Les yeux de Gally s'étaient écarquillés, il regardait Cami sans vraiment la voir.
- Putain, c'est la merde. Grogna-t-il en murmurant
- Cache-toi sous le lit, vite ! Le pressa la jeune femme
Le bâtisseur lui lança un regard noir.
- Pardon ?
Cami lâcha un soupir exaspéré.
- Nous n'avons pas le temps, il est dans les escaliers bordel !
En effet, les pas approchaient de plus en plus. Gally réalisa que dans quelques secondes ils allaient se faire surprendre.
Alors, le plus vite possible, il enfila son boxer et embarqua le reste de ses affaires avec lui, se ruant sous le lit.
Cami, qui se rhabillait, dut se retenir de rire.
- Cami ?
- Deux secondes Minho, je suis en train de me changer !
Respectueusement, le coureur attendit derrière la porte.
Stressée, la blocarde manqua plusieurs fois de tomber en enfilant son bas. Elle entendait la respiration lourde de Gally, caché sous le lit.
- Pas un bruit. Siffla-t-elle en s'adressant à lui, à quelques pas du meuble
Elle inspira un grand coup et remit ses cheveux en place, avant de crier :
- Tu peux venir Minho !
En attendant que son ami rentre, le regard de Cami tomba sur le matelas.
Merde.
Le drap était complètement taché tant elle l'avait trempé. Le cœur battant la chamade, elle se précipita vers le lit et posa un coussin sur l'endroit mouillé.
Pile à ce moment, Minho pénétra dans la pièce.
- Désolé de t'embêter, je voulais voir si tu allais bien. Je sais que ce tocard de Gally te mène la vie dure en ce moment.
C'est le cas de le dire.
- Ne t'en fais pas Minho, j'avais juste besoin de souffler un peu.
Le coureur s'approcha d'elle, un petit sourire moqueur sur le bout des lèvres.
- Allez la guerrière, ne te laisse pas abattre. Tu mérites mieux que lui.
Cami ricana.
- Qui t'a dit que je voulais de lui ? Répliqua-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine
Ce fut au tour de Minho de rire.
- Tes yeux ne mentent pas. Mais bon, tu finiras par te rendre compte que tu vaux mieux que ça.
Mon dieu. Cela devenait terriblement gênant. Dire que Gally pouvait tout entendre, il devait trouver cela jouissif.
Mais Minho avait totalement faux, il se trompait sur toute la ligne. Il pensait que Cami tombait amoureuse du maton des bâtisseurs, mais ce n'était pas le cas.
Elle aimait simplement ce qu'il lui faisait. L'adrénaline qu'il lui procurait. C'était ça qui l'attirait vers lui. Rien de plus.
- Je ne veux personne dans ce Bloc. Nous n'avons pas le temps pour ça.
Une lueur malicieuse naquit dans le regard du coureur.
- Mmh, j'espère que tu viens manger avec nous au camp. On va s'amuser, et je te changerai les idées avec mes blagues.
Cami arqua un sourcil, un sourire espiègle sur le bout des lèvres.
- J'ai hâte de voir ça. Le défia-t-elle
Minho s'esclaffa puis, avec douceur, il caressa quelques secondes le bras de Cami. Celle-ci en frissonna.
C'était un contact chaleureux, qui ne lui voulait que du bien.
Cela l'apaisa aussitôt.
Elle en avait besoin les derniers temps, avec cette vie compliquée.
La medjack lui sourit, heureuse que le blocard lui apporte du soutien.
Pourtant, quand Minho retira sa paume, un flashback fit éruption dans l'esprit de Cami.
Alors, elle eut l'impression de sentir les doigts de Gally se planter dans la peau de ses hanches à nouveau. Les y enfonçant jusqu'à presque la transpercer. Tandis qu'il assenait des coups profonds en elle, tapant exactement là où il fallait.
Cela lui manquait déjà et rien ne pouvait plus l'enrager.
Comment faisait-il pour exercer un tel pouvoir sur elle ? Il l'avait enfin touchée et elle se sentait comme si on lui avait annoncé qu'elle allait sortir du Bloc.
- Je vais me laver. On se voit au dîner !
- À tout à l'heure Minho. Lui sourit Cami, d'un air absent
À peine la porte fut-elle claquée que Gally surgit de sous le lit.
Cami demeura immobile telle une statue, elle ne se retourna pas vers lui afin de le laisser se rhabiller.
Au final, ce fut le bâtisseur qui vint en premier vers elle.
La blocarde se figea lorsqu'il frôla presque son bras en passant à côté d'elle.
Là, leurs regards s'ancrèrent l'un dans l'autre. Les yeux clairs de Gally étaient devenus noirs. Elle craignait ce qu'il allait lui dire.
Il s'éloigna légèrement de Cami, ne la lâchant pas du regard. Son cou rempli de veines était encore trempé de sueur suite au moment intense qu'ils venaient de partager. La jeune femme déglutit.
- Tente quoi que ce soit avec Minho, la bleue, et tu le regretteras. La prévint-il d'un ton dur
Estomaquée, Cami perdit l'usage de la parole.
Elle ne le vit même pas quitter la chambre tant elle était sidérée suite à ce qu'elle venait d'entendre.
Gally avait eu ce qu'il voulait, il l'avait à nouveau baisée et il avait joui. En plus de cela, il avait également fait jouir la medjack. Satisfaisant son égo.
Une fois de plus, il avait abandonné Cami après l'acte.
Le plus froidement possible.
Pas un seul compliment, pas un seul sourire, rien.
Ils se donnaient l'un à l'autre, mais ils continuaient de se haïr.
Et en plus de cela, aujourd'hui, Gally avait décidé qu'elle n'avait pas le droit d'approcher un autre garçon.
Elle avait mal entendu, ce n'était pas possible autrement.
Cela ne pouvait pas être de la jalousie. Il n'en avait rien à faire de Cami et il désirait simplement lui prouver qu'elle ne pouvait pas trouver mieux que lui.
Alors quoi, il marquait simplement son territoire ?
Elle croyait rêver.
Le plus aberrant dans tout cela, c'était que Cami aurait aimé lui tenir tête.
Lui prouver qu'elle pouvait aller vers un autre.
Mais elle ne désirait que Gally.
Cela faisait désormais près d'une semaine que Cami et Gally s'ignoraient. Pas un mot, pas un regard. Comme la première fois où ils avaient fait l'amour.
Comme s'ils avaient besoin de s'éloigner après avoir été si proches.
La medjack se surprenait parfois à repenser à la façon dont il l'avait prise, à quatre pattes sur le lit. La façon dont il lui avait parlé avec autorité. Son bas-ventre était parcouru de décharges électriques à chaque fois.
À force, Cami ne savait plus vraiment si c'était le fait de le sentir en elle qui lui manquait, ou si c'était Gally en lui-même qui lui manquait.
Elle ne voulait pas y croire, car dès qu'elle repensait à lui elle avait envie de le frapper de toutes ses forces tant elle le détestait d'agir ainsi avec elle.
Au final, elle avait fini par s'y faire. Elle passait à autre chose et son envie pour le bâtisseur commençait à être bien moins omniprésente. Elle se calmait enfin.
Toutefois, Cami avait remarqué les derniers jours que Gally la fusillait du regard dès lors qu'elle était trop proche de Minho. Peut-être était-il sincère quant à la mise en garde qu'il lui avait faite dans la chambre.
Au fond d'elle, cela la réjouissait de le voir si frustré quand elle était avec un autre. Elle adorait en jouer et le provoquer.
Qu'avait-elle d'autre à faire dans ce foutu Bloc, de toute façon ?
En cette fin de soirée, Cami était assise sur le tronc avec Minho et Newt. Ils parlaient de tout et de rien, explosant de rire de nombreuses fois. À tel point que Teresa les avait laissés car elle n'en pouvait plus de leurs piailleries.
Soudain, Newt décida d'amener un sujet qui apportait toujours beaucoup d'angoisse et de questions.
- Nous allons bientôt sortir d'ici, Thomas le sent. Il se passe de plus en plus de choses les derniers temps et il est souvent ailleurs quand je lui parle.
- Ouais, on se rapproche du but je crois, le labyrinthe ne bouge plus vraiment. Approuva Minho, même s'il ne semblait pas complètement convaincu
Le ventre de Cami se tordit. Elle était très mitigée quant à tout cela.
- Et puis, avec notre Cami et cette chère Teresa, ça risque de partir en vrille assez rapidement. Ricana Minho en donnant un petit coup de coude à la jeune femme
La medjack n'avait pas envie de rire.
Elle en avait marre d'être perçue comme la responsable de tout ce qu'il se passait dans le Bloc.
Elle décida donc de changer de sujet.
- Qu'allons-nous faire en dehors du Bloc ? Et si tout était... détruit, réduit en cendres ?
Les sourcils de ses deux amis se froncèrent.
- Ça ne pourra jamais être pire qu'ici, jamais. Rétorqua Minho
- Tu sais que l'on doit partir Cami. Ajouta Newt d'un ton grave, tandis qu'il buvait la dernière goutte de son verre d'alcool
- Oui je le sais, j'en ai envie également mais je crains ce qui nous attend.
Le sarcleur lui sourit tendrement.
- Comme nous tous Cami, c'est normal.
Cami ne sut pas pourquoi, mais à l'idée de partir d'ici, son regard se tourna vers Gally. Il était assis près du feu, un verre dans la main. Sa tête était baissée et il semblait contrarié, presque blessé.
Sûrement une mauvaise journée.
Newt se rendit compte que son amie épiait le bâtisseur. Il déclara donc :
- S'il y en a bien un qui refusera de partir d'ici, c'est Gally.
Et aussi étrange que cela puisse paraître, Cami n'avait pas vraiment envie qu'il reste ici.
Mais après tout, cela lui permettrait enfin de l'oublier, si elle partait loin de lui.
Elle cesserait enfin d'être constamment méprisée par un garçon à qui elle n'avait jamais rien fait.
De ce fait, la medjack détourna le regard et se remit à rire avec ses vrais amis.
Ceux qui étaient toujours là pour elle.
Elle avait hâte de fuir d'ici, de fuir Gally.
~Cami était dans une pièce qu'elle n'avait jamais vue auparavant.
Il n'y avait qu'un seul lit, et elle était dessus.
À quatre pattes, à nouveau. Complètement nue, les jambes écartées, elle regardait droit devant elle.
La lumière était tamisée, mais Cami semblait être seule.
Il n'y avait aucun bruit autour d'elle, tout était calme.
S'était-il moqué d'elle ? Ne comptait-il pas venir ?
- Regarde droit devant toi la bleue.
Cami sursauta lorsque cette voix autoritaire et ferme s'éleva dans l'air.
Elle la reconnut aussitôt.
Les pas lui faisaient comprendre que la personne était derrière elle et s'approchait de plus en plus.
Obéissante, elle ne bougea pas sa tête d'un seul centimètre.
Alors, Gally apparut devant elle. Il était complètement habillé. Il portait un pantalon noir ainsi qu'un t-shirt à manches longues lui aussi noir, qui moulait chaque centimètre de son corps.
Il se posta à quelques centimètres de sa tête, la surplombant de sa grandeur.
Et là, il posa sa main sur le crâne de Cami. Lentement, puis plus férocement, il agrippa une poignée de ses cheveux et il la tira en arrière, arrachant un gémissement à la medjack.
Ainsi, elle leva les yeux vers lui, les plantant dans les siens.
Le regard océan de Gally brûlait de désir.
- J'espère que tu es toujours partante. Lui dit-il, en ne lâchant pas ses cheveux
Cami hocha rapidement la tête, en guise de oui.
Un rictus à la fois moqueur et satisfait se dessina sur les lèvres de Gally.
C'était la réponse qu'il attendait.
Alors, le bâtisseur libéra sa poigne autour des cheveux de la blocarde et il l'abandonna.
Il partit vers le mur juste en face d'elle, et il s'y adossa. Croisant les bras sur son torse, ne la quittant pas des yeux.
Pourquoi la narguait-il ? Elle n'en pouvait plus.
Elle avait besoin qu'on la...
Oh.
Tout à coup, des doigts fins et doux glissèrent sur son dos, jusqu'à ses fesses. Ils traçaient des cercles sur sa peau sensible. Cami frissonna de plaisir.
- Tu es sûre, Cami ?
La medjack fit de gros yeux. C'était une voix féminine, elle ne la connaissait pas.
Intriguée, Cami tourna à peine la tête, et du coin de l'œil elle aperçut une jeune femme qui devait avoir son âge. Elle avait de longs cheveux blonds et des yeux bruns. Elle portait tous ses vêtements elle aussi.
Cami se sentait exposée aux yeux de Gally et de cette fille, nue de la tête aux pieds, mais cela l'excitait honteusement.
Cette fille était magnifique. Et elle était en train d'aventurer ses doigts jusqu'à ses cuisses, se rapprochant dangereusement de son intimité qui était en surchauffe et qui était très certainement déjà trempée.
Le simple fait d'être à la merci de ces deux personnes et d'être touchée du bout des doigts suffisait à rendre Cami complètement dingue.
- Regarde-moi. Ordonna soudain le bâtisseur
La blocarde s'exécuta sans broncher.
Elle rencontra à nouveau le regard de Gally, qui était encore plus excité que quelques minutes plus tôt.
Il observait Cami se faire toucher, à quatre pattes sur un lit. Vulnérable. Il aurait pu jouir rien qu'en voyant cela.
- Est-ce que tu veux ses doigts en toi ?
La medjack gémit quand Gally lui posa cette question.
Lui faisant comprendre qu'elle n'attendait que cela.
Sans se faire prier, la blonde fit glisser deux de ses doigts sur les lèvres gonflées de plaisir du sexe de Cami. Un gémissement de surprise s'échappa de sa bouche.
- Elle est... mouillée, presque inondée. Fit remarquer l'inconnue, en s'adressant à Gally
Le rictus du maton s'élargit et il émit un souffle amusé.
- Ce n'est pas étonnant de sa part.
Il disait cela en continuant de fixer Cami. Il ne détournait jamais le regard. Captivé, subjugué par ce spectacle.
La medjack serra fermement les draps du lit lorsque la blonde appuya son pouce sur son clitoris, y exerçant une pression exquise.
- Pu...
Cami ne put pas terminer sa phrase, l'inconnue venait également d'enfoncer son index et son majeur en elle, entamant des va-et-vient rapides.
- Elle est si serrée. Murmura la blonde, retenant un gémissement
- Je sais. Grogna Gally d'une voix rauque
Il avait laissé tomber sa tête contre le mur, à présent il scrutait Cami de haut.
La bouche entrouverte, les muscles de ses bras contractés.
La medjack ne rompait jamais leur contact visuel.
Quand elle gémissait en contemplant Gally, elle voyait dans ses yeux bleus qu'il en perdait la tête. Elle était en train de le faire vaciller.
Le corps entier de Cami tremblait désormais. Lorsque la fille inconnue arqua ses doigts dans son intérieur humide et qu'elle tapa dans son point G, Cami fut déjà au bout. Elle luttait pour ne pas détourner le regard de Gally.
La blonde s'occupait d'elle à merveille, le bâtisseur le remarqua.
- C'est bien. Souffla-t-il, les yeux toujours baissés vers Cami
Il s'adressait aux deux personnes qui se trouvaient sur le lit.
- Plus vite, je t'en supplie. Demanda Cami à la jeune femme qui continuait de la pilonner de ses doigts
Un grognement se fit entendre dans la gorge de Gally.
Il commençait à ne plus tenir en place.
- Regarde-toi la bleue, elle te baise et te fait gémir rien qu'avec ses doigts. Et toi tu la supplies, tout en me regardant. Tu es complètement désespérée.
En effet, elle l'était.
Elle avait besoin de jouir, constamment. Elle ne se reconnaissait plus.
Et elle ignorait si c'était les doigts de cette fille qui lui donnaient envie d'atteindre l'orgasme, ou si c'était la façon dont Gally la dévorait du regard.
- Tu vas jouir, la bleue. Et quand tu jouis, tu me regardes moi. Rien d'autre.
Ces mots menèrent Cami au bord de la jouissance.
L'inconnue n'était pas aussi habile que Gally avec ses doigts, elle ne connaissait pas son intimité par cœur, contrairement à lui, mais elle était tout de même douée.
Et le regard du maton était si intense que Cami finit par chavirer. Il se délectait de la voir être baisée par une autre que lui. Cela lui permettait de voir ce qu'il lui faisait d'habitude, mais d'un point de vue extérieur.
Son érection dans son pantalon était devenue douloureuse.
Un sourire en coin était né sur le visage de Gally.
Elle était en train de gémir pour lui. Elle allait jouir pour lui. Il avait tant de pouvoir sur elle, et ce malgré le fait qu'il n'était pas celui qui lui faisait du bien.
Lorsque les yeux de Cami se révulsèrent sous le plaisir, il grogna une nouvelle fois.
- C'est ça, la bleue, jouis. Tu seras prête et suffisamment serrée pour accueillir ma queue. Susurra-t-il de sa voix suave~
Boum.
Cami était actuellement étalée au sol. En se réveillant de ce rêve, elle avait sursauté si violemment qu'elle en était tombée de son hamac.
- Aïe.
- Cami ! Ça va ?
C'était Teresa.
Le bruit sourd de sa chute l'avait réveillée et elle s'était aussitôt jetée de son propre hamac pour accourir vers Cami.
Celle-ci se releva avec difficulté, encore endormie.
- Oui ça va ne t'en fais pas. J'ai un sommeil très agité en ce moment.
Heureusement, Teresa était bien trop fatiguée pour faire sa curieuse.
Il faisait encore nuit.
Elle s'assura que son amie n'était pas blessée et elle partit se rendormir.
Cami grimpa dans son hamac à son tour, chamboulée.
Par cette chute, mais aussi par ce rêve.
Mais qu'est-ce qu'il me prend ?
Venait-elle vraiment de rêver de Gally qui la regardait se faire masturber par une fille ? Elle l'entendait encore grogner de plaisir à chaque fois qu'elle gémissait, quand la blonde la pénétrait de plus en plus profondément.
Comme si le bâtisseur avait voulu qu'une autre personne s'occupe de Cami, qu'elle la prépare, pour qu'il puisse la baiser ensuite.
Puisqu'il refusait de la toucher.
La medjack fut si perturbée qu'elle ne réussit pas à se rendormir.
Le lendemain matin, sans grande surprise, Cami fut de très mauvaise humeur.
Heureusement, Clint et Jeff travaillaient dans la réserve. Personne ne pouvait l'embêter.
Mais qui était cette fille ? Pourquoi avait-elle fait cela avec elle ? Pourquoi Gally lui avait proposé cela ?
Et surtout, pourquoi était-elle si excitée lorsqu'elle repensait à ce rêve ?
Que lui arrivait-il ? Les créateurs jouaient-ils avec elle ?
Elle avait l'impression de devenir folle.
Cami dut s'assoir un instant et elle prit sa tête entre ses deux mains, s'arrachant presque les cheveux.
Elle qui pensait passer à autre chose, oublier Gally, c'était fichu.
Et quand on parle du loup.
Le bâtisseur venait d'arriver dans l'infirmerie, d'un pas lourd.
Son bras était en sang. Et merde.
Il ne dit rien et attendit, fixant Cami.
Celle-ci se leva et se racla la gorge.
La façon dont il la regardait lui rappelait son rêve de cette nuit et cela la mit extrêmement mal à l'aise.
Mais elle devait rester professionnelle.
- Installe-toi sur le lit.
Pour une fois qu'elle pouvait lui donner un ordre. Et il lui obéit en plus de cela.
Il s'avachit de tout son long sur le lit de fortune et il ne cessait de toiser la medjack.
Ses sourcils froncés et son regard glacial la plombaient.
Cami commençait à se sentir mal. Tout se retournait contre elle. Le monde entier la forçait à se rappeler de son rêve. Pourquoi fallait-il qu'il la contemple de la même manière que dans ce songe d'une nuit ?
Elle fit tout son possible pour ne pas croiser ses yeux.
La jeune femme chercha tous les ustensiles dont elle avait besoin et elle s'assit sur une chaise à côté du lit, ne regardant que le bras du maton.
Lorsqu'elle posa sa main sur la peau de Gally, elle aurait pu jurer qu'il venait de frissonner et de presque sursauter. Toutefois, Cami décida de ne pas y faire attention.
Le regard du bâtisseur pesait sur elle alors qu'elle désinfectait et pansait sa blessure, une coupure qui faisait la taille de son avant-bras.
Elle dut résister à l'envie de lui demander ce qu'il s'était passé.
Tout était silencieux, seule la respiration régulière de Gally emplissait la pièce. Ils ne s'étaient pas parlé depuis ce moment dans la chambre et personne n'osait faire le premier pas. Surtout pas Cami après ce nouveau rêve.
Il la hantait jusque dans ses rêves. Il était encré en elle.
Une fois sa plaie quelque peu arrangée, Cami prit tout son équipement et s'éloigna rapidement de lui.
- Tu peux partir, ce n'est rien de grave.
Gally ne se le fit pas dire deux fois, il bondit hors du lit.
Sauf qu'il resta planté à côté de celui-ci. Et il sondait encore Cami du regard.
Alors, elle se retourna vers lui. Le visage froid et agacé.
- Va-t'en. Lui ordonna-t-elle
Elle n'aurait pas dû dire cela.
En une fraction de seconde, Gally s'était précipité vers elle et il avait encerclé son bras de sa grande main. Puis, Cami fut plaquée contre le mur de l'infirmerie.
- Mais...
- Tu joues à quoi, la bleue ? Tu m'ignores pendant une semaine et maintenant tu me parles mal ? Cracha-t-il
Le corps du bâtisseur n'était plus qu'à quelques centimètres de Cami.
Elle cligna plusieurs fois des yeux, la bouche ouverte, avant de répondre :
- Je t'ignore ? Tu m'as ignorée tout autant !
- Je fais ça pour ton bien, pauvre tache. Ce qu'il se passe entre nous, c'est malsain et tu le sais.
Cami ne put s'empêcher de ricaner.
- Dans ce cas-là, pourquoi me parles-tu en ce moment même ? Pourquoi touches-tu mon bras ? Pourquoi ne pars-tu pas ? Pourquoi ne continues-tu pas de m'ignorer, si c'est malsain ?
La mâchoire de Gally se contracta alors que la jeune femme plongeait dans l'immensité de ses yeux bleus.
- Parce que je n'arrive pas à me passer de ce qu'il y a entre nous.
Alors là.
Si Cami s'attendait à entendre ces mots sortirent de la bouche de Gally.
Elle était tout bonnement ébahie.
Le bâtisseur se rapprocha un peu plus près d'elle, leurs hanches respectives se touchaient presque désormais. Une tension palpable s'était immiscée entre eux.
- Tu n'as pas osé me regarder en me soignant. Pourquoi ? Tu as l'air perturbée. Qu'est-ce que tu me caches ?
- Mais rien du tout ! Se précipita-t-elle de répondre, offusquée
- Arrête tes petits secrets, la bleue. Tonna-t-il d'une voix grave
Et en disant cela, les yeux de Gally s'étaient perdus sur les lèvres de Cami. Il les scrutait toujours, d'ailleurs.
Désirait-il l'embrasser ?
La respiration du maton était soudain plus saccadée.
La jeune femme se sentait vaciller à cette idée.
Embrasse-moi. Elle voulait tant lui dire cela. Elle désirait plus que tout goûter à ses lèvres. Elle avait goûté à tout, sauf à sa bouche.
Lorsque Gally releva les yeux vers ceux de Cami, la jeune femme craqua.
Furtivement, ne résistant plus à la tentation, elle approcha sa tête de celle de Gally et elle tenta de prendre possession de ses lèvres.
Sauf que la main du bâtisseur avait quitté le bras de la medjack et elle se retrouva à présent autour de son cou. Il le serra légèrement et força Cami à plaquer sa tête contre le mur à nouveau, l'éloignant de lui.
Les yeux de la medjack s'écarquillèrent tandis que Gally la pénétrait de son regard froid. Ses doigts glacés qui entraient en contact avec la peau chaude du cou de Cami lui fit l'effet d'une brûlure. Une brûlure exquise.
Il la touchait, l'étouffait presque avec sa main.
Et rien qu'avec cela Cami sentit qu'une chaleur s'était logée entre ses cuisses.
- Règle numéro une la bleue, on ne s'embrasse pas. Assena-t-il, resserrant légèrement sa poigne autour du cou de la medjack, plaquant d'autant plus sa tête contre le mur
Cami lui sourit d'une façon narquoise.
- Et la deuxième ? Réussit-elle à dire
Le visage de Gally était impassible, mais une lueur diabolique traversa son regard.
- Tu la découvriras bien assez vite.
Et sur ces derniers mots, le bâtisseur relâcha son emprise autour du cou de Cami et il s'en alla sans se retourner.
Tant bien que mal, la jeune femme essaya de reprendre son souffle.
De reprendre ses esprits alors que cette tension oppressante était en train de la quitter.
Elle n'était définitivement pas prête à passer à autre chose.
Tadam ! Sacré rêve 😄
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