Disclaimer : Les personnages de The Arcana ne m'appartiennent pas, iels sont la propriété de Nix Hydra.

Hey !

Nouvelle année, nouveau fandom. Je suis brusquement tombé dans l'univers de The Arcana récemment, et j'ai milles choses à écrire sur ces personnages (surtout les deux chatons qui concernent ce recueil), donc je profite des Nuits du Fof pour étaler tout ça.

Cet OS a été écrit sur le thème Glorifier, pendant la Nuit du Fof de janvier. Evidemment, j'ai tout de suite pensé à Julian et Asra.

(Pour les participantes de la nuit du FoF qui passeraient par ici, les noms Ilya et Julian désignent la même personne)

(TW en fin de page)

C'est la première fois que j'écris avec eux, je les maîtrise pas tout à fait, mais j'espère que ça vous plaira quand même !

Bonne lecture !


Résumé : Encore une fois, Julian est venu supplier Asra.
Rating : T
Genre : Romance plus ou moins
Univers : Pré-canon.

Pairing : Asra/Julian


L'adoration

.

La douleur qui enveloppe la pointe de ses genoux remonte le long de ses jambes. Il sent la froideur du sol sous le tapis, conscient que la forme de son corps pointu s'imprime sur le tissu alors qu'il reste là, immobile, son enveloppe longiligne repliée sur une prière silencieuse. Ses mains s'avance et s'élève sans oser le toucher, son regard pitoyable agrippe le tableau qu'il implore. Il voudrait pouvoir y poser les lèvres, ou juste ses doigts, mais son regard, c'est déjà trop. C'est une salissure qu'il dépose sur lui, d'oser admirer son sourire mesquin, plonger ses yeux trop gris dans ce puits indéchiffrable.

A genoux, Julian adore le dieu qui se rit de lui.

– Je te l'ai déjà dit.

La voix d'Asra passe et le traverse.

– Je ne peux pas te donner ce que tu veux.

Le médecin déglutit.

Assis dans un fauteuil, ses bras lisses allongés le long du bois sec des accoudoirs, le magicien penche la tête. Le mouvement agite sa tignasse souple, la multitude de boucles qui chatouillent cette peau qu'il rêve de toucher. Il voudrait la sentir couler contre la pulpe de ses doigts, caresser cette chevelure cotonneuse et se redresser pour attraper ses lèvres brunes qu'il imagine chaudes sur sa bouche.

Mais il demeure sous lui, sa joue mollement appuyée contre son genoux. L'odeur d'encens qui a imprégné jusqu'à ses vêtements l'enveloppe tout entier, comme son regard violine. Ses sombres pupilles.

– Asra…

Il a honte de prononcer son nom. D'oser dire cette maigre prière en quatre lettres entre les murs colorés de cette pièce. Pas une chambre, même pas le salon, non, juste un entre deux comme un minuscule couloir décoré de couleurs mythiques. Une antichambre qu'on traverse sans la regarder. Tout ce qu'il mérite.

Mais peu importe le sol dur, les bleus sur ses genoux, le froid de l'hiver qui entre par le balcon. Il veut bien endurer tout ce qu'il existe de douleur et de honte, rouleur sa réputation dans la boue la plus noire pour les yeux purs d'Asra.

Il voudrait bien mourir. Ce ne serait rien, si c'était pour lui. Pour ses lèvres, la main, ses effluves de fumée, la conscience de sa propre existence dans ce sourire qui s'élève.

– Je prendrais ce que tu me donneras.

La moindre miette, la plus petite poussière. Tout, au prix le plus cher, pouvoir que ça vienne de lui.

– Ilya…

Son nom roule dans sa bouche. Il pourrait pleurer pour ça. S'il le supplie, est-ce qu'il le laissera le toucher ? L'effleurer ? Poser les yeux sur lui, n'est-ce pas déjà trop demandé ?

La lumière brumeuse de la nuit traverse ses boucles et colore son visage d'ombres grises et de tâches laiteuses. Elle descend le long de son foulard, passe sur son pantalon et Julian rêve malgré lui, il pense et il sait qu'il ne devrait pas imaginer ça, que c'est mal, qu'il n'a pas le droit, il sait qu'il l'entache de ses pensées, mais il pousser relever le tissu et caresser sa peau. L'embrasser, la lécher, il pourrait faire n'importe quoi, lui faire n'importe quoi si Asra le lui demandait. Il suffirait d'un mot de sa part, d'un ordre. Qu'il ouvre la bouche.

Julian veut bien tout lui donner, même s'il sait qu'il possède n'a pas de valeur.

Parce qu'il n'y a rien qu'Asra veuille et qui dépende de sa volonté. Julian n'a rien.

N'est rien.

– Je ne pourrai pas te donner ce que tu veux.

– Arrête.

Il ne veut pas entendre ça.

– Tout ce que je veux, c'est toi.

Il veut bien s'agenouiller au plus bas pour lui embrasser ses pieds, le laisser l'écraser et se plier sous la douleur. Ce serait une bénédiction. Un don divin qu'il ne mériterait sans doute pas, parce que Julian ne mérite rien, même pas ses yeux qui le décortiquent et l'amusement qui s'y joue. Il ne mérite même pas l'air qu'ils respirent, mais il veut bien arrêter d'inspirer si Arsa le demande.

Il suffirait d'un mot.

Sur ce visage parfait, il voit passer les pensées qui étirent son expression. L'amusement, et ce brin de tristesse résignée. On le regarde comme on observe un enfant éploré, un malade qui ne sortira jamais de son lit. Avec ce sourire trop simple.

– Tu sais que ça ne mènera nulle part.

La main qui passe dans ses cheveux le fait trembler.

– Peu importe.

– Tu dis ça maintenant.

L'index divin caresse l'angle de sa mâchoire, contourne son oreille et vient caresser les cheveux si sensibles à la naissance de sa nuque. Réveille le souvenir d'une douleur fine qu'Asra a déjà tirée de nombreuses fois. Il veut encore le sentir agripper ses mèches, serrer sans pitié sur ses boucles rousses sans se soucier de la grimace qui déforme sa bouche. Il veut sa voix, ses ordres, son regard rieur et son timbre plein de sable chaud.

Pitié, il lui dit de ses yeux, à genoux sans fierté, sa tête nichée contre sa cuisse. Un mot, un seul. N'importe quoi. Pitié.

Asra allonge sa jambe, appuie son pied contre son épaule et, comme s'il lui laissait là une forme d'autorisation, Julian embrasse sa cheville. Sa peau si fine, le goût du sel alors qu'il appuie sa langue sur l'os aigu de l'articulation. Sa peau imberbe et douce.

Quand enfin il ose lever les doigts du tapis, c'est pour caresser la limite de son pantalon. Le tissu serré qui enrobe son corps désiré, qu'il laisse doucement glisser. C'est pour caresser le pli mince qui relie ses cuisses à sa taille, et sentir le frisson qui agite ses muscles fins. Et comme ses lèvres remontent, comme il sent qu'on l'observe curieusement, comme il sait qu'Asra soupire, même s'il le cache derrière sa main de sorcière, il se penche plus en avant pour prier.

En adoration, il vient tirer des litanies de cette bouche parfaite qu'il n'aura pas l'audace d'embrasser, à genoux pour un dieu qu'il ne devrait même pas regarder.


[TW : Sexe]

Voilà voilà. C'est grave chouette à écrire, j'ai hâte de faire d'autres textes avec ces deux-là !