Hello!

Ce chapitre a été écrit sur le thème "Revenir" pour cette 155ème Nuit du FoF.

Vous souvenez-vous des lettres envoyées à Selwyn Tarth il y a de ça bien des chapitres? Eh ben voici sa réponse!

Bonne lecture!


Brienne para l'assaut de Jaime et tenta de répliquer, pour voir une pluie de coups lui tomber dessus de droite et de gauche. Épée brandie, elle bloqua la plupart des attaques et évita les autres.

Elle gardait toute sa concentration malgré les tentatives de son fiancé pour la déstabiliser avec des blagues et remarques sur son talent à l'épée, même si ces dernières avaient tendance à la faire rougir encore plus que l'effort physique qu'elle déployait pour lui tenir tête.

— Ser Jaime ! Lady Brienne !

À la voix qui retentit soudain dans la cour de la Tour de la Blanche Épée, Brienne recula, imitant Jaime qui baissa sa lame et se tourna vers l'homme qui venait de les interrompre. Il tenait deux lettres en main et les leur tendit avant de repartir.

Brienne constata avec une pointe d'angoisse que les deux missives portaient le sceau de son père mais adressa un sourire qu'elle espérait rassurant à Jaime. Dieux, quelle avait donc été la réaction de Selwyn Tarth lorsqu'il avait reçu leurs lettres ?

— Je vous laisse lire la vôtre pendant que je lis la mienne, et puis nous pouvons partager ? Demanda Jaime avec un sourire aussi confiant que celui de Brienne.

Elle hocha simplement la tête et ils allèrent s'asseoir à quelques mètres l'un de l'autre sur le muret qui surplombait les marches serpentines reliant la cour inférieure à la cour intérieure. Brienne inspira longuement avant d'ouvrir la lettre.

Chère fille,

Je dois t'avouer que recevoir ta lettre ainsi que celles de Ser Jaime et Lord Tywin Lannister a bien failli me faire tomber de ma chaise ! Il m'a fallu un peu de temps pour revenir de ma surprise à l'annonce de tes fiançailles, et pas avec n'importe qui !

D'un côté, je suis rassuré que ma fille ait trouvé une telle alliance après le désastre de ses précédentes fiançailles (et j'en suis le premier responsable), mais de l'autre je m'inquiète pour toi à cause de la famille à laquelle tu vas te lier par ce mariage avec Ser Jaime. Je suis certain qu'il y a des gens dignes de toi chez les Lannister, mais tu sais comme moi à quel point Lord Tywin peut être impitoyable (il n'est pas innocent dans la ruine des Tarbeck et des Reyne, c'est connu). Je n'ai pas envie de te voir revenir en ayant perdu ta vision du monde et ton optimisme, après une nouvelle alliance rompue.

Ser Jaime m'a assuré dans sa lettre qu'il ferait de son mieux pour te soutenir dans tes ambitions et te préserverait le plus possible de celles de son père, et je dois bien dire que c'est pour moi une preuve qu'il peut être digne de confiance. J'espère que tu l'emmèneras avec toi quand tu reviendras à Tarth ! Je voudrais le rencontrer et juger sa valeur par moi-même.

Lord Tywin m'a assommé de conditions pour votre mariage dans sa lettre, et je lui ai répondu par les miennes. Je ne compte pas laisser mon île entre ses mains, alors que tu es l'héritière désignée depuis que ton frère n'est plus. Je remercie les Dieux que nous ayons pu garder nos lois ancestrales qui te permettent d'hériter et de diriger Tarth comme Etoile-du-Soir. Il n'y a aucune raison pour que tu cèdes ton titre aux Lannister, et je veux m'assurer que ton deuxième enfant, qui prendra ta suite, portera bien le nom de Tarth.

Prends bien soin de toi, ma fille, et j'espère de tout cœur que ton séjour à Port-Réal se révèle mieux que ce que tu appréhendais avant de partir de La Vesprée.

Affections

Brienne soupira de soulagement en posant la lettre. Bien évidemment son père avait été surpris, mais au moins il ne pensait pas de mal de son fiancé. Seulement de son père, mais qui avait une réellement bonne opinion de Tywin Lannister à Westeros ?

Elle se tourna vers Jaime, qui semblait l'attendre, sa lettre à la main.

— Alors? Que dit votre père? Me menace-t-il autant de me donner en pâture aux lions de mer que dans ma lettre?

Brienne ne put retenir le sourire qui naquit sur ses lèvres.

— Il est bien plus gentil avec moi, répondit-elle, rougissant en voyant le regard de Jaime se parer d'une lumière différente.

De l'admiration? Non, ce n'était pas pareil que ce qu'il avait exprimé lors de leur premier duel, et durant tous les autres qui avaient suivi.

— Ce qui est certain, c'est qu'il ne porte pas mon père dans son cœur.

Brienne acquiesça. Autant Lady Joanna était chaleureuse, autant Lord Tywin l'intimidait par sa distance et sa froideur. Elle doutait que les chose ne s'améliorent si son père s'était opposé aux conditions qu'il avait imposées à son mariage avec Jaime.

— Qu'a-t-il dit d'autre? demanda-t-elle, curieuse.

Jaime redevint soudain sérieux et descendit du muret pour se tenir devant elle. Il posa la lettre à côté d'elle et lui prit les mains.

— Brienne, je veux que vous sachiez que je suis honoré de vous avoir comme fiancée. Je suis désolé que vous ayez eu à traverser les deux dernières tentatives de votre père, et je vous promets de ne pas vous dévaluer. Je sais déjà que vous êtes une jeune femme au grand cœur, et le simple fait que je puisse y avoir une place un jour me remplit de joie.

Les joues de Brienne s'échauffèrent brusquement, et elle baissa les yeux sur ses mains prises dans celles de Jaime. Sa prise était ferme mais chaude et rassurante.

— Je crois que vous n'avez pas attendu que je vous fasse une place pour occuper mon cœur, Jaime, murmura-t-elle. J'en suis venue à vous apprécier, et je veux vous découvrir encore davantage.

Elle releva timidement les yeux et rencontra la même lumière qu'un peu plus tôt dans ceux de Jaime. Un sourire fleurit sur ses lèvres et il pressa légèrement ses mains.

— C'est une bonne nouvelle, alors, car je pense que vous faites aussi votre chemin chez moi. Je veux que vous me parliez encore de votre vie à Tarth, de votre enfance, de cette septa qui ne mérite que le mépris pour avoir rabaissé une enfant telle que vous. Mais je veux aussi que vous connaissiez certains de mes secrets, ajouta-t-il plus bas, en détournant légèrement les yeux.

Oh.

— Est-ce à propos de la première femme que vous avez aimée?

L'anxiété la saisit soudain. Quel poids avait-elle face à un premier amour? Elle qui n'avait jamais ressenti plus qu'un béguin pour Renly?

Jaime lâcha soudain ses mains mais ne s'éloigna pas. Il inspira comme pour se donner du courage avant de planter son regard dans celui de Brienne.

— Pensez-vous que vous pourrez m'écouter jusqu'au bout sans fuir? Ou alors, que je n'aurai pas trop à attendre que vous reveniez vers moi si je vous révulse?

Une soudaine réalisation frappa Brienne. Jaime accepterait son jugement, même s'il le craignait, et il lui faisait confiance pour lui confier ce secret qui lui pesait.

— Je vous promets que je reviendrai si votre secret me semble trop lourd. Et je veux vous écouter jusqu'au bout, Jaime.

Un faible sourire para le visage de son fiancé. Il jeta un regard autour de lui, pour s'assurer qu'aucune oreille indiscrète ne les entoure, et se jeta à l'eau.

— La première femme que j'ai aimée n'était qu'une fillette à l'époque, et moi un enfant incapable de faire la différence entre les types d'amour. Cette fillette, c'était ma sœur.


Je vous promets, il n'y a pas de Jaime/Cersei dans cette histoire! La survie de Joanna a changé les choses!