Chapitre 1: Joyeux anniversaire…
Harry Potter passa la main dans ses cheveux en bataille, une fois encore il relut le sujet d'un de ses devoir de vacance : « Quelle est l'incidence de l'utilisation de la lymphe de cocatrix si la potion est réalisée dans un chaudron en fonte ? »
Pour n'importe quel garçon de bientôt quinze ans cet énoncé n'aurait provoqué que quelques ricanements avant de se retrouver au fond d'une corbeille à papier mais Harry n'était pas n'importe quel garçon. En effet, Harry Potter était un sorcier. Un célèbre sorcier car alors qu'il n'avait qu'un an, il avait résisté à un sort mortel lancé par le plus terrifiant sorcier de tous les temps : Lord Voldemort. Alors que ce sort avait provoqué la mort de plusieurs centaines de sorciers - dont ses parents - et de moldus (individus ne possédant aucun pouvoir magique), sur lui, le maléfice avait ricoché et touché Voldemort lui-même. Le mage noir n'avait pas été tué mais il avait perdu tous ses pouvoirs et avait été réduit à moins qu'un fantôme. Cependant, le sort de Voldemort avait laissé sur le front de Harry une cicatrice en forme d'éclair qui le rendait reconnaissable par tous les sorciers. Depuis, Harry avait, par trois fois, été de nouveau confronté à Voldemort au cours de sa scolarité au collège de sorcellerie Poudlard et, à chaque fois, il était parvenu a échapper au mage maléfique. Cependant, il y a quelques mois, Voldemort avait recouvré ses pouvoirs et Harry craignait de devoir un jour ou l'autre se retrouver une fois de plus face à lui.
Mais pour l'instant, attablé à son bureau, Harry se souciait peu de Lord Voldemort. Depuis le début de l'après-midi il essayait de comprendre le sens de la question inscrite sur le parchemin que leur avait remis Rogue, le maître des potions, à la fin du dernier cours de l'année passée. Harry ne s'était jamais passionné pour le cours de potions, surtout en raison de l'antipathie qu'il éprouvait envers Rogue (celui-ci le lui rendant bien), mais d'ordinaire, les devoirs de potions consistaient à trouver la composition d'une potion de ratatinage ou d'un antidote, ce qui, sans être particulièrement excitant, était moins rébarbatif que le sujet auquel il devait répondre. Peut-être que Rogue avait décidé de leur gâcher les vacances…
De toutes façon, pour Harry, les vacances d'été n'avaient pas besoin de Rogue pour être un calvaire. En effet, depuis la mort de ses parents, Harry vivait chez son oncle et sa tante. Ces derniers étaient des moldus qui éprouvaient une haine farouche envers tous ce qui avait rapport avec la magie. Autant dire que Harry était accueilli ici aussi chaleureusement qu'un parasite particulièrement dangereux et il n'avait pas le droit de parler de son école ou de s'exercer au Quidditch (le sport préféré des sorciers) ou de faire référence à quoi que ce soit qui ait trait avec la magie mais depuis deux ans les Dursley le laissait librement faire ses devoirs de vacances et lui permettaient d'envoyer des messages par hiboux à ses amis. Cette « mansuétude » venait du fait que le parrain de Harry était, officiellement, un dangereux criminel en cavale. Même si, en vérité, ce n'était pas le cas, Harry avait su tirer profit de la situation en menaçant son oncle de tout rapporter à son parrain quand les Dursley le martyrisaient trop.
Cependant, cette année, les choses étaient différentes, suite au retour de Voldemort, les Dursley avaient dû recevoir des consignes concernant la sécurité de Harry et ils les appliquaient avec un zèle impressionnant. Pas parce qu'ils craignaient pour leur neveu – sa disparition les aurait sans doute soulagé – mais ils redoutaient la réaction des sorciers, en général, et du parrain de Harry, en particulier, si celui-ci venait à disparaître alors qu'il était sous leur responsabilité. De plus, ils prenaient un certain plaisir à empêcher Harry de sortir dans le jardin ou de se promener dans la rue car c'était par ces moyens là qu'il cherchait habituellement à se soustraire de l'atmosphère pesante de la maison des Dursley. Or, tous ce qui pouvait gâcher la vie de Harry à Privet Drive était, pour sa famille adoptive, une source non dissimulée de satisfaction.
Cependant, malgré ces privations, Harry avait été, durant ces vacances, plus que jamais en contact avec le monde des sorciers. En effet, à chaque fois que les Dursley s'absentaient, ils déposaient Harry chez madame Figg cette vieille dame, derrière l'image d'une respectable amatrice de chats et de chou se révélait être une honorable sorcière. Ainsi, Harry se tenait régulièrement informé de l'évolution de la situation dans le monde des sorciers.
Visiblement, le ministère de la magie tentait toujours de cacher autant qu'il le pouvait le retour de Voldemort mais il y parvenait de moins en moins bien et la marque des ténèbres (symbole de ralliement des mages noirs) était apparue à plusieurs reprises suite à des meurtres de sorciers et de moldus. De plus de nombreux signes indiquaient le retour du Seigneur des Ténèbres, Lucius Malefoy, l'un des plus proches partisans de Voldemort avait disparu, Karkaroff qui avait trahit les mages noirs avait été retrouvé mort en Roumanie, et de nombreux aurors (chasseurs de partisans de Voldemort) avaient quittés leur retraite.
Perdu dans ses pensées sur les chaudrons en fonte les yeux de Harry s'arrêtèrent sur son réveil. Dans cinq minutes il allait avoir quinze ans. Si comme tous les ans les Dursley allaient ignorer l'évènement, Harry savait que ses amis de Poudlard et que son parrain ne l'oublieraient pas. Cette certitude se confirma lorsqu'une armada de volatiles entra par la fenêtre de sa chambre qu'il avait laissé ouverte en raison de la chaleur de ce mois de Juillet.
Il y avait là une chouette blanche nommée Hedwige et qui était la chouette de Harry, un hibou petit duc, un grand hibou noir aux yeux étincelants, une chauve-souris grise et un hibou au plumage roux.
Harry détacha les colis attachés aux pattes des coursiers et ceux-ci après avoir bu une gorgée d'eau dans la cage de Hedwige reprirent leur envol dans la nuit noire.
Harry ouvrit en premier le paquet que lui avait apporté Hedwige. A l'intérieur il trouva une boite en bois de pin avant de l'ouvrir il regarda la lettre qui accompagnait la boite et reconnu aussitôt l'écriture brouillonne de Hagrid, le garde chasse et professeur de soin aux créatures magique de Poudlard.
Joyeux anniversaire Harry !
Je suis parti avec madame Maxime pour remplir la mission que nous a confié Dumbledore mais je serai de retour pour la rentrée. Je t'envoie un petit cadeau que j'ai trouvé amusant. J'espère que ce gros imbécile de Dursley ne t'embête pas trop, sinon rappelle lui à mon bon souvenir.
Affectueusement,
HAGRID
Harry eut un sourire et saisit la boite, il tressaillit légèrement en l'ouvrant, Hagrid n'ayant pas toute à fait la même idée que le reste des individus, de ce qui était « amusant ». A son grand soulagement, Harry ne trouva pas dans la boite un œuf de dragon ou un jeune scorpion agressif mais un paquet de gâteaux aussi durs que des pierres que Hagrid fabriquait lui-même ainsi qu'une petite statuette en bois représentant un cerf et qui se mit à marcher d'un pas noble dans le creux de la main de Harry. Harry ne savait pas comment Hagrid l'avait appris mais, lorsque le père de Harry se métamorphosait, il prenait la forme d'un cerf et le cadeau de Hagrid lui fit donc grandement plaisir.
Harry ouvrit ensuite le paquet apporté par le hibou roux. L'odeur de pâtisserie qui en sorti lui indiqua tout de suite que le colis provenait de la famille Weasley. Les Weasley étaient la famille de son ami Ron et comptaient parmi les sorciers qu'il aimait le plus car bien qu'ils fussent très pauvres ils étaient d'une générosité sans égal. Dans le paquet, Harry trouva des fondants au chocolat préparés par Mrs Weasley, une baguette magique farceuse envoyée sans doute par les jumeaux Fred et George , un sac à dos bleu pâle et une lettre de Ron. Il commença par lire la lettre.
Joyeux anniversaire Harry,
J'espère que tout se passe bien pour toi, ici c'est l'effervescence ! Papa est débordé, maman est morte d'inquiétude et ne nous laisse plus jouer au Quidditch dans le petit près. Fred et George se sont mis en relation avec Zonko et ils disent que le magasin est intéressé par quelques unes de leurs inventions maman fait un peu la moue mais ils semblent l'avoir convaincue qu'ils ne sont pas fait pour le ministère. A propos de ministère…Percy se pavane comme s'il venait d'être proclamé maître du monde alors que depuis la mort de Croupton il est tombé en disgrâce… A mon avis il nous cache encore quelque chose.
Merci encore pour les mille Gallions, Fred et George m'ont acheté une nouvelle robe de soirée ainsi qu'un nouveau hibou pour soulager Errol, il s'appelle Efrit.
As-tu reçus une lettre d'Hermione ? Elle a été nommée préfète, tu parles d'une surprise ! Dans deux ans elle sera préfète- en- chef, j'en mets ma main au feu. Par contre je ne comprends toujours pas ce qu'elle trouve à Krum.
Papa a envoyé une lettre à Dumbledore pour lui demander si tu peux venir pendant les vacances.
Ne te laisse pas tyranniser, Harry.
Ron
Ps : je t'ai envoyé un sac Fourre-Tout ça permet de transporter tout ce qu'on veut en prenant un minimum de place. Par contre le poids ne change pas.
Pps : As-tu des nouvelles de Sniffle ?
Sous le nom de Sniffle, Ron désignait Sirius Black, le parrain de Harry. Avant de continuer à lire sa correspondance, Harry voulu essayer le sac Fourre-Tout. Il saisit son chaudron et son balai de Quidditch et tenta de les rentrer dans le sac. Les objets semblèrent aspirés et disparurent dans le sac sans que le volume de celui-ci augmente. Harry soupesa le sac et, en effet, il avait le poids du chaudron et du balai réuni. Il remit ses objets à leur place et retourna à son bureau. Il saisit le premier colis qui se présenta à lui et l'ouvrit. Dedans il trouva un livre et une lettre.
Joyeux anniversaire,
J'espère que tout va bien pour toi Harry. Je suis parti avec Remus retrouver certaines de nos anciennes connaissances qui peuvent nous être utiles pour lutter contre Voldemort. Comme d'habitude je ne te dis pas où je suis au cas où le courrier serait intercepté et comme l'an dernier je te demande de me donner des nouvelles régulièrement et de me rapporter tout évènement qui te semble anormal. J'essaierai d'aller te voir en cours d'année mais je ne peux rien te promettre. Je t'envoie un livre qui pourrait grandement t'intéresser.
Je t'embrasse
Sirius
Une photo était agrafée à la lettre, Harry y vit son parrain et Remus Lupin – un grand ami de Sirius et un ancien professeur de Harry - qui lui faisaient de grand signes en souriant, Sirius essayait en vain de mettre sur la tête de Lupin un chapeau orné de clochettes. Si Sirius avait une mine radieuse, Lupin, lui avait de gros cernes noirs sous les yeux et semblait flotter dans ses vêtements, sans doute la photo avait été prise peu après la pleine lune. Derrière les deux amis, s'étendaient de hautes montagnes aux cimes neigeuses.
Harry relut plusieurs fois la lettre, il voyait trop peu souvent son parrain et savourait chacune des nouvelles que celui-ci lui envoyait. Après l'avoir relut moult fois, il la posa et saisit le livre que lui avait envoyé Sirius : L'évolution des tactiques de Quidditch depuis un siècle.
Harry regarda les auteurs de l'ouvrage et, à sa grande surprise il lut « Une œuvre complète et pédagogique due aux talents de Ludo Verpey et Olivier Dubois. Verpey était l'ancien directeur du département des sports magiques et Olivier Dubois, l'ancien capitaine de l'équipe de Gryffondor dans laquelle jouait Harry. Harry feuilleta le livre et reconnu les schémas animés si chers à Olivier (il les infligeait à son équipe avant chaque séance d'entraînement). Avec un sourire il referma le livre et le posa à côté de la statuette de cerf et du sac Fourre-Tout.
Harry pris ensuite l'un des deux colis non ouvert. D'après l'écriture soigneuse sur l'enveloppe Harry su tout de suite que c'était Hermione qui lui envoyait ce paquet. Comme d'habitude il commença à lire la lettre.
Salut Harry, et joyeux anniversaire,
Je suis en Bulgarie avec mes parents. J'y ai découvert de nombreuses choses très intéressantes sur la défense contre les mauvais sorts et sur des créatures qui raviraient Hagrid. J'espère que tu n'as pas commit d'imprudences qui puissent t'attirer des ennuis…
« Humpff » grogna Harry, d'ordinaire il n'avait pas besoin de commettre des imprudences pour être rattrapé par les ennuis.
« … Je ne sais pas si tu es au courant, mais les signes du retour de Tu-Sais-Qui sont de plus en plus flagrants. Je n'arrive pas à croire que le ministère doute encore de son renouveau. J'espère que l'on se verra avant la rentrée.
Mon cadeau est un détecteur de cognard, d'après Vicktor c'est le meilleur que l'on puisse trouver.
Si tu as des nouvelles de Sniffle, j'espère qu'elles sont bonnes.
Bises.
Hermione
Ps : Mac Gonagall m'a envoyé un hibou pour me dire que j'étais nommée préfète de Gryffondor.
Harry eut un sourire, la nomination de Hermione n'était en rien une surprise et il était prêt à parier que dans quelques années elle remplacerait carrément le professeur Mac Gonagall.
Avec soin, il enleva le papier kraft qui entourait le cadeau que lui avait envoyé Hermione. Le détecteur de cognards ressemblait à un cadran de radar, Harry pensa que le point rouge au centre devait représenter sa position et que d'autres points devaient apparaître sur le cadran quand des cognards étaient à proximité.
Si Harry était content que Hermione lui envoie quelque chose, le cadeau l'avait un peu vexé : il pensait voler suffisamment bien pour pouvoir se passer de ce genre de gadget. Il alla néanmoins accrocher le détecteur de cognards au manche de son éclair de feu.
Revenu à son bureau, il saisit le dernier paquet, celui qui était porté par la chauve-souris. Harry examina celui-ci : c'était un colis cylindrique entouré de velours noir. L'écriture qui indiquait le nom du destinataire ne lui était pas inconnue mais il ne parvint pas à l'identifier.
Avec lenteur, il ouvrit le paquet. Dans celui-ci il trouva un unique parchemin qui semblait vierge. Harry prit sa baguette magique et donna un coup sur le parchemin. Aussitôt, une image commença à se former sur la surface blanche, mais, avant qu'elle soit identifiable une fumée verte sortie du parchemin, au bout de quelques secondes, la fumée prit la forme d'une tête de mort avec un serpent sortant de sa bouche. A la vue de la marque des ténèbre, le symbole de Voldemort, la cicatrice de Harry se mit à le brûler comme si elle était chauffée à blanc, réprimant un hurlement de douleur, Harry plaqua ses mains sur son front, la cicatrice était de plus en plus chaude, et il eut l'impression de tomber dans un gouffre.
Lorsque Harry reprit conscience, son réveil matin lui appris qu'il était resté évanoui pendant presque deux heures. Il passa une main sur son front couvert de sueur, sa cicatrice lui faisait toujours mal comme s'il avait posé sa tête sur la plaque d'une cuisinière. En regardant vers le bureau, il vit que la marque des ténèbres avait disparue. En titubant, il alla se rasseoir et mit le parchemin sur la lumière de la lampe. Sur celui-ci était dessiné une tête de mort; en dessous, il était écris : « Bon anniversaire Harry, je suis désolé mais je n'ai pas encore de cadeau à t'offrir ».
Il n'y avait pas de signature mais ce n'était pas nécessaire. Harry avait enfin reconnu l'écriture. Il l'avait déjà vue lors de sa deuxième année à Poudlard lorsqu'il avait trouvé le carnet intime enchanté de Tom Elvis Jedusor, un très brillant élève qui avait fréquenté l'école cinquante ans avant lui et qui était réapparu longtemps après sous le nom de Voldemort.
