Reponses aux reviews :
Merci beaucoup solar, j'espère que la suite te plaira.
Lily la tigresse, merci énormément et Si j'avais su ! est vraiment bien, encore bravo.
Chapitre Neuf : Le professeur Weasley et Nimbus Nether
Durant les deux jours de libres qui suivirent la rentrée, Harry, Ron et Hermione rendirent visite à Hagrid. Le demi géant leur révéla qu'il était parti avec Mme Maxime, la directrice de l'académie Beauxbatons, l'école française de sorcellerie, pour retrouver les géants et leur proposer de se battre contre Voldemort. Ces derniers avaient refusé de rentrer dans la bataille mais, ils avaient donné leur parole qu'ils ne s'allieraient pas avec le mage noir si les aurors les laissaient tranquilles.
Harry et les autres furent tout d'abord déçus mais Hagrid leur expliqua qu'après avoir passé tant d'années à vivre avec la peur des sorciers, on ne pouvait exiger des géants une alliance basée sur la confiance du jour au lendemain. Le fait qu'ils refuseraient toute coopération avec Voldemort était déjà une très bonne nouvelle.
Hagrid leur parla ensuite de ses cours, visiblement il avait préparé quelque chose d'exceptionnel.
_ Vous allez voir, leur dit-il, en principe je devrai le recevoir vendredi, vous allez être les premiers à en profiter. Sac à méduse, ça va être quelque chose.
Etrangement, même si l'enthousiasme de Hagrid éveilla un peu leur intérêt, c'est surtout de la crainte qu'ils ressentirent. Hagrid n'ayant pas la même approche des créatures « intéressantes » que le commun des mortels.
Ils discutèrent ensuite des nouveaux professeurs et Hagrid plaint sincèrement Percy de devoir faire cours à ses frères.
_ Surtout deux d'entre eux. Précisa-t-il.
Il ne voulu en revanche rien révélé sur Nether, son nom même semblait le mettre mal à l'aise. Il déclara juste qu'il trouvait rassurant de le savoir ici.
_ Certains disaient la même chose de Maugrey, l'an dernier, fit remarquer Ron lorsqu'ils rentrèrent au château le dimanche soir et sait ce que ça a donné.
Lorsque Harry et Ron descendirent dans la grande salle, le lundi matin, la place habituellement occupée par Hermione était vide.
_ Déjà à la bibliothèque… Grommela Ron.
_ Bah, c'est déjà un miracle qu'on l'ait tenus à l'écart durant tout le week-end.
Le rouquin acquiesça.
En allant vers leurs places, ils passèrent devant Chimera Malefoy et lui sourient. Celle-ci ne leur répondit pas. Elle avait les yeux rouges et semblait être sur le point de fondre en larme. La manche de sa robe trempait dans son bol de lait mais elle ne semblait pas le remarquer.
Harry et Ron s'assirent en face de Seamus Finnigan et Dean Thomas en fronçant les sourcils.
_Qu'est-ce qu'elle a, Malefoy ?
_ Bonjour à toi aussi Ron. Elle vient juste de se faire rejeter par son cher cousin, répondit Seamus en se beurrant une tartine.
_ Il lui a dit de ne plus jamais l'approcher et qu'elle n'était plus digne de se nommer Malefoy, ou un truc comme ça, continua Dean.
Ron secoua la tête en signe de colère et Harry regarda la jeune fille avec commisération : Avoir été envoyée autre part qu'à Serpentard allait lui attirer les foudres de toute sa malfaisante famille.
_ Quelqu'un à nos emplois du temps ? Demanda Ron.
Seamus, la bouche pleine fit signe que oui et leur passa deux parchemins.
Les deuxièmes années allaient avoir leurs deux nouveaux professeurs dès la première journée puisqu'ils avaient un double cours de potion le matin et un double cours de défense contre les forces du mal l'après-midi.
_ Et tout ça en commun avec les Serpentard ! S'écria Ron avec dégoût.
Harry regarda le reste de la semaine et constata que, comme le fit remarquer Dean par la suite, tous leurs cours en communs se faisaient en compagnie des Serpentard, sauf ceux de métamorphose.
_ Une joyeuse année en perspective, ronchonna Neville lorsqu'il eut pris à son tour connaissance de l'emploi du temps.
_ Mouais, approuva Seamus, qui aurait cru que les cours de la vieille McGonagall allaient devenir mes préférés.
Harry hocha la tête en remerciant le ciel que Hermione ne soit pas là. Si jamais elle avait entendu son camarade qualifiée de « vieille » la directrice de Gryffondor, leur maison aurait sans doute déjà perdu un bon nombre de points.
Des cris de protestations s'élevèrent à l'autre bout de la salle : Crabbe, Goyle, Malefoy et Pansy Parkinson, une élève de Serpentard de cinquième année au visage grincheux, venaient de saisir leurs emplois du temps et visiblement, ils n'en étaient pas non plus enchantés.
Ils avaient presque fini de manger lorsque Hermione rejoint Ron et Harry.
_ Où est-ce que tu étais ?
Hermione rougit et fit comme si elle n'avait pas entendue la question de Harry. Ron leva la tête et regarda la table des professeurs, Viktor Krum venait juste de s'y asseoir. Il ne dit rien, le souvenir de la dispute dans le Poudlard Express étant encore vif, mais l'expression peinte sur son visage était assez éloquente.
Harry préférant ne pas voir les regards assassins que jetait Ron au directeur par intérim de Durmstrang et à la préfète de Gryffondor, reporta son attention sur les autres tables. Il s'intéressa beaucoup à la table de Serdaigle mais, malheureusement, Cho Chang n'y était pas.
Lorsque son regard se posa sur la table des Serpentard, il vit Lauréline qui mangeait seule avec une expression de tristesse sur le visage.
Un long et désolant soupir à sa gauche apprit à Harry qu'une autre âme en peine venait de s'installer. Fred Weasley regardait la même scène que lui, affalé sur la table, la tête posée sur les avant-bras.
_ Salut, Fred, qu'est qui va pas ?
_ Mon imbécile de frère aimerait bien retourner en cinquième année, dit George avec un sourire goguenard.
Fred émit un sifflement agacé.
_ Mais regarde les tous les deux, ils iraient si bien ensemble avec leurs mines d'enterrement.
_ La ferme, George !
Son jumeau lui avait dit cela d'un ton si sec que le moqueur jugea préférable de converser avec sa tartine.
Quand Hermione eut fini d'examiner son emploi du temps et de se plaindre de devoir passer tant de temps avec Malefoy, elle regarda la table des professeurs et fit un petit signe de la main en direction de Victor Krum ce qui provoqua chez Ron un grognement inquiétant.
Les cinquièmes années de Gryffondor et de Serpentard attendaient dans le couloir donnant sur le cachot n°9, celui dédié aux cours de potion. Le changement de professeur était visible, certainement pas dans les lieux, les cachots de Poudlard ayant toujours un aspect aussi sinistre, mais dans l'humeur des élèves : D'ordinaire, les Gryffondor allaient en cours de potion avec un certain accablement alors que les Serpentard arboraient une mine réjouie. Rogue n'était pas vraiment aimable avec eux, ils avaient aussi droit à ses remarques acerbes et ses airs méprisants, mais ils ne leur retirait jamais de points et leur traitement relevait d'un favoritisme très net lorsqu'on voyait celui qu'il réservait aux élèves des autres maison et, plus particulièrement, à ceux de Gryffondor, et rien ne pouvait rendre les Serpentard plus heureux que de voir des Gryffondor maltraités. Mais, avec Percy Weasley comme professeur, les choses allaient sans doute changer : Percy ayant fait ses études dans la même maison que Harry et ses camarades.
Pour la première fois de sa vie, Harry ne craignait donc pas les deux heures qui allaient venir. Neville Londubat partageait ce sentiment : de par sa maladresse, il était vite devenue la cible préférée des moqueries de Rogue.
Les Serpentard, eux, goûtaient peu ce changement, et ils le faisaient savoir en émettant des rires et des sifflements moqueurs à chaque fois que le nom du nouveau professeur de potion était prononcé.
_ C'est quand même lamentable qu'un cours d'une telle importance soit confié à ce… ce… ce loqueteux ! Finit par s'écrier Drago Malefoy.
_ Vingt point de moins pour Serpentard ! Glapit une voix suraiguë à l'autre bout du couloir.
Ron et Harry, qui s'apprêtaient à se jeter sur le blond se retournèrent. Percy Weasley, rouge de colère avançait à grand pas vers les élèves, ils avaient l'air si furieux que personne n'aurait été étonné de le voir cracher des flammes. Même si Harry pensait que cela était impossible, Malefoy devint encore plus pâle et sa lèvre inférieure se mit à trembler.
Le professeur s'arrêta devant le fautif et le toisa, les mains sur les hanches et les sourcils froncés.
_ Et en plus vous êtes un préfet ! Vous viendrez me voir après le cours et nous verrons quelle retenue vous conviendra le mieux.
D'une geste de sa baguette magique il ouvrit violemment la porte de la classe.
_ Je vous conseille de bien vous tenir et de préparer vos excuses pendant le cours, ajouta-t-il, votre écusson en dépend.
Ils entrèrent dans la classe, les Gryffondor étaient rayonnant. Plus rouge que des briques, Malefoy, Crabbe et Goyle s'installèrent au fond de la pièce, là où s'asseyaient d'ordinaire Harry, Ron et Hermione. Percy continuait ses récriminations.
_ C'est d'autant plus décevant que le professeur Rogue n'avait pour vous que des propos élogieux. Sans doute vous montriez-vous plus discret avec lui.
Son regard se posa alors sur les élèves assis. Il bomba le torse et les dévisagea sévèrement.
_ Qui vous a dit de vous asseoir ? Allez, Debout.
Tous se levèrent en s'échangeant des regards incrédules.
_ Je vois que cette… nouvelle génération n'a même pas appris les bases du respect, dit Percy d'un air hautain. Vous attendrez désormais que je vous donne l'autorisation de vous asseoir.
Ron eut envie de ricaner mais un coup de pied de Hermione l'en dissuada.
_ Bien, assis.
Percy fit ensuite l'appel en précisant bien qu'il voulait qu'on lui réponde « présent » et pas « oui », « ici » ou « mouais » et en reprenant tout manquement à cette exigence.
_ Bien, la plupart d'entre vous me connaissent étant donné que j'ai été préfet puis préfet-en-chef lors de vos premières années à l'école. Il avait dit cela en prenant un air important, ce qui, allié à sa maigre carrure et ses cheveux roux lui donnait l'air d'un coq anémique.
_ J'assurerai cette année le poste de professeur de potion en remplacement de Mr Severus Rogue, momentanément indisponible.
Une des questions qui l'avait torturé lors du soir de la rentrée revint dans la tête de Harry « où était Rogue et que faisait-il ? ».
_ Nous étudierons, cette année, trois types de breuvages : les potions de capacités, les philtres d'enchantement, et les potions de d'impression. Des questions ? Oui Mlle Granger ?
_ Euh, pour nos…devoirs de vacances…
_ Je les ramasserai à la fin de l'heure, l'interrompit Percy J'espère que vous les avez fait avec soin.
Si Percy n'avait pas été aussi absorbé par son jeu de professeur modèle, il aurait remarqué les regards paniqués des élèves et aurait sans doute eu de sérieux doutes quant à la qualité des devoirs.
_ Je voulais lui demander de nous aider, gémit Hermione à voix basse.
Durant tous le cours, les élèves tâchèrent de préparer une potion de vision nocturne, et seuls Hermione, Lauréline Vostrop et Malefoy y parvinrent, ce qui permit au Serpentard de remonter un peu dans l'estime du professeur. Percy se révéla être un bon enseignant, même de l'avis de Ron, un peu barbant parfois mais assez attentionné, ce qui lui fit passer la plus grande partie du cours aux cotés de Neville.
Les Gryffondor sortirent du cours enthousiastes alors que les Serpentard n'avaient que des propos acides à l'encontre de leur nouveau professeur. Seul Lauréline ne participait pas à ce démontage verbal. Alors qu'ils remontaient vers la grande salle elle attrapa Harry par le bras.
_ Excuse-moi, mais je crois que tu es assez célèbre ici, alors est-ce que tu pourrais m'aider à me présenter aux Gryffondor et aux Serpentard de cinquième année, on dirait qu'ils ne veulent pas me parler.
Harry allait lui répondre mais, il n'avait ouvert la bouche que Hermione avait saisit la jeune fille par le bras et l'entraîna vers les hauteurs en commençant à lui réciter ce qu'elle avait lu sur les relations entre les maisons depuis la création de l'école.
Ron les regarda d'un œil goguenard.
_ Ma fortune qu'elle va la traîner jusqu'à la bibliothèque et lui faire avaler la moitié de L'Histoire de Poudlard.
Harry hocha la tête. La passion de Hermione pour les livres en générale et pour le colossal volume dédié à l'école en particulier, était étouffante. Lauréline allait sans doute être une nouvelle victime de celle-ci.
Durant le déjeuner, il ne fut question que des sélections pour intégrer l'équipe de Quidditch. Fred et George avaient décidé de recruter un attrapeur suppléant et un remplaçant au poste de poursuiveur, et, vu le nombre de candidat, ils n'auraient aucun problème à combler ces nouvelles places vides.
Quand Harry leur demanda pourquoi ils jugeaient nécessaire de prendre des suppléants, ils répondirent simplement « De Gonzague ».
_ Mais en cinq ans, il doit bien avoir changé, non ? Dit Ron.
_ Oh oui, répliqua Alicia avec un sourire amers, il est sans doute devenu encore plus vicieux. Je me demande qui il va recruter.
_ S'il pouvait renvoyer Malefoy… Dit Harry d'un ton laconique.
Hermione et Lauréline réapparurent alors qu'ils se dirigèrent vers la tour sud où devait se dérouler le cours de défense contre les forces du mal. Si la Gryffondor était radieuse, la jeune Serpentard avait l'air plus épuisée qu'après une nuit sans sommeil.
Alors que Hermione entreprenait de raconter à Harry tous ce qu'elles avaient lu Ron s'approcha de l'autre jeune fille.
_ Ca va Lauréline, s'enquit-il, à voix basse.
En le regardant avec des yeux paniqués elle répondit :
_ Ne me laissez plus jamais seuls avec elle…
En souriant, le rouquin sortit deux pommes de sa poche et les lui tendit.
_ Tiens, je me doutais bien que vous ne descendriez pas manger.
Elle prit les fruits en lui souriant.
Le quartier sud était une partie du château jusque là inoccupée. Il y avait peu de tableaux sur les murs et les amures et sculptures qui décoraient les couloirs étaient couvertes de toiles d'araignée. Cependant, Rusard devait avoir commencé son travail de nettoyage car les tapis bleu nuit, les lustres qui diffusaient une faible lumière ainsi que les quelques salles de classe étaient d'une propreté parfaite. Le cours devait avoir lieu au sixième étage, le petit groupe emprunta donc l'unique escalier de la tour. C'était un escalier en marbre noir, avec des niches creusées dans son tronc où brûlaient de petites bougies bleues. Il montait en colimaçon jusqu'au sommet de la tour. A chaque étage, une passerelle élégamment sculptée permettait d'accéder aux couloirs. Alors qu'ils s'étaient arrêtés au niveau de la passerelle du quatrième étage, pour souffler un peu, deux yeux brillants apparurent dans l'obscurité du couloir qui la prolongeait. Ils allaient reprendre leur ascension, quand un feulement se fit entendre. Ils se tournèrent vers le couloir, les yeux s'avançaient vers eux. Ils se collèrent contre le tronc de l'escalier. Après que l'apparition eut posé une patte sur la passerelle, ils virent que les yeux appartenaient à une majestueuse panthère noire. Aussitôt, Harry, Ron et Lauréline sortirent leur baguette et la pointèrent vers l'animal. La créature hésita un instant puis continua à avancer vers eux.
_ Nox occulus ! Cria Lauréline.
Un trait noir sortit de l'extrémité de la baguette et fila vers la panthère. Celle-ci se baissa au dernier moment et évita le sort qui alla s'écraser sur le mur droit du couloir. Furieuse, la panthère se recroquevilla elle semblait prête à sauter quand une phrase de mots inintelligibles se fit entendre depuis le fond du couloir, aussitôt, une multitude d'éclairs sortirent de l'obscurité et vinrent frapper le fauve qui s'écroula en gémissant avant de se volatiliser en silence.
Stupéfiés, les quatre adolescents attendirent que le mage sorte des ténèbres. Au bout d'une quinzaine de secondes, Nimbus Nether apparu.
Même, s'ils l'avaient déjà vu, l'apparence de Nether leur fit des frissons dans le dos. Sa peau jaune pâle, son visage semblable à un masque, ses cheveux d'un blanc de neige, ses yeux inquisiteurs, tout chez lui semblait inquiétant. Avec son éternel sourire en coin, il dévisagea les quatre jeunes gens, son regard semblait fouiller au plus profond de leur pensée.
_ Pas très malin d'avoir lancer un sort de cécité, jeune Serpentard, finit-il par dire. Ce sort est plutôt lent et même s'il avait fait mouche, cette panthère n'aurait eu aucun mal à vous retrouver uniquement avec son nez.
Hermione, encore livide fit un pas en avant.
_ Monsieur, c'était une invocation, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle d'une toute petite voix.
_ En effet, répondit-il avec douceur ce matin, quelque chose a dévasté une de mes salles d'expérience au quatrième étage, renversant les cornues et les fioles que j'avais disposées sur les pupitres. Je n'ai pas eu le temps de la voir mais j'ai entendu des caquètements très désagréables.
_ Alors, c'est Peeves, l'esprit frappeur, dit Harry.
_ Il passe son temps à jeter par terre tous ce qui lui passe entre les mains et à faire de mauvaises blagues, expliqua Ron.
Le professeur hocha la tête en marmonnant « un esprit frappeur, très bien, on s'en occupera demain ». Une lueur s'alluma dans ses yeux et malgré toute l'aversion qu'il avait pour Peeves, Harry se surprit à le plaindre.
Nether se tourna à nouveaux vers les adolescents.
_ Si nous allions en cours maintenant, c'est au sixième étage, je crois…
Lorsqu'ils arrivèrent devant la salle, toute la classe était déjà rassemblée. Nether ouvrit la porte d'un simple geste et, d'un mot, alluma les lustres. Les élèves s'installèrent derrières leurs pupitres pendant que Nether allait à son bureau.
Il resta là à les observer pendant qu'ils sortaient leurs affaires et Harry eut la désagréable impression qu'ils ne les aurait pas regarder autrement s'il lui avait prit l'envie de disséquer l'un d'entre eux. Soudain, Nether se leva et, pointant le doigt vers Harry, il cria :
_ Impero !
Harry sentit tous ses soucis le quitter, une petite voix harmonieuse et agréable lui demanda de se lever. Harry connaissait bien cette sensation, il était sous l'effet de l'imperium, un puissant sortilège qui vous privait de libre arbitre, vous transformant en un vulgaire pantin.
Mais Harry savait aussi comment se défendre, il se concentra jusqu'à ce qu'une voix qui disait « non, je ne me lèverai pas » l'emporte sur la petite voix harmonieuse.
_ Il n'en est pas question ! Cria Harry.
Nether, les yeux brillants, le regarda avec un véritable sourire.
_ Bien, très bien. Dumbledore me l'avait dit mais je tenais à le vérifier.
Il se tourna alors vers un Serpentard.
_ Vous, quel sort permet de neutraliser un loup-garou une fois que celui-ci est été immobilisé ?
Le Serpentard, qui se nommait Blaise Zabini, balbutia qu'il ne savait pas. Nether fit peu de cas du doigt lever de Hermione, il secoua la tête d'un air réprobateur et d'une voix agacée dit qu'il s'agissait du sortilège d'homomorphus.
_ Un point de moins pour votre maison, ajouta-t-il. Vous devez impérativement connaître les bases de cette matière pour prétendre à quoi que se soit cette année.
Dans un silence impressionnant où se mêlait l'inquiétude et la peur, Nether continua de fixer ses élèves en faisant lentement le tour de la salle.
Quand il fut revenu près de son bureau, il murmura quelque chose, aussitôt, une créature de la taille d'un homme et entourée de flamme apparue deux pas devant lui.
_ Débarrassez-moi de ça, dit calmement Nether sans qu'on sache vraiment s'il parlait de la créature ou de ses élèves.
Le monstre avança immédiatement vers les adolescents, la plupart avaient quittés leurs places et s'étaient rués vers la porte fermée à clef.
_ Alohomora ne marchera pas, les informa Nether alors que plusieurs avaient déjà sortis leurs baguettes et la secouait frénétiquement devant la serrure.
Harry, Ron et Hermione, quant à eux, avaient entouré le monstre alors que Lauréline, toujours son pupitre regardait le spectacle avec le même sourire que le professeur. Harry lança un sortilège de stupefixion pendant que Ron tenta un maléfice d'entrave, mais leurs attaques n'eurent aucun effet sur l'homme de feu. Les deux amis commençaient à paniquer quand Hermione pointa sa baguette vers la créature en prononçant « finite incantatem ». Le monstre s'évapora.
Les élèves cessèrent de bouger s'acharner sur la porte et regardèrent Nether qui riait. Un rire glacé et désagréable.
_ Très bien Mlle, cinq points pour Gryffondor. Comment avez-vous su qu'il s'agissait d'une illusion ?
Souriante, Hermione répondit qu'il lui semblait étonnant qu'un efrit ne dégage aucune chaleur. Le professeur hocha la tête et alla s'asseoir derrière son bureau.
Une fois que tous le monde fut retourné à sa place, Nether, les mains jointes et les yeux dans le vague leur de se préparer à prendre des notes.
_ La plus importante des aptitudes quand on est face à un danger, commença-t-il, c'est l'observation, mademoiselle…
_ Granger, dit Hermione.
_ Mlle Granger donc, vient de vous en faire la brillante démonstration. L'empressement est un mauvais conseiller et la panique, n'en parlons pas. Je ne vous dit pas que vous ne devez pas avoir peur, seuls les fous et les imbéciles ne craignent rien, mais vous devez être capable de vous contrôler et de réfléchir dans toutes les situations. Au fait Mr Potter, si cette chose avait été une véritable invocation, vous auriez mieux fait de lancer votre sort sur moi. En perdant connaissance, j'aurai perdu le lien avec la créature et elle serait retournée d'où elle venait.
Nether fit une pose, de nouveau ses yeux jaunes balayèrent la classe, il passa une main dans ses cheveux blancs et poursuivit.
_ Avant de commencer véritablement le cours, je voudrait vous prévenir d'une chose : ne venez pas dans cette partie du château en dehors des heures de cours, sauf si vous y avaient été invité, bien sûr. Je me livrerai sans doute à quelques expériences au cours de l'année et vous pourriez faire de mauvaises rencontres, comme certains d'entre vous ont déjà pu le constater.
Un frisson parcouru la tasse, le ton de Nether n'avait rien eu de menaçant, il était nonchalant, comme s'il leur avait raconté ses dernières vacances.
Le professeur commença ensuite son cours sur la détection des breuvages empoisonnés et des sortilèges de pièges. Il leur montra quelques formules permettant de les désactivés et les prévint qu'au cours suivant ils passeraient à la pratique avec de vrais boissons et de vraies serrures, il n'eut pas besoin de rajouter « avec de vrais dangers », tous l'avaient compris.
Alors que les élèves rangeaient leurs affaires le plus vite possible pour sortir sans délai de l'antre de Nether, celui-ci s'approcha de Harry et lui demanda de rester quelques instants après le cours, « rien qui puisse vous inquiéter, précisa-t-il à un Harry qui avait fortement pâli.
Lorsque tout le monde eut quitté la salle, Nether alla s'asseoir sur son bureau et ferma la porte d'un geste de la main.
_ Albus m'a raconté ce qui vous est arrivé au mois de Juin et je dois avouer que vous avez fait preuve d'un sang-froid étonnant.
Harry ne dit rien, depuis le début des vacances, il ne cessait se remémorer les évènements du 24 Juin : le retour de Voldemort qu'il avait permis bien malgré lui, la mort de Cédric Diggory, le cercle des mangemorts… Lorsqu'il sortis de ses songes, le visage de Nether n'était plus qu'à quelques centimètres du sien et le professeur avait plongé ses yeux brillants dans ses grands yeux verts. Harry voulu détourner le regard mais il n'y parvint pas. Nether fronça les sourcils, comme s'il se concentrait énormément. Le jeune garçon eut l'impression que l'homme à la peau jaunâtre lisait en lui comme dans un livre ouvert, qu'il fouillait son esprit jusqu'à atteindre ses sentiments les plus profonds. Finalement, le professeur sourit et retourna à son bureau. Harry eut l'impression d'être épuisé comme jamais.
_ Vous avez de très beaux yeux, Potter, bien qu'ils ne vous appartiennent pas totalement. Je crois qu'Albus avait raison.
Harry ne comprenait pas où Nether voulait en venir.
_ Qu'a dit le professeur Dumbledore ?
Nether sembla réfléchir un instant, comme s'il choisissait soigneusement les mots qu'il allait prononcer.
_ Potter, finit-il par dire, avez-vous remarqué une ressemblance quelconque entre Dumbledore et Lord Voldemort ?
Harry fronça les sourcils, jamais il ne lui serrait venu à l'esprit qu'on puisse comparer le bienveillant directeur de Poudlard et l'assassin de ses parents ainsi que de nombreux autres. Cependant, après une longue réflexion, il répondit :
_ Oui, quand ils sont en colère, ils dégagent une sorte… d'aura de puissance…
_ Qui fait briller leur regard, finit Nether, bien observé, Potter.
Le professeur de défense contre les forces du mal se leva et se mit à faire les cents pas dans la salle. S démarche était souple et lente.
_ Les yeux d'un sorcier reflètent ce qu'il est vraiment. Dans les yeux de Dumbledore vous pouvez lire su courage, de la détermination, de la sagesse. Dans ceux de Voldemort vous ne verrez que colère, avidité, ambition et haine, aussi bien envers les autres qu'envers lui-même. Cependant, vous pouvez aussi y lire une extraordinaire puissance, qui dépasse de loin celle d' Albus.
Les paroles de Nether firent à Harry l'effet d'un coup de poing dans l'estomac. Le professeur ne lui laissa pas le temps de répliquer, le regardant à nouveau dans les yeux il lui demanda :
_ Pourquoi êtes-vous à Gryffondor, Potter ?
Harry tressaillit, devait-il lui révéler que le choixpeau avait sérieusement envisagé de l'envoyer à Serpentard ? Finalement, il balbutia :
_ Parce que le choixpeau à décider de m'y envoyer.
Nether le dévisagea, un sourire goguenard apparu sur son visage.
_ Croyez-vous que je vais me satisfaire de cette réponse ? Demanda-t-il d'une voix sifflante.
Harry recula un peu, Nether avait le don de vous faire froid dans le dos d'une façon beaucoup plus sûre que le professeur Trelawney, car lui n'avait pas besoin d'artifices.
_ Parce que je lui ai demandé de ne pas m'envoyer à Serpentard, avoua-t-il.
_ Et il vous a obéi. Un artefact de cette puissance, censé être impartial et arbitraire vous a obéi. Vous ne trouvez pas cela étonnant ?
Harry déglutit, il ne voyait pas où Nether voulait en venir mais, il commençait à se sentir véritablement mal à l'aise.
_ Que vous le croyez ou non, Potter, vous avez un grand potentiel et cela tombe bien car Dumbledore en était persuadé et m'a demander de faire de vous un grand sorcier.
Harry ouvrit la bouche comme si, tout d'un coup, l'air venait de disparaître.
_ Ne prenez pas cet air stupide, dit le professeur, agacé. Vos entraînements avec moi auront lieu le samedi après-midi et le dimanche matin. Maintenant, partez ! Ajouta-t-il d'un ton sec.
