Surtout, si ma fic vous plaît, ou même si elle vous plaît pas, n'hésitez pas à m'envoyer vos appréciations à cette adresse: epayss@hotmail.com ( c'est plus caramail maintenant ).                                          

                                         PRESENCE

Les deux premiers mois passèrent sans évènements particuliers. Les entraînements de Quidditch se succédaient par n'importe quel temps, en particulier pour les Serdaigles et les Poufsouffles qui avaient leur premier match en début novembre.

En Divination, les séances de sommeil étaient appréciées par tous, au grand désarroi du professeur Trelawney qui ne cessait de leur dire "Ouvrez votre esprit", ou "Laissez votre troisième Oeil vous guider" devant le manque de résultat de ses élèves.

En Potions, le projet du trimestre s'était orienté sur le Polynectar. Evidemment, Harry, Ron et Hermione obtenaient d'excellents résultats sur ce sujet, que ce soit dans l'écrit ou la pratique, ce qui ne manquait pas d'attirer le regard soupçonneux de Rogue à leur égard.

En Défense contre les Forces du Mal, ils avaient arrêté leurs séances de désarmement car tous avaient déjà réussi au moins une fois à projeter leur adversaire contre le mur, et ils travaillaient maintenant sur les points faibles de toutes les créatures susceptibles de les attaquer, et en particulier sur les dragons. Au milieu du mois de septembre, l'œuf avait éclos. Le bébé dragon qui en était sorti ressemblait peu au Norvégien à Crête que Hagrid avait adopté en première année. Il était noir, et ses ailes de chauve-souris s'agitaient maladroitement. Tout le long de son échine se dressait de minuscules pointes. Sa queue en flèche raclait la poussière du bureau et ses yeux violets se dardaient constamment en direction de ses observateurs. Quiconque approchait un peu trop sa main comprenait vite sa douleur.

En cours de Soins aux Créatures Magiques, tous les élèves avaient bien progressé dans l'apprentissage de leur Jarvey. Chacun leur avait donné un nom et le Jarvey reconnaissait à présent celui qui l'élevait. Certains animaux essayaient déjà de prononcer leur nom mais s'emmêlaient bien vite avec les consonnes. Harry avait nommé le sien Mantaleye, celui de Ron se nommait Cisebure et celui d'Hermione Melagrif.

En Histoire de la Magie, ils étudiaient la troisième très ennuyeuse Révolte des Gobelins du XVIIIe siècle, toujours avec l'imperturbable professeur Binns.

Trois jours avant Halloween, Harry revint d'un entraînement de Quidditch particulièrement harassant. Il avait plu toute la journée, et le terrain s'était complètement détrempé. Un vent violent empêchait les balais de prendre une trajectoire fixe, même l'Eclair de Feu de Harry chassait sur le côté quand une bourrasque le prenait de court. L'équipe retourna dans la tour de Gryffondor couverte de boue, tout en prenant garde de ne pas se faire attraper par Rusard s'il voyait les tâches qu'ils avaient faites. Après s'être changé, ils allèrent dîner. Le plafond de la Grande Salle était complètement noir, et de lourds nuages le recouvraient. Le tonnerre éclata en plein repas, d'immenses éclairs zébrèrent le ciel, suivis de grondements sourds. Gramine avait été nerveuse toute l'après-midi, et les élèves en comprirent vite la raison en voyant l'orage qui se déchaînait au-dessus d'eux. Mais il n'y avait pas que ça. La tigresse jetait de temps en temps des regards vers la porte de la Salle, comme si elle s'attendait à voir surgir un monstre. Elle semblait sentir quelque chose. Son attitude gênait Harry, mais il se garda de lui demander quoi que ce soit. Au bout d'un moment, Gramine se calma et fut prise d'une soudaine fringale. Son inquiétude passée, la tension se relâcha quelque peu à la table.

Le soir, Harry partit se coucher assez tôt. Comme d'habitude, Gramine le rejoignit. Il  demanda:

"Gramine, qu'est-ce que tu avais ce soir, on t'a rarement vu dans un état pareil.

_ L'orage, sans aucun doute.

_ Non, il y avait autre chose, dis-le-moi.

_ Je vais rester avec toi cette nuit", dit-elle simplement. Son ton inquiet ne rassura pas le moins du monde Harry, mais devant le manque de réponses à ses questions, il jugea la discussion close.

Il était déjà 11h00 du soir quand Ron ferma ses livres et rangea ses parchemins. Il venait tout juste de terminer son devoir d'histoire de la Magie à rendre pour le lendemain, chose que tous avait déjà fait. A cette heure du soir, tout le monde était couché, même Hermione était remontée dans son dortoir pas plus d'un quart d'heure avant. Ron s'étira et se laissa tomber dans un grand fauteuil près du feu, afin de se réchauffer un peu. Il écouta quelques minutes l'orage qui sévissait encore au-dehors, puis avant que le sommeil ne le prenne, il se leva et retourna dans sa chambre. La pièce était très sombre, mais Ron pouvait aisément retrouver son lit sans trop se cogner aux autres lits. En passant, il aperçut Gramine, allongée contre Harry, une patte sur son coeur. Il leur jeta un regard amusé tandis qu'il se rappelait une phrase que lui avait dite la tigresse: "Ce lien physique pendant le sommeil nous permet de partager nos rêves, et aussi de mettre notre énergie en commun, mais ça je ne le fais jamais car ce serait trop dangereux si le lien venait à se briser brusquement." Après avoir toutefois glissé sur une chaussette qui traînait par terre, Ron parvint à rejoindre son lit et se faufila rapidement sous les chaudes couvertures une fois en pyjama.

Deux grands yeux sombres scrutant l'horizon. Une gueule béante armée de crocs. Un corps trapu, recouverts de poils drus, sales, couleur de terre, et dégoulinants d'eau de pluie. Un éclair vient illuminer le monstre et laisse entrevoir le décor autour de lui: juché sur une haute muraille, il domine une vaste forêt, une falaise surplombant un grand lac, un lac... reflétant quelques petits points de lumières situés en haut de la falaise, et tout en haut, des tours... des tours?!

Harry se réveilla en sursaut. Il était en sueur, malgré le froid de la nuit qui régnait dans la pièce. Il repensa à cette simple vision qui avait réussi à pénétrer ses rêves, contrant la magie de Gramine pour le plonger dans le sommeil. Il tenta de se relever, mais la patte de la tigresse contre sa poitrine lui enlevait toute volonté de couper le contact. Il se demanda si elle avait perçu le rêve, sans doute que oui. Il se renfonça dans son oreiller et tâcha de remettre ses questions au lendemain. Il ferma les yeux et se laissa bercer par les aléas de l'orage, cherchant le sommeil sans le trouver. Au bout d'un moment, il sentit la patte de Gramine glisser lentement le long de sa peau, puis sur le matelas. Puis le lit fut alléger d'un grand poids et Harry pensa qu'elle s'était réveillée par ses mouvements. Mais il n'ouvrit pas les yeux. Soudain, alors qu'il y avait toujours un silence total dans la pièce, quelque chose fut projeté violemment contre le mur à droite du lit de Harry.

Ron venait à peine de trouver le sommeil lorsqu'il entendit le cri. Il sortit la tête de son lit et alluma la lumière. Accroupi à côté de Gramine, Harry criait le nom de la tigresse devant son corps sans vie. Il prit sa tête entre ses mains et la serra contre lui. Un mince filet de sang coulait derrière sa tête, teintant ses poils blancs et noirs d'un liquide rouge vif.

"Gramine! Réveille-toi!" supplia le sorcier. Mais la tigresse restait inconsciente. Ron vit la tête de Harry se tourner vers lui et lui ordonner d'aller chercher de l'aide. Devant son air désespéré, il ne chercha pas à discuter son ordre et après avoir enfilé une robe de chambre, il sortit en courant du dortoir. En descendant l'escalier, il rencontra plusieurs élèves toutes années confondues, se demandant qu'est-ce qui avait produit un tel vacarme. Ron dut jouer des coudes pour se frayer un passage dans la masse d'élèves qui s'assemblaient dans l'étroit escalier. Il traversa la Salle Commune et sortit dans le couloir. Et là, il s'arrêta. Où aller? Il se demandait s'il était utile de réveiller seulement Mme Pomfresh, car il était bien probable qu'elle ne saurait pas faire grand-chose contre un tel état. Mais comme il ne savait pas où était ni le bureau du professeur Dumbledore ni la chambre du professeur Mac Gonagall, il n'eut guère d'autre choix que de se rendre à l'infirmerie.

Il reprit alors sa route, dans le noir, le froid, descendant maints escaliers, passant devant de multiples salles vides, et arriva enfin devant l'infirmerie, qui à son soulagement était vivement éclairée – il n'aurait à réveiller personne comme ça –. Il entra dans la salle sans prendre la peine de frapper et se trouva devant les trois sorciers qu'il avait le plus envie de voir en cet instant: Mme Pomfresh, Dumbledore et Mac Gonagall.

"Qu'est-ce que vous avez M.Weasley? demanda le professeur de Métamorphose.

_ Gramine... a été... attaquée, fit-il en tentant de reprendre son souffle. Elle est... inconsciente.

_ Où est-elle? fit calmement Dumbledore.

_ Dans notre chambre... elle dormait avec Harry.

_ Je vais prendre ma trousse de premier soin! dit l'infirmière en disparaissant derrière une petite porte. Elle réapparut quelques secondes plus tard avec une minuscule boîte, sans doute réduite par magie.

_ Allons-y", reprit le directeur.

Et ils allèrent d'un pas rapide à la tour de Gryffondor, tout à fait réveillée maintenant. Les professeurs créèrent un passage au milieu des Gryffondors, qui semblaient tous s'être réunis dans l'escalier et la Salle commune, tandis que les préfets s'efforçaient de remettre un peu d'ordre. Ils pénétrèrent dans la chambre et se précipitèrent vers Harry et Gramine. Ils n'avaient pas bougé depuis que Ron était parti, à la différence que Harry s'était tu et avait baissé la tête, tenant toujours celle de son amie dans ses mains. Quand il entendit la porte s'ouvrir pour laisser entrer les professeurs, il ne tourna même pas la tête. Ses camarades de classe regardaient la scène, anxieux et ne sachant que faire. Une main se posa sur l'épaule de Harry et l'incita à reculer. Le jeune sorcier leva la tête et ses yeux embués de larmes jetèrent un regard suppliant au professeur Dumbledore. Puis il se leva et alla s'asseoir sur son lit où il fut rejoint par Ron. Et il attendit. Il attendit que les professeurs aient fini d'ausculter la tigresse. L'attente qui n'avait duré peut-être que 5 minutes avait semblé à Harry une éternité. Enfin le professeur Dumbledore s'écarta de Gramine et se tourna vers Harry:

"Bien, on a terminé."

Harry leva la tête et une lueur d'espoir s'alluma dans ses yeux quand il croisa le regard confiant du directeur.

"Ne t'inquiète pas, elle est hors de danger. Elle est encore inconsciente, mais nous ne savons pas du tout quand elle va se réveiller, cela dépend d'elle maintenant."

Harry laissa échapper un immense soupir de soulagement.

"Mais je voudrais maintenant savoir s'il s'est passé quelque chose... d'inhabituel pour qu'elle soit dans un état pareil; parce que ce n'est quand même pas elle qui s'est cognée contre le mur, n'est-ce pas?

_ Non, en effet. On dormait juste l'un à côté de l'autre quand je me suis réveillé à cause d'un cauchemar...

_ Un cauchemar?

_ Oui, mais je n'ai pas vu grand chose. Il faisait nuit, et il y avait un grand animal, et je crois qu'il était perché sur le mur d'enceinte de Poudlard, mais ça pourrait être tout à fait autre chose... donc je me suis réveillé, et j'ai pensé que Gramine avait vu le rêve aussi mais je ne l'ai pas réveillée.

_ Pourquoi est-ce qu'elle pouvait voir ton rêve?

_ Parce qu'on était l'un à côté de l'autre, expliqua Harry sans trop entrer dans les détails.

_ Et ensuite? reprit Dumbledore.

_ J'ai essayé de me rendormir et au bout d'un moment, j'ai senti Gramine quitter le lit. Mais il n'y avait aucun bruit de mouvement ou de pas. Et je l'ai entendu  être projeté contre le mur, et là je me suis levé. En fait, c'était comme si elle avait lévité et avait foncé dans le mur...

_ Bien. Malheureusement, je ne peux rien faire pour protéger plus le château tant qu'il n'y a pas plus de preuve d'une quelconque créature dans l'enceinte. Je ne puis que vous conseiller de faire bien attention à vous, les garçons."

Tous acquiescèrent de la tête.

_ Nous allons maintenant emmener Gramine à l'infirmerie. Elle y restera jusqu'à son réveil. Vous pourrez venir la voir quand vous voudrez, le mieux pour qu'elle se réveille est de lui parler. »

Mme Pomfresh fit apparaître une civière et elle y déposa la tigresse. Puis les adultes sortirent de la chambre – avec la civière en lévitation –, et leur conseillèrent de dormir.

Une grande agitation régnait dans la Salle commune, malgré les préfets ordonnant aux élèves de retourner se coucher. Hermione courait à droite et à gauche, apparemment déçue de ne pas être très respectée. Lorsqu'enfin les professeurs réapparurent, le silence se fit tout de suite dans la pièce. Tous les élèves cherchèrent alors à voir ce que contenait la civière, se mettant sur la pointe des pieds ou grimpant sur les tables. Après que Mme Pomfresh et le directeur soient partis, le professeur Mac Gonagall s'adressa à toute l'assemblée:

"Vous allez maintenant retourner dans vos dortoirs respectifs...

_ Que s'est-il passé? coupa Hermione sur un ton suppliant.

_ ...Gramine a été... violemment projetée contre le mur, et elle est encore inconsciente, expliqua Mac Gonagall. Mais elle va s'en sortir, ne vous inquiétez pas. »

Et elle sortit. Les élèves remontèrent progressivement dans leur dortoir, se demandant ce qui avait bien pu se passer. Hermione attendit que la salle soit entièrement vidée puis elle s'approcha d'une fenêtre et regarda au-dehors. L'orage avait cessé, bien que la pluie tombait encore à verse. Rien ne bougeait.

Harry se réveilla bien avant que le soleil ne soit levé. Il avait eu du mal à dormir avec tous les évènements de la nuit, et cela devait bien faire la sixième fois qu'il se réveillait. Il était 7h00 du matin, et à cette heure-ci, le château devait commencer à reprendre un peu d'activité. Sans faire de bruit, il se leva et se prépara à descendre. Il avait l'intention d'aller voir Gramine avant d'aller prendre son petit-déjeuner. Harry prit sa cape d'hiver et descendit les marches 4 à 4. En passant dans la salle commune, il remarqua qu'il n'était pas le seul à être descendu de bonne heure. Les quelques élèves qui étaient là lui jetèrent un bref regard où se mélangeaient tristesse et compassion, mais Harry détourna la tête et se précipita vers le tableau de la Grosse Dame. Les couloirs étaient totalement vides à cette heure, ce qui ne déplaisait pas au sorcier. Arrivé devant l'infirmerie, il frappa à la porte. Mme Pomfresh lui ouvrit tout de suite et sans rien lui demander- c'était  bien la première fois – elle le laissa entrer. Gramine avait été installée au fond de la salle, pour ne pas être dérangée par les allées et venues des élèves. Il s'approcha d'elle et posa sa main sur son cou. Son pouls était très lent et sa respiration lente et régulière. Il resta à côté d'elle plus d'un quart d'heure, lui murmurant de douces paroles, lui demandant sans attendre de réponse si elle avait vu le même rêve que lui. Il était certain qu'elle savait quelque chose. Mais quoi?

Il la caressa longuement, sur le cou, le museau, les pattes. Quand il passa ses doigts sous ses pattes, il crut un instant sentir ses griffes se rétracter légèrement. Il les frôla du bout des doigts, mais plus rien ne se passa. Puis il la quitta. Il alla directement dans la Grande Salle, et remarqua qu'il était le premier. En attendant de voir quelqu'un arriver, il parcourut la salle lentement, touchant des doigts le bord de la table des Gryffondors. Soudain, une voix grave s'adressa à lui:

" Mr Potter, vous êtes très matinal aujourd'hui!"

Harry se retourna et fit face à son professeur de potions.

"Bonjour professeur." dit-il d'un ton mal assuré.

"Vous ne devriez pas vous promener seul de si bon matin. L'école n'est plus très sûre, d'après ce que j'ai entendu ce matin." conseilla Rogue.

"Oui, je ferai attention," et Harry retourna à sa précédente occupation, sous l'oeil intrigué de Rogue.

Après avoir fait le tour de la table – ne le croyez pas paranoïaque –, il se dirigea vers une fenêtre et resta devant, contemplant longuement les montagnes nimbées de soleil. Le ciel était maintenant clair et sans vent, et l'herbe trempée semblait maintenant illuminée par les rayons qui la traversait. Tandis que professeurs et élèves entraient dans la Grande Salle, Harry remarqua que pas un Gryffondor n'était encore entré. Il sortit alors, et s'engouffra dans les souterrains. Au passage, il rencontra quelques Serpentards, mais personne de bien inquiétant. Il se dirigea vers les cuisines, chatouilla la poire du tableau et entra. Les elfes de maisons l'accueillirent avec joie, ce qui eut pour effet de mettre un peu de bonheur dans son coeur.

"Bonjour Monsieur Harry Potter", fit une voix nasillarde et très aiguë. "Dobby est content de vous revoir en forme, monsieur."

"Moi aussi, je suis content de te revoir." répondit Harry. "Reste-t-il quelque chose à manger? je ne me sens pas d'humeur à rester avec les autres."

Aussitôt, ce fut la ruée vers les garde-manger. Et Harry fut submergé d'elfes lui proposant croissant, pain aux raisins, fruits, et bien d'autres victuailles. Seul Dobby restait en admiration devant son "héros".

"Monsieur Harry Potter a des problèmes?"

"On peut dire ça."soupira Harry. "Tu n'as plus ton cache-théière?"

"Non, je l'ai remplacée par ce bonnet".

En effet, un bonnet de père Noël ornait maintenant sa tête, le pompom traînant par terre. Dobby avait dû percer deux trous pour y mettre ses longues oreilles. Après un bon petit déjeuner, Harry sortit et se rendit dans le parc. Il savait très bien qu'il n'avait pas le droit de se promener seul à cet endroit, mais il avait vraiment besoin d'un peu de solitude et d'air frais avant d'aller au cours de Soins aux Créatures Magiques. Il alla près du lac et s'assit à côté de l'eau, bercé par son doux murmure et par le soleil qui dépassait tout juste au-dessus de la forêt interdite.

"Harry?"

Le concerné se retourna brusquement. Hagrid le regardait, l'air anxieux de le retrouver ici.

"Harry, on t'a cherché partout. Les professeurs sont inquiets pour toi, tu ne devrais pas être ici."

"Je sais", répondit-il d'une voix morne.

"Aller viens dans ma cabane, tu as déjeuné?"

"Oui."

Et ils rentrèrent tous deux dans la bâtisse du demi-géant, où Harry fut vivement accueilli par Crockdur. Ils y restèrent jusqu'à ce que les élèves commencent à traverser le parc pour leur cours. Dès qu'ils le virent, Ron et Hermione se précipitèrent vers lui:

"Mais où t'étais?"demanda Hermione.

"Dans les cuisines." répondit Harry. "Je suis levé il y a un bout de temps."

"Mais pourquoi t'es pas resté dans la Grande Salle?"reprit-elle.

"J'avais envie d'être un peu seul."

La journée passa sans que personne ne vienne l'ennuyer. Les professeurs ne l'interrogèrent pas, le laissant un peu tranquille. Après les cours, Harry se précipita à l'infirmerie avec Ron où ils tinrent compagnie à Gramine, lui racontant les cours de la journée, et les dernières blagues des jumeaux Weasleys.

Le matin suivant, alors que Harry prenait son petit déjeuner dans la Grande Salle, avant d'aller voir la tigresse, Ron et Hermione accoururent vers lui, un grand sourire au visage, mêlé toutefois de surprise:

"Harry, Gramine s'est réveillée!! En tout cas elle n'est plus dans son lit!"s'exclama Ron.

"Et vous ne l'avez pas vu?" questionna Harry, tout excité.

"Non, mais elle ne doit pas être bien loin, je suis sûr qu'elle attend pour nous faire une surprise."proposa Ron. "C'est une bonne nouvelle, non?"

"Bien sûr que oui!", fit Harry en donnant une grande tape dans le dos de son ami. Il avait maintenant retrouvé le sourire qu'il avait perdu ces derniers jours.

Gramine se réveilla brutalement. Il faisait totalement nuit dans la pièce d'une blancheur et d'une propreté sans pareille. En attendant que ses souvenirs se remettent en place, elle resta dans le lit, sans bouger, et écouta : il n'y avait aucun bruit, toutes les fenêtres étaient fermées, ne laissant passer aucun son de l'extérieur. Aucun signe d'une quelconque activité ne vint troubler le silence pesant qui planait dans l'infirmerie. La tigresse fouilla dans ses souvenirs les plus récents pour tenter de se rappeler ce qui l'avait amené jusqu'ici. Mais tout s'arrêtait le soir de l'orage où elle avait ressenti cette étrange présence, mais elle ne se souvenait pas du tout de ce qu'il s'était passé après le dîner. Gramine se leva silencieusement et traversa la salle en quête d'un indice. Suspendu à un mur, elle trouva un calendrier; il affichait "30 octobre", la veille d'Halloween.

"Parfait", se dit-elle," je reviendrai lors de la soirée, en attendant, j'ai suffisamment de temps pour me remettre en forme, la montagne me fera le plus grand bien, il y a de grandes prairies, toute pleine d'énergie à me donner."

Puis Gramine sortit, faisant attention de pas faire grincer les portes. A l'air libre, elle puisa dans ses dernières forces et revêtit son armure de métal afin de capter l'énergie des étoiles. Et elle partit calmement vers les montagnes.

Durant tout l'après-midi qui précédait Halloween, les élèves avaient bien trop hâte d'être au dîner pour suivre les cours, ce qui laissa le champ libre à Rogue pour enlever des points à Gryffondor. D'heure en heure, Harry sentit monter l'espoir qu'il avait de retrouver Gramine, dont personne n'avait entendu parler depuis qu'elle était partie. Pendant le cours de Potions que les Gryffondors partageaient avec les Serpentards, le professeur Rogue leur donna à réaliser une potion de soins relativement puissante. L'ennui, c'était qu'il fallait se mettre à 2 sur la potion car il fallait faire beaucoup de préparation à la fois et très rapidement. Et bien sûr, Rogue crût bon de mettre Harry en compagnie de Drago Malefoy. L'effet escompté fut tout de suite très concluant. Tandis que Harry était en train de piller ses poils de Veaudelune, Malefoy lui lança:

"Alors, Potter, j'ai appris que tu étais le capitaine de ton équipe de minable?"

"Oui", fit Harry sans répondre à la provocation.

"C'est parfait, comme ça vous n'aurez plus aucune chance de gagner! Mon équipe va enfin avoir la gloire et l'honneur qu'elle méritait depuis longtemps!"

"Tu es le capitaine de ton équipe?" demanda Harry avec une pointe de dégoût dans la voix.

"Hé oui, Potter!"affirma-t-il en affichant un air supérieur.

"Je me demande combien ton père a dû payer pour que tu deviennes capitaine. Tu vas finir par te ruiner à la longue!"

"Un peu de silence dans mon cours", coupa Rogue. "J'enlève 5 points à Gryffondor pour bavardages intempestifs."

Harry se renfrogna mais ne releva pas l'objection. Malefoy continua, fier d'avoir obtenu ce qu'il voulait:

"Pfff, je ne suis pas un Weasley, moi. Et puis j'ai été choisi uniquement parce que j'étais le meilleur."

"C'est sûr que niveau intelligence ils ont pas eu à chercher longtemps,"murmura Harry," tu dois être le moins pire de tous, et c'est dire!"

"Tais-toi ou je te fais avaler la potion de Neville. Remarque tu pourras pas être pire qu'avant!"

Harry serra les poings. Il ne devait pas céder aux provocations.

"Bah qu'est-ce qu'il a le meurtrier, il a perdu sa langue?"

"Ah, je sais", reprit Malefoy, un sourire sadique se dessinant sur sa figure, "ton ami sang-de-bourbe ne t'a pas soufflé la réponse... et vu que l'extraterrestre n'est plus là..."

S'en était trop. Harry se jeta sur Malefoy, qui tomba et renversa la table.

"Tu vas regretter ce que tu as dit", prévint Harry. Mais le chaudron se renversa et la potion incomplète se déversa sur les poignets des deux sorciers, qui se tenaient fermement l'un à l'autre. Ils poussèrent tous deux un cri de douleur alors que le liquide brûlant mordait leur chair. Aussitôt ils furent séparer l'un de l'autre par Gryffondors et Serpentards puis le professeur Rogue intervint. Il fit disparaître la potion couleur nacre s'étalant par terre puis il attrapa les poignets endommagés de ses élèves, qui luttaient pour ne pas faire couler des larmes de douleur sur leurs visages.

"Ca vous apprendra, messieurs, à vous bagarrer en faisant une potion EN COMMUN. Votre comportement à tous les deux est inadmissible. Je retire 20 points à Serpentard et 60 à Gryffondor."

"Pourquoi perdons nous plus de points que les autres?" questionna Hermione devant tant d'injustice.

"Je ne crois pas me tromper en disant que c'est Potter qui a bousculé son camarade, Granger."

"C'est lui qui a commencé", grinça Harry.

"Je ne vous ai rien demandé, Potter", rugit Rogue en resserrant son étreinte. "Je pense que dorénavant vous ne renverserez plus de potions de Soin incomplète sur vous, vous avez remarquez combien c'est douloureux, n'est-ce pas?"

Harry hocha rapidement la tête, serrant les dents et respirant difficilement.

"Allez maintenant à l'infirmerie, tous les deux." termina Rogue. "Et que je ne vous y reprenne plus, ça pourrait vous coûter plus cher qu'une simple brûlure." Il relâcha les poignets endoloris afin que les deux sorciers puissent admirer l'étendue des dégâts. La peau semblait avoir été arrachée, laissant voir la chair et même l'os du poignet aux endroits les moins épais. Peu de sang s'écoulait, mais cette vision suffit à faire s'écarter les élèves et à donner le vertige à Lavande Brown. Harry et Malefoy sortirent de la salle. L'air frais du souterrain leur lacérait les poignets, mais chacun ayant sa fierté, ils cachèrent leurs larmes à la vue de l'autre et remontèrent silencieusement à la surface, dans le Hall d'entrée. Ils pressèrent le pas en allant à l'infirmerie et eurent droit à d'interminables réprimandes de la part de Mme Pomfresh sur l'inconscience des élèves et la dangerosité des potions utilisées. Puis elle trempa brutalement leurs poignets dans une potion de Soin – terminée cette fois – puis elle entoura le tout d'une bande.

"Bon, alors le tarif sera le même pour tous les deux: mouillez le moins possible vos poignets, revenez tous les soirs ici pour que je remette de la potion dessus, et pas de Quidditch pendant une semaine, compris?"

"Pas de Quidditch?" s'étrangla Harry.

"Non, et évitez d'écrire avec votre main, je parle surtout pour vous Mr Malefoy, vu que c'est votre main droite qui est touchée."

Malefoy grommela des injures presque inaudibles puis quitta la salle, suivi de Harry.

"Je te préviens, Potter, dès que je peux me resservir de mes deux mains, je t'étrangle."

Mais Harry ne répondit pas, trop préoccupé par le Quidditch, et il partit vers la salle commune. Quelques élèves y avaient trouvé refuge, la plupart jouant aux cartes. Ils levèrent à peine la tête quand il entra, avec sa manche relevé dévoilant un poignet recouvert d'un bandage et son bleu sur la joue qu'il s'était fait en se cognant contre la table. Le sorcier monta dans sa chambre et n'eut pas à attendre longtemps le retour de ses amis, qui furent rassuré de ne pas l'avoir retrouvé à l'infirmerie.

Le soir, tous les élèves se rendirent dans la Grande Salle. Elle avait été décorée pour Halloween, toujours au ravissement des professeurs et des élèves. Les énormes citrouilles de Hagrid avaient été évidées et une dizaine de bougies flottaient à l'intérieur. Suspendus en l'air, les citrouilles dérivaient lentement, au gré des mouvements d'air. Le professeur Dumbledore avait même revêtu pour l'occasion une robe bleu marine sur laquelle de petites araignées blanchâtres montaient et descendaient le long d'un fil d'argent. Il y avait aussi des nuées de chauve-souris qui virevoltaient dans l'air. Dès que tous les élèves se furent installé, les plats apparurent sur les tables. Mais en dépit de la faim qui le tenaillait, Harry ne se servit pas tout de suite. Il ressentait en son coeur une présence, une chaleureuse présence qu'il connaissait bien. Il leva la tête, en proie à la plus vive excitation à l'idée de la revoir. Ron et Hermione remarquèrent son comportement et tournèrent eux aussi la tête vers les portes grandes ouvertes. L'immense tigresse marchait lentement dans leur direction, recouverte de sa cape noire et se dressant fièrement sur ses deux pattes. Elle donnait vraiment l'impression d'être une reine, car son port majestueux et puissant avait le pouvoir d'intimider n'importe qui. Ne pouvant plus tenir assis, Harry se leva et marcha à grands pas vers elle. Ignorant les rires discrets qui s'échangeaient autour de lui, il sauta presque à son cou et l'étreignit tendrement. Par la pensée, il lui demanda:

"Ca va, Gramine?"

"Oui, beaucoup mieux, je ne vous ai pas trop manqué?"

"On s'en remettra."

Quand il s'écartèrent l'un de l'autre, Gramine put voir le triste état de son poignet gauche.

"Qu'est-ce qui est arrivé à ton bras?"

"Oh rien, juste une altercation avec Malefoy en cours de Potions."

Gramine jeta un rapide coup d'oeil dans la direction de Malefoy et vit le même bandage à son poignet droit.

Pendant ce temps, Dumbledore s'était levé et annonça:

"Bon retour parmi nous, Gramine."

La tigresse lui adressa un sourire bienveillant. Mais avant de suivre Harry à sa table, elle fit un geste que personne n'aurait voulu la voir faire, un geste que tout le monde remarqua, sauf Harry : elle tourna la tête brièvement vers la sortie du château, scrutant les lieux comme si elle voulait y voir quelque chose...

Pendant le dîner, Harry voulut poser toutes les questions qui le narguaient dans sa tête, et il engagea donc la conversation:

"Gramine, je voudrais maintenant que tu me dises ce qu'il s'est passé il y a 3 jours."

" Justement, j'allais te le demander. Car je n'ai aucun souvenir de ce qu'il s'est passé après le dîner. Je me souviens... (elle réfléchit) ... avoir mangé... être montée dans ta chambre... et c'est tout", affirma-t-elle.

"C'est tout?" s'inquiéta Harry.

"Oui. Pourquoi, qu'est-ce qu'il s'est passé?"

Harry lui raconta toute la nuit, comme il l'avait déjà fait à Dumbledore, mais Gramine semblait avoir complètement perdu la mémoire.

"Et du dîner, tu te souviens? Il y avait de l'orage..." continua Harry.

"Oui, l'orage, et aussi... cette chose, cette présence...". La voix de Gramine n'était plus qu'un murmure maintenant. Mais Harry voulait en savoir plus:

"Qu'est-ce que c'était?"

"Je ne sais pas, et même si je le savais, je doute que je te le dirai, en tout cas pas tant que tu n'es pas en danger immédiat. Je ne pense que ce soit bien que tout le monde sache qu'il y a peut-être un être qui rôde dans le château, je préfère attendre d'en avoir la confirmation. Tout ce que je peux dire, c'est que les nuits vont être longues..."

De leur côté, les professeurs Dumbledore et Mac Gonagall discutaient vivement:

"Vous avez remarqué l'étrange comportement de Gramine?" demanda Mac Gonagall.

"Oui, professeur, j'ai vu qu'elle était tendue, et inquiète."

"Vous ne croyez pas qu'elle sait des choses que nous ignorons?"

"Ohh, je n'en doute pas. Mais si elle a des informations à nous communiquer, elle est suffisamment sage pour décider si elle doit nous les dire ou pas." expliqua Dumbledore.

Après le dîner, Gramine accompagna les élèves de Gryffondor à leur dortoir, puis endormit Harry, comme toutes les nuits. Ensuite elle partit faire sa ronde nocturne. Alors qu'elle se promenait dans un couloir sombre, parfaitement silencieuse et invisible, elle se cogna contre quelqu'un qui arrivait en sens inverse. Elle ne l'avait pas vu car sa cape noire le fondait dans le décor. Après avoir laissé échapper un juron, l'élève qui n'aurait pas dû être là fit demi-tour et s'enfuit à toute allure. Gramine courut à sa suite et attendit de passer dans un couloir plus large pour le dépasser dans un coup de vent. Le sorcier sentit bien une présence le frôler mais avant qu'il ne puisse s'arrêter, il vit la tigresse se dresser devant lui et lui attraper le bras entre ses griffes pointues.

"Montre-toi" gronda-t-elle d'une voix grave.

L'élève releva sa capuche et laissa voir une tête blonde au teint pâle et au nez en pointe.

"Malefoy!" s'exclama-t-elle.

"Oui. Ca y est, tu vas enfin pouvoir me mettre une retenue, vas-y."

"Qu'est-ce que tu faisais là?"

"..."

"Réponds ou tu auras affaire au directeur!"

"Je...voulais être un peu seul."

"Seul? Les couloirs ne sont certainement pas le bon endroit pour rester seul. Ils ne sont plus sûr, crois-moi... Mais qu'est-ce que tu as au bras?"

Gramine, qui retenait son bras gauche dans sa patte, sentait la manche se détremper. Elle retira sa patte et vit un liquide rouge se refléter sur celle-ci. Elle souleva précipitamment la manche de Malefoy et vit sur son bras 4 profondes griffures, qui ruisselaient de sang. Gramine recula de peur, sentant ses craintes se matérialiser.

"Comment t'es tu fais ça?" questionna-t-elle.

"Je ne sais pas. J'étais sorti dans le parc et quelque chose m'a bousculé violemment et m'a griffé (Malefoy avait perdu son air hautain en disant cela). Tu sais ce que c'est?"

"Non, mais je tâcherai de retrouver ce qui t'a fait cela. En attendant, il faut te soigner, viens dans ma chambre."

"Je peux très bien me débrouiller tout seul." fit Malefoy en reprenant un peu de contenance."

"Ah oui? Et comment?"

"..."

"Allez viens, tu vas pas rester comme ça à perdre ton sang! Je te promets que je ne te mangerai pas!" Et elle se mit à rire, ce qui déclencha un sourire forcé sur le visage de Drago. Et il suivit Gramine de près, de peur de la perdre dans la noirceur du couloir.

La chambre de la tigresse se situait près des quartiers des professeurs, mais heureusement ils ne rencontrèrent personne en y allant. Une fois la porte refermée, Gramine se dirigea vers la salle de bain tout en demandant à Drago de s'allonger sur le lit.

"C'est ici que tu dors?" demanda le sorcier en observant la simple chambre munie seulement d'un lit à baldaquin. "Il n'y a pas beaucoup de décoration."

"Je ne viens pas souvent ici." répondit la tigresse. "Cette chambre me sert juste à me reposer, rien d'autre."

Quand elle revint, elle fut surprise de voir que Drago lui avait obéi et s'était couché sur le lit, mais c'était sûrement parce qu'il était fatigué maintenant d'avoir perdu trop de sang. Quant à lui, le sorcier fut soulagé de n'avoir pas affaire aux objets de torture qu'utilisent les médecins, à savoir des désinfectants. Gramine avait juste apporté avec elle une éponge gorgée d'eau, une serviette mouillée elle aussi et une bande sèche.

Elle plaça son bras sous la serviette et se mit à éponger le sang sur le bras, jusqu'à ce qu'on ne voit plus que 4 fines lignes rouges sur la peau.

"Détends-toi maintenant, je vais soigner ta plaie." Malefoy reposa sa tête sur l'oreiller et vit Gramine se coucher sur le ventre à ses côtés. Puis il sentit la langue râpeuse de la tigresse lécher sa plaie, déposant un liquide légèrement argenté dessus. Malefoy fut envahit par une douce chaleur, puis sa fatigue prenant le dessus, il sombra dans le sommeil.

Quand Malefoy se réveilla, il se trouvait dans son propre lit. On l'avait démuni de sa robe pleine de sang, et on lui avait mis un T-Shirt propre. Son bras gauche ne le faisait presque pas souffrir, mais il avait du mal à exécuter des mouvements avec. Un bandage bien serré le recouvrait, et il avait l'air d'un éclopé maintenant avec toutes ses blessures. Mais pourquoi tant d'attention à son égard? Gramine l'avait toujours détesté, et c'était réciproque. Mais maintenant qu'il y pensait, elle ne l'avait jamais provoqué. Malefoy sortit de son lit. Les autres dormaient encore. Il s'habilla, difficilement avec son bras à moitié endormi, et après avoir revêtu une nouvelle robe noire, il passa dans la salle de bain puis descendit dans la salle commune. Il n'y avait personne, à ce moment là, et Malefoy se rendit compte qu'on était samedi. Mais puisqu'il était déjà réveillé, il sortit faire un tour. Les couloirs étaient encore très sombres, seules les fenêtres émettaient une pâle lumière grise. Le beau temps était parti, remplacé par des nuages lourds de pluie, et qui ne demandaient qu'à se décharger de leur eau. Le sorcier se dirigea silencieusement vers les quartiers des professeurs, avec l'intention d'aller voir Gramine. Il frappa à sa porte. Pas un bruit. Il frappa à nouveau. Il entendit un bruit de pas. Mais c'était des chaussures qui faisaient ce bruit, et non derrière la porte, mais derrière lui! Il se retourna et sursauta en se trouvant face au professeur Mac Gonagall.

"Que faites-vous ici, Mr Malefoy?" demanda-t-elle froidement.

"Je voulais voir si Gramine était là." répondit-il.

Le professeur lui jeta un regard interrogateur.

"Elle avait quelque chose à me dire," reprit-il, "mais apparemment elle n'est pas là." Il s'apprêtait à partir quand Mac Gonagall l'interpella:

"Au fait, Mr Malefoy, votre bras va mieux?"

Malefoy tressaillit. "Mon bras?"

"Oui, votre poignet. Je suis au courant de vos petites altercations avec Mr Potter."

"Ahh, ça! oui ça va." Et il partit cette fois à grands pas, soulagé de ne pas avoir été découvert.

Il partit cette fois en direction de la Grande Salle, qui était pratiquement vide. Seuls quelques Gryffondors imbéciles tentaient vainement de paraître plus bêtes les uns que les autres. Alors qu'il s'apprêtait à rentrer vers sa salle commune, il fut bousculé par un éclair blanc arrivant à toute vitesse qui manqua de le renverser. La chose s'arrêta tout juste quelques mètres devant lui et se retourna. Evidemment, c'était Gramine. Malefoy se surprit de ne pas avoir deviné plutôt que c'était elle. Personne d'autre que la tigresse n'avait l'habitude de faire des entrées spectaculaires, à part peut-être l'autre larve de Potter. Gramine s'avança vers lui:

"Ca va?"

"Oui. Je voulais te remercier pour hier soir." répondit-il précipitamment.

"C'est rien. Par contre je pense que tu auras beaucoup de mal à écrire ou même à manger, avec tes deux bras abîmés."

"..."

"Si tu veux je veux bien t'aider..." proposa-t-elle.

"Non non, c'est bon, je me débrouillerai. Je n'ai besoin de personne." réfuta-t-il.

"Bon, comme tu veux. Ce soir tu pourras enlever le bandage, ça sera presque guéri."

"D'accord."

Puis la tigresse quitta le Serpentard, et elle partit vers la tour de Gryffondor réveiller Harry. Arrivée dans sa chambre, elle vit que Ron, Dean et Seamus s'étaient déjà levé et attendaient sa venue. Puis quand tout le monde fut prêt, il redescendirent dans la Grande Salle pour le petit déjeuner. Celle-ci s'était bien remplie, aussi bien de professeurs que d'élèves. Pour changer, Gramine alla s'installer à la table des professeurs. Elle avait à peine entamé une discussion existentielle avec la professeur d'Astronomie sur la composition de l'Univers que sa tête se pencha en avant et que ses yeux se fermèrent. Vexée, le professeur la secoua un peu, et la tigresse se réveilla.

"Vous n'allez pas bien?" lui demanda-t-elle.

"Heu, si, mais je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit." assura Gramine en baillant largement.

"Allez vous reposer" conseilla la sorcière.

"Oui, ça vaut mieux." Et la tigresse se leva de table et quitta la table. Elle passa le reste de la journée dans sa chambre à dormir, et personne ne la revit avant que le soir ne soit tombé.

Encore ces bruits de pas. Et personne dans les couloirs. Etrange. Les pas feutrés semblent se diriger vers la cour intérieure. Il fait sombre, la nuit est tombée, tout le monde dort. Gramine s'est réveillée juste avant le dîner et maintenant elle est en chasse. En chasse de la bête qui rôde maintenant dans le château, ce monstre qui ne veut pas se montrer et qui, il faut le dire, est vraiment très rapide pour la tigresse. Elle l'entend à nouveau, elle le sent, elle se demande ce qu'il cherche. Il ne semble pas avoir de but fixe, on dirait qu'il regarde, observe, cherchant les meilleures issues, les meilleures cachettes. Il sait qu'il est suivi, c'est pourquoi il ne s'attarde jamais bien longtemps dans les couloirs où il n'a pas l'avantage. Il accélère le pas. Gramine a du mal à le suivre. Elle entend son souffle, le cliquetis de ses griffes sur la pierre, mais jamais ne le voit. Il n'est encore qu'une ombre pour elle. Le monstre presse encore l'allure. Il se retrouve dans le Hall. Il saute, se rattrape en bas et sort du château par une fenêtre au moment où sa poursuivante débouche du couloir en haut de l'escalier. A l'air libre, il court. Plus rapide que le vent, il traverse le parc et se réfugie sous le couvert des arbres. Là, il est en sécurité. C'est son terrain, il sait que la tigresse ne s'aventurera pas ici sans sa protection, qui l'empêcherait d'avancer dans cette jungle de buissons et d'arbustes. Gramine court dans le parc. Elle sait où la bête s'est réfugiée: la Forêt interdite. Elle ne veut pas y aller, trop dangereux. Elle gronde, feule, puis s'en va. Elle marche vers le lac, et s'envole vers la falaise qui le surplombe. Elle revêt son armure, et s'assit. De là elle peut voir une bonne partie du parc ainsi que la lisière de la forêt. Elle va rester là toute la nuit, à surveiller. La course l'a épuisée. Elle ne sait combien de nuits elle va pouvoir tenir comme ça, surtout que les cours reprenne le surlendemain. Si elle ne peut pas surveiller le parc, au moins elle gardera le château, cela la fatiguera moins, et elle pourra suivre les cours et les entraînements de Quidditch.

La nuit est fraîche, les nuages passent lentement. La lune presque pleine semble entourée d'un halo lumineux. Plus rien ne bouge. Le lac est paisible. Mais au-delà de la lisière de la forêt, deux grands yeux sombres sont tapis dans l'ombre... et observent la tigresse.

Mardi 4 novembre : Harry était en plein entraînement de Quidditch. Il pleuvait à verse, mais il n'y avait pas beaucoup de vent, et il purent continuer à voler assez longtemps. Gramine surveillait comme d'habitude les joueurs du haut des gradins. Elle avait repris un rythme normal, et elle écourtait ses chasses nocturnes pour pouvoir se reposer. Elle regarda les élèves voler sur leurs balais. Harry tournait sans cesse autour du stade, communiquant divers conseils à son équipe. De temps en temps, il tentait de se concentrer sur le Vif d'Or, mais la pluie le rendait invisible. Il semblait pleuvoir de plus en plus fort, et les poursuiveurs n'entendaient plus que la pluie, tandis que leur capitaine s'égosillait autour d'eux. Finalement, au bout d'une heure d'entraînement, Harry parvint à attraper la petite balle, et il arrêta ses joueurs. Non mécontente de rentrer au château, Gramine les rejoignit et les abrita tant bien que mal sous ses ailes d'énergie.

Harry rentra dans sa chambre, trempé jusqu'aux os. Il avait hâte de prendre une bonne douche mais quand il vint vers son lit pour y déposer son balai, il se figea. A la place de sa malle, il n'y avait plus rien. Aussitôt il descendit dans la salle commune.

"Ron", s'exclama-t-il, "tu ne sais pas où est ma malle?"

Le rouquin tourna la tête vers son ami:

"Non, pourquoi?"

"Ben, elle est plus dans la chambre."

Ron lui lança un regard interrogateur. Puis ils se précipitèrent tous deux dans la chambre où évidemment, il n'y avait toujours pas trace de la malle. Soudain, un claquement les fit sursauter. C'était la fenêtre; elle était ouverte et claquait violemment avec le courant d'air. Ron courut pour la refermer, tout en jetant un coup d'oeil hasardeux au-dehors, sous la tour. Et là, une cinquantaine de mètres plus bas, il y avait la malle de Harry! De là où il était, Ron put voir qu'elle était en piteux état: elle s'était apparemment fracassée sur le sol, et elle avait maintenant un aspect très tordu. Heureusement, le couvercle était resté fermé, protégeant les objets qu'elle contenait de la pluie. Ron avertit Harry, et tous deux dévalèrent les marches du dortoir à la recherche d'un professeur. Dans les couloirs, ils rencontrèrent la tigresse qui allait rentrer dans sa chambre pour se sécher.

"Gramine, attends!" cria Harry.

La tigresse tourna la tête vers les deux élèves.

"Qu'est-ce que vous avez?"

"C'est ma malle..." souffla Harry, "elle n'est plus dans ma chambre. On l'a cherchée partout et... Ron l'a retrouvée en bas de la tour..."

"J'arrive tout de suite! Retournez dans votre chambre, je vais voir dans quel état elle est et tenter de la remonter!"

Gramine partit en courant vers le Hall. Elle descendit les marches 4 à 4, et se retrouva dehors une nouvelle fois. Elle fit la moue en voyant qu'il pleuvait encore mais elle longea tout de même le château, et rejoignit le mur portant la tour de Gryffondor. Tout en haut, elle vit deux petites têtes qui regardaient anxieusement la précieuse malle. La tigresse se rendit compte qu'elle ne contenait que des objets et des livres, pas de vêtements. Ce serait déjà ça qui ne serait pas abîmé. Après avoir remarqué que la malle était brisée sur sa base, Gramine entreprit de la remonter en usant d'un peu de magie. Elle plaça une plaque d'énergie sous la malle et ainsi, comme un élévateur, elle la remonta par la simple force de son esprit. Une fois arrivée au niveau de la fenêtre, les garçons se reculèrent et laissèrent passer la malle complètement délabrée. Dans un craquement sinistre, Gramine la déposa et laissa Harry observer l'étendue des dégâts. La malle était maintenant toute tordue, le bois s'était gondolé, et la pluie qui était tombé dessus ne l'avait pas arrangé. Malgré le désordre incommensurable qui régnait à l'intérieur, aucun des objets n'avait été abîmé, ils avaient juste été un peu secoués. Mais Harry ne semblait pas très rassuré, il fronçait les sourcils, cherchant vainement quelque chose.

"Il manque quelque chose, Harry?" demanda Gramine.

"Je ne trouve pas ma cape", répondit-il. "Où est ma cape d'invisibilité?"

Ron haussa les épaules en signe d'ignorance.

"Tu es sûr qu'elle était dans ta malle?" questionna Ron.

"Oui, je ne l'ai pas sorti depuis... l'année dernière."

"Ce sont peut-être les Serpentards..." fulmina Ron.

"Laisse tomber les Serpentards, je ne pense pas que ce soit eux", fit Gramine. "Personne parmi les élèves n'aurait la sordide idée de jeter la malle par la fenêtre pour l'ouvrir, et y voler cette cape."

"Tu penses à quelqu'un en particulier?" risqua Harry, bien décidé à lui faire cracher le morceau. Gramine le regarda avec un sourire moqueur, voyant où il voulait en venir (dommage, c'était bien essayé).

"Oui, mais je me demande où il veut en venir..." murmura-t-elle.

"HE, quelqu'un pourrait m'expliquer ce qu'il se passe?" s'insurgea Ron.

"Justement, j'aimerai bien vous le dire, mais le silence s'impose, il faut attendre..." continua la tigresse.

Attendre, toujours attendre. Harry n'aimait pas quand Gramine lui cachait ce qu'elle savait. Leurs relations s'étaient tendues, ce qui était mauvais signe. Si une dispute éclatait, ils risquaient tous deux de faire de grosses bêtises. Et Harry ne supportait pas de devoir attendre d'avoir le couteau sous la gorge pour que son amie vienne l'aider. En sa présence, il était mal à l'aise, et Gramine aussi. Elle désirait ardemment révéler ses craintes, mais elle voulait surprendre la bête qui rôdait, à un moment où elle ne s'y attendrait pas, où personne ne s'y attendrait...

Les jours passèrent. Le samedi suivant devait avoir lieu le premier match de Quidditch de l'année, entre Serdaigle et Poufsouffle. Bien que les concernés soient à un niveau de stress maximum, les autres élèves étaient impatient de voir le match. Le soleil était au rendez-vous, bien que la température soit très basse. Un vent faible accompagnait le tout, ce qui promettait un beau match.

Les gradins se remplirent au début de l'après-midi. Les supporters des équipes avaient tous revêtu les couleurs de leur maison, à savoir bleu pour Serdaigle et jaune pour Poufsouffle. Comme d'habitude, Lee Jordan s'installa devant le "micro" pour commenter le match; c'était sa dernière année, et il avait bien l'intention de se déchaîner. Quand les élèves se furent assis dans les tribunes, ils commencèrent à ériger leurs bannières, et de multiples petits drapeaux de couleur bleu et jaune s'agitèrent un peu partout. Une fois le stade remplie, Gramine qui avait surveillé l'entrée des élèves vint prendre sa place favorite, tout en haut des tribunes.

Soudain, les portes s'ouvrirent et les équipes surgirent sur le terrain.

"Et voici le premier match de la saison qui débute", s'écria Jordan. "Accueillez l'équipe de Serdaigle et de Poufsouffle qui vont s'opposer aujourd'hui."

Une grande clameur s'éleva des tribunes, laissant voir le grand enthousiasme des élèves. Tandis que Jordan énumérait le nom de chaque joueur, ceux-ci se posèrent sur le terrain en ligne, le capitaine de l'équipe en avant. Ils se serrèrent la main puis le coup de sifflet fut donner.

"Ca y est! C'est parti! On peut noter l'apparition d'un nouvel attrapeur dans l'équipe de Poufsouffle, et il a l'air de se débrouiller pas mal! Mais je doute qu'il fasse le poids contre Cho Chang de Serdaigle, et en plus elle est plutôt jolie..."

"Jordan, vous pourriez commenter ce qu'il se passe sur le terrain!" l'interrompit le professeur Mac Gonagall.

"Heu oui professeur... Poufsouffle est à l'attaque. Le Souaffle passe à Cauldwell, Whitby, ils ont un bon jeu de balle, dis donc! Mais le Souaffle est repris par Ackerley de Serdaigle, elle se rapproche des buts, et... MARQUE!! 10 à 0 pour Serdaigle!"

Un tonnerre d'acclamations retentit des gradins. Pendant ce temps, les attrapeurs fouillaient de leurs yeux le stade, espérant voir scintiller une petite balle dorée.

Harry, qui était cette fois en spectateur, observait attentivement le jeu des équipes. En tant que capitaine, il se devait de comprendre leurs tactiques pour pouvoir les contrer lorsqu'ils joueraient contre eux. Lorsque le premier but fut marqué, il leva quelques instants les yeux et regarda l'attrapeuse des Serdaigles. Elle n'avait toujours par remplacé son vieux balai, mais cela ne semblait pas la gêner, car elle le maîtrisait parfaitement. Harry ne se lassait pas de l'admirer, il est vrai qu'il avait toujours très envie de la connaître un peu plus que lors de leurs brèves rencontres pendant les matchs de Quidditch. A ses côtés se tenait Justin Finch-Fletchley, l'attrapeur des Poufsouffle. Il suivait de près Cho Chang en calquant ses mouvements sur les siens, et Harry comprenait bien son attitude vu que c'était son premier match.

Un deuxième but fut marqué, cette fois par les Poufsouffles.

"Le match est serré, les deux équipes n'ont pas l'intention de se laisser faire on dirait." reprit Lee Jordan. "Le Souaffle est aux Serdaigles, non, un cognard l'a dérobé à son poursuiveur, il est récupéré par Cauldwell... Ouf! il est passé près ce cognard, mais Cauldwell a toujours la balle, il passe à Whitby, qui repasse à Lauban. Il tire... et C'EST LE BUT!!! 20 à 10 en faveur de Poufsouffle!!"

Soudain, les attrapeurs foncèrent vers le sol. Ils venaient tous deux d'apercevoir le Vif d'Or, entre le bas des gradins et la pelouse. Ils foncèrent, s'aplatissant sur le manche de leur balai.

"On dirait que les attrapeurs ont vu le Vif d'Or! ... Mais ils vont se foncer dedans!!!?"

En effet, tous deux arrivants de deux directions différentes sur la balle dorée, celle-ci restait coincée à une trentaine de centimètres au-dessus de la pelouse, contre le mur des tribunes. Et les deux joueurs ne semblaient pas se rendre compte qu'ils allaient se percuter où rentrer dans le mur!! Heureusement, Justin n'avait pas l'intention de finir à l'infirmerie et il redressa le manche de son balai quelques mètres avant l'impact, laissant le champ libre à Cho Chang. Celle-ci descendait toujours à une vitesse vertigineuse, ne permettant toujours pas au Vif d'Or une quelconque échappatoire. Elle redressa un peu son balai et se mit à frôler la pelouse du bout des pieds, elle tendit la main droite, se rapprocha encore un peu plus du mur, et sentit enfin la petite balle au creux de sa paume. Aussitôt, elle remonta en chandelle rejoindre le reste de l'équipe, brandissant fièrement le Vif d'Or.

"INCROYABLE!!! Cho Chang a attrapé le Vif d'Or, SERDAIGLE GAGNE LE MATCH!!!!!!"

Les joueurs de Serdaigle eurent à peine le temps de redescendre au sol qu'ils furent subjuguer par la foule en délire. Cho fut acclamée comme jamais, tandis que Poufsouffle recevait les encouragements de nombreux supporters, étant donné que leur attrapeur venait tout juste d'être formé. Harry, en tant que capitaine de son équipe, se fit un plaisir d'aller féliciter Cho, qui le remercia en lui sautant littéralement au cou. Cet accueil on ne peut moins curieux fit rougir Harry, et il se dépêcha de sortir vite de la masse d'élèves avant que tout le monde s'aperçoive dans quel état elle l'avait mis.

Pendant le dîner, ce fut bien entendu la table des Serdaigles la plus bruyante. Il n'en revenait pas de leur victoire, et Cho Chang n'avait jamais semblé aussi radieuse. Harry n'arrivait pas à la quitter des yeux, tandis que Ron et Hermione pouffaient de rire en le voyant regarder la jeune fille.

"Dis donc", lui souffla Ron, "on dirait que tu as une touche!"

Harry sortit de sa torpeur, et regarda Ron, l'air mécontent.

"Pff, tu dis n'importe quoi!" mais un sourire se dessina sur son visage quand il tourna à nouveau la tête vers Cho.

"Je ne crois que ce que je vois", lui  murmura Ron. "Tu lorgnes sur cette fille depuis tout à l'heure!"

"Tu devrais aller lui parler", ajouta Hermione.

"Hmm... Mais j'ai peur de me faire rembarrer comme la dernière fois."

"Tu n'es pas obligé de lui demander de venir dans ton lit, non plus!" fit Ron en rigolant.

"Tu peux aller lui parler pendant les interclasses », s'enquérit Hermione.

"Mais elle n'est jamais seule!" se plaignit Harry.

"Ca c'est pas faux!" répliqua Gramine qui avait écouté la conversation d'une oreille distraite. "Mais je peux le faire à ta place, Harry. Je veux dire, je peux aller discuter avec elle pour savoir si elle est libre ou si elle craque sur quelqu'un, elle ne se rendra compte de rien."

"Hum... Non je préfère me débrouiller, et arrêtez de me harceler comme ça, quoi!" répliqua Harry avec un air faussement fâché.

Après le dessert, le professeur Dumbledore se leva et demanda le silence, ce qui se fit très vite.

"Bien, je voudrais vous faire part d'une nouvelle qui je pense, remplira de bonheur le coeur de certain. Après nous être longuement concerté, les professeurs et moi-même avons décidé de réorganiser un bal pour Noël."

La plupart des élèves, enthousiasmé par cette idée, exprimèrent leur joie dans un grand vacarme, dans lequel on pouvait entendre des "hourra" et des "chouettes".

"Oui, oui, moi aussi je suis très content", reprit le directeur, "nous avons pris cette décision car nous ne savons jamais à quel moment le pire peut arriver, nous avons donc voulu recommencer le bal de l'année dernière, bien entendu sans les autres écoles. Mais il sera toujours conseillé d'avoir une cavalière ou un cavalier, pour certaines danses. -murmures dans la salle- Vous pouvez maintenant retourner dans vos dortoirs."

Peu à peu, les élèves sortirent de table et se dirigèrent vers leur salle commune.

En y arrivant, Ron demanda à Harry:

"Alors, tu vas lui demander?"

"De quoi tu parles?" fit Harry, prenant un air surpris.

"Ben, de Cho Chang voyons! Alors, tu vas l'inviter pour le bal?"

"Heu... je sais pas encore", répondit-il, le feu aux joues. Et le sorcier fila dans les escaliers.