétons qui se frôlaient.
Cette fois ce fut Duo qui lâcha un gémissement, fourrant son visage dans le cou d'Heero.
_ J'ai envie de te toucher, répéta-t-il dans un souffle urgent, comme pour s'assurer qu'il pouvait.
Heero, les sens enflammés, agrippa presque douloureusement les cheveux de Duo.
_ Touche-moi, murmura-t-il seulement, la voix aussi urgente que celle de Duo.
Duo l'allongea doucement sur la moquette sans cesser de l'embrasser dans le cou, et soudain ses mains furent sur la peau d'Heero.
Heero aimait les mains de Duo sur lui. Duo avait de belles mains, grandes et douces que Heero pouvait dessiner les yeux fermés avec chacune de leurs lignes, qu'il aimait serrer dans les siennes…
Il lâcha un cri lorsque les doigts chauds se refermèrent sur un de ses tétons, et ses mains se crispèrent de nouveau dans les cheveux de Duo avant qu'il ne les relâche pour aller se poser sur son dos, toucher la peau de Duo…
Le mélange de légère douleur et de plaisir que les doigts de Duo créaient lui faisait complètement perdre la tête.
Lorsque la bouche remplaça soudain les doigts sur le téton, Heero se cambra involontairement, les yeux grands ouverts, et Duo en profita pour serrer ses bras autour de lui, le prendre plus fort contre lui, toujours plus, comme s'il voulait fusionner avec lui et l'idée ne lui déplut pas, au contraire.
Il libéra une de ses mains pour pouvoir continuer à caresser les tétons d'Heero, le reposant sur le sol tout en léchant, embrassant, mordillant la peau de son ventre, caressant de sa langue le creux du nombril, récompensé par les soupirs et les gémissements du brun sous lui.
Les mains d'Heero s'agrippaient et caressaient tour à tour son dos, le rythme de son cœur et de sa respiration complètement emballé.
Il sentait contre sa jambe l'érection de Duo à peine restreinte dans le caleçon, et presque inconsciemment il commença à se tortiller pour se frotter contre elle, frustré par la présence des tissus qui les séparaient.
Les mouvements d'Heero semblèrent exciter Duo encore plus, et il posa la main sur le bouton du jean qu'Heero portait encore pour le défaire, s'assurant quand même du regard que le brun n'était pas contre, mais Heero au contraire accentua le frottement, les pupilles presque dilatées, et Duo fit sauter le bouton, se penchant pour embrasser Heero passionnément, juste une pause pour lui dire combien il le voulait, qu'il l'aimait…
Heero accueillit le baiser avec plaisir, impatient que Duo continue à le toucher, qu'il le touche là, mais presque aussitôt, il ressentit quelque chose d'étrange, de pas à sa place…
Les caresses de Duo l'avaient complètement ouvert de manière sensitive, et il ressentait clairement trois autres présences aquatiques dans un entourage proche.
La réalisation de ce que ça voulait dire lui fit l'effet
d'une douche froide.
Il repoussa Duo brutalement qui tomba sur les fesses, un peu sonné, indigné de
cette soudaine brutalité.
_ Mes parents ! souffla Heero avec une pointe de panique. Ils viennent de rentrer ! [3]
Duo devint blanc comme un linge. Ce n'était peut-être pas le meilleur moyen de leur annoncer qu'il sortait avec leur fils…Il attrapa son jean pour le remettre, mais Heero prit rapidement les choses en main.
_ C'est pas la peine, dit-il. Va sur le lit !
_ Qu'est-ce que…
_ Vas-y !
Duo s'exécuta, interloqué, pendant qu'Heero renfilait son tee-shirt et reboutonnait son jean. Il eut à peine le temps de s'asseoir par terre, d'attraper ses crayons et sa feuille qu'on frappait doucement à la porte, et Odin entra.
_ Nous sommes de retour, déclara-t-il avant de hausser un sourcil.
La scène n'avait rien de suspicieux, Heero était à ses crayons pendant que Duo posait pour lui sur le lit, en caleçon, soit, mais WuFei l'avait fait une fois aussi pour Heero.
Par contre, l'aspect échevelé de Duo, le suçon écarlate sur le haut de la gorge d'Heero et le rouge aux joues de son fils étaient largement révélateurs.
_ Duo, fit-il calmement, et le jeune homme se redressa, tendu comme une corde de violon.
_ Oui, m'sieur Lowe ?
_ A partir de maintenant, tu dors dans la chambre d'amis.
_ Oui, m'sieur Lowe, répondit Duo, cramoisi.
Odin ressortit, et eut juste le temps d'entendre le rire clair de son fils avant de rejoindre Ji et Hikari en bas. Il sourit en secouant la tête.
Duo faisait du bien à Heero. Son fils n'avait jamais ri comme ça avant, et pour cette unique raison il était prêt à fermer les yeux sur les petits « dérapages » de ce genre. Accordant bien sûr que les deux s'expliquent le lendemain matin, et qu'ils n'aillent pas plus loin. Heero était encore son fils, et il avait le droit de jouer au père possessif…
_ Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, marmonna Duo en lançant un regard noir à Heero.
_ Tu aurais vu ta tête !
_ Oui, bon ça va, hein…
Heero se leva et alla s'asseoir à côté de Duo. Le châtain passa ses bras autour de lui et Heero posa sa tête sur son épaule. Ils gardèrent le silence un instant, puis Duo se mit à caresser doucement le bras d'Heero.
_ C'est peut-être mieux comme ça, dit-il. On allait peut-être un peu vite…
Heero acquiesça. Sur le moment ça allait…Il n'avait pas l'impression d'aller trop vite et il aurait été hypocrite de dire qu'il n'avait pas voulu que ça aille plus loin. Mais à y réfléchir, il ne voulait pas que la première fois qu'ils fassent l'amour soit un soir, rapidement, avec le risque du retour des parents pour tout gâcher.
Et puis ils avaient le temps.
Duo alla se coucher dans la chambre d'amis comme il l'avait dit à Odin, qui bien sûr insista pour vérifier que les deux garçons étaient bien dans leur lit respectif.
Mais au milieu de la nuit, Duo se réveilla en sentant quelqu'un se glisser dans ses draps, et il accueillit Heero dans ses bras, déposa un baiser sur ses lèvres et se rendormit en souriant, avec la sensation agréable que tout était enfin à sa place…
TBC…
Shakes : Quoique ça ferait une bonne fin, non ?
* revolver et faux pointés sur elle *
Duo : N'y pense même pas.
Heero : Hn. è_é
Shakes : ça va, ça va…Allez, plus qu'un chapitre et un épilogue ! Go moua ! ^_^
~*~
[1] Bordel, on dirait Yuki parlant à Tohru…j'ai vraiment trop regardé Fruits Basket…En plus Yuki… -_-" S'cuse, Hee-chan, c'était pas volontaire. Tu n'as strictement rien en commun avec cette k'so nezumi.
[2] Antoine de Saint-Exupéry dans Le Petit Prince, pour les incultes… P
[3] Duo, dégoûté : Tu es ignoble.
Shakes : Y'a marqué lime, là-haut, pas lemon…
Duo : N'empêche. -_-
