Il est dur... TW ATTENTION !
Chapitre 12 : Supernova
L'aube apparu et les deux corps enlacés s'éclaircirent petit peu. Le silence était maître, le calme après la tempête – la douceur après de violentes révélations. Les oiseaux commençaient à se réveiller, chantonnant leur liberté.
Doucement, alors que l'étoile atteignait son apogée dans le ciel, Bella se réveilla. Elle pouvait sentir un corps chaud près d'elle, sentant son souffle contre son crâne. Un sourire franchit ses lèvres lorsqu'elle rencontra le visage paisible et innocent du garçon endormi a seulement quelques centimètres d'elle.
Le voir ainsi était rassurant. Elle posa sa main tendrement contre sa joue, ressentant la chaleur et la douceur de sa peau.
Alors qu'elle le contemplait, prenant note des moindres détails de son visage, en passant par le petit grain de beauté près de son oreille jusqu'à la petite bosse sur son nez (qui n'était en vérité pas complétement droit), il bougea.
Elle retira rapidement sa main sans le quitter des yeux. Une émeraude s'ouvrit et un sourire s'éleva sur les lèvres des deux adolescents. Elle n'avait jamais pris le temps d'observer la couleur si vive de ses prunelles. Le vert forêt de ses yeux était parsemé de cristaux, le rendant magnifique et unique.
« Désolé, je ne… »
« Ce n'est rien, » le coupa-t-elle, sachant déjà ce qu'il allait dire. « Tu n'allais quand même pas dormir sur le tapis, et c'est moi qui t'ai invité. Je te devais bien ça. »
Edward se détendait, la culpabilité disparaissait petitement. Il ne pouvait empêcher un sentiment de plénitude, de confort lorsqu'il se trouvait proche de la brune.
« Tu as passé une bonne soirée ? » demanda Bella.
Il hocha la tête, sans prendre le temps de réfléchir.
« Merci. »
Elle haussa une épaule. Elle devait légèrement lever la tête pour rencontrer son regard mais elle ne bougea pas.
Ils se contemplèrent l'un l'autre pendant quelques secondes, soupirant de bien-être. Bella n'arrêtait pas de penser à des possibilités éloignées, à des tonnes de finalités différentes et ce chaos la rendait folle. Elle n'appréciait pas l'incertitude et voulait trouver des réponses le plus vite.
Elle sentait que Edward n'allait pas bien, qu'il allait lui arriver quelque chose. Elle avait déjà ressenti ça quelques fois. La première était lors de sa mésaventure aux toilettes des homme. La seconde fois s'était déroulée la veille, lorsque son vélo a été vandalisé et qu'elle est rentrée dans sa maison.
Si elle osait se l'avouer, elle avait peur pour lui. Elle craignait qu'il se fasse du mal, que Rosalie ait raison et que la tristesse qu'elle voit dans ses yeux a éteint définitivement la flamme qui consume son âme.
C'est alors qu'il brisa le contact. Elle ressenti un choc électrique dans sa poitrine. Elle ne voulait pas que son âme s'éteigne définitivement.
« Edward, » commença-t-elle, sans même réfléchir à ce qu'elle voulait dire.
Il releva les yeux vers elle, jouant avec les draps du lit, se triturant les doigts.
« Promets-moi quelque chose. »
Ses sourcils froncèrent, confus.
« Oui ? » s'interrogea-t-il.
Elle prit une grande inspiration, ne pouvant justifier son intérêt soudain et cette force qui la remmenait vers lui. Elle ne senti pas son cœur battre plus fort, elle ne sentit pas ses joues rougir légèrement, inconsciente de tous les signaux que lui renvoyait son corps.
« Promets-moi que… S'il arrive quelque chose, n'importe quoi… Que, si, un jour, tu te sens au plus mal et que… Que tu te sens seul au monde, saches que… Je veux que… »
Elle soupira, elle qui n'avait jamais du mal à se faire comprendre, à construire des phrases correctes. Elle qui avait toujours les bons mots, la meilleure répartie.
Elle qui avait toujours le contrôle, elle devait fermer les yeux pour formuler une phrase correcte.
« Appelle-moi si quelque chose ne va vraiment pas, je veux que tu saches que tu n'es pas seul. Je serai là pour toi. »
La respiration de Edward se coupa alors que son cœur perdait les pédales. Jamais il n'avait reçu une telle requête. Ses yeux gris s'ouvrirent. Ils n'avaient rien de froid en ce moment précis, ils étaient inquisiteurs et quémandant, suppliants presque qu'il réponde favorablement. Jamais Edward n'avait vu autant d'honnête, d'inquiétude et d'intérêt pour son bien-être. C'était différent, c'était stupéfiant mais si bon.
Quoi ? Elle est… sérieuse ? se demanda-t-il.
Il ne put empêcher son cœur se gonfler, son esprit se revivifier il ne put empêcher les mots qui sortirent de sa bouche, laissant pleine conscience à son intuition.
« Je te le promets. »
Les yeux ronds de surprise, elle souleva son auriculaire.
« Promesse du petit doigt, » ordonna-t-elle.
Un éclat sorti de la gorge de Edward avant de lui aussi lever son petit doigt.
Elle… elle est sérieuse, sourit-il.
Bella ne perdu pas de temps avant de l'attacher à lui, ressentant son cœur se pincer au contact de la chaleur et la douceur de sa peau contre la sienne.
Ça, elle ne pouvait le nier.
« Si tu ne respectes pas ta promesse, je te coupe le doigt, » répliqua-t-elle sur le ton de la plaisanterie, cependant la menace bien présente.
« Je te l'ai dit, je te promets. Je t'appellerai. »
« Même si tu penses que tu es seul au monde et que tu n'en vaux pas la peine, » souligna Bella.
« Même si je pense que je suis seul au monde et que je n'en vaux pas le peine, tu seras la première au courant. »
« Je serai là pour toi. »
La douceur de cette promesse s'ancra dans l'esprit de Edward, lui faisant réaliser quelque chose qu'il ne pensait pas possible.
N'était-il pas en train de tomber amoureux de la jolie brune ?
Elle ne retira pas sa main tout de suite, ressentant la douce électricité passer entre eux. Ses yeux gris s'ancraient dans ses yeux verts, et des messages inaudibles étaient échangés.
Ressentir une telle tendresse de la part de cette fille était inimaginable, un spectacle rare qu'il avait le droit d'assister. Elle se sentait assez à l'aise avec lui pour lui montrer son côté faible, lui montrer ses réelles inquiétudes, ses réelles préoccupations. Il n'oublierait jamais ce moment magique. Il ressentait, à travers son auriculaire jusqu'au fond de son cœur, une liaison divine.
Edward comprenait qu'Bella était sincère. Bella comprenait qu'elle n'avait jamais ressenti une telle puissance la pousser vers un être.
« Tu n'as pas mal de tête ? » s'enquit le garçon après ces quelques secondes de silence.
Cette question surpris Bella.
« Non. Pourquoi ? »
« Oh, eh bien… »
Sa main libre se posa sur sa nuque, nerveux.
« C'est que, tu étais malade hier soir. »
« Oh. »
Elle n'y avait pas réfléchi, elle ne ressentait aucune gêne en particulier. Il était vrai qu'elle avait beaucoup bu, elle se souvient également avoir vomi dans les toilettes, mais elle ne ressentait pas l'habituelle gueule de bois.
Elle haussa les épaules.
« J'ai dû boire assez d'eau. »
L'explication suffit à Edward.
« Et toi ? Tu vas bien ? »
Edward sourit. Sans réellement en comprendre la raison, le fait qu'elle lui pose cette simple question le mettait en joie.
« Oui, merci. C'est super gentil de m'avoir invité. »
Un demi-sourire franchi les lèvres d'Bella. Elle exerça une légère pression sur son petit doigt toujours enlacé au sien avant de s'en détacher.
« Tu es mon ami, c'est normal. »
Edward souffla.
Ami, oui.
Edward n'avait pas les moyens de s'acheter un nouveau vélo. Bella ne l'avait pas (encore) abandonné, et elle lui avait proposé de venir le chercher et de le déposer tous les jours.
Même si elle détestait conduire avec quelqu'un, même s'il habitait à l'opposé de chez elle.
Elle avait été la première surprise, mais elle appréciait étrangement la compagnie du brun. Il était toujours calme, il avait toujours l'air détendu avec elle.
Elle l'appréciait. Il l'appréciait.
Il avait commencé à déjeuner avec elle et son groupe de pote. Il était si discret et élancé qu'il passait inaperçu mais Rosalie l'intégrait toujours aux conversations. Rosalie était toujours la première à lui faire signe de la rejoindre, la première à venir le chercher s'il était seul. En seulement trois jours, il se sentait intégré. Il sentait qu'il avait deux amies, au moins. Emmett, le petit ami de Rosalie, ne le quittait pratiquement jamais non plus.
Ce mercredi, il se trouvait seul dans les couloirs, juste après le repas. Il se sentait léger, se dirigeant tranquillement vers son cours, ne faisant pas spécialement attention à son environnement.
Il n'entendit pas les bruits de pas, il ne senti qu'un coup sec le placarder sur un mur. Une main agrippait violement le col de son sweatshirt. Il rencontrait alors des yeux marrons, fous de rage, verts de jalousie. Un visage familier enragé le surplombait.
Il se sentait si faible, Félix pouvait le porter d'un bras.
« Tu joues à quoi, hein, petit enculé ? » grogna-t-il. « Elle ne voudra jamais d'un pédé comme toi. Elle t'utilise comme le chien que tu es. »
Des larmes voulaient s'échapper de ses yeux, la douleur du choc parcouru son échine, le venin des mots ouvrirent une plaie. Son visage était rouge de honte et de culpabilité. Il savait pourtant que pleurer devant lui ne ferait qu'aggraver la situation alors il ne dit rien. Miraculeusement, après une vie entière d'entrainement, il réussit à mettre en place son masque neutre et un voile blanc s'empara de son esprit.
Il ne sentait alors plus son corps. Ses pensées étaient censurées. Il n'existait plus. Toute émotion le quitta alors que l'adolescent lui aboyait dessus.
Il savait que Félix avait raison. Que Bella ne voudrait jamais de lui, qu'il n'était qu'un bon à rien, un pleurnichard, une mauviette… Ce qu'il disait, il le savait déjà. Félix ne confirmait que ses craintes.
« Tu vas finir comme ton vélo, déformé et inutile. Je vais te casser les pattes, sale chien, tu ne pourras plus marcher pour courir derrière ta maitresse. »
Ces mots avaient été chuchotés dans son oreille mais ils avaient été suffisants pour atteindre son cerveau et s'enraciner en lui.
Félix le lâcha avant de lui donner une petite claque sur sa joue. Elle n'avait pas été très douloureuse, mais humiliante, assez pour baisser encore plus son estime de lui. Comment avait-il pu imaginer Bella s'intéresser à lui ? Comment peut-il tomber amoureux de cette fille, uniquement parce qu'elle lui montre un minimum d'intérêt.
Félix repartit et Edward se senti malade. Il courra presque dans les toilettes les plus proches, heureux que personne n'y soit.
C'est donc ça, sa vie ? S'accrocher comme une étoile à son rocher dès que quelqu'un lui montre un peu d'attention ?
Ces jours-là plus que d'autres, il détestait l'idée d'être en vie.
Ces jours-là plus que d'autres, il détestait être prisonnier de son corps. Il détestait se regarder dans le miroir, regarder son corps maigre, se savoir et se sentir faible, voir ses joues creuses, ses yeux noirs, les os sortir de ses poignets.
Peut-être qu'il le méritait. Peut-être que la douleur de son âme sera plus facile à supporter s'il était celui qui la cause, celui qui la maitrise. Il se sentait sale, il ne pensait pas mériter d'être bien.
Peut-être qu'il ne mérite que le vide, le froid et la douleur. Il devait récupérer le contrôle, il ne pouvait laisser quelqu'un d'autre avoir tant d'effets sur lui. Reprendre le contrôle de son corps, reprendre le contrôle de son esprit, être le seul capable de lui faire du mal, ne rien laisser se transmettre, ne rien laisser rentrer…
C'était compulsif, immédiat, presque prévisible. Il s'enferma dans la toilette. Quelques larmes glissaient le long de ses joues alors qu'il se mit sur ses genoux. Ses mains tremblantes relevèrent la planche. Sans hésiter, après avoir réalisé ce geste des centaines de fois, il glissa ses longs doigts fins le long de sa gorge.
S'il ne méritait pas de vivre, il ne méritait pas le carburant qui le lui permettait.
Bella venait de raccrocher. Elle avait reçu un appel urgent, elle devait partir plus tôt et sécher le dernier cours de la journée. Elle ne pense pas que son départ soudain dérangerait Edward, elle savait qu'il avait une heure d'étude. Elle lui envoya un message pour lui demander s'il pouvait de rentrer avec elle maintenant.
Et quelques minutes plus tard, elle aperçut son teint pâle et ses yeux vides sur le parking du lycée. Lorsqu'il releva la tête elle lui fit signe. Un petit sourire franchi tout de même les lèvres du garçon et Bella ne put retenir un éclat de rire.
« Tout va bien ? » demanda-t-il une fois devant la voiture.
Il était toujours le premier à s'inquiéter pour les autres. Rien ne changerait ça.
« On doit aller chercher mon frère. »
Elle ouvrit le côté conducteur et s'y introduit.
Une fois tous deux installés, Edward demanda plus d'informations.
« L'école m'a appelé. Apparemment, il s'est battu. »
« Etonnant. Ce ne lui ressemble pas… »
« Pas du tout ! » s'énerva-t-elle. « S'il se fait harceler, il doit me le dire directement. Je ne supporterais pas que des abrutis lui fassent du mal. »
La rage qu'elle montrait surprit également Edward. Il n'aurait jamais pensé qu'elle… Non pas qu'elle déteste son petit frère mais il ne pensait pas qu'elle pouvait l'aimer autant, au point de vouloir le secourir en cas de problèmes. Il pensa rapidement à Félix, mais cette idée s'évanouit rapidement. Il ne pouvait pas lui dire, Félix était l'ami d'Bella. Il ne voulait pas qu'ils se disputent à cause de lui, au pire, qu'Bella ne le croit pas et qu'elle prenne la défense de son bourreau.
Il aimerait avoir quelqu'un qui fasse autant attention à lui. Quelqu'un prêt à se battre pour lui.
Sa respiration se coupa et une douleur s'abattit sur sa poitrine. Il devait penser à autre chose.
« Ils n'appellent pas les parents d'habitude ? »
« Hm ? Ah, oui. Ils ont probablement essayé mais ils savent très bien qu'ils ne sont jamais disponibles. James a sûrement dit de m'appeler. »
Edward hocha la tête. Au moins, sa grande sœur serait là pour lui.
Le trajet jusqu'au collège était rapide et ils arrivèrent rapidement. Quelques minutes plus tard, James entra sur le parking en compagnie de sa sœur, les yeux rivés sur le sol.
Il n'osait pas regarder Bella. Il n'entendait même pas ce qu'elle lui disait. Il ne savait pas si ces mots étaient rassurants ou si elle était réellement en colère. James n'en avait plus rien à faire.
Edward, attendant dans la voiture, reconnaissait cette attitude. Son visage triste, ses yeux bleus si doux à présents rouges, des larmes avaient coulés. Son arcade sourcilière s'était ouverte, une autre fente ouverte au coin de sa lèvre. Son œil droit était rouge, probablement dû à un poing. Il boitait, sa jambe droite avait dû recevoir un coup aussi.
Il avait été battu, personne ne pouvait le nier. Et pourtant, il avait l'air coupable, comme s'il avait été le tortionnaire et non la victime.
« Oh, salut Edward, » dit James.
Malgré son état, malgré que sa voix soit rauque, basse, qu'il soit choqué par son agression, il gardait sa gentillesse et sa sympathie.
« Salut, » répondit Edward.
« Mets ta ceinture, » aboya Bella en entrant dans la voiture.
Il s'y exécuta et un silence tendu accompagnait les premières minutes du trajet.
« Tu vas me dire ce qu'il s'est passé ? » demanda-t-elle finalement.
Edward pouvait sentir la tension irradier de son corps. Tension et colère, c'était tout ce qu'elle montrait mais Edward avait appris à la lire depuis le temps. Il pensait, à raison, que sa colère ne traduisait que son inquiétude, que la peur qu'elle ressentait pour lui.
Comme James ne répondait pas et que le silence renforça encore plus l'agacement de Bella, Edward prit la parole.
« On peut en parler quand on rentre, non ? »
James hocha la tête et Bella abdiqua. Elle voulait vraiment se montrer compatissante, comprendre, montrer de l'empathie et tout ça mais elle n'y arrivait pas. Tout ce qu'elle arrivait à montrer, c'est son anxiété à travers de la colère et de l'impatience. Elle était au courant de ses défauts, de ses faiblesses, mais elle n'arrivait pas à accepter et comprendre ses propres émotions. Elle n'arrivait pas à comprendre comment son frère peut être aussi faible, comment il peut s'être laissé faire, comment il peut se laisse se faire battre !
Et cinq minutes plus tard, ils se trouvaient tous dans le salon. Bella, toujours agitée. James, toujours abattu. Edward entre les deux, ne sachant comment régler le conflit.
« Il s'est passé quoi ? » demanda froidement Bella.
La respiration de James se coupa et une boule s'enfonçait dans sa gorge. Plus aucun son ne pouvait en sortir, il était muet, encore choqué.
« James, tu peux nous le dire. Rien de mal ne peut t'arriver ici, » promis Edward.
Des émeraudes sincères et bienveillantes rencontrèrent de l'azure apeuré et anxieux. Bella se sentait de trop, elle ne contrôlait pas la situation, elle ne pouvait rien gérer. Elle contemplait Edward. Lui semblait avoir la maitrise. Lui, il pouvait gérer cette situation. Elle devait, pour une fois, déléguer.
James prit une grande inspiration, et Bella senti que c'était la meilleure chose à faire. Elle laissa donc son ami parler à son frère, n'intervenant pas.
« Qui t'a fait ça ? » demanda Edward.
« Sam Uley et Paul Hurst. »
« Et tu sais pourquoi ? »
James hocha la tête, ne répondant pas à la question.
Edward se rapprocha de lui et lui proposa de s'installer sur le canapé. Ils s'installèrent tous les deux mais Bella restait debout, spectatrice de la scène, témoin de la patience et de la douceur de Edward.
« Tu était seul contre eux deux ? »
Edward ne voulait pas le pousser à dire des choses qu'il ne voulait pas dire. Il devait se sentir prêt, se sentir suffisamment en confiance et en sécurité.
« Non, ils voulaient s'en prendre à… à Seth. »
« Qui est Seth ? » demanda Edward, fronçant les sourcils.
« C'est mon- mon ami, » bégaya James.
Edward pencha sa tête sur le côté.
« Pourquoi ils voulaient s'en prendre à lui ? Tu as pris sa défense ? »
James hocha vivement la tête.
« Oui, c'est parce que… » son regard examina les alentours. Il regardait Bella, qui ne bougeait ni ne parlait, avant de recroiser le regard rassurant de Edward. Il prit une grande inspiration avant de terminer sa phrase. « Il e-est g-ay, » finit-il par articuler difficilement, chuchotant presque les mots.
Il enfouit son visage entre ses mains, cachant ses rougissements. Il était mal à l'aise, Edward pouvait aisément le reconnaitre. Il avait presque compris ce qu'il se passait, il pouvait voir où la conversation menait. Il ne voulait pas le forcer à le dire, il voulait seulement le consoler.
Il plaça sa main contre son épaule.
« Ça va, ce n'est pas grave d'être gay. »
James releva la tête. Son visage défiguré regardait Edward avec incrédulité.
« Personne n'a le droit de recevoir un tel traitement, surtout à cause de son orientation sexuelle. Il ne méritait pas ce qui lui est arrivé. Et toi non plus. Tu es très courageux d'être venu en aide à ton ami. J'espère qu'il apprécie. »
Le soulagement que ressentait James était indescriptible, tellement puissant qu'il voulait pleurer et prendre Edward dans ses bras. Il ne le fit cependant pas.
Bella s'avança, les bras croisés mais son regard adouci. Elle savait exactement quoi faire à présent, elle pensait avoir compris. Elle était toujours en colère, oui, mais James avait besoin de soutien.
Elle s'installa aux côtés de son frère et le prit dans ses bras.
« Et, si tu es gay, ça ne change rien, James. Je serai là pour toi, » promit Bella.
Cette fois, il pleura vraiment dans les bras de sa sœur. Il la serrait fort, elle ne le laissait pas partir. Elle savait très bien qu'elle n'était pas la plus affectueuse, qu'elle ne rentrait pas dans le rôle de la sœur sympa à qui on peut tout dire mais elle voulait qu'James comprenne qu'elle serait toujours là.
Peut-être était-ce Edward qui l'avait changé à ce point. Croisant son regard, ils échangèrent un sourire.
Certainement, ce garçon avait quelque chose à voir avec tout ça.
« Ne dit rien aux parents, s'il te plait ! » supplia James, son visage toujours terré dans son cou.
Elle prit une grande inspiration, pensant à son père catholique, pratiquant et croyant. Pensant à sa mère, soumise et totalement dévouée à son mari. Jamais Carlisle Swan n'accepterait un fils homosexuel. Elle avait même peur de ce qu'il pourrait arriver s'il l'apprenait un jour.
« Promis, » accepta Bella. « Rien de mal ne t'arrivera, je te le promets. »
Bella espérait franchement que ces deux homophobes seraient expulsés et qu'ils ne toucheront plus à un cheveu de son frère. Sinon, elle a bien peur de ne pas être capable de contrôler ses pulsions. Il ne méritait pas ça, surement pas à quatorze ans.
Elle remercia vivement Edward d'avoir été présent aujourd'hui, d'avoir réussi à parler avec James. Il avait réussi quelque chose qu'elle n'arriverait jamais, dont elle ne sera jamais capable.
En ramenant Edward, ce soir-là, elle ressenti une nouvelle douleur dans sa poitrine. Une voiture était présente devant sa maison, et il avait eu une réaction étrange de recul et de dégout.
« Tu peux rester chez moi, si tu préfères, » dit-elle avant qu'il n'ouvre la portière de la voiture.
Prenant une grande inspiration, Edward refusa. Il claqua la porte avant de s'évaporer dans la nuit, la pleine lune à l'horizon.
C'avait été une journée riche en émotion, et l'appréhension qu'elle ressentait ne diminuait cependant pas. Elle avait l'étrange impression d'avoir oublié quelque chose.
Dites moi si vous lisez encore ! Je sais pas si je poste dans le vide ou pas xD Merci de me donner un signe de vie et de me dire si ça plait toujours ^^
