LE RETOUR AU CHATEAU

Le lendemain, Harry se leva avec un violent mal de tête. Sa cicatrice le brûlait sans raison valable, vu que sa nuit s'était passée sans cauchemars. Quand Ron le vit, il s'inquiéta:

"Harry, ça va pas? Tu as une mine affreuse. Tu veux qu'on appelle Pomfresh?"

"Non, ça ira. Mais j'ai mal à la tête." dit Harry en s'asseyant sur son lit. "Je vais me passer la tête sous l'eau." Il partit dans la salle de bain et en sortit quelques minutes plus tard, les cheveux encore mouillés. Neville s'exclama:

"Ouaah, Harry, ta cicatrice est toute rouge! Tu ferais bien d'aller voir quelqu'un!"

"Je sais", répondit-il l'air maussade.

Sans attendre Ron, il sortit de la chambre et quitta la salle commune, la main sur le front, suivi par les regards intrigués des autres Gryffondors. Il arriva seul dans la Grande Salle à moitié pleine et s'affala sur sa table, près d'Hermione qui était plongé dans le Livre des Sorts et Enchantements, niveau 5. Quand elle leva le nez de son livre, elle prit un air alarmé:

"Harry, qu'est-ce que t'as? Tu vas pas bien?"

"Non, ça se voit pas?"répondit-il en colère. "Excuse-moi, Hermione."

"C'est pas grave. Je suis juste inquiète pour toi."

Un quart d'heure plus tard, la salle était pleine. Les hiboux arrivèrent des fenêtres suivis d'une Gramine en pleine forme. Ils déposèrent journaux, paquets et lettres à leurs destinataires tandis que Gramine atterrissait doucement à l'entrée de la salle. A ce moment, Harry se leva avec la ferme intention d'aller à l'infirmerie. Il se dirigea vers la sortie, la main toujours plaquée contre son front et se cogna presque contre la tigresse qui arrivait en sens inverse. Devant son air inquiet, Harry s'attendait à une foule de question, mais elle n'en fit rien. Au lieu de cela elle lui murmura :

"Pas l'infirmerie. Reste là, je vais voir le directeur. Il saura quoi faire."

Elle enleva sa main de son front et frotta son énorme tête contre la cicatrice pour apaiser la douleur.

Puis elle marcha jusqu'à la table des professeurs. Elle s'arrêta devant Dumbledore et lui dit :

"Professeur, Harry ne vas pas bien du tout!" Et elle pointa une griffe sur son propre front pour être plus explicite. Les professeurs Dumbledore et Mac Gonagall se levèrent alors et rejoignirent Harry. Ce dernier avait posé une main sur le mur près de la porte d'entrée pour se soutenir. La douleur se faisait de plus en plus intense et tout son corps s'était mis à trembler. Ses jambes supportaient à peine son poids, sa respiration saccadée l'empêchait de respirer normalement. Lorsque Gramine arriva suivie des deux professeurs, il s'évanouit et s'écroula entre ses pattes.

Il se réveilla à l'infirmerie. En jetant un coup d'œil à la pendule, Harry remarqua qu'il n'était que 8h30. Il avait encore 1/2h avant le début des cours. Dès son réveil, Gramine, Dumbledore, Mac Gonagall et Pomfresh se précipitèrent à son chevet et l'embrouillèrent avec toutes sortes de questions. Au bout de 2 minutes, il n'avait réussi à répondre qu'à une question en disant :

"Je vais bien."

Puis quand tout le monde fut à court de paroles, il continua :

"Je n'ai plus mal à la tête et je n'ai pas fait de cauchemars, si c'est ce que vous m'avez demandé."

Chacun fut rassuré par ses paroles, tandis que Mme Pomfresh se hâtait de lui casser un gros morceau de chocolat et de le lui fourrer dans la bouche.

"Tu ne sais pas pourquoi tu as eu mal à ta cicatrice, car c'est bien elle qui t'as fait souffrir, n'est-ce pas?"demanda Dumbledore.

"Oui, professeur, c'est elle. Et je ne sais pas du tout pourquoi, ça n'a pas de sens."

"Hum, étrange."

Harry reprit une bouchée de chocolat.

"Je suppose qu'il n'est donc pas dispensé de cours, Mme Pomfresh?" fit Mac Gonagall.

"Non, ça ira."

"Très bien. Tenez Mr Potter, votre emploi du temps."

Harry prit la feuille que lui tendait le professeur Mac Gonagall et regarda à mardi: métamorphose, puis botanique avec les Poufsouffles.

Soudain, Ron et Hermione surgirent dans l'infirmerie, au grand désarroi de Mme Pomfresh qui n'arrivait plus à les retenir.

"Harry, tu vas bien?" demanda Hermione en premier.

"Oui, ça va mieux."

"On a eu peur, quand on t'a vu t'évanouir dans la Grande Salle. D'ailleurs tout le monde s'est inquiété, à part peut-être les Serpentard", ajouta Hermione.

"Oh non, pas eux."maugréa Harry. "Ils vont encore..."

"Ils ne vont rien faire du tout, parce que je vais rester avec toi", répliqua Gramine."Ils auront trop peur que je les punisse, sois-en sûr."

"Vous devriez finir votre petit-déjeuner, les enfants", proposa Dumbledore. "Les cours ne vont pas tarder à commencer."

"Bon, on se rejoint en métamorphose, Harry?" dit Ron.

"Ok."

Puis tout le monde partit, sauf Gramine qui avait demandé à rester, même si elle n'avait pas encore pris de petit-déjeuner. Harry lui demanda :

"Heu, Gramine, tu pourrais aller me chercher mon bol de chocolat dans la Grande Salle, j'ai un peu soif. Et essaye d'être discrète."

"J'y vais tout de suite!"

Gramine sortit de l'infirmerie et se rendit invisible. Elle s'envola jusqu'à la place où Harry s'était assis, prit son bol sous son invisibilité puis retourna auprès du sorcier. Bien sûr, son retour n'était pas passé inaperçu, tout comme la disparition du bol, et elle s'attira quelques regards amusés.

La tigresse n'arrivait pas encore à rendre ses battements d'ailes silencieux.

De retour à l'infirmerie, ils discutèrent encore un peu puis Harry s'exclama au bout d'un moment :

"Eh, mais la cloche va bientôt sonner!"

Et comme pour confirmer ses dires, la cloche retentit dans les couloirs.

Harry se leva rapidement du lit et prit ses affaires. En courant vers la sortie, il demanda à Mme Pomfresh s'il pouvait partir, mais n'attendit pas la réponse et fila vers les escaliers. Gramine le suivait au pas de course. Ils déboulèrent dans des couloirs remplis d'élèves, au grand étonnement de tous, et arrivèrent quelques minutes plus tard devant leur salle de classe. Harry y rentra et dit, essoufflé:

"Excusez-moi, professeur, on n'a pas vu le temps passer..."

"Vous êtes tout excusé, Mr Potter. Veuillez vous asseoir maintenant."

Harry posa ses affaires près de Ron et ne manqua pas de remarquer que tous les élèves lui lançait un regard compatissant et en même temps inquiet.

Gramine ne suivit pas le cours et alla sur un muret deux étages au-dessus de la Cour Intérieure.

Le cours de Métamorphose se passa bien. Pendant la première demi-heure, Mac Gonagall leur parla de leurs BUSES à la fin d'année, ce qui n'enthousiasmait pas les élèves, puis ils se mirent à travailler (déjà!). Il s'agissait de changer un encrier en scarabée. Et bien sûr, toutes sortes d'êtres bizarres apparurent sur les tables, que ce soit des encriers avec des pattes qui couraient partout ou encore des scarabées dégoulinants continuellement d'encre. A la fin du cours,  la plupart des élèves étaient barbouillés d'encre noire mais avaient tout de même réussi à obtenir leur scarabée. Puis lorsque tout le monde eut quitté la classe, le professeur Mac Gonagall demanda à voir Harry. Il s'approcha du bureau, sachant très bien de quoi on allait lui parler:

"Mr Potter, si jamais votre cicatrice vous faisait encore mal, n'hésitez pas à nous en parler. Et, je ne sais pas si elle sera d'accord, mais je pense qu'il serait préférable que Gramine vous plonge le soir dans un sommeil profond dorénavant... enfin, si c'est possible." En disant cela, Harry remarqua que ses doigts jouaient nerveusement avec une plume.

"Oui, professeur, je lui demanderai." répondit Harry. Et il sortit.

Ron et Hermione l'attendaient au-dehors et semblaient avoir entendu la conversation puisqu'ils ne demandèrent rien à Harry. Ils suivirent le couloir et débouchèrent sur la Cour Intérieure, au deuxième étage. En face, ils virent Gramine, affalée sur le muret, une patte pendant dans le vide. Un doux soleil d'automne caressait son pelage blanc et noir. Elle se reposait, les yeux fermés. Mais Harry sentit qu'elle était réveillée et lui lança:

"Alors Gramine, c'est comme ça qu'on protège le château?"

Elle ouvrit les yeux et tourna sa tête par delà la Cour Intérieure :

"Parfaitement, Mr Potter", répondit-elle sur un ton soutenu," je surveillais la Cour!"

"Les yeux fermés, hein?" se moqua Harry.

"Ce n'est pas parce qu'il fait nuit que les étoiles ne brillent pas!" riposta la tigresse.

Là, Harry ne sut quoi répondre. Il n'était pas rare que Gramine ait le dernier mot lors de ces petites moqueries. Soudain, il vit un morceau de bois flotter devant lui, le bout pointé sur son visage. Puis le morceau de bois se mit à esquisser un mouvement ample, un cercle, et, alors qu'il allait s'abaisser, une lueur verte pointa au bout de la... baguette magique! Harry avait mis du temps à s'en rendre compte, et son premier réflexe fut de s'esquiver pour sortir du champ d'attaque de la baguette. Mais au lieu de voir un éclair de lumière verte sortir de l'arme, c'est un jaillissement d'étincelles vertes, bleues et jaunes qui crépitèrent en sortant de celle-ci. La stupéfaction prit alors la place de la peur, tandis que les étincelles retombaient sur le sol dans un bruit cristallin. La baguette resta en l'air quelques secondes, puis elle recula lentement d'où elle était venue. Harry regarda au-delà de la baguette magique et ne fut pas surpris de voir Gramine, une patte en avant, rappelant sa propre baguette à elle. Elles se rejoignirent bientôt et Harry ne manqua pas de remarquer que ses amis étaient bien plus rassurés qu'il y a quelques instants. Puis il cria à Gramine:

_ Joli sortilège d'apparat! Mais la prochaine fois, préviens-nous quand tu fais ce genre de choses!

_ D'accord! C'était juste pour m'amuser!... ... Il serait peut-être temps que vous alliez en botanique, maintenant!

_ Ouais, à tout à l'heure!

Harry, Ron et Hermione se dépêchèrent de rejoindre leur classe et celle des Poufsouffles, qui attendaient devant les serres. Mme Chourave arriva quelques minutes plus tard et les conduisit dans la serre n°2. Cette serre était bien plus agréable que les autres: son atmosphère était beaucoup moins étouffante et humide, on pouvait même sentir des courants d'air frais parcourir la salle de temps à autres. Les plantes étudiées y étaient aussi plus petites, elles ne couvraient pas le toit, ce qui laissait passer beaucoup de lumière à travers les vitres. Les élèves revêtirent leur blouse puis suivirent le professeur jusqu'au fond de la serre, l'endroit le plus éclairé et le plus frais de toute la salle. Ils se placèrent alors deux par deux devant un pot contenant une plante d'un vert magnifique, presque phosphorescent. Elle était assez petite avec une taille qui ne dépassait pas 50cm. De larges feuilles épaisses comme une main se répartissaient autour d'une tige qui ressemblait plus à un tronc, vu qu'on pouvait tout juste l'encercler entre le majeur et le pouce. Les feuilles ressemblaient beaucoup à des éponges, elles étaient pour certaines luisantes d'humidité et on pouvait même voir sur leur face tournée vers la lumière de petites alvéoles remplies d'eau. Mme Chourave expliqua le déroulement du cours:

"Bien, nous allons tout de suite commencer à travailler. Vous avez tous un pot pour deux? Il est important que vous soyez deux pour le travail que je vais vous demander."

Tous les élèves acquiescèrent.

"Nous allons aujourd'hui nous intéresser à la plante que vous avez devant vous. Quelqu'un peut-il me dire son nom et ses particularités?"

Seuls Neville et Hermione levèrent la main.

"Oui, Neville?"

_ C'est une aquos. C'est une plante que l'on ne peut rencontrer qu'en plein désert, puisqu'elle a besoin de beaucoup de lumière. C'est à partir de la lumière captée qu'elle fabrique une eau potable très nourrissante. Elle stocke cette eau dans ses feuilles qui peuvent se gonfler comme des éponges. Les botanologistes ignorent comment cette plante arrive en plein désert, puisque ses graines sont rares et toxiques pour tout animal.

_Très bien, Neville, 10 points pour Gryffondor." Neville se mit à rougir. Hermione fit la moue, comme à chaque fois qu'une autre personne était interrogée à sa place. Le professeur Chourave continua :

"Nous allons donc apprendre à recueillir cette eau, qui pourrait vous sauver la vie si jamais vous vous retrouviez dans le désert (des élèves sourirent à tant d'improbabilité). Un premier élève devra presser les feuilles de la plante. Il faut toujours commencer par celles du haut et effectuer la pression de la base de la feuille jusqu'à sa pointe, pour que l'eau ne revienne pas dans la tige. Sachez que cette plante a tendance à protéger l'eau qu'elle a produite dans sa tige, où elle est alors inaccessible. Et il est inutile de couper la tige, car alors la plante mourrait et l'eau s'éparpillerait automatiquement sur le sol. Attention: il ne faut pas assécher la feuille, car la plante ferait revenir toute l'eau contenue dans ses feuilles dans sa tige, et elle ne redeviendrait à la normale que plusieurs heures après. Le deuxième élève, lui, devra faire en sorte que la plante se sente en sécurité et ne refoule pas son eau, car les nombreuses manipulations qu'elles ont subies les ont rendues très susceptibles. Il s'agit pour lui de masser la tige toujours de la base vers la pointe avec le plat de la main. Cette manipulation doit être bien dosée, il ne faut pas appuyer trop fort par exemple. Si vous le faites bien, la plante mettra encore plus d'eau dans ses feuilles et vous pourrez vous servir. Vous mettrez votre eau dans les bols devant vous et quand vous les aurez remplis, vous irez nourrir les plantes aquatiques dans le bassin à côté de vous. Des questions? ( Les élèves hochèrent négativement de la tête.) Bien, et maintenant, au boulot! »

Les élèves relevèrent leurs manches et se mirent au travail. Harry, qui faisait équipe avec Ron, n'eut pas trop de difficulté. En y allant tout doucement pour ne pas vider brutalement les feuilles, ils réussirent à récolter près de 3 litres d'eau, qu'ils versèrent dans un bassin où de longues plantes bleues semblables à des serpents ondulaient gracieusement. A la fin du cours, tous eurent droit à goûter un peu de ce liquide, ce qui eut pour effet de les remettre tous en pleine forme.

Puis ils rejoignirent la Grande Salle pour le déjeuner. Gramine les y attendait, ainsi que la plupart des professeurs qui semblaient soulagé que Harry aille mieux. Alors que ce dernier avait commencé à manger, les jumeaux Weasley vinrent le voir:

"Salut Harry! Tu sais ce qu'on a eu comme cours?" commença Georges.

_ Non. Potions?

_ Mais non, on a eu notre premier cours de Défense contre les Forces du Mal.

_  Ouahhh! Et c'était bien?

_ Gé-nial. Il a pas perdu la main notre cher professeur. On a commencé à étudier les dragons, il en avait rapporté un oeuf qui devrait éclore dans pas longtemps.

_ C'est vrai? explosa Harry en manquant de s'étouffer avec un morceau de poulet.

_ Georges, personne n'a le droit d'avoir des oeufs de dragons chez lui, et encore moins de les élever, fit Hermione sur un ton méfiant.

_ Le professeur Lupin a eu une autorisation spéciale. Mais il ne pourra garder le dragon sorti de l'œuf que 3 jours, après il devra le rendre à ses propriétaires.

_ C'est  quoi comme race? demanda Ron qui avait écouté la discussion.

_ Un Noir des Hébrides, intervint Fred. Pas très sympa comme dragon mais ils ont le mérite de ne pas être trop agressifs à la naissance.

_ Oh tu sais, Hagrid trouve tous les dragons sympas!

Des rires discrets fusèrent du groupe.

Le repas continua tranquillement. Gramine discutait avec le professeur Mac Gonagall, les Serpentards, comme d'habitude, tentaient de refaire le monde à leur façon, et Harry remarqua que Malefoy n'était pas encore venu l'insulter, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Apparemment, soit Gramine avait été efficace, soit il avait enfin appris à le laisser en paix (ce dont il doutait fort).

A la fin du déjeuner, un grand hibou brun lâcha une lettre devant le sorcier et vint s'installer sur son épaule. Harry s'empressa de l'attraper avant qu'elle ne tombe dans le broc d'eau puis l'ouvrit:

Harry,

J'espère que tu vas bien. Est-ce que ça te dirait de venir me voir avec tes amis dimanche prochain? J'ai plein de choses à vous dire... envoie-moi ta réponse au plus vite.

   Hagrid

Harry griffonna un "d'accord" puis il redonna la lettre au hibou qui s'envola aussitôt. Hermione demanda:

" Tu crois que Hagrid a réussi à retrouver les géants?

_ Je ne sais pas du tout, on en saura plus dimanche, c'est certain.

_Hmm. Au fait, t'as eu des nouvelles de Sniffle?

_ Non, pas depuis 2 semaines. Dans sa dernière lettre, il m'a dit qu'il devait partir quelques temps en mission.

_ J'espère qu'il fait attention à lui. murmura Hermione.

_ Moi aussi."

Puis les cours reprirent. Hermione profita des 2 heures de libre après le cours d'astronomie pour étudier à la bibliothèque. Ron remarqua:

_ Hermione, tu passes tellement de temps là-bas que tu devrais déménager tes affaires et y installer ta chambre.

_ Je te rappelle qu'on a nos BUSES à la fin de l'année.

_ Et moi je te rappelle que nos buses sont A LA FIN DE L'ANNEE, rétorqua Ron.

_ Vous allez arrêter de vous chamailler, vous deux? fit Harry.

Hermione se détourna d'eux et disparut au coin d'un couloir. Harry et Ron repartirent dans leur salle commune pour faire une partie d'échec version sorcier.

La soirée se passa comme d'habitude. La salle commune était toute silencieuse, les élèves étant plongés dans leurs devoirs ou leur lecture. Quand Harry en eut terminé avec les siens, il se rendit dans sa chambre pour se coucher. Gramine le rejoignit quelques minutes plus tard:

"Salut! Mac Gonagall m'a demandé de faire en sorte que tu n'aies plus mal à ta cicatrice le matin, afin que ta scolarité ne soit pas plus perturbée qu'elle ne l'est déjà, m'a-t-elle précisé.

_ C'est vrai? Elle a dit ça? dit-il en rigolant.

_ J'ai un peu exagéré ses propos, on va dire.

_ Bon, je me mets au lit et tu pourras venir.

_ D'accord."

A ce moment, les garçons rentrèrent:

"Tiens, Gramine, tu dors avec nous ce soir? demanda Dean.

_ Oui. Pas forcément toute la nuit mais je serai là quand vous vous réveillerez. Ca ne vous dérange pas au moins?

_ Non, pas du tout, on commence à être habitué maintenant.

Puis tout le monde se mit au lit. Harry fit une place à Gramine dans le sien, elle monta à côté de lui, tint sa main dans sa grosse patte et Harry sombra dans le sommeil en quelques secondes.

Vers minuit, Gramine quitta la chambre pour effectuer sa ronde nocturne. La nuit était étrangement tranquille et tiède. La tigresse parcourut tous les couloirs principaux puis se rendit dans le parc. Elle s'envola vers les hautes tribunes du terrain de Quidditch et y observa les alentours. L'air frais lui chatouillait agréablement les moustaches. Le bruit des oiseaux et des insectes semblait s'être amplifié. Les étoiles brillaient aux côtés de la lune décroissante. Une licorne traversa le parc; elle s'abreuva dans le lac, grignota quelques brins d'herbe, puis retourna dans la forêt interdite d'où elle était venue. Après s'être assuré qu'aucune présence ne traînait dans l'enceinte du château, Gramine revint vers celui-ci et se faufila par une fenêtre donnant sur un couloir sombre. De retour vers le dortoir des Gryffondors, Gramine entendit des voix. Deux personnes chuchotaient dans une salle de classe, ces voix se révélant être celles du professeur Mac Gonagall et de... Hagrid? La tigresse se rapprocha à pas feutrés de la pièce et écouta:

"... pensez vraiment qu'il y a un animal qui n'a pas sa place dans la forêt? demanda Mac Gonagall. Sa voix était inquiète.

_ Oui, ça ne fait pas de doute, professeur, dit la voix rauque. Je n'avais jamais vu une telle façon de dévorer un daim jusqu'à ce jour. Cela relevait plus d'une boucherie qu'autre chose. Et il y avait des traces...

_ Des traces de pattes?

_ Oui, elles ressemblaient à celles de Gramine mais en plus grandes. Vous pensez qu'elle en serait responsable?

_ Non, vous savez très bien qu'elle est presque végétarienne, Hagrid. Mais le mieux, c'est de lui demander quand vous la verrez, elle ne vous cachera pas ce genre de choses.

_ Très bien, je lui en parlerai."

Hagrid sortit de la salle et se trouva nez à nez avec une Gramine apeurée. Elle baissait la tête, les oreilles aplaties, et elle reculait en murmurant des "excusez-moi, je ne voulais pas écouter". Hagrid ne semblait pas très étonné de la voir là et lui dit:

"Gramine, nous parlions justement de toi. Mais tu as entendu ce que nous disions, n'est-ce pas?

_ Oui, répondit-elle d'une petite voix. Je n'ai pas fait exprès, je passais par là après avoir fait ma ronde, et j'ai entendu une discussion..."

Le professeur Mac Gonagall approcha:

" Tu n'as rien à te reprocher, Gramine. Tu fais ton travail, c'est tout."

La tigresse fut rassurée par ces paroles.

" D'après ce que j'ai compris vous vouliez me demander quelque chose?" reprit-elle innocemment.

_ Oui, j'ai trouvé dans la forêt un daim mort, expliqua Hagrid. Ceci n'est pas étonnant, mais c'est la façon dont il a été à moitié dévoré qui m'étonne. La tête, les pattes et le dos sont intactes, seul le ventre a été ouvert. Les entrailles ont été en partie dévorées, mais j'ai remarqué que la bête qui l'a tué a cherché son cœur en premier pour le manger puis s'est occupé du reste. D'habitude, je retrouve seulement des carcasses, des os. Mais là, c'est comme si les autres animaux refusaient de nettoyer les restes de nourritures. Je compte bien revenir sur les lieux pour voir ce qu'il advient de ce daim. C'est pourquoi nous nous demandions si tu... enfin, comme tu vas parfois dans la forêt...

_ Si je l'ai dévoré?

_ Oui, ou si tu en connaissais l'auteur.

_ Eh bien non. Je ne l'ai pas tué et je n'ai rien vu d'inhabituel, mais je ne vais pas très souvent dans la forêt aussi.

_ D'accord, dit Mac Gonagall. Tu peux partir Gramine. Hagrid, vous me tiendrez au courant?

_ Bien sûr professeur."

Puis chacun partit de son côté. Gramine rejoignit la chambre de ses amis. Elle regarda une dernière fois par la fenêtre et ne vit rien d'inquiétant. Après tout, c'était peut-être tout simplement l'œuvre d'un vieux loup paranoïaque... ou peut-être pas.

Le lendemain, Gramine était déjà réveillée quand les réveils sonnèrent. Elle sauta alors sur le lit de Harry et s'empressa de le ranimer. Harry sentit une décharge d'énergie parcourir tout son corps. Il prit quelques secondes pour retrouver ses esprits puis ouvrit les yeux. Il se redressa dans un monde flou, la tigresse lui mit en main ses lunettes, et la lumière fut. Des têtes ensommeillées sortaient des lits, tous avaient l'air d'avoir reçu un coup de marteau sur la tête, pour quelques instants seulement. Harry, lui, se sentait en pleine forme. Sa bonne humeur matinale rassura bien vite ses compagnons de chambre qui craignait à chaque moment que Harry ne s'évanouisse. Il fut le premier debout, le premier habillé et le premier prêt à descendre dans la Grande Salle tandis que les garçons peinaient encore à enfiler chaussettes, pantalons ou pulls. Quand tout le monde fut enfin habillé, ils descendirent dans la salle commune. Ils n'étaient pas les premiers à être descendus, loin de là. Harry s'écria:

"On fait la course jusqu'à la Grande Salle, Gramine?

_ Je ne pense pas que ce soit très équitable. répondit-elle.

_ C'est ce qu'on va voir!" Et Harry passa en courant le portrait de la Grosse Dame.

Gramine s'élança à sa suite à grandes foulées. Elle le rattrapa vite mais ne pouvait pas encore le dépasser en raison de l'étroitesse du couloir. Harry courait vite, il ne se ménageait pas du tout et se mit à ralentir quand ils arrivèrent en haut de l'escalier du Hall d'entrée. La tigresse passa alors devant lui, prit appui sur la rambarde et sauta dans le vide. Ses ailes apparurent instantanément pour ralentir sa chute. Mais Harry était bien trop désireux de gagner la petite course; et il sauta aussi, sans réfléchir aux conséquences possibles de son acte. Il arriva sur Gramine et agrippa ses mains à son cou trapu. Entraînée par le poids du sorcier la tigresse chuta de 2 mètres dans le vide mais se reprit vite et descendit à la verticale jusqu'au sol. Harry, qui n'avait pas perdu le fil, se détacha de son soutien et courut vers la Grande Salle. Arrivé à la table des Gryffondors, il s'arrêta enfin et s'appuya contre la table pour reprendre son souffle. Toutes les têtes présentes se tournèrent vers lui, étonnées par l'état dans lequel il se trouvait de si bon matin. Gramine le rejoignit, elle n'était presque pas essoufflée. Harry souffla:

"J'ai gagné!

_ Tu as triché, rétorqua la tigresse.

_ Toi aussi."

Après le petit-déjeuner, les Gryffondors de 5ème année se retrouvèrent dans le parc pour leur premier cours de Soins Aux Créatures Magiques avec Hagrid. Ils furent bientôt rejoints par les Serpentards avec qui ils partageaient encore ce cours. Hagrid les emmena vers un grand enclos grillagé où de petits animaux se collaient les uns contre les autres au milieu de l'herbe. Après avoir adressé un "Salut" à Harry, le demi-géant leur dit:

" Bien, puisque vous êtes tous là, on va commencer. Vous avez devant vous de très jeunes Jarveys à peine sevrés. Ce ne sont pas des animaux dangereux, bien qu'ils soient très vifs. A l'âge adulte, ils deviendront semblables à de grands furets. Ils se nourrissent habituellement de gnomes mais à défaut d'en avoir, je leur donnerai de petits rongeurs.

_ Ils seraient parfaits chez nous, murmura Ron à Harry, ça nous éviterait d'avoir à dégnomer le jardin constamment.

_ Durant toute l'année, reprit Hagrid, vous allez vous occuper de ces Jarveys. Vous allez chacun en prendre un et devrez à chaque cours consacrer une heure à l'éducation de votre animal.

_ Comme si on avait que ça à faire, s'exclama Malefoy de sa voix traînante.

_ Parfaitement M. Malefoy. Le buse que vous passerez à la fin de l'année sera en partie noté sur ce que vous aurez appris à votre Jarvey..."

Il s'adressa à nouveau à toute la classe: "Ce travail vous demandera beaucoup de patience. Vous le ferez seul mais je pourrai toujours vous aider en cas de besoin. Il faudra tout d'abord vous faire reconnaître de votre Jarvey, vous faire obéir et ensuite lui apprendre à parler et à effectuer des tours. Veillez toujours à faire attention à ce que vous direz devant votre Jarvey, car il a l'étonnante faculté de retenir bien plus les insultes que toute autre chose, et ce n'est pas très apprécié des professeurs qui vous notent."

Un par un, les élèves entrèrent dans l'enclos et prirent chacun un petit animal. Celui de Harry était un Jarvey entièrement marron avec juste le bout du museau, des pattes et de la queue blancs. Il semblait complètement endormi et ne fit aucun mouvement pour s'échapper des mains du sorcier. Celui de Ron était tout le contraire: il était blanc avec une unique tâche marron sur le poitrail. Il était tellement turbulent que Ron avait peur de l'étouffer entre ses mains en serrant trop fort.

Hagrid dit:

"Bien, maintenant que vous en avez tous un, tâchez d'être calmes et sympas avec eux, il faut qu'ils croient que vous êtes leur mère, en fait.

_ Bah on est pas arrivé, soupira Malefoy.

_ Et la première chose que vous devrez lui apprendre, ce sera son nom, mais cela peut prendre beaucoup de temps avant qu'il n'y réponde, continua Hagrid. Bien, je vous laisse vous familiariser avec eux."

Les élèves se séparèrent alors par petits groupes qui se répartirent près de l'enclos. Harry, Ron et Hermione restèrent ensemble. Ils s'assirent à quelques mètres de Parvati et Lavande, qui étaient déjà en train de dorloter leur Jarvey et de se demander lequel était le plus adorable. Hermione dit aux garçons:

" Vous avez vu comment elles sont avec leur Jarvey? Ce ne sont pas des peluches tout de même!

_ Laisse-les, soupira Ron. C'est peut-être une très bonne méthode de les chouchouter comme ça.

Puis ils passèrent le reste du cours à caresser leur Jarvey en silence, tout en jouant un peu avec lui.

La journée passa tranquillement. Les trois sorciers retrouvèrent Gramine aux intercours et pendant leur premier cours d'Enchantement, où ils firent une révision des principaux sortilèges qu'ils avaient appris durant leurs années d'études. Gramine put ainsi rattraper son retard très rapidement.

Puis tandis que Hermione allait à son cours d'étude des Runes de 16h, Harry alla consulter sa feuille de désignation du capitaine de Quidditch de Gryffondor et découvrit qu'il avait été désigné à l'unanimité. Etonné d'être ainsi choisi, il retourne la feuille et écrivit: "Le nouveau capitaine de l'équipe est Harry Potter." Puis il regarda la seconde feuille pour les sélections de gardiens: une dizaine de noms se suivaient en colonne, dont celui de Colin Crivey. Harry grimaça en voyant son nom, il n'avait vraiment pas besoin d'un gardien qui le photographie à chacune de ses actions.

Pour leur dernier cours de la journée de jeudi, les élèves de Gryffondor eurent l'immense plaisir d'avoir Divination au programme. Ils entrèrent dans la salle embrumée comme d'habitude. Bien que le vent fut frais au dehors, il régnait une chaleur étouffante dans la pièce. Les rideaux étaient tirés, les lampes luisaient d'une lueur plus faible que d'habitude, ce qui donnait une atmosphère très sombre à la salle. Les tables avaient été rangées près des murs, et maintenant de grands fauteuils au dossier incliné les remplaçaient. Ron chuchota:

"Tu as vu Harry? Trelawney a pensé à nous donner directement des fauteuils pour qu'on puisse dormir sans être obligé de s'affaler sur les tables.

_ Raah, les garçons, dit Lavande Brown en s'avançant dans la pièce, on vient pas pour faire la sieste, on vient pour étudier les rêves prémonitoires.

_ Ohhh, chouette", maugréa Harry. Il se rappelait ses propres rêves et ce n'était pas très plaisant.

_ Et c'est ton troisième oeil qui t'a dit ça? argumenta Ron.

_ Pff, fit Lavande en haussant les épaules.

Chacun s'installa sur un fauteuil. Le professeur arriva une minute plus tard par une petite porte aménagée dans le fond de la salle.

"Bien le bonjour, dit-elle en plongeant son regard dans les yeux de chaque élève. Excusez mon retard, je m'étais assoupie. Bien, je vois que tout le monde est là."Elle arrêta son regard dans celui de Harry et prit son air tragique. Harry se demanda ce qu'elle allait encore lui annoncer; sa propre mort sans aucun doute, c'était devenu une habitude maintenant. En tout, Harry pensa qu'il aurait déjà dû mourir au moins 5 fois.

"Mon pauvre chéri! s'écria-t-elle sur un ton alarmé. Je vois sur vous de mauvais présages... oh non c'est trop horrible! Je lis de la souffrance, quelqu'un va nous quitter au milieu décembre... et... ( les élèves tendirent l'oreille )… non, je ne vois plus rien."

Trelawney partit s'asseoir dans son fauteuil tandis que Parvati et Lavande avaient du mal à se remettre des révélations de leur professeur. Harry sentait encore une fois les regards tournés vers lui et il tâcha de se faire tout petit dans son fauteuil pour disparaître de la vision de tout le monde. Le professeur reprit:

"Bien, nous allons étudier trois thèmes cette année: le premier sera celui des rêves prémonitoires, que nous commencerons dès le prochain cours. Ensuite nous étudierons les cartes en général, une des divinations les plus ambiguës et enfin nous aborderons un tout nouveau sujet: l'étude de la divination dans les entrailles animales, que nous ferons certainement dans une autre salle."

Une grimace de dégoût apparu sur les visages des élèves, et Dean intervint:

"On est vraiment obligé d'étudier les entrailles?

_ Sachez que mon troisième oeil se trompe rarement. Mais il se peut que cette partie soit remplacée par une autre au dernier moment, effectivement."

Un soupir de soulagement fut relâché par les élèves, puis Trelawney entreprit de commencer la partie théorique du cours sur les rêves prémonitoires. Harry écouta vaguement, bercé par la chaleur enivrante. Puis ils durent s'allonger dans les fauteuils et s'exercer à se concentrer sur les ondes "toutes particulières!" qui flottaient dans la pièce. Au bout d'une demi-heure, la cloche retentit et Harry se rendit compte qu'il n'était pas le seul à s'être assoupi dans un sommeil léger.

Le lendemain après-midi, les Gryffondors se rendirent à leur premier cours de Défense contre les Forces du Mal. Les Serpentards les rejoignaient pour ce cours, et tout le monde s'assit dans leur salle en attendant le professeur Lupin. Celui-ci arriva quelques minutes plus tard, tenant sous son bras une sorte de petite balle enveloppée dans une cape.

"Bonjour les 5ème année."

"Bonjour professeur." dirent en chœur les Gryffondors. Les Serpentards ne dirent rien, car la plupart étaient bien plus intéressée par ce qu'avait apporté le professeur. Lupin n'avait pas changé depuis 2 ans: il avait toujours d'éternels cernes sous les yeux, son visage semblait fatigué, et il n'avait apparemment pas renouvelé sa garde-robe. Il adressa un signe de tête chaleureux aux Gryffondors puis un sourire à Gramine, qui s'était installée au fond de la classe.

"Bien, je voudrais que vous vous approchiez tous du bureau, j'ai quelque chose à vous montrer." commença Lupin.

Dans un raclement de chaises, tous se rassemblèrent autour du bureau déjà dans un bordel pas possible. Le professeur souleva alors la cape de la sphère qu'il avait ramenée. Il découvrit alors un magnifique oeuf sombre de la taille d'un petit chaudron.

"Ceci, est un oeuf de dragon; c'est un Noir des Hébrides, et on me l'a prêté quelques jours, jusqu'à ce qu'il éclose."

Des murmures stupéfaits et admiratifs s'échangèrent puis le professeur revêtit l'œuf de sa cape.

"Malheureusement, les dragons ne sont pas dans votre programme, même si j'ai bien l'intention de vous enseigner un sortilège de défense contre eux au cas où. Mais ce sera un peu plus tard dans l'année."

Tandis que les élèves reprenaient leur place, le professeur leur signala:

"Ne vous rasseyez pas, prenez votre baguette, nous allons faire un peu de travaux pratiques dans une autre salle."

Il emmena sa classe dans une autre salle de cours, légèrement poussiéreuse, mais dépourvue de tables ou de chaises. Il fit apparaître des coussins un peu partout, et en mit même sur les murs. Puis il expliqua:

"Pendant quelques cours, je vais vous entraîner à l'expelliarmus, le sortilège de désarmement le plus efficace.

_ Mais nous l'avons déjà étudié, s'enquit un Serpentard.

_ Je le sais bien, mais il est indispensable que vous sachiez le maîtriser impeccablement, c'est-à-dire pas seulement prendre la baguette de votre adversaire, mais aussi le mettre hors-combat. Je connais des personnes à qui l'expelliarmus a sauvé la vie ( Harry se sentit légèrement visé). Si vous voulez, nous pouvons vous faire une démonstration avec Gramine.

_ D'accord, répondit la tigresse.

Les deux adversaires se placèrent aux deux extrémités de la salle et se mirent en garde, chacun sur ses deux pieds.

"Je t'explique les règles, Gramine. Tu peux utiliser tout ce que tu veux, sauf ta protection magique et tes attaques magiques.

_ Pas de problèmes, c'est plus équitable comme ça, même si ça ne l'est pas encore... On commence quand vous voulez."

La tigresse eut à peine le temps de finir sa phrase qu'une lueur rouge pointa au bout de la baguette de Lupin et fusa vers elle. Elle réagit au quart de tour: elle lança tout de suite sa baguette en l'air puis ancra ses griffes dans le sol tout en s'aplatissant sur ses 4 pattes. Le sort passa juste au-dessus de sa tête et rata la baguette que Gramine laissa suspendre en l'air. Puis elle lança le même sortilège. De faible puissance, il atteignit sa cible de plein fouet et l'envoya s'écraser mollement sur les coussins derrière elle. Le professeur Lupin retomba à terre, le souffle court. Sa baguette était maintenant en possession de Gramine, le duel était terminé. Quelques élèves applaudirent la performance tandis que la tigresse remettait la baguette à son propriétaire.

"Excellente démonstration, Gramine. J'ai bien fait de mettre des coussins sur le mur. A vous de jouer, maintenant!"dit-il en s'adressant aux élèves. "Répartissez-vous par groupes de deux et entraînez-vous à ce sortilège uniquement. Je donnerai 10 points à tous ceux qui réussiront à mettre leur adversaire sur le mur."

A la fin de la séance, seuls Harry et Hermione parvinrent à un résultat similaire, et tous ressortirent du cours avec des courbatures à force de tomber sur les coussins.

En sortant, Malefoy dit à ses acolytes:

"Décidément, cette école est tombée bien bas. En 5ème année, on nous apprend encore les sortilèges de désarmement, c'est lamentable!" Harry et ses camarades passèrent à côté de lui. "Et en plus c'est encore Potter qui a réussi."

_ Tu serais jaloux? fit Harry en se retournant.

_ Jaloux, moi! Plutôt mourir. Non merci, je n'ai pas envie m'évanouir toutes les 5 minutes, moi!"

Harry agrippa le col de Malefoy.

"Redis ça encore une fois et je t'envoie à l'infirmerie.

_ Ohooo, les garçons, arrêtez ça tout de suite, s'écria le professeur Lupin en accourant vers eux.

_ C'est...lui qui a commencé, grimaça Malefoy en se massant la gorge.

_ Je ne veux pas le savoir, répliqua Lupin, partez en cours. La prochaine fois, vous perdrez des points, je vous préviens."

Les deux classes se séparèrent, pour mieux se retrouver près des cachots, pour le cours de Potions. Heureusement, Gramine empêcha toutes confrontations de se produire, lesquelles risquaient de faire perdre beaucoup de points à Gryffondor.

L'après-midi suivante eurent  lieu les sélections de Quidditch. Une vingtaine de Gryffondors seulement s'étaient rassemblés sur le terrain, attendant leur tour d'être évaluer. Quelques supporters s'étaient éparpillés dans les gradins, sous l'œil attentif de Gramine qui avait maintenant la charge de surveiller tous les entraînements des équipes. L'évaluation, contrairement à ce qu'on peut penser, fut assez difficile à noter. Beaucoup était très bons et arrivaient à arrêter toutes les balles lancées par leurs poursuiveuses, si bien qu'au bout d'une heure, il restait encore une dizaine d'élèves sur le stade, et Harry n'arrivait pas à choisir le meilleur d'entre eux. Enfin, ce fut Parvati Patil qui gagna la place. Malgré que son Nimbus 1700 ne fut pas de haute catégorie, elle le maniait avec beaucoup d'aisance. Quand elle apprit la nouvelle, elle sauta au cou de Harry mais s'écarta bien vite de lui, le feu aux joues.

"Je me suis entraînée tout l'été, s'écria-t-elle. Merci, Harry.

_ De rien, répondit-il simplement.

_ Tu vas voir, je ne te décevrai pas.

_ J'espère bien, fit Harry en reprenant un peu de consistance. Les entraînements auront lieu tous les mardis soir, chaque équipe a un jour d'entraînement précis dorénavant, ça évite les conflits.

_ Ca y est, c'est fini? demanda Gramine en atterrissant auprès d'eux.

_ Oui, j'ai été choisie, fit fièrement Parvati.

_ Félicitations ! Bon, il faut rentrer maintenant, le soleil va bientôt se coucher. »

Le dimanche, Hagrid était en train de s'occuper de ses futurs citrouilles quand Harry, Ron, Hermione et Gramine vinrent le voir.

_ Bonjour les enfants, vous allez bien?

_ Oui, très bien, dirent-ils en chœur.

_ Ce sont des citrouilles? demanda Ron.

_ Oui, elles sont encore très jeunes, mais je leur ai mis de la bonne terre que j'ai rapportée d'assez loin. Mais allons dans ma cabane pour parler de tout ça, il ne fait pas très chaud.

Tous rentrèrent chez le demi-géant. Il faisait bien chaud à l'intérieur. Un immense feu ronflait dans la cheminée, chauffant un grand chaudron bouillonnant d'un liquide d'une belle couleur orangée.

_ J'ai préparé un peu de soupe, vous en voulez?

_ Non merci, Hagrid, on vient juste de manger, dit Harry. Alors, les vacances, c'était comment?

_ Je ne sais pas si c'était vraiment des vacances. Je suis allé jusqu'en Russie pour dénicher les Géants. Nous étions les premiers à venir leur demander de l'aide depuis bien longtemps.

_ Nous? questionna Hermione.

_ Oui, moi et Madame Maxime. Nous y sommes allés ensemble, et malgré notre « petite » taille, nous n'avons pas été repoussés. Les Géants ont construit de vraies villes dans les montagnes et les forêts. Ils nous ont écoutés, puis nous ont assurés qu'ils ne se rallieraient à personne, ni à nous, ni à Voldemort. C'est mieux ainsi.

_ Mais nous perdons un soutien! s'exclama Hermione.

_ Peut-être, mais Vous-savez-qui aussi. Ils ont dit que leur vie était bien paisible là-bas, si reculés des autres hommes. Ils ont bien changé, vous savez.