Tout bien considéré…
Par Maria Ferrari
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Les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à J..
Base : Tomes 1 à 4 de Harry Potter
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—Chapitre 11 – Narcissa—
Les vacances d'été débutèrent difficilement pour Drago. Il avait décidé d'annoncer à ses parents ce qu'il était : homosexuel. Jamais il n'avait eu l'occasion de parler de ce genre de sujet avec ses parents. Il ignorait totalement quelle pourrait être leur réaction quand il leur apprendrait la nouvelle. Il se décidait à aller leur parler, puis, alors qu'il arrivait devant eux, il renonçait et cela fait plusieurs jours que ce petit manège durait. Il fallait qu'il se décide pour de bon, qu'il aille au bout une bonne fois. Il se trouvait affreusement lâche. D'ailleurs, il n'avait jamais brillé par son courage. Cependant, dans le cas présent, c'était vraiment important.
Il était près de vingt deux heures. Drago descendit les escaliers, désespéré par lui-même. Il était fatigué. Il dirait bonne nuit à ses parents – rien de plus encore une fois – et irait se coucher. Quand il se présenta dans le grand salon, il trouva sa mère, vêtue d'une robe légère, mi-assise, mi-étendue sur un des sofas, le coude sur l'accoudoir, les genoux repliés sur les coussins. Elle lisait. Drago aimait quand le visage de sa mère respirait la sérénité, elle était alors d'une beauté tranquille, pas une beauté vulgaire ou une beauté surprenante, ni divine, elle était tout simplement belle et Drago était persuadé qu'à cet instant, aucune femme au monde n'était plus magnifique qu'elle.
Il avait ce genre de pensées enfantines vis-à-vis de sa mère parfois.
« Mon père n'est pas là ? demanda-t-il.
— Non, Drago… et je ne sais pas à quelle heure il rentre. »
Drago vit les sourcils de sa mère se froncer et une légère grimace effleura ses lèvres. Elle était tracassée.
« Non, il n'est pas là, répéta-t-elle en refermant son livre, un doigt en marque page, en s'asseyant correctement et en relevant les yeux vers son fils. Tu voulais lui parler ?
— Non, non. Je vais me coucher. Bonne nuit.
— Bonne nuit Trésor. »
Elle lui passa juste un doigt dans les cheveux. Geste qu'elle faisait depuis des années, une habitude qu'elle avait prise, une manie. Drago lui fit un sourire et sortit de la pièce. Il monta deux marches de l'escalier et se dit que ça serait plus simple de parler de ce qu'il ressentait pour Francesco à sa mère d'abord. Sa mère serait certainement plus compréhensive que son père. Et par instants, son père lui faisait un peu peur.
Il retourna dans la pièce qu'il venait de quitter. Sa mère avait repris la position dans laquelle elle était quand il était entré précédemment. Elle leva les yeux de son livre. C'était un roman policier moldu. Elle l'avait obtenu par sa filière habituelle : une fille qu'elle avait connue à Poudlard, une Serpentard dont les parents étaient moldus et qui avait soigneusement caché ses origines après avoir remarqué que certains n'aimait pas trop les enfants de moldus – ainsi, il y avait eu d'autres nés-moldus à Serpentard avant Luciano, il avait oublié cela quand il avait appris les origines de son ami –, elle avait un jour révélé son secret à Narcissa par inadvertance, Narcissa lui avait juré de ne rien dire et en contrepartie, Celia – c'était son nom – la fournissait en livres moldus que Narcissa affectionnait particulièrement.
C'était agréable de lire des histoires où les problèmes se solutionnaient autrement que par un coup de baguette magique.
« Maman, il… il faut que je te parle de quelque chose.
— De quoi ? demanda distraitement Narcissa.
— C'est très important. »
Narcissa posa son livre, s'assit sur le sofa, posa ses coudes sur ses genoux et son menton dans ses mains.
« Je t'écoute. »
Drago s'agenouilla au sol, son menton touchait presque les genoux de sa mère. Il ne savait pas bien pourquoi il faisait ça, sans doute avait-il envie de se faire tout petit pour dire ce qu'il avait à dire.
« Il y a un garçon à Poudlard, un Italien, il est… il a quelque chose de spécial et il m'a… »
Drago s'interrompit et se mordilla la lèvre.
« Que veux-tu me dire exactement ? Ce garçon t'ennuie ? encouragea Narcissa.
— Non ! Il… m'attire. »
Narcissa fronça légèrement les sourcils.
« Il t'attire ? Dans quel sens ?
— Je sais que je lui plais, murmura Drago. Et peut-être bien qu'il me plait aussi. »
Après avoir proféré cet euphémisme, Drago regarda sa mère. Elle le fixait en silence, méditative. Il baissa les yeux. Elle resta sans parler pendant une longue minute.
« Tu préfères les hommes ? » dit-elle finalement en douceur et le sourire bienveillant. Le ton qu'elle avait employé rassura Drago et il releva les yeux.
« Je crois, oui. Je ne suis pas tout à fait sûr. C'est peut-être juste lui.
— Je crois que je l'ai toujours su. »
Drago lui lança un regard interloqué.
« Finalement, je ne suis pas surprise.
— Tu le savais ?
— On ne peut pas vraiment dire ça. Disons que j'avais remarqué des choses.
— Ah oui ?
— Oui, à commencer par ton attitude avec les filles. Le seul membre de la gente féminine qui t'intéresse, c'est moi. Pour moi, c'est flatteur. Pour un enfant, c'est normal. Cependant, pour un adolescent, c'est suspect, dit-elle avec un sourire.
— ça ne t'embête pas ?
— Absolument pas, je ne suis pas de ces gens qui brandissent la Moralité et la Nature comme des drapeaux. Et je ne fais pas non plus partie de ces gens qui tiennent absolument à avoir une descendance. La preuve en est : je n'ai qu'un fils. Tu me suffisais. Tu sais, à l'instant où je t'ai eu dans mes bras, j'ai su que je ne pourrais pas aimer d'autres enfants que toi. Je suis une femme très exclusive. Je l'ai dit à ton père, il a vu que je ne plaisantais pas et nous n'avons pas eu d'autres enfants. J'ai eu le coup de foudre pour toi, même si je ne suis pas très démonstrative, et pas toujours très disponible – tu aurais d'ailleurs tout à fait le droit de me le reprocher –, comment s'appelle-t-il ? demanda-t-elle, passant du coq à l'âne.
— Qui ?
— Celui qui t'a fait découvrir cette partie inexplorée de toi.
— Francesco. » Il fixa le sol et ses doigts posés sur le parquet. « Comment mon père va réagir ? »
Elle mit quelques instants avant de répondre.
« En toute honnêteté, je l'ignore. Il encaissera sûrement moins bien la nouvelle que moi, ne te fais pas d'illusions. Néanmoins, et même si je sais que tu as parfois eu des doutes sur ce sujet, je sais qu'il t'aime profondément, et en ce nom, je le crois capable d'accepter beaucoup de choses. Tu es son fils unique et chéri, malheureusement, il est encore moins démonstratif que moi. Je dirais même que dans son cas, ses démonstrations d'affection frôlent le néant. Mais cela ne l'empêche pas de t'aimer en silence. »
Un temps s'écoula.
« Je t'aiderai à lui annoncer, on fera ça demain… d'accord ?
— Merci maman. »
Drago partit se coucher avec l'esprit léger.
~oOo~
Le bruit des pas résonnant sur les marches de bois fit détourner les yeux de la femme de son livre. Elle attendait son mari et elle fronça les sourcils : il n'était pas tout seul. Il y avait plusieurs personnes devant l'entrée. Elle jeta un coup d'œil à la pendule. Il était deux heures du matin. Une expression de dégoût passa sur son visage. La porte s'ouvrit pour laisser place à quatre personnes. Lucius Malefoy entra le premier, suivi de deux autres hommes qu'elle avait déjà vus à l'une ou l'autre occasion. Elle ne prit pas la peine de se lever, ni de dire une parole. Pourtant, lorsque le dernier arrivant parut devant elle, elle tressaillit et se redressa d'un saut brusque. Elle se tourna vers son mari.
« Lucius ! Qu'est-ce qu'il fait là ? cria-t-elle à l'adresse de son mari en désignant du doigt l'individu qu'elle considérait comme un intrus sous son toit.
— Ma présence vous incommode, Narcissa ? dit l'être dont les narines s'apparentaient à celles d'un serpent.
— Déguerpissez de ma demeure ! Vous n'avez rien à y faire ! » ordonna Narcissa avec colère et dégoût en le fixant droit dans les yeux. Elle se retourna vers Lucius. « Comment oses-tu amener cette créature ici ?
— Narcissa, calme-toi, qu'est-ce qui te prend ? Tu ne te sens pas bien ? Lord Voldemort est un invité de marque, tu devrais être honorée d'être son hôtesse », fit Lucius, visiblement décontenancé et très mal à l'aise. Il regardait sa femme tout en surveillant discrètement du coin de l'œil l'attitude du seigneur des Ténèbres. Il n'aurait jamais cru que quelqu'un dans ce monde puisse oser parler sur ce ton à son lord. Et comble de malheur, ce quelqu'un était son épouse. La peur commença à l'envahir, il espéra de tout cœur que Narcissa ait la prudence de revenir sur ses propos et de prétexter l'une ou l'autre excuse pour les expliquer. Hélas, ce ne fut pas le cas.
« Honorée ? Un invité de marque ? Tu délires Lucius ! Cela fait des années que tu délires ! Cela n'a que trop duré ! Réveille-toi un peu ! Les idées qu'il défend sont horribles et froissées… à l'image de celui qui les prône ! »
Les deux autres invités de Lucius fixaient Voldemort avec terreur, s'attendant à tout moment à une réaction particulièrement violente de sa part à l'insolence de Narcissa. Le calme dont il faisait preuve pour l'instant ne le rendait que plus inquiétant. Les mains de Lucius tremblaient, ses jambes le soutenaient à peine, Narcissa était en train de jouer avec sa vie et elle le mettait lui aussi dans une situation périlleuse, et peut-même leur enfant, comment ne s'en rendait-elle pas compte ?
Il avait toujours su qu'elle désapprouvait ses idées et qu'elle détestait Voldemort. S'il avait su que c'était à ce point… et qu'en plus, elle ne le craignait pas ! Jamais il n'aurait amené son Lord ici. Il aurait fait tout ce qui était en son possible pour éviter cette rencontre. Il aimait sa femme d'un amour profond et elle le lui rendait. C'était pour cette raison qu'elle l'avait laissé faire ses activités de Mangemort pendant toutes ces années sans pour autant faire ses valises et emmener son fils loin de la mauvaise influence de son père. Il fallait dire aussi que Narcissa n'accordait que peu d'importance à la vie humaine tant que ce n'était pas la sienne ou celle de quelqu'un qu'elle aimait qui était en jeu. Mais, Voldemort, ses idées et sa façon d'agir lui retournaient le cœur. Jusque-là, elle s'était toujours arrangée pour se tenir à distance de lui. L'accueillir sous son toit était au dessus de ses forces, elle ne pouvait l'admettre et en oubliait toute prudence élémentaire.
« Lucius, Drago est au premier en train de dormir, je refuse que cette abomination se trouve sous le même toit que mon fils.
— Pourtant, votre fils fera bientôt partie de mes dévoués Mangemorts », dit Voldemort d'une voix très douce, contenant parfaitement une colère qui atteignait peu à peu son paroxysme et qui exploserait bientôt si cette femme continuait à le défier et allait jusqu'à l'insulter. Comment osait-elle lui parler sur ce ton ? Comment pouvait-elle ne pas le craindre ?
L'inconsciente.
« Plutôt mourir ! s'écria Narcissa.
— Si tel est votre souhait » murmura Voldemort dans une grimace. En moins d'une seconde, il sortit sa baguette magique, la leva et prononça : « Avada Kedavra. »
Narcissa Malefoy se retrouva foudroyée. Il y eut un cri étouffé. Aucun des hommes présents n'y prêta attention. Voldemort crut que c'était celle qu'il venait de tuer qui avait poussé ce cri, les trois autres étaient trop horrifiés pour y prendre garde. Lucius tomba à genoux, fixant le corps de sa défunte épouse, peinant à réaliser ce qui venait de se produire. C'était tout bonnement impossible, son seigneur n'avait pas pu exécuter sa femme.
Ce dernier rangeait déjà sa baguette et se détournait du cadavre. Dommage de tuer une si jolie personne. Mais en vérité, il aurait dû le faire il y a déjà bien longtemps.
« Vois-tu Lucius, j'ai toujours su que cette femme était un frein dans nos projets. Je ne serais pas étonné d'apprendre qu'elle nous espionnait. Je ne comprends pas que tu ne te sois jamais débarrassé de ce fardeau inutile. Tu as toujours fait preuve d'un attachement suspect pour cette femme qui n'a jamais daigné rallier nos rangs. Tu aurais dû t'en méfier. Surtout qu'elle me critiquait, je le savais bien avant qu'elle nous fasse cette scène. Il était plus que temps qu'elle meure », discourut Voldemort comme si Narcissa n'avait été qu'un petit caillou qu'il avait écarté de son chemin d'un coup de pied. « Tu peux être heureux de ne pas subir le même sort étant donné que tu n'ignorais pas non plus ce qu'elle pensait de moi et que tu l'as quand même gardée », ajouta-t-il en jetant un regard à son disciple agenouillée devant sa défunte épouse.
Lucius entendait ces paroles sans les comprendre, il regardait toujours sa femme et commençait à réaliser qu'elle était morte et que rien ne pourrait la ramener.
Dehors, un balai emportant un adolescent en larmes s'éloignait dans la nuit d'encre.
~oOo~
Harry se réveilla en sursaut, sa cicatrice plus douloureuse que jamais. Il s'assit dans son lit et récapitula ce qu'il venait de voir dans son rêve. Il était habitué à avoir ce genre de songes : il savait que ce qu'il avait vu était le reflet exact de la réalité. Voldemort, encore lui, toujours lui. Et les Malefoy. Voldemort avait tué la femme. Et il avait entendu un cri, un cri étouffé, comme si une main s'était plaquée sur la bouche qui avait crié. Ce rêve avait été différent des précédents, il avait vu toute la scène de haut, et il y avait comme des barreaux devant les images ou qui faisaient partie des images. Harry fixa l'image dans son esprit et réfléchit. C'était comme s'il avait été en haut d'un escalier, et le cri qu'il avait entendu, c'était un peu comme s'il l'avait lui-même poussé. Etait-ce lui en haut de cet escalier ? Non, ce n'était pas sa voix.
Il se leva en silence (ne surtout pas réveiller les Dursley) et prit son encrier, sa plume et une feuille de parchemin. Il fallait qu'il envoie sans tarder le récit de son rêve à Dumbledore. Il s'assit et entreprit de décrire son songe avec exactitude. Quand il eut terminé, il roula la feuille de parchemin et l'accrocha à la patte d'Hedwige. L'oiseau s'envola dans la nuit.
Harry se recoucha et tenta de se rendormir, mais le souvenir de son rêve était omniprésent. Narcissa Malefoy, la mère d'un Serpentard de sa connaissance, s'était opposée à Voldemort. Harry repensa au dégoût inscrit sur son visage quand elle parlait à Voldemort. Elle avait fait preuve d'un courage sans faille. Et quand Voldemort lui avait dit que son fils serait un mangemort, elle avait dit "Plutôt mourir".
Et elle était morte.
Ainsi donc était la destinée de ceux qui s'opposaient à Voldemort, y comprit dans les familles de ses propres adeptes. Harry frissonna. Narcissa Malefoy était morte comme Cédric Diggory était mort et comme ses parents étaient morts. Il repensa à l'attitude de Lucius Malefoy qui avait tenté de tempérer sa femme, il avait peur, sans doute peur pour elle, sûrement peur pour lui.
Il pensa à Drago Malefoy. Quelle allait être sa réaction quand il apprendrait le décès de sa mère ?
~oOo~
Harry reçut la réponse de Dumbledore dans la soirée et fut ravi de la rapidité d'Hedwige. Il prit soin de fermer la porte de sa chambre et détacha fébrilement le message accroché à la patte de sa chouette. Il lut avec attention le contenu de la lettre :
« Très cher Harry,
» Je te mentirai si je prétendais que ta lettre m'a surpris. Severus Rogue et Drago Malefoy sortent à l'instant de mon bureau. Drago est arrivé au petit matin à Pré-au-Lard (par bonheur son instinct a su le guider dans la bonne direction). Malgré sa connaissance de l'endroit, il avait l'air totalement perdu et il était épuisé. Il errait en appelant le professeur Rogue. Il a croisé le chemin d'Hagrid qui l'a conduit ici. Son récit est le même que le tien quasiment au mot près, mis à part qu'il l'a fait oralement et qu'il avait grand peine à retenir ses larmes. Je pense que dans ton rêve, tu as vu la scène de ses yeux, et c'est lui que tu as entendu crier. Il a été réveillé par des éclats de voix au rez-de-chaussée et a vu toute la scène du premier étage.
» Je crois (et ton professeur de potions est du même avis) que Voldemort vient de commettre une très grave erreur. Lucius Malefoy adorait sa femme, sa disparition va certainement l'affecter profondément et il y a des chances pour qu'il se détourne de Voldemort, peut-être même rejoindra-t-il nos rangs. Je suis bien placé pour savoir qu'avoir un ancien mangemort à nos côtés est un grand atout dans la lutte contre le seigneur des ténèbres, surtout quand il s'agit de Lucius Malefoy. Les membres du ministère de la magie, et en particulier Cornélius Fudge, ne pourront se permettre de dédaigner son témoignage et ses arguments. Tu n'ignores pas comme l'influence de cet homme est importante dans le milieu sorcier. Jusqu'ici, cela jouait contre nous, mais à présent, cela pourrait jouer en notre faveur. J'espère que je ne prends pas trop mes désirs pour des réalités en t'écrivant ces lignes, mais, même si Malefoy est un être détestable par bien des aspects, je ne peux m'empêcher de penser que la mort de sa femme et les larmes de son fils le feront radicalement changer.
» Bien sûr, on ne peut se réjouir de la mort de Narcissa Malefoy, et je serais bien le dernier à le faire, surtout après avoir vu son fils dans cet état (il fait peine à voir), mais c'est à nous de faire en sorte que sa mort ne soit pas inutile. Cette femme a été très courageuse d'agir comme elle l'a fait, à nous de faire preuve du même courage même s'il est triste de constater qu'il faut qu'il survienne des drames pour que le monde bouge.
» Narcissa Malefoy n'est pas la première "sacrifiée" dans la lutte contre Voldemort. Ta douloureuse expérience en est le témoignage. Tout ce que je peux espérer, c'est que ça sera la dernière, mais, hélas, le combat est loin d'être gagné.
» Harry, si tu te sens plus en sûreté chez les Weasley, je t'autorise à y aller. Voldemort et les Mangemorts se sont montrés calmes depuis quelques temps, mais le drame qui s'est joué la nuit dernière est sans doute le signe avant coureur d'une prochaine activité.
» Au cas où tu te demanderais ce que va devenir Drago, il va rester avec nous à Poudlard pour le moment. De toutes façons, je vois mal comment nous pourrions faire autrement. D'autant qu'il refuse de s'éloigner de Severus, il est apparemment l'une des rares personnes dans lesquelles il ait confiance à l'heure actuelle, peut-être la seule. Son traumatisme est important, il n'est pas sûr qu'il se remette de la vision qu'il a subie.
» Pour l'instant, il faut continuer à attendre (nous n'avons pas d'autres options). Qu'attendons-nous ? Que Lucius Malefoy se manifeste.
» N'hésite pas à m'écrire au moindre pressentiment.
» Bien à toi.
» Albus Dumbledore »
Harry relut la lettre plusieurs fois pour bien imprimer chaque mot dans son esprit. Un de ses rêves s'était une fois de plus révélé exact. Narcissa Malefoy était effectivement morte. Drago Malefoy allait très mal et il avait vu la scène par ses yeux (il faudra qu'il demande à Dumbledore ce qu'il pense de ça). Quant à Lucius Malefoy, Dumbledore avait l'air de penser qu'il allait se rebeller contre Voldemort, mais avait-il raison ? à ce qu'il savait, Malefoy était lâche et opportuniste. Il se mettait là où il savait son intérêt. Mais Dumbledore avait raison, l'événement était de taille, de quoi changer même un Lucius Malefoy.
« Et si ça ne le change pas, c'est qu'il n'est bon qu'à jeter aux ordures », pensa Harry.
