Note de l'auteur : ceci est une histoire se déroulant dans un autre contexte
que celui du manga. On pourrait la situer sur la ligne de temps peu après le
volume 14 mais elle n'est ni une suite, ni un préambule. Elle raconte
principalement un dénouement de la relation entre Lucifer et Alexiel après que
tout deux aient retrouvés leurs corps respectifs.
Belial est représenté au féminin dans la fanfic
Disclaimer : Vous savez déjà.... les personnages et le manga ne m'appartiennent
pas, si c'était le cas, je serais déjà en enfer à essayer d'attraper Lucifer...
^_^
Merci à l'auteur de Meeting Again, qui ne semble pas déterminé à terminer sa
fanfic mais qui m'a un peu inspiré cette histoire.
Petit clin d'oeil ici a roman Les infortunes de la belle au bois dormant, de Anne Rice, dont je m'inspire beaucoup pour certaines scènes plus corsées ainsi qu'au film Stigmata.
ATTENTION CHAPITRE TRÈS NC-17 !!!!!
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Astral Romance :: chapitre 16 :: L'affaire Ann Link
- Je vous assure que les autorités font tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger la jeune fille. Mais le Vatican refuse de la mettre dans un endroit plus gardé qu'un couvent béni par le pape. D'ailleurs, le couvent où elle réside présentement est l'un des mieux gardés dans le monde. Aucun intrus ne peut y entrer sans une autorisation.
- Qu'en est-il du miracle du 15 juin dernier ? Est-ce que Ann Link a voulu parler devant la caméra pour témoigner de son acte ?
- La jeune Ann Link est discrète et préfère le rester. Elle remercie tous les fidèles qui l'ont accompagné de leurs prières mais refuse toujours de passer en entrevue devant les médias.
Notre Dame de Paris, 18 juin. Une conférence de presse avait lieu sur la palier de l'église devant les journalistes du monde entier. Le représentant Français du Vatican, devant un large lutrin de bois, répondait depuis une heure aux questions de la presse frénétique de nouvelles fraîches à propos de la jeune religieuse. Son histoire avait fait le tour du monde depuis qu'elle avait, trois jours auparavant, assisté à une messe dans une église campagnarde près de Rome et s'était présenté à l'avant de l'assistance, face à un jeune homme handicapé, lui tendant la main. Évidemment, on devine facilement le reste. L'assistance l'a traité de folle mais le garçon lui a pris la main et s'est mis debout sur ses jambes guéries. Après la cérémonie, on l'avait vite ramenée au couvent, pour sa sécurité. Déjà la nouvelle s'ébruitait. C'était le premier véritable miracle que la petite faisait, mis à part quelques jeux de lumières et des paroles transcendantes.
Dès lors, l'affaire Ann Link n'était plus un simple potin de catholique mais était devenue un phénomène mondial.
Lucifer était appuyé contre le mur d'une maison voisine et regardait la foule de journalistes crier des questions de tout genre. En avant, le Cardinal tentait de répondre de son mieux, quelque peu mal à l'aise d'avoir soudain tant d'attention.
Il alluma une cigarette et la porta à ses lèvres, les yeux rivés sur l'homme d'église. Ainsi, Ann Link n'avait en rien perdu ses pouvoirs. Elle avait même décidé d'elle-même de sortir de son chaud couvent pour aller à la messe en campagne. Sa peur s'était effacée, soudainement. Qui plus est, c'était à un homme qu'elle avait accordé son miracle elle qui, quelques semaines plus tôt, avait peur de toute figure masculine inconnue.
Un homme s'approcha de lui et s'arrêta à ses côtés. Lucifer ne bougea pas, sachant de qui il s'agissait. Il resta concentré sur le discours du prêtre loin devant lui.
Azazel sortit une cigarette de sa poche et l'alluma. Inspirant tranquillement la fumée, il regarda par delà la foule lui aussi, songeur.
- Je savais que je te trouverais ici, dit-il sans quitter l'assistance des yeux
Lucifer ne répondit pas.
- Il semblerait que la petite ait reprit du poil de la bête. Elle semble être en pleine possession de son pouvoir. D'après moi, tu ne l'as pas défloré correctement, commenta-t-il avec un sourire narquois
Son patron lui jeta un regard noir. Azazel ne perdit pas son sourire.
- As-tu vérifié ses registres ? demanda Lucifer après un moment.
- Oui, père et mère naturel, elle n'est pas adoptée. C'est une pure humaine.
- Presque impossible, murmura Lucifer pensivement
- Ses parents sont morts tous les deux, cependant. Son père l'a quitté très jeune, je crois qu'il est mort dans un conflit armé, c'était un militaire. Sa mère était ambulancière et est décédée dans un accident de voiture banal. Sa grand-mère a pris soin d'elle par la suite mais elle était très fervente chrétienne et a préféré l'envoyer dans un couvent plutôt que s'en occuper. Mais Link ne lui en veut nullement, elle était même d'accord avec cette idée.
- Je suis persuadé que sa grand-mère l'a un peu convaincue de rentrer dans les ordres, dit Lucifer en se tournant lentement vers lui, retirant la cigarette de sa bouche.
- Difficile à confirmer réellement, répondit Azazel en haussant les épaules. Quelle est ta supposition alors ?
- J'ai de fortes raisons de croire que le Tout-puissant est enfermé dans une enveloppe charnelle et ne peut en sortir. Si c'est le cas, il est possible que ce soit Link qui soit en cause.
- Qu'est ce qui te fait dire cela ? demanda Azazel, incrédule
- Ann Link a un passé plus obscur que les médias semblent vouloir le dire. Pendant un moment, elle a été en contact avec des éléments qui l'ont totalement changé. Je dirais même qu'au début de ses 12 ans, elle ne croyait pas du tout en Dieu. Mais quand sa grand-mère s'est mis à prendre soin d'elle, a découvert un secret terrible qui l'a transformée et donné la foi.
- Sa grand-mère avait en effet un dossier confidentiel aux archives, mais évidemment, il n'était pas disponible pour consultation.
- Ne le cherche pas pour rien. Il doit être à présent dans les caves du Vatican. La vieille avait un secret particulier qu'elle cachait. Quand Ann l'a découvert, elle a été en parler à sa grand-mère en toute honnêteté, celle-ci lui a avoué qu'elle portait les stigmates.
- Damn, s'exclama Azazel en jeta son mégot par terre, l'écrasant du pied, combien ?
- Les deux mains et les pieds, elle a les a eu dans sa jeunesse, alors qu'elle était au couvent. Ce cas est répertorié dans les archives. Cependant, craignant trop de curieux, elle a changé de nom et a pris une identité différente, elle s'est mariée, a eu une fille tout à fait normale, puis la fille a donné naissance à sa petite-fille, Ann.
- Quand Ann l'a su, elle a fait un lien direct entre la foi de la femme qui prenait soin d'elle et les plaies qu'elle portait. Elle s'est mise à porter un intérêt très particulier à la religion catholique. Tellement que sa grand-mère l'a menée là où elle s'était réfugiée autrefois quand elle avait eu son premier stigmate, au Vatican, là où ils gardent la plupart de ce genre d'hérétiques illuminés. Là bas Ann est restée un an, avec les prêtres et les chercheurs. Ceux-ci connaissant la grand-mère, la laissèrent vivre parmi eux. Puis, un soir elle a trouvé dans une cave un coffre scellé. Quand elle a réussi à l'ouvrir, elle a y a trouvé trois clous de métal brut en très mauvais état.
Lucifer se tut, Azazel recula d'un pas, éberlué.
- Non… ne me dis pas que …
- Elle a su tout de suite qu'est ce que c'était. Pour une raison de que j'ignore, elle s'est sauvée avec les reliques et les as caché. On l'a retrouvé une semaine plus tard, en Finlande, couchée sous le portail d'une chapelle. Elle ne se souvenait plus des derniers événements. Bien sûr, on s'est rendu compte au Vatican de la disparition des reliques mais Ann a juré ne pas savoir où elle les avais mises. De plus, la fille avait tant changé que personne n'osa la traîner devant la justice. Sa grand-mère la plaça dans le couvent voisin à la chapelle. Elle y est restée pendant trois ans.
- Où as-tu été dénicher tout ça ? demanda Azazel
- J'ai interrogé un des prêtres qui avait accueillit la vieille il y a de cela des années au Vatican alors qu'elle venait de recevoir un de ses stigmates, il m'a raconté l'histoire en détail.
- Volontairement ?
Lucifer sourit froidement.
- Et qu'as-tu fait de lui ?
- Il est mort, aucun danger, répondit Lucifer
- Alors selon toi, le fait que Ann possède ces pouvoirs est lié à la découverte des saintes reliques du Christ ? Sait-on seulement si elles ont véritablement un pouvoir quelconque ?
- Il est possible que oui, je l'ignore. Mais je sais qu'elle est responsable du réveil du Créateur ou de son incarnation dans ce corps humain. Ou des deux, possiblement. Il a avoué lui en devoir beaucoup, mot pour mot.
Azazel fronça les sourcils.
- Ah parce que Lui et toi avec eu une rencontre secrète par dessus le marché ! Tu sais, je me demande si tu ne me fais pas marcher depuis tout à l'heure.
- À la chapelle près du couvent, je n'étais pas seul, tu te souviens ? Tu as vu quelqu'un sortir avant moi. C'était Lui. Il était venu voir Link. Elle et Lui semblent très proches.
- Difficile à croire, commenta Azazel
Plus loin, le discourt était fini. Les journalistes quittaient les marches de Notre Dame et se pressaient pour rentrer dans leurs voitures ou camions respectifs. Un orage se préparait.
Lucifer et Azazel quittèrent eux aussi et descendirent la rue. La pluie s'était mise à tomber et au loin, on entendit gronder le tonnerre.
- Retourne à tes affaires habituelles mais garde un œil sur ce qui se passe quand même, ordonna Lucifer alors qu'ils arrivaient à une intersection. Je dois retourner à New York, puis au Scheol, garde le contact et surtout, fais-toi discret.
Azazel fit une petite révérence théâtrale.
- Comme toujours, patron.
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Il ne rentra pas tout de suite à New York. Il se dirigea plus tôt vers Rome, conscient qu'une guerre allait bientôt se déclarer entre le paradis et les enfers. Il devait rassembler les morceaux du puzzle avant que cela ne se produise. Ann Link possédait les réponses qu'il voulait savoir.
Entrer dans le couvent fut aussi facile que la dernière fois, malgré le fait que la sécurité avait été doublée. Il trouva la petite chambre de la jeune couventine. Celle-ci était endormie, la pièce n'était illuminée que par un lampion dont la flamme vacillait en dessous d'un crucifix sur une table de travail. Silencieusement, il défit le système de sécurité de la fenêtre et y entra.
Il regarda un peu aux alentours. La chambre était minuscule, le plafond était bas et en angle, comme un grenier aménagé. Il pouvait à peine y tenir complètement debout. Il n'y avait pas beaucoup d'effets personnels dans la chambre. Une brosse à cheveux, quelques lettres, le chapelet de perles bleues…
Ann dormait paisiblement dans un lit simple aux draps blancs. Elle semblait reposée. Lucifer haussa un sourcil quand il découvrit qu'elle était complètement nue sous les draps. Son innocence naïve à propos de la pudeur était surprenante pour une jeune femme aussi vertueuse.
Il s'assit sur le bord du lit et écarta les mèches de cheveux qui lui cachaient le visage. Puis, il tira lentement sur la couverture vers le bas du lit, découvrant le même joli corps rose qu'il s'était permis de prendre la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Elle était allongée sur le côté, les bras repliés sous l'oreiller.
Doucement, il la retourna sur le dos, faisant attention de ne pas l'éveiller. Elle gémit dans son sommeil mais n'ouvrit pas les yeux. Il l'observa encore un instant, totalement découverte. Puis, penchant la tête, il effleura son sein de ses lèvres, appréciant le frisson qu'il créait sur sa peau douce.
Mais elle l'avait sentit et elle s'éveilla. Il releva la tête et mit une main sur sa bouche pour ne pas qu'elle crie. Ses yeux s'agrandirent quand elle le reconnut. Elle tenta de se débattre mais du bout des doigts, il pinça le bout de son sein précédemment embrassé assez fort pour provoquer en elle un hoquet de souffrance.
- Chut ! murmura-t-il Sois sage ou bien je tuerai chaque personne que tu attireras dans cette chambre avec tes cris.
Il abaissa sa main et libéra sa bouche. Elle du se retenir pour ne pas hurler. Elle cilla et l'observa, ses yeux emplis de colère.
- Comment osez-vous vous approchez encore de moi alors que le Seigneur Tout-puissant vous l'a interdit ?
Il se pencha sur son cou et souffla pour faire fuir les cheveux qui cachaient ses épaules.
- Tu as mal appris tes leçons, murmura-t-il à son oreille, n'as-tu pas lu dans les écrits que je ne lui obéis point ? Surtout quand il met des interdits.
- Ce serait peut-être mieux pour vous de le faire, remarqua Ann, immobile
- Qu'est ce qu'une jeune fille de seize ans a à m'apprendre sur l'obéissance ? dit-il en se releva, plongeant son regard dans le sien
Elle baissa les yeux.
- Laissez-moi tranquille, vous m'avez déjà souillée, je ne vous suis pas utile.
- Qu'en sais-tu ? dit Lucifer en traçant la ligne de son ventre avec son doigt. Tu as des informations importantes à me dire.
- Je ne parlerai pas, nia Ann
- Bien sûr, se moqua Lucifer en écartant ses cuisses d'une main
Ann se débattit mais il lui intima de ne pas faire de bruit d'un simple regard, lui rappelant ainsi sa menace. Elle savait que les gardes étaient tout proches. Aussi, elle se tut.
Il glissa sa main dans la chaleur qui se trouvait entre ses jambes en tirant d'avantage sur le mamelon durcit qu'il tenait toujours entre ses doigts. Ann réprima un cri mais se débattit de plus belle. Il lui empoigna alors fermement les poignets, trouva le cordon de sa robe blanche qu'elle portait habituellement placé sur celle-ci soigneusement pliée sur le bureau. Puis, il lia ses poignets dans son dos.
Il la retourna et jeta un coup d'œil à son visage terrifié. Puis, il déplaça ses doigts vers cette chaleur tentatrice, s'emparant de l'ourlet de chair du bout du doigt.
Elle hoqueta en cambra timidement les hanches, comme pour ne pas qu'il s'en aperçoive. Tout son corps semblait s'ouvrir à lui, comme s'il avait attendu son retour.
Seulement il ne la prendrait pas. Elle le voulait trop, au fond d'elle.
- Que veux-tu, Ann, murmura-t-il en approchant son visage du sien
- Je veux que vous partiez, dit-elle entre ses dents
- Es-tu certaine que c'est là ton véritable désir ? dit-il en glissant deux doigts dans son intimité, sans pourtant cesser de jouer avec le petit bout de chair qui la faisait tant frémir. Ais-je raison de croire que tu m'attendais ? Que tu souhaitais secrètement que je revienne et que je te prenne à nouveau ?
Ann sanglotait de plaisir et de tristesse. Lucifer sourit. Il pencha la tête sur sa poitrine et embrassa ses seins durcis dans le plaisir. Ann ferma les yeux et gémit, déjà, elle se débattait moins. Lucifer tendit la main vers la table et attrapa le crucifix de métal doré qui était un peu plus grand que sa main. Ann ne vit pas son geste alors qu'il le ramena plus bas, tout près de l'ouverture chaude qu'il s'était faite en elle.
Ce n'est que quand elle sentit le métal froid la pénétrer qu'elle s'aperçut de ce qu'il avait fait. Elle ouvrit la bouche pour crier mais il l'embrassa, étouffant son cri de détresse. Il fit aller et venir le saint objet en elle, alors qu'elle cambrait involontairement les hanches pour accentuer son geste.
Même si elle répondit à son baiser, ses larmes coulaient sur ses joues rougies. Il brisa le baiser et descendit lentement vers ses reins torturés de coups de butoir incessants.
Il embrassa la toison claire et suivit le chemin quelle dessinait sur le corps de la jeune fille, jusqu'à sa faiblesse qui pulsait au dessus de la porte chaude qui menait en elle. Elle gémit très fort quand il toucha la première fois de sa langue la chair humide.
Ses gémissements devinrent de douces exclamations de plaisir alors que la sainte croix tenue par Lucifer continuait son perpétuel mouvement et qu'il dévorait de la langue le petit bourgeon de plaisir qu'elle offrait de plus en plus ouvertement à lui.
Il dut lever la main vers sa bouche quand son plaisir devint pure jouissance pour contenir son cri. Bientôt, ses hanches retombèrent sur le lit et elle expira un souffle satisfait, les yeux mi-clos.
Il retira d'elle la croix et enveloppa Ann dans le drap de son lit. La jeune fille parut interrogatrice. Lucifer la prit par la taille et la souleva du lit, ouvrit la fenêtre et sortit, la maintenant fermement contre lui. Elle tenta de crier mais il étouffa son cri en pressant son visage contre lui. Puis il s'envola en direction de New York.
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Dans la suite de son hôtel. Ils étaient plusieurs à l'attendre. Ils semblaient tous heureux qu'il soit revenu avec un «présent». Il passa par la baie vitrée qui avait été réparée et s'arrêta devant ses sujets, la jeune Ann était immobile dans ses bras, consciente qu'ils n'étaient pas seuls.
- Content de que tu joignes enfin à nous, s'exclama ironiquement Asmodeus qui fumait un cigare dans un des fauteuils.
Une vingtaine de démons l'accompagnaient, certains de la cour personnelle du Satan, d'autres étaient des militaires de l'armée. Il avait pris soin de contacter le Satan avant d'aller voir Ann, les convoquant à une petite fête dans sa suite, sachant très bien que ce serait une pression suffisante pour que Ann parle quand elle se retrouverait devant une telle assemblée.
- Et tu amènes avec toi la jeune couventine qui fait la une de tous les journaux ! continua-t-il en se calant confortablement dans son fauteuil. Allez montre-la, je suis sur qu'elle est impatiente de nous rencontrer tous personnellement.
Tous rirent. Lucifer déposa Ann sur ses pieds mais celle-ci s'agrippait à lui, tremblante.
- Par pitié, dit-elle à son oreille, ne me faites pas cela.
Lucifer la repoussa et la tourna vers les démons éparpillés dans l'immense salon. Il retira le drap et s'éloigna d'elle, la laissant se rendre compte par elle-même de sa propre situation.
- Magnifique ! s'exclama Asmodeus. Elle est tout de même un peu vieille. Mais la sainteté et la pureté illuminent encore son visage malgré le fait qu'elle soit souillée par Lucifer lui-même.
Les démons rassemblés rirent de nouveau. Lucifer s'assit dans un large fauteuil de cuir noir, non loin d'Ann, dans un coin du mur et de la fenêtre.
- Il y a présents dans cette salle plus de vingt démons majeurs qui attendaient tous ton arrivée avec impatience, commença Lucifer, mais moi, de mon côté, j'attends de toi à ce que tu me racontes ton histoire, du début à la fin, et que tu répondes à mes questions.
- Je vous ai dit que je me tairais ! Déclara Ann, plus hésitante
Des rires pervers se firent entendra. Ann tentait de cacher sa nudité du mieux qu'elle pouvait avec ses cheveux, ses mains restant ligotées dans son dos.
- Alors je vais te donner à eux, dit Lucifer d'une voix grave et froide, ils n'attendent que cela, et ils vont te prendre, tous un après l'autre, peut-être même en même temps. Et crois moi, Ann, je ne crois pas qu'ils soient aussi attentionnés que moi et qu'ils se préoccupent de ton plaisir.
Elle se tourna vers lui, comme pour être certaine qu'il avait bien prononcé ces mots. Puis elle se retourna vers les hommes affamés, semblant évaluer la situation.
Elle resta pensive pendant un moment puis se tourna brusquement vers Lucifer.
- Vous avez eu mon corps, mais jamais vu n'aurez mon âme, Satan ! dit-elle, les yeux emplis de larmes
Lucifer ne réagit pas.
- Je vais prendre cela comme un refus, dit-il – il leva la main vers le Satan de la luxure, Asmodeus, elle est à toi !
Un sourire se dessina sur les lèvres du Satan. Il se leva, ses hommes le suivaient de près derrière lui, se disputant l'ordre dans lequel ils prendraient la jeune fille. Ann recula d'un pas, affolée. Mais déjà, Asmodeus était près d'elle et défaisait ses liens. Puis, il se plaça derrière elle, repoussa ses cheveux de son corps, et s'emparant de ses poignets, étira ses bras de chaque côté d'elle, comme pour dévoiler d'avantage sa nudité. Ann sanglotait en silence,
- N'est-elle pas magnifique ? demanda Asmodeus à la cour devant lui
- Elle est splendide, fais-la danser ! cria un démon
- Non ! Nous voulons l'avoir tout de suite !
- Transformons-la en succube ! Elle est assez jolie pour en devenir une.
- Rougissons ce joli derrière avant de la prendre !
Les suggestions surgissaient de toute part. Ann murmura une prière discrète. Les démons tendaient leurs mains avides vers elle, voulant s'en emparer. Elle tenta de reculer mais Asmodeus était toujours derrière elle. Il laissa les démons tendre leur main et toucher son corps apeuré, tirer sur ses seins dénudés et caresser la toison plus bas. En passant son genoux entre ses cuisses, le Satan réussit à faire écarter les jambes de la couventine, les démons purent alors continuer plus profondément leur investigation.
- Assez, résonna une voix sans émotion de Lucifer dans la salle, Asmodeus, lâche-la.
Le Satan s'exécuta avec déception. Il fit quelques pas pour la laisser plus libre. Ann se tourna vers Lucifer, le regard suppliant. Mais celui-ci ne répondit pas à son regard. Il l'observait, ses yeux froids étaient rivés sur les siens. Aucun désir ne hantait ce regard, il était simplement là pour lui rappeler qu'elle pouvait encore reculer et s'autoriser à parler. Elle scruta son ennemi, assis confortablement, les jambes écartées, ses mains posées sur les bras du fauteuil massif. Ses cheveux tombaient devant son visage et cascadaient sur ses épaules larges et détendues, révélant une stature forte et élégante sous sa chemise de soie noire.
Pourquoi Satan n'était pas cette créature hideuse qu'elle avait vu dans les peintures et les livres ? C'est ainsi qu'il aurait dû être, répugnant et repoussant. Non pas cette figure angélique, froide mais tellement tentatrice.
Lucifer la laissa le regarder encore un instant, tandis qu'elle semblait reconsidérer les possibilités. Mais elle demeura silencieuse.
- Allonge toi sur le sol, Ann, commanda Lucifer
Elle secoua la tête, sentant de nouveau la terreur la dominer.
- Pitié, demanda-t-elle, tentant de ne pas écouter les rires que ce mot avait provoqué dans l'assemblée. Comme si demander pitié à Lucifer était chose impossible.
- Ma pitié se limite aux deux possibilités que je t'ai offertes, rétorqua Lucifer sans bouger. Viens à moi et réponds à mes questions et tu n'auras pas à subir cela.
- Je ne peux pas, murmura-t-elle entre deux sanglots
- Alors allonge toi sur le sol, tel que je l'ai commandé, répéta patiemment Lucifer
Ann s'exécuta. Elle se coucha sur le dos, les genoux serrés, tentant de fixer le plafond et de faire le vide dans son esprit.
- Plie tes genoux et écarte les jambes, dit la voix de Lucifer de nouveau, très grand, laisses-les te voir.
Les larmes coulèrent de plus belle dans ses yeux mais elle s'exécuta. Des sifflements et des exclamations joyeuses surgirent de toute part. L'air froid vint caresser les zones sensibles de son corps, habituellement cachées. Asmodeus vint mettre un coussin sous ses reins pour les exposer d'avantage aux regards et un autre sous sa tête. De cette façon, la tête ainsi inclinée, elle pouvait voir les visages avides des démons l'observer.
- Ils vont tous te prendre un après l'autre trois fois, dit Lucifer, tu sentiras leur plaisir d'abord en toi, puis ensuite dans ta bouche, puis dans tes reins.
- La sainte trinité ! s'exclama un démon alors que tous se mettaient à rire
Ann rougit devant ce blasphème et serra les poings. Tentant de garder son calme.
- Commencez, ordonna Lucifer fermement à sa cour
Un cri de joie se fit entendre. Déjà, un premier démon s'approchait d'elle. Elle secoua la tête et fit un geste pour resserrer ses jambes.
- Reste immobile, gronda Lucifer
Elle obéit. Tentant de se convaincre que c'était le seul choix qu'elle avait. Elle scruta la file de démons derrière le premier, tous plus souriant les uns que les autres à la pensée de ce qui suivrait. Ils allaient tous la prendre trois fois, l'idée était terrible.
Mais elle ignorait si elle avait peur de se faire damner d'avantage ou plutôt de se faire prendre par un autre homme que le prince assis près d'elle.
Elle tenta de chasser cette pensée mais cela la hantait. Deux fois, il l'avait fait découvrir les méandres d'un plaisir interdit. Il l'avait fait pleurer, quelque peu souffrir, mes ses gestes, aussi fermes et durs qu'ils étaient, étaient empreints d'une sorte de douceur enivrante, d'un souci de partage du plaisir. Chose que cet homme devant lui n'avait certainement pas.
Son cœur pleurait. Mais elle n'aurait pu dire si c'était par amour pour Dieu ou pour le Diable.
Le démon lui écarta avec vigueur les jambes et s'installa entres elles, défaisant les lacets de son pantalon.
Il libéra son sexe dressé, quand elle le vit, elle déglutit, terrifiée. Non, ce n'était pas Satan qui allait la prendre, voler une partie de son innocence sans ciller. C'était un autre homme qui allait entrer dans son corps et effacer les traces que le prince avait laissé avec ses mains, sa bouche…
- Pitié, mon prince, cria-t-elle, comme prisonnière d'un songe, je parlerai !
Un élan de déception se fit entendre dans la pièce. Les démons demandaient tous à leur Roi de pouvoir la prendre quand même.
Le démon près d'elle sembla la considérer et sourit. Il lui prit fermement les hanches et pressa son sexe contre le sien dans un grondement guttural, sourd aux voix qui lui disait de ne pas faire cela.
Lucifer leva un doigt. Le corps du démon sembla se fendre au niveau du ventre, le sang coulait librement. Il poussa un cri de douleur, plié en eux, les mains crispées sur son ventre.
- Personne ne touchera à cette fille si elle a décidé de parler, me suis-je bien fait comprendre ? dit Lucifer d'un ton dur
Le démon releva la tête et regarda son Seigneur, le visage torturé.
- Oui, Majesté, dit-il faiblement.
Il s'éloigna d'Ann qui s'assit rapidement sur le sol, se couvrant à l'aide ses cheveux. Elle tremblait.
Lucifer se leva lentement. Elle le vit s'approcher et lui jeta un regard timide.
- Suis-moi, dit-il
Les démons le laissèrent respectueusement passer. Ann le suivit de près, la tête basse. Étonnamment, aucun ne tendit la main pour la toucher.
Lucifer entra dans sa chambre, elle le suivit en silence. C'était une très jolie pièce aux couleurs sobres foncées. Quelques chandelles étaient allumées et brillaient sur la table de chevet du large lit aux draps noirs. Les rideaux avaient été tirés.
Lucifer s'assit sur le bord du lit et fit signe à Ann de s'agenouiller par terre. La jeune fille cilla, voulant rouspéter, mais elle se tut. Elle chercha des yeux quelque chose pour se couvrir mais ne trouva rien.
- Merci, dit-elle en s'agenouillant près que lui, tâchant de cacher sa peau nue avec ses cheveux
Lucifer sembla l'observer un moment, les sourcils arqués.
- Ne me remercie pas, tu as fait le choix par toi-même, il n'est ni question de pitié ni de redevance. Maintenant, tu as des choses à me raconter.
Elle leva les yeux, un peu surprise par son indifférence, espérant un peu de réconfort de sa part.
- Que voulez-vous savoir que vous ne sachiez déjà ? J'ai mené une vie simple, commença-t-elle, mes parents sont morts quand j'étais toute petite, ma grand-mère maternelle s'est occupée de moi. C'est elle qui m'a donné l'inspiration d'aller dans les ordres. Elle était une très fervente croyante, une femme merveilleuse et emplie de connaissances.
- Qui a reçu les stigmates, également, ajouta Lucifer, tu sembles oublier certains éléments de ton passé
Ann parut surprise, puis elle rougit.
- Ce n'aime pas parler de cet événement. Cela me met mal à l'aise. Tant de gens peuvent croire que j'ai eu la foi parce j'ai vécu avec des gens comme elle, qui ont eu des dons spéciaux des cieux. Mais ce n'est pas vrai. En moi, j'ai toujours ressentit un appel vers le Tout-puissant. Un appel que je n'ai pu comprendre que lorsque ma grand-mère m'a avoué son secret. Quand j'ai vu ses mains, qui partageaient la même souffrance que le Christ en croix, j'ai compris.
- Continue
- Elle a vu mon intérêt et m'a amené rencontrer des gens qui avaient vécu avec elle, jadis, alors qu'elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. C'était il y a quatre ans, au Vatican. Il y a un endroit où ils réfugient les gens qui, comme elle, ont subi des expériences hors du commun. J'ai été fasciné de voir leur foi, même dans la souffrance, dans la peur, ils croyaient toujours en Dieu et plus le temps avançait, plus leur foi était puissante. J'avais l'impression qu'un jour, si je vivais une vie pauvre et honnête, je pourrais moi aussi être habitée par cette foi. Alors je suis restée près d'eux. Ils m'ont donné une petite chambre. Ma grand-mère venait me voir quelques fois pour prendre de mes nouvelles. J'aidais aux repas, au ménage, je parlais avec les malades, les aveugles, les prêtres. Ils me faisaient confiance.
« Un soir alors que je terminais mes tâches, je suis allée voir les reliques saintes, comme j'avais l'habitude de le faire souvent. Mes pas m'ont guidé jusque dans une cave profonde où j'ai trouvé plusieurs objets de valeur. Je n'y ai pas porté beaucoup d'attention. Mais j'ai trouvé un coffre étrange qui lui me semblait intéressant. Alors je suis partie avec le coffre dans ma chambre, pour tenter de l'ouvrir. La serrure a finit par céder. Personne n'avait prêté attention à ce que je faisais étant donné qu'on me connaissait, j'avais pu entrer dans ma chambre sans que l'on me demande ce que je faisais. Quand j'ai ouvert le coffre, ce que j'ai vu m'a troublée si fortement que j'ai perdu tout souvenir de ce qui s'est passé ensuite. Je me souviens d'avoir vu trois bouts de métal. Des clous très anciens, à ce qui me semblait. J'ai mis ma main sur l'un deux, pour le prendre. J'ai alors eu une vision.
«J'étais dans un champ ensoleillé empli de fleurs. Le ciel était bleu et l'horizon semblait infini. Je courais et je riais, j'étais plus heureuse que jamais auparavant. J'entendais, derrière moi, des cris de joie d'un garçon qui me suivait en courant. Il était vraiment très beau, avec des cheveux bruns et un visage paisible d'où l'on pouvait voir éclater le bonheur et la paix. Jamais je n'avais éprouvé une si grande joie, une paix intérieure aussi profonde.
«Je ne sais pas ce qui se passa ensuite. J'ai perdu tout souvenir de ce que j'ai fait. On m'a retrouvée en Finlande, une semaine plus tard, je ne savais pas du tout ce que je faisais là. J'ai avoué avoir volé les reliques saintes du Christ pour les regarder mais je ne me souvenais pas de ce que j'avais fait avec elles. On a fait des recherches mais personne ne les a jamais retrouvées.
«Ma grand-mère m'a demandé si je voulais rester en Finlande, dans le couvent où je m'étais endormie. Je n'ai pas refusé cette opportunité de me rapprocher de mon Dieu. Alors je suis entrée dans les ordres, tous étaient très fiers de moi. Moi, tout ce que je voulais, c'était revivre cette paix que j'avais vécue dans mon songe. Je savais que ce n'était pas qu'un songe, mais une main que Dieu m'avait tendue.
«Pendant trois ans ensuite, presque à toute les nuits, je me suis concentrée sur cette praire et ce garçon, je l'ai appelé dans mes prières. Mais je n'ai plus jamais refais ce songe. Ce n'est que jusqu'à tout récemment que j'ai ressentit une présence autour de moi, la même que celle du petit garçon. Puis la présence a prit forme humaine et m'a murmuré des vérités à l'oreille. Quelques fois, elle vient me voir. Je n'ai pas le droit de parler de lui à personne, ni de l'appeler par Son Nom. Mais depuis qu'il m'a prit dans ses bras, le sort de chaque personne me semble différent. Je suis habitée d'un pouvoir de vie qui me dépasse.
«Je sais que rien au monde ne peut m'enlever cette foi qui m'habite. Chaque jour, je sais que Dieu veille sur moi. Qu'il me guide et me protège.
Lucifer sourit froidement et lui prit le menton.
- Crois-tu qu'il m'aurait laissé te toucher s'il était vraiment toujours près de toi ? Crois-tu que s'il t'aimait tant, Il aurait laissé ces hommes te toucher tout à l'heure ?
- Il m'a dit que je suis forte et que je peux supporter la faiblesse des hommes.
- Faible tu es, en vérité, dit Lucifer, car tu as cédé et préféré venir tout me raconter plutôt que de faire face à la souffrance. Je ne crois pas que le Tout-puissant soit si fier de toi en ce moment que tu ne le crois.
- Il a dit que ceux qui me faisaient du mal seraient punis, il sait ce que vous m'avez fait, dit-elle, les yeux pleins de larmes, vous allez payer vos atrocités un jour ou l'autre.
- J'ai déjà payé, dit Lucifer, pensif
- Pas assez, apparemment, rétorqua Ann avec une mimique de dégoût. Plus vous continuerez à me faire du mal, plus cette plaie qui touche votre royaume s'étendra.
Lucifer leva les yeux vers Ann, il haussa un sourcil.
- Tu sembles en savoir long sur ce qui se passe, dit-il
- Je le sais, dit Ann en se levant, le regard menaçant, parce c'est moi qui ait fait ça. Pour le royaume de Dieu, j'ai fait pourrir le royaume des ténèbres. Pour sa gloire, vous allez tous mourir, vous qui avez osé le défier et répandez le péché autour de vous.
Lucifer se leva à son tour et regarda la jeune fille devant lui.
- C'est donc toi qui es responsable de cet acte ?
Il la prit par les bras et la jeta sur le mur du fond, elle s'écrasa conte celui-ci puis retomba sur le lit, immobile. Lucifer mit un genou sur le matelas et empoigna ses cheveux fermement, pour lui relever la tête.
- Tu vas payer ce crime de ta vie, Ann.
Elle se débattit pour sortir hors de son emprise mais il ne la lâcha pas. Il la retourna sur le dos puis se mit à califourchon sur elle pour la retenir. Puis il serra sa gorge avec ses mains, s'enivrant de la nouvelle terreur de sa victime. Ann leva sur lui un regard suppliant mais il n'en tenu pas compte. Elle étouffait, il la voulait morte.
Il vit alors un éclair de colère passer dans les yeux de sa victime. Et avant qu'il ne puisse réagir, quelque chose s'était matérialisé dans sa main. Quelque chose de sombre, comme un petit pieux ou …
Le métal lui transperça les deux mains et la gorge de la jeune fille. Lucifer vit le fer rouillé, il sut tout de suite ce que c'était.
La douleur était comme il ne l'avait jamais ressentie auparavant. Pas la force du Scheol qui lui arrachait toute énergie, pas même les blessures physiques des batailles. Non, la douleur touchait son être entier, tant son âme que son corps. C'était brûlant, de la fumée sortait des plaies toujours transpercées. Comme un cercle de cendre qui s'était formé sur la peau qui touchait directement le vieil objet. D'un coup, Ann retira son arme, il vit qu'elle n'avait aucune plaie, quand à elle. Le fer l'avait bel et bien transpercé, mais il l'avait épargné.
- Il est temps de payer pour vos crimes, dit Ann en le poussant sur le lit.
Lucifer, tomba, incapable de réagir. La douleur occupait toute sa pensée. Il ne se maîtrisait plus. Ses ailes s'étaient déployées toutes grandes par réflexe soudain. Des images lui venaient par milliers. Il n'aurait jamais cru à ce genre de superstition auparavant s'il ne l'avait pas vécu. Ses mains étaient comme deux tisons de feu. Écrasé par une force inconnue que provoquait la douleur, il se trouva incapable de réagir quand Ann leva de nouveau le bras et planta sa sainte arme dans une de ses ailes.
Il hurla, comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Devant ses yeux Ann lui souriait tendrement.
- Quod perditum est, in venietur*, dit-elle en lui déposant un baiser sur le coin des lèvres
La dernière chose qu'il entendit fut des poings marteler la porte et des cris, de l'autre côté. Ann avait disparut de son champ de vision.
La douleur était insupportable, il attendit mais ne s'évanouit pas. Pas de coma, pas de sommeil. Il voulut crier mais la souffrance qui pulsait en lui et hors lui le paralysait. Il se sentait trembler, sentait le sang couler hors de ses lèvres. Le trou dans son aile semblait devenir de plus en plus grand, comme un feu qui ravage les champs. Mais il ne pouvait tourner la tête pour le savoir.
Il vit les ombres des démons s'approcher et lui parler, mais il n'entendait pas. Ceux-ci le prirent rapidement et il se sentit transporté, sans doute en enfer.
Le portail se referma sur eux.
Il ferma les yeux. La première chose qu'il vit fut l'image qui ne quittait plus son esprit depuis un mois. Une femme, magnifique, plus belle que n'importe quel fantasme, ses longs cheveux bruns tombaient sur elle et semblaient la caresser de leur douceur et légèreté. Elle avait une arme à la main, une arme fait d'un métal translucide et une pile de cadavres à ses pieds. Le sang avait éclaboussé le bas de sa robe blanche fendue jusqu'à la taille. Ses yeux bleus l'observaient indifférents, un sourire discret planait sur ses lèvres.
- Nous devrons tous un jour payer nos péchés, Lucifer, dit-elle d'une voix mélodieuse
Il baissa la tête et constata avec effroi qu'il était cloué sur une massive croix de bois, à une dizaine de mètres au dessus du sol. Le sang avait séché autour des plaies sur ses mains et ses pies. Mais juste au dessous de son torse, son ventre était ouvert et les corbeaux se disputaient ses entrailles en lâchant de longs cris stridents.
Il hurla, la douleur devint réelle, et non seulement imagée. Il sentait les petits becs pointus tirer sur ses chairs, les muscles de ses bras, atrocement étirés semblaient sur le point de lâcher, tout son corps criait à une souffrance nouvelle qui ne pouvait que s'éterniser.
Alexiel était là, à l'observer. Elle ne bougea pas, contemplant le spectacle en silence.
Il leva les yeux au ciel, sachant que trop bien que, contrairement au Christ, aucun dieu ne viendrait le sauver son âme de cette infernale douleur.
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Je crois que tout le monde en connaît la signification mais je ne prends pas de chances : les stigmates sont des plaies que certaines personnes reçoivent par « miracle » elles représentent les cinq plaies que le christ a reçu lors de sa condamnation. Deux pour les mains, une pour les pieds, une pour la couronne d'épine et une dernière pour le fouet sur les côtés. Je ne me souviens plus s'il y en a d'autres …
Et puis Quod perditum est, in venietur veut dire Ce qui fut perdu sera retrouvé
Si vous vous souvenez bien, c'est ce que Lucifer a dit à Ann après l'avoir violé pour la première fois dans le ch 6.
Des nouvelles d'Alex sont prévues pour le prochain !
