Disclaimer: Les personnages sont à J.K Rowling, l'histoire à Robin4, et ni elle ni moi ne gagnons de sous avec !!
Grim Dawn
CHAPITRE CINQ: LA TRAQUE
L'aube.
Harry était resté debout toute la nuit, à attendre. Chaque bruit qu'il avait entendu lui avait fait espérer que Sirius était de retour—mais rien n'était arrivé. La nuit s'était écoulée, et Sirius n'était pas revenu.
La décision durcissait ses traits, et Harry serra les mâchoires avec entêtement, montant les escaliers pour prendre la cape d'invisibilité de son père. Au fond de lui, Harry savait que quelque chose allait désespérément mal. Sirius ne serait pas parti si longtemps sans lui donner de nouvelles, et s'il avait été capturé par le Ministère—ne pense pas à ça, s'ordonna-t-il fermement. Même si Sirius ne l'avait jamais dit, Harry savait que douze ans à Azkaban avaient profondément blessé son parrain. Ce que le Ministère ne savait pas, pourtant, c'était que Sirius ne méritait pas cette douleur. Il était innocent, et ne méritait pas de vivre un enfer quotidien.
Il ouvrit sa malle et commença à fouiller dedans. Harry était le seul à pouvoir l'aider, le seul qui savait. Personne d'autre ne le ferait. Mais que vas-tu faire? railla une désagréable petite voix. Que peux-tu faire? Avec rage, Harry secoua la tête, rejetant la voix. Mais la vérité était là, si peu qu'il l'apprécie. Il ne savait même pas où était Azkaban. En fait, Harry ne savait même pas comment atteindre le Ministère de la Magie et encore moins la prison la plus inviolable du Monde magique. Une froide fatalité commença à se glisser en lui.
Tu as promis, fit la voix intérieure qui lui rappelait sinistrement celle de Sirius. Avant toute chose, tu dois rester en sécurité.
"La ferme," dit Harry avec irritation, conscient qu'il se parlait à lui-même et se sentant idiot. "Je dois y aller."
"Quoi qu'il arrive, reste ici," avait doucement dit Sirius. "Je sais que c'est dur pour toi, même si quelque chose m'arrive, le Sortilège de Fidelitas te protégera. Fais-moi confiance pour ça. Je ne te trahirai pas."
Harry s'immobilisa, la cape d'invisibilité tombant sans vie de ses mains. Il se souvint d'avoir demandé à Sirius s'il pensait ne pas revenir, et Sirius avait répondu, très doucement, qu'il n'y avait aucun moyen de savoir, mais qu'il n'abandonnerait pas Harry tant qu'il lui resterait un souffle de vie. "Aie confiance en moi," lui avait demandé Sirius.
Lentement, Harry se courba et commença à ranger les affaires dans sa malle, prenant soin de placer la cape d'invisibilité au sommet. Qui était-il pour trahir cette confiance? Harry prit une profonde inspiration pour calmer ses peurs, et de faire en sorte d'en tirer une précieuse leçon. Avoir confiance en la famille, réalisa Harry. L'indépendance avait ses propres forces, mais il y avait des fois où l'on avait à dépendre de quelqu'un. Il devait avoir confiance en Sirius.
Harry ferma sa malle avec des mains tremblantes et lentement s'assit sur son lit, souriant avec regret à sa chouette. "Je suppose qu'il n'y a plus que toi et moi, Hedwige."
Elle hulula doucement, ses grands yeux le regardant avec tristesse. Tout ce que Harry pouvait faire, c'était d'espérer avoir fait le bon choix. Attendre allait contre tous ses instincts, mais il devait avoir confiance. Il devait bien commencer quelque part.
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Leur seconde réunion fut plus civilisée que la première, et plus simple, également, depuis que Arthur et Molly Weasley avaient tous deux été introduits dans l'Ordre du Phénix. Dès lors, Maugrey avait nommé leur petit groupe "les Chasseurs" dans un de ses rares moments de bonne humeur. Remus savait que tout le problème préoccupait l'ex-Auror autant que lui, et comme Remus, Maugrey ressassait des souvenirs douloureux, morts et enterrés quand Sirius avait été enfermé à Azkaban. Le fait qu'il avaient tout deux eu tort rendait seulement la blessure plus profonde, et les tristes sentiments contribuaient à énerver tout le monde.
Rogue était en retard ; ils avaient finalement commencé sans lui. Les discussions semblaient plus calmes sans lui—son absence signifiait que Remus n'avait pas à s'accommoder de ses insinuations insidieuses du genre Je vous l'avait bien dit. Plus que cela, Remus avait du s'empêcher de prendre la défense du garçon que Sirius avait été. Pour le salut de sa santé mentale, il devait croire que son ami d'autrefois n'avait pas toujours été un traître, bien que Rogue l'aurait voulu. Le point de vue de Rogue avait déjà infecté les Weasley, qui n'avaient jamais connu Sirius, et Remus regrettait souvent de leur dire ce que son ami avait vraiment été. Seule la haine l'arrêtait. Il avait peut-être aimé le garçon comme un frère, mais l'homme que Sirius était devenu le répugnait. Bon débarras. Il n'était pas disposé à la calomnie.
"Il a toujours été du genre à prendre des risques," dit McGonagall. "Je doute même qu'un siècle à Azkaban ait pu changer cela. Tôt ou tard, il commettra une folie et se fera prendre."
"Pas assez fou." Grogna Maugrey. "Vous oubliez, Minerva, que c'était un Auror. On ne le trouvera pas s'il ne le veut pas."
"C'était un Auror?" demanda Molly avec une vague alarme. Remus sentit, également, une sensation pénétrante envahir son estomac ; il n'était pas seulement question du pouvoir et des ténèbres. Ils devaient se souvenir que Sirius connaissait les règles du jeu.
"Il l'était,"confirma sombrement Maugrey. "Le plus brillant élève que j'ai jamais eu."
Le silence tomba, et Remus put percevoir la douleur et le regret dans l'air. Tous, autour de la table, à l'exception des Weasley, avaient été proches de Sirius. McGonagall avait été sa directrice de Maison ; Maugrey avait été son Mentor. Dumbledore l'avait accueilli dans l'Ordre du Phénix, et Remus avait été son ami. Mais, maintenant, ils le traquaient tous, et le feraient au nom du garçon dont Sirius avait trahi les parents.
"Sa plus grand faiblesse est son impatience," continua Maugrey, après un moment. "Quand il n'en pourra plus de se cacher, nous aurons une chance de l'attraper. Probablement pas avant."
"Et jusque-là?" pressa McGonagall.
"On garde l'œil ouvert," répondit légèrement l'ex-Auror. "Mais on ne s'attend pas à des miracles."
"Et on espère," continua gentiment Dumbledore, essayant évidement de chasser de leur têtes ces nouvelles plus déprimantes. "Harry est un garçon plein de ressources. Nous pourrions être surpris."
C'était difficile à espérer, mais… Venant du fils de James? Pensa soudain Remus. Je ne tenterai pas une fuite devant lui. Molly, toutefois, était moins prête à accepter l'inévitable.
"Nous ne pouvons simplement le laisser se débrouiller!" protesta la gentille sorcière. "Merlin seul sait ce que Black lui a déjà fait! Et si Vous-Savez-Qui l'a—"
"Il ne l'a pas." Un Severus Rogue orageux et pâle entra dans la pièce, laissant la porte claquer derrière lui. "Du moins, pour l'instant."
Ils le regardèrent tous en silence pendant un long moment, essayant d'imaginer comment cette aubaine inattendue pourrait s'accorder à l'ensemble de la situation. Malheureusement, les faits restaient les mêmes, et la nouvelle révélation de Rogue avait très peu de sens.
"Expliquez-vous, s'il vous plait," dit finalement McGonagall, son nez se plissant légèrement de dégoût. Evidement, elle avait connaissance du travail nocturne que fournissait son collègue qui servait Lord Voldemort depuis longtemps, mais cela ne voulait pas dire qu'elle approuvait. Ou peut-être pensait-elle à quelque chose d'autre ; Remus vit les ombres des souvenirs dans ses yeux.
Severus prit un siège sans préambule. "Je reviens juste de la maison des Jedusor. Potter n'y est pas."
"Ca ne veut pas dire qu'il n'est pas quelque part en possession de Voldemort," souligna Remus, ignorant le regard inquiet sur le visage de Molly Weasley.
"En fait, ça veut dire que c'est plus probable," approuva Maugrey de sa voix grave. "A moins que le Seigneur des Ténèbres n'ait prit l'habitude de dévoiler tous ses secrets avec ses partisans…?"
"Ca se pourrait, le Seigneur des Ténèbres recherche toujours Potter," répondit Rogue avec hauteur. "Et Black."
Un murmure de surprise parcourut la table alors que les mots de Rogue s'enfonçaient dans leurs crânes. A première vue, ça n'avait pas de sens, mais en y réfléchissant… McGonagall dut lire dans son esprit.
"Mais pourquoi?" demanda t-elle. "A moins que…?"
"Il était à Azkaban, Minerva," finit Dumbledore. "J'estime que par les bizarreries de Sirius Black, la probabilité qu'il soit sain est beaucoup plus faible que le contraire. Il est, très vraisemblablement, inconscient de ses propres actes."
"Je ne le laisserai pas s'en tirer si facilement, Albus," gronda Maugrey. "Je parierai plutôt que Black a décidé de devenir un agent libre et attend de voir qui payera le plus pour le garçon."
Un frisson glacé parcourut l'échine de Remus, et il dut combattre son instinct pour ne pas hurler que Maugrey avait tort. Mais dans un second temps, il lui fut difficile de décider quelle option il aimait le moins : Sirius devenu fou, ou Sirius mettant Harry aux enchères, à qui lui en offrirait le meilleur prix.
Le pire dans tout cela était que ce n'était pas de n'importe quel garçon dont ils parlaient. Sirius avait Harry. Harry Potter, le Garçon-Qui-A-Survecu- auquel Remus songerait toujours comme étant le fils de Lily et James. C'était le garçon qui avait vomi sur Remus à son premier anniversaire, le garçon qui avait appris à dire "Mooey" et avait embarrassé Peter et Sirius dans ces conditions quotidiennes de nombreuses fois. Sirius avait kidnappé l'enfant qui avait été la seule lumière dans leur monde de ténèbres : Harry, le fils de James, qu'il avait juré de protéger. Remus frissonna. Sirius les avaient encore trahis. Toutes ses images mentales partaient d'un enfant de dix-huit mois avec de brillants yeux verts et des cheveux noir en bataille. Les yeux de Lily. Les cheveux de James. Remus ravala ses émotions. Ne pense pas à ça. Il se demanda si Harry avait hérité des traits de James ou des fines joues de Lily. Aimait-il le Quidditch? Y jouait-il? S'intéressait-il déjà aux filles ou était-il encore un peu trop jeune? Remus ne savait rien sur le garçon qu'il aimait encore tellement. Il ne savait même pas si Harry avait hérité du talent de James pour faire des blagues ou des gènes plus studieux de Lily.
Harry savait-il même que le monstre qui le séquestrait était son parrain?
Cette pensée lui donna en vie de vomir.
Pourtant, tandis que Remus était plongé dans ses pensées, les autres étaient devenus silencieux, comme s'ils réfléchissaient aux mêmes problèmes. Bien que cela gênât Remus de simplement penser à négocier avec Sirius (il avait difficilement honte d'admettre qu'il voulait renvoyer son vieil ami à Azkaban avec les Détraqueurs), le faire était en train de devenir nécessaire. Et quand viendrait le moment, il échangerait la sécurité d'Harry contre la capture de Sirius pour un autre jour. Sans hésiter.
"Je suppose, alors, que nous devons examiner ce que veut Black," dit McGonagall avec dégoût.
"La liberté." A sa surprise, c'était Rogue, et tous se tournèrent pour le regarder. "Il craint Azkaban, et fera tout pour éviter d'y retourner."
"Pouvons-nous lui offrir cela?" demanda Arthur, qui s'était tenu tranquille jusque-là, "Légalement?"
"Je ne vois pas pourquoi," répondit immédiatement Maugrey, un regard étrange dans son oeil unique.
"Mais nous ne pouvons pas le laisser errer en liberté!" objecta Molly, l'inquiétude sur son visage. Probablement pour Harry, Remus le savait. Elle aussi, aimait le fils de James et Lily.
"Je n'ai jamais dit ça,". L'ex-Auror sourit méchamment. L'estomac de Remus se tordit.
"Lui mentir?" demanda-t-il avec inquiétude.
Rogue ricana. "Tu as une meilleure idée, Lupin?"
C'était presque impossible de garder le visage impassible. "Je pense qu'il y a de meilleurs moyens, c'est tout," répliqua-t-il maladroitement.
"Comme quoi?" demanda Rogue avec sarcasme. "Dire que c'est oublié et lui offrir la main de l'amitié?"
"Je n'ai pas dit ça," se fâcha Remus. "Je ne suis pas de son côté—"
"Prends-moi pour un idiot."
"—je voulais simplement souligner le fait que Sirius est assez intelligent pour savoir que l'Ordre ne peut pas lui offrir une amnistie légale, même si nous sommes prêts à le faire," continua Remus avec ténacité, gardant son calme avec un énorme effort. "Il était l'un d'entre nous. Ne l'oublions pas."
"Excuse ça comme tu veux, Lupin," renifla Rogue avec dérision.
"Ca suffit, Severus," dit doucement Dumbledore. "Remus marque un point. Le Ministère ne laisserait jamais Sirius Black en liberté, et fou ou pas, Sirius est assez intelligent pour le comprendre."
"Peut-être pourrions-nous lui offrir une porte de sortie," songea Arthur. "Peut-être en Amérique ou au Canada…?"
"Et l'inviter à commettre davantage de crimes dans ces pays?" demanda McGonagall avec acidité.
Plusieurs personnes ouvrirent la bouche pour protester, mais Dumbledore intervint encore une fois. "Minerva a raison," souligna t-il. "Voldemort n'est pas seulement le problème de l'Angleterre, et nous n'avons pas le droit d'envoyer le plus loyal de ses partisans sur un autre continent et espérer nous en laver les mains. Non, nous devons discuter de ce que nous pouvons offrir à Black ou comment le trouver. Alastor, est-ce que les Aurors ont fait quelques progrès?"
"Pas du tout," répondit le sorcier balafré, puis il expliqua à l'attention des autres. "J'ai toujours quelques amis dans la Division des Aurors, et je me tiens au courant. Ils ont fouillé tous les endroits habituels, mais aucune trace. Black s'est définitivement planqué."
"Il attend," dit doucement Remus. C'était tellement contraire à l'ancien Sirius, le loyal et joyeux Sirius ; ce Sirius-là détestait attendre. Il avait toujours préféré l'action, même l'action périlleuse, qu'à rester attendre et ne rien faire.
"Brillante observation, Professeur Lupin," Rogue roula ses yeux noirs, mais Remus ne lui donna pas la satisfaction de répliquer. Ce n'était pas le moment pour ça. Plus maintenant.
La réponse d'Arthur, toutefois, était triste. "Alors nous n'avons plus qu'à attendre."
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Ron fronça les sourcils, tenant la lettre dans ses mains. Errol, le vieux hibou des Weasley, le regardait sans expression, attendant probablement une récompense. Avec irritation, le rouquin le regarda en retour. "Tu crois que je vais te donner quelque chose pour ton échec?" demanda t-il. "N'y compte pas. Va enquiquiner quelqu'un d'autre."
Alors, juste, après avoir baisser le regard sur sa lettre, Errol lui donna un coup de bec sur la main. Et fort.
"Aïe!" Il gesticula inefficacement vers le hibou, qui, malgré son âge, se mouvait avec une remarquable agilité. "Fichu hibou! Qu'est-ce qui te prend de faire ça? J'ai juste—"
"Juste quoi?" demanda Fred, surgissant dans la chambre de Ron sans avertissement. Comme d'habitude.
"Rien."
"Rien?" répéta George, juste sur les talons de son jumeau, approfondissant le froncement de sourcil de Ron. Comme d'habitude. "Est ce que le petit Ronnie a des problèmes avec le vilain hibou?"
"La ferme, George."
"Je ne suis pas George," protesta le second jumeau. "Je ne peux pas le croire! Et toi qui te dis notre frère—"
"Après si longtemps, je pensais que tu saurais—" rajouta le premier. "Je suis George. Lui, c'est Fred. Merci beaucoup, Ron, de nous confondre encore."
Ron les regarda et renifla. "Bien essayé," rétorqua t-il. "Tu peux rendre folle, Maman, mais arrête d'agir comme si j'avais cinq ans, George."
Les jumeaux échangèrent un sourire. "Très bien," George haussa les épaules. "Quel est le problème, alors. Je n'avais pas vu Errol si en colère depuis des années."
"Pas depuis tes cinq ans, en fait," sourit Fred.
"Vous pourriez me laissez, tous les deux?" soupira Ron.
"Non," répondit joyeusement Fred. "Aucune chance."
"Dis-nous le problème, frangin," conseilla George avec un sourire. "Nous sommes plus vieux et plus sages. Qui sait? On pourrait t'aider."
Ron arqua un sourcil.
"Bon, nous sommes plus vieux, d'accord," accorda George.
Finalement, Ron eut un petit rire, bien que son amusement ne soit pas bien long. Il était trop inquiet. Quels enquiquineurs... pensa t-il finalement. Peut-être peuvent-ils m'aider. Il dut résister à l'envie de rire de ses propres pensées, pourtant. La probabilité que Fred et George ne causent aucune petite pagaille, était très, très faible. Comme d'habitude.
"C'est la troisième lettre que j'essaye d'envoyer à Harry, cette semaine," expliqua t-il. "Errol les ramène tout le temps."
Pendant un moment, même les terribles jumeaux semblèrent stupéfaits. Après plusieurs longues secondes, pendant lesquelles ils froncèrent tous deux les sourcils, Fred proposa finalement, " Peut-être qu'il s'est perdu. Il est vraiment vieux, tu sais."
"Non, ça ne peut pas être ça," répondit George pensivement. "Errol est allé à Privet Drive des milliers de fois, à moins que Ron ait utilisé quelque autre hibou qu'on ne connaîtrait pas."
Ron secoua la tête sans dire un mot, essayant de ne pas dévoiler son inquiétude. Et si l'affreuse famille d'Harry l'avait encore enfermé? Ils l'avaient fait l'été précédent, après tout, quand Ron et les jumeaux s'étaient pointés pour libérer Harry. Il était fortement tenté de faire la même chose encore une fois, mais Harry et lui avaient perdu la voiture volante dans la forêt et sa mère les aurait tué s'ils avaient furtivement disparu deux étés consécutifs.
"Tu pense que les Moldus ont arrêté les lettres?"demanda finalement George.
Ron haussa les épaules. "Je ne sais pas. Ce n'est pas comme s'ils n'avaient pas déjà essayé, mais Errol avait toujours réussi." Il hésita et déglutit. "Je crois—je crois que quelque chose est arrivé à Harry."
"Il peut y avoir plein de raisons pour lesquelles les lettres ne sont pas arrivées, Ron," répliqua immédiatement Fred. Les jumeaux étaient sérieux à présent ; il n'y avait plus de badinage et de coup de coudes amusants avec "petit Ronnie." Bien que Fred et George agissent ainsi habituellement, ils étaient ses frères, et les Weasley demeuraient une famille soudée. Les jumeaux comprenaient l'inquiétude de Ron ; ils auraient ressenti la même chose si leurs lettres à Lee Jordan avaient mystérieusement cessé d'arriver à leur destination. Toutefois, avec Lee, on pouvait être sûr que c'était une blague. Avec Harry…
"Comme quoi?" demanda Ron.
Des regards identiquement neutres furent leur seule réponse, et Ron ploya en avant, laissant échapper son inquiétude et sa frustration.
"Une ou deux fois ça pouvait être un accident. Mais c'est la troisième lettre! Et Harry n'avait pas dit qu'il allait en voyage ou autre chose—et ce n'est pas comme si ces stupides Moldus le retenaient quelque part, de toute façon!"
"Et si…" mais George avala sa salive et ne finit pas. Il n'y avait, en fait, rien à dire.
"Quelque chose ne va pas," déclara Ron. "Je le sais. Quelque chose ne va pas."
C'était la première fois qu'il osait même penser ces mots, mais Ron savait qu'il avait raison. Harry ne l'aurait pas laissé sans nouvelles comme ça. Quelque chose de mauvais était arrivée, et Ron n'était pas aussi jeune que ses parents le pensaient. Il savait qu'ils participaient à des réunions ou quelque chose dans le genre, et que les choses n'allaient pas bien dans le Monde magique. Quoique ce fût, il pouvait parier qu'Harry était en plein milieu de tout ça.
Comme d'habitude.
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Alastor Maugrey faisait les cent pas dans son petit salon, ignorant l'heure tardive. Un pas, clank. Un pas, clank. Un pas —
Il grogna à haute voix. Quelque chose n'allait pas. Tout allait de travers, et ce maudit Sirius Black était encore au milieu de tout ça. Il s'évadait et faisait quoi—kidnapper le garçon que Voldemort voulait plus que tout au monde, et puis allait simplement se planquer? Quel intérêt avait-il à se cacher? Maugrey se renfrogna, et reprit ses pas. Il ne savait pas ce qui l'avait interpellé en premier lieu ; pendant un moment cela sembla être une inspiration dans un coin de sa conscience, mais qui lui avait échappé. Il n'avait pas été aussi frustré depuis des années, et il commençait à être en colère, aussi. L'ex-Auror était reconnu pour assembler les puzzles, mais celui-ci n'avait simplement pas de sens.
Un pas, clank. Un pas, clank. Un pas, clank. Un pas, clank. Un pas, clank. Un pas, clank.
"Sois maudit," grommela-t-il au monde, mais Maugrey savait qui il visait vraiment ; ses mots étaient destinés à la seule attention de l'homme dont le dossier du Département d'Application de la Loi Magique était posé sur la table basse de l'ex-Auror, libellé "Confidentiel." La malédiction visait le plus brillant élève qu'il avait jamais eu, le Black qui était allé contre sa famille et était devenu Auror—
"Salaud."
Ca, aussi, visait Sirius. Black. Maugrey avait guidé le gamin, avait vu son flair phénoménal pour la Magie Noire et avait présumé que c'était quelque chose d'inné. Il n'avait jamais seulement pensé que Black pouvait passer son temps à préparer autre chose—pour quelqu'un d'autre. Le grondement qu'Alastor laissa échapper semblait féroce même à ses propres oreilles. Quel imbécile j'ai été, pensa t-il froidement. Une autre erreur à me faire pardonner.
Intellectuellement, Maugrey savait qu'il n'avait pas fait beaucoup d'erreur dans sa carrière, mais chacune d'entre-elles revenait le hanter à présent. Et toutes étaient centrées autour de Sirius Black. Le traître.
Un pas, clank. Un pas, clank.
"Tu vas faire un trou dans le plancher, chéri," lui dit le miroir de l'entrée.
"Stupefix!"
Un jet de lumière rouge jaillit de sa baguette et passa sa frustration sur le miroir. Il aurait été détruit si l'ex-Auror n'avait pas mis un sortilège Anti-Casse dessus depuis longtemps; après ceci, le miroir se tint simplement silencieux et ne l'ennuya plus. Mais Maugrey ne se sentait certainement pas mieux.
Un pas, clank.
Le dossier de Black le narguait depuis la table à café ; il le sentait comme s'il l'avait sous les yeux. Confidentiel. Bien sûr. Il en avait une copie depuis des années. Alastor avait, évidemment, parasité la version corrigée après l'évasion de Sirius—de Black!—, mais le dossier n'avait pas beaucoup changé. Seules quelques petites choses, en fait… sauf la brillante omission de l'enregistrement des horribles cessions d'interrogation de Black au début— Pas approprié, se dit-il fermement. Maugrey avait cessé cela longtemps auparavant, avec la menace et le chantage, quand la morale des autres avait failli. Pas un, même Sirius Black, ne méritait d'être interrogé sous la torture. Pas approprié. Maugrey grogna de nouveau. Laissons les Detraqueurs l'avoir.
"Il est à Poudlard," murmura Maugrey pour lui-même. C'est ce qu'ils disaient que Black avait prononcé, répété, dans son sommeil. Il faut être sain pour parler dans son sommeil, n'est-ce pas? Y penser faisait frissonner l'ex-Auror. Il se souvenait d'une paire d'yeux bleus fixés sur lui presque douze ans auparavant, des yeux qui étaient tout aussi sains et qui comprenaient exactement ce qui se passait—Concentration!
La signification était claire, pourtant. Black en avait après le jeune Potter. Il n'y avait pas de doute à ce sujet—et maintenant il l'avait. Qu'allait-il faire? Que voulait-il?
Cela ne lui servait à rien. Maugrey n'avait pas été si distrait depuis qu'il avait été un Auror rebelle, inconscient et négligent de l'entraînement. Maintenant, il regrettait presque le babillement insensé du miroir. C'était trop tranquille. La tranquillité pouvait être un atout, dans les bonnes circonstances, mais maintenant cela lui faisait juste constater qu'il valait mieux ne plus penser du tout. Soupirant, l'ex-Auror cessa ses pas et alla au lit. Il était plus de minuit, et il avait essayé de résoudre le puzzle des motivations de Black durant des heures, ne s'approchant pas plus près de la vérité. L'expérience lui disait qu'il ne la trouverait pas davantage cette nuit. Tout ce qu'il savait c'était qu'il lui manquait quelque chose.
Et il sut qu'il ne dormirait pas bien cette nuit, peu importe combien il essayât.
Merci, merci pour vos reviews !! J'ai été assez rapide sur ce chapitre, je l'ai pris lundi et finit mercredi. Je suis folle… Robin me rend folle…
Merci Phenix20, Aria Lupin, Csame, Eli, bibi, Saturen, Pug de Crydee, Izzie, LISIA, Diam, Miya Black, Dark Queen Balkis, Tabasco, Shinia Marina, Ranae, Mary-Evy et tous les autres !!! Grâce à vous je suis motivée !
Et vive ma beta-readeuse, Diam !!!! Et merci aussi à Shina Marina qui a complété cette correction !!!
Grâce à elles et à leur travail d'une grande célérité, le texte est beaucoup mieux !!
Bonus : Les projets de Robin !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Robin travaille surtout sur son « Unbrocken Universe », un Univers Alternatif commencé avec « Promesses Tenue », suivi de « Promises Remembered ». Le principe : Et si Sirius avait été le gardien du secret ? D'autres textes gravitent autour, comme « Forget Me Not », sur les Fondateurs (traduction dans les prochaines semaines, juré).
D'autres texte s'inscrivent dans l'histoire originale… Un travail énorme, fascinant. Lisez Robin !! ne prochaine fois j'essayerai de vous transcrire sa page de présentation.
Promises Remembered (en cours) : suite de
"Promesses Tenues," qui est déjà traduite par Fenice, je ne dévoile
donc rien, 4 chapitres pour le moment.
Silent Leges Inter Arma: [En Temps de Guerre, Les Lois sont
Silencieuses]. (à venir) Alastor Maugrey livre un prisonnier à Azkaban,
seulement pour découvrir que tout ne va pas dans la prison des Sorciers—et un
de ses anciens élèves est au centre de tout ça. Sirius Black, 1982.
Marchant dans les Ténèbres: (à venir et en train d'être révisé) Après
avoir fugué, Sirius Black fait un choix fatidique. Suivons sa journée tandis
que le jeune sorcier bataille pour devenir un Auror sans se perdre lui-même
dans l'affaire.
Nous Avions Tout: (à venir) Nous étions des frères, vous savez—et
pendant sept ans nous avons partagé un monde parfait. Quand nous sommes partis,
c'est tombé en morceaux—quelque part nous avions tort—mais avant ça, nous
avions tout. { une histoire des Mauraudeurs du POV de Rogue, couvrant les sept
années, la croissance et les changements de leur amitié }
Fausses Promesses: (a venir) Dans le Chapitre 10 de Promesses Tenues,
James Potter infiltre Azkaban. Toutefois, ce qu'il découvre n'est pas vraiment
ce qu'il attendait—et quand est menacé quelque chose de plus important pour lui
que sa propre vie, peut-il refuser à Voldemort ce que le seigneur des Ténèbres
désire le plus? [Un UA d'un UA, en clair: un et si? de l'Unbrocken
Universe]
Prélude aux Promesses : (à venir) A la suite de la 5e année d'Harry, il
est laissé complètement seul, sans une seule personne qu'il puisse appeler
famille. Albus Dumbledore sait que la tragédie de la mort de Sirius Black est
sa faute, mais comment fera t-il pour que les choses aillent bien? Apothéose de
l'Unbroken Universe.
