Précédemment :
Beaucoup d'événements arrivent d'un coup : la mort du père de Luna, les manigances de Dumbledore, l'état de Lucius.
C'est la poursuite des cours de la rentrée.
NB : Je suis passée assez rapidement sur l'autocorrection pour continuer le chapitre 7 et publier celui-ci. Pardonnez-moi si vous trouvez des incohérences ou des fautes ignobles :D
SIXIÈME CHAPITRE
A PLEINE CHARGE
Après leur repas, Harry se déplaça pour assister à son cours de soin aux créature magiques, tandis qu'Hermione alla vers celui de runes anciennes. Tom et Drago se dirigeaient vers les cachots pour aller en potion. Harry prit son temps, se grattant la tête tout en se demandant pourquoi il avait décidé de continuer les cours de Hagrid. Ce n'était pas une obligation cette année. Il fit une pause en arrivant en haut de la colline et regarda en bas, fronçant des sourcils. Il avait choisi cette matière à la fin de sa sixième année, avant que ça vie ne change drastiquement. Avant que Dumbledore ne dise à Hagrid qu'il avait tourné du mauvais côté. Et puis, il aimait bien apprendre des choses sur les créatures magiques, même si la plupart des cours de Hagrid étaient décousus ou incomplets. Certains avaient été amusants.
Harry sourit malicieusement en repensant au cours sur les hippogriffes. Drago s'était comporté comme un idiot et Harry avait pensé que ce salopard de blond avait mérité ce qui lui était arrivé. Drago avait refusé d'écouter les consignes et en avait payé le prix. Harry renifla d'amusement et repris sa progression. Il embêterait Drago avec ça plus tard. Il fallait dire qu'il adorait voir son air indigné.
« Euh… Harry ? »
Il serait rentré dans Hagrid si celui-ci ne lui avait pas parlé. Le tendre sourire qu'il avait sur le visage disparut, n'affichant plus qu'une expression neutre. Hagrid ne put réussir à terminer ce qu'il voulait dire à Harry. Le géant le regardait avec doute et culpabilité, et à cause de ça, la colère et l'amertume de Harry augmentèrent au point qu'il faillit perdre le contrôle. Mais il crispa ses poings et tint ses émotions à l'écart. Il ne voulait pas ressentir ce genre de sentiments envers Hagrid, plus particulièrement parce que ce n'était pas vraiment de la faute du géant. Hagrid aimait Dumbledore. Le directeur avait été le seul à avoir autorisé Hagrid à revenir après son expulsion. Le géant avait de nombreuses raisons d'être loyal envers Dumbledore et il n'avait jamais eu l'occasion de douter de lui auparavant. Harry n'en était pas certain, mais s'il avait été à la place du géant, il aurait très probablement agi de la même façon.
« Bonjour, Hagrid. Tu as passé de bonnes vacances ? »
Hagrid fut déconcerté quelques secondes, mais un sourire traversa son visage. « Bien sûr, Harry. Quelque peu occupé. Tu as l'air en forme ! »
« Merci. Je me sens très bien. »
Hagrid acquiesça, son sourire s'atténuant légèrement. « Alors, toi et, euh… Malefoy ? Pour une surprise... »
Harry haussa des épaules. « Pas vraiment. » Il lui fit un sourire et donna un léger coup dans le bras de Hagrid. « On devrait y aller, tu ne crois pas ? Commencer le cours. »
« Oh, oui, tu as raison, Harry ! » Ils descendirent la colline ensemble. « Mon premier cours sera très passionnant ! Le plus intéressant j'dirais ! »
Harry sourit un peu plus. Il ne voulait pas discuter avec Hagrid d'un sujet qui entraînerait des questions, ce que le géant sembla accepter implicitement. Ou du moins c'est ce qu'il semblait, car il continua à parler du cours en abandonnant le sujet des vacances. Harry était heureux de constater que rien n'avait changé entre eux. Et encore plus quand il vit qu'il serait le seul Griffondor de septième année à assister à cette matière.
… … …
La mauvaise humeur de Severus alla en s'empirant tout au long de la journée et ne s'arrangea pas avec l'arrivée de son cours avec les serpentards. « Asseyez-vous, gardez le silence, et commencez la potion en première page ! » dit-il d'un ton cassant.
Drago et Tom échangèrent un regard en prenant place à l'avant de la classe. Ils laissèrent tomber leurs sacs à côté du bureau avant de s'approcher de celui de Severus derrière lequel le maître des potions était fermement planté.
« Ça vaut aussi pour vous deux ! » gronda silencieusement Severus.
« Peu importe la potion, je pourrais la réaliser en dormant. Je ne veux pas perdre mon temps, » fit remarquer Tom à voix basse, faisant attention à ce que ses paroles ne portent pas dans la salle.
« Drago, file, » dit finalement Severus après un concours de regard avec Tom. Drago les regarda méchamment tous les deux avant de souffler et de partir à sa place. « Et que suggérez-vous que je vous laisse faire, mon seigneur ? » siffla Severus.
Tom haussa un sourcil. « Vous devenez grincheux, professeur Rogue. »
Severus posa ses mains sur le bureau face à lui et se pencha en avant. « Tu as promis- » entama-t-il, mais Tom leva sa main pour l'interrompre, un sourire aux lèvres.
« Je m'excuse, professeur. J'ai promis, en effet. J'ai été pris en temps qu'élève après tout. Mais… Il y a un truc que je dois faire et tu sais très bien que je peux brasser n'importe quelle potion les yeux fermés, » raisonna Tom.
Severus confirma d'un signe de tête. « Très bien. » Tom sourit, surprenant Severus, et se retourna pour prendre son sac. « M. Bailey, vous serez mon assistant pendant nos cours, étant donné que votre enseignement à Durmstrang vous permettrait d'obtenir les ASPICs haut la main. »
« Merci, professeur Rogue, » répondit-il en adressant un sourire narquois à Drago en passant à côté de lui.
« Hey, où est-ce que tu vas ? »
« Faire quelque chose de fun. Des recherches. » Il ricana quand Drago se recula avec un air de dégoût sur le visage. « On a un temps libre après ce cours, non ? »
« Oui, » confirma lentement Drago, se demandant où Tom voulait en venir. Il était évident qu'il préparait quelque chose.
« On se voit au dîner. »
Tom se dirigea vers la bibliothèque et fit une grimace narquoise à la bibliothécaire quand elle osa se renfrogner pour ne pas être entré dans son sanctuaire le plus silencieusement possible. Il voulait la tuer, et ce n'était pas la première fois qu'il le pensait. Idem pour Klyne. Il serait déjà passé à l'acte avec ce dernier s'il n'avait pas été inquiet des conséquences. Le pire étant la fureur et la déception de ses frères et de sa sœur. Il ne savait pas vraiment comment Harry et Drago réagiraient au meurtre d'Ellias Klyne. Il savait que s'il le faisait seulement parce qu'il en avait envie, Hermione serait très mécontente. Drago trouverait ça amusant, mais serait vite agacé quand il y aurait une enquête. Pour Harry, il ne savait pas vraiment. Tout ça pouvait probablement l'amuser, malgré tout. Sa façon de gérer les différents événements qui lui arrivaient était en prenant tout à la rigolade. Tom n'y voyait aucun inconvénient. Harry était beaucoup plus heureux depuis qu'il traitait tout de façon plus légère.
Tom renifla en regardant les livres, parcourant allée après allée. Harry n'était pas toujours gai. Il aimait se laisser aller à perdre le contrôle, être en colère et exploser pour faire redescendre la pression, exposer sa nature dangereuse quand il savait que ça pouvait lui être bénéfique… Même si ce n'était pas la chose la plus avisée à faire sur le moment. S'arrêtant devant un livre épais à la couverture bleue, Tom étudia les lettres dorées défraîchies sur la tranche en continuant de penser à son frère. Oui, parfois, les réactions d'Harry selon les circonstances l'agaçaient, mais seulement parce qu'il gâchait à chaque fois la surprise.
Tom prit l'ancien livre de l'étagère et le cala sous son bras avant de se faire transporter dans la Réserve par l'Ombre de Talyn. Il identifia tout de suite les livres dont il avait besoin et il ne lui fallut pas longtemps avant de quitter la section. Une fois sorti de l'Ombre, il rôda dans les ailes, essayant de se rappeler s'il y avait d'autres livres dont il aurait l'utilité. Lors de sa recherche, il aperçut Neville avec une grande quantité de bouquins dans un coin sombre.
Tom était une personne curieuse, il l'avait toujours été. Désireux d'en savoir le plus possible sur divers sujets et sur les gens qui l'entouraient, principalement pour avoir un moyen de pression. Il adorait avoir le contrôle sur les gens. C'était dans sa nature… Mais le jeune Londubas l'intriguait à un différent degré. Il avait toujours été loyal envers Harry, se tenant fièrement à ses côtés et le soutenant, même si les autres pensaient qu'il était un raté. Ce garçon était plus que ce que les gens en disaient, Tom en était sûr. En plus, Londubas l'amusait. Tom appréciait particulièrement le voir pâlir quand il se tenait près de sa table.
« Londubas. Ton aide est requise, » dit-il immédiatement.
Neville, en voyant qu'il n'avait pas le choix, se leva et acquiesça. « Entendu. Que faut-il faire ? »
« Tu n'as pas cours cette heure ? »
« Je suis libre pour deux heures. » Neville rougit quand Tom leva un sourcil. « Je n'ai pas pris tant de cours que ça pour mes ASPIC. Il n'y a pas beaucoup de domaines dans lesquels je suis bon. Je ne sais même pas pourquoi je continue les cours de potion. Je pensais que si le professeur Rogue m'acceptait dans son cours, je pouvais en tirer avantage... » Neville s'interrompt quand il se rendit compte qu'il marmonnait, et que le seigneur des ténèbres le fixait avec intensité. C'était glaçant, surtout avec son regard brillant qui semblait examiner son âme. Neville contint de justesse un frisson. Finalement, Tom détourna le regard et hocha la tête.
« Suis-moi. » Tom observa Neville attraper son sac et le guida vers le coin dans lequel Talyn était postée. Elle haussa un sourcil quand Tom agrippa le bras de Neville pour le faire entrer dans l'Ombre dans laquelle elle était camouflée.
« Emmène-nous au manoir Malefoy, » ordonna-t-il avant de lui tourner le dos. Neville hoqueta à la vue de l'Ukatae qui adressait une grimace à Tom dans son dos.
« Un s'il te plaît serait apprécié. »
« Et un tout de suite serait mieux. » Quelques secondes plus tard, l'Ombre fut dissipée et Tom se retrouva dans la pièce où il voulait se rendre. La bibliothèque des Malefoy.
« Comment sais-tu que c'était l'endroit dans lequel je voulais me rendre ? »
« Le bon sens. » Elle faisait toujours la tête, et Tom s'aperçut qu'il était laconique avec elle seulement parce qu'elle faisait son travail. Il ne voulait pas, ni n'avait besoin, de protection, mais elle ne pouvait aller à l'encontre des ordres reçus.
« Merci, je suppose. »
Talyn redressa la tête et sourit en allant se poster plus loin. Tom parcourut la bibliothèque avec Neville et tous deux trouvèrent Sirius et Dursley, ce dernier ayant l'air en très bonne santé. Dursley était plongé dans la lecture de son livre de Charmes pendant que Sirius était adossé à sa chaise, les yeux dans le vague et un sourire idiot sur les lèvres. Il n'était pas compliqué de savoir à quoi il pensait.
Tom fit un signe de tête à Sirius quand l'animagus les repéra et les salua de la main.
« Qu'est-ce que vous faites ici ? Ne devriez-vous pas être en cours ? » demanda Sirius, ses yeux examinant Neville comme s'il s'attendait à le voir blessé.
« C'est cours de potions et je ne vais rien apprendre de nouveau pendant ce cours. Sans manquer de respect à Severus, bien entendu. Il m'a autorisé à avoir du temps libre pendant ses cours, pour des recherches, » répondit Tom en s'arrêtant près de leur table.
« Très gentil de la part de Sevy. »
Tom ricana. « Oui. »
« J'ai deux heures de temps-libre. » Tom regarda Neville se diriger vers la place à côté de Dursley. Dudley lui jeta un coup d'œil amusé, et tira le siège pour qu'il s'installe.
« Neville, trouve-moi tous les livres que tu peux trouver sur ce sujet. » Tom tendit au griffondor un bout de parchemin. Neville acquiesça, observa Dursley, puis s'éloigna. Le visage de Tom se détendit quand il s'assit face à Sirius. « Et ton mari ? »
« De nouveau en colère après moi. » Sirius sourit. « Je pense que ça va être souvent comme ça, avec des hauts et des bas, jusqu'à ce que les bébés naissent et que Lucius soit certain de pouvoir retrouver son magnifique corps. »
« Si superficiel, » marmonna Tom. Sirius acquiesça à ses propos et renifla en voyant que Dudley avait rougit. « Je voudrais parler des frères Lestrange, » continua Tom. Sirius fit aussitôt signe à Dudley de s'en aller.
« Prends une pause, Dudley. Nous travaillons depuis ce matin. » Dudley hocha de la tête et s'éloigna.
« Et comment ça, » Tom fit un geste vers les cours de Dudley, « se passe ? »
« Il est plus intelligent que ce à quoi je m'attendais. Plus intelligent que Harry le pensait. »
« Harry ne lui doit rien, » siffla Tom. Sirius leva ses mains en un geste apaisant.
« Je suis d'accord avec toi. Je pense juste que Harry serait content de le savoir. Mais tu ne voulais pas parler de mon tutorat, plutôt de Rudy et Rab. »
« Rassures-moi, ce n'est pas comme ça que tu t'adresses à eux ? »
« Et pourquoi pas mon petit Tommy ? »
Les yeux de Tom se rétrécirent. « Tu joues beaucoup trop avec ma patience. »
Sirius eut un sourire moqueur « Lucius me dit la même chose tous les jours. »
« Est-ce que tu as parlé avec eux ? »
« Une fois. On doit trouver une solution pour les faire sortir en public sans qu'ils ne soient détectés ou reconnus. » Sirius se pencha en avant. « Lucius refuse de m'aider. »
« Ça doit t'énerver, » dit Tom avec un doux rire.
« Bien sûr ! Je n'en ai rien à faire de ne pas faire parie du conseil. Mais que je sois maudit si je dois travailler pour toi sans avoir des informations décentes ! » Sirius s'affaissa dans son siège. « De plus… On ne peut pas les laisser enfermés ici. Être enfermés 24h/24 et 7j/7 ne peut que leur rappeler Azkaban. Au moins, quand je me suis échappé de cet endroit, je n'étais pas enfermé en permanence. J'ai brisé les règles, je suis sorti sans être accompagné… Ces deux-là ne feront rien d'autre que de suivre tes ordres. Ils ont besoin de sortir ! Nous avons besoin de nous éloigner de ce manoir et d'enquêter sur les territoires dont tu veux t'accaparer pour le monde sorcier. »
Tom rit. « Tu veux être au courant de tout ? »
« Oui. » Sirius souffla un coup. « Si ça ne te dérange pas. »
« Très bien. Je vais faire en sorte que Lucius t'informe de tout. Après tout, c'est normal vu que tu es plus impliqué que d'autres dans nos plans. »
Sirius soupira de soulagement. « Ça me va. Je suis sûr que Lucius m'aurait lancé un Avada si je le lui avais redemandé. Apparemment, je l'agace énormément. »
« Ça ne m'étonne même pas. » Tom sourit légèrement en se levant. « Est-ce qu'Amortia a pu examiner Lovegood ? »
Sirius acquiesça en se levant pour accompagner Tom. « Elle reviendra dans quelques heures. L'état de Luna n'a pas évolué. J'espère que Harry a raison et qu'elle se réveillera demain. »
Neville les regarda partir de la bibliothèque, sa tête dépassant d'un rayon, puis se redressa avec un long soupir de soulagement. « Bordel... » il marmonna en scannant les rayons, cherchant les livres que Tom voulait. Neville était persuadé que la plupart des titres sur cette liste concernaient la magie noire, et que le reste devait se référer à des êtes mythiques. Pourquoi avait-il besoin de livres à ce propos ? Neville haussa les épaules. Au moins, c'était la seule chose que lui avait demandé Jedusor jusqu'à présent.
« Besoin d'aide ? »
Le bout de parchemin lui tomba des mains et il percuta une étagère en reculant sous la surprise. Il fut soulagé en constatant que ce n'était que Dudley. « Ne surprends pas les gens comme ça, surtout dans cette maison ! Tu ne sais pas sur qui tu peux tomber… » grommela Neville en se détournant pour cacher sa gêne.
Dudley s'avança dans l'allée et étudia les livres que Neville avait regardé. « Alors ? Tu as besoin d'aide ? »
« Non, à moins que tu saches où je peux trouver des livres sur ces sujets. » Dudley prit le parchemin que Neville lui tendit. « Je ne suis pas familier avec cette bibliothèque. Ça va me prendre des années. »
« Je peux aider. » Dudley se tourna et s'éloigna. Neville le suivit, de meilleur humeur. Dudley n'était pas si effrayant, finalement. Dudley ne lancerait pas un Avada juste pour punir quelqu'un… Avec un peu de chance.
« Je n'ai pas passé tant de temps que ça ici, mais le peu que j'ai consacré à ses étagères m'en a fait apprendre beaucoup. » expliqua Dudley pendant qu'ils s'asseyaient autour d'une table. « Entre autres. Tripe. » Un elfe de maison apparut et remua une oreille à la question de Dudley. « Peux-tu me trouver tous les livres dans cette bibliothèque qui concernent ces sujets ? »
« Bien entendu, M. Dursley. »
« Merci. »
Neville rencontra deux yeux noisette face à lui et fut surpris quand Dudley lui adressa un sourire satisfait. Ce n'était pas comme le sourire en coin de Malefoy, qui lui donnait envie de grincer des dents, ni comme celui de Jedusor, qui le terrifiait. Celui de Dudley le rendait nerveux et étrangement inconfortable, d'une façon qui lui faisait remarquer à quel point Dudley avait la ligne et que l'habit sorcier lui allait à merveille.
La table croula soudainement sous de courtes piles de livres, tous abordant les sujets qui intéressaient Tom. « Autre chose ? » l'elfe couina.
Dudley jeta un coup d'œil à Neville qui réfléchit à la question. « En fait, oui. Drago a fait sa demande en mariage auprès de Harry hier soir devant tout le monde. Tu veux voir ça ? »
Dudley fronça des sourcils. « Harry m'a dit qu'ils étaient déjà engagés l'un envers l'autre. »
« Techniquement, ils l'étaient. Mais Drago n'avait pas fait sa demande officielle dans les règles de l'art avant hier. On m'a dit qu'il avait fait de Harry son fiancé, qui l'avait appris bien après les faits. »
Dudley renifla. « Allez, montre-moi. »
« Peux-tu apporter une pensine ? » demanda Neville. L'elfe de maison acquiesça et disparut en un claquement.
« Tu ne ressembles pas vraiment à d'habitude, » dit Dudley. Il haussa des épaules quand Neville lui adressa un regard confus. « Dans ton uniforme, je veux dire. Sans robe. »
Neville leva une main et tira sur sa cravate. Elle le serrait de trop. Il n'était pas sûr de savoir si le regard que lui lançait Dudley était appréciatif ou non, mais son rythme cardiaque semblait en être affecté.
« Ouais, je sais. J'ai souvent l'air idiot. »
Le regard de Dudley, qui s'était posé sur la main desserrant la cravate, se releva d'un coup. « Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »
Neville haussa une épaule, et souhaita que l'elfe se dépêche de revenir. « C'est ce que tout le monde pense. Que je suis le benêt. »
« Pas Harry. »
« Comment pourrais-tu le savoir ? Ce n'est pas parce qu'il n'a pas mis fin à tes jours que ça veut dire que tu le connais, » répondit Neville avec une voix dure, soudainement fatigué de cette conversation. Ou plutôt fatigué d'être si mal à l'aise. Quand l'elfe revint avec la pensine, il leva sa baguette et se détourna de Dudley pour se concentrer sur le souvenir. Dudley le regarda avec intérêt, surpris de voir un filament argenté s'échapper de sa tempe, lié à la pointe de sa baguette et être dirigé dans la bassine.
Sirius revint à ce moment et Neville fut ravi de lui laisser sa place pour montrer comment fonctionne une pensine. Heureux de savoir quel souvenir s'y trouvait, Sirius lui expliqua à cœur-joie. Neville prit alors la poudre d'escampette et s'excusa de son départ une fois que les deux furent plongés dans la pensine.
… … …
Tom traversa le manoir pour se rendre dans la chambre de Lovegood. Avant d'entrer dans la pièce, il remercia Sirius et lui dit de vaquer à ses occupations. L'animagus fit la grimace et aboya son mécontentement, avant de s'en aller. Mais pas sans faire promettre à Tom de ne pas blesser la fille.
« Imbécile, » grommela Tom en enclenchant la poignée de la porte. Il n'avait aucune raison de lui faire du mal. Une fois à l'intérieur, il verrouilla la porte derrière lui et recula aussitôt contre, sous le coup de l'étonnement, en constatant le changement dans l'état de Lovegood. Des vagues d'énergies pulsaient du corps de la sorcière, et en quelques secondes, elle fut enveloppée par un halo doré. Il pouvait ressentir la puissance qui émanait d'elle d'où il se trouvait. Il se trouvait face à une situation qu'il n'avait pas anticipé et qui devait être très récente, sinon Amortia ou Sirius lui airaient fait un rapport.
Pourquoi brillait-elle ? Tom fit le point sur tout ce qu'il savait sur elle et sa famille. Il avait l'intuition qu'elle n'était pas totalement humaine, mais rien n'indiquait qu'il y avait une autre espèce dans la généalogie des Lovegood. Il avait certainement manqué quelque chose, contrairement à Dumbledore. Ses yeux s'assombrirent brièvement. Dumbledore voulait tuer cette fille à cause de ses visions le concernant, et il était en colère de ne pas s'en être rendu compte plus tôt. Mais il avait été beaucoup trop concentré sur Harry ces dix-sept dernières années. Dumbledore l'avait manipulé même sans être en contact avec lui. Mais maintenant il avait toute sa tête, et il pouvait voir que Dumbledore était effrayé et seul.
Et maintenant, il était déterminé à apprendre tout ce qu'il pourrait de la fille Lovegood avant que Dumbledore ne trouve un autre moyen pour l'utiliser. Tom voulait savoir ce qui rendait le vieux fou si désespéré au point de la kidnapper, et de vouloir la tuer. Il ricana soudainement. Et il était Lord Voldemort. Il voulait absolument savoir ce que Luna était, pourquoi elle s'était évanouie, et pourquoi le corps de son père avait disparu aussitôt après sa mort. Il voulait toutes ces connaissances immédiatement et personne ne l'empêcherait de satisfaire sa curiosité.
Il s'approcha du lit, étudiant Luna et le halo avec précaution. Quand il fut sur le point de l'atteindre, il espéra qu'elle ne soit pas souffrante, et qu'il ne ressente pas sa douleur en envahissant son esprit.
« Tu ne devrais pas faire ça, » l'avertit Talyn le moment où ses doigts allaient caresser les tempes de Luna.
Il leva son regard vers elle, curieux. « Pourquoi ? Sais-tu ce qu'elle est ? Peux-tu expliquer pourquoi tout ça lui arrive ? »
« Non. Nous ne pouvons pas ressentir ce qu'elle est. Même Ozemir et ses connaissances… Et il a cherché. Nous ne savons rien de tout ça, » elle fit un geste en direction de Luna. « Et à cause de ça, je pense que tu ne devrais pas t'en occuper. Tu pourrais lui faire du mal par inadvertance. »
« Je sais ce que je fais. » Tom se reconcentra sur ce qu'il faisait, et pressa ses doigts contre ses tempes. Dès que le contact fut établi, un courant le traversa et ses yeux s'écarquillèrent avant de papillonner et de briller de la même couleur que Luna.
Talyn réalisa que Tom avait été aspiré dans l'esprit de la fille avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit pour l'atteindre. « C'est une mauvaise idée. » Elle se rapprocha à cas où il aurait besoin d'être éloigné rapidement.
Tom ressentit une étrange froideur, et ne l'aima pas le moins du monde, en se faisant aspirer dans son esprit. Ses pensées apparurent devant ses yeux, et il s'empêcha de penser à sa gêne de se trouver là. Il chercha à savoir si elle ne souffrait d'aucune façon, ce qui, heureusement pour lui, n'était pas le cas, et une fois rassuré, il ouvrit son esprit et traversa ses étranges barrières mentales… Des barrières très solides. Ça lui prendrait un certain temps pour pouvoir les traverser. Mais ça ne l'inquiétait pas. Il était le seigneur des ténèbres après tout, et le meilleur des Legilimens.
Des chuchotements lui parvinrent et attirèrent son attention. Des milliers de voix… Toutes murmurant, toutes chuchotant doucement et gentiment, comme une mère pour réveiller son enfant. Tom se sentait réconforté et bercé par le bruit et son esprit perdit de vue son objectif. Il était… détendu. C'était un sentiment qu'il avait rarement ressenti. Il était agréablement ravi de flotter, enveloppé chaudement dans un cocon. Il aurait pu rester comme cela pendant merlin sait combien d'heures, mais il reprit ses esprits en ayant une vision de l'océan devant lui.
Les voix s'éloignèrent alors qu'il se concentrait sur cette vision, désirant qu'elle réapparaisse. C'était ce qu'il était en train de chercher. Après avoir collecté et rassemblé les quelques indices que Luna lui avait transmis… La vision se manifesta de nouveau, cette fois-ci plus brillante et nette, l'enveloppant comme s'il flottait dans l'eau. Il se déplaça dans une direction, pendant ce qui lui sembla des kilomètres, et pile quand il aperçut une tâche sombre dans le lointain, un rire ravi brisa sa concentration et fit disparaitre la vision instantanément, le laissant dans le noir, avec des voix le perçant pour seule compagnie.
« Tom ! » le ton aérien de Luna flotta jusqu'à lui et Tom s'émerveilla de l'amusement qu'il entendit. « Non, non, non. On ne regarde pas, vilain Ukatae. »
Vilain Ukatae ? Comment ose-t-elle m'appeler comme ça ! « Hé ho, viens donc ici ! Tu ne peux pas me parler comme ça ! Je suis Lord … Attends ! » s'écria-t-il quand Luna le força à sortir de son esprit, l'irritation qu'il sentait envers elle disparaissant immédiatement. « Tu vas bien ? »
« Bien sûr. » Ses barrières mentales s'érigèrent, se manifestant comme un mur de pierre à la hauteur immense. A son sommet, dix doigts s'agrippaient au rebord et il vit le visage de Luna tourné vers lui, ses grands yeux brillants le fixant tandis qu'elle soulevait son corps jusqu'à pouvoir s'appuyer sur ses avant-bras. Pour ce qu'en savait Tom, le reste de son corps se balançait dans le vide de l'autre côté.
« C'était censé arriver, tu sais. Papa l'a dit. »
Tom flotta vers le mur jusqu'à ce que sa tête soit penchée en arrière au maximum pour pouvoir la regarder. De là où il se trouvait, elle semblait être à des dizaines de mètre au-dessus de lui. Il essaya de grimper à son niveau, mais sentit qu'elle l'en empêchait. Elle ne l'autoriserait pas à venir plus près. « Pourquoi tu ne dis à personne ce qu'il t'arrive ? »
Luna regarda le vide derrière lui. Elle resta silencieuse pendant si longtemps que Tom se demanda si elle lui répondrait. « Tu aimes les mystères, non ? » lui demanda-t-elle finalement, rigolant de la grimace qu'il lui adressa. « Tout se sait avec le temps, n'est-ce pas ? »
« Pas nécessairement. Le temps manque pour la plupart des gens. »
« Mais nous ne sommes pas en train de parler de la plupart des gens. Toi et moi… Harry, Drago et Hermione… Nous avons du temps, désormais. Oui, nous avons énormément de temps. Pour nous, le temps n'est plus aussi important. » Luna lui adressa un sourire timide avant de s'éloigner du mur et de disparaitre derrière.
Tom ne put s'en empêcher. Il pressa ses mains contre le mur. Son cœur battait trois fois plus vite que d'habitude, et maintenant qu'elle était partie, il se retrouvait assiégé par l'inquiétude. « Jure-moi que tu te sens bien ! » cria-t-il, pas certain qu'elle l'entende, ni de comprendre pourquoi il avait besoin de s'en assurer.
« M. le Seigneur des Ténèbres est inquiet par autre chose que de sa petite personne ? »
Même s'il ne pouvait plus la voir, il savait que le rire qu'il entendait venait de sa dernière remarque. Il leva son nez. « Ne sois pas ridicule, Lovegood. Je ne demande que pour rassurer Harry. Il est très inquiet te concernant. »
« Mais oui, bien sûr. » Ses gloussements se calmèrent. « On se verra à l'école. Et fais attention, on ne jette pas d'autres coups d'œil. » L'adoration qu'il distingua dans son ton le surprit tellement que Luna réussit à le repousser de son esprit avec aisance sans qu'il ne le réalise. Il resta figé pendant quelques secondes, se tenant au-dessus du corps de Luna, permettant à son esprit de se reconnecter avec son corps, luttant contre le malaise qui l'avait saisi à son retour.
« C'était bizarre. Elle ne voulait pas me voir. Pourquoi ? » dit-il à haute voix en se déplaçant.
« Oh, je ne sais pas, » lui répondit Talyn en étudiant ses ongles. « Peut-être qu'elle apprécie avoir un jardin secret. »
Tom n'eut rien à redire à cela. Mais ça ne l'empêcha pas de la regarder méchamment quand il passa devant elle pour quitter la pièce. Il avait d'autres choses auxquelles penser à présent. En étant Ukatae, tous les quatre étaient devenus immortels et le temps qui coulait n'avait plus d'impact sur eux. Et Luna avait fait référence à ce temps comme s'il n'avait plus autant d'impact sur elle aussi. Ça ne pouvait que dire qu'elle était un être à part… Et, bien entendu, qu'elle était devenue elle aussi immortelle. Mais comment pouvait-elle l'être quand son père ne l'était évidemment pas ?
… … …
Neville était enfin de retour à la bibliothèque après s'être perdu pendant près d'une demie heure, mais se trouvait face à des portes verrouillées. Il retint un juron bien senti. Le voilà qu'il se retrouvait bloqué dans le manoir Malefoy sans Harry, errant sans fin dans les couloirs dans lesquels il se perdait, et maintenant, il se voyait refuser l'accès au seul endroit qui lui était le plus familier.
Pire encore, il entendait clairement les voix de Lucius Malefoy et de Sirius Black au travers des portes. Ses yeux s'écarquillèrent aux bruits indécents qui filtrèrent par les montants. Il recula précipitamment, priant pour que Dudley ne soit pas là-dedans lui aussi, et rentra dans quelqu'un.
« Et tu es qui toi, pour rentrer dans mon frère ? » s'éleva une voix amusée.
Neville se tourna et respira brusquement en reconnaissant les deux hommes face à lui. Rodolphus et Rabastan Lestrange. Le visage de Neville s'assombrit alors qu'il s'emparait de sa baguette. Il visa le frère le plus proche, qui se trouva être Rabastan, celui qui lui avait posé la question. La main de Rodolphus plongea dans sa robe et ils se défièrent, sa baguette pointant Neville alors que celle du griffondor visait Rabastan. Ce dernier dévisageait Neville curieusement et ne fit aucun mouvement pour s'emparer de sa baguette.
Tom arriva sur ces entre-faits. « Baissez vos baguettes, » lança-t-il depuis l'autre bout du couloir. Ses yeux s'assombrirent alors qu'il était ignoré. « Accio baguettes. » Celle de Neville et Rodolphus volèrent dans sa main. « Explication, » exigea-t-il dès qu'il s'arrêta près d'eux.
« Qu'est-ce que je fais ici ? » demanda Neville d'une voix tremblante. « Pourquoi vous m'avez amené ici ? Pour rencontrer les personnes qui ont détruit le cerveau de mes parents ? » Sa voix n'était plus qu'un murmure rauque à la fin de sa phrase.
« C'est toi le petit Londubas ? » demanda Rabastan.
Neville ne lui répondit pas et crispa ses poings. Après avoir vu comment le garçon c'était débrouillé pour s'évader avec Hermione, Tom était prêt à parier que le griffondor désirait plus que tout avoir assez de courage pour les utiliser contre eux trois.
« Ce ne sont pas eux qui ont détruit tes parents. »
« Oh, parfait. Comme si j'allais croire un mot sortant de … »
« Demande à Harry si tu ne me crois pas. Tu sais qu'il ne te mentira pas. »
Neville verrouilla son regard avec le sien un bref instant, avant de se retourner et de quitter la salle. Tom se retourna et lança un regard mauvais à Rodolphus. « Tu ne lèves ta baguette sur personne tant que tu te trouves ici, encore moins si cette personne se trouve être un élève. » Tom s'avança jusqu'à ce que son nez touche quasiment celui de son vis-à-vis. « Est-ce que c'est compris ? » siffla-t-il.
« Il a menacé Rab- »
« Crucio. » Il se passa très exactement une minute avant que Tom ne lève le sortilège. « Est-ce que c'est copris, Lestrange ? »
« Oui, mon seigneur, » répondit Rodolphus, la mâchoire se contractant sous la douleur latente et lancinante du sort.
« Merveilleux, » répondit platement Tom. « Je me fiche de ce qu'il peut se passer, tu ne lèveras plus ta baguette sur un élève à moins que je t'ordonne le contraire, » lui dit Tom avec lenteur et Rodolphus recula de quelques pas quand la lumière du chandelier se refléta sur les crocs de Tom. « Nous ne voudrions pas déjà blesser de potentielles recrues, n'es-tu pas d'accord ? Maintenant… » Tom tourna légèrement sa tête quand la voix de Sirius leur parvint, leur faisant comprendre que la bibliothèque leur serait inaccessible. « Comme on m'empêche de faire ce pour quoi je suis venu jusqu'ici, je vais pouvoir libérer tes vrais souvenirs et te débarrasser de ceux que Dumbledore a implanté. »
Un peu plus tard, Tom tomba sur un Neville qui errait sans but dans le manoir avec Dursley. Quand il arriva à eux, ils avaient une conversation sur un sport moldu, la boxe.
« Sirius est prêt à reprendre avec toi, Dursley. »
Tom nota la méfiance dans les yeux de Neville quand il lui fit face. Il ne fit aucun commentaire, se tourna et guida les deux garçons vers la bibliothèque. Quand ils arrivèrent à destination, Dursley ne semblait pas vouloir les quitter. Il lança régulièrement des regards inquiets en direction de Neville. « Dis-lui au revoir, maintenant, » lui ordonna Tom. « Neville n'a rien à craindre de moi. »
« Très bien, alors… Salut. » Dudley ne paraissait pas très convaincu, mais le demi-sourire que lui adressa Neville sembla l'encourager. Dudley le regarda une dernière fois avant de disparaître dans la bibliothèque.
Tom regarda Neville avec curiosité encore et encore jusqu'à ce que celui-ci en soit ennuyé et ses poings se crispèrent. « Quoi ? »
Un sourcil se haussa. « Rien. » Tom sourit et se détourna. « Allons voir l'état de Luna avant de partir. »
« Et qu'en est-il de vos recherches ? » demanda Neville en accélérant sa foulée pour rester au niveau du Seigneur des ténèbres qui était déjà au bout du couloir.
« Ça peut attendre pour l'instant. »
« Et qu'est-ce que je fais ici en votre compagnie ? » demanda-t-il finalement quand ils arrivèrent dans la chambre de Luna.
« Tu es là pour vérifier avec moi que Lovegood va bien, évidemment. »
« Non. Enfin… Euh, pourquoi m'avez-vous emmené ici, au manoir Malefoy avec vous ? »
« Parce que j'avais besoin de ton aide. »
« Ah oui. Les livres, » murmura Neville tandis que Tom ouvrait la porte et entrait sans s'annoncer. « Mais, vous auriez pu faire la même chose que Dudley et demander à un elfe de maison de rapporter tous ces livres. Vous n'aviez pas besoin de moi… » Neville se perdit dans sa phrase en apercevant la médicomage Bluemoon dans la pièce. « Oh, bonjour Guérisseur. »
« Neville. » Amortia se leva de sa chaise et fixa Tom. « Qu'est-ce que tu lui as fait ? »
Tom se figea de surprise à l'entente du venin transpirant de ses mots et il l'observa attentivement s'approcher de lui, le regard noir. « Luna est ma patiente. Je sais quand quelqu'un lui fait quelque chose. Après tout, nous sommes dans le Manoir Malefoy. J'ai dressé des mesures de protection autour de la fille. Je sais que tu étais dans sa tête. A quoi pensais-tu ? Tu aurais pu la blesser ! »
« J'ai tenté de l'en défendre, » intervint Talyn depuis sa place contre le mur. « Mais il n'a pas voulu m'écouter. »
« Tu m'as seulement dit que je pourrais la blesser, » lui répondit-il, cassant. Il redirigea son attention vers Amortia. « Pas besoin de s'énerver. Et je n'ai pas joué avec son esprit, comme tu le sous-entends si bien. »
« Tu aurais dû attendre mon retour avant de faire quoi que ce soit. »
Tom siffla d'agacement. « Je n'ai rien fait. Ce n'ai pas moi qui l'ait fait s'illuminer. »
« Oui, je le sais très bien. Franchement, tu me prends pour une incompétente ? »
« Bien sûr que non ! Je ne t'aurais pas invité à rejoindre mon cercle si c'était le cas. » Tom agita ses mains comme pour éloigner toute complainte qu'elle pourrait avoir. Franchement, elle était de plus en plus en train de lui rappeler Mme Weasley. « As-tu le temps de venir avec nous à Sainte Mangouste ? Nous allons avoir besoin de ton aide. »
Neville fut surpris de voir que Tom s'était tourné vers lui pour l'inclure dans la conversation. Mais que se passait-il donc ?
Les sourcils d'Amortia se froncèrent, celle-ci devenant suspicieuse. « Pour quoi faire ? »
Tom se déplaça jusqu'à se trouver nez à nez avec la guérisseuse. Neville regarda le seigneur des ténèbres se pencher pour chuchoter à l'oreille d'Amortia. Un instant plus tard, celle-ci se recula sous la surprise et adressa un regard rapide en direction du griffondor avant de revenir à Tom.
« Tu es sûr ? » lui demanda-t-elle doucement. « N'essayes pas de l'entrainer là-dedans si tu n'en es pas certain. Ce serait plus cruel encore que tout ce que tu as déjà fait. »
Tom se redressa avec un air incrédule. « Plus cruel que ce que j'ai déjà accompli ? Vraiment, femme, ne m'insultes pas ! Je peux t'assurer que j'ai déjà fait bien pire. »
L'estomac de Neville s'était crispé de gêne et il recula de quelques pas. Cela semblait être la chose la plus sage à faire. Il n'avait aucune idée de ce dont ils parlaient. Mais si Amortia signalait que le Seigneur des ténèbres faisait quelque chose de cruel, Neville ne voulait pas être dans les parages.
Tom dévisagea Talyn qui lui fit un signe de tête encourageant. « Talyn dit que c'est plus que possible. »
« Ne fait rien à proximité de Falde. Ou alors il va me faire payer s'il devine que je t'ai appris ces choses. »
« Je t'ai déjà fait une promesse à ce sujet, » lui répondit Tom.
La guérisseuse souffla, mais ses yeux brillaient soudainement d'excitation et d'espoir. « Très bien. J'y vais. On se retrouve à la réception. » Elle regarda Luna une dernière fois avant de disparaitre de la chambre.
« Je peux ressentir son choc, » dit Talyn. « J'imagine que tu ne fais pas ça pour tout le monde… »
« Silence, » siffla Tom, et son visage s'assombrit quand Talyn rit de la situation délicate dans laquelle il s'était mise.
Neville se retrouva à attendre dans le hall d'attente de Sainte Mangouste et il regardait la sortie attentivement et avec espoir. Il avait bon espoir de pouvoir courir et s'échapper avant que le seigneur des ténèbres ne réalise sa disparition. Il espérait aussi que quelqu'un apparaisse pour le sauver. Comme Harry ou Hermione… Il ne voulait pas être ici, il ne voulait pas penser au personnes qui se trouvaient dans ce lieu. C'était parfois trop dur pour lui.
Ses parents n'étaient pas morts, mais c'était tout comme. La dernière visite qu'il leur avait rendue datait de quelques semaines. Bien sûr qu'il n'y avait aucun changement. Il n'y en avait jamais. « Est-ce que j'ai vraiment besoin d'être ici ? » demanda-t-il avec difficulté.
« Oui. » La voix et le regard de Tom étaient complètement illisibles tandis qu'il rendait son regard à l'adolescent qui avait rentré sa tête dans ses épaules sous son intensité. « Assieds-toi et arrête de penser autant. »
« Très bien, » chuchota Neville tout en s'asseyant, heureux de pouvoir soulager ses jambes tremblantes. « Arrêtes de penser… Comme si c'était facile, » marmonna-t-il. Il grimaça quand Tom prit place à ses côtés. « Vous n'allez pas me dire la raison pour laquelle on se trouve ici, n'est-ce pas ? »
« Non. » Tom tapota ses doigts avec impatience sur ses genoux jusqu'à ce qu'Amortia arrive à leur rencontre.
« Tout est prêt pour votre arrivée, » dit-elle alors qu'ils quittaient la salle d'attente.
Elle les entraina dans les mêmes quartiers qu'occupaient Luna et son père avant qu'ils ne quittent les lieux pour le Manoir et on demanda à Neville d'attendre dans la petite salle d'attente. Ce qu'il fit avec plaisir en se laissant aller dans un canapé en cuir blanc.
Il ne pouvait pas dire combien de temps il resta assis dans le silence, seulement coupé par sa respiration et quelques gestes nerveux. Il était sûr que la pièce dans laquelle Tom et la guérisseuse Bluemoon se trouvaient était entourée d'un puissant sort de silence. Mais ça lui allait très bien, il n'avait ni besoin ni envie de savoir ce qu'il se passait là-dedans.
Il sombrait petit à petit vers le sommeil quand la guérisseuse Bluemoon sortit précipitamment de la salle, adressant à Neville un sourire rayonnant en le rejoignant. Neville se redressa immédiatement, mais elle lui fit signe de rester assis. « Je vais revenir tout de suite, Neville. Attends ici ! » Elle partit aussitôt.
Neville se réinstalla dans le sofa avec une grimace colérique. « Mais pourquoi je suis ici ? » Il se sentait complètement inutile ! Est-ce que c'était le but ? Qu'on lui rappelle ce qu'il savait déjà ?
La porte vers la chambre du patient s'ouvrit avec lenteur et Tom traversa le chambranle avant de la refermer précipitamment. Il glissa le long de celle-ci, s'asseyant au sol, le visage tiré sous la fatigue. Neville se précipita sans y penser un instant et aida le serpentard pantelant à s'assoir sur le canapé. Ce qui lui valut un sifflement irrité.
« Où est Talyn ? » demanda le griffondor. « Vous semblez avoir besoin d'un guérisseur. »
« Tu es un idiot, Londubas, » marmonna Tom après avoir réussi à regagner sa respiration.
« Et qu'est-ce que j'ai fait, maintenant ? » dit-il, perplexe. « J'étais seulement assis ici… »
« En train de penser à quel point tu étais supposément inutile aux autres ! » le coupa abruptement Tom. « Ça ne fait de bien à personne. »
Les lèvres de Neville se serrèrent en une fine ligne… Il en avait pris tellement plein la tête et il était en train d'oublier à qui il s'adressait. Mais avant qu'il ne puisse répliquer, Amortia se précipita dans la pièce puis dans la chambre. Tom fut rassuré de voir que deux guérisseurs la suivaient de près et acquiesçaient à ses paroles.
Neville fixa la porte close quelques secondes avant d'exploser. « Mais qu'est-ce qu'il se passe ici bordel ? »
Tom l'ignora et observa la porte tandis que Talyn sortit des Ombres. « Comment vont-ils ? »
« Naturellement confus. Mais ils arrivent à comprendre ce qui se passe et ce qu'on leur dit. Ils ne sont pas totalement fermés comme tu le pensais. »
« Je veux savoir pourquoi je suis ici. Maintenant ! » cria une nouvelle fois Neville.
Tom finit par se tourner vers lui avec un visage contrôlé. « Nous avons besoin de ton aide avec deux patients dont Amortia s'occupe depuis très longtemps. Ils sont guéris et je veux que tu vois qu'ils sont bien installés au Manoir avant que nous retournions à l'école, » expliqua-t-il avec politesse, faisant fi du débordement de Neville.
Talyn ricana de l'air ahuri que prit le garçon, et s'approcha de Tom pour l'analyser. « Nous devrions rentrer maintenant. Ça t'en a demandé beaucoup. »
« Je vais bien, » grogna Tom, mais Neville pouvait bien voir qu'il aurait bien besoin de s'allonger un coup, et aussi d'une potion ou deux venant du professeur Rogue.
« Elle a raison, » intervint Neville en fixant Tom avec fermeté. « Nous devrions y retourner. Nous pouvons toujours revenir au Manoir demain pour récupérer ces fameux livres et voir ce qu'il en est des deux patients de la guérisseuse Bluemoon. »
« Non, » rétorqua faiblement Tom, en souhaitant que Londubas ne lui tourne pas le dos. « Nous allons faire ce qui doit être fait aujourd'hui. »
« Ou nous pouvons prévenir Drago, Harry ou encore Hermione de votre état, » chuchota Neville.
Tom se leva précipitamment, tanguant dangereusement, et lança un regard noir à Neville. « Ne me menace pas, Londubas ! »
« C-ce n'est p-pas une me-menace, » balbutia le jeune griffondor. Personne ne pouvait rester de marbre face au regard mortel de Tom. « J'ai juste pen-pensé qu'ils aimeraient être p-prévenus… »
« Tu vas te taire ! » ordonna Tom. La porte s'ouvrit et Amortia en sortit, coupant court leur dispute.
Amortia sourit aimablement à Neville. « Ils sont prêts à te voir. »
« Qui ? » Neville regardait Tom, parce qu'il s'attendait à ce que la guérisseuse s'adresse à ce dernier.
Amortia fit un pas en avant, attrapant la main de Neville avec douceur. « Tes parents, Neville. Ils veulent te voir maintenant. Ils te demandent et veulent te voir avant tout. »
Neville lui retira sa main brusquement et recula, son visage tordu de dégoût alors qu'il essayait d'atteindre la poignée de porte qui lui permettrait d'échapper à ce cauchemar. « Ils me demandent ? Vous n'êtes qu'une bande de fous ! Tous autant que vous êtes ! » Ses yeux dilatés de rage faisaient des va-et-vient entre Amortia, Tom et Talyn. « Ils ne me connaissent pas ! Ils n'ont jamais demandé après moi ! Mes parents n'ont jamais espéré me voir moi ou quelqu'un d'autre, » finit-il dans un souffle étranglé.
Tom grommela dans sa barbe en attrapant fermement le bras du griffondor pour l'entrainer vers la porte de la chambre menant aux Londubas. Et Neville était trop engourdi pour pouvoir s'en détacher. Il n'entendit presque pas le mécontentement d'Amortia face aux actions brutales de Tom.
« Il a le droit d'être sous le choc ! »
« Il n'y a pas de temps à perdre ! Il ne veut pas y croire alors je ne lui laisserai pas le choix ! » répondit perfidement Tom en faisant entrer Neville dans la pièce avec brusquerie.
« Neville ? »
« … Maman ? »
« Mon cœur, c'est bien toi, n'est-ce pas ? Notre tout petit garçon d'amour. »
« Maman ! »
Dans la salle d'attente en dehors de la chambre, la bouche de Tom se tordit sensiblement de dégoût tandis que Talyn et Amortia souriaient beaucoup trop joyeusement.
… … …
Les cours étaient terminés pour la journée et tout le monde se rassemblait dans la grande salle pour le dîner. Harry était lui-même en train de s'y diriger et il sifflait joyeusement en descendant les escaliers. Il sifflait et ne prêtait aucune attention aux regards étranges que les autres élèves lui adressaient en le doublant. Il s'en fichait principalement parce que la plupart étaient des regards amusés et des sourires complices, et qu'il recevait des tapes de félicitation dans le dos en même temps. Harry marchait seul parce que malheureusement, Drago et Hermione étaient pris par leurs devoirs de préfet-en-chef et ne seraient pas libres avant la fin du repas.
Une légère odeur de cheveux cramés vint lui chatouiller les narines et il arrêta de siffloter. Son nez se fronça de dégoût mais il se rattrapa bien vite en mettant en place son masque impassible, entendant des bruits de pas s'approchant par derrière.
« Professeur Klyne, » le salua Harry d'une voix neutre avant que le sorcier ne se remette de sa surprise. Il était content de ressentir le choc de cet imbécile. Klyne ne savait pas comment Harry avait pu le reconnaitre sans l'avoir au préalable regardé.
« Bonsoir monsieur Potter, » Klyne avait quasiment ronronné son nom, faisant se tendre immédiatement l'Ukatae. Les deux Ukataes. Brumek se rapprocha et garda un œil attentif sur le sorcier.
« Professeur Klyne, » lui redit Harry toujours sans émotion, sans que cela ne calme les ardeurs de Klyne. Celui-ci sourit simplement à Harry. « Vous avez besoin de quelque chose, Professeur ? »
« Je crois que des félicitations pour votre engagement sont de rigueur. »
« Peut-être. » Harry s'arrêta soudainement pour faire face au sorcier. « Elles auraient été de rigueur si nous avions été des connaissances, ce que nous ne sommes pas, et si vous vous en souciiez un tant soit peu, ce qui n'est pas le cas. Alors que voulez-vous vraiment ? »
« Peut-être que dans le futur… » Klyne se rapprocha jusqu'à ce que son torse effleure presque celui de Harry, et le griffondor parvint de peu à retenir un grognement d'avertissement. « Vous aurez besoin de quelqu'un à qui parler. Je comprends qu'un lien comme celui que vous avez avec M. Malefoy peut être difficile à vivre, par moments, très dur. Particulièrement s'il est imposé… Je ressens comme mon devoir en tant que professeur de vous offrir un sanctuaire si vous ressentez le besoin de vous… Evader. »
Une lueur dans les yeux du professeur Klyne fit se tendre Harry encore plus, qui crispa ses poings. Les yeux brillants du sorcier parcouraient son visage, comme s'ils savouraient ses traits et le message de Klyne fut clair comme de l'eau de roche, encore plus quand ses yeux balayèrent le reste de sa silhouette. « Vous êtes… Très beau. Je ne dois pas être le premier à vous le dire, » dit doucement Klyne.
Les yeux de Harry se transformèrent en deux glaçons verts. « Vous êtes conscient que demander les faveurs des élèves peut vous valoir le renvoi ? Demander mes faveurs entrainera votre mort. Vous devriez être prudent, Professeur Klyne. »
Harry se sentait menacé d'une façon qui le faisait se sentir très vulnérable. Il prenait facilement les menaces physiques – menaces de mort et de destruction, etc – mais ce genre de menace le faisait se sentir surexposé et son âme hurlait pour être protégé par son compagnon. Harry ne se sentait pas le moins du monde lâche pour chercher la protection de Drago. De fait, cette pulsion eut raison de lui quand Klyne fixa sa bouche au lieu de prendre sa menace au sérieux. En plus de cela, il avait hâte de savoir comment Drago allait réagir face à Klyne. Surtout que le serpentard haïssait Klyne au plus haut point et qu'il était déjà d'humeur à vouloir tuer ce bâtard.
Le Professeur Klyne me rend très mal à l'aise.
Comment te rend-t-il mal à l'aise ?
En me draguant. En mettant en évidence que je peux courir dans ses bras si jamais j'en ai assez de ta présence.
Harry sourit, réalisant qu'il venait probablement de réduire le peu de patience qu'il restait à Drago, et le regard du Professeur Klyne revint d'un coup à ses yeux verts rieurs quand il s'aperçut de son sourire. Son air suggérait qu'il prenait sa jovialité soudaine pour autre chose et se rapprocha jusqu'à ce qu'il ne reste quasiment plus d'espace entre eux. Harry recula d'un pas, un sourire méprisant sur les lèvres, pile au moment où Klyne fut éloigné de lui avec violence. Seuls les réflexes d'Ozemir permirent à Klyne de garder sa tête intacte face au mur qu'il percuta.
Ozemir rit en apercevant l'air déçu de Harry. Il semblait que ce dernier voulait voir l'humain se faire écraser le crâne. Ozemir poussa le professeur en état de choc dans le couloir, l'effrayant pour de bon. Ce n'était pas tous les jours qu'on se faisait pousser par une force invisible. L'attention de Harry fut détournée par Drago qui entrait dans son champ de vision et lui attrapait gentiment le menton, son pouce parcourant tendrement la lèvre inférieure du brun.
« Déjà assez de me voir ? » demanda-t-il doucement, malgré ses yeux brûlant. Au spasme de son sourcil blond, Harry savait que Drago se contenait autant qu'il le pouvait jusqu'à ce qu'il puisse voir son compagnon. Harry sourit en pencha la tête en avant pour prendre lentement son pouce en bouche. Les spasmes s'arrêtèrent instantanément, et les yeux de Drago brûlèrent d'une intensité différente.
« Il a l'air de penser que notre lien peut être stressant, » dit Harry une fois qu'il eut rendu son pouce à Drago. Drago eut un sourire satisfait et fit reculer Harry jusqu'à le presser contre un mur. Un coup d'œil rapide par-dessus son épaule lui apprit que Klyne avait rapidement déserté les lieux et n'était nulle part en vue.
« Et tu es tendu, là, tout de suite ? » dit Drago à voix basse en pressant son corps tout contre celui du griffondor.
« Heu… ouais. Mais dans le bon sens. »
C'était bien mieux. Avoir son compagnon si près de lui, se pressant si fort contre lui… La chaleur de son compagnon l'entourant et le protégeant. Être en présence d'un Drago assuré, honnête, simplement lui-même. La présence de son blond ne serait jamais étouffante. Harry entoura la nuque de Drago de ses bras et fourra son visage dans la colonne pale et chaude. Il était satisfait de rester là au point d'en ronronner de contentement. Il sentit une main dans ses cheveux et un rire vibrer dans la poitrine de Drago.
« Hey, Potter ! Je t'ai cherché partout ! »
Harry se recula avec réluctance et se tourna vers le couloir, voyant Crabbe et Goyle courir à toute vitesse vers eux. Harry espérait sincèrement qu'ils avaient prévu de s'arrêter parce qu'il n'avait pas l'intention de finir écrasé comme une crêpe. Mais Brumek se mit dans leur trajectoire pour éviter ce genre d'accident. On dirait bien que la même idée avait traversé son esprit. Heureusement pour les serpentards en approche, ils se stoppèrent à quelques centimètres de l'immense guerrier, et Brumek se décala rapidement en voyant que les jeunes elfes n'étaient plus en danger de se faire percuter. Harry sourit en entendant Ozemir rire, amusé.
« Tu as vraiment pensé qu'ils allaient lui rentrer dedans. » renifla Ozemir en essayant de se calmer et en échouant. Brumek était si profondément renfrogné que la veine de son coup pulsait.
« La ferme, toi ! » aboya-t-il. « Je ne faisais que mon travail ! »
« Messieurs, » s'aventura le griffondor. « Vous vous rendez compte que vous parlez assez fort pour que des gens vous entendent. »
Brumek et Ozemir se calmèrent et se rendirent compte que non seulement, les serpentard de Drago fixaient l'endroit vide de personne où ils se tenaient, cachés dans les Ombres, mais que d'autres élèves passant par-là s'étaient arrêtés pour fixer le mur, tout en se demandant si l'école n'avait pas de nouveaux fantômes.
« Bougez, y'a rien à voir, » dit Drago aux élèves confus de sa voix traînante. « Dégagez, j'ai dit, » se répéta-t-il avec un regard noir quand personne ne l'écouta la première fois. Il n'en fallut pas plus pour les que élèves reprennent leur chemin pour aller dîner.
« Alors… Quoi de neuf ? » demanda Harry aux deux autres, qui s'étaient reculés et attendaient une explication. Ils haussèrent finalement les épaules en se regardant quand il leur sembla que ni Harry ni Drago n'expliquerait la raison de ses voix.
« Vous savez où se trouve Londubas ? » demanda Goyle. « Je devais réviser avec lui mais il ne s'est pas montré. »
« Une séance de révision avec Londubas ? » demanda Drago, éberlué.
« En botanique. On devait se rejoindre à la bibliothèque, mais je n'y ai trouvé que les livres que nous devions utiliser… Les livres étaient étalés sur une table. »
« Des révisions ? » demanda Harry à son tour. Goyle sembla agacé que Harry ne soit pas passé à autre chose, alors il se justifia. « Mais c'est le premier jour de cours. Et vous révisez déjà ? »
« Attendez. » Drago leva une main, l'air choqué. « Vous étiez à la bibliothèque ? Mais vous n'y allez jamais. »
Goyle leva les yeux au ciel. « Je me suis rendu compte que je ferais mieux d'y aller cette année. Vu que c'est la dernière et tout. »
« Tu nous as dit que nous n'avions plus besoin de faire semblant cette année, » ajouta Crabbe.
« C'est vrai, » murmura Drago.
« Non, je ne l'ai pas vu, » finit par dire Harry en supposant que Goyle en aurait marre d'attendre une réponse à sa question plus longtemps. « Alors vous avez trouvé les livres de Neville, mais sans leur propriétaire ? » Harry regarda Drago quand Goyle acquiesça.
« Ne vous en faites pas trop. Il a probablement oublié, » répondit Drago. « Vous devez bien avouer qu'il oublie souvent des choses. »
« Mais il nous a laissé les livres sur une table… » lui rappela Goyle.
« Ozemir, surveilles-les. Je vais chercher le garçon. Je connais sa signature. » Ozemir cligna des yeux de surprise à Brumek, mais avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, il avait disparu.
« Je vous accompagne pour dîner. Londubas est sûrement déjà là-bas, » dit Drago.
Quand ils arrivèrent devant la grande salle, Goyle et Crabbe s'y précipitèrent, mais Ozemir demanda à Harry d'attendre que Brumek revienne.
« Tu ne prends aucun risque avec nous, hein ? » dit Drago alors qu'ils se déplaçaient vers un coin sombre où ils se sentirent plus à leur aise.
« Bien sûr que non ! » s'exclama Ozemir, indigné. « Tu me prends pour quel genre de garde du corps ? »
« Un pas si bon que ça, » lui chuchota Brumek à l'oreille, derrière lui. « Tu m'a laissé arriver vers vous par derrière. »
Harry ricana à l'expression choquée de l'assassin. Il aurait parié que personne n'avait encore réussi à se glisser furtivement à ses côtés auparavant.
« Comment tu as fait ça ? » siffla Ozemir, et Harry fut surpris d'entendre une colère venimeuse dans sa voix. Brumek en semblait amusé et resta juste derrière lui, à peine capable de s'empêcher de se presser contre le dos de son compagnon. Il sourit d'une satisfaction suspecte et se pencha à nouveau pour chuchoter dans l'oreille de l'érudit. « J'ai besoin de te toucher, Ozemir. »
Les yeux d'Ozemir se fermèrent tandis qu'un tremblement s'empara de tout son corps. « Ne te tiens pas si près. »
« Touche-moi, » ordonna Brumek. « L'Appel l'exige. »
Drago entraîna Harry vers la grande salle, ses mains sur sa bouche pour s'empêcher de rire. Brumek s'y prenait très bien dans sa quête. Mieux encore que ce que Drago aurait pu imaginer vu qu'Ozemir semblait prêt à rompre sa promesse de garder le guerrier à distance.
Ozemir garda les yeux fermés tandis que la chaleur montait rapidement en lui, formant une boule dans son estomac, sa colonne vertébrale le chatouillant de la chaleur que dégageait Brumek dans son dos. Il prit une profonde inspiration avant de se tourner et de poser une main sur le bras du soldat. Ses yeux étaient rivés à sa main qu'il faisait descendre lentement, presque révérencieusement, jusqu'à ce que ses doigts effleurent ceux du guerrier. Il allait la retirer, mais en fut incapable à cause de la prise de Brumek. Ses yeux violets s'écarquillèrent quand sa paume offerte fut portée aux lèvres de Brumek.
Ozemir ramena sa main à lui quand il pensa qu'elle allait prendre feu. « A-arrêtes ça, » réussit-il à dire en se reculant précipitamment.
« Je n'arrêterai jamais ! » dit Brumek d'un ton coupant alors qu'Ozemir s'éloignait, sa voix remplissant le hall d'entrée. « Tu vas devoir t'y faire, imbécile ! »
Ozemir se retourna sur place pour lui lancer un regard plein de ressentiment et fit un bruit de dégoût. « Mon intelligence n'est pas quelque chose que l'on peut insulter ! » Il siffla avant d'attraper Drago et d'entraîner le jeune Ukatae dans le couloir, loin de Harry et Brumek. « Ta sœur t'attend, » dit-il au blond. Le serpentard adressa un dernier regard à Harry avant qu'ils ne disparaissent derrière un tournant du couloir.
Brumek souriait quand il alla se positionner aux côtés de Harry. Ce n'était pas vraiment drôle, pensa Harry en se renfrognant. Brumek avait probablement réussi à détruire presque tout le bien qu'il avait fait grâce à son comportement. Il ne pensait pas qu'Ozemir changerait d'avis si Brumek continuait à se comporter comme un abruti. Harry s'apprêtait à le lui dire quand la vérité le frappa. Ozemir aimait Brumek bien avant qu'il ne sache qu'ils étaient des compagnons. Ozemir l'aimait alors qu'il n'était jamais gentil. Son mauvais tempérament était probablement un des traits qu'Ozemir appréciait le plus.
La grimace du griffondor disparut et il acquiesça pour lui-même. Brumek étant lui-même et montrant plus de sensibilité aurait de bien meilleurs résultats. Le jeune Ukatae jeta un coup d'œil à son garde et ricana, ayant appris quelque chose de nouveau concernant le guerrier. Brumek cachait son intelligence sous ses gros muscles.
« As-tu trouvé Neville ? » finit-il par demander.
« Ton frère l'a pris avec lui pour sortir. »
« Une sortie ? »
« Il vont bien et sont en un seul morceau, enfin presque. Ton frère s'est épuisé et ton ami n'est pas stable émotionnellement parlant. »
Les yeux de Harry s'étrécirent mais il ne parla qu'une fois que le groupe d'étudiant qui s'était approché de lui ne soit entrée dans la grande salle. « Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que Luther a fait ? »
Brumek se renfrogna. « Soigné des humains. »
Harry cacha sa surprise. « Et Neville ? »
« Il est à l'hôpital des sorciers pour rendre visite à sa famille. »
Les inquiétudes de Harry augmentèrent quand il entra à son tour dans la grande salle. Il avait déjà deviné ce que Tom planifiait et se demandait s'il avait réussi. Et par-dessus tout, il se demandait pourquoi le seigneur des ténèbres avait été pris d'une soudaine envie de guérir les gens. Les parents de Neville en particulier. Harry ne serait pas tendre avec son frère quand il le verrait. Il n'aurait pas dû entrainer Neville avec lui. Que ce serait-il passé si la magie Ukatae n'avait pas pu soigner ses parents ? Dans quel état finirait Neville si cela ne fonctionnait pas ? Surtout si Tom avait donné de l'espoir à Neville avant d'essayer.
… … …
Après le repas, Falde appela tous les Ukataes. Tous à l'exception de Tom, qui devait d'abord revenir à l'école avec Neville. Hermione était de très mauvaise humeur depuis qu'elle avait appris par Brumek que son frère se surmenait. Au final, Harry et Drago réussirent à l'empêcher de s'inquiéter pendant une courte période. Ils lui rappelèrent que Tom savait ce qu'il faisait et que s'il avait besoin d'aide, il les aurait appelés.
« Pour quelle raison sommes-nous rassemblés ? » finit par demander Drago.
Falde s'avança. « Je veux voir vos emplois du temps pour que je puisse organiser un plan d'entrainement autour de ceux-ci. »
« Et on va faire quoi exactement ? » intervint Hermione.
« Vous allez vous entrainer physiquement pendant quelques semaines avant de commencer à vous entrainer avec des armes. Chaque matin, vous allez courir avant de commencer vos cours… » Drago laissa échapper un bruit horrifié, mais Falde continua avant que quelqu'un ne proteste. « Vous aurez des leçons au cours de votre journée… Leçons, histoire Ukatae, notre système politique, et bien entendu vous allez apprendre à découvrir et maitriser votre magie. En plus, un autre footing les soirs après le repas. Dès demain, vous prendrez de gros repas le midi, et le repas du soir sera léger, en plus d'un en-cas avant de vous coucher. Après les footings du soir, vous aurez des cours et chaque cours sera sur un sujet différent, tout ça dans le but de préparer vos corps. Nous commencerons demain matin. Puis-je avoir vos emplois du temps maintenant ? »
« Tu vas nous achever ! » s'exclama Harry, son horreur identique à celle de Drago, qui s'était figé sur son siège, un air horrifié sur son visage.
Hermione mordilla sa lèvre inférieure d'inquiétude. « Nous n'avons pas l'habitude d'effectuer autant d'activités physiques. Nos corps ne seront pas forcément en mesure d'en accepter autant en si peu de temps. »
« Et encore plus de cours ? » marmonna Harry. « Je ne vois pas comment nous allons pouvoir concilier les cours de Poudlard et ceux Ukatae. Toutes ces nouvelles informations vont se mélanger dans ma tête avant de ressortir. »
L'érudit pouvait voir qu'ils pensaient vraiment qu'ils ne parviendraient jamais à gérer la dose importante de travail qu'ils leur donnaient en plus. Et c'était compréhensible. Ils avaient déjà tellement à faire avec leurs cours habituels, leur plan pour s'emparer du monde magique, détrôner les faibles qui étaient au pouvoir et redonner de la grandeur à ce monde sorcier ingrat. Il eut une pensée tendre pour leurs jeunes elfes à ses réflexions. De si jeunes leaders… Ils étaient prêts et déterminés à voir leurs plans se réaliser et son cœur se serra d'espoir sous la promesse d'un avenir nouveau pour sa race. Mais il savait… Il était certain que la nouvelle lignée et leur fratrie réussiraient à sauver leur race. Il n'en doutait pas. Tout comme il ne doutait pas devoir mourir pour que Harry et Drago réussissent.
Il s'avança, prêt à apaiser l'anxiété qui tenaillait les jeunes, mais Brumek n'était pas connu pour sa patience et les dévisagea, irrité. « Vous êtes des Ukataes ! Vos corps et vos esprits vont rapidement s'adapter. Tout ce dont vous avez besoin pour y parvenir, c'est assez de volonté. »
Hermione souffla, sachant que protester ne mènerait à rien. Elle attrapa son sac et le fouilla pour en sortir son emploi du temps. Harry grogna son mécontentement mais mis tout de même une main dans sa poche pour en faire de même. Après l'avoir sorti, il se pencha sur le côté et fouilla les poches de la robe de Drago. Celui-ci était toujours en train de dévisager Falde avec horreur et n'avait pas bougé d'un poil. Harry trouva son emploi du temps et tendit les deux à Falde.
Hermione en fit de même. « Quand tu dis le matin… »
« Avant le petit déjeuner, ça veut dire beaucoup trop tôt, » râla Harry.
« Et on va être debout tout la nuit aussi, » compléta Hermione. « Je n'ai rien contre apprendre, mais comment vous vous attendez à ce que nous tenions debout la journée suivante quand nous pousserons nos limites du lever à tard après le coucher du soleil ? Comment vous attendez-vous à ce que nous apprenions quelque chose de cette façon ? On doit malgré tout assister à tous nos cours de Poudlard et Drago et moi sommes des préfets en chef. Ça nous prend beaucoup de temps en plus. Sans mentionner les autres plans que nous avons déjà prévus. »
Ozemir s'assit à côté de Hermione. « Nous ne vous pousserons pas au-delà de vos limites avec ce rythme avant plusieurs mois, » la rassura-t-il en adressant un regard tranchant à Brumek. Le guerrier se renfrogna mais n'ajouta rien. « Ce ne sera pas facile, c'est vrai. Et vous allez travailler très dur, c'est certain. Mais croyez-moi quand je vous dis que, tous les quatre, vous pourrez y arriver et plus encore. J'ai toute confiance en vous. »
« Et s'en plaindre ne fera que nous faire perdre du temps, » gronda Brumek. « Pensiez-vous que nous plaisantions quand nous vous avons dit que vous devriez assurer physiquement pour pouvoir commander les Ukataes ? Vous devrez prouver votre valeur à tous les niveaux. »
« Je ne pense pas devoir prouver quoi que ce soit, » dit soudainement Drago, sa voix pleine d'une rage contenue. « Nous avons été choisis pour ça, et pas l'inverse. Je ne vois pas pourquoi nous devons jouer un rôle dans cette foutue mascarade pour convaincre une race en extinction. »
Brumek gronda férocement et fit un pas en avant. Harry n'aimait pas vraiment l'expression du grand guerrier. Il sentit ses poils se dresser. « Tu peux abandonner si tu préfères, » grinça Brumek. « Je ne veux pas d'un bébé rampant pour diriger notre monde. Abandonne, petit lâche. »
Drago bondit sur ses pieds. « Comment tu m'as appelé ? » gronda-t-il à son tour. « Je ne suis pas un lâche ! Et certainement pas un foutu gamin ! »
« Alors pourquoi tu ne le prouves pas, dans ce cas ? » Brumek jeta un rapide coup d'œil à Falde. Son commandant lui fit un rapide signe de tête avant de reculer. « Prouve-le, petit. » Son ton dégoulinant de contentement, ses yeux défiant Drago de faire un geste.
Les yeux d'Ozemir s'étrécirent. « Brumek… » siffla-t-il.
Mais le guerrier ignora l'érudit et continua à le poignarder du regard, gardant le silence pendant que la colère montait en Drago, toute sa rage visible dans ses yeux argentés. Harry pensa que Drago avait probablement besoin de se défouler pour pouvoir regagner la raison. Harry n'aimait pas ce qu'on attendait de lui, en fait il ne croyait pas qu'il puisse réussir cet entrainement avec succès. Mais il avait réalisé que cela devait être fait, et Drago et lui voulaient prendre la place qui leur revenait de droit comme dirigeants d'une race ancienne et puissante. Drago avait besoin de se défouler et d'évacuer sa colère avant de pouvoir se calmer et s'en apercevoir. Harry était surpris de voir que leurs rôles étaient inversés cette fois. D'habitude, c'était Drago qui restait calme et voyait la raison en premier, tandis que Harry était incontrôlable.
Il s'assit donc, préparé à voir un spectacle fascinant. Hermione l'observa et lui jeta un regard désapprobateur en le voyant sourire. Mais Drago se figea soudainement en position semi-défensive et défroissa des plis invisibles de sa tenue.
« Très bien, » proclama-t-il de façon calme. « Nous commencerons donc demain. » Brumek cligna des yeux sous la surprise de cette bataille si facilement gagnée et dévisagea Falde quand celui-ci émit un son moqueur.
Le gémissement déçu de Harry attira l'attention d'Ozemir. « Etait-ce mal d'espérer un combat ? »
Ozemir haussa un sourcil et son attention revint à leurs compagnons, qui continuaient à se tenir l'un en face de l'autre, des éclairs dans les yeux, la tension pas tout à fait disparue. Il ne fallut que quelques secondes pour que ses yeux s'agrandissent et brillent. « Peut-être pas, finalement. C'aurait été … » Ozemir se tut en parcourant la grande silhouette de Brumek.
« Délicieux ? » compléta Harry. « Chaud ? Sexy ? Foutument génial ? »
Ozemir acquiesça à chaque mot. Voir Drago et Brumek résoudre leur désaccord par un échange musclé aurait été un régal pour les yeux. Pendant un court instant, Drago s'était décalé et s'était figé, ses muscles se contractant, tendus sous l'attente d'une attaque. Mais, pour le plus grand regret de Harry, il avait réalisé sa bêtise et s'était calmé. Drago se recula avec une grâce que Harry ne lui avait jamais vu auparavant.
« Nous devrions aller nous coucher dans ce cas, » signala Hermione en attrapant son sac et en se dirigeant vers la porte. « On se voit aux premières lueurs de l'aube. Oh, je vous laisse le soin de l'annoncer à Tom dès son retour. Bonne nuit ! » Elle adressa un dernier regard mauvais à Brumek et claqua la porte derrière elle.
« Cent gallions qu'elle va maudire Falde jusqu'à la tour de griffondor, » dit Harry en rigolant à cette image.
Drago s'assit et Harry l'autorisa à poser sa tête sur ses cuisses. « Pas de pari, » lui répondit-il en s'étirant pour être plus à son aise et en faisant signe à leurs gardes Ukatae de leur laisser un peu d'intimité.
Une fois qu'Ozemir avait poussé un Brumek fulminant en dehors de la pièce, Harry fit retomber sa tête en gloussant contre le dossier. « Je ne suis pas sûr que Brumek ait apprécié le royal congé que tu lui as adressé à l'instant. »
« Est-ce que j'ai l'air de m'en soucier ? » Apparemment, Drago était encore un peu agacé.
Harry posa une main sur le torse de Drago et tambourina dessus. Il hocha la tête, d'accord avec lui. « Nous n'avons encore jamais vu le royaume pour lequel nous sommes censés mettre nos vies en danger. Et si… Que se passera-t-il si on ne se plait pas là-bas, Drago ? »
Drago bloqua les doigts agités de son compagnon sous les siens. Il n'aimait pas quand la voix d'Harry s'affaiblissait de cette façon. « Tu sais très bien que je n'accepterais pas que tu restes dans un endroit où tu ne te plais pas. Voyons, Harry ! Ne sois pas bête ! »
« Mais… J'ai envie de m'y plaire. Vraiment. »
« Pourquoi tu le veux tellement ? Nous n'y sommes jamais allés. Nous n'en savons pas tant que ça sur ce royaume en dehors de ce qu'Ozemir nous en raconte… »
Harry haussa ses épaules. « Parce que c'est le nôtre, Drago… Peut-être que nous devrions y aller et nous occuper de Dumbledore immédiatement. Ça nous aiderait grandement. »
« Tu ne veux pas voir la tête qu'il fera quand il se rendra compte que nous lui avons volé le monde magique sous son nez ? »
Il se passa un long moment avant que Harry ne réponde. « Si, ça me dirait. »
« Et il serait inutile de l'éliminer immédiatement. Si on fait ça, rien ne changera. On doit anéantir sa réputation tout en faisant de même avec le ministère. » Drago ferma ses yeux de plaisir en sentant ses doigts dans ses cheveux. « Une fois que le monde sorcier saura la vérité sur Dumbledore et réalisera que le ministère fait plus de mal que de bien, les foules vont paniquer et la voie sera libre pour Tom et nous. Ils n'auront qu'une envie : avoir quelqu'un qui prendra les choses en main, les guidera en leur disant quoi faire et assumera ses responsabilités. La plupart des sorciers voudront un changement radical. »
Harry sourit. « Ça a l'air tellement simple quand tu le dis, mon amour. Très bien, nous attendrons. Mais il est temps de passer au niveau supérieur et de tendre nos pièges. A cause de Demai'Tah, nous n'avons plus de temps à perdre. »
Drago acquiesça et commença à retirer sa cravate. « Accordé. On va attendre ici jusqu'à ce que Tom arrive. Ça te va ? » Harry hocha la tête et rit doucement quand Drago jura à cause du nœud qui ne voulait pas se défaire.
« Oui. Il a intérêt à aller bien où je le bute. » Il éloigna les mains du blond d'une tape pour s'occuper de la cravate. Drago était ravi de laisser son amant s'en charger et laissa ses mains paresser sur son ventre pendant qu'elle lui fut retirée et jetée sur la table basse. Le serpentard observa le bout de tissu vert et argent jeté sans soin une bonne minute avant de décider qu'il s'en fichait et qu'il laissait passer pour cette fois. Ils étaient confortablement installés dans le silence, relaxés en compagnie de l'autre et Harry n'aurait pas accepté un autre sermon sur la préciosité de ses vêtements.
Ah ça, c'est certain.
Le blond ouvrit un œil fatigué quand il sentit les premiers boutons de sa chemise s'ouvrir. Il baissa son menton sur sa poitrine et regarda Harry faire glisser sa main dans l'encolure du blond pour la laisser reposer contre la peau pâle. Sa main ne bougea pas et sa tête resta penchée en arrière, les yeux clos. Il avait l'air de dormir, même si Drago savait qu'il était réveillé. Il réalisa que Harry avait juste besoin de contact, et ses yeux se refermèrent dans un soupir. Il fut encore plus détendu quand le pouce de son compagnon caressa le même point inlassablement. Il avait l'air d'avoir besoin de contact lui aussi.
Harry parla doucement après un moment. « J'ai envie de poser une question à Ozemir. »
« Moi aussi. » Drago tendit une main paresseuse comme s'il voulait atteindre la poignée de porte et tourna son poignet avant de le ramener à lui. La porte s'ouvrit en même temps que son bras revenait.
« Frimeur paresseux. »
« Ozemir ! » appela Drago tout en levant ses yeux vers le brun. « Toi d'abord, » murmura-t-il tout en faisant rouler ses muscles tendus, étirant ses bras et ses jambes aussi loin qu'il le pouvait. Un sourire naquit sur ses lèvres quand il sentit Harry se tendre, dans tous les sens du terme.
« Ne fais pas ça quand tu as la tête sur mes cuisses, » chuchota Harry au moment où Ozemir revenait dans la pièce. Drago fit retomber ses bras, en laissant un tomber derrière Harry pour entourer sa taille. Sa tête bascula sur le côté et il frotta son visage contre le ventre de son amant, mordillant la chemise revêche avant de glisser sa langue entre les boutons. Un gémissement que seul Harry pouvait entendre franchit les lèvres de Drago en goûtant à la peau de son compagnon. La seule réaction visible de Harry face à ça fut d'enfoncer ses doigts dans la poitrine du blond.
Ozemir s'assit en face d'eux et Harry lui sourit comme à son habitude, pensant que c'était un foutu miracle qu'un gémissement ne lui ait pas échappé quand sa bouche bougea. La langue de Drago, elle, n'était pas paresseuse, à l'inverse du reste du corps allongé sur lui.
« Brumek ! » dit Harry avec un sourire. Ozemir planta son regard dans le sien. Il n'y avait aucun doute qu'Ozemir voulait se tenir le plus éloigné possible de son compagnon mais Harry ne ferait rien pour lui faciliter les choses.
Les hanches de Harry eurent un sursaut quand Ozemir regarda par-dessus son épaule pour voir Brumek entrer à son tour. La langue de Drago avait passé les boutons les plus bas et se baladait sous son nombril. Il ne pouvait pas s'empêcher de trembler alors que son érection prenait plus d'ampleur sous la tête de Drago, et il planta ses griffes dans le torse de son compagnon pour le faire s'arrêter. Il ne pensait pas pouvoir conserver un air naturel. La langue de Drago était sans pitié.
« Nous aurions quelques questions pour vous, » s'exprima Harry lentement. Brumek prit place derrière le fauteuil d'Ozemir et croisa ses bras sur sa poitrine. Il regarda l'arrière de la tête du serpentard avec un air étrange, et Harry lutta avec force pour éviter de rougir. Il était sûr que le guerrier savait ce que Drago faisait.
« Bien entendu ! » Ozemir se déplaça jusqu'au bord de son siège en se penchant en avant. « Posez-les ! »
Harry faillit se plaindre lorsque ce malicieux et très talentueux morceau de chair disparut de sa peau brûlante et que Drago tourna sa tête vers Ozemir et Brumek. « Que se passe-t-il chez les Ukatae quand des compagnons se trouvent ? » demanda-t-il après avoir pris une profonde inspiration. « Vous avez des mariages ou des sortes de cérémonies ? Ou alors vous continuez comme si de rien n'était après avoir achevé le lien ? »
Drago observa intentionnellement l'érudit pour voir sa réaction. Les joues d'Ozemir rosirent et il lança un regard presque mauvais à Harry pour mettre sur le tapis un autre point à éclaircir concernant le lien entre deux compagnon alors que Brumek se tenait si près de lui. Drago eut un sourire satisfait quand il vit ces émotions traverser les yeux violets.
« Quand des compagnons se trouvent, c'est l'occasion de célébrer grande fête. Quelques fois, des cérémonies extravagantes voient le jour pour combler le lien sous la bénédiction d'Hirsha, » Ozemir était crispé en s'exprimant et ignorait royalement la présence dans son dos. « Vous devrez en faire une lorsque vous entrerez dans notre monde. »
« Attardes-toi sur le côté… Extravagant, » lui demanda Drago en commençant à se redresser pour s'assoir. Les yeux de Harry s'agrandirent et il attrapa l'arrière de sa tête pour cacher son érection. Tu vas rester ici, salopard. C'est de ta faute si je suis dans cet état ! Drago renifla mais ne bougea pas.
« Extravagant, » commença à expliquer Brumek avec un ton moqueur, « comme dans ridiculement cher et horriblement criard. Elles ont lieu principalement pour se faire des relations sociales et politiques, et, selon moi, ces fêtes sont totalement inutiles à tout point de vue. »
Le sourire de Drago était lent et calculé. « Oh, j'aime ce que j'entends. »
« Moi non, » lui répondit Harry avec un grognement.
« Elles ne sont pas inutiles, Brumek. Elles sont nécessaires- »
« Nécessaires pour avoir un mal de crâne de la taille de Taeneen, » l'interrompit le soldat.
« Et ce sont des festivités, » continua Ozemir, lançant un regard en travers à Brumek par-dessus son épaule. « Evidemment que ça va être extravagant ! »
En voyant Ozemir et Brumek se préparer à se disputer encore une fois, Drago leva une main, pressé d'avoir une réponse à ses questions. « Pourquoi devons-nous traverser toutes ces épreuves pour acquérir un empire qui nous a été prédestiné, selon vos textes ? »
Brumek plissa ses yeux. « Je pensais que nous avions réglé ce point. »
« Pas vraiment, » répliqua froidement le blond. Ses yeux brillèrent dangereusement et Brumek décida qu'il était plus avisé de laisser finir le jeune elfe. « Harry et moi sommes d'accord pour faire tout ce que vous nous direz de faire, parce que vous en savez plus… Mais vous ne pouvez pas vous attendre à ce que nous le fassions les yeux fermés. Nous avons besoin d'en savoir plus. »
« Quels sont nos motivations ? » ajouta Harry. « Dites-nous pourquoi nous devons atteindre de telles extrémités pour protéger le trône, quand il est déjà écrit que notre sang est celui qui doit régner désormais. »
« Ah, je vois. » Ozemir hocha la tête et se recula dans son siège. Il tapota un doigt contre son genou avant de soupirer. « Viens t'asseoir Brumek. Tu me rends nerveux, là-derrière. »
« Alors je vais rester derrière toi un peu plus longtemps. »
« Est-ce que je dois te menacer avec une privation de tout contact ? » demanda Ozemir mielleusement. Il adorait voir l'air moqueur que les deux jeunes abordaient.
Drago haussa un sourcil quand Brumek se déplaça en protestant, contournant le siège pour s'installer juste à côté de son compagnon souriant à pleines dents. Brumek lui fit une grimace en retour.
« Bien, maintenant… » Ozemir étendit ses mains devant lui, paumes vers le sol. « Imaginez que vous êtes des artistes… Des peintres. Vous vous tenez face à une toile blanche avec toutes les couleurs inimaginables à disposition. Quand vous serez acceptés des nôtres, libre à vous de peindre ce que vous voulez sur la toile, comme vous le désirez. Cette toile représente notre monde et les pinceaux votre puissance à gouverner. Compris ? Le royaume, une fois que vous serez acceptés, sera tout à vous. Vous aurez les pleins pouvoirs, vous comprenez ? Vous pourrez changer n'importe quelle loi, reconstruire la société à votre image, diviser et détruire les territoires et les clans. Votre parole sera Loi. Vous devez montrer que vous êtes capable d'être des dirigeants puissants. Aucun Ukatae vivant ne vous jurera loyauté et fidélité sans que vous ne montriez votre valeur. Est-ce que ça vous aide, vous comprenez mieux maintenant ? »
Harry plissa ses yeux et parla doucement, « Je comprends que si nous faisons nos preuves et héritons du royaume, vous ainsi que le reste de notre race nous serez assujettis. Voilà ce que j'en comprends. »
« Avec un pouvoir de gouverner de cette ampleur, les choses ne sont pas aussi simples, Harry. Nous devons garder notre peuple relativement heureux, et pour ce faire, on doit leur accorder une certaine liberté et une certaine puissance, » intervint Drago qui avait finalement été autorisé par son compagnon à se redresser en position assise.
Ozemir acquiesça. « Très bien dit, Drago. »
« Mais qu'en est-il de la politique ? » demanda le serpentard. « Les politiciens ne rendent jamais les choses simples pour les dirigeants. On voit ça depuis le début des temps. »
« Vous allez sans doute devoir vous impliquer dans les différents partis lorsque vous commencerez votre campagne. Mais une fois que vous êtes béni par la marque Royale, tous les politiciens vous sont inférieurs. Vous pouvez contrôler tout ce qui se passe dans le royaume, vous pouvez autoriser tous les partis à rester en place, mais au final, vous avez le dernier mot. »
« Je ne vois pas comment un peuple peut vivre comme cela. C'est comme si nous étions des dieux. Si nous sommes une race d'êtres douée d'un immense pouvoir magique, comme chaque individu peut être d'accord pour être dirigé complètement par le pouvoir d'un autre ? Je n'y vois que des rebellions dans le future, tu me comprends ? »
« Il a raison sur ce point, » concéda Drago.
« C'est, comme vous l'apprendrez plus tard, de cette façon que nous sommes, » répondit Ozemir. « C'est comme cela que Mère nous a créé. Sans un unique pouvoir absolu, nous nous entretuerions. En ayant le contrôle absolu, vous assurez la survie de notre espèce. »
« Il y aura des rébellions. Beaucoup, au début, » intervint Brumek, son ton léger et désintéressé comme si les rébellions arrivaient tous les jours. « Mais elles sont rapidement éteintes et sans heurt. Et souvenez-vous que quand vous arriverez dans le Royaume, vous réclamerez votre armée. Les légions vous seront loyales. »
« Mais ce sera après que nous soyons acceptés, non ? » demanda Drago. « Que se passera-t-il avant ? »
« Vous avez déjà l'armée, » lui répondit Brumek avec un sourire en coin.
Harry et Drago se redressèrent dans le canapé. « Elle nous est acquise ? »
Brumek acquiesça. « Falde ne commande pas seulement Ozemir, Talyn et moi-même. Il est le Commandant depuis des centaines d'années. Il commande les légions et nous le suivons jusqu'au bout du monde. Je suppose que c'est la raison pour laquelle le Conseil ne voulait pas qu'il participe à cette mission. Et ils ont aussi essayé de lui mentir. » Brumek et Ozemir partagèrent un sourire moqueur. « Malheureusement pour le conseil, nous savions dès le départ qu'on devrait vous tenir éloignés d'eux. »
« Et pourquoi ça ? »
« Le Conseil aime le pouvoir qu'il possède. Ils ne voudront pas partager, » expliqua Ozemir. « Et il est très clair pour moi que vous deux possédez déjà une énorme quantité de pouvoir. »
« Merveilleux, » marmonna Harry.
« Donc, les forces de Falde vont se joindre à nous sans poser de questions ? » s'inquiéta Drago.
« Sans aucune question, » lui assura Brumek.
« Attendez, attendez, attendez… » Harry leva une main. « Mais Tu'ral a dit qu'il ne restait que quelques centaines d'Ukataes… Comment peut-on avoir des légions de soldats ? »
« Peut-être que ce Tu'ral parlait des Ukatae s'étant réfugiés dans le monde des mortels, ici, » dit Brumek. « Aucun être sur cette terre ne peut sentir les elfes du royaume. »
Harry se rassit dans le fond du siège.
« Qui est Tu'ral ? » fut la question d'Ozemir.
Harry redressa la tête. « C'est cette jeune licorne très sympa que nous avons rencontré dans la forêt. Elle nous a aidé à rendre à Tom un corps plus jeune. »
Les yeux d'Ozemir s'écarquillèrent et son sourire stupide refit surface. « Une licorne ? Vraiment ? »
Brumek leva les yeux au ciel, exaspéré. Et maintenant ils allaient parler de licornes… Après quelques minutes, Drago les laissa dans leur discussion et se focalisa sur le guerrier renfrogné. « Combien ? »
Ozemir se détourna de Harry, ayant capté la question de Drago et la lumière de ses yeux s'éteignit. « Pas assez. »
« Mais combien reste-t-il d'Ukataes ? » insista Drago.
Brumek secoua la tête. « En toute honnêteté, je ne sais plus du tout. »
« Donc… Quelle est notre motivation ? » ajouta Harry, ramenant la conversation au premier point abordé.
« Nous pouvons construire notre monde selon nos envies, » lui répondit simplement Drago en lui souriant. « C'est notre Royaume, nos vies que nous devons reconstruire. Pour faire ce que nous voulons de notre futur. »
Harry étudia le visage de Drago. Ses yeux gris étaient ardents, son sourire était arrogant, et une fois encore, Harry put lire la promesse d'un monde meilleur dans son attitude. Il pensait qu'il devait leur laisser une chance, quoi qu'ils aient à accomplir pour réussir.
Tom finit par rentrer pas loin de minuit avec un Neville secoué mais souriant, seulement pour se retrouver confronté par deux jeunes Ukataes irrités qui le bloquèrent immédiatement quand il essaya de s'assoir sur le canapé.
« Où est-ce que tu étais, bordel ? » exigea de savoir Drago. « Sais-tu à quelle heure on doit se lever demain ? »
« Et pourquoi tu as entrainé Neville en dehors de l'école ? » ajouta Harry.
« Il a guéri mes parents, » chuchota Neville. « D'une certaine façon, je ne sais pas comment, mes parents ont retrouvé leurs esprits. »
« N'ébruitons pas la nouvelle, » murmura Tom en contournant ses frères.
« C'est génial, Neville ! » s'exclama Harry en lui tapotant le dos.
« Pourquoi est-ce qu'il a fait ça ? » demanda-t-il à Harry à voix basse. « C'est le seigneur des ténèbres… Pourquoi s'est-il occupé de mes parents ? »
« Je ne suis pas sûr, Nev. Mais… Tu sais… Ce n'était pas lui qui a mis tes parents dans cet état. Ni les Lestrange. »
« J'allais justement te demander si c'était vrai. »
« Ça l'est. »
Neville déglutit de soulagement et regarda Tom. « Je me fiche de savoir pourquoi vous les avez guéris, ce qui importe pour moi, c'est que vous l'ayez fait. Je ferais tout ce que vous voudrez dorénavant. »
« Oh, magnifique. Un autre serviteur à contrôler. » Neville aurait été vexé si Tom ne lui avait pas adressé un petit sourire fatigué. Ce qui était effrayant en considérant qui était Tom.
Ozemir adressa un regard interrogatif à Talyn avant de rejoindre Tom et de l'observer attentivement. Tom tenta de repousser le visage de l'érudit mais il avait du mal à se mouvoir. Les sourcils d'Ozemir se froncèrent de mécontentement. « Tu en as trop fait. » Il se redressa et se tourna. « Il en a trop fait, Talyn ! »
« Je vais bien. » Tom laissa sa tête tomber en arrière avec un bâillement.
« Tu n'en as pas l'air, imbécile ! » dit Harry.
« Tu sembles à deux doigts de la mort… » ajouta Drago après l'avoir regardé.
Les yeux de Tom se fermèrent et il grimaça. « Je suis fatigué. C'est tout. »
« Conneries. »
Tom eut un claquement de langue à peine audible. « Langage, Harry. »
Drago se tourna vers Talyn. « Qu'est-ce qu'il a fait ? »
« Il m'a rendu mes parents, » chuchota encore une fois Neville, toujours sou le choc.
« Et quoi d'autre ? » siffla Ozemir à Talyn. Elle eut un léger mouvement de recul à son ton. Il était sacrément irrité.
« Rendu les souvenirs de deux sorciers et pénétré la conscience de la sorcière dans le coma au manoir. »
« Il a utilisé la magie Ukatae ? » demanda l'érudit, tendu. Talyn acquiesça et ses yeux s'écarquillèrent en réalisant. « Beaucoup trop, » gronda Ozemir. « Il n'est pas entrainé. » L'érudit se pencha et posa une main sur le front de Tom. « Dors, petit. »
Brumek, ressentant la colère croissante de son compagnon, dit à Talyn d'emmener Tom à son lit, puis s'adressa à Falde. « Et Falde tu aurais dû savoir qu'il s'épuiserait aujourd'hui. »
Quand Talyn fut partie avec Tom, Harry observa Ozemir. « Ce n'est pas vraiment la faute de Talyn. Tom fait ce qu'il veut. Il se fiche de savoir s'il peut le faire ou non. S'il pense pouvoir le faire, alors il foncera tête baissée. »
Drago était d'accord. « Il n'y a plus aucune règle quand Lord Voldemort est impliqué. »
« Demain est un autre jour, dans ce cas, » répondit Ozemir. « Il y a des règles et il devra les suivre. »
« Tu vas quand même le faire courir alors qu'il n'est pas au meilleur de sa forme ? » fit Drago, surpris.
Ozemir le regarda dans les yeux et lui fit son sourire idiot. « Bien sûr. Ça lui apprendra une leçon. »
Harry renifla. « Très bien, alors. Tu le réveilleras. »
« Oh non. Ce plaisir revient à Falde. » Le sourire d'Ozemir rendit Harry désolé pour son frère. Il frissonna un peu en se tournant vers Neville, qui semblait être moins choqué. « Neville ? Peux-tu me dire ce qu'il s'est passé aujourd'hui ? »
Neville leva son regard du sol. « Peut-on en parler demain, Harry ? J'ai besoin d'aller au lit. »
« Excellente idée, Londubas. » Drago prit la main de Harry et l'entraina vers la chambre à coucher.
« Attends Drago. Je veux accompagner Neville jusqu'à la tour. »
« Je peux m'y rendre tout seul, Harry. Pas besoin de t'embêter. »
Harry reprit sa main et secoua la tête. « Dumbledore est toujours une menace pour toi. Et nous sommes après le couvre-feu. Tu ne devrais pas rentrer tout seul. »
« Je m'en occupe. »
Les yeux de Neville s'agrandirent quand la large main de Brumek agrippa sa nuque. La seconde suivante, il entrait dans les Ombres. Harry était persuadé d'avoir entendu Neville couiner de gêne en disparaissant.
« Allez, au lit ! » Ozemir adressa à Harry et Drago son sourire benêt et les fit renvoya.
