Petit mot de l'auteure : écrit pour la 155e nuit du le thème "Camisole". J'ai écrit ça à l'arrache car faut rendre avant 13h mais tadam
Selenba aimait bien la douleur.
Du moins, quand c'était les autres qui l'éprouvait et qu'elle en était l'origine.
Quand c'était elle qui en était sujette, elle devenait rapidement moins fanatique de ce concept. Néanmoins, en bonne guerrière, elle acceptait avec un certain fatalisme d'être à son tour la proie de tordus. La roue finissait toujours par tourner, comme disaient les omoisiens. Quand ces derniers l'avaient capturé, elle n'avait donc pas cherché à supplier, ni à les traiter de monstres. Elle avait accepté la sentence et l'idée qu'elle allait sûrement être découpée en petits morceaux. L'impératrice avait beau clamer être bonne et généreuse, elle n'avait aucun doute sur la réalité sombre de ses services secrets.
D'autres auraient pu frémir de terreur face à ce qui allait se jouer, mais pas elle : elle avait échoué dans sa mission et s'était fait prendre. Elle allait assumer ses actes et ne rien révéler à propos de Magister, quand bien même son mutisme devrait lui coûter la vie.
En revanche, elle ne comptait pas se laisser faire. Ces barbares avaient beaux l'avoir enfermé dans une pièce sombre au fin fond du palais, elle allait trouver un moyen de s'échapper. Quand ils avaient réfléchit à la marche à suivre en cas de capture, l'idée était simple : Selenba utilisait sa force de vampyr pour se défaire de ses liens et se servait de leurs repérages préalables pour emprunter les couloirs et passages qui lui permettraient de s'enfuir au plus vite.
Néanmoins, son plan d'évasion fut entravé par quelque chose qu'ils n'avaient pas prévu : une camisole.
Une camisole qui n'avait rien des entraves habituelles. Celle-ci était dans une matière sombre, faite de cuir, mais mouvante, comme si de la magie y avait été intégrée. Quand elle surprit le regard de ses geôliers, elle comprit que c'était le cas.
- Notre arme anti Chasseuse te plaît ?
- Je suis flattée que vous ayez dépensé autant d'argent pour créer quelque chose spécialement pour moi, répondit-elle avec un petit sourire. Mais elle me plaira encore plus quand je vous attacherai dedans.
Elle vit avec satisfaction quelques gardes frissonner de peur. Malheureusement, son sourire fana rapidement quand les premiers coups furent portés...
…
Lorsque la porte s'ouvrit, Selenba ne put retenir un grognement.
Ces monstres lui avaient déjà arrachés toutes ses griffes, qu'espéraient-ils lui prendre de plus ? Puis, elle rigola doucement à cette idée. Elle était bien placée pour savoir qu'il était toujours possible de faire souffrir d'avantage quelqu'un. Elle tâcha ainsi de reprendre tant bien que mal ses esprits ; elle allait sûrement hurler, mais cela ne voulait pas dire qu'elle devait perdre toute dignité.
Néanmoins, quand le garde omoisien s'approcha d'elle, il ne lui enfonça pas la dague qu'il tenait en main. Il l'utilisa plutôt pour tâcher de couper les liens ; en vain.
- Ils ont vraiment mit le paquet, marmonna le garde.
Si elle ne l'avait pas reconnu à sa voix, elle n'eut plus aucun doute en le voyant incanter une magie démoniaque pour défaire ses liens.
- Je pensais que tu allais me laisser mourir ici, murmura Selenba. C'est ce qui était convenu.
- Je sais, répondit Magister en haussant les épaules. Mais j'ai une autre mission et les autres sont tous des incapables.
Bien évidement.
Magister n'allait pas lui dire qu'il avait besoin d'elle ou qu'elle comptait pour lui, qu'il avait été à prendre tous les risques pour lui sauver la vie, quitte à aller contre tous ses principes.
Mais il n'en avait pas besoin.
Elle le connaissait suffisamment pour comprendre ses non-dits.
