Drabble 19 : Percy Weasley x Penelope

écrit pour la 155e nuit du FoF sur le thème "décadence". J'en profite pour souhaiter un bon anniversaire à Chris Rankin !


Dès son plus jeune âge, Percy c'était juré de toujours respecter les règles.

Peut-être parce qu'il avait grandit avec deux grands frères rebelles qui n'en faisaient qu'à leur tête, peut-être parce que la famille s'était rapidement adjointe de deux jumeaux qui n'arrivaient jamais à comprendre quand il était temps d'être sérieux, ou peut-être était-ce tout simplement dans son caractère... quoi qu'il en était, Percy était de ceux qui avaient besoin d'ordre. Sa chambre était ainsi aussi rangée que son esprit, son monde se divisait en deux catégorie, ce qui rentrait dans les règles et ce qui n'y rentrait pas.

C'était donc tout naturellement qu'il était devenu préfet, tant son besoin de respecter les règles s'était étendue à les faire appliquer aux autres. À chaque fois qu'il reprenait un élève fautif, il n'hésitait donc jamais à sévir. Bien évidemment, ce n'était pas ainsi qu'il se faisait de nouveaux amis, mais peu lui importait. L'essentiel, c'était de faire ce qui était juste, car sitôt que les règles étaient oubliées, la voie était ouverte à la décadence.

Et la décadence, ce n'était pas bien.

De ce fait, Percy c'était toujours tenu à l'écart des inventions futiles des jumeaux ou bien des réjouissances suivant les victoires au Quidditch : il n'avait aucune envie de se laisser entraîner dans une spirale de couvre-feu non-respectés et de substances illégales. Mais tous les hommes avaient leurs propres addictions, Percy aurait dû le savoir...

La sienne s'appelait Penelope.

Il n'avait pas vraiment prévu de tomber amoureux d'elle. Mais la Serdaigle était si intelligente, si curieuse, si drôle et si belle qu'il n'avait pu que tomber dans ses serres acérées. Cela avait commencé par un baiser dans une salle de classe et quelques minutes volées au couvre-feu... Et bientôt, Percy venait à se dire qu'au fond, passer une heure à la bibliothèque pour écouter Penelope parler plutôt que de travailler, ce n'était pas si grave. Dans ces moments-là, le roux ne se reconnaissait plus. Où était passé l'élève si studieux, si appliqué à suivre à la lettre toutes les règles ? Il avait l'impression de n'être qu'une âme aussi décadente que les autres.

Et le pire dans tout cela, c'est qu'il ne s'en formalisait au final que très peu.

Quand Penelope lui murmurait qu'elle l'aimait, l'article 4.9 du règlement disparaissait de son esprit ; ne restait plus que la sensation de compter pour quelqu'un et, peut-être pour la première fois de sa vie, de vivre réellement.