DISCLAIMER : Tous les personnages ainsi que l'univers de HP appartiennent à JK Rowling.

Auteur : Windseeker2305

Trad / Bêta correction : Delicatesse. S'il y a un bêta trad/bêta correcteur qui souhaite participer, n'hésitez pas à me contacter. Merci !

Concernant la traduction : pour plus de fluidité dans la lecture, j'ai pris certaines libertés. Ça vous évitera d'avoir trop de répétitions de termes. (Je précise pour ceux qui auraient lu la version anglaise)

Rating : M

Genre : Romance / aventure / Yaoi.

/!\ Avertissement : Cette histoire comporte des relations homosexuelles, merci d'y prendre garde si cela vous perturbe ou que nous n'êtes pas un lecteur averti.

Vous êtes sur le deuxième opus traduit, le premier étant traduit par le groupe Hon'yaku no Yasha sous le titre Life Renovations. Je vous invite à aller voir, c'est une œuvre magnifique dont le travail de traduction est extrêmement bien réalisé !

Je n'ai pas de rythme de publication actuellement, ma vie professionnelle ne me permettant pas d'être régulière.

Les paroles en italiques sont les propos échangés par la pensée.

Précédemment :

« Après tout ce que nous avons accompli cet été, pense à ce que nous allons faire pendant que nous serons à l'école. Ça me fait penser. Je voulais te parler de quelque chose d'important. » Harry s'assit et regarda ses mains. Drago s'assit à son tour et entoura le dos du brun d'un bras, par-dessus ses ailes magnifiques.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

« Tout va bien. Une idée m'a traversé l'esprit et je voulais t'en parler. C'est quelque chose qui me tient à cœur, mais je ne suis pas certain de la réaction que les autres auront, ni de la tienne. »

« Qu'est-ce que c'est ? Ne perds pas ton courage gryffondoresque maintenant. »

« Je veux faire de Tom et d'Hermione nos frère et sœur de sang. »

« Quel poufsouffle ! » s'exclama Drago d'une telle façon que les épaules d'Harry s'affaissèrent de dépit. Mais Drago n'avait pas fini. « Je vais le faire. Cette idée me plaît. Nous le ferons le jour où nous partirons pour Poudlard, s'ils sont d'accord. Ça nous laissera du temps pour faire des recherches sur le Rituel. »

Harry se redressa et sourit largement avant de se jeter sur son amant, qui commença à rire de l'attitude joyeuse de son compagnon. Oui, il y aurait bien des changements à venir. Mais aussi longtemps qu'ils seraient ensemble, Drago était persuadé qu'ils pourraient et sauraient tout traverser.

CHAPITRE PREMIER

ALLER DE L'AVANT

De grandes portes sombres drapées dans l'ombre se dressaient devant Harry et Drago telles de géantes gardiennes noires, marquant l'entrée des quartiers de Tom Jedusor. Ces portes rendaient toujours Harry nerveux et cet instant ne faisait pas exception. Il suffisait juste de regarder Harry pour se rendre compte de son agitation. A chaque seconde écoulée, il glissait ses mains dans ses cheveux noirs et les tirait vers l'arrière.

« Calmes-toi, veux-tu, » siffla finalement Drago en tapant la main qui avait regagné le sommet de sa tête pour la dixième fois. « Nous ne marchons pas vers notre mort. »

Harry prit une grande respiration avant d'acquiescer. Drago leva sa main pour cogner à la porte.

« Attends. » Harry ramena rapidement la main de Drago entre eux. « C'est peut-être une erreur. »

« Tu doutes ? »

« Non, ce n'est pas ça. Tu sais que je le veux. Vraiment. Mais… C'est Tom. Et si, en le lui demandant, il se sentait insulté ? Il pourrait s'éloigner de nous, et c'est bien la dernière chose que je souhaite. C'est tellement surréaliste. Je veux dire, c'est Tom Jedusor après tout… Je détesterai découvrir qu'il ne reste avec nous que pour notre puissance. Et s'il ne nous appréciait vraiment pas, Drago ? »

La porte s'ouvrit soudainement et deux Ukatae très surpris regardèrent, les yeux écarquillés, un Seigneur des Ténèbres renfrogné. « Harry, » commença-t-il avec une douceur écœurante. « Penses-tu sincèrement que je reste ici pour votre puissance ? »

Harry était effrayé de bouger ou dire quelque chose, et tenta de faire le plus mignon et innocent regard qu'il put en fixant Tom avec de grands yeux émeraude scintillants. Tom pouvait voir son manège, mais secoua toutefois sa tête d'incrédulité. Harry aurait dû le savoir depuis le temps. Ce n'était pas pour le pouvoir que Tom restait auprès d'eux, c'était le soutien inconditionnel que les deux jeunes hommes lui accordaient et sa dépendance dudit soutien. Peut-être était-ce aussi parce qu'il ressentait un peu de ces émotions mièvres que les Poufsouffles exprimaient constamment. Mais Tom ne voulait pas montrer cette sensibilité à tout le monde. Il avait une réputation à tenir après tout.

« Je t'assure, ce n'est pas ce pourquoi je vous tolère. Le pouvoir, » dit-il doucement, « ne fait pas tout. Tu me l'as enseigné. »

Harry rougit et eut l'air adorablement penaud. « Comment peux-tu savoir de quoi nous parlions ? La porte était fermée. »

« J'ai mis des protections et des sorts sur la porte et autour d'elle. J'entends tout ce qu'il se passe en dehors de mes quartiers. C'est ce que j'appelle de la précaution. »

« Tu veux dire paranoïa, » murmura Drago du bout des lèvres.

« Oh, ha ha. Très drôle, bébé Malefoy. Tu peux appeler ça comme tu le souhaites, mais au moins, je suis prêt à toute éventualité. » Tom ignora le grognement ennuyé de Drago et se concentra sur Harry. Bien que la méfiance soit visible dans ses yeux, Tom se permit d'adoucir ses expressions faciales. « Je ne suis pas bien sûr de ce que j'ai entendu de votre conversation et j'espère mal interpréter, mais si vous êtes ici pour demander à ce que nous fassions un plan à trois, alors oui, je serais insulté. Sacrement perturbé aussi. Et si c'est ce pour quoi vous êtes là tous les deux, alors la réponse est un retentissant 'pas même en enfer'. »

« Oh, beuurk ! Tom ! » Drago mis ses mains sur ses yeux et commença à les frotter rapidement, comme si des images perturbantes étaient apparues dans son esprit.

Harry fronça son nez. « Ok, j'admets avoir flirté un certain nombre de fois avec toi, mais c'était juste pour t'embêter. Je n'ai jamais pensé que tu me prendrais au sérieux. Tu as totalement mal interprété ce dont nous parlions. »

« Eh bien, comment étais-je supposé le savoir ? » se défendit Tom en croisant les bras sur sa poitrine. « C'est ce à quoi cela ressemblait. »

« Ça n'est certainement pas ça. » s'exclama le blond.

« S'il te plaît, Drago, éclaires-moi donc alors. »

Harry redevint penaud et essaya de penser aux nombreuses choses à dire qui pourrait les sauver de cette histoire sans que Tom et Drago passent pour des imbéciles. Il était sûr que Tom ne serait pas prêt pour ce qu'ils allaient lui proposer. Harry pensa rapidement à une solution, mais avant qu'il puisse prendre ses jambes à son coup, Drago l'attrapa par la main et le maintint en place.

« Pouvons-nous entrer ? »

« Bien sûr » Tom fit un pas de côté et les autorisa à entrer, en se demandant pourquoi Harry paraissait tout à coup découragé. « Harry, s'il te plaît, calmes-toi. Tu commences à ressembler un chiot abandonné. Je déteste les chiots. »

Tom le dit d'une façon si plate qu'Harry renifla avec amusement. Il avait soudain la vision de Tom assis sur un tapis moelleux avec un air de dégoût absolu alors qu'il se faisait assaillir par une bande de mignons petits chiots. Cette image en tête, Harry se relaxa un peu pendant qu'ils s'asseyaient tous les trois.

Ils avaient prévu que Drago explique la raison de leur venue, mais décida finalement de s'en charger car l'idée venait de lui, à la base. « Hum… Ok. J'irais droit au but. » Harry prit une grande inspiration avant de se lancer. « Nous voulons que tu deviennes notre frère. En pratiquant le Rituel du Lien Familial. Si tu ne veux pas et que cela te dérange, dis-le-nous et nous oublierons alors que nous avons eu cette conversation. »

Cela prit un moment pour que les propos tenus atteignent leur cible. Tom parut moins que content quand il comprit finalement ce qu'ils lui demandaient. Ses yeux se plissèrent sur eux. « Est-ce que l'idée vient d'Hermione ? Est-ce elle qui vous en a parlé ? Elle avait pourtant juré de ne rien dire ! »

« Nous n'avons pas parlé à Hermione. Elle ne sait rien à propos de tout ceci, » répondit un Harry maussade. « C'est ainsi que nous pensons à toi et nous voulions que cela devienne physiquement possible, pas seulement émotionnellement. »

Tom ne sut pas comment réagir à cela, alors il choisit l'option de facilité et se renfrogna avec colère. Harry savait que ce serait la réaction qu'aurait Tom et ressentit une immense déception au fond de lui.

« Je me fais assaillir par ta sentimentalité de Gryffondor ! » chuchota durement Tom avant de regarder durement Drago avec de grands yeux. Le blond hocha la tête en passant un bras réconfortant autour de son compagnon.

« Mais c'est vrai. Cette alliance a vu le jour à cause d'une pure ambition, n'est-ce pas ? nous voulions tous obtenir quelque chose… Et maintenant, ensemble, nous sommes devenus plus forts, en s'appuyant les uns sur les autres. En nous surveillant et nous soutenant. Ce n'est plus seulement une alliance. Harry et moi te protégerions et donnerions notre vie pour toi si nécessaire... »

Tom s'assit lourdement sur sa chaise. « Drago… »

« Nous le ferions ! Et pas de la façon dont les mangemorts donneraient leur vie pour toi. Même si tu le nies, je suspecte que tu ferais la même chose pour nous. Avoir une vraie famille ne change pas le fait que tu sois Lord Voldemort. Avoir des frères et une sœur ne fait pas de toi un Seigneur des Ténèbres de pacotille. Crois-moi quand je te dis que cela te rend plus fort. » Drago regarda Harry. « Tu as quelqu'un que tu veux protéger de ta vie… Ça te donne envie de devenir plus fort. » il se tourna à nouveau vers Tom. « Tu deviens plus fort. Ça ne t'affaiblit pas. Nous ne sommes pas le genre de personnes qui deviennent faibles. Ne nous renies pas parce que tu penses que ça pourrait être ton cas. »

« Je ne peux pas y croire, » répliqua Tom d'une voix étouffée. « Vous êtes sérieux ? »

« Oui. » répondit Drago. Étonnamment, les barrières érigées par Tom étaient en train de s'effriter et se faisaient prendre d'assaut par ses turbulentes émotions.

« Tu ressens la même chose, n'est-ce pas ? » demanda un Harry en admiration qui sourit stupidement quand Tom le regarda avec des yeux mouillés. Nous faisons pleurer le Seigneur des Ténèbres. Tom se retourna et attrapa l'objet fragile le plus proche, qui se trouva être un vase vide, et le lança à travers la pièce, le brisant en mille morceaux. Les Ukatae n'en tinrent pas rigueur. Ils savaient que c'était la façon dont Tom évacuait le surplus d'émotions qu'il ne voulait pas montrer. Quand il les regarda à nouveau, ses yeux étaient redevenus secs et un sourire narquois orna son visage.

« Tu as mentionné une sœur ? »

Severus apportait les dernières touches à une potion quand la porte de son laboratoire s'ouvrit brusquement. L'interruption le fit sursauter et il fit tomber le pot contenant la poudre de pierres de lune à terre, qui se brisa. Severus regarda vers la porte, ouvrant sa bouche, avec l'intention de pourrir celui qui avait osé le déranger. C'était la dernière fois qu'il pouvait concocter une potion pour le plaisir avant qu'il ne doive retourner à Poudlard le soir même. Mais quand il vît qui était là, il ferma sa bouche et se renfrogna. Comment pouvait-il crier après Hermione alors qu'elle était si époustouflante et irradiait de joie ?

« Severus ! Tu ne croiras jamais ce que les garçons m'ont demandé. »

« Ne t'ai-je pas déjà demandé de toquer à la porte, ou au moins, d'entrer silencieusement ? » la réprimanda-t-il d'une voix soyeuse alors qu'elle s'approchait de lui. Il n'était moins affecté que ce qu'il lui laissa paraître. Il fixa tristement la potion. « Elle est ruinée maintenant. »

« Je suis désolée, Severus… Mais écoute ! » Elle ne paraissait pas le moins du monde désolé et il se renfrogna encore plus. Il souffla et agita sa baguette, faisant disparaître la potion gâchée avant de se tourner pour donner à la sorcière toute son attention.

« Je vais avoir des frères ! » s'exclama-t-elle et elle frappa joyeusement dans ses mains avant de les presser sur son cœur battant follement contre sa poitrine.

« Ta mère est enceinte ? Ne sont-ils pas un peu trop vieux ? »

« Non ! » Elle le regarda comme si elle avait en face d'elle un enfant farceur. « Harry, Drago et Tom ! Ils veulent que je sois leur sœur ! Tu peux y croire ? Sais-tu à quel point tout cela me rend heureuse ? »

Severus sourit doucement. « Ça se lit clairement sur ton visage, Hermione. » Il s'avança pour l'enlacer. « Je suis très content pour toi. » Et soulagé aussi. Il mentirait s'il annonçait ne pas avoir eu une légère crainte concernant la relation que Tom et Hermione entretenaient, et quel chemin celle-ci prenait. Mais maintenant, il n'y avait aucune chance pour que le Seigneur des Ténèbres ne lui ravisse sa sorcière s'ils se liaient de cette façon.

Ce fut à ce moment qu'une pensée dérangeante lui vint à l'esprit.

« Hermione ? » La sorcière se recula en entendant l'inquiétude dans sa voix et l'observa avec curiosité. « Que vas-tu faire exactement pour te lier à Harry en tant que sœur ? »

« Le Rituel du Lien Familial. » Severus soupira de soulagement. « Pourquoi ? » demanda Hermione en voyant sa réaction inhabituelle.

Severus leva les yeux au ciel. « Je suis étonné que tu n'y aies pas déjà pensé. Je suis l'oncle d'Harry, et en te liant à lui d'une certaine façon, car il y a de nombreux rituels parmi lesquels choisir, tu deviendrais de ce fait ma nièce. »

Hermione haleta et commença à secouer furieusement sa tête. « Oh non ! Je n'avais pas pensé à ceci ! Mais j'étais tellement excitée par la proposition ! Je ne peux plus l'accepter ! »

Severus s'empêcha de lever une fois de plus les yeux au ciel, et, au lieu de ça, attrapa fermement son menton pour qu'elle le regarde. « Tu peux toujours le faire. Le Rituel du Lien Familial ne te lie qu'aux seules personnes pratiquant le rituel avec toi. Tu vas faire partie de l'arbre généalogique des Potter, mais pas du mien. Tu ne fais que te lier à Potter, ainsi qu'à Malefoy et Jedusor uniquement. Nous n'avons pas de craintes à avoir. »

« Oh, merci Merlin ! » Hermione se décala et se mit à rougir. « Je veux vraiment devenir leur sœur, mais pas au détriment de notre relation. »

« Et moi donc, » dit Severus avec un sourire, appréciant agréablement qu'elle le choisisse à Harry, Drago et Tom Je-Suis-Le-Foutu-Seigneur-Des-Ténèbres Jedusor. « Quand le Rituel va avoir lieu ? » demanda-t-il finalement en reculant et s'appuyant contre une table, attirant la jeune sorcière contre sa poitrine.

« Le jour de notre départ vers Poudlard. »

Severus ne fut pas heureux de cette annonce. « Ne pouvez-vous pas le faire plus tôt ? Je sais ce qu'il s'y passe et pourrais le superviser en cas de problème. »

Hermione fronça les sourcils. « Nous ne sommes pas des enfants, Severus. D'ailleurs, Amortia sera là au cas où nous aurions besoin d'un soutien médical. Et si nous le faisons le premier septembre, c'est que cela nous laisse le temps de faire des recherches approfondies sur le Rituel. »

Severus n'en était pas plus ravi, mais il ne put rien y faire. Ils avaient déjà pris leur décision, et ils étaient têtus tous les quatre. C'étaient des Gryffondors et des Serpentards après tout.

La soirée du 31 août dévoilât cinq mangemorts nerveux, assis au bout d'une longue table, attendant leurs nouveaux leaders le conseil des sept, moins un. L'absence de Severus Rogue était due à ses obligations en tant que professeur à Poudlard, celles-ci ne lui permettant pas d'assister à la réunion. Les mangemorts attendirent, et très peu de mots furent échangés pendant cette attente, de même que leurs mouvements furent quasi imperceptibles. Bien qu'il y ait quelques échanges de regards, des regards interrogatifs, ainsi que quelques coups d'œil méfiants vers la porte.

Frédéric Parkinson sursauta, s'attirant des reniflements et des regards de mépris de la part des autres, quand les lourdes portes en chêne s'ouvrirent pour laisser entrer un Harry Potter à l'air renfrogné. Les mangemorts, Walden McNair, Rabastan et Rodolphus Lestrange, Augustus Rockwood et Parkinson, étaient choqués alors que les portes se refermaient derrière le Garçon-Qui-Avait-Survécu, le laissant seul avec eux. Ils étaient tous conscients de la nouvelle hiérarchie qui avait pris place au sein de leur organisation et que Harry Potter en était au sommet. Mais il fut tout de même surprenant de voir Potter entrer sans se soucier d'être seul dans une pièce avec des gens qui avaient cherché à le tuer par le passé. De fait, alors qu'il passait à côté des mangemorts curieux, bien que l'ambiance soit moins qu'accueillante, Harry hocha la tête et salua chacun de leur nom. À l'exception de Parkinson. Celui-ci reçut le regard le plus noir qu'Harry put faire. Et il fut sacrément noir, vu le genre d'être qu'il était maintenant.

Précautionneusement, les mangemorts l'observèrent alors qu'il s'asseyait à l'autre bout de la table, sur la chaise à droite de celle au grand dossier en bout de table. Sa mine renfrognée ne s'atténua pas, scotchée en permanence à son visage et ses doigts tapotèrent avec colère la table en bois sombre tandis qu'il regarda fixement chaque mangemort dans la pièce. Ses yeux se posèrent finalement sur les frères Lestrange pendant un long moment et son air renfrogné se transforma en un petit sourire satisfait.

« Ça fait quoi, un an ou presque que vous êtes hors d'Azkaban ? » gloussa Harry quand ils tressaillirent tous les deux, leurs yeux tourmentés exprimant la terreur qu'ils avaient de la prison sorcière. « Combien de temps avez-vous passé là-bas ? Quinze ans ? » il les regarda chacun leur tour, encore et encore, et ricana de leur apparence négligée. « Vous êtes disgracieux. On va devoir faire quelque chose à propos de ça puisque je veux vous garder à nos côtés. »

« Que peux-tu faire, mon garçon ? » crachat Rodolphus, incapable de se contenir plus longtemps.

Les yeux d'Harry s'écarquillèrent d'une vilaine surprise. Rodolphus ne pouvait pas imaginer la douleur que ce seul mot procurait et ne fut pas prêt quand l'ancien Sauveur du monde sorcier se tint face à lui, le pointant de sa baguette.

« Crucio, » entonna-t-il doucement, tout en tournant des yeux durs vers Rabastan, qui réussit très bien à cacher ses sentiments concernant son frère se tordant de douleur à ses côtés. « Combien de temps vais-je maintenir ce maléfice ? Penses-tu qu'il m'en veut parce que j'ai évoqué votre séjour en prison, ou qu'il est énervé parce que je garde enfermée la pétasse folle qui lui sert de femme dans les cachots, où je peux la torturer à envie ? »

« J'ai mieux encore que de vous demander de libérer mon frère de ce maléfice, » répondit Rabastan, intérieurement impressionné du peu d'émotions qu'il avait fallu à Potter pour jeter le sort à son frère et aussi du fait que Potter puisse maintenir le sort alors que son attention était ailleurs. Très peu de personnes pouvaient faire cela. La plupart du temps, pour maintenir un sort, vous devez consacrer votre pleine attention sur la victime.

« Ton frère ne t'importe-t-il pas plus que ça ? »

« Bien sûr que si. Il est tout ce que j'ai. »

Ce simple fait toucha une corde sensible en Harry et il leva le maléfice. « Réponds à mes autres questions. »

« Azkaban, » répondit Rabastan après avoir regardé son frère haletant à côté, s'assurant qu'il n'y ait plus de traces de douleur sur ses traits. Mais, bien entendu, il n'y en avait plus. Potter ne l'avait pas gardé assez longtemps sous ce sort pour qu'il y en ait. « Il ne s'inquiète pas tant que ça de Bellatrix. On se demande juste pour quelle raison tu la gardes enfermée au lieu de la livrer au Ministère ou de la tuer. »

« C'est simple, » commença Harry en faisant tourner sa baguette entre ses doigts. « Comme je l'ai dit, j'aime jouer avec elle. Et j'exècre le Ministère. Tant qu'il ne sera pas sous notre contrôle, le Ministère ne recevra plus notre aide. Jusqu'à ce que ça nous avantage. » Harry se tourna de nouveau vers Rodolphus. « Ne m'appelle plus jamais 'mon garçon'. C'est compris ? Appelle-moi Potter, M. Potter… Merde, même Harry me convient. Mais la prochaine fois que j'entends quelqu'un m'appeler mon garçon, je le tue dans la seconde. Est-ce que tout le monde comprend ? »

« Compris. » répondirent les mangemorts ahuris. Ils l'avaient vu avant ça, quand le Seigneur Noir annonçait qu'il travaillait avec les six autres, mais ils n'avaient pas réalisé combien Potter avait changé en dépit du fait que son apparence criait son état d'Elfe des Ténèbres. La raison pour laquelle le Lord Noir avait décidé de s'associer avec lui était devenue évidente. Potter n'entraînerait pas le Seigneur des Ténèbres, et par association ses mangemorts, dans sa chute.

« Bien » Harry retourna à son siège et tapota de nouveau ses doigts impatiemment contre la table. « Où diable sont-ils ? » grogna-t-il.

Rabastan regarda attentivement Potter qui tournait sa tête sur le côté, comme s'il écoutait quelque chose, et tout aussi étrange, Potter tourna sa chaise pour faire face au mur derrière lui avant d'hocher la tête fermement. Rabastan ne voulait pas être pris en train de l'observer, alors il détourna rapidement le regard alors que Potter leur refaisait face. Il se demanda ce que c'était. Était-ce vrai ? Harry Potter devenait vraiment cinglé ?

Cinq autres minutes passèrent avant que les portes ne s'ouvrent une fois de plus. Qu'est-ce qui t'a pris tant de temps ? dit-il tout-à-coup à son compagnon. La réaction de Drago fut de lever un sourcil alors qu'il entrait aux côtés de son père. Tom et Hermione marchaient devant les Malefoy, leurs têtes tournées l'une vers l'autre, parlant silencieusement. Hermione détourna son regard pour fusiller Parkinson et McNair alors qu'elle les dépassait.

« Eh bien, McNair, j'espère que vous êtes dans de meilleures dispositions ce soir, » dit-elle gentiment en s'asseyant sur la chaise que Tom lui présentait. Elle sourit à Harry après s'être assise à côté de lui. « Je détesterais devoir répandre un peu plus de votre sang sur ce luxueux tapis. »

« J'ai appris de mes erreurs, Miss Granger, » répondit McNair, bien qu'il soit évident pour tous à quel point ce fut dur pour lui de le faire. Tom l'épingla d'un regard froid alors qu'il s'asseyait à son tour sur la chaise en bout de table. Drago prit place à sa gauche, en face d'Harry, et Lucius s'installa à son tour à gauche de son fils.

Amortia arriva un moment plus tard. « J'étais avec M. Lovegood, » fut sa seule explication, et elle n'eut pas besoin de présenter des excuses pour son retard. Elle secoua sa tête en tirant la chaise à côté d'Hermione quand les cinq autres la questionnèrent du regard. L'état de M. Lovegood s'aggravait.

« Pouvons-nous commencer ? » Harry se leva et menaça Parkinson de sa baguette.

« Attends ! » Drago sauta sur ses pieds en faisant de même avec la sienne, les yeux de Parkinson s'écarquillant d'une grande terreur. « Nous en avons parlé. J'étais sur le point de le faire. Harry, tu avais promis qu'il serait à moi. »

Harry ricana de la terreur incrustée sur le visage de Parkinson. « Ouais, eh bien… C'était avant que j'entre ici et que je vois sa sale tronche. Maintenant, je veux m'amuser. »

Les autres mangemorts n'avaient aucune idée de ce dont il était question, mais il était clair que Parkinson était fourré dans d'énormes problèmes. Ils le regardèrent avidement. Personne ne l'appréciait vraiment. Si Parkinson avait été intelligent, il aurait pris cela pour un indice et aurait fui, mais ce ne fut pas le cas et il observa les deux Ukatae se chamaillant à propos de qui ferait ce qu'ils avaient décidé de lui faire.

Hermione surprit tout le monde en se dressant lentement. En un éclair, elle brandit sa baguette sur Parkinson, et avec un visage et une voix vides d'émotions, elle prononça les mots maudits, « Avada Kedavra. » Elle suivit intensément du regard la lumière verte sortir de sa baguette pour aller frapper Parkinson en pleine poitrine. Il s'affaissa dans sa chaise et s'écroula sur la table dans un bruit étouffé, ses yeux désormais aveugles fixant le mur.

« Hermione ! » cria Harry qui se tourna pour lancer un regard méprisant à la femme se tenant à sa droite.

« C'est quoi ce bordel ! » s'exclama Drago au même moment.

« Je ne voulais pas perdre mon temps à vous écouter vous disputer à ce propos. Cette réunion devait démarrer et ça ne pouvait pas être fait avant que nous nous occupions de Parkinson. Et Drago, si tu l'avais tué, quelle aurait été la réaction de Pansy, hum ? »

« Ouais, mais maintenant, c'est toi qu'elle va détester. » bouda Drago en s'affaissant dans sa chaise.

« Peut-être, ou peut-être pas. Elle reste quand même ta meilleure amie et je préfère m'attirer ses foudres à ta place. Néanmoins, Parkinson devait être éliminé. Il n'était pas une personne de confiance. » elle jeta un regard glacial à la seule personne réagissant négativement à la mort de Parkinson. « N'est-ce pas McNair ? »

Walden McNair déglutit et ne put que hocher de la tête. Augustus Rockwood observait Hermione avec ébahissement, pendant que les Lestrange grimacèrent ouvertement un sourire à la sorcière.

Harry reprit sa place en faisant la moue, fixant tristement le corps sans vie de Parkinson pendant un moment, avant de se tourner vers Tom. Il ne put retenir un ricanement en voyant le choc dans ses yeux. Harry était sûr que Tom n'avait jamais été aussi choqué auparavant, et il dut donner un coup à Tom sous la table pour que le Seigneur des Ténèbres reprenne ses esprits. Harry put ressentir à quel point Tom était heureux. Ce plaisir était probablement dû au fait qu'il allait avoir une sœur qui pouvait tuer sans trop y réfléchir. Bien sûr, Lucius parut tout aussi conquis mais Amortia restait silencieuse et regarda Hermione de haut. Harry se demanda à quoi pensait la guérisseuse.

La réunion put finalement commencer et Tom fit un signe de tête à Hermione, qui éclaircissait sa gorge d'un raclement en regardant les parchemins posés sur la table qu'elle avait amené avec elle. « Nous avons décidé de tenir cette réunion maintenant car pour les week-ends à venir, nous serons très occupés et nos correspondances seront diminuées le temps que nous reprenions nos marques à l'école. Nous sommes donc ici car nous devons absolument mettre au point notre plan d'action dès à présent. »

Hermione regarda les mangemorts encerclant la table et s'arrêta sur les Lestrange. « Vous deux travaillerez ensemble, » ordonna-t-elle comme Harry un peu plus tôt. « Vous n'êtes plus à Azkaban désormais, nous avons besoin de vos talents, et nous voulons que vous soyez tous les deux au meilleur de votre forme. » Rabastan et Rodolphus acquiescèrent sans aucune hésitation, les doutes qu'ils entretenaient envers la née-moldu s'étant envolés lorsqu'elle avait tué Parkinson de sang-froid. Ils n'avaient plus aucun problème à recevoir des ordres de sa part maintenant qu'ils avaient vu à quel point elle pouvait être sérieuse et impliquée à propos de leur organisation. Elle ne serait clairement pas un maillon faible.

« Pour le projet que nous vous attribuons, vous travaillerez tous les deux avec Sirius Black et nous aurons besoin que vous soyez dehors, un peu partout. Je conçois que vous ne puissiez pas apparaître en public car vous êtes encore des indésirables aux yeux de la communauté sorcière, recherchés par les aurors, mais ça va changer dans très peu de temps. »

« Comment vas-tu t'y prendre ? » demanda Rodolphus. Parce qu'il posa cette question avec une sincère curiosité, Hermione ne réagit pas à son interruption. Elle lui adressa un sourire mystérieux.

« C'est notre petit secret, » répondit Lucius.

« Et qu'allons-nous faire ? » ajouta Rabastan, impatient de redevenir actif. Son frère et lui avaient été obligés de se tenir à l'écart pendant une trop longue période.

Tom répondit. « Vous deux, avec Black, serez à la tête du Département du Management de l'Environnement Magique. »

Rabastan fronça ses sourcils. « Désolé, Seigneur, mais je n'ai jamais entendu parler de ce département. »

« Tu n'aurais pas pu. Le département vient d'être créé. Nous sommes épuisés de n'avoir que peu de terres pour nous, sorcières et sorciers. Ces nouveaux postes consisteraient à chercher et cartographier de grandes zones non-habitées en Angleterre, ou très peu peuplées, et que nous créions des barrières autours de ces zones pour garder les moldus à distance. Je veux que nous disparaissions de la surface de la terre. Les moldus vont se rendre compte que des parties de leurs cartes n'existeront plus, mais c'est le problème du Ministère actuel. Ça aurait dû être fait des il y a des siècles. Je trouve intolérable que le Ministère de la Magie soit en plein Londres et qu'il doive se cacher dans ses souterrains. Il est inacceptable d'avoir des moldus qui nous marchent dessus, de façon figurée et littérale. N'êtes-vous pas d'accord ? »

« Oui, Maître, » répondirent les mangemorts.

« Ça ne sera pas facile et va prendre du temps, mais c'est parfaitement dans nos cordes, » ajouta Lucius.

« Attendez, » coupa Drago, en regardant curieusement les deux frères. « Je ne veux pas vous interrompre et c'est sans doute dû au hasard, mais n'ont-ils pas été mis à l'écart parce qu'ils avaient torturés les Longdubas ? Et n'avons-nous pas découvert que les Longdubas avaient été manipulés par Dumbledore ? Vous souvenez-vous avoir torturé Franck et Alice Longdubas ? » demanda-t-il en se tournant vers les deux frères.

« Oui, nous étions là-bas. » Leur réponse provoqua deux regards inquisiteurs, venant d'Harry et Hermione, qui auraient pu les brûler sur place si leurs yeux en avaient le pouvoir.

« Les Longdubas étaient absents une semaine avant d'avoir été retrouvés. Les Lestrange n'ont été envoyés à leurs trousses que deux jours avant qu'ils ne soient trouvés par l'Ordre, et je les ai envoyés vers les Longdubas seulement pour récolter des informations et voir s'ils avaient changé d'avis et décidé de rallier ma cause. » expliqua Tom.

Le froncement de sourcils d'Hermione se transforma en un regard pensif. « Que s'est-il passé quand vous avez finalement été appréhendés par le Ministère ? Est-ce que Dumbledore était présent lors de votre arrestation ? »

« Je n'arrive pas à m'en souvenir, » dit Rabastan.

« Mes souvenirs de cet instant sont troubles, » ajouta Rodolphus.

« Eh bien c'est clair, » siffla joyeusement Hermione. « Dumbledore était là et ça ne fait aucun doute qu'il a fait la même chose qu'il a faite à Lord Voldemort. Il a altéré vos souvenirs. Vous ne les avez pas torturés du tout. Tom, Drago, Harry ? Est-ce que l'un d'entre vous peut regarder dans leur esprit et enlever les souvenirs qui ont été fabriqués ? »

« Je peux m'en charger, » lui assura le Seigneur des Ténèbres avec un petit sourire.

« Je déteste jouer les pessimistes, » dit Lucius d'une voix traînante, ne tenant pas compte du reniflement pas du tout féminin d'Amortia, « mais j'ai bien peur de devoir nier ta théorie, Hermione. Rabastan et Rodolphus ont été envoyés pourchasser les Longdubas et ils ont été trouvés près du lieu où les Longdubas étaient captifs. Dumbledore ne s'est jamais trouvé dans les parages à ce moment-là, ni à côté d'aucun mangemort. Il n'a donc pas pu fabriquer des souvenirs à chacun d'entre nous. »

« Il n'en avait pas besoin. Les Lestrange se sont confessés sous Véritaserum. Pourquoi quelqu'un, y compris les mangemorts, irait croire que ça se serait passé différemment ? Surtout quand on sait qu'ils avaient été missionnés pour pourchasser les parents Longdubas. Vous ne saviez pas exactement ce pour quoi Lord Voldemort les avait envoyés après eux, n'est-ce pas ? » questionna Hermione en adressant un sourire narquois à Lucius.

Les six personnes en bout de table avaient commencé à en discuter, ignorant totalement la présence des mangemorts pendant une bonne demi-heure, quand Tom recula sa chaise et ordonna aux frères Lestrange de s'agenouiller devant lui. Ils le firent sans aucune hésitation mais se lancèrent un regard en coin, le Seigneur des Ténèbres sortant sa baguette. Il la pointa d'abord sur Rabastan en lui ordonnant de le regarder dans les yeux.

« Legilimens. »

Pendant que Tom prenait son temps pour fouiller dans la tête de Rabastan, Harry se mit à penser à d'autres choses, bien que ce soit toujours en rapport avec ce dont ils parlaient précédemment. Drago. Penses-tu qu'avec nos pouvoirs, nous pourrions soigner les parents de Neville ?

Les yeux argentés de Drago quittèrent les Lestrange pour observer le visage sérieux de son compagnon de l'autre côté de la table. Je ne suis pas sûr que nous puissions guérir des humains, mon cœur. Je n'ai eu aucun résultat sur M. Lovegood. Et je ne suis pas sûr que les Ukatae aient le droit de guérir les humains.

Ça ne nous coûte rien d'essayer, pensa Harry avec un froncement de sourcils. Falde et Talyn ne t'ont pas empêché de guérir le père de Luna.

C'est vrai. Et je suppose que les Longdubas sont différent… C'est leur esprit dont il est question, non leur corps. Je veux juste que tu n'aies pas de faux espoirs au cas où il ne se passe rien. Le sourire sans joie apparaissant lentement sur les lèvres d'Harry fit sourire Drago en retour, bien qu'il soit légèrement agacé contre lui d'être si irritable ces derniers jours.

Harry était sur le point de transplaner à Ste Mangouste à l'instant, mais Drago lui rappela que les Longdubas pouvaient attendre qu'ils finissent d'aborder les sujets importants, et qu'ils devraient utiliser le moins possible leur magie après avoir réalisé le Rituel de Lien Familial. Mais il lui promit qu'ils iraient tous les deux à Ste Mangouste peu de temps après leur rentrée à Poudlard.

Et je vais tenir ma promesse, pas comme certaines personnes. Drago fixa son compagnon, toujours en colère qu'Harry ait brisé sa promesse concernant la vie de Parkinson.

Je suis désolé, mais il m'agace.

Oui, et bien… Drago regarda une Hermione en train de parler avec son père de leur nouveau département du Management de l'Environnement Magique. Nous devrions avoir une discussion avec elle.

Je pensais la même chose, répondit Harry, regardant Hermione attentivement du coin des yeux. Elle ne sentit pas son regard et continua son échange avec Lucius sur un ton professionnel qui, Harry le savait, plaisait et était respecté par le Malefoy plus âgé. Il n'y avait rien qui indiquait qu'Hermione était perturbée par ce qu'elle avait fait un peu plus tôt.

Les grands esprits se rencontrent, répondit Drago avec un sourire narquois. Harry rit et acquiesça.

« J'ai trouvé les souvenirs, » dit Tom, les ramenant à l'instant présent. « Mais ça va prendre quelque temps et pas mal d'efforts pour défaire ce qu'a fait Dumbledore. Je ne veux pas être trop rapide, car je risquerai d'endommager leurs esprits. » Tom regarda les deux têtes inclinées et plaça ses mains sur chacune d'entre elles. « Nous ne voulons pas perdre de si précieuses données maintenant qu'elles sont en notre possession, n'est-ce pas ? » sourit-il aux frissons que provoqua son toucher.

« Fais-le une autre fois dans ce cas. Si Drago et moi pouvons transplaner en dehors de Poudlard, nous pourrions tous revenir ici et faire comme convenu. Avoir les souvenirs défectueux un peu plus longtemps ne leur fera aucun mal. »

« De quoi devons-nous traiter ensuite, Hermione ? » demanda Tom après avoir renvoyé les Lestrange à leur place.

La sorcière consulta son parchemin et fit apparaitre une plume pour marquer comme validé tous les sujets abordés. Elle dévisagea Harry quand celui-ci leva les yeux au ciel, l'Ukatae se demandant comment elle pouvait savoir qu'il allait lever les yeux au ciel au moment précis où elle consulterait le parchemin.

« Les Nés-moldu, » déclara-t-elle, et elle regarda McNair quand il toussa brièvement de façon dédaigneuse. Hermione jeta la plume et se redressa. « J'en ai plus qu'assez de vous, McNair. Vous voulez qu'on s'affronte ? »

« Hermione- »

« Non Tom ! » elle leva un index dans sa direction, signe qu'elle voulait que personne n'interfère. « Si ce bâtard pense toujours que je ne devrais pas être là et n'a pas appris sa leçon, je serais ravie de recommencer et lui en apprendre une nouvelle. »

« Nous serions ravis de nous occuper de lui pour vous, Miss Granger, » dit Rabastan lançant un petit sourire satisfait dans la direction de McNair. Il parla d'une façon tellement respectueuse qu'Hermione ne put cacher la surprise que cela lui procura. Tom gloussait intérieurement. Il semblait qu'Hermione avait deux nouveaux adeptes : Rodolphus et Rabastan.

« Je n'ai pas de problèmes avec toi, Granger. Mais je n'aime pas les sang-de-bourbe et tant que vous n'avez pas planifié de les éliminer, je ne veux rien avoir à faire avec eux. »

Tom n'apprécia pas la façon peu formelle dont McNair s'adressa à Hermione, et il aurait riposté de façon violente si Hermione n'avait pas répondu aussitôt. Elle parla comme si elle s'adressait à un arriéré, un crétin ennuyeux.

« Nous n'allons pas les tuer, » trancha-t-elle. « Nous prévoyons de les prendre à la naissance, de les éduquer, de les placer dans des foyers magiques aimants où ils pourront nous connaître sans être contaminés par la façon de vivre des moldus, ni par leurs abus dans la société. Sans avoir à s'inquiéter d'être différents. Le fait qu'ils soient nés-moldu ne fait pas d'eux des personnes inutiles. Je souhaiterais que chaque enfant magique, peu importe son sang, ait la possibilité de faire ses preuves. Oui, je reconnais que les nés-moldu arrivent dans le monde sorcier avec des lacunes, ne connaissant pas les us et coutumes, se fichant des traditions… Mais comment espérez-vous qu'ils agissent autrement alors qu'ils ont purement et simplement été jetés dans le monde magique sans aucune instruction ? Ils n'en savent pas plus pour autant et personne n'a pris le temps de les renseigner sur leur différence. Nous allons y remédier. »

« En effet, dit comme ça… » admit McNair à contrecœur.

« Heureux que vous soyez d'accord, car vous êtes en charge de récupérer la liste des nés-moldu au Ministère, » annonça Harry avec un sourire joyeux. Tout le monde était amusé par l'expression abasourdie de McNair.

« Vous aurez trois mois pour obtenir cette liste et toutes les informations concernant les nés-moldu en leur possession, et nous remettre le tout. Et j'exige que la liste ait un sort qui la tienne continuellement à jour. Je veux savoir où et quand les nés-moldu sont nés, » dit Drago.

« Je ferais comme vous demandez. »

« Ce n'est pas une demande, » grogna Harry. « Et tu ferais bien de t'en rappeler. Après tout, tu as encore la marque des ténèbres sur ton bras. »

« Maintenant, M. Rockwood, » continua Hermione. « On m'a dit que vous avez des parts dans tous les médias sorciers, incluant la Gazette du Sorcier, Sorcière Hebdo, Défis de Charmes, le petit Potionniste, Métamorphoses d'Aujourd'hui, et quelques autres journaux. Vous seriez aussi le soutien financier de plusieurs firmes et du Réseau Magique. Est-ce correct ? »

« Oui, » répondit Rockwood, en se demandant ce qu'ils avaient décidé pour lui. Il espérait ne pas perdre d'argent, quoi que ce soit.

« Mais pas le Chicaneur. Pourquoi ? »

« Ce magazine est un torchon, » dit Augustus en fronçant dédaigneusement son nez. « Je ne voulais pas investir dans quelque chose qui ne ferait aucun profit. »

« Avez-vous déjà lu les éditions du Chicaneur ? » demanda Harry. « Ce journal fait plus d'argent que vous ne le pensez. Et dès demain, vous allez investir sur ce journal, et tous les bénéfices que vous vous ferez avec iront dans les fonds de l'organisation, et la moitié des profits que vous obtenez de vos autres investissements nous reviendront aussi. »

« Si c'est ce que vous souhaitez. »

« Ça l'est, » répondit Drago. « Nous voulons aussi que vous laissiez des messages dans tous les différents médias que possède le monde sorcier. »

« Quel genre de messages ? »

« Des messages subliminaux. Certains subtiles. Et d'autres que nous voulons manifestement évidents, » répondit Hermione cette fois-ci. « Le grand public est très sensible à ce que les médias profèrent. »

« Bande de moutons sans cervelles que vous êtes, vous les humains, » grommela Harry, en se rappelant toutes les mauvaises choses dites sur lui dans la Gazette et comment la moitié de l'Angleterre avait pu croire chaque mensonge. Tom lui lança un petit regard méprisant pour ses mots. Les mangemorts n'osèrent pas avoir l'air insulté. Drago adressa un sourire satisfait à son compagnon, tout comme Brumek et Talyn d'où ils étaient, en gardes invisibles, contre le mur.

« Voici une liste de choses que nous voulons voir apparaitre dans les médias à plusieurs reprises, à compter de la semaine prochaine. » Tom autorisa Hermione à passer ladite liste à Rockwood d'un hochement de tête. « Je veux ouvrir la Gazette au petit-déjeuner et voir pas moins de trois articles faisant référence à un des sujets de cette liste chaque jour. Est-ce clair ? » demanda Tom.

« Oui, mon Seigneur. »

« Très bien. S'il n'y a pas de questions, cette réunion est donc finie. »

Drago fut le premier à se réveiller en ce premier septembre, ce qui n'était pas inhabituel car Harry ne se réveillait jamais avant lui. Harry était couché sur son ventre, ses ailes étaient à moitié déployées, dont une s'étendant sur la poitrine de Drago telle une couverture. Amoureusement, Drago caressa les plumes, se délectant des frissons qu'il procurait à son compagnon malgré son sommeil. Il glissa de sous l'aile pour s'asseoir. Lovely, qui avait pris l'habitude de dormir au sommet du coussin d'Harry, redressa sa tête pour observer Drago se lever du lit et siffla paresseusement vers lui. Drago n'avait pas besoin de parler le Fourchelangue pour comprendre qu'elle était énervée d'avoir été dérangée.

« Laisse-moi tranquille. Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi. » Lovely siffla en retour. « Je vais juste ignorer les possibles insultes que tu siffles à mon encontre. »

Drago se détourna du lit, prêt à retarder l'inévitable tempête maussade que serait son compagnon à son réveil. Il se dirigea vers la garde-robe, pour retrouver la robe de cérémonie qu'il avait commandé sur mesure il y a quelques jours, lors de son voyage à Paris avec son Père. Harry avait réussi à ne pas participer à ce voyage grâce à diverses manipulations, un peu de supplications, et pas mal de menaces. Lucius avait eu beaucoup de mal à garder son rire pour lui, quand Drago avait finalement abandonné la partie avec un visage terrifié. Il n'avait pas eu d'autre choix que d'écouter Harry. Le brun était d'une humeur massacrante depuis qu'ils avaient découvert que Dumbledore s'entretenait avec un Ukatae mystérieux.

Le matin suivant le rapport de Neville, Drago et Harry avaient cherché Falde et lui avaient demandé une explication concernant l'anneau inquiétant et les marques sur les ailes d'Harry. Au lieu de répondre, Falde demanda à voir les marques sur leurs bras. Harry et Drago apprirent qu'il y avait deux façons de faire briller les marques. La première était quand un Ukatae utilisait de la magie nécessitant une grande dose de pouvoir, et la seconde était de se concentrer très profondément sur lesdites marques, façon qui était la plus simple. Harry et Drago essayèrent pendant vingt minutes de se concentrer dessus avant qu'elles ne commencent à luire. En voyant les marques, Falde comme Ozemir étaient stupéfiés.

« Ils ont tous les deux les marques, » chuchota le Savant. La réaction d'Ozemir n'était pas aussi dramatique que celle qu'il avait eu la nuit précédente, mais l'incrédulité et la panique apparurent alternativement sur son visage pendant quelques secondes avant qu'il n'enferme ses sentiments au fond de lui.

« Voudrais-tu bien expliquer pourquoi vous faites tout un pataquès à propos de ces marques ? » craqua finalement Drago. Il fut ignoré, tout autant qu'Harry quand il demanda à son tour des explications. Les deux seuls Ukatae ayant immédiatement reconnu les marques et pouvant dire de quoi il s'agissait partirent immédiatement vers la capitale des Ukatae, laissant à Brumek et Talyn le soin de s'occuper de la protection des jeunes hommes furieux. Et comme ils ne savaient pas ce qu'il se passait, ils ne pouvaient pas les éclairer.

Dès lors, l'humeur d'Harry n'était plus au beau fixe. Il détestait quand les gens lui cachaient des informations, spécialement quand ça le concernait. Après le départ précipité de Falde et Ozemir, Harry attrapa Tom et ils disparurent vers les cachots, où ils firent disparaître un peu de la frustration du jeune Ukatae sur les membres de l'Ordre qui y étaient enfermés. Ils restèrent dans les cachots pendant un bon moment.

C'était aujourd'hui le premier jour de septembre, la première journée d'école, et le jour où lui et Harry auraient un frère et une sœur en plus. Drago prit la robe blanche en soie la plus pure, et la posa sur un montant près de la baignoire avant de retourner près du lit pour se tenir près de la forme endormie d'Harry. Maintenant, tout le monde savait que Drago était un Malefoy, et donc qu'il était calme, cool et serein, et on s'attendait à ce qu'il soit tout cela à la fois. Drago était toujours un Malefoy, mais ces derniers temps, il avait perdu un peu de cette superbe, et ce, uniquement à cause de l'imbécile endormi qu'il était en train de regarder. Il ne voulait vraiment, vraiment, mais vraiment pas réveiller Harry en ce moment.

« Hey, serpent ! Réveilles-le. » La longue langue fourchue de Lovely apparut entre ses crocs. « S'il te plaît, » demanda-t-il plus poliment. Lovely émit un sifflement qui ressembla à un rire avant d'approcher sa tête des mèches brunes étalées sur l'oreiller.

Drago n'allait aucunement l'aider sur ce point. Il souffla et rampa en direction du corps alangui pour le chevaucher. Il passa doucement ses doigts sur les ailes noires, pour en apprécier la texture. Peut-être que si Harry se réveillait totalement excité, le Gryffondor ne serait pas trop de mauvaise humeur et ils pourraient tous les deux apprécier une douche ensemble. Il se penchait vers Harry pour pouvoir embrasser sa nuque quand il fut projeté hors de son dos par un coup d'aile irrité.

« Dégage, Drago. Je suis complètement réveillé ! » siffla Harry dans son coussin.

« Lèves-toi alors ! » le coupa Drago en se relevant gracieusement du sol. « Nous avons besoin de nous préparer. Nous avons beaucoup de choses à faire avant d'aller à la gare de Kings Cross. Et essayes de ne pas m'arracher la tête avec tes dents aujourd'hui. »

Harry leva sa tête pour lancer un regard sinistre en direction de son compagnon avant de la laisser retomber contre l'oreiller. Le Gryffondor tressaillit quand Drago entra dans la salle de bain et claqua la porte derrière lui avec tellement de force qu'il avait certainement dû fendre le bois du montant. Il sortit du lit au moment où Drago finissait de se doucher et ils échangèrent leur place sans un mot, bien qu'Harry paraisse légèrement coupable quand leurs yeux se croisèrent. Drago ne dit rien, pensant qu'Harry méritait de mijoter dans sa culpabilité à propos du vif emportement qu'il avait eu à son encontre.

Quand Harry sortit finalement de la douche, Drago avait déjà enfilé sa robe et était devant le miroir, s'assurant que ses cheveux étaient parfaitement peignés. Harry observa pendant un moment le profil de son compagnon, un doux sourire naissant sur son visage quand il entendit Drago grommeler sur sa tenue qui contrastait terriblement avec ses cheveux. Ils avaient décidé de ne pas porter de glamour avant d'arriver au quai 9 ¾, donc Drago essayait tant bien que mal de coiffer correctement ses cheveux pour cacher ses oreilles pointues, mais ni les uns, ni les autres n'étaient coopératifs. Harry souffla avant d'avancer vers Drago et de le tourner face à lui. Il le tint en place et plaça les mèches blondes derrières ses oreilles avant d'acquiescer.

« Tu es fantastique comme ça. » Harry se tourna vers sa propre robe avant que Drago ne proclame que tout ce qu'il touchait ou portait devenait fantastique. Cette pensée le fit sourire, de même que le fait que, quand Drago avait commandé ces robes, il avait spécifiquement réclamé que celle d'Harry soit fendue dans le dos pour qu'il puisse y glisser ses ailes, et qu'elles ne soient pas recouvertes par du tissu. Bien sûr, quand il sera à Poudlard, il n'aurait pas d'autre choix que de faire attention à ce qu'elles soient couvertes la plupart du temps, du moins tant qu'il ne serait pas dans un lieu sûr occupé seulement par des personnes connaissant leur existence. Mais il ne serait pas trop compliqué de cacher ses ailes aux autres, Drago connaissant un sort de camouflage très puissant dont il avait décidé de se servir pour que personne ne puisse en apercevoir les contours à travers ses vêtements.

Quand il finit de s'habiller et que Drago fut satisfait que les cheveux d'Harry soient apprivoisés comme jamais ils ne l'avaient été auparavant, ils quittèrent tous les deux la chambre pour partir à la rencontre de Tom et Hermione. La pièce avait été conçue spécialement pour y tenir des rituels utilisant des niveaux élevés de magie du sang. Elle était circulaire et faite en pierre, sans fenêtres. Le seul mobilier à l'intérieur était une pierre ronde en plein centre. C'était là où les objets indispensables aux rituels étaient conservés jusqu'à ce qu'ils soient utilisés.

Ils avancèrent dans la salle, et la purifièrent immédiatement de toute magie résiduelle venant des précédents rituels. Au moment où ils finirent, Hermione et Tom les rejoignirent, chacun portant une robe blanche identique, faisant la paire. Amortia, qui était arrivée avec eux, leur souhaita bonne chance avant de fermer la porte, qui fut instantanément scellée et transformée en mur. Elle ne redeviendrait une porte qu'à la fin du rituel.

Hermione s'approcha de l'autel et observa les instruments qui s'y trouvaient. Il y avait quatre athamés identiques, de même que deux bols en argent, eux aussi nettoyés de toute magie résiduelle.

« Ça sera légèrement compliqué car Harry et moi ne pouvons nous permettre de mélanger notre sang de cette façon, » commença par dire Drago.

Hermione fit la grimace. « Ça aurait été indécent et vulgaire que vous vous liez en tant que frères. Et le faire de cette façon facilite les choses pour que Severus et moi continuions à nous côtoyer. »

« Hermione. » Drago regarda Hermione de haut. « Nous ne voulons pas savoir ce que vous faites tous les deux. »

« Exactement. Alors nous devons faire ça avec précaution. » se hâta de dire Harry, en voyant les yeux d'Hermione s'éclairer, prête à avancer un argument. « C'est pourquoi ce rituel en particulier me rend nerveux. Nous devons tous nous entailler le poignet. Un bol ira à Drago, l'autre sera pour moi. Vous devrez tous les deux donner assez de votre sang pour les deux bols. Heureusement, nous n'avons pas à reproduire cela quatre fois. » Harry s'arrêta pour prendre sa respiration. « Tom, es-tu sûr de vouloir être le maître de cérémonie ? »

« Harry, on en a déjà parlé, » dit Hermione.

« Ça ne me dérange pas du tout. Si c'est moi qui pose les questions, tu n'auras aucun doute. »

« Mais le rituel ne pourra être complet que si chacun d'entre nous est certain de le vouloir. C'était spécifié dans le paragraphe que je vous ai fait lire tous les trois ! »

« Nous sommes au courant, Hermione, » répondirent en cœur les trois sorciers.

« Je voulais juste le dire. C'était juste pour se rassurer, » Tom conclut, exaspéré. Vraiment, la sorcière les avait fait étudier le rituel qu'ils allaient pratiquer pendant des heures. Le rituel ne prenait que trois chapitres d'un livre ! Lui, Harry et Drago l'avaient mémorisé dès les deux premières heures.

« Là, vous voyez. Déjà en train d'agir comme une fratrie, » dit Drago avec un sourire. « Commençons. »

Quatre baguettes se levèrent en même temps pour toucher la pointe des autres, directement au-dessus du centre de l'autel, et quatre voix entonnèrent un ancien chant latin, en prenant de plus en plus d'ampleur tandis que la magie s'intensifiait en eux, s'éveillant, se préparant à interagir avec la magie de chacun des participants. Le chant s'adoucit alors que la magie atteignait un sommet et se dégagea de leur corps par une lumière prenant différentes couleurs. La magie d'Hermione fut la première à être libérée. Une épaisse lumière vert foncé sortit de sa baguette en direction du plafond et fit le tour de la pièce dans le sens des aiguilles d'une montre. La magie de Tom joignit celle d'Hermione, ressemblant à un brouillard sanglant. Les magies de Drago et Harry suivirent peu après, entourant les magies de Tom et Hermione de brillantes vagues argentées.

Une fois que la magie fut hors d'eux, ils purent abaisser leurs baguettes et les ranger. Harry continua la prochaine partie du rituel et attrapant les athamés et les transmettant à tous. Ils prirent tous un moment pour se préparer à ce qu'ils devraient faire par la suite. Une fois prêts, après avoir compté jusqu'à trois, ils coupèrent leur poignet assez profondément pour toucher l'artère. S'avançant rapidement, ils amenèrent leurs entailles au-dessus des bols et regardèrent comme si leur vie s'y écoulait.

« Nous évoquons le Rite du Lien Familial. Pour nous lier comme des frères. Pour toujours et à jamais, » commença Drago, les autres répétant les mots à tour de rôle. Une fois l'invocation complète, ils sentirent la magie les encerclant en pulsant. C'était le signe que leur magie était acceptée et qu'ils étaient apte à procéder au rituel.

« Moi, Hermione Granger, demande à ce que Harry Potter, Drago Malefoy et Tom Jedusor m'acceptiez, de tout votre cœur, par votre sang, avec votre âme et votre esprit, comme votre sœur, pour toujours et à jamais. »

« J'accepte Hermione Granger comme ma sœur, pour toujours et à jamais, » Harry, Drago et Tom répondirent d'une voix claire et ferme. »

« Moi, Tom Jedusor, demande à ce que Hermione Granger, Harry Potter et Drago Malefoy m'acceptiez, de tout votre cœur, par votre sang, avec votre âme et votre esprit, comme votre frère, pour toujours et à jamais. »

« J'accepte Tom Jedusor comme mon frère, pour toujours et à jamais. »

Ils tremblèrent à cause de la perte de sang, et étaient tous très pâles, mais la douleur et la confusion qu'ils ressentaient n'était rien comparé à la magie, à l'excitation et l'adrénaline qui les traversaient.

« Soyons-nous Liés, pour toujours et à jamais. Ainsi soit-il ! » crièrent-ils tous ensemble.

Aussitôt les paroles prononcées, encore plus de lumière exsuda de tous leurs pores pour baigner la pièce de teintes dorées. Les lueurs diminuèrent rapidement et se concentrèrent vers deux endroits, flottant au-dessus des bols. Les quatre s'avancèrent et attrapèrent leurs mains pour former un cercle autour de l'autel de pierre. Ils se concentrèrent sur la magie et la regardèrent plonger dans les deux bols de sang pour se mélanger à lui.

Seules quelques secondes étaient passées avant que la magie infusée dans le sang, destinée à Harry, s'élève, se sépare en trois, et les encercle lui, Tom et Hermione. La magie destinée à Drago fit la même chose, en remplaçant Harry par le blond. Le sang gorgé de magie pénétra leur corps, tel une flèche, par la plaie toujours ouverte avec tellement de force qu'ils reculèrent de quelques pas. Le recul aurait pu être plus important s'ils ne se tenaient pas les mains.

Quand la lumière s'évanouit, ils regardèrent tous leur poignet, remarquant que la douleur avait disparue, et virent que la plaie était proprement guérie. Quelques instants plus tard, la porte réapparut, signifiant la fin du rituel.

« Tout s'est parfaitement déroulé ! » couina Hermione en se précipitant pour câliner avec enthousiasme ses nouveaux frères. « C'était incroyable. J'ai hâte de le dire à Severus. »

Tom gloussa dans les cheveux d'Hermione, « Oui, tout s'est très bien passé… » il s'arrêta alors qu'Hermione s'éloignait doucement de lui, et ils s'affaissèrent tous les deux légèrement.

« Je… Ooh, je me sens bizarre… » Les mots d'Hermione sortirent paresseusement de sa bouche, et elle pencha sa tête en arrière pour regarder Tom insidieusement, mais il paraissait avoir du mal à garder ses yeux ouverts.

« Hey, vous vous sentez bien ? » Harry et Drago se déplacèrent rapidement vers eux. Harry haleta quand ils le regardèrent avec des yeux brillants, et choqué, il les vit s'effondrer. Drago se précipita pour contrôler qu'ils respiraient toujours, et que leur cœur fonctionnait comme il le fallait. Apparemment, Harry avait pensé que paniquer pourrait les aider.

« Oh Merlin, qu'avons-nous fait ? Qu'avons-nous fait ? » pleura-t-il en regardant leurs silhouettes étendues au sol.

« Calme-toi, mon amour. Ouvre la porte pour Amortia. »

Drago le poussa vers ladite porte. Il l'ouvrit en grand et cria après Amortia avant de retourner rapidement auprès de Tom et Hermione. Amortia entra et examina aussitôt leurs corps de sa baguette. Elle marmonna sombrement en tapotant répétitivement sa baguette contre la paume de sa main. » Qu'est-ce qui ne va pas avec cette chose ? Je n'arrive pas à les examiner ! »

« Nous les avons tués ! » la main d'Harry se dirigea vers ses cheveux avec panique.

« Harry, ils respirent, » dit Drago avec un calme qu'il ne ressentait pas.

Talyn entra dans la pièce en entendant l'exclamation d'Harry. « Vous venez de pratiquer un rituel sorcier, n'est-ce pas ? »

Elle et Brumek étaient conscients que les jeunes étaient en train de pratiquer un rituel avec leurs amis, mais on ne leur avait pas dit pourquoi ils le faisaient. Ni s'il s'agissait d'un rituel Ukatae ou sorcier. Talyn avait supposé qu'il s'agissait du dernier car elle doutait que Drago ou Harry connaissent un quelconque rituel Ukatae. Et encore, elle ne savait pas que c'était un mélange de magie Ukatae et sorcière qui avait rendu son corps à Tom.

« Oui, » lui répondit Drago. Elle hocha la tête et avança encore plus dans la pièce. Elle renifla les alentours et épingla les deux jeunes de son regard curieux.

« Que s'est-il passé ici exactement ? Je peux sentir votre sang et du sang humain. »

« Nous nous sommes liés fraternellement. Tom et Hermione sont désormais nos frère et sœur. »

Talyn le fixa pendant encore un certain temps avant qu'un lent sourire ne fleurisse sur son visage. Elle se mit alors à rire et secouer sa tête.

« Qu'est-ce qui est si drôle ? » questionna Harry. « Ils sont morts et probablement à cause de quelque chose que nous avons mal fait ! »

« Vous n'avez aucune idée de ce que vous avez accompli, n'est-ce pas ? » dit-elle d'une voix joyeuse qui donna à Harry l'envie de l'étrangler. « Pas d'inquiétudes, jeunes gens. Ils vont se réveiller dans une heure, plus ou moins. Ça pourrait être plus tôt, tout dépend de la force de leur magie. Je vous assure qu'ils vont parfaitement bien. » Une fois cela dit, elle se tourna et sortit de la pièce.

« Mais pourquoi as-tu rigolé ? »

« Oh, mais vous verrez bien, » lui répondit-elle avec un rire. « Déplacez-les dans un lieu plus confortable. Je vous promets qu'ils se réveilleront bientôt. »

Ils firent ce que suggérait Talyn, mais Amortia s'en occupa comme d'une urgence et transporta les deux septièmes années vers l'infirmerie de fortune. Lucius avait accepté qu'elle la conserve pour les urgences telles que celle-ci. Harry et Drago s'assirent entre les deux lits et regardèrent le sol d'un air coupable pendant un long moment.

« Qu'est-ce qu'il leur est arrivé, vous pensez ? Si nous ne les avons pas tués… » se demanda finalement Harry.

« Leurs yeux brillaient avant qu'ils ne tombent inconscients. Je me demande ce que cela signifie… »

« Pourquoi il ne nous est rien arrivé ? »

« Est-ce que tu penses qu'ils vont se réveiller avant que nous devions prendre le Poudlard Express ? » se demanda Drago, sans obtenir de réponses d'Harry.

« Devrions-nous quand même aller à l'école aujourd'hui ? »

Drago le regarda comme s'il était devenu fou. « Hermione serait furieuse que nous décidions de ne pas y aller aujourd'hui, même si elle est inconsciente. Et elle me réprimanderait comme jamais. 'Drago, tu es Préfet-en-Chef ! Tu n'as aucune excuse pour louper le premier jour d'école !' Je peux te garantir que c'est ce qu'elle dirait. »

Harry ne put que rire. « On aurait cru l'entendre. Incroyable. »

« Incroyable est mon deuxième prénom. »

« Et arrogant, snobinard, con, enfoi- »

« Tu veux te battre, Potter ? »

Harry sourit et allait répondre quand Lucius et Sirius arrivèrent. Chacun avec un visage sinistre.

« Voulez-vous bien expliquer ce qu'il s'est passé ? » fit la voix traînante de Lucius tandis que lui et son mari étudièrent pendant un moment Tom et Hermione. « J'ai seulement autorisé ce rituel car j'avais l'impression que tout était sous contrôle, sans avoir besoin de la supervision d'un adulte. Je me suis clairement trompé. »

« Le rituel s'est parfaitement bien déroulé, » se défendit Drago et il se dressa pour regarder son père de toute sa hauteur.

« Ça a marché, si c'est ce que tu veux dire, » répondit Lucius, pas un seul instant intimidé par son fils. « Tom et Hermione font maintenant partie de la tapisserie de la famille Malefoy et si tu vérifies, ils font aussi partie de celle des Potter. Mais pourquoi sont-ils ici ? Que s'est-il passé ? »

Drago expira et se renfonça dans sa chaise. « Nous ne savons pas. Ils ont soudain été pris de fatigue, les yeux luisant, et ils se sont évanouis sans prévenir. Talyn a dit que tout allait bien et qu'ils se réveilleraient sous peu. Une heure ou moins… »

Sirius invoqua un sort temporel pour consulter l'heure. « Il est huit heure et demi, actuellement. Si ce qu'elle a dit est vrai, ils devraient se réveiller juste à temps pour pouvoir prendre le Poudlard Express. »

« Nous verrons bien quand ils se réveilleront, » répondit fermement Amortia. « Ils devront être parfaitement en forme, ou je ne les autoriserais pas à partir du manoir. » Personne n'eut de problème avec ce qu'elle venait d'énoncer.

« Vous avez fait vos bagages ? » demanda Sirius.

« Oui. J'ai demandé à ce que les elfes de maison préparent toutes nos valises pendant le séjour de Drago à Paris, » s'exprima Harry. « Je n'allais pas m'occuper de tout ça seul. »

« Tu seras heureux d'avoir tout ça une fois à Poudlard. »

« J'en doute. »

« Vous deux pouvez transplaner de n'importe où, correct ? » demanda Lucius.

« Oui, » lui répondit son fils.

« Même de Poudlard ? »

« Nous n'avons pas encore essayé de là-bas. Pourquoi ? » li demanda Harry, voulant savoir où il voulait en venir.

« Je veux que vous soyez là tous les samedi matin, Harry. Nous n'avons jamais commencé tes leçons sur le Monde Sorcier. Nous allons le faire à partir de ce samedi. »

Harry se mit à grommeler, mais s'arrêta quand Drago lui lança un regard aiguisé. « Faites ça les dimanches matins. Nos samedis seront très occupés. »

« Dimanche après-midi, mes dimanche matin sont très occupés » négocia Lucius. Les sourcils de Sirius se soulevèrent de mécontentement à ce propos.

« Validé, » accepta rapidement Harry avant de se redresser pour tirer Sirius derrière lui dans le hall. « Tu n'es plus excité à l'idée du jeu 'je n'ai jamais' quand même ? »

Sirius haussa les épaules. « Tu ne l'es plus toi ? »

« Peut-être au début, mais… Ça n'a pas duré aussi longtemps. Donc, vous vous disputez depuis à propos de ça ? »

« Pas vraiment. On se dispute pour autre chose la plupart du temps. J'essaye de de le faire changer d'avis sur sa décision, mais il continue de s'inquiéter pour sa silhouette, des responsabilités que ça va engendrer, il dit que nous sommes trop vieux… Il ne fait que sortir des excuses idiotes. »

« Euh… » Harry ne voyait pas de quoi Sirius était en train de parler, et il ne savait pas s'il devait lui demander ou non.

« Hey, mon chiot. Ne t'inquiètes pas pour nous. » Sirius enlaça les épaules de son filleul d'un bras comme il avait l'habitude de le faire et lui fit un câlin. « On va bien. Mais j'ai le droit d'être en colère contre lui de temps en temps. »

« C'est vrai. C'est Lucius Malefoy. Quelquefois, il me suffit de le regarder et je m'énerve » plaisanta-t-il en retournant le câlin de ses deux bras, surprenant Sirius. Mais alors, l'animagus resserra sa prise et posa son menton sur le crâne de son filleul. Harry se renfrogna en ressentant la tristesse et le désappointement émanant de son parrain, se demandant ce qui provoquait ses émotions.

La tête de Lucius fit son apparition de l'infirmerie, sans que sa présence ne soit remarquée. Il était sur le point de prévenir Harry et Sirius que Tom et Hermione s'étaient réveillés, mais s'arrêta en les voyant parler.

« Sirius, qu'est-ce qui ne va pas ? » demanda Harry. « Tu es tout chamboulé. » Sirius n'eut aucune réaction en dehors d'une étincelle de surprise dans son regard.

« Tu vas prendre soin de toi, tu m'entends ? » chuchota-t-il. « Tu vas me manquer, mon chiot. Rogue est peut-être ton oncle, mais tu es aussi de ma famille… Je déteste te voir partir. » Il s'exprima avec tellement de force qu'Harry sut qu'il allait vraiment lui manquer. Il réalisa aussi qu'il n'en saurait pas plus sur ce qui ennuyait son parrain.

« Sirius, si nous pouvons transplaner ou faire le Cercle depuis Poudlard, on se verra tous les dimanches. Et puis, nous ne partons pas tout de suite. Tu viendras à Kings Cross, hein ? »

Sirius eut tout juste le temps de hocher la tête avant que Lucius ne se décide finalement à parler. « Ils se réveillent. » Le blond ignorait Harry et n'avait d'yeux que pour son mari. Sentant que Lucius avait besoin de parler à Sirius, Harry se dirigea vers l'infirmerie, leur laissant un peu d'intimité.

Tom se réveilla assez rapidement, et retint son besoin de grogner. Le sang qui circulait dans ses veines le brûlait. Et bien, c'est assez inattendu. Il garda ses yeux clos jusqu'à ce qu'il soit sûr de pouvoir les ouvrir sans que la douleur qui le parcourait ne soit visible. Il ouvrit sa main et fléchit ses doigts avant de fermer de nouveau son poing alors que les dernières piques de douleur quittaient son corps. La pensée qu'Hermione puisse traverser la même douleur que lui le fit s'asseoir et ouvrir définitivement les yeux, apercevant Drago qui se tenait assis sur une chaise entre leurs deux lits. Quand Drago se tourna vers lui et vit qu'il était éveillé, il sourit.

« Ce n'était pas très poli de t'évanouir comme ça. » dit-il d'une voix traînante. « Ça ne fait pas très seigneur des ténèbres. »

« Je ne me suis pas évanoui » grogna Tom, qui se relaxa ensuite en réalisant que Drago essayait de le piéger. Il ressentait malgré tout le besoin de se justifier. « Mon corps a simplement pris le dessus et m'a entraîné vers l'inconscience. » termina-t-il platement. Drago leva les yeux au ciel et jeta un coup d'œil à Hermione, mais elle était toujours endormie.

« Est-ce que tu peux expliquer ce qu'il s'est passé ? » demanda-t-il.

« Je pensais avoir effectué toutes les recherches nécessaires, mais apparemment, j'ai oublié quelques détails. Rien dont tu ne dois te préoccuper, Drago. »

Drago n'en était pas si certain, et allait le lui faire remarquer, mais Amortia vit Tom éveillé et apparut à côté de son lit en examinant son corps de la tête aux pieds avec sa baguette.

« Je vais bien » grogna finalement Tom alors qu'elle entamait un second examen. Amortia l'ignora et continua son scan minutieux. Hermione commença alors à se réveiller à son tour, et Drago la rejoignit pour prendre sa main tandis qu'ils regardaient Tom perdre rapidement patience. Il se tenait droit, mais sa tête recula avec énervement quand la soigneuse entama un troisième examen. « Laisse-moi tranquille, femme ! Quel bien penses-tu me faire en m'aveuglant ? » il éloigna la baguette de ses yeux et lui lança un regard noir. « Tu m'as déjà testé et je me sens parfaitement bien. Pars donc et va harceler Hermione à la place. Ne me fais pas regretter la suppression de la Marque sur ton bras. »

« C'est clair comme de l'eau de roche. » répondit Amortia avec sarcasme. Elle se déplaça ensuite vers son autre patiente pour pratiquer une batterie de tests, patiente qui avait du mal à se retenir de rire face à l'irritation de Tom.

L'examen d'Hermione était presque fini quand Harry entra à son tour dans la pièce. Comme son amie n'était pas disponible, il se dirigea vers son voisin de lit pour discuter avec lui.

« Tu te sens vraiment mieux ? » chuchota-t-il en se tenant près de sa tête.

« Ce n'est rien que le contrecoup du sang et de la magie combinée. C'est tout. J'aurais dû l'anticiper. »

« Tu as terrifié Harry. Il pensait que nous vous avions tués. »

« Ne fais pas comme si tu n'avais pas été terrifié, toi-aussi. »

« Bien sûr, mais je sais gérer mes émotions » répondit Drago avant de se pencher pour scruter les yeux de Tom.

« Qu'est-ce que tu penses faire, petit frère » siffla Tom. « Ne m'as-tu pas entendu dire à Amortia d'aller se faire voir ? Qu'est-ce qui te fait penser que j'ai envie que tu m'analyses telle une expérience ? »

« Je veux juste savoir pourquoi tes yeux brillaient. »

Tom poussa Drago, qui souriait bêtement, sur le côté et se leva du lit. « Si tu veux bien m'excuser, je dois finir de faire mes valises. »

« Tu veux dire que tu n'as pas finis ? » demanda Hermione dans un souffle.

« Non, je n'ai pas fini. Je me suis rendu compte au dernier moment que j'aurais encore besoin de quelques choses. Et n'essayes même pas de me faire la morale. »

« Oh bon, très bien alors. Surtout s'il s'agit de livres. » Elle lui sourit et lui fit signe de partir.

Tom sourit en acceptant sa nouvelle fratrie. Sourire qui s'agrandit avant qu'il ne se tourne et ne quitte l'infirmerie.

« Wow. Tu as vu son visage ? » demanda Harry un peu plus tard. Il s'assit au bord d'un lit entre les jambes de Drago, qui s'était reculé et avait laissé de la place pour le brun, et sourit quand le blond entoura son torse de ses bras possessifs. « Je ne pense pas avoir un jour vu Tom sourire comme cela. »

Arriver à la gare de Kings Cross et au quai 9 ¾ n'avait jamais été aussi simple et peu stressant auparavant pour Harry. Ça avait sans doute un rapport avec le fait d'être prêt des heures avant. Son groupe et lui voulaient faire leur entrée, de façon plutôt spectaculaire, aux élèves de Poudlard. Ils avaient planifié cela de façon à arriver dix minutes en avance sur le quai, qui serait alors bondé d'étudiants. Tout le monde semblait toujours se précipiter à la dernière minute.

Les gryffondors traversèrent la barrière avec leurs bagages en premier, dont Sirius Black, qui escortait son filleul et sa nouvelle sœur. Cela prit du temps à la foule pour s'apercevoir que le grand jeune homme brun, avec sa belle robe de sorcier, était Harry Potter, et que la splendide demoiselle tout aussi bien habillée qui l'accompagnait n'était autre qu'Hermione Granger.

« Nous avons tant changé ? » chuchota Hermione après qu'ils aient chargé leurs valises dans le train et qu'ils se soient reculés pour observer les gens. Ils venaient seulement de s'apercevoir qu'ils étaient le centre d'attention des autres élèves, ceux-ci ne les reconnaissant pas du premier coup d'œil.

Sirius se recula pour les étudier. « Oui vous avez changé, de bien des façons. »

Le silence se répandit sur le quai quand la foule commença à faire le lien. Harry sourit d'un air satisfait alors que les sorciers alentours commençaient à s'agiter et discuter entre eux, ses pupilles se dilatant sous l'afflux d'émotions le frappant soudainement. Il ouvrit la bouche pour les absorber, comme s'il respirait de l'air.

« Je ne me lasserai jamais de ça. »

Les serpentards firent leur entrée peu après de la même façon, chargeant à leur tour les valises. Drago, Pansy et Tom se tenaient à l'autre bout du train, à l'opposé des gryffondors. « Regardez-le, il s'imprègne des émotions comme une éponge absorbe l'eau. Il n'a aucun contrôle. Idiot de gryffondor » dit Drago quand ses yeux se posèrent sur son compagnon.

« Un Harry qui se contrôle n'est pas marrant, mon chéri. Toi-même, tu adores le voir perdre le contrôle » dit Pansy. Tom et Lucius, les rejoignant, sourirent. Drago haussa les épaules et regarda Harry de nouveau.

Ceux qui dévisageaient Harry, soit la plupart du quai, étaient incrédules quant aux changements qui s'étaient opérés sur leur Héros. Ledit Héros qui s'était tourné pour lancer un sourire sensuel à l'un des serpentards se tenant à l'autre bout du quai. Plus de chuchotements se firent entendre quand Harry se déplaça vers les vert et argent, entraînant Hermione et Sirius dans son sillage. Vert et argent qui se déplaçaient eux aussi dans leur direction. Ils se rencontrèrent à mi-course.

« De quelle façon penses-tu qu'ils le prennent ? » demanda Hermione à Tom, qui portait pour l'occasion un glamour spécial montrant son vrai visage seulement à ceux qui avaient 17 ans ou moins. Le glamour avait été réalisé grâce à la magie Ukatae, et de fait serait indétectable par Dumbledore et imperméable à tout sortilège de détection qui lui serait lancé. Hermione enroula immédiatement son bras autour du sien et lui sourit.

« Ils n'y voient que du feu » dit Drago en s'emparant de la main de son amant dans un geste que les autres pourraient qualifier d'amical. Et même si rien de spectaculaire ne venait de se passer, l'excitation de ceux qui les observaient monta d'un cran. « Je pense que nous devrions les laisser se demander quel type de relation nous entretenons. » Il caressa doucement l'intérieur du poignet et sourit en sentant le pouls d'Harry s'accélérer et la chaleur qui se dégageait de lui tripler. « Comme ça, ils vont garder leur attention sur nous, tu verras, ça va être marrant de les voir se prendre la tête. » Drago lâcha sa prise sur son compagnon avec réticence, fit un signe de tête à son père et à Sirius, avant de sauter dans le train, suivi de près par Pansy.

« Il ne nous reste que quelques minutes » dit Harry en regardant autour de lui. « Où sont Blaise et Ginny ? »

« Sûrement dans le train, en train de vous attendre » lui répondit Lucius avant de se tourner vers Tom. « Ne vous inquiétez pas. Tout sera calme et sous contrôle d'ici à ce que vous reveniez pour les vacances de noël. »

« Je compte sur toi, Lucius. Et fais en sorte que ton mari aide en faisant sortir Rabastan et Rodolphus de leur état de décomposition qu'ils se traînent depuis qu'ils sont sortis d'Azkaban. » Tom pivota vers Sirius. « Je sais que tu n'aimes pas trop traîner près de mangemorts, ce qui est assez hypocrite soit dit en passant, étant donné que tu es marié à l'un d'entre eux, mais toi et les frères Lestrange êtes les plus à même de réaliser le travail qui vous a été confié. »

« Pas de soucis, Tommy. J'aime la difficulté et je m'entends avec tout le monde. » Sirius eut un sourire narquois.

Tom rougit d'embarras et de colère suite au surnom donné. Il était sur le point de répliquer quand Harry et Hermione bougèrent comme un seul homme. Elle s'empara de Tom en le traînant rapidement dans le train avec elle et Harry enlaça son oncle.

« Merci d'enseigner à Dudley la magie. »

« Je ne le fais que parce que tu as demandé… Et aussi parce que je me sens légèrement coupable à propos de ce qu'il est arrivé à Tunnie et son homme il y a quelques années. »

« Oui ! Nous n'avons jamais parlé de ça ! » lui lança Harry avec un regard accusateur. Sirius fut content d'entendre le train siffler pour un départ imminent et rit de soulagement.

« Nous en reparlerons une autre fois chiot. Tu ferais bien d'y aller ! » Sirius lança pratiquement son filleul en haut des marches, et celui-ci lui cria des obscénités pendant que le train sortait de la gare, laissant derrière lui un quai rempli de parents et protecteurs saluant le départ des enfants.

Édité le 02/02/2022.