Disclaimer: Les personnages appartiennent à J.K. Rowlings, l'histoire à Robin4, moi je ne fais que traduire

Note : D'autres fics de Robin4 sont traduites :

- "Je préfère la mort au déshonneur" par Izabel

- "Promesses tenues", par Fenice, suivie récemment en v.o. par "Promises Remembered"

- un one-shot : "Forget Me Not : A Story of Broken Promises" (Ne m'Oublie Pas : Une Histoire de Promesses Brisées) encore non-traduit, (mais je m'y colle) sur les fondateurs vient d'être posté, qui s'installe justement dans l'univers de "Promesses Tenues" et sera important pour "Promises Remembered"

Sachez que Robin a aussi écrit de courts textes sur le Tome 5, un UA du Seigneur des Anneaux où Sauron récupère son précieux, une discussion entre Elrond et Gandalf, des tas de trucs sur Gladiator, et bien d'autres choses encore. Incroyable, je vous dit !!!

"Promesses Tenues" a engrangé au final plus de 2120 reviews pour 40 chapitres et une note d'auteur. Le premier chapitre de "Grim Dawn" et celui de "Promesses Remembered", ont reçu chacun plus de 75 reviews !!!! Une folie, je vous dit !!! J'espère que vous aimerez autant que les anglophones.

Appel : si un(e) bon(ne) correcteur(rice) est disponible, rapide et efficace, je suis preneuse !!!

Grim Dawn (Sinistre Aurore)

CHAPITRE DEUX : LE SORTILEGE DE FIDELITAS

Harry s'assit doucement, ayant du mal à croire ce qu'il venait d'entendre. Toute la dernière heure avait été absolument surréaliste ; d'abord, avait pénétré dans une vieille maison délabrée, où il était maintenant assis à une vieille et poussiéreuse table de cuisine ; puis, il avait entendu la plus incroyable des histoires. Son cerveau tourbillonnait sous la pression en essayant d'assimiler tant d'informations, essayant de faire la part entre la vérité et la fiction—

Mais s'il y avait une chose qu'il devait croire, c'était l'émotion évidente sur le visage décharné de Black. L'homme était maintenant assis de l'autre côté de la cuisine sale ; il avait cessé de marcher de long en large, et bien qu'il essaya de le cacher, Harry savait qu'il tentait seulement de contrôler ses émotions. En y réfléchissant, c'était quelque chose que Harry aussi avait désespérément besoin de faire. Entendre cela lui donnait des sueurs froides.

Mes parents ont été trahis par un de leurs meilleurs amis. Harry déglutit, fixant la forme squelettique de Black, voyant la tête du sorcier se pencher brièvement et apercevant le reflet de quelque chose de brillant sur sa joue avant que Black ne le fasse disparaître. Et un autre de leurs amis a été condamné pour cela.

"Je suis ton parrain, tu sais," dit soudain Black, se tournant pour faire face à Harry.

"Vous êtes…  ?" J'ai un parrain?

"Ouais." Il déglutit. "Tes parents m'ont désigné comme ton tuteur, si jamais quelque chose… arrivait."

Il ne semblait pas capable d'en dire plus, pas plus que Harry n'était capable de répondre. Le silence s'étira encore de longes minutes, et Harry commença à tracer des cercles sur la table poussiéreuse. Contre le mur de la cheminée, le feu claqua ; Black l'avait allumé d'un sort rapide juste après leur arrivée. La cuisine était un endroit glauque avec des murs de pierre rough et de la poussière couvrant les meubles, et des pots de fer rangés dans un coin ne rendaient pas l'atmosphère vraiment très accueillante. Exactement comme le hall d'entrée (qui était la seule autre partie de la maison que Harry), la cuisine ne semblait pas avoir été utilisée depuis des années. En fait, c'était un horrible endroit où passer la nuit…mais il n'était pas à Privet Drive, et Sirius Black était son parrain. Son parrain.

"Pourquoi…" commença Harry, et il dut avaler sa salive avant de continuer. "Pourquoi vous êtes vous évadé? Pourquoi maintenant?"

Pourquoi pas avant? Un espoir sauvage brûlait en lui—et s'il n'avait pas à retourner chez les Dursleys? Harry y avait passé une enfance solitaire et misérable, et à en ce moment, il lui était bien égal que Black soit un fugitif. Comme l'était Harry. Ils avaient tous deux violé la loi Magique, ce qui signifiait que le Ministère était après eux. Quand Harry avait posé le pied hors du Numéro Quatre de Privet Drive, il a fait face à un chemin froid et solitaire—mais à présent, tout d'un coup, cela ne semblait plus devoir être le cas. Maintenant, il n'avait plus à être seul.

Toujours très lentement, Black fouilla dans sa robe et en sortit un morceau de papier froissé, le tendit Harry, qui le prit avec curiosité. Immédiatement, il reconnu la photo des Weasleys qui était parue dans La Gazette du Sorcier.

"Le rat," dit Black d'une voix rauque. "Sur l'épaule du garçon. C'est Peter."

Harry le regarda stupéfait.

"C'est un Animagus," expliqua le sorcier décharné. "Tout comme je peux devenir un chien, Peter peut se transformer en rat…" La colère déforma ses traits. "Je l'ai vu, et ça a été comme un feu dans ma tête, qui me donnait un nouveau but. Alors je me suis évadé…"

"Comment?"

Black haussa les épaules. "Je me transformais en chien quand les choses devenaient trop difficiles… et donc, un jour, j'ai été capable de passer à travers les barreaux… Les Détraqueurs sont aveugles, alors ils n'ont rien remarqué. J'ai nagé jusqu'au rivage, et je t'ai trouvé. Je voulais seulement te voir et continuer ma route… mais ensuite Malfoy et Avery sont apparus, et j'ai du agir."

Harry dut avaler sa salive, combien il avait été près de… de quoi? "Pourquoi en avaient-ils après moi?" demanda t-il soudain. "Vous le savez?"

"Pas vraiment," répondit Black. "Pas vraiment… mais d'après ce que je sais, Je suppose qu'ils sont venus avec un moyen de ramener Voldemort…"

"Et ils ont besoin de moi pour ça."

"Ouais."

Ils restèrent assis en silence pendant un autre long moment, mais moins tendu dorénavant. Harry laissa ses yeux posés sur Black, immobile, regardant comment les traits pâles de l'homme étaient illuminés par la lumière du feu. Au premier regard, Black ressemblait presque à un vampire, avec ses yeux perçants et sa silhouette squelettique—mais il y avait ses yeux, maintenant, qui semblaient changer. D'une certaine façon, il devenaient vivants, peu à peu, et Harry découvrit que maintenant Black pouvait rencontrer son regard ouvertement. Il y avait toujours quelque chose de caché dans les profondeurs de ses yeux, mais il y avait quelque chose de fort, aussi… et quelque chose qui poussait le jeune sorcier à faire confiance à cet étranger, criminel évadé ou pas.

"Est-ce que Dumbledore t'a dit pourquoi Voldemort en avait après toi, Harry?" demanda abruptement Black.

Il secoua la tête en silence, le regardant. Harry se souvenait d'avoir demandé, une fois, à la fin de sa première année à Poudlard—mais qu'avait dit Dumbledore? Quand tu sera plus âgé, Harry. Il pouvait presque entendre le directeur prononcer ces mots. C'était toujours quand il serait plus âgé.

"Il y a une prophétie," commença l'autre tranquillement, se levant et venant s'asseoir près de Harry à la table dégoûtante. "Je ne l'ai jamais entendu, mais ton père m'en a parlé un peu. La prophétie dit qu'un garçon sera celui qui abattra Voldemort, un garçon né en juillet 1980." Il déglutit difficilement. "C'est pourquoi il s'en est pris à tes parents. C'est toi qu'il voulait."

"Moi?" souffla Harry. Etait-ce par sa faute que ses parents étaient morts? Harry cligna des paupières, sentant ses boyaux se tordre et le froid l'envahir… ses parents étaient morts parce que Voldemort voulait le tuer? Alors, c'était entièrement sa faute—Black agrippa son poignet.

"Ecoute-moi, Harry," dit-il avec ferveur, semblant lire dans l'esprit de l'adolescent. Sa poigne était étrangement douce pour quelqu'un qui avait passé douze ans en prison, accusé du meurtre de treize personnes. "Tes parents savaient ce qu'ils faisaient. Ils avaient choisis de te mettre au monde et de te protéger… Ils seraient fiers de ce que tu es. Et ils ne t'accuseraient jamais, jamais de leur mort."

"Mais—"

"Mais quoi?" le coupa gentiment Black. "Je connaissais tes parents depuis des années. Je connaissais ton père mieux que je ne me connais moi-même—et je sais qu'ils ne t'en voudraient pas. Ce n'est pas ta faute. Rien de tout ça n'est ta faute.

"Si quelqu'un est à blâmer, c'est moi. Si je ne les avaient pas convaincus au dernier moment de changer—" la voix de Black se brisa, et il s'écarta brusquement de Harry, baissant les yeux. "Je ne peux pas te dire combien je suis désolé pour ça, Harry," murmura t-il d'une voix tremblante. "J'aurai préféré mourir plutôt que de trahir James et Lily…mais c'est comme si je les avais tué."

Harry avala encore une fois alors que le silence s'allongeait. D'une certaine manière, il savait qu'il ne pouvait rien dire de mieux—pas maintenant, pas encore, et peut-être même jamais. Mais il reconnaissait, de quelque part tout au fond de lui, la chance de le regarder en face.

"Et maintenant?" demanda t-il enfin. "Je veux dire, on ne peut pas rester ici, n'est-ce pas? Le Ministère nous recherche tous les deux…"

"Tous les deux?" les yeux de Black zoomèrent sur lui, toujours hantés et blessés, mais aussi très intelligents. "Pourquoi te recherche t-il?"

"J'ai gonflé ma tante," répondit-il, rouge de honte.

Un sourire se creusa sur le visage de Black, et pendant un instant il parut vaguement humain. "Tu as gonflé ta tante?" répéta t-il dubitatif.

"Je m'en rendait pas compte," objecta Harry, refusant de voir le comique de la situation. "Elle insultait mes parents."

"Ah…" Black eut un rire sec ; le son semblait étrange venant de son visage émacié. "Ils ne vont pas te bannir ou t'envoyer en prison pour quelque chose comme ça, Harry. Les enfants magiques font cela de temps en temps. Ca disparaît en grandissant."

"Oh." Harry prit un long moment pour ruminer cela, se souvenant d'autres incidents de son enfance quand des choses arrivaient lorsqu'il était en colère ou apeuré. Ca prenait tout son sens, bien sûr…mais ça n'avait pas vraiment de comparaison avec ce qu'il venait de faire pour le Ministère de la Magie. Malheureusement, cela ne résolvait pas leur autre problème. Il fronça les sourcils. "Mais on ne peut pas rester ici, n'est-ce pas? Parce qu'ils vous recherchent, je veux dire. Ne sauront-ils pas que vous êtes venus ici?"

Black renifla. "Pas vraiment. Je ne pensais certainement pas revenir dans cet horrible endroit…" grimaça t-il. "Mais tu as raison. Ils pourraient penser que je reviendrai ici… surtout Malfoy."

"Alors où allons-nous?" Harry n'aimait pas l'idée de fuir dans la nature, et d'oublier la seule vie qu'il était venu à aimer. Mais si Black avait raison, et que les partisans de Voldemort étaient à sa recherche, il n'y avait aucun endroit sûr où il pourrait rester—sauf Poudlard, et l'école ne recommençait pas avant deux semaines.

"Tu as donc décidé de me faire confiance," dit doucement Black.

Harry pouvait dire qu'il n'avait pas vraiment eut le choix, mais ce serait mentir. Et ce serai avoir tord. "Ouais," répondit-il.

"Alors cela dépend de toi," répliqua son parrain. "Nous pouvons fuir, et essayer d'échapper aux Mangemorts… ou je peux lancer le Sortilège de Fidelitas et te garder en sûreté."

"Le quoi?" demanda Harry.

"Le Sortilège de Fidelitas," répondit sombrement Black. "Le sortilège qui était supposé garder tes parents en vie."

---------------------

Remus Lupin se rassit lentement, fixant en clignant des yeux le journal par dessus une tasse de thé. Il ne se souciait pas vraiment du thé, évidemment ; il avait rapidement refroidi et il n'y faisait pas attention. Et puis d'abord, il n'avait pas fait de thé parce qu'il assoiffé, de toute façon. Remus avait cuisiné un peu dans l'espoir que cela pourrait calmer ses nerfs éprouvés et éreintés.

"BLACK APERCU PAR DES MOLDUS A LITTLE WHINGING," disaient les gros titres. Rien que d'y penser cela lui retournait l'estomac. Ca allait assez mal depuis que Sirius—Black!—s'était évadé, mais maintenant… Maintenant c'était pire. Remus n'était pas assez stupide pour avoir oublier où la sœur de Lily et son mari vivaient. Et il était certainement assez intelligent pour comprendre pourquoi Sirius s'était rendu là-bas.

Pourquoi, Sirius? Pensa t-il pour la millionième fois… mais maintenant la question était différente. Avant, il avait toujours voulu savoir pourquoi son ami avait trahi James et Lily, et avait tué Peter—le pauvre petit Peter. Maintenant il brûlait seulement de savoir pourquoi Sirius voulait également tuer leur fils. N'avait-il pas eut assez de James et Lily? Une bile froide monta dans sa poitrine. N'en as-tu pas eut assez?

Non loin, sur la table de la cuisine de son petit cottage, trônait une lettre d'Albus Dumbledore. Elle était daté du jour suivant l'évasion de Sirius d'Azkaban, le jour où le monde de Remus s'était écroulé. Pendant douze ans il avait combattu pour surmonter son passé, bondissant de job en job et essayant de prétendre qu'il ne souffrait pas pour les amis qu'il avait perdu. Remus avait chassé derrière lui ces bienheureuses—sombres—années ; il les avait laissées derrière lui. Il avait refusé l'offre d'emploi de Dumbledore plusieurs fois—celle-ci était la sixième, depuis six années consécutives. Il ne voulait pas de pitié, et il ne voulait pas de charité, et bien que le directeur de Poudlard clame qu'il ne lui en offrait pas, Remus n'avait pas été convaincu.

Jusqu'à cette lettre.

J'ai besoin de vous, Remus, était-il écrit sans préambule. Maintenant plus que jamais.

Comme vous le savez certainement, Sirius Black s'est échappé d'Azkaban. Vous et moi savons tous deux ce que— et qui—il poursuit. Et je vous croit, plus que quiconque, capable de reconnaître le danger qu'il représente. Spécialement pour Harry.

Il n'avait même pas besoin de relire la lettre. Remus se souvenait de chacun de ces terribles mots .

Je ne vous mentirai pas. J'ai besoin d'un professeur de Défense Contre les Forces du Mal en qui je puisse avoir confiance. Je sais que vous l'avez refusé de nombreuses fois, mais je vous demande encore de reconsidérer la question, spécialement à la lueur des récents évènements. Mieux que quiconque, vous connaissez Sirius Black. Si quelqu'un peut prévoir ses actes, c'est vous.

Et bien sûr, il avait accepté. Que pouvait-il faire d'autre? Harry était le seul souvenir d'une belle amitié, hormis Remus lui-même. Harry était la seule chose qui restait de James et Lily, deux des meilleurs amis qu'il avait jamais eut. Il était le petit garçon que Remus gardé, que Peter avait presque laissé tomber et que Sirius avait en plaisantant menacer de faire voler—Arrête ça! s'ordonna t-il, sentant les vieux sentiments refaire surface. Ne pense pas à lui. Il est ton ennemi désormais, et il l'est depuis qu'il nous a tous trahi.

Remus déglutit difficilement, refoulant ses souvenirs. Il devait se focaliser sur le futur, pas sur le passé. Il irait à Poudlard. Contre toute attente, il allait réaliser un de ses rêves d'enfant les plus fous—Remus J. Lupin, loup-garou, allait devenir un enseignant.

Si la situation n'avait pas été aussi désespérée, il aurait fêté ça. Mais dorénavant, loup-garou et danger pour les enfants ou pas, les gains surpassaient les risques. Il n'était pas seulement là pour enseigner la Défense Contre les Forces du Mal. Son dessein était bien plus important que ça, il était là pour arrêter, et si possible—avec espoir—capturer un de ses meilleur et plus anciens amis et renvoyer Sirius à Azkaban d'où il était sorti. Si cela était, Remus deviendrait le bouclier humain entre Harry Potter et Sirius Black.

C'était le moins qu'il puisse faire.

Avec une émotion convulsive, Remus se leva et vida son esprit d'Harry Potter, Sirius Black, et Albus Dumbledore. Il avait deux semaines avant que l'école ne commence, et il avait quelques recherches à faire durant ce laps de temps. Bien qu'il ait toujours aimé les livres, ses récents ouvrages de chevet n'étaient pas exactement considéré comme un bon matériel de Défense Contre les Forces du Mal. Après tout, ce n'était pas comme si Remus n'avait jamais supposé utiliser de nouveau ces compétences. Son espèce n'était pas précisément bienvenue dans l'enseignement, ou parmi les Aurors—il y avait peu de sorciers ouverts d'esprits comme l'était Albus Dumbledore, la plus grande partie de la communauté magique conspuait les loup-garou. Parcourant l'étagère, le futur professeur pris un volume sur la pile.

Forces Sombres : Comment s'en protéger avait été son propre manuel à Poudlard, et Remus ne voyait aucune raison d'en changer. C'était un bon livre qui couvrait les bases, incluant les Créatures Dangereuses (toutefois la section des loup-garous étaient en vérité plutôt imprécise), les Sortilèges Impardonnables et les Charmes de Défense. Il avait déjà sélectionné quelques bouquins plus avancés pour les cinquième, sixième et septième années, bien sûr mais pour les premières années, le livre de Jentremble était très bien. Parcourant encore une fois les pages, pourtant, des larmes menacèrent de couler sur les joues de Remus.

C'est des bêtises, déclarait l'écriture de Peter sur la page des loup-garous. Même moi j'en sais mieux!

Désespérément, Remus tourna la page, essayant de cligner des yeux pour effacer le soudain brouillard de ses yeux et de se concentrer. Il cherchait de bons sujet pour ouvrir la classe de troisième année avec…? Ses doigts s'arrêtèrent soudain sur la section des Impardonnables.

Ils devraient faire de la Marque des Ténèbres un Impardonnable, avait écrit James en quatrième anée. Pour une fois, il avait été presque sérieux—mais là encore, James avait toujours été très bon en classe, et Remus ne pouvait qu'approuver. Dès qu'il y pensa, pourtant, l'image de la Marque des Ténèbres flottant au-dessus de Godric's Hollow s'imposa à son esprit—Non!

Il essaya de fermer violemment le livre, mais pas avant que l'écriture désordonnée de Sirius Black lui sauta aux yeux. Pour quoi faire? avait sinistrement demandé Sirius. Les Mangemorts n'en n'ont pas besoin.

Et puis les larmes jaillirent, et Remus Lupin pleura pour l'homme qu'il devait chasser et pour le garçon qui avait été son ami.

---------------------

Le matin vint trop vite Place Grimmauld ; resté debout la plus grande partie de la nuit, Harry avait commencé à dodeliner de la tête alors que Black commençait à  lui expliquer le Sortilège de Fidelitas, et le sorcier l'avait envoyé au lit, promettant qu'il pourrait tout lui expliquer le lendemain matin. Quelques Sortilèges de Nettoyage avait été marmonnés par Black et avaient rendu une des chambres habitable, au moins pour la nuit, et Harry était tombé dans les bras de Morphée avant d'avoir put enlever ses chaussures. Il avait eut tellement de choses à penser, et avait voulu rester éveillé au moins assez longtemps pour déchiffrer quelques-uns des mystères qui tourbillonnaient dans sa tête, mais il avait échoué lamentablement, et il fut uniquement réveillé par l'odeur du bacon.

Harry se redressa, se frottant les yeux. Alors qu'il ne l'avait pas remarqué sa malle avait trouvé le chemin de la chambre où il était. La lumière du jour rendait la chambre plus grande que le soir précédent, but mais rendait la saleté plus distincte—les mots rapides de Black avaient fait apparaître quelques draps propres et un oreiller, et avait rendu le lit vivable, mais pas plus. Prenant une profonde inspiration qui le fit éternuer, Harry décida rapidement de se lever et de descendre les escaliers avant que davantage de poussière n'envahisse ses sinus.

La cuisine avait été quelque eu améliorée ; la poussière avait disparue et la rangée de pots et de poêles semblait moins inquiétante que le soir précédent. De plus, le garde-manger était ouvert et rempli de nourriture. Harry cligna des yeux, encore endormi.

"D'où ça vient?" se demanda t-il.

Black sursauta, se tournant vers lui avec une expression de surprise. Pendant un long moment, quelque chose de profond et hanté brilla dans ses yeux, mais disparut avant que Harry puisse songer à dire quelque chose.

"Désolé," annonça t-il doucement. "Je ne voulait pas vous effrayer."

"Ca va." Black lui offrit un sourire forcé. Sa voix, pourtant, sonnait comme s'il essayait de se souvenir comme s'en servir. "J'allais justement te réveiller. Il est presque onze heures."

"Oh." Harry n'avait jamais dormi aussi tard de sa vie entière ; les Dursleys n'avaient jamais pensé à le laisser dormir. Il était étrange de voir quelqu'un faire la cuisine. Hormis le peu de temps que Harry avait passé au Terrier l'été précédent, il avait toujours été le seul à s'occuper du réchaud et à faire la cuisine de façon moldue. Black, pourtant, semblait étrangement efficace et quelques poêles faisaient cuire les oeufs toutes seules et un mouvement de sa baguette fit léviter le bacon hors d'une autre poêle et le fit flotter dans une assiette.

"Tu peux t'asseoir," dit Black, le regardant par dessus son épaule. "Le petit déjeuner sera prêt dans une minute."

"Ok." Se sentant mal à l'aise, il chercha des yeux quelque chose à boire avant de s'asseoir. Une fois qu'il eut repéré une brique de jus d'orange, il s'assit à la table, se demandant ce qu'il devait faire et se retrouva à contempler Black avec curiosité.

Pour la première fois, il nota que Black avait coupé ses cheveux sombres plus courts ; ils ne tombaient plus jusqu'à ses épaules et semblaient plus propres qu'avant. Il s'était lavé, aussi, laissant un bouc soigneusement taillé à la place de la barbe ébouriffée qu'il avait quand Harry l'avait vu la première fois. Il avait apparemment trouvé quelque robe décente dans la maison, parce que Black avait presque l'air d'une personne normale à la place du criminel qu'il était la nuit précédente. S'il n'avait pas été si maigre et si ses yeux n'avait pas été si hantés, Harry aurait même mystifié.

Ses pensées furent interrompues par la nourriture posée sur la table, et l'estomac d'Harry gronda, lui rappelant combien il avait faim. Il n'avait pas mangé depuis le dîner de la veille, et cela lui sembla soudain des années en arrière. Toutefois, il attendit prudemment, sans savoir comment réagir, et gagna un étrange regard de Black en réponse.

"Vas-y," dit son parrain, semblant surpris que Harry ne se serve pas immédiatement. "C'est bon."

"Je ne—"Harry essaya de dire qu'il ne doutait pas de la cuisine de Black, mais il trouva son objection déplacée.

"Je n'ai pas cuisiné depuis des années, évidemment, mais les sortilèges sont assez simples, et j'ai envoyé Kreacher chercher de la nourriture ce matin." Les paroles de Black commençaient à être plus longues maintenant, comme s'il s'habituait rapidement à une conversation humaine. Comme pour prouver ce point, le sorcier décharné rempli son assiette d'un bon tas de nourriture et fit un geste pour Harry fasse de même.

"Qui est Kreacher?" demanda t-il finalement à travers une bouchée de bacon, trop affamé pour penser à ses manières. Black ne sembla pas s'en offusquer.

"L'Elfe de Maison." Il grogna. "Complètement cinglé, et je ne m'attendais pas à ce qu'il soit toujours là—pourtant ma mère l'aurait décapité maintenant—mais il est plus utile que mort, et je ne peux pas vraiment aller faire des courses sans me faire arrêter."

"Vous avez un Elfe de Maison?" demanda Harry, pensant aux à l'horrible désordre qu'il y avait dans la maison.

"Ouais. Pas très efficace, ni très poli, mais Kreacher est définitivement un Elfe de Maison." Le nez de Black se plissa en une expression d'extrême dégoût. "Si nous restons ici, toutefois, nous aurons pas mal de choses à faire nous-même."

Quelque chose dans ce regard dit à Harry que Black n'aimait vraiment pas cet endroit, pourtant Harry avait compris que c'était sa maison. "Voulez-vous restez ici?" demanda t-il doucement. "Je peux aller n'importe où…"

"Malheureusement, c'est le plus sûr des endroits," grogna Black. "Il est Incartable et bien défendu, et ceux qui essayeront d'entrer ici auront une mauvaise surprise. Et avec le Sortilège de Fidelitas en place, personne n'aura une chance de te trouver."

"Qu'est-ce que c'est exactement que le Sortilège de Fidelitas?" Il se souvenait distinctement avoir poser la même question la soir—ou était-ce déjà le matin?—avant, mais Harry savait qu'il s'était assoupi avant d'avoir pu entendre la réponse.

"Un procédé magique qui permet d'enfermer un secret à l'intérieur d'une personne unique," répondit son parrain. "Dans notre cas, le secret est notre localisation. Nul ne sera capable de te trouver à moins que le Gardien du Secret ne révèle où tu es."

Harry déglutit, pensant à tout ce que cela impliquait. "Vous avez fait ça pour moi?" demanda t-il très doucement. "Je veux dire, et si…?" Il ne put terminer sa phrase.

"C'est ce que j'aurai du faire pour tes parents," répondit sombrement Black, une ombre passant dans ses yeux. "J'ai passé les douze dernières années en prison, Harry, alors que j'aurai du te protéger. Si j'avais été un peu plus intelligent, ou un peu plus rapide, rien de tout cela ne serait arrivé… A vrai dire, Je le dois à tes parents. Je te le dois, à toi."

Harry ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun mot ne pouvait venir. Lentement, Black leva et posa une main sur son épaule.

"Je sais que tu n'as jamais eut de vraie famille, ça n'a pas du être facile pour toi," dit-il doucement. "Mais je préférerai mourir que de te trahir. Je ne dit pas ça pour t'effrayer, mais tu doit savoir. J'ai raté beaucoup de choses dans ma vie, mais je ne t'abandonnerai pas."

"Je n'ai jamais pensé que vous le feriez," murmura Harry, rencontrant ses yeux. Black avait raison sur bien des points, et il connaissait à peine cet homme—mais dans ses yeux bleus il vit la confiance, et il vit l'espoir. Et plus important que tout, il vit une famille.

"Que dois-je faire?"