Le Milieu

Severus Rogue se leva le matin de Noël, seul comme d'habitude. Pour lui cette fête ne désignait plus rien, car en 47 ans, jamais il n'avait reçu de cadeaux. Il ne s'attendait donc pas a en avoir ce matin la. De plus, la querelle avec son "élève" l'avait mis en rogne, et la fureur n'était pas encore disparue totalement.

Il s'habilla lentement, remerciant mentalement ses occasions bénies appelées "congés". Quand ce fut fini, il alla faire son lit, mais tandis qu'il levait les couvertures, il entendit un objet tomber sur le sol. Intrigué, il marcha rapidement vers la source du bruit et retint sa respiration. Il prit l'objet avec précaution. C'était un petit paquet enveloppé, aussi grand qu'une main. Il était emballé de vert et de rouge, avec un petit ruban bleu collé sur le dessus. Il haussa un sourcil en lisant le petit mot écrit dessus. Pour lui.

"A Severus, de Jany"

Ce doit être une mauvaise farce. Pensa t'il. Elle n'a sûrement pas pris le temps de m'acheter quelque chose, surtout après ce qui est arrivé hier.

Malgré tout, il enleva le papier d'une main tremblante.

Son cadeau. Son premier cadeau.

Il s'assit sur son lit, regarda la boite brune avec intérêt. Puis avec précipitation il l'ouvrit, et pinça durement les lèvres.

Un gros morceau de chocolat au lait, en forme de chaudron.

Il rit ironiquement de la situation, et jeta le chocolat a la poubelle sans cérémonie.

Il était allergique au lactose.

Poussant un autre éclat de rire désabusé, il s'en alla vers la grande salle, son humeur n'ayant pas vraiment augmentée.

Belle tentative, pensa t'il.

O

Elle ne lui avait pas reparler du cadeau de Noël, et il lui en fut reconnaissant.

Il fit comme si de rien était, gardant le même ton, les mêmes règles, la même manière d'expliquer et d'enseigner.

Elle, par exemple, semblait plus nerveuse. Plus les jours passaient, plus elle devenait étrange, tendue. Son sourire était toujours la mais il y manquait un peu de sincérité.

Il se frappa mentalement.

Il lui arrivait parfois de commencer à divaguer et penser à elle, et, dans ses rares cas la, c'est soit qu'il était très fatiguer, soit qu'il avait besoin d'un petit remontant.

Il ouvrit son armoire a ingrédients pour potion, fouilla dans le fond et prit sa bouteille de Whisky.

Il sourit intérieurement

O

Le mois de février était commencé.

On voyait déjà les amoureux, préparant quelque chose de romantique pour la fille ou le garçon s'étant accaparé de leur cœur d'adolescent en manque d'affection.

Bien entendu, il n'avait jamais participer à ses activités immatures et stupides. Sauf peut-être pour la carte de Saint-Valentin qu'il avait écrit à Lockart avec une menace de mort a l'intérieur, entourée de petits cœurs roses.

Il sourit cruellement.

Le mois de février avait toujours été une torture pour lui.

Il se souvient, quand il était à l'école la coutume était d'envoyer une rose bleue a la fille ou au garçon que l'ont aimait. Merlin-sait-comment, il avait envoyer une rose a une jeune fille nommé Lily dont il était tombé éperdument amoureux durant sa 5e année… mais elle ne l'avait jamais reçu, dut à des conséquences plutôt… singulières.

Il secoua la tête négativement. Ce n'était pas le moment de ce rappeler ce genre de détails. Justement, il aurait besoin de toute sa maîtrise de lui-même pour le dîner.

Pourquoi?

Pour la simple et bonne raison, que c'était aujourd'hui son dernier jour en tant que professeur de potion. C'était aujourd'hui le jour, celui du grand test final pour savoir si elle était prête a le remplacer dans cette lourde et dure tâche.

Un sourire peu rassurant aux lèvres, il s'assied au cotés de la future -ou peut-être pas si future que ça- professeur de potion.

-N'oubliez pas Mrs Armstrong, dans moins d'une heure vous passerai votre test. J'espère que vous êtes prête.

Elle le regarda avec de grands yeux, le fixa la bouche ouverte quelques instant avant que son sourire habituel apparaisse sur son visage.

-Oui. Oui bien sur.

Elle paraissait perdue dans ses pensés. Il remarqua avec étonnement que c'était la première fois en cinq mois qu'il lui adressait la parole a la table des professeurs.

Lui jetant un dernier coup d'œil curieux, il continua à manger son dîner, sans entendre le soupir que poussait sa collègue d'a coté.