SOLUTION

Disclamer : Les persos ne sont pas à moi.

Série : X/1999

Couples : Je crois que je vais vous laisser découvrir…

Auteure : Mich' Loinvoyant

Genre : shonen ai/yaoi


Chapitre deux

Shimako regardait l'immeuble détruit où elle avait vécu avec son mari et sa fille. Ce spectacle lui rappelait une conversation sur les tremblements de terre qu'elle avait eu une fois avec une inconnue.

-flash-back-

-Ainsi vous êtes mariée depuis dix ans…

-Oui. Je suis aussi heureuse qu'au premier jour, plus même, car notre fille est adorable.

-C'est rare les couples qui s'aiment encore après tant d'année…Vous n'avez pas peur des tremblements de terre ?

Elle regarda cette inconnue, si belle mais qui ne semblait pas heureuse. Elle se demanda quel effet cela faisait d'être quelqu'un de spécial à ses yeux.

-Pas vraiment, répondit-elle. Je n'aurais pas de regrets à l'heure de ma mort, sinon de laisser des gens malheureux sur cette terre. Je n'ai rien à craindre pour mon mari : il se sait se défendre, et à nous deux, nous saurons protéger notre fille.

-Vous avez sans doute raison… Je n'aurai pas de regrets non plus, mais j'ai moins à perdre.

A ce moment, son mari l'appela. Elle se tourna vers lui et lui répondit, pendant qu'il courait vers elle. Mais quand elle se retourna pour le présenter à cette inconnue, elle constata que celle-ci avait disparu. Elle s'en étonna un instant, mais les bras de son époux la rappelèrent bien vite à sa présence ; même si la question « qui est-elle ? » la hantait encore…

Assise sur la branche d'un arbre, un peu plus loin, Karen regardait le couple s'éloigner, un sourire triste aux lèvres. « Qu'elle soit mariée, rien de plus normal vu la logique de ma vie…Mais qu'elle soit mariée à lui, je ne m'y attendais pas. Bah…Ca ne fait que me donner une raison de plus de me dévouer à lui. »

-fin flash-back-

La femme ignorait qui était cette inconnue, mais elle savait qu'elle aurait un regret, qu'elle ne lui avait pas dit alors, à l'heure de sa mort : celui de n'avoir jamais su pourquoi un si beau regard contenait tant de tristesse.

-----------

Seiichiro, assis dans le campus, réfléchissait aux paroles que Karen avait dite avant de le protéger d'une attaque sur-puissante du maître du feu du camp adverse -Yuto, si ses souvenirs étaient bons. Il savait pourquoi elle avait fait ça, il n'était pas si aveugle quand même. Pour lui, parce qu'elle…L'aimait. Cette constatation lui faisait un drôle d'effet dans le corps, mélange de joie et de peine, ainsi que d'incompréhension. Mais il ne comprenait pas pourquoi elle avait dit, pensant qu'elle allait mourir : « Fais en sorte que ta femme n'ait jamais de regrets. ». On aurait pu croire que c'était à son bonheur à lui qu'elle pensait, mais il avait plutôt eu l'impression que c'était à leur bonheur à tous deux. Elle avait l'air de se sacrifier autant pour elle que pour lui. Enfin, elle se réveillerait bientôt, car, contre toute attente, elle avait survécu, et il pourrait lui demander ce qu'elle voulait dire par là.

Il fut tout à coup ramené à la réalité par le bruit de pleurs pas loin de lui. Yuzuhira ! Il s'approcha d'elle.

-Yuzuhira ? Quelque chose ne va pas ?

Elle releva la tête, et, d'un geste brusque, essuya les larmes qui coulaient sur ses joues.

-Mr Aoki, je suis désolée, vraiment, vraiment… Je ne devrai pas réagir comme ça…

-Calme-toi, je ne te reproche rien. Dis-moi simplement pourquoi tu pleurais.

-Inuki… Personne ne le voit. Ou presque personne. Ce n'est pas juste ! Même si, grâce à lui, je peux protéger tant de personnes, pourquoi est-ce que je dois supporter les regards qu'on me lance comme si j'étais folle ? Ce n'est pas juste !

-C'est vrai, ce n'est pas facile. Mais ce n'est pas toujours si difficile, non ?

Silence.

-C'est vrai, c'est grâce à lui que j'ai rencontré…Et puis, ce n'est pas si mal de pouvoir protéger tant de monde. Je préférerais que ce ne soit pas nécessaire, mais des gens souffre plus que moi, finit-elle tentant avec assez de succès de montrer son image joyeuse habituelle

Après tout, c'était vrai qu'elle n'était pas si malheureuse. Et elle n'étai pas la seule à souffrir. Elle pensa à Kusanagi, qui supportait chaque jour d'entendre les cris de souffrance de la terre. Il y avait certainement des jours où il aurait préféré ne rien entendre, lui aussi, et ce malgré les avantages que ce don lui procurait. Elle lisait toujours dans ses yeux combien cela le faisait souffrir. Elle savait que la seule façon pour qu'il soit heureux était l'arrêt de toutes ces souffrances.

Elle fit un dernier sourire à Aoki, puis s'éloigna, laissant celui-ci à ses questions.

A suivre…