Belial est représenté au féminin dans la fanfic
Disclaimer : Vous savez déjà.... les personnages et le manga ne m'appartiennent pas, si c'était le cas, je serais déjà en enfer à essayer d'attraper Lucifer... ^_^
Merci à l'auteur de Meeting Again, qui ne semble pas déterminé à terminer sa fanfic mais qui m'a un peu inspiré cette histoire.
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Astral Romance :: chapitre 17 :: only darkness
Au delà des glaces de mon regard
Et des ténèbres de mon cœur
Par delà mon indifférence et mon goût de sang
La prétention d'être le plus fort
Loin devant ma majesté
Mon pouvoir, mon trône et mes terres
Cette flamme brûlera toujours
Elle ne frissonne pas de vivre parmi toute cette glace
Elle ne tremble pas face au noir qui l'entoure
Tu l'as fait naître
Là haut loin dans les nuages
En posant un jour sur moi ton regard
Tu lui a donné force
Le jour où de ma prison de verre
Tu m'as délivré de mes chaînes
Cela devait faire trois mois déjà, peut-être même plus. Elle n'avait eu aucunes nouvelles, aucun appel, aucune lettre. Non pas qu'elle les avait vraiment attendue. Elle ne croyait pas au fait qu'il allait revenir près d'elle et se jeter à ses pieds après ce qui s'était passé. Elle n'avait pas cherché non plus, de son côté, à établir communication avec lui, de quelque manière que ce soit. Peut-être question d'orgueil ou de rancune, elle ne savait pas trop. Dans le fond, elle préférait qu'il ait appris cela comme ça au lieu qu'elle ne lui apprenne par elle-même. Elle n'aurait pas su comment lui annoncer qu'elle avait une autre personne dans sa vie. Il l'aurait certainement mal pris, il avait toujours été possessif sur certaines choses.
Qu'il ait appris l'existence d'Isaac comme cela, même si l'expérience avait plutôt été désagréable, lui avait au moins permis de ne pas avoir à lui annoncer seul à seul. Il avait pu lui-même constater les faits. Mais sa réaction avait été un peu surprenante, et pas à la fois. Bien sûr, elle ne se serait pas attendue à ce qu'il perde son légendaire sang froid à ce moment mais elle s'étonnait que Isaac soit encore en vie un mois après…
Ce pouvait être considéré comme une manière très froide de voir la situation, mais elle ne pouvait la voir autrement. Isaac avait été partit un long moment. Il travaillait beaucoup à l'extérieur, parfois avec des archéologues, parfois avec des agents secrets de divers services gouvernementaux, il aidait à se repérer dans des pays moins civilisés, ou les peuples étaient plus sauvages et que le danger subsistait malgré l'urbanisation toujours croissante de la planète. Il avait étudié les civilisations anciennes sub-équatoriales et les histoires et traditions de diverses tribus africaines encore vivantes sur la planète. Plusieurs membres de pays importants faisaient appel à ses services comme guide ou interprète. Il était donc constamment en voyage. Toujours absent, ce qui laissait une liberté assez large.
Ses retours étaient toujours très soudains et précipités. Il pouvait revenir et partir deux jours après. Alexiel s'était habituée, elle ne le retenait pas. Ses sentiments étaient un peu flous quand à ce qu'elle ressentait face à lui.
Il était toujours de bonne humeur, chaleureux, jovial et expressif. Son sourire était toujours constant sur son visage, tellement que cela avait marqué ses traits et créé de minces ridules autour de ses yeux et sa bouche.
Bref, il était le total opposé de Lucifer. Cela ne la surprenait pas beaucoup qu'il ne l'ait pas vraiment aimé. Ils étaient trop différents pour que leur deux caractères fonctionnent ensemble. Et de toute façon, Lucifer était beaucoup trop possessif pour permettre que cet homme soit dans son entourage.
Isaac lui avait posé des questions à propos de lui. Bien sûr, il n'avait même pas émis l'hypothèse qu'il puisse être son amant. Ou il ne l'avait simplement pas pensé, ou il ne voulait pas gâcher sa soirée. Elle lui avait dit qu'il travaillait dans la politique et que lui aussi voyageait beaucoup. Qu'ils ne se voyaient pas souvent et qu'ils s'étaient rencontrés il y a longtemps, quand ils allaient à la même école. Le truc traditionnel.
Puis étaient venues les questions traditionnelles de mortel, pourquoi ce tatouage, pourquoi ces cheveux si beaux et si longs, pourquoi cet insensibilité…
Elle s'était souvent demandé comment il réagirait si elle lui disait la vérité, qu'il avait eu devant lui l'épitome du mal, le prince des ténèbres en personne. Il aurait sans doute rit et trouvé la blague bien drôle. Rien de plus. Plus personne ne croyait en ces histoires.
Isaac avait demandé un congé un peu plus long que d'habitude, très mal placé d'ailleurs, quand elle pensait à cette guerre qui était sur le point de se déclencher. Mais elle ne vouait pas laisser paraître son angoisse, préférant ne pas alerter Isaac. Il lui aurait posé des dizaines de questions pour savoir si elle allait bien. Elle ne voulait pas qu'il lui pose trop de questions, elle détestait cela.
Elle tentait de chasser de son esprit les dernières paroles de Lucifer. Il lui avait dévoilé une partie de ses sentiments, de façon détournée bien sûr, il ne lui aurait jamais dit cela en face. Mais elle n'aurait pas pu lui avouer la même chose. Pas après ce qu'il lui avait dit. Oui, sans doute avait-elle eu des sentiments pour lui, mais elle savait qu'au fond, il n'était que ce tyran auquel elle s'était affrontée sur le toit de l'immeuble. Un roi cruel et sans cœur qui ne croyait en autre chose que sa propre vérité.
Elle avait vite fait d'oublier les paroles de Kouraï qui lui avaient laissé croire qu'elle puisse en effet aimer cet homme. Ce silence de trois mois prouvait qu'il n'y tenait pas tant que ça.
De moins c'est ce qu'elle avait pensé au début.
Mais un mauvais pressentiment l'avait prise d'une certaine inquiétude depuis une semaine. Des impressions étranges, des rêves flous qui l'éveillaient dans un état de malaise impressionnant. Elle ne comprenait pas la nature de ses songes, de ces impressions qui la prenaient au travail quelques fois.
Inquiète, elle s'était dirigée un matin vers l'anagura, prétextant à Isaac qu'elle partait voir un ami malade à l'étranger.
Il avait voulu la suivre d'abord. Elle aurait dû choisir une autre destination que Tokyo comme excuse, il n'y avait jamais été. Mais elle avait su contrôler son enthousiasme nouveau à l'idée de visiter un nouveau pays et avait demandé gentiment à son ami d'y aller seule.
Ainsi se trouvait-elle sur les terres maintenant vertes du premier sous-sol des enfers.
Sa première peur, la guerre, fut vite passée. Les champs étaient calmes et la ville semblait paisible. Elle survola les environs du palais, tout semblait en ordre.
Quelque chose lui disait qu'elle ne trouverait pas ses réponses ici. Elle vola jusqu'au collines et trouva l'entrée des autres-sous sols. Le temps semblait vouloir se couvrir par-ici, les nuages étaient plus noirs et plus denses. Elle se posa sur le sol, et entra dans la petite maison abandonnée.
Elle concentra ses énergies sur les émanations de pouvoir qui se dégageaient de cet endroit. Bien sûr, elle ne pouvait pas contrôler la magie noire mais elle pouvait la manipuler un peu pour créer un portail mental vers une personne plus bas.
Elle se concentra sur Belial et tenta un appel vers elle.
Cela prit un moment avant qu'elle ne sente le contact mental. À sa grande surprise, ce ne fut pas l'image de Belial qui apparut devant elle mais le chapelier lui-même.
- Vous avez demandé à me voir, ange organique ? demanda-t-elle
Sa tenue était sobre pour ce qu'elle était habitué à voir du démon. Elle ne portait qu'un simple complet noir avec un par dessus de même couleur. Alexiel sourit un peu et remarqua le regard épuisé de Belial.
- Eh bien, vous trouverez sans doute la chose un peu étrange, mais il me semble sentir depuis une semaine des émanations étranges venant du Scheol.
Belial leva un sourcil.
- Je sais, avança Alexiel d'une voix froide, que cela ne me regarde en rien. Mais Lucifer et moi nous sommes quittés en bien mauvais termes et je n'ai pas eu de nouvelles depuis quelques temps.
- Trois mois, je suppose, suggéra Belial en s'appuyant sur la canne noire qu'elle tenait.
- Exact, comme je suis au courant qu'une guerre hypothétique est possible, je souhaiterais me mettre au courant des dernières nouvelles.
- Je ne peux vous en donner, malheureusement, répondit avec courtoisie le Satan, comprenez, ange organique, que je ne peux garantir que vous êtes de notre côté. Il m'est donc impossible de vous répondre au risque que vous vous serviez de mes informations pour aider un autre partit que le nôtre.
- Bon, alors donnez-moi simplement des nouvelles de Lucifer, insista Alexiel
- Bien essayé, remarqua Belial avec un faible sourire, mais cela revient un peu au même.
- Alors dites-lui que je veux lui parler et laisse-le juger par lui-même si je suis une ennemie ou non !
- Monseigneur n'est pas disponible pour le moment, soupira Belial, bonne journée, très chère.
Sur ces mots, Belial disparut. Alexiel grogna et fixa un moment le sol, pensive. Puis elle sourit et, à l'aide des forces invisibles qui hantaient ce lieu, concentra son attention sur Asmosdeus.
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Belial parcourut rapidement les couloirs sombres du palais en direction des appartements royaux.
D'ici on pouvait presque entendre les bruit de la révolte qui avait pris la ville, un mois plus tôt. Les citoyens, mécontents de la famine qui régnait sur toutes les terres, frappaient avec force aux portes du palais pour crier leur colère. Tous hurlaient leur haine contre Lucifer qui les méprisaient et ne leur donnait pas à manger. Ils doutaient maintenant tous du pouvoir de leur Seigneur.
Avec ironie, les démons se révoltaient contre leur Seigneur Tout-puissant.
Elle en avait assez de les entendre bafouer le nom de son maître, tous envieux de pouvoir se nourrir. Des transfert avaient commencé. On donnait le plus de nourriture possible des autres sous-sols au Scheol mais à cause de la guerre qui devenait imminente, les armées préféraient garder leurs surplus pour leurs hommes.
Avec les normes et le traité d'indépendance signé avec l'Anagura, elle ne pouvait ordonner une exportation de leur vivre vers le cœur des enfers. Seul Lucifer pouvait ordonner un tel commandement.
Elle poussa la porte qui menait à la chambre du Roi. Elle était plongée dans les ténèbres. Les rideaux étaient maintenant constamment tirés, plus aucune lumière n'entrait.
Entrer dans ce lieu sacré avait été autrefois pour elle un événement perturbant et si sentimental. Comme un peu s'approcher de l'intimité, des secrets de son maître. Peu de fois, il lui avait laissé cette chance.
Maintenant, c'était devenu une habitude.
Barbelo était assise près du lit, silencieuse. Elle lisait les derniers rapports de guerre près de son mari. Quand elle entendit Belial entrer, elle leva les yeux et lui porta un regard froid.
- Toujours rien, demanda Belial en s'approchant du lit royal.
Barbelo fit signe que non et se tourna vers l'homme étendu sous les couvertures.
Il était là, son seigneur. Immobile, les yeux clos, le visage figé dans une expression de douleur. Son corps tremblait, sa respiration était difficile et saccadée. Un serviette froide avait été posée sur son front pour baisser sa fièvre mais la sueur perlait quand même sur son visage, malgré les frissons qui semblaient animer son corps sous les couvertures.
Non, toujours rien, depuis trois mois qu'elle entrait quatre fois par jour dans cette chambre, il était toujours dans le même état.
Les médecins, accompagnés des Satans, avaient bandé ses blessures. Il leur avait fallut quatre morts pour comprendre leur nature. Ceux qui avaient tenté de toucher aux plaies étaient décédées. De plus, les blessures ne cicatrisaient pas, elles restaient grandes ouvertes, telle trois brûlures. La sang du Scheol n'avait pas pu les régénérer.
Aucune médecine connue ne pouvait être efficace face aux stigmates que portait leur roi, ils le savaient tous. Des légendes anciennes sur Asshiah disaient que les saintes reliques du Christ pouvaient tuer le diable si elles entraient en contact physique avec lui. Personne n'y avait vraiment cru. Il y avait tant de ces légendes …
Mais celle-ci était vraie.
- Sa fièvre a augmenté depuis ce matin, dit Barbelo à Belial en prenant la serviette sur le front de son mari, les médecins sont indécis quand à l'idée de le brancher directement avec la terre. Ils en discutent encore.
Elle trempa la serviette dans un large bol sur la table de chevet près d'elle, la tordit puis la remit sur le front de Lucifer. Un instant, il trembla un peu, comme animé d'un songe …
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Ils ne sont pas réels.
Ils n'existent pas. Ils ne sont que mirages et songes.
Je suis dans un rêve, rien de ce qui n'est ici n'existe. Ni ces oiseaux
charognards qui se disputent mes entrailles, ni ces gens qui passent,
indifférents et vides, ni cette plaine de cadavres, ni cette la beauté
merveilleuse devant mes yeux qui me regarde, impitoyable.
J'ai rêvé de tout cela, je rêve de la douleur qui torture mon corps entier et
vide goûte à goûte l'énergie de mon âme. C'est un rêve, cette croix massive de
bois sombre sur laquelle je suis maintenu et ces clous épais qui transpercent
mes membres, mes ailes …
Le ciel est sombre, le soleil toujours caché, il y a du vent et un peu de pluie,
parfois. L'odeur de pourriture est partout autour. Les gens qui passent en file
plus bas ne semblent pas dérangés par cette odeur. Pourtant, elle est très
forte.
Je bouge un peu la tête, j'entends leur voix, ils parlent tous ensemble.
C'est une prière, il me semble.
// Heureux sont les justes car le royaume des cieux est à eux … //
Je tremble, il fait froid.
À nouveau, j'ose lever les yeux vers cette guerrière magnifique qui me regarde.
Comme elle est resplendissante dans sa robe blanche maculée du sang de ses
victimes. Et ces yeux si froids si cruels dans leur indifférence. Moi devant
elle, roi déchu ironiquement prisonnier de liens saints, blessé et défait. Je
constate avec effroi que je ne suis qu'un pâle reflet de ce que j'ai déjà été
autrefois, cela me semble des siècles auparavant.
Comme elle est belle, comme je la désire. Comme ce regard sur moi me fait
fondre, détruit ma fierté et tout mon orgueil. Alexiel, ma maîtresse bien-aimée,
celle que j'ai suivi par delà les millénaires, me battant à ses côtés.
Ses cheveux brillent, caressent son visage, ses épaules et ses seins dans une
danse langoureuse. Ils sont si beaux, si précieux. Quand arrivera le jour où je
pourrai passer mes doigts dans cette chevelure qui semble si douce et si
délicate.
Le sang coule librement entre mes lèvres. Je ne peux plus localiser la douleur,
elle existe partout, hors de moi et en moi. Des plumes noires s'envolent au
vent, ce sont les miennes, sans doute partirons-t-elles toutes bientôt dans
l'état que je suis.
// Heureux les bons car le royaume des cieux est à eux.//
La prière se continue, autant que cette procession ne semble pas vouloir se
terminer. Plus loin, l'image d'Alexiel est toujours présente, debout sur cette
montagne de cadavres. Je ferme les yeux.
Si on m'avait seulement laissé le choix d'être vainqueur. Mais cette bataille a
toujours été perdue d'avance. Peu importe quels efforts je mets à me battre, je
serai toujours le perdant, à la fin. Malgré le succès dont on me couronne,
malgré ma force et toutes les vertus qui ont fait de moi ce que je suis, contre
toute volonté de ma part, je n'ai aucune chance de victoire.
Je vous hais. Je hais ce sort que vous avez jeté sur moi. Vous n'avez pas joué
franc-jeu. Pour garder votre ultime pouvoir sur le monde, vous avez décidé de
vous-même que le bien l'emporterait toujours. Je me demande constamment si vous
et votre royaume serait encore en vie si les forces avaient été égales, si
j'avais eu au départ une chance de gagner.
Peut-être aurais-je vraiment gagné ? Peut-être avez-vous jeté ce sort en sachant
que j'avais la capacité et surtout la volonté de la faire et vous m'avez
empêché.
Je savais quand j'ai pris la petite Ann Link que j'allais être puni.
// Pourquoi l'avoir prise alors ? //
Parce que je suis le mal. Parce que je n'ai cure de la pitié, de la pureté.
Cette fille me dégoûtait. Elle était trop parfaite, trop sainte.
// Tu savais que tu serais puni. Mais pourtant, tu l'as violé//
Je hais cette fille. je hais l'amour que vous portez pour elle. De l'affection
pour une humaine et aucune compassion pour les anges, vos enfants.
// Je t'avais interdit de la toucher //
Elle méritait ce qu'elle a subi.
// Qui es-tu donc ? //
Je suis Lucifer, prince des Ténèbres.
// Erreur. Qui es-tu donc ?//
Personne d'autre que Lucifer, prince des Ténèbres et roi des enfers !
// Erreur. Qui es-tu donc ?//
- Taisez-vous !
Ma voix est faible. Pourtant, j'ai essayé de crier. Je me sens soudainement très
seul. Je ne crois pas que cela me soit arrivé auparavant. J'ouvre les yeux. Le
décor n'a pas changé mais les oiseaux se sont enfuis. Je sens que bientôt les
muscles de mes bras vont se déchirer, ils ont atteint leurs limites, je ne
tiendrai plus longtemps.
Mais Lui est là, devant moi, non pas l'image humaine que je me souviens avoir vu
auparavant. Mais Son vrai visage. Le visage que j'ai toujours vu chez Lui. Ses
longs cheveux blancs et cette barbe tout aussi blanche. Et Ses yeux, des yeux
matures, sévères mais en même temps compatissant. Comme les yeux d'un père …
// Il fut un temps où j'étais si fier de toi //
Sa voix résonne, ses lèvres bougent mais sa voix est en moi, chacun de ses mots
est une souffrance physique, comme une torture supplémentaire. Chaque syllabe
est une coupure de plus dans ma chair.
// Il fut un temps où j'ai cru en ta servitude. Tu étais si brillant, si
intelligent. Tu gouvernais le ciel avec une adresse incroyable, après avoir mené
des études parées de succès. Tu étais fort et obéissant, même si tu savais que
là n'était pas ta destinée. Tu m'as même surpris, cette adresse avec laquelle tu
as déclenché ta guerre quand je te l'ai commandé. Cette faculté d'adaptation à
ta nouvelle condition et tes idées pour reconstruire ton royaume. Cela allait
au-delà mes espérances. //
- Il est facile de mener les choses quand on ne les choisit pas.
// Je t'ai averti. Ne me dit pas que je ne t'ai pas avertit. Je t'ai dit qu'elle
causerait ta chute. Mais tu as préféré écouter ton cœur alors que tu étais censé
ne pas aimer. //
Je n'aime pas cette femme.
// Ne me ment pas ! //
Les mots ont parcourut mon échine, comme un décharge électrique. Je grimace de
douleur, il ne sert à rien de cacher mon mal.
// Cesse de me mentir et de te mentir à toi-même. Toutes tes fautes, tu les as
commises à cause d'elle. Elle est ton péché. Alexiel ne t'appartiens pas, elle
ne sera jamais tienne. Elle est destinée à vivre en Eden. //
Vous ne pouvez que vaincre, puisque vous avez vous-même établit les règles et
dévalorisé vos adversaire. Mais ce n'est pas une victoire, c'est de la lâcheté
et de la peur de ne pas être à la hauteur.
J'entends des cris, je crois que se sont les oiseaux qui reviennent. Oui, en
levant la tête, je vois ces gros volatiles noirs, leurs becs sont encore tachés
de sang. Ils se posent sur Ses épaules en caquetant. Son regard est plus froid,
presque courroucé. Mais Il reste muet, comme pour me faire mesurer l'ampleur de
mes paroles.
Mais il m'importe à présent.
Il fait un signe de tête, seulement, Il ne s'adresse pas à moi, mais aux
créatures ailées sur Lui. Celles-ci s'envolent et se jettent sur moi avec des
cris bruyants.
Je jette un hurlement quand je les sens déchirer mes ailes à l'aide de leurs
petits becs pointus. Ils tirent fermement sur la fine membrane sous les plumes
et les arrache. La douleur parcoure mes ailes, puis mon dos, puis je ressens la
souffrance pas seulement dans mon corps, mais dans mon âme, comme si on
l'effritait peu à peu.
Ange et démons avons toujours fait attention à ne pas blesser nos ailes. Elles
sont si sensibles, l'impact de leur blessure si dangereux …
J'aurais de loin préféré passer une éternité à rester sur cette croix que de
subir ce supplice.
Mes cris ne semblent pas se rendre jusqu'à Lui. Ou cela ne lui fait simplement
ni chaud ni froid. J'ai déjà regardé mes victimes ainsi, souvent, avec froideur
et calme. La mort ne m'a jamais fait aucun effet négatif. Elle a toujours fait
partie de moi. Regarder des gens mourir était même parfois un spectacle
plaisant.
Tout cela est si différent maintenant. Je ne me reconnais plus. Où est passé ma
maîtrise, mon contrôle, mon indifférence ? Que sont devenus mes pouvoirs et ma
dignité ?
Je ne suis plus qu'un mourrant sur une croix, un être demandant pitié pour
pouvoir encore un peu plus marcher dans cette vie terne.
Comme le Christ.
// Tu n'auras pas ma compassion //
Les oiseaux tournoient autour de moi, ils semblent amusé par leur boucherie. Je
ne les vois presque plus, ma vue est embrouillée par la douleur ou par les
larmes, je ne sais plus. Je refuse de croire que je pleure, j'ai toujours cru
que je ne le pouvais pas. Je retiens dans ma gorge les cris, les supplications,
les excuses.
Il n'aura rien de tout cela. Parce je ne regrette aucun de mes gestes.
Tout ce que j'ai fait avait un raisonnement logique. Une raison propre. Tout
geste de ma part a été véhiculé par ma volonté d'abord. Jamais par quelque
sentiment ou coup de tête. J'ai réfléchi, pensé, médité. Comme pour une guerre,
une stratégie d'attaque. Comme face à un ennemi, chaque événement, analysé et
investi, puis, vaincu.
La vie n'a toujours été qu'un combat qu'il faut gagner.
// Vrai. Seulement ne t'arrête pas à toi-même, n'oublie pas qui te commande.
Au-dessus, ce n'est pas toi qui décides. //
Il fait un signe de la tête, j'entends un craquement, puis je sens la croix
trembler, elle se brise à sa base et perd son équilibre. Je sens que je tombe,
accroché à elle, vers le bas. Je sais que le choc va être brutal. Les oiseaux
s'envolent et laissent ce qui reste de mes ailes.
Je tombe, vers l'arrière. La chute semble longue. Puis le choc, douloureux, ma
tête cogne contre le madrier derrière elle, mes plaies transpercées sur mes
mains s'ouvrent d'avantage. Je pousse un cri que je ne peux retenir.
Je suis maintenant couché dans l'herbe sombre, je fixe le ciel ennuagé.
Il s'approche de moi et s'agenoue à mes côtés.
// Ta souffrance n'aura pas été vaine. Je sais que tu es toujours le plus
intelligent. Tu comprends ce que je veux te signifier dans cette souffrance.
N'oublie jamais qui te gouverne et respecte ce qui t'a été commandé. //
Il s'approche de mon visage. Je n'arrive pas à y croire quand il touche mes
lèvres avec les Siennes. Un courant électrique passe dans mon corps en entier.
Je frissonne. Comme si mon corps reconnaissait celui qui l'avait forgé…
// Alexiel est libre, si elle le veut, elle retournera en Eden, mais laisse-la
vivre sa propre vie. Même si elle a décidé de la passer avec un mortel. Elle n'a
plus besoin de toi. //
Je ferme les yeux et réprime toute envie de répondre. À quelque part, je sais
qu'Il a raison.
Sa main s'approche de la mienne, elle s'empare du morceau de fer qui me retient
au bois puis le retire. Je gémi de soulagement malgré le fait que la douleur
soit similaire à celle ressentie quand on l'a planté en moi. Il fait de même
avec l'autre, puis avec celui du bas.
Puis Il passe ses mains au dessus de chaque plaie dans un geste doux, elles se
referment aussitôt. Je ne sens plus qu'une faible brûlure à ces endroits.
J'ose ouvrir les yeux, Il est devant moi, toujours tout près. Dans Ses yeux je
peux lire un amour certain mais aussi du mépris. L'amour pour sa création et le
mépris pour les erreurs de sa création.
// Ne me déçoit plus, Lucifel. Retourne en enfer maintenant. //
Il passe la main devant mon visage. Soudainement, le paysage s'efface.
// Adieu //
Vous ne changerez donc jamais. Même en voulant que vos enfants restent dans le
chemin que vous leur avez tracé, vous êtes toujours autant curieux de savoir
s'ils seront oui ou non aptes à suivre ce chemin. Vous avez mis tant d'espoir en
moi. Du moment où j'ai pris mon premier souffle, vous aviez tout calculé. Mon
succès, ma présence bénie auprès de Vous, ma rébellion, ma chute, mon royaume de
ténèbres, même cet amour inavoué.
J'ai toujours haï ce contrôle qu'Il désirait toujours avoir. Et qu'Il a presque
toujours eu.
J'ouvre les yeux.
- Majesté ! crie une voix à mes côtés
Un visage se penche sur moi. Je le reconnais pour être celui de Barbelo. Je
cille une ou deux fois pour éclairer ma vision. J'ai mal, j'ai si mal. Mais il
n'y a plus que la douleur physique maintenant. Je n'ai plus rien à craindre,
d'ici peu, mon corps sera régénéré. Je sens déjà l'énergie du Scheol opérer pour
redonner à mon corps sa force d'antan.
Je regarde autour de moi, je suis dans ma chambre, dans mes appartements au
Scheol, la pièce est faiblement illuminée par quelques chandelles mais c'est
assez pour m'éblouir. Leur lumière me fait plisser les yeux, tel des dizaines de
petits soleils.
Une question persiste à mon esprit. Je suis certain de ne pas avoir rêvé,
quelques minutes avant. Pourtant, je suis bien ici. Et il me semble, à voir les
instruments de médecine autour, que je n'ai pas quitté l'endroit. J'ai dû
demeurer longtemps inconscient. Je sens un picotement dans mon dos, à quatre
endroits précis.
Tremblant, je m'assois dans mon lit. Barbelo m'aide à me soutenir, elle est
silencieuse, comme si elle sentait que je ne veux pas sa présence près de moi
maintenant. Elle semble anxieuse et fatiguée. Je ne doute pas qu'elle a dû me
veiller depuis quelques jours.
Avec un effort et une douleur épouvantable, je déploie mes ailes. Je sens l'air
de la chambre sur me chairs, chose qui ne devrait pas arriver normalement, dû au
plumage qui les recouvrent.
Ma femme pousse un cri d'horreur, je vois presque mon image dans ses yeux bleus.
Anxieux, je tourne la tête et jette un coup d'œil à mes ailes.
Elles sont en lambeaux.
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J'ai republié les deux derniers chapitres pour les rendrent un peu plus
lisibles...
Voilà, désolée pour le retard, j'ai plus de travail que d'habitude. Mais j'ai
écrit deux chapitres, pour me faire pardonner ^_^
Je voulais aussi noter que la fanfic est disponible (et avec des images pour
certains chapitres) sur mon site sur A&S je ne peux malheureusement pas mettre
l'adresse ici puisque ffnet n'accepte pas les liens web. Mais vous pouvez aller
voir des mes user settings, le lien est là !
