Je ne possède aucun des personnages des films ou des comics
UA : La nuit était calme, paisible et pourtant, Jean ne le savait pas encore mais plus rien ne serait comme avant lorsque le soleil allait se lever.
Texte écrit dans le cadre de la semaine des couples du 11/11/2020 au 18/11/2020
Je les aime tous les deux, et je m'excuse d'avance, c'est un texte sombre.
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
NE M'OUBLIE PAS
Il se tenait sur ses gardes, les muscles tendus, aux aguets… Pourtant cette nuit avait plutôt bien commencée. L'étreinte avec Jean avait été tendre et complice. Ses baisers étaient doux, apaisants et quand elle s'était endormie la tête sur son torse, il avait noué ses bras autour d'elle avant de se laisser aller à son tour… C'était comme ça, depuis qu'elle avait été cette lumière qui lui avait redonné vie, les deux jeunes gens s'étaient toujours endormis dans les bras l'un de l'autre, blottis l'un contre l'autre, appréciant d'entendre battre le cœur de l'autre contre sa poitrine. Ce soir là, n'avait pas été différent.
Ce qui l'avait été fut les bruits et les murmures étouffés qu'ils perçurent ensembles. Les deux amants avaient échangé un regard avant de bondir du lit. Voilà que ça recommençait… Peu importait où ils allaient, où ils déménageaient l'Institut, il y avait toujours un fou, toujours un bien pensant où un bureaucrate pour dire que tous les mutants devaient être éradiqués… et ils recommençaient… Ils attaquaient de nuit, s'en prenant à des enfants, comme les lâches qu'ils étaient et décuplant la colère de Scott.
Jean sur ses talons, il s'était précipité hors de la chambre, mais en prenant soin de se plaquer contre le mur pour ne pas se faire remarquer. Il avait senti la main de la jeune femme sur son épaule, le retenant juste à temps. Plusieurs types avaient traversé le couloir d'en face sans les remarquer. Ils étaient lourdement armés et nombreux. Un frisson remonta le long de son échine… Il y avait dans cette attaque quelque chose de différent et quand ils épaulèrent leurs armes, Scott comprit qu'ils ne venaient pas faire de prisonniers, ils venaient pour tuer.
Son sang ne fit qu'un tour dans ses veines… Cette fois, ils étaient allés bien trop loin ! D'un geste, le jeune homme régla sa visière et fit feu. Il toucha l'un des soldats dans le dos. Ce dernier glapit transpercé mortellement et ses comparses se tournèrent vers Scott. Ils ouvrirent le feu, mais Jean bloqua les balles et le jeune couple plongea derrière une banquette pour se protéger et éviter la deuxième slave de tirs qui les rasa de quelques centimètres en pulvérisant le dossier.
Dans un réflexe protecteur, Scott enveloppa Jean dans ses bras et la serra contre lui pendant que des cris s'élevaient tout autour d'eux. L'attaque avait réveillé les élèves et leurs enseignants. Les balles cessèrent de fuser au-dessus de leur tête, leurs agresseurs ayant à faire avec d'autres mutants. Tous deux se redressèrent et Jean frémit quand elle entendit Scott glapir.
Inquiète, elle le détailla, remarquant une tâche rouge sang s'accroître sur son t-shirt immaculé au niveau de l'épaule droite.
- Tu es blessé ?
- Ce n'est rien, elle n'a fait que m'effleurer, ne restons pas là, dit Scott en se redressant. Evacue les chambres du couloir, je vous couvre.
Jean haussa la tête. C'était vrai qu'il fallait faire vite. Elle entendait Logan et Ororo couvrir et aider les autres à s'enfuir tout en combattant, mais ils ne pourraient pas tenir éternellement, surtout que ce fut à cet instant qu'une explosion souffla un pan de mur du bâtiment.
Jean se tourna vers Scott, oui, il fallait faire vite. Le nombre de leurs assaillants grossissait et ils paraissaient déterminés.
- Allez Jean, passe devant, je suis juste derrière toi et…
Scott ne finit pas sa phrase. Sous le coup de l'impulsion, Jean s'était penchée en avant pour déposer un baiser sur ses lèvres. Un baiser doux et rapide, comme si elle avait peur de ne plus jamais pouvoir le faire. Scott lui répondit avec tendresse, mais l'écourta. Des militaires arrivaient et ce n'était pas les lambeaux de la banquette qui allait les protéger.
Jean se redressa la première. D'un bond, la jeune femme courut en direction du couloir. D'un revers de la main, elle propulsa une console sur le dos de deux militaires et entra dans l'une des chambres pour en sortir les enfants. Dans son dos, elle perçut les tirs de Scott, des tirs précis qui atteignirent leurs adversaires et lui laissèrent le temps de continuer à passer de chambre en chambre.
Au total, elle avait bien une dizaine d'enfants et d'adolescents à faire évacuer de cet enfer. De légers incendies se déclaraient en certains points du bâtiment. Jean regroupa les jeunes et les fit avancer vers le fond du couloir. C'était là que se trouvait l'une des buanderies, sauf que celle-ci avait une caractéristique spéciale, elle donnait sur des tunnels d'évacuation. Rapidement, elle les ouvrit et laissa les enfants se faufiler à l'intérieur avant de tourner un regard inquiet en direction du couloir.
Le combat s'intensifiait, Scott avait bien dit qu'il la rejoindrait, mais elle percevait ses pensées inquiètes à travers une sorte de brouhaha. Il avait besoin d'elle. D'un geste, elle referma donc la porte du passage et courut le rejoindre.
La scène qu'elle découvrit en retournant dans le couloir était digne d'une apocalypse. Il y avait des murs écroulés, un début d'incendie, des corps… et au milieu de tout ça, Scott qui luttait pour protéger leur fuite.
Elle le vit abattre un dernier ennemi et lui cria.
- Scott ! Dépêche-toi !
Le jeune homme tourna un regard à sa compagne qui courait pour le rejoindre, mais perçut du mouvement. Trois types déboulèrent du couloir, braquant Jean. Scott fit un pas et tira sur le premier, mais d'autres renforts surgirent en ouvrant le feu sur eux. Jean leva la main, repoussa des tirs et deux soldats, mais ne put éviter l'effroyable. Une rafale atteignit Scott qui s'effondra au sol lui arrachant un cri de douleur.
- Non !
Le cri de désespoir de Jean fut si horrible que tout se mit à trembler autour d'elle et que les derniers militaires furent projetés dans tous les sens. Le choc violent leur brisa la nuque, mais Jean se moquait bien de les avoir tués. C'était bien la première fois d'ailleurs qu'elle tuait des gens sans rien ressentir, la première fois qu'elle pensait qu'ils méritaient la mort sans penser aux conséquences. Bouleversée, elle courut vers Scott, étendu sur le dos et se jeta à genoux à côté de lui.
- Scott !
Cette fois c'était tout son t-shirt qui était rouge sang et le cœur de la jeune femme se déchira en deux.
- Non !
Maladroitement, elle posa ses mains sur sa blessure la plus grave au ventre, celle qui laissait échapper le plus de sang. Sa poitrine se soulevait mal, sa respiration était haletante et il gémit quand elle tenta de compresser la plaie.
- Je suis désolée, je sais que ça fait mal, mais je ne peux pas te laisser te vider de ton sang…
Scott gémit, toussota doucement et tourna la tête vers elle.
- Les enfants…
- Ils sont en sécurité, répondit Jean pendant que les larmes devenaient dures à contenir.
- Alors… sauve-toi… ne reste pas ici, souffla Scott avant que sa toux ne devienne plus violente.
Il trembla, se crispa et du sang tâcha ses lèvres. Jean trembla elle aussi… Elle était médecin, elle savait parfaitement ce qui se passait… Il mourait… Là, sous ses doigts, la première balle lui avait perforé le poumon, faisant remonter du sang dans sa gorge et pour la deuxième, c'était encore pire… la balle lui avait déchiré l'estomac… Le flot de sang qu'elle n'arrivait pas à contenir lui prouvait douloureusement tout comme le fait qu'il se crispait de douleur, qu'il haletait de plus en plus. C'était dramatiquement normal… C'était la blessure par balle la plus douloureuse de toute, l'estomac blessé libérant les sucs gastriques qui rongeait les autres organes. La torture était inimaginable et Jean se mit à trembler elle aussi. Elle ne voulait pas le perdre, mais il faiblissait si vite. Scott haletait et sa main se posa sur les siennes.
- Ne reste pas là…
Jean frissonna. Comme si elle pouvait l'abandonner, lui qu'elle aimait de toute son âme.
- Non, je ne peux pas t'abandonner…
- Ils… sont toujours là…
- Qu'ils viennent, je ne les crains pas, pleura Jean.
Sous ses mains, elle sentait son corps faiblir, il devenait inerte, trop inerte et pour la première fois, Jean se mit à détester sa visière. Elle ne voyait pas ses yeux. Elle ne savait pas s'il était encore conscient ou pas. Retirant une main de sa blessure, elle lui tapota doucement la joue.
- Scott ? Ne ferme pas les yeux, s'il te plait. Ne me laisse pas seul. Je ne pourrai pas vivre sans toi.
Elle récolta un léger grognement et se pencha sur lui tout en se forçant à lui sourire.
- Je t'aime, reste avec moi.
Il gémit plaintivement et Jean continua à trembler. Mon Dieu ! La situation ne pouvait pas se terminer de manière heureuse et elle était désespérée… Elle ne supportait pas cette impression de perdre pour la première fois… Oh, elle en avait connu des pertes et des désillusions, mais là, c'était une partie d'elle-même qu'elle était en train de perdre. Il agonisait sans qu'elle ne puisse l'aider. Son cœur battait trop vite, sa respiration était trop faible. Scott pencha la tête pour appuyer sa joue contre sa main. Jean la caressa doucement en réflexe et perçut un dernier murmure.
- Je t'aime… merci… Ne m'oublie pas…
Puis, il n'y eut plus de souffle contre sa main, plus de mouvements désordonnés de sa poitrine… plus de battements affolés de son cœur tentant de pomper ce qui restait de sang dans son corps exsangue… plus rien et Jean se mit à trembler.
- Non… Non… Scott ! Ne dis pas ça, non, ne me dis pas adieu tu vas vivre. Scott ! … Non !
Son dernier mot fut un cri de désespoir comme jamais elle n'en avait poussé. Des explosions finirent de se produire autour d'elle. Ses larmes devinrent plus violentes et elle se laissa tomber sur son corps. Elle l'agrippa avec force, ramenant sa tête contre sa poitrine et le berça avec tendresse.
- Non, je t'en prie Scott, ne fais pas ça Scott ! Scott ! Je t'aime, c'est un cauchemar, Scott… Comment je pourrais t'oublier ? Je t'aime tellement mon amour !
Jean glissa sa tête dans son cou et se tut pour continuer à pleurer. Son cœur lui donnait l'impression de ne plus battre et elle se moquait bien de tout ce qui pouvait se passer autour d'eux… Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle venait de le perdre, qu'elle ne reverrait plus son sourire, qu'elle ne sentirait plus ses bras s'enrouler autour d'elle avant de dormir, qu'elle ne gouterait plus ses baisers… jamais Jean ne s'était sentie aussi seule et désespérée… c'était toute son âme qui tombait en déréliction… et elle en arriva même à vouloir mourir elle aussi, ne remarquant pas que sa détresse se trahissait physiquement tout autour d'elle.
Elle ne perçut même pas les pas précipités de Logan et Ororo qui les rejoignirent, s'immobilisant sur place en découvrant l'horrible scène… A genoux sur le sol dans une flaque de sang qui leur retourna l'estomac, Jean berçait le corps sans vie de Scott… une aura rougeâtre courait autour du corps de leur amie… Les deux mutants s'adressèrent un regard inquiet, quelque chose venait de se briser en Jean… et le combat n'était pas fini… parce que ce fut à cet instant qu'une explosion souffla une partie du rez-de-chaussée.
