Note de l'auteur : ceci est une histoire se déroulant dans un autre contexte
que celui du manga. On pourrait la situer sur la ligne de temps peu après le
volume 14 mais elle n'est ni une suite, ni un préambule. Elle raconte
principalement un dénouement de la relation entre Lucifer et Alexiel après que
tout deux aient retourvés leurs corps respectifs.
Disclaimer : Vous savez déjà.... les personnages et le manga ne m'appartiennent
pas, si c'était le cas, je serais déjà en enfer à essayer d'attaper Lucifer...
^_^
Merci à l'auteur de Meeting Again, qui ne semble pas déterminé à terminer sa
fanfic mais qui m'a un peu inspiré cette histoire.
ATTENTION CHAPITRE NC-17
Note (pour ceux qui ne le savent pas) : une "succube" est une sorte de démon
réputé pour tenter les hommes en faisant de très intenses fellations, leur
cousin proche, les incubes sont plus expérimentés dans la tentation sexuelle au
niveau de la pénétration.
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Astral Romance - Chapitre 9 - Barbelo, Satan de la colère
Une lumière pâle et faible s'éleva sur les collines de pierre, révélant une aube timide. Lentement, la cité de Dys s'éveillait dans un matin brumeux et particulièrement enfumé. Lui, dos à l'immense baie vitrée de son bureau, était plongé dans ses dossiers. La lumière du jour était insuffisante pour éclairer le large bureau de bois sombre et des dizaines de chandelles restaient allumées autour de lui, leur lumière dansant dans la pénombre omniprésente.
Son retour avait été plutôt mouvementé. Il avait d'abord cru qu'il suffirait de donner un peu plus de pouvoir au Scheol pour qu'il se débarrasse de cette plaie qui le rendait infertile mais ça n'avait pas été suffisant. Il s'était rendu compte que celui-ci demandait constamment une quantité énorme d'énergie ce qui faisait qu'il ne pouvait maintenant plus quitter le septième sous-sol. Il était trop risqué de s'en aller alors que tant d'énergie était demandée. Continuellement, depuis le trois derniers jours, il avait physiquement sentit son énergie corporelle et astrale drainée par les enfers, lui laissant très peu. Il se sentait faible et épuisé. Son absence avait retardée plusieurs dossiers urgents et il s'était retrouvé enseveli de papiers dès qu'il avait mis le pied dans son appartement. Malgré le fait que Lucifer avait toujours délégué un peu de pouvoir à ses Satans, son titre de monarque absolu lui donnait un travail toujours constant. Même Belial, qui avait au Scheol un pouvoir et une influence supérieurs à ses collègues, ne pouvait pas tout régler car beaucoup de responsabilités étaient d'ordre royal. Lucifer savait que son pouvoir et son influence résidait dans l'image qu'il transposait à ses armées et vassaux. L'empire des ténèbres était d'abord un empire de guerriers et ceux-ci avaient une confiance absolue en leur Seigneur, prêts à mourir en son nom et au nom de ce qu'il leur avait apporté : la liberté.
Belial lui avait fait un rapport détaillé sur ce qui s'était passé en son absence. Elle avait très peu de renseignements concernant cette maladie qui avait ravagé les terres, ne s'étant elle-même pas rendu compte du problème. C'est un habitant des collines qui possédait plusieurs fermes qui les avaient prévenus, mais elle n'avait pas considéré ce dossier comme prioritaire, se disant que ce n'était qu'une erreur de culture ou une influence climatique.
Il avait décidé de voir en personne ce vassal pour en avoir le cœur net. Ce n'était pas le moment de perdre des ressources importantes. Le nombre de fermes actives en Scheol se comptait sur les doigts de la main tellement la terre était incultivable. Il ne fallait pas perdre aucune de ces ressources qui approvisionnaient la cité de Dys en entier. Les fermiers étant des êtres très respectés, Lucifer avait prévu de rencontrer le vassal dans la salle du trône, tel que convenait à un homme de son rang puisque, comme la plupart des fermiers, il avait été un soldat affranchi pour ses nombreuses victoires et années de service dans l'armée des ténèbres et avait fondé une famille, affranchie elle aussi, qui s'occupait de la large ferme dans les collines, à proximité de Dys.
Les derniers rapports que les agriculteurs lui avaient fait parvenir semblaient positifs, rien ne présageait un tel incident. Les récoltes avaient été bonnes, pas maximales mais assez pour êtres considérés comme un bilan positif. Le problème avait donc émergé rapidement et semblait, pour le moment, sectoriel.
Un page entra dans l'immense bureau et s'inclina respectueusement devant son Seigneur. Lucifer ne leva pas les yeux vers lui, concentré sur son travail.
- Mon Seigneur, le Satan Barbelo souhaite s'entretenir avec sa majesté.
Il leva un peu les yeux et inclina légèrement la tête en signe d'approbation. Le page, habitué de se silencieux langage, s'inclina de nouveau et sortit, laissant entrer la jeune femme.
Barbelo s'avança vers son Seigneur et maître d'un pas décidé. Elle regarda Lucifer assis derrière le massif bureau, sa silhouette se dessinait parfaitement devant la lumière pâle du jour. Les chandelles envoyaient des ombres danser sur les hauts murs de pierre noire dans laquelle on pouvait voir de minces nervures rouge foncé, c'était le sang de la terre qui passait dans la pierre polie du palais.
Elle monta les quelques marches qui menait au bureau du Roi et s'assit sur une des deux chaises devant lui. Elle croisa les jambes. Il portait une chemise de satin noir entrouverte et elle remarqua que ses cheveux avaient beaucoup poussés depuis qu'elle l'avait vu, quelques jours plus tôt. Elle avait remarqué ce phénomène qui se produisait à chaque fois qu'il revenait après une longue période d'absence, son corps semblait se régénérer de lui-même quand il mettait le pied en enfer. Elle avait pu constater que ses cheveux poussaient plus rapidement, son plumage devenait plus dense, ses ongles plus longs et devenaient un peu comme du verre. Tous ces petits détails qu'elle pouvait observer quand elle était en intimité avec son mari, le Seigneur des ténèbres …
Comme à chaque fois, un frisson lui traversa l'échine. Elle se sourit à elle-même, gonflée d'orgueil et d'un sentiment de bien-être à la douce pensée qu'elle était sienne. Cela faisait des centaines d'années que c'était ainsi mais cela la flattait toujours, à chaque fois qu'il revenait ici, de penser que le soir, elle serait seule avec ce délicieux prince des ténèbres, qu'elle goûterait sa chair, embrasserait ses lèvres, passerait ses doigts dans ses cheveux soyeux.
À quelques mètre devant elle, Lucifer avait levé la tête et l'observait lui aussi, impassible. Elle avait pris soin de se changer avant de se présenter devant lui et avait revêtit une robe de latex noir très courte qui laissait paraître ses formes voluptueuses et ses longues jambes qui étaient à demi cachées par de longues bottes de cuir à haut talon. Elle sentait le regard de Lucifer la déshabiller.
- Je suis venue vous faire mon rapport, mon seigneur, commença-t-elle sur un ton très poli, tel que vous me l'avez demandé.
Lucifer fit un signe de tête l'incitant à continuer. Elle eut un léger sourire.
- À part ce léger désagrément dans les collines, je ne crois pas qu'il y ait grand-chose à dire pour le moment. L'activité militaire est basse, les frontières sont calmes, toujours bien gardées. Malgré les rumeurs de l'apparition d'Etenemanki les anges n'ont tenté aucune attaque contre nous. Le moral des troupes est stable.
- Est-ce que la rumeur de ce qui s'est passé dans les collines s'est rendue jusqu'au services militaires ? demanda Lucifer, se calant sur son imposante chaise.
- Quelques généraux m'ont parlé du cas, mais tous croient que cela n'est qu'une plaie de saison et que ça ne durera pas. Je ne crois pas que quelqu'un dans l'armée croie que c'est grave.
Lucifer ne bougea pas et sembla réfléchir un moment. Barbelo se tut elle aussi et regarda son mari, tentant de rester froide le plus possible. Mais ce visage qui la scrutait dans l'ombre de son fauteuil noir faisait naître en elle des pulsions incontrôlables.
- Décroise les jambes, dit une voix autoritaire et froide devant elle
Elle obéit, ne lâchant pas des yeux son Seigneur, immobile, les cheveux étendus sur ses épaules comme milles serpents noirs qui embrassaient le satin de son chemisier. Ses bras, étendus de chaque côté sur les accoudoirs de son fauteuil lui laissait une position presque invitante. Elle devinait, derrière ce meuble, ses jambes écartées dessinées parfaitement sous un pantalon de cuir noir. Elle se passa la langue sur les lèvres, consciente que Lucifer la voyait se régaler à l'avance.
- Viens, lui ordonna-t-il sans bouger
Elle fit des efforts pour ne pas paraître trop empressée de venir à lui, elle savait qu'il ne serait pas séduit par une femme qui se jetait librement dans ses bras. Mais elle n'avait jamais pu faire autrement. Elle n'avait jamais pu lui offrir une très grande résistance. Il était trop irrésistible, elle n'aurait pas su comment se retenir. Elle n'avait pas su apprendre. Le seul fait qu'il l'accepte dans son lit était assez pour elle, même si elle savait qu'elle n'aurait jamais son cœur.
Elle s'approcha de lui et se plaça entre le bureau et le fauteuil. Puisqu'elle était debout, Lucifer dut lever les yeux pour la regarder. Barbelo ne se rendit pas compte de ce fait et plongea son regard dans le sien mais n'y rencontra que le vide.
Elle comprit qu'elle était en position de supériorité face à lui, debout alors que lui, assis, devait lever les yeux pour la voir. Une partie d'elle apprécia cet état de fait.
Mais Lucifer ne semblait pas du tout apprécier la situation.
- Prends ta place, dit-il froidement en jetant un coup d'œil au sol.
Trois mots, et il a remit les choses en ordre. Dieu n'aurait pas fait mieux.
Elle s'agenouilla en face de lui et, incapable de résister plus longtemps à l'envie de calmer son désir, elle glissa ses mains entre ses cuisses entrouvertes, trouvant l'attache de métal de son pantalon et le défit rapidement.
Lorsqu'elle prit entre ses lèvres son sexe et le suça intensément, elle sentit monter une vague de honte en elle en même temps qu'une vague de plaisir. Lucifer ne frémit pas, il resta immobile tandis qu'elle gémissait doucement, savourant les arômes de chair et de sel.
Elle entendit la porte s'ouvrir, le jeune page entrer de nouveau dans le bureau. Cela ne l'interrompit pas. Elle sourit même en pensant à la situation cocasse dans lequel Lucifer se retrouvait.
Mais lui resta immobile, et quand il répondit au page, ce fut d'une voix calme et contenue. Jamais il ne laissa paraître quoique ce soit, même quand elle entendit Belial entrer dans la pièce, annoncée par le page.
Elle tenta tant bien que mal de faire frémir son mari alors que celui-ci parlait au chapelier mais Lucifer ne bougea pas. Son ton restait égal toujours sur cette même note glaciale qui lui était si caractéristique.
- L'affaire Ann Link, disait Belial, semble s'embrouiller. Azazel a pris contact avec nous pour nous dire qu'ils avaient déplacés la jeune femme ce matin, sur Asshiah. Les autorités religieuses semblaient inquiète qu'elle soit aussi loin. Ils croient tous que l'attaque qui a été dirigée vers elle est l'œuvre d'une secte satanique. Alors ils ont cru bon l'approcher du saint-siège et l'amener au Vatican, près du pape. Elle a été placée dans un couvent réputé pour sa sécurité sous haute surveillance.
« Elle n'a toujours pas prononcé un mot depuis ce mystérieux incident. Elle se méfie des hommes autour d'elle et n'accepte que ceux qu'elle connaît en sa compagnie. Le reste du temps, elle le passe avec deux de ses amies qui l'ont suivie dans le nouveau couvent. Quelque soit ce mystérieux individu qui l'a attaqué, il a réussi à effrayer tout le clergé. »
- Je sais qui a commis cet acte, dit simplement Lucifer
- Majesté ? demanda Belial légèrement surprise, vous savez qui a fait ça ?
- Ann Link n'a pas donné de description de son agresseur ? rétorqua Lucifer
- Elle a simplement dit qu'elle avait vu le diable en personne, répondit sagement Belial en haussant les épaules. Ce ne sera pas la première personne qui utilisera ce commentaire.
Lucifer eut un sourire froid. Belial vit ce sourire et comprit immédiatement ce qu'il voulait dire.
- Monseigneur est l'auteur de ce viol, demanda-t-elle en haussant un sourcil
- Ann link a perdu sa vertu, je ne crois pas qu'ils la protègent très longtemps quand elle osera leur avouer cela. Et elle va finir par le dire. Son innocence et sa naïveté vont la trahir un jour ou l'autre. Dès que vous aurez de nouvelles informations, transmettez-les moi. Maintenant retirez-vous.
Belial fit une révérence respectueuse à son maître absolu et partit.
Lucifer se cala de nouveau dans son fauteuil et laissa sa jolie succube entre ses jambes terminer son travail. Barbelo leva les yeux vers lui un moment, il semblait perdu dans ses pensées comme si rien ne se passait. Pourtant, elle avait entre les lèvres une preuve évidente de son plaisir toujours plus intense. Elle amplifia son mouvement de va et vient, Lucifer ferma un moment les yeux, le premier signe qu'il lui offrait depuis qu'elle était entrée dans la pièce. Il ne fut plus long par la suite qu'elle aussi ferma les yeux sous l'orgasme silencieux de son mari et recueillit dans sa gorge le précieux liquide qui était une partie de ce corps merveilleux et puissant auquel elle était soumise.
Elle releva un peu la tête et vit qu'il la regardait.
- Parfois je me dis que tu serais mieux en succube qu'en Satan
elle ne put cacher la colère sur son visage, insultée de la sorte. Elle se leva sur les genoux, horrifiée par ce qu'il venait de dire. En soi, c'était aussi un compliment mais elle ne pouvait discerner la flatterie derrière ce qu'il avait dit. Un succube, seulement cela ? Il l'envoyait, le sourire aux lèvres, au dernier rang des démons ?
- Comment osez-vous dire cela ? s'écria-t-elle en se levant brusquement. Ne vous ais-je point bien servi ?
Lucifer se leva à son tour et empoigna le menton de la jeune femme d'une main. De l'autre, il la força à s'asseoir sur le bureau, comme une jeune écolière.
- Je me demande si ta servitude est meilleure dans mon lit que sur le champ de bataille, dit-il en la considérant.
- Le fait que monseigneur soit satisfait de moi me suffit, quelque soit ce que je fais.
- Mais pourtant tu ne pourrais pas supporter de n'exister que pour être là, sous ce bureau et me satisfaire toute la journée, commenta Lucifer avec un ton d'acier, inébranlable.
Il réajusta ses vêtements et s'apprêta à partir. Il devait rejoindre Belial dans la salle du trône pour rencontrer leur invité.
- Monseigneur aura-t-il besoin de compagnie ce soir ? demanda Barbelo en se tournant vers lui.
- Je n'ai pas le temps de dormir ce soir, dit simplement Lucifer sans se retourner.
Il empoigna son veston noir et sortit de la pièce en silence.
