Titre : " Promesse à double sens "
Auteur : Shin Maxwell et Shiroi ^__^
Genre : Alors alors : séquelle de " Shinigami X03 " torture mentale, shonen ai, POV alternés 01 et 02, angst, et autres réjouissances ^^
Couples : GROS 1+2
Disclaimer :
Shin : Depuis que j'ai fait la fic qui vient avant, j'ai été bien sage... mais apparemment pas assez pour avoir les G-Boys T_T
Notes :
Shin : Enfin, nous y sommes, la séquelle !
Duo : T'as pas honte ? Y a 10 mois que t'as fini SX03 et la séquelle vient que maintenant !
Shin : J'ai eu que des emmerdes avec cette séquelle ! Dès le départ j'ai eu un blocage de plusieurs mois avant de tout perdre en juillet puis de devoir tout recommencer en aout... et j'ai eu un gros déclic inspiratoire en novembre ^^
Heero : Mieux vaut tard que jamais.
Shin : La séquelle sera certainement en deux ou trois parties ^_^ ! J'espère que ça arrivera vite ^^ !
Duo : Moi c'est le casage que j'aimerais voir arriver vite...
Shin : Patience ^^ ! Bonne lecture !

Et je rapelle à toutes fins utiles qu'il faut avoir IMPERATIVEMENT LU " Shinigami X03 " avant de s'attaquer à " Promesse à double sens " ^^ !


" Promesse à double sens "
1ère partie

Cela fait déjà quinze jours
Quinze jours que " l'affaire Shinigami " est close.
Du moins en apparence.
Je sais que même si Duo fait comme si tout allait bien, l'absence de Shinigami, ou plutôt le fait qu'il doive le rejeter constamment, puisqu'il est encore trop tôt pour parler de disparition à proprement parler, créé un grand vide en lui.
Un vide que je devrais combler, conformément à ma promesse
Hélas, il semblerait que ce bond en avant nous ait finalement éloignés, Duo et moi.
C'est comme si nous venions tout juste de nous rencontrer. Timides, distants hésitants.
N lui ni moi n'osons refaire un premier pas vers l'autre.
Je suppose que lui craint que je le repousse à nouveau, ou bien que je lui fasse une autre promesse que je ne tiendrai pas.
Pour ma part, je ne me sens pas capable d'assumer d'assumer quoi ? Là est bien la question.
J'ai promis à Duo que je l'aiderais à vivre sans Shinigami. Or, je n'avais pas réfléchi à la manière de procéder. Comme un baka, j'ai foncé tête baissée et ai sauté sans réfléchir sur la première occasion pour m'approcher de lui.
Je ne pensais pas que cela nous amènerait à nous éloigner plus que nous ne l'étions déjà.
C'est étrange, surtout venant de ma part, mais je garde espoir.
Notre histoire à peine entamée ne peut décemment pas se terminer de la sorte.
Je serais bien allé frapper à la porte de Quatre pour lui demander conseil après tout, les relations humaines et lui font la paire.
Mais le hic est ici : toute " l'affaire Shinigami " s'est passée dans le dos des autres.
Ni Duo ni moi n'avons jugé nécessaire de les mettre au courant, même si je suis persuadé que Quatre a senti que quelque chose se tramait, par l'intermédiaire de son empathie.
De toute façon, en prenant du recul, je me rends compte que j'aurais été tout à fait incapable d'expliquer en détail tout ce qui s'était passé exactement et pourquoi.
C'était comme si ces deux jours n'avaient été qu'un rêve une chimère une illusion.
Un souvenir condamné.
Je croyais avoir compris, je croyais savoir ce qui se passait, je pensais contrôler la situation.
Je peux vous certifier que lorsque je me suis rendu compte que je ne maîtrisais rien du tout, je suis tombé de haut.
Plus j'y pense, et plus mes souvenirs s'emmêlent dans ma tête.
Pourquoi lui avoir fait cette promesse si stupide ? Il doit être atrocement déçu à présent. Déçu par mon comportement, déçu de voir que ce n'était que du bluff déçu de moi.
Peut-être pense t-il même que je n'ai fait tout cela que dans l'intérêt des missions Peut-être croit-il que je ne souhaitais l'annihilation de Shinigami que pour notre sécurité et le bon déroulement des missions à venir pour éviter d'autres dérapages dans le même genre que la folie furieuse qui s'est emparé de lui alors qu'il allait détruire la base la plus proche au petit matin.
Ce que j'aimerais l'attraper par les épaules et lui crier de toutes mes forces que ce n'est pas vrai.
J'aimerais.
Mais je me sens comme prisonnier, paralysé. Englué dans une toile d'araignée qui ne fait que se resserrer autour de moi au fur et à mesure que je me débats pour lui échapper. C'était comme si je me trouvais dans un immense labyrinthe qui ne cessait de s'accroître, encore et encore. Quoi que je fasse, j'en reviens toujours au même point. Je peux emprunter les chemins de pensée que je veux, je reste toujours captif de ce dédale de questions, de suppositions, d'interrogations. Je me sens étouffé, étranglé par tous ces sentiments divers et variés qui me prennent à la gorge. Je ne sais plus qu'en faire, je ne sais plus les repousser.
C'est comme ça depuis quinze jours. Depuis que j'ai réalisé que j'étais amoureux de Duo. Que je l'aimais à un point inimaginable.
Cette constatation a brisé mon masque mais je ne m'étais pas rendu compte qu'elle avait également brisé le vrai moi.
Je ne sais plus où j'en suis, je ne sais plus que penser.
Tout ce que je croyais fondé, les vérités que je pensais immuables et qui faisaient ma réalité se sont avérées n'être qu'illusoires.
Tout mon monde est chamboulé, je n'ai plus rien à quoi me rattacher.
Même les missions qui me permettaient de décompresser, de tout oublier dans la fureur du combat, dans la couleur du sang et dans la chaleur des explosions, ne suffisent plus à me détendre.
Je suis à cran, anxieux, instable je passe le plus clair de mon temps à attendre je ne sais quoi, je ne sais quelle réponse, quel évènement.
Je n'ai jamais été très proche de mes compagnons, mais en quinze jours, le fossé entre nous n'a fait que doubler de volume.
Alors qu'il était devenu si mince, en si peu de temps
Je n'aurais jamais cru que ce secret entre Duo et moi pourrait avoir de telles répercussions sur moi sur mes relations avec les autres sur mon caractère, et mon comportement.
Je sens que je change, et cela m'effraie.
La peur de l'inconnu, sans aucun doute.
La peur de me retrouver dans un univers encore plus instable que celui qu'est devenu le mien.
Plus rien n'est clair, plus rien ne me semble vrai.
La vérité devient mensonge, le rêve cauchemar et l'amour haine.
Que dois-je faire ?
Parler à Duo avant tout on n'arrivera jamais à rien si on ne met pas tous les deux les choses au point mais tout me parait soudain si difficile.
Et malgré sa proximité, Duo me semble inaccessible.
Depuis le lendemain de cette journée où nous nous sommes tout raconté, il m'évite. Il est gêné dès que nos regards se croisent et ne m'adresse que très peu la parole.
Je ne sais pas pourquoi, mais je crois qu'il a honte de ce qui s'est passé entre nous. Apparemment, mes sentiments ne sont pas partagés, et c'est ce qui bloque la situation entre nous deux.
J'hésite entre regretter ou être heureux de lui avoir fait cette énigmatique déclaration. Mais je pense qu'il comprend les difficultés que j'éprouve à aimer un adolescent schizophrène aussi dangereux, et instable de surcroît. Il n'est pas simple pour moi d'éprouver des sentiments pour une personne qui peut rapidement disparaître, remplacée en un clin d'il par quelqu'un d'autre, sans pour autant changer de corps.
Il faudra bien que l'on s'explique un jour. Mais il n'y a plus qu'à attendre le dégel.
Ca me fait du mal, quelque part, de constater que tout est à refaire, que les liens qui avaient mis tant de temps à se créer puis à se consolider, sont à présent si fragiles, presque détruits.
Et ça me fait peur de me rendre compte que nous devons recommencer à zéro.
Je soupire et me décide à quitter mon lit dans lequel j'ai paressé plus que de coutume.
Un bref coup d'il sur le lit voisin, et je constate qu'il est toujours aussi impeccablement fait que lorsque je me suis couché. Apparemment Duo est resté dehors toute la nuit.
Histoire de m'en assurer, je sors de la maison après avoir enfilé un débardeur et jette un coup d'il sur le toit.
Deux jambes moulées dans un jean noir se balancent nerveusement.
Faisant un saut à la cuisine, je lui prépare un solide petit déjeuner. Je sais qu'il refuse de se nourrir depuis quelques jours, mais comme tous les matins, je vais devoir me débrouiller pour lui faire avaler un minimum de nourriture.
Depuis quinze jours, le jeune homme que nous connaissions comme une véritable pile électrique, est devenu une personne excessivement solitaire et renfermée presque introvertie. En totale opposition avec le Duo d'antan.
Même si tous les autres communiquent avec lui sans aucun problème, comme si de rien n'était, Quatre m'a avoué que Duo avait renfermé toutes ses émotions.
Je me souviens avoir tressailli lorsque l'empathe m'a dit d'une petite voix que Duo était en train de mourir à l'intérieur.
Le fait de devoir constamment repousser Shinigami lorsque celui-ci revenait prendre possession de son corps l'a épuisé émotionnellement. Même s'il n'en montre rien, Duo est brisé à l'intérieur.
Si les choses continuent à s'aggraver, à ce rythme là, Duo ne sera bientôt plus que l'ombre de lui-même.
Vivant dehors, mort dedans.
Comme moi.
Et ça, je ne le supporterai pas.
Nous étions radicalement opposés, tellement différents la meilleure chose qui aurait pu nous arriver soit que Duo m'apprenne à devenir plus ouvert.
Qu'il m'apprenne à vivre sans les barrières que j'ai sacrifiées par amour pour lui.
Et je ne peux que constater, à mon grand désespoir, que c'est exactement le contraire qui se produit.
C'est Duo qui devient comme moi.
C'est Duo qui perd sa joie de vivre, son entrain, son humour, sa présence et sa chaleur.
C'est Duo qui devient froid, glacial même, c'est lui qui se renferme, qui jour après jour s'éloigne de nous, de moi.
Qui jour après jour creuse le fossé qui nous séparait déjà.
Une boule d'angoisse remonte dans ma gorge alors que je songe que si son état continue à empirer, je le perdrai définitivement.
Si cela n'est pas déjà fait.
Le déjeuner prêt, je monte les escaliers avec précautions, longeant silencieusement le couloir alors que je sais que Quatre, Wufei et Trowa doivent encore dormir.
Après tout il n'est que six heures du matin
Comme tous les jours, je vais devoir faire de mon mieux pour le convaincre de se nourrir puis il attendra que le jour soit levé pour descendre, prendre une douche puis partir vérifier son Gundam.
Il ne rentrera que le soir. Il dormira une heure sur le canapé du salon après s'être endormi devant la télé.
Il me demandera si j'ai reçu un nouvel ordre de mission.
Puis il prendra une nouvelle douche, récupèrera sa couette noire dans sa chambre et montera sur le toit qu'il ne quittera qu'à l'aube.
Et tout recommencera.
Je grimpe l'échelle en silence et m'approche de lui à pas de loups.

- Ohayo Duo.
- Ohayo Hee-chan ^^, me répond-il avec un sourire lumineux mais qui sonne faux depuis deux semaines.
- Dis-moi tout, continuais-je en m'asseyant en tailleur à ses côtés, vais-je encore devoir faire des pieds et des mains pour te faire manger ?
- Je te l'ai déjà dit Hee-chan je n'ai pas le cur à reprendre les habitudes comme avant. Je ne peux pas reprendre ce train de vie avec cet énorme vide en moi. Toi tu ne le comprends pas mais la disparition de ma seconde personnalité c'est comme je ne sais pas, si j'avais perdu un proche, un ami très cher il est encore là, mais je le sens partir peu à peu et il laisse en moi un trou béant et tant que ce vide ne sera pas comblé, ou oublié, je ne pourrais pas recommencer à me comporter comme avant.
- Ce n'est pas une raison pour dépérir comme tu le fais. N'oublie pas que tu es un pilote de Gundam, tu ne peux pas te permettre de nuire comme ça à ta santé alors qu'on a tant besoin de nous.
-
- Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour nos idéaux.

Duo acquiesça puis prit le plateau sur ses genoux et s'attaqua au copieux petit déjeuner que je lui avais préparé.
Je ne prononçais plus un seul mot durant tout le temps qu'il mangea.
S'il voulait parler, il le ferait de lui-même.
Une fois tout le contenu du plateau ingurgité avec une efficacité redoutable, il le posa à ses côtés puis leva les yeux au ciel.

- Heero ?
- Hn ?
- Si jamais je disparaissais si je me perdais dans les ténèbres est-ce que tu viendrais me chercher ?
- Pourquoi cette question ? demandais-je, ne sachant que répondre d'autre à cela.
- Je ne sais pas, réplique t-il en se tournant vers moi et fronçant les sourcils. Je viens juste d'y penser
- Tu es bien étrange.
- Tu ne l'es pas moins.
-
- Tu ne m'as pas répondu.

Incapable de lui fournir une réponse, je me lève brusquement et fais quelques pas un peu trop rapides vers la lucarne. Lui n'a pas bougé d'un cil, ne m'a même pas regardé. Je crois qu'il s'attendait à ce genre de réaction de ma part mais n'est-ce pas normal ? Après tout, je suis " l'insensible glaçon intergalactique parfait " comme il le dit si bien. Je suis probablement plus surpris que lui lorsque les mots s'échappent entre mes lèvres sans que je ne l'aie voulu.

- Si tu étais véritablement perdu dans les ténèbres, qui appellerais-tu ?
- la seule personne capable de m'apporter la lumière.
- je suis sûr qu'elle viendrait en courant.

Notre étrange conversation désormais close, je retourne à l'intérieur de la maison, profitant pour rapporter le plateau vide à la cuisine.
La journée fut aussi atrocement banale que les précédentes. Tout était pareil et je me demandais parfois, en secouant la tête, si quelque chose changerait un jour. Un peu démoralisé, je passais la journée sur le banc que Quatre a installé dans le jardin. Je ne fis rien, juste penser. Si l'un des autres m'avait vu, il aurait probablement appelé Sally, me croyant gravement malade pour que j'aille jusqu'à abandonner " laptop " toute une journée. Je n'étais pas malade, j'avais juste besoin de faire un point. Je savais quel était mon rôle à jouer dans cette affaire, et je savais ce que Duo attendait de moi, mais en même temps, tout me paraissait flou, et plus les jours passaient, plus je me disais que cette histoire était malsaine. Je savais que je devrais réagir, parce qu'en hésitant ainsi, en retardant la guérison de Duo comme je le fais, c'est l'équilibre du groupe tout entier que je mets en péril. En soupirant, j'ai commencé à regarder le ciel, et je l'ai observé se transformer jusqu'à ce que la première des étoiles apparaisse. Alors que le froid de la nuit commençait à me mordre la peau, je me décidais à rentrer. Alors que je me tournais vers la maison, je vis Duo sur le toit, plier consciencieusement la couverture puis rentrer sans me lancer un seul regard. Une étrange sensation de mal être naissant dans mon estomac, je regagnais précipitamment la maison puis montais les escaliers quatre à quatre jusqu'à notre chambre. Duo était en train de préparer ses affaires.

- Où vas-tu ? demandais-je, haletant.
- G m'a appelé. Je dois aller voir les profs, ils ont quelque chose d'important à me dire.
- Qu'est-ce que ça peut bien être ?
- Heero, est-ce que tu leur en as parlé ?
- Tu doutes donc de moi à ce point ? répliquais-je, ironique. Tu as peut-être oublié ce que j'éprouve pour toi ?

Il se mord la lèvre, hésitant.

- Je ne dis pas que c'est toi qui as vendu la mèche mais je suis persuadé qu'il s'agit de cette affaire.
- Et comment auraient-ils su ? repris-je, bien décidé à lui faire entendre raison.
- Depuis combien de temps n'ai-je pas fait de mission ?
- La dernière fois que j'y suis allé seul, j'ai falsifié le rapport. Donc ils ne savent pas que tu es resté à la planque.
- Ils savent où se trouvent les Gundams
- Officiellement, Deathscythe a été victime d'un court circuit, et dans l'urgence nous avons été contraints de partir avec Wing uniquement.
- Tu as tout prévu pour me couvrir hein ? réplique t-il avec un petit sourire énigmatique.
- Je pensais que tu ne voulais pas que tout le monde soit au courant. Si j'ai gaffé, tu m'en vois désolé, sifflais-je, plus dur que je ne l'aurais voulu.
- Ce n'est pas ça, fit-il en secouant la tête. Mais je suppose que c'est ta manière de respecter ta promesse, conclut-il dans un soupir avant de jeter son sac sur son épaule.

D'un geste rapide, je le dépasse et m'adosse à la porte pour l'empêcher de sortir. C'est sans surprise que je vois sur son visage qu'il s'attendait à pareille réaction de ma part avec cette phrase si lourde de sens, et pourtant incomplète.
Nous nous affrontons du regard quelques secondes avant qu'il ne dépose les armes comme il laisse lourdement tomber son sac au sol. Dépité, il s'assoit sur son lit et m'invite à en faire de même. Je m'installe le plus près possible de la porte, sur mes gardes et prêt à lui couper sa retraite au cas où il tenterait une nouvelle fois de se dérober à mon interrogatoire. Je ne peux m'empêcher de sourire légèrement en me rappelant à quel point cette situation ressemble à cet autre matin, où j'avais attendu Duo de pied ferme après la destruction de la base, plus que désireux d'obtenir toutes les réponses aux questions qui s'imposaient. Peut-être pourrons-nous à nouveau faire un pas l'un vers l'autre, comme ce matin là où il se libéra de tout ce qu'il avait sur le cur, de tout ce qui hantait son âme.

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Duo :

Comment ? Comment lui résumer tout cela ? Comment puis-je lui faire comprendre facilement ce que je ne parviens pas à interpréter moi-même ? Y a-t-il seulement une solution ?
Je ne sais plus où j'en suis avec Heero, je ne sais plus où j'en suis avec Shinigami.
Dois-je être heureux, triste, rassuré, trembler de peur, pleurer en silence ou rire aux éclats, le détester ou le remercier ?
Je ne sais pas, je suis perdu dans un brouillard sombre plus profond que les ténèbres.
Plus rien n'est clair, tout s'embrouille pour devenir tourbillon de questions et hypothèses mélangées, et je ne sais pas par quoi commencer. Lui fait preuve d'une patience extraordinaire, me regardant calmement sans me presser, et je crois que quelque part il sent à quel point je suis désemparé, impuissant devant la complexité de cette situation.

- Je ne sais pas vraiment comment m'expliquer, avouais-je au bout d'un instant.
- Ca ne fait rien. Dis-moi juste ce qui te passe par la tête, ton impression générale n'essaie pas de classer tes sentiments, dis-moi les choses comme elles te viennent nous ferons le tri plus tard.
- je suis un peu beaucoup complètement perdu
- Je t'écoute.
- Shinigami est toujours là lâchais-je dans un souffle, et je vois dans son regard qu'il n'en est pas étonné. Je fais tout ce que je peux pour le repousser, l'enfermer mais c'est trop dur Heero, je n'ai pas la force de me battre. Il vient toujours lorsque je m'y attends le moins, alors que je suis en train de m'endormir, à mon réveil, ou lorsque je suis plongé dans mon travail. Toujours à l'improviste, toujours par surprise, et à chaque fois que ce brouillard rouge commence à envahir mes yeux, je panique ! Je me replie sur moi-même, je ferme les yeux, je me bouche les oreilles, mais j'entends toujours ces voix, et je vois toujours ces images !
- Et que dit-il ? Que montre-t-il ?
- Des cadavres.

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Heero :

Je devais m'en douter.
Shinigami veut réveiller le tueur en lui, et le forcer à l'accepter à nouveau pour avoir la force de s'assumer en tant qu'assassin.
Shinigami veut lui prouver qu'il est indispensable, et qu'il doit le laisser reprendre possession de lui.

- Il me montre les cadavres. Des corps mutilés, à la chair brûlée, déchirée, incrustée de débris. Il me montre les flaques de sang dans lesquelles baignent ces mains, ces pieds, ces jambes qui ne bougeront jamais plus. Il me montre la terre, la terre imbibée d'hémoglobine, la terre mêlée d'éclats d'os, de restes humains, la terre qui gardera à jamais le goût du sang et la couleur de la rouille, commença Duo, le regard fixé au loin, balançant doucement ses jambes, d'une voix si calme que l'on aurait pu croire qu'il ne se sentait pas concerné. Il me montre mes crimes, me rappelle mes péchés, dénonce tout ce sang sur mes mains. Et il parle, il me dit à quel point je suis lâche, il dit que je n'ai pas le droit de renier mon passé, de le renier lui. Il me persuade qu'il fait partie de moi et que je ne pourrai jamais rien y changer. Qu'il ne mourra pas sans moi et que je devrai toute ma vie entendre ses ricanements et ses moqueries. Il me dit qu'il ne me laissera jamais et que rien ne pourra m'éloigner de lui il dit que je lui appartiens et que personne, et même pas même si j'aimais quelqu'un plus que ma propre vie personne ne pourrait rien changer à tout cela.

Son récit terminé, il lève les yeux vers moi, son regard chargé de questions qui ne vont pas tarder à m'être posées.
C'est maintenant ou jamais.
C'est maintenant que je dois choisir si je veux l'aider ou le laisser définitivement tomber.

- Ce qu'il dit il a raison Heero, n'est-ce pas ? Je n'ai pas le droit d'oublier mon passé j'ai tué et je dois l'assumer maintenant, n'est-ce pas ?

Je prends une profonde inspiration et me lève pour regarder par la fenêtre, ne supportant plus que ces yeux suppliants soient plongés au fond des miens, représentation muette de sa détresse.

- Je ne saurais dire s'il a tort ou raison, avouais-je en grattant une poussière sur la surface de verre. Mais je suis sûr d'une chose : ne plus vouloir de Shinigami ne signifie pas renier ton passé. Mais c'était peut-être une erreur de ma part de souhaiter la disparition de cette entité, termina t-il dans un soupir.
- Que qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Si faire disparaître Shinigami doit te faire devenir ainsi, renfermé, solitaire et déprimé, alors je n'en veux pas. Mais je veux que tu fasses ce que tu crois être bon. Mais si tu décides de le garder je je t'aiderai. Je supporterai le poids de ce secret avec toi et je t'aiderai à apprendre à le contrôler.
- Heero, juste une question.
- Hai ? fis-je en me retournant.
- Comment se fait-il que tu en saches autant sur la schizophrénie ? C'est J qui t'en a parlé ou
- J'ai moi-même été schizophrène dans ma petite enfance, avouais-je en reportant à nouveau mon attention sur la fenêtre, considérant que cet aveu était essentiel.
- Ah et que s'est-il passé ?
- Quand J l'a appris, il a fait tout ce qui était possible pour détruire cette autre personnalité. Et il a réussi
- ça t'a fait mal, quand elle a disparu ?
- oui.

Il se tourne vers moi, incrédule, tandis que mes doigts se posent à nouveau sur la vitre pour tracer une courbe dans la trace de buée que mon souffle a laissée.

- C'est ma solitude et mon besoin de me confier a quelqu'un qui l'ont crée. Alors quand les médicaments de J en sont venus à bout je me suis à nouveau retrouvé seul. Même si, sur le coup, j'ai été extrêmement malheureux, à présent je pense que c'était la meilleure chose à faire.
- Pourquoi dis-tu ça ? C'est tout de même une partie de toi que J a tué et sans ton consentement ! Mieux vaut vivre avec à ses côtés l'illusion d'un ami que complètement seul, tu ne crois pas ?
- Elle n'était pas très amicale. Elle était violente, et ne se manifestait que lorsque je me sentais mal ou lorsque J me punissait. J'entrais dans des colères noires, je voyais tout en rouge, et je ne pensais qu'à tuer. Et il m'est arrivé, une fois, de perdre le peu de contrôle que j'avais sur elle, et de me laisser dominer par sa folie furieuse.
- Tu as tué ?
- Un assistant du professeur. C'est à ce moment là qu'il a pris conscience de ma maladie d'ailleurs. Enfin, pourquoi regretter le passé, il ne peut pas être modifié de toute façon, lâchais-je finalement en me tournant à nouveau vers Duo. Qu'est-ce que tu veux faire maintenant ?
- Je suis partagé. D'un côté je veux la disparition de Shinigami pour le bien de tous, pour éviter qu'il ne fasse un jour du mal aux gens que j'aime parce qu'il est bien trop dangereux et que je n'ai aucun contrôle sur lui. Mais d'un autre côté, même si c'est égoïste, je ne veux pas le détruire. D'abord parce qu'il est avec moi depuis longtemps et que je vivrais cela comme une sorte de trahison. Mais surtout parce que sans lui, je je ne sais pas si je suis assez fort pour me battre.
- Shinigami est-il toujours aux commandes lorsque tu te bats ?
- Non, pas toujours. Il lui faut un temps de repos après chaque crise, environ 3 jours. Donc il arrive que je me batte sans lui.
- Et te sens-tu moins efficace ?
- pas vraiment disons juste que je suis moins confiant ?
- Shinigami est sûr de lui, aucun doute là-dessus. Je pense que la première chose à faire est d'apprendre à avoir confiance en toi et en tes capacités. Et surtout arrêter de croire que sans Shinigami, tu es impuissant. Vous avez le même corps, donc la même force et les mêmes possibilités.
- Physiquement, oui murmure t-il en soupirant. Mais mentalement
- Tu te sens faible ?
- je ne sais pas. En fait, j'appréhende ce qui se passera lorsque je serai libéré de son emprise si toutefois j'y parviens. Regarde-moi Heero, depuis deux semaines je ne suis plus qu'une loque humaine ! Je ne fais rien de mes journées, je suis amorphe différent.
- C'est parce qu'il te faut beaucoup de concentration et de volonté pour repousser Shinigami. Tu es tout le temps sur tes gardes, car tu sais qu'il peut frapper à tout moment. Je pense que ton comportement est normal, même si j'avoue avoir été quelque peu inquiété par ça au début.
- Tu t'inquiétais ? demande t-il en levant les yeux vers moi, et je vois dans son regard que j'ai gaffé.
- tu sais bien ce que tu représentes pour moi, rappelais-je en faisant comme si cela ne m'atteignait pas.
- excuse-moi.
- Ce n'est rien c'est plutôt à moi de m'excuser de t'embarrasser de la sorte.

Il me fixe pendant quelques secondes avant de secouer la tête.

- Non ce n'est pas grave.
- Tu es toujours décidé à te débarrasser de lui ? demandais-je en m'asseyant sur mon lit, en face de lui.
- plus que jamais. Je ne veux pas mettre en danger les gens que j'aime, déclare t-il avec détermination en se levant. Et il est temps pour moi d'apprendre à vivre seul, sans cet appui que j'ai depuis mon enfance sinon, je crois que je ne deviendrai jamais totalement adulte et indépendant.

J'hoche lentement la tête, approuvant ses dires.
S'il a la volonté et le courage de surmonter, et vaincre, cette maladie, alors qu'il fonce.

- Les profs doivent m'attendre, j'y vais, annonce t-il en ramassant son sac.
- Que feras-tu s'ils veulent effectivement te parler de ta schizophrénie ?
- je n'aime pas mentir. Mais je leur dirai que le problème est en voie de résolution et qu'il n'est pas nécessaire de s'en soucier. Je veux faire partie de la prochaine mission.
- Fais comme tu le sens.

Il me regarde quelques secondes puis s'approche de moi à pas légers.

- Au fait au cas où j'aurais vraiment du mal je compte toujours sur toi. Je ne pense pas que tu sois du genre à ne pas tenir tes promesses.
- Je t'aiderai, certifiais-je. En tant qu'ex-schizophrène.
- Seulement en tant qu'ex-schizophrène ? demande t-il avec un sourire.
- Pas seulement. En tant qu'ami aussi.

Je ne sais pas si j'ai bien fait de lui avouer que malgré le fait que j'en désire plus qu'il ne veuille m'offrir, j'étais d'accord pour occuper la place d'un ami dans son cur.
Toujours est-il que le mien rata un battement alors qu'il posait doucement ses lèvres sur les miennes, pour un chaste baiser d'au revoir et peut-être de remerciement et d'encouragement aussi.

- Merci pour tout Hee-chan, souffle t-il à mon oreille avant de partir en courant, me laissant planté au milieu de la chambre, trop abasourdi par ce qui vient de se passer pour faire le moindre geste.

Il ne me faut pourtant pas plus de 10 secondes pour me remettre avant que, ignorant la rougeur me montant aux joues, je me contente de suivre mon instinct, dévalant les escaliers pour me planter devant lui avant qu'il ne passe la porte.
Je rive mes yeux aux siens, incrédules, constatant avec un demi-sourire que lui aussi a les joues rosées au souvenir de ce qu'il vient de faire.

- Je viens aussi.

Notes de Shin à 13h02 :
Duo : C'est ça ta séquelle ?
Shin : Bin finalement elle fera peut-être deux chapitres la séquelle ^^o.
Heero : Tu te rends compte du retard que tu as pour cette séquelle è____é ?
Shin : Comme dit le dicton, mieux vaut tard que jamais V^^V ! Et puis ce temps m'aura permis de m'améliorer un peu (je l'espère du moins) et de faire quelques recherches supplémentaires sur la schizophrénie d'où l'idée de faire d'Hee-chan un ex-schizophrène ^^ !
Heero : Hn !
Shin : Rouspète pas, tu l'as eu ton bisou !
Duo et Heero : Ouais mais c'est pas celui qu'on attendait !
Shin : Z'êtes jamais contents donc suite (et peut-être fin ?) de la séquelle de Shinigami X03 au prochain chapitre ^^ !
Heero : Dans combien de mois ?
Shin : Toi la ferme -___-o

A suivre...