Traduction : Tressym383
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Résumé : Six arrive pour interroger Ito Daichi. Ça ne se passe pas comme prévu [CW].
NAO : Le connard de flic dans le dernier chapitre était basé sur un vrai gars que j'ai rencontré et je vous jure qu'il s'appelait vraiment Officier McGee.
C'est un peu les montagnes russes, mais je vous promets que tout ira bien. En finalité.
"Okay la team, Bakugo passe probablement une terrible et très mauvaise journée, l'une parmi les pas bonnes du tout." Kirishima s'adressa au reste du groupe. "L'objectif est de la lui rendre moins mauvaise. Des idées ?"
"Le seul truc que j'ai jamais pu trouver, c'est lui donner de la nourriture." Mina soupira.
"Mina pourrait relooker Kirishima pour qu'il soit encore plus mignon que d'habitude." Kaminari suggéra.
"Je suis plus assez mignon pour toi ?" Kirishima geignit.
"Tu mets des crocks et chaque couleur que tu portes se heurte à celle de tes cheveux, mais tu restes malgré tout adorable. Imagine si t'avais un minimum de style."
"Ferme-la, Kami. Kirishima est parfait et ne peut rien faire de mal. C'est la loi." Sero intervint. "Et je suis toujours partant pour l'idée des chats."
"Ouais, pareil." Mina appuya. "Mais on doit faire une réservation et on a aucune idée de l'heure où il reviendra."
"Au pire on faufile des chats en douce à l'internat et on forme notre propre café à chats." Kaminari proposa. "On leur donne des mini capes et on finit par tous quitter l'école parce que notre business en herbe mettant en avant des chats sur le thème des héros monte en flèche."
"D'accord, peut-être qu'on peut juste flâner à nouveau dans la chambre de Sero." Kirishima soupira.
"On pourrait voir s'il veut refaire de la randonnée." Sero suggéra.
"Oui ! C'était tellement fun." Mina rayonna.
"Vous vous épanouissez tous sur ma souffrance, pas vrai ?" Kaminari gémit.
"On ne devrait probablement pas prévoir quelque chose de trop concret sans lui." Sero avertit. "Ça le fatigue quand il doit endurer des émotions intenses trop longtemps."
"C'est vrai." Kirishima fredonna pensivement, avant d'annoncer avec un sourire déterminé, "D'accord, on sait pas ce qu'on fera, mais on le soutiendra comme on peut !"
"Allez la team !" Kaminari ricana.
"Hey, on sait tous qu'il s'est lié d'amitié avec aucun d'entre nous pour notre intelligence." Mina rappela alors que Kirishima sortait son téléphone. Son enjouement s'évanouit alors qu'il fixait l'écran.
"Quelque-chose ne va pas."
Six était incroyablement nerveuse, et le chauffeur complètement silencieux qu'Aizawa avait envoyé pour la chercher ne fournissait rien pour la distraire.
Alors autant en profiter pour faire quelques recherches. Elle espérait qu'elle n'aurait pas à utiliser son alter, mais si c'était le cas, elle préférait ne pas y aller à l'aveuglette. Elle apprit via son facebook qu'Ito Daichi avait fait une pause de quelques années entre le lycée et l'université. Il y avait peu de postes de cette époque et encore moins de photos. Celles qui existaient étaient des gros plans d'environnements urbains pris dans toute la ville, la plupart des quartiers Est. Puis il avait commencé l'université et soudain, il avait commencé à être tagué sur de nombreuses photos. Soirées, projets de classe, judo. Aucun poste ne venait cependant véritablement de lui. Il n'avait certainement pas l'air du genre à garder ses opinions pour lui. Faisait-il juste attention à cause de la renommée de son père ?
Un commentaire en particulier attira son attention, posté sous un article concernant un tournoi de judo dans lequel Ito s'était classé deuxième.
Ito est vraiment talentueux, mais c'est un psychopathe.
Je suis quasiment sûr que sa seule motivation pour gagner, c'est de pouvoir dominer les gens et les regarder se tortiller, impuissants.
C'était inquiétant, c'était le moins qu'on puisse dire.
Apparemment, il était connu pour fréquemment se disputer avec la belle-mère décédée. La maison Ito était immense, alors une voisine avait affirmé qu'elle ne pouvait rien distinguer venant de l'intérieur de la maison, mais qu'elle avait entendu de grosses disputes continuer sur la pelouse de devant.
En ce qui concernait les interviews, Ito Eiichi aimait le son de sa propre voix, tandis que sa femme et son fils restaient silencieux. Les quelques phrases que les journalistes avaient réussi à obtenir de Daichi peignaient cependant un tableau assez précis.
« Quel est ton nom ? » Ito a demandé à une journaliste. À sa réponse, il a répondu : « Si tu n'arrêtes pas de me suivre, j'achèterai le Musutafu Times juste pour te virer. »
Elle se demandait cependant pourquoi un homme aussi narcissique serait prêt à protéger quelqu'un d'autre. C'était la seule chose qui la faisait douter sur son implication.
Son taxi s'arrêta devant le commissariat. Juste un dernier lien et elle sortirait. Elle cliqua sur une vidéo prise par un journaliste campé à l'extérieur du dortoir d'Ito.
« Avez-vous des suppositions sur la personne qui aurait voulu faire du mal à votre belle-mère ? »
« Les gens qui "auraient voulu faire du mal à ma belle-mère" sont les mêmes que ceux qui connaissent ma belle-mère. »
Oh mon Dieu.
Elle ouvrit la porte en vitesse et se mis à courir.
"Whoa, tout va bien, Six." Aizawa descendit les marches d'entrée pour venir à sa rencontre. "L'interrogatoire ne commence pas avant quinze minutes."
"Où est Ito ?"
"Euh, aux toilettes, peut-être ?" Il commença à avoir l'air aussi inquiet que confus. "Il est arrivé il y a peine quelques minutes."
"Où est Katsuki ?!"
"Je l'ai laissé avec Yamamoto. Ils étaient en train de faire connaissance."
"Oh mon dieu." Son cœur battait si vite qu'elle était sûre qu'il allait exploser. "Aizawa, c'est Ito. Ito Daichi est le Vampire Tueur."
C'était une étrange expression à voir sur quelqu'un d'aussi calme. Le froncement permanent de sourcils d'Aizawa se relâcha alors que ses yeux fatigués s'écarquillaient avec un air effrayé dont elle ne le pensait pas capable.
"Merde."
Elle le suivit alors qu'il se précipitait à nouveau dans le commissariat.
"Ito Daichi est un suspect recherché !" il cria. "Il est en état d'arrestation !"
Elle avait du mal à le suivre alors qu'il sprintait devant le bureau d'accueil principal. Puis dans un couloir, avant de finalement faire irruption dans une pièce sur leur gauche.
"Haruki." il appela avec urgence le jeune garçon assis seul. "Où est Katsuki ?!"
"Dehors."
"Où ?!"
L'enfant haussa les épaules.
"Il y a une sortie pour le personnel par ici." Il fit demi tour. Elle le perdit de vue alors qu'il se précipitait au coin du couloir puis à l'extérieur. Il était déjà de l'autre côté du parking lorsqu'elle fit retomber la lourde porte derrière elle. Le bout d'une écharpe la conduisit dans une ruelle derrière le parking des employés. Elle le rattrapa juste à temps pour brièvement apercevoir Ito épingler Katsuki contre un mur de briques par la gorge avant qu'Aizawa ne le frappe. Ito tomba au premier coup, mais Aizawa le suivit, le poing se connectant au visage et au crâne une, deux, trois, quatre fois de plus.
"Aizawa !" elle cria. "Tu vas le tuer !"
"C'est l'idée." Il finit par reculer, mais à contre cœur. L'homme n'allait certainement pas se relever de si tôt, mais Aizawa le menotta tout de même pour faire bonne mesure. Dans des circonstances normales, elle qualifierait ça d'excessif. Mais là, elle s'en fichait.
Katsuki fixa la silhouette immobile, les yeux écarquillés et distants alors qu'il glissait le long du mur, les jambes cédant sous lui.
"Bakugo." Aizawa garda ses mains là où Katsuki pouvait les voir, la droite éclaboussée de sang le long du dos. L'adolescent resta figé, le seul mouvement de son état de choc étant une respiration de plus en plus rapide.
"Katsuki, tu hyperventiles." Elle n'avait aucune idée de s'il pouvait l'entendre. "Tu dois ralentir ta respiration ou tu vas t'évanouir."
Deux policiers les avaient suivi dans le tumulte. Katsuki les regarda avec méfiance alors qu'Aizawa leur ordonnait d'emmener Ito au centre de détention.
La seule fois où Six avait vu Katsuki aussi effrayé était dans ses souvenirs.
"Katsuki." elle essaya à nouveau. "C'est fini. Tu es en sécurité maintenant."
Une main tremblante se leva de son genou pour toucher légèrement son cou, où il y aurait sûrement des hématomes le lendemain.
"Ils l'ont eu ?" Le chuchotement brisé et rauque fut à peine audible.
"Oui, ils l'ont eu." elle assura. "Il est en garde à vue."
C'était tout le réconfort qu'elle pouvait lui apporter. Elle ne pouvait rien faire pour effacer ce qui venait de se passer. Le monstre de ses cauchemars l'avait retrouvé, prit au piège et aucune de ses suppositions sur ce que devait croire Katsuki concernant son destin pendant ce laps de temps n'étaient bonnes.
Du point de vue de l'enquête, c'était une bonne chose. Ils avaient mit la main sur leur suspect et Aizawa l'avait vu faire au moins une chose digne d'être arrêté sans qu'il y ait d'autres morts ou même de blessures graves. Elle n'arrivait cependant pas à s'en réjouir, pas avec le coût de tout ça assis devant elle. Katsuki respirait encore trop vite, mais ça c'était un peu calmé.
Probablement seulement parce qu'il s'est mis dans un état second.
Sa peur s'approfondie alors que le bout de ses doigts se pressait contre une zone qui lui fit assez mal pour provoquer une grimace. Elle avait une lampe-stylo quelque part dans sa veste, si elle pouvait juste mettre la main dessus.
"Est-ce que tu t'es cogné la tête ?"
"Je pense." Katsuki passa sa main sur l'arrière de son crâne, là où il avait dû être en contact avec le mur, et grimaça. "Oui."
Ça au moins, elle pouvait le faire sans le toucher.
"Regarde vers mon oreille droite." elle donna pour consigne, orientant la lampe-stylo sur un œil à la fois. "Maintenant, la gauche."
Ses pupilles étaient faciles à discerner au milieu des iris rouges. Elles étaient réduites en petits points emplis de crainte, mais au moins elles se dilataient en même temps.
"Je le jure devant tous les dieux, je ne le laisserai plus jamais t'approcher." Aizawa s'accroupi à côté de lui, une passion inhabituelle dans la voix faisant reprendre quelque peu conscience à Bakugo. La panique le rattrapa cependant rapidement alors qu'il fermait fortement les yeux, enfouissant ses mains dans ses cheveux.
"Bakugo." Aizawa n'eut encore une fois pas de réponse, n'obtenant qu'un gémissement de détresse. Il croisa le regard de Six dans une conversation silencieuse.
Qu'est-ce qui est pire : le toucher ou le laisser comme ça ?
"J'ai tout mon temps." elle décida, avant de s'installer pour se mettre à l'aise. Elle resterait assise par terre avec lui aussi longtemps qu'il en aurait besoin. Alors qu'Aizawa rapportait ce qu'il s'était passé à la police, elle se pencha davantage, essayant d'inciter l'adolescent à la regarder.
"Katsuki ?" Pour le moment elle allait simplement partir du principe qu'il pouvait l'entendre. "Je sais que tu as peur, mais tu es en sécurité maintenant. Tu peux parler ?"
Il secoua la tête de gauche à droite. Au moins, il l'entendait.
"Je sais qu'il t'a empoigné et que tu as mal au cou." Elle poursuivit d'un ton calme avec sa voix de thérapeute. "Est-ce qu'il t'a fait autre chose ?"
Il secoua à nouveau la tête, de manière plus hésitante. Ce n'était pas convaincant.
"Est-ce qu'il t'a menacé ?"
Cette fois il hocha la tête, son souffle vacillant.
"Tu peux me dire ce qu'il a dit ?"
Ça provoqua un demi sanglot étouffé, qu'il réprima rapidement en se mordant la main alors qu'il se recroquevillait contre ses genoux.
"Vous pouvez le faire se lever ?" une policière lui demanda. Ils envoyaient toujours une femme flic pour s'occuper des victimes de viol. Ce n'était pas une mauvaise idée en soit, mais ça ne remplaçait pas non plus le tact.
"Donnez-lui une minute."
"Nous devons faire sa déposition dès que possible." elle commanda.
"Il vient juste d'être physiquement agressé par son violeur." elle contesta avec colère. "Alors donnez-lui une putain de minute."
La femme flic eut l'air énervée, mais Six s'en fichait.
"Katsuki, on doit retourner à l'intérieur." elle le sollicita, essayant d'équilibrer la douceur et l'urgence dans sa voix. "Tu penses pouvoir te lever ?"
Tu ne veux pas qu'ils te forcent à le faire.
Il utilisa le mur pour se relever malgré les tremblements de son corps. Elle voulait désespérément tendre les bras, aider à stabiliser ce garçon qui devait être tellement fatiguer de se redresser par lui-même, mais ça ne ferait qu'empirer les choses pour le moment.
"S'il ne parle pas, emmenez-le voir le médecin légiste." la flic ordonna. "Il va devoir l'examiner prochainement de toute façon."
Ça n'allait définitivement pas bien se passer non plus, mais ils verront ça au moment venu.
Bakugo vacilla un peu, les yeux scrutant les alentours à la recherche du moindre signe de danger. Il accéléra lors de la traversée du parking, pour ensuite se figer lorsqu'il atteignit la porte du bâtiment. Elle n'était pas sûre de ce qu'il se passait dans sa tête, mais il ne protesta pas lorsqu'elle le contourna pour ouvrir. Elle plaça Katsuki entre le mur et elle, essayant de le protéger autant qu'elle le pouvait. Aussi longtemps que possible.
"Qui agresse un gamin à côté d'un putain de commissariat ?" un policier qui passait interrogea un collègue. "Genre, littéralement de l'autre côté du parking."
Elle connaissait la réponse : les gens qui pensaient qu'ils s'en sortiraient toujours, peu importe ce qu'ils faisaient.
Le trajet jusqu'au cabinet de médecine légale fut beaucoup trop court.
"Est-ce Bakugo Katsuki ?" le médecin demanda.
"Oui." elle répondit pour lui.
"Asseyez-vous une minute, nous ne sommes pas encore prêts."
Bien. Il ne l'est pas non plus.
Katsuki était d'un calme inquiétant, les yeux écarquillés mais toujours distants. Il fallut environ vingt minutes avant qu'Aizawa ne les rejoigne. Il s'accroupit immédiatement devant lui.
"Est-ce qu'il t'a fait quelque chose ?"
Katsuki haussa simplement les épaules, alors Aizawa dirigea son regard sur elle à la place.
"Je crois qu'il s'est juste passé ce que tu as vu. Ça, et Ito l'a menacé."
"Il a de la chance qu'on était juste devant le poste de police." Aizawa grogna.
"Je ne savais pas si tu allais arrêter." elle admit.
"Moi non plus."
Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Bien qu'elle soit soulagée de ne pas avoir le dilemme moral d'aider Aizawa à dissimuler un meurtre ou non.
"Très bien, tout est bon." Le médecin réapparut. Ils rencontrèrent dans le cabinet un homme avec un appareil photo à l'apparence très cher et elle sentit Katsuki devenir incroyablement plus tendu.
"Salut, tu es Bakugo, c'est ça ?" L'homme ne fit pas de cas de l'absence de réponse du garçon, ayant clairement de la pratique dans les conversations unilatérales. "Je suis le photographe médico-légal. Nous devons prendre quelques photos pour le dossier."
"Non." La voix de Bakugo se brisa comme s'il venait d'avaler du gravier.
Au moins, il parlait finalement. L'ecchymose autour de son cou s'était déjà aggravée en un violet à l'aspect douloureux, ce qui en faisait une preuve objectivement importante, mais… ce n'était pas comme si elle ne serait pas encore là le lendemain.
"Est-ce qu'il doit vraiment faire ça maintenant ?" Six questionna.
"Plus tôt ce sera documenté, plus fiable ce sera considéré au tribunal."
Katsuki lui lança un regard suppliant et elle détesta le fait que le photographe ait raison.
"Ce sera fini rapidement." le photographe promit. Katsuki n'était pas d'accord, au point de rester figé dans la terreur dans un coin. Le photographe prit quelques photos de côtés, puis alla lui positionner la tête et les épaules sous un meilleur angle. Le tressaillement violent et incontrôlé le fit reconsidérer son geste.
"Penche juste ta tête en arrière." il demanda à la place.
Ce fut à ce moment là que Katsuki atteint son point de rupture. Il avait réussi à tenir le coup en s'ouvrant à un autre survivant, en se faisant étrangler par son violeur et en voyant Aizawa envisager un meurtre, mais les preuves photographiques étaient de trop.
"Très bien, penche-toi un peu vers ta… gauche… Merde."
À ce stade, Katsuki pleurait trop pour suivre la moindre instruction.
"Vous savez quoi, je pense qu'on en a assez." Il le libéra. Aizawa fut avec lui en un instant.
"Je suis tellement désolé d'avoir laissé ça se produire." Aizawa le pensait sincèrement, même si c'était ridicule de s'en vouloir pour avoir laissé Katsuki seulement quelques minutes, supposément entouré de flics au sein d'un commissariat.
Bakugo secoua simplement la tête avant de se jeter dans ses bras avec un sanglot tremblant qui évolua progressivement d'un souffle à peine audible à un cri. Un son brut, dépouillé de toute tentative de contrôle.
Plus tard, ils allaient devoir parler de l'importance des actions actuelles d'Aizawa. Aussi horrible qu'ait été l'expérience, ce jour brisait le scénario de toute une vie.
C'était la première fois que Katsuki n'avait pas eu à se sauver lui-même.
NAO : Je ne sais pas combien d'entre vous ont déjà reçu un coup à la tête, mais fondamentalement, si la personne a un bon lancé, vous avez une commotion cérébrale.
Alors oui, si quelqu'un se demandait pourquoi j'ai gardé pendant dix-huit chapitres un personnage secondaire quelconque qui saurait apparemment quelque chose… VOILÀ pourquoi.
NAO : J'espère que ce chapitre vous a plu et que globalement la fic continue de vous intéresser ! Pour les intéressés, je suis à la recherche d'un(e) bêta-lecteur !
