Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout est à J.K. Rowling sauf l'intrigue et Kiara Weasley .

Rating : Cette fic est classé R, NC-17. C'est un slash, ce qui implique des relations amoureuses entre hommes. Homophobes, passez votre chemin, cette histoire n'est pas pour vous !

Paring : Harry Potter/Drago Malefoy

BONNE ANNEE A TOUS ET TOUT PLEIN DE BONNES CHOSES POUR 2004

Nasty Gogoune: Jeune homme de peu de foi! Ah là là ! Tu devrais me connaître mieux que ça, maintenant ! LOL. Et puis, ce n'est pas un cliffanger, c'est un coup de théâtre. Ma fic, dramatique ?? Allons, allons, mon petit nu-pied préféré, tu ne peux pas penser ça sérieusement quand même ! J'aime les happy ends aussi mais qu'ils soient plus éclatants, je me dois de plonger mes persos dans le désespoir le plus noir. Bon, j'avoue, j'adore ça mais je te promets que tout finira bien. Pas dans ce chapitre malheureusement…Aïe !! Pas taper !! ^__^ . Bisous.

Saael' : Mais oui, mais oui, je t'assure, je suis humaine ! L'avantage d'être trentenaire, c'est qu'on connaît la vie, fillette ! Je n'ai pas tout vécu, bien sûr ( heureusement ! LOL) mais j'aime observer et épingler les petits travers de mes semblables. Si tu aimes tant mon style, va lire « le Lion et le Serpent » et dis-moi ce que tu en penses en échange de quoi, tu as droit à de nouvelles combinaisons si tu joues à la loterie : 15.12.96 pour mon fils, 27.10.98 pour les petites nanas et moi 07.11.70. Tu vois, pas de bol ! on a tous déjà souffler nos bougies récemment ! Mais merci d'y penser ! Mon cher et tendre est de mars mais je suis pas sûre que ça l'intéresse… Pour ton analyse de la fic et tes pronostics, ma foi, c'est pas mal ! Y a du vrai, y a du faux…Voir plus bas…A plus. Bises.

Rémus James Lupin : Ah ! mon p'tit loup ! Je peux t'appeler comme ça, hein ? LOL. Et bien non ! Je ne suis pas gentille ! Un autre lecteur m'a déjà dit que j'étais une vraie Serpentard ! Et bien sûr, c'est tout exprès que je mets mes persos dans la panade. Bon, dans cette fic, certainement  plus que dans l'autre, mais comme c'est sensé être marrant, je force le trait pour le plaisir. Et puis dans le « Sacrifice », j'ai comme l'impression qu'on va nettement moins se marrer…A plus. Bisous.

Ankou : Oh, ben tu me connais. Est-ce que ça peut être pire ? Réponse : oui * sourire carnassier *. A plus. Bises.

Cho Sept : Bon anniversaire, un peu en retard mais bisous quand même ! Non, non je n'ai pas fini ! Je suis d'une cruauté sans borne avec mes persos ! * rictus malefoyien * D'ailleurs les choses ne s'arrangent guère pour nos deux zigotos…Bisous.

Cho 3 : Salut la nouvelle ! Et bien, la suite est juste en-dessous. Bises.

Harriette Potter : Ah ! ne fais rien que tu puisses regretter, je suis pour les fins heureuses ! Mais la jalousie et la fierté sans oublier l'amour-propre font faire des choses excessives…Et pis après, on sait plus comment recoller les morceaux…Je ne dirai pas que Dean est un imbécile. Passer pour le cocu de service n'a rien de réjouissant. Kiara le comprend même si ça n'arrange pas ses affaires. La suite juste plus bas…Bises.

Sirie-Stefie : Salut la nouvelle ! On peut dire que Dean est fâché, en effet ! Et il est aussi particulièrement têtu…La suite un peu plus bas…Bisous.

Frite 12 : Comment ??!! Bien sûr que c'est la faute de Drago !! Son silence est la cause des emmerdes de tout le monde ! Mais il se sent pas prêt, le pauvre chéri, alors on va lui laisser encore un peu de temps…Merci encore pour tous ces bravos ! Bises.

Célinette : Ah ! Que j'aime provoquer ce genre de réactions ! ça prouve au moins que le but est atteint ! LOL. Bonne analyse de la situation, comme d'hab. mais le courage est une chose, la peur de se planter en est une autre…Donc le Drago du chap 11 t'a bien énervé, celui du 12 réussira-t-il à t'attendrir un peu ? Voir plus bas. Bisous.

Clochette : Ah ben Dean, aux dernières nouvelles, n'a pas de dreadlocks mais le mien, si ! LOL. J'aimais bien le look de Lee Jordan alors je me suis imaginé que Dean, en plus âgé, aurait le même. J'adore les familles « à rallonge », ça me fait toujours beaucoup rire. C'est vrai, je ne suis pas tendre avec mes « bébés » mais c'est plus fort que moi et ça les rend attachants. Quant à Harry…Ben…L'est pas content, pas content du tout…Bises.

Clau 1 : Je t'en supplie, fais tes reviews moins abrégées, je ne suis pas de la génération Texto moi ! LOL. Merci pour les encouragements, cette fic est bientôt terminée, elle a 14 chapitres. Bisous.

Céline S. : Mais non ! Drago n'a pas triché avec le Vif d'Or, il a été malin, c'est tout ! LOL. T'as pas tort, la réaction de notre blondinet au coup de poing est juste plus bas…Bises.

Sweet Death : Ah ben, si tu n'aimes pas qu'on maltraite nos deux têtes de mules en chef, je me demande si cette fic est bien pour toi ! LOL. Je te le dis tout de suite, ça ne s'arrange pas, mais alors pas du tout…Bisous.

Mich' Loinvoyant : Salut la nouvelle ! D'abord, merci pour ces 11 reviews d'un coup ! Je suis à la fois ravie et flattée de cet intérêt. Je suis également surprise de voir à quel point tu as pris ce texte au sérieux en analysant chaque chapitre de cette façon. Ma foi, je tiens juste à dire pour ma défense que cette fic est sensée être marrante à lire, je n'ai pas d'autres prétentions que d'amuser mon lectorat. Alors, dans l'ordre, 1) oui, c'est plutôt Harry qui domine la situation, du moins le croit-il, je suis du style à faire « pas comme les autres ». 2) Le prénom murmuré ? J'avoue que je n'avais pas réfléchi jusque-là… 3) Leur attitude haïssable, mais pourquoi donc ? 4) Oh là là, quelle prise de tête ! T'es toujours comme ça ? LOL 5) Je n'ai jamais dit que Harry n'était pas OCC dans cette fic. Il est peut-être équilibré mais singulièrement compliqué, non ? 6) Comme tu dis, Drago a compris mais ce n'est pas si simple…7) Effectivement, Harry avoue son désir…8) Réaction unanime : ils sont parfaitement crétins mais excès de fierté nuit gravement. 9) Tu me reparles souvent du sortilège mais en tant que lecteur, on sait dès le départ que Harry veut jouer avec l'attirance de Drago pour lui. C'est volontairement qu'il travaille Malefoy « au corps ». Ses propres réactions sont une surprise pour lui. Mais pas de maléfice à l'horizon. 10) Oh. Mon. Dieu. Tu crois que je peux déposer un Copyright ? LOL 11) Drago est un lâche, Parvati, une garce jalouse et médisante, ça fait un peu pléonasme, non ? Tant pis, je le garde…LOL. Ouf ! j'ai dû me replonger dans ma version imprimée pour savoir de quoi tu parlais, des fois mais bon…Une question, une seule. Est-ce cette fic t'a fait rire au moins une fois ? Et autre chose, Kiara est l'héroïne de mon autre fic « le lion et le serpent », si tu n'as rien d'autre à faire, va jeter un coup d'œil. A plus. Bises.

Lythanie : Salut jeune fille ! Comment vas-tu ? C'est gentil de passer me faire un petit coucou ! J'attends de tes nouvelles. Gros bisous de ta correctrice qui n'a pas beaucoup de boulot. Chômage technique ? LOL.

Chapitre 12/14

Drago avait regagné sa chambre comme un zombie. Le rejet de Harry l'avait littéralement assommé. Il se sentait glacé, vide, abattu.

Il avait marché en traînant les pieds, la tête basse, jusqu'à son lit et sans prendre la peine de se déshabiller, s'était couché en travers du lit. Les draps froissés et les habits de Harry posés sur une chaise lui rappelaient tout ce qu'il souhaitait bannir de son esprit.

Malgré lui, il avait fermé les yeux et enfoui son nez dans l'oreiller encore imprégné de l'odeur de son amant. La gorge prise dans un douloureux étau, il s'était endormi d'un sommeil sans rêve.

Il se réveilla en grognant. Quelqu'un frappait à sa porte avec insistance.

- Drago ! Drago !

Il cligna des yeux, essayant tant bien que mal de se situer.

- Drago ! C'est l'heure ! dit un autre voix.

« L'heure ? Et de quoi, par Merlin ? »

Il se leva péniblement, grimaça en voyant l'état de ses vêtements et alla ouvrir.

Crabbe et Goyle se tenaient sur le pas de la porte, occupant tout l'espace.

- Drago, c'est l'heure du petit-déj…

Crabbe s'interrompit brusquement et lança un regard interrogateur en direction de Goyle.

- Euh…Drago ? Tu te sens bien ?

Le sorcier blond leur retourna un regard vide d'expression.

- Non.

Et il leur claqua la porte au nez.

Les deux gorilles se dévisagèrent un peu stupidement puis haussèrent les épaules de concert. Leur Préfet était tellement bizarre depuis quelques temps…Un peu plus, un peu moins…

Drago s'appuya contre le battant de la porte et se laissa glisser à terre.

Il ramena ses genoux contre sa poitrine et les entourant de ses bras.

Il se sentait mal. Si mal…

Il se remémora les événements de la nuit dernière.

Comment cette nuit pouvait-elle être à la fois son plus beau souvenir et son pire cauchemar ?

Un tel fiasco dépassait l'entendement.

Harry l'avait purement et simplement viré.

Qu'avait-il dit déjà ? Ah oui !

« Personne n'a envie de se vanter de connaître intimement un être si dépourvu de scrupule ! »

« Dépourvu de scrupule, moi ?? Oui, bon, peut-être…D'accord, pas peut-être, sûrement. Mais enfin, c'est arrivé si soudainement, je n'étais pas prêt, je ne le suis toujours pas, d'ailleurs, à crier sur les toits que j'ai viré ma cuti et que SuperPotter a volé mon cœur… »

« Attendez une petite minute ! Volé mon cœur ?? J'ai vraiment dit ça ?? Oh ! Merde ! C'est le pompon ! Il ne manquait plus que ça ! Comment une telle chose a pu se produire ? Je suis amoureux de Harry Potter ?? »

« Tu es amoureux de Harry Potter » confirma tranquillement sa petite voix intérieure.

« Oh. Mon. Dieu »

« Mais, il y a pire ! »

« Quoi ? Qu'est-ce qui peut être pire que ça ? »

« Qu'il ne partage pas tes sentiments, peut-être ? Qu'il te méprise ? N'oublie pas : la nuit dernière, il t'a regardé comme si t'étais quelque chose de particulièrement malodorant collé sous ses chaussures ! Il ne t'aime pas et ce n'est pas demain la veille de ça changera ! C'est clair comme de l'eau de roche !»

Le sorcier blond ferma tristement les yeux devant cette cruelle certitude.

A quel moment sa vie était-elle devenue si compliquée ?

Il secoua la tête.

« Allons, Drago ! Un peu de fierté ! Les Malefoy ne font pas dans la sensiblerie ! Amour ! Amour ! C'est vite dit ! Quelques baisers, une caresse par-ci, par-là. Pas de quoi fouetter un chat ! Il ne te veux plus ? Et alors ? Dis-toi qu'il ne sait pas ce qu'il perd ! Il aurait pu t'avoir, toi ! Et ce con fait la fine bouche ! Tant pis pour lui ! Ce n'est pas comme si ça t'affectait, n'est-ce pas ? ».

Drago fronça les sourcils, visiblement indécis quant à la conduite à tenir. Finalement, l'orgueil qui avait régit toute sa vie l'emporta.

Il se leva, déterminé à chasser Potter de sa tête. Il ne pouvait décemment s'abaisser à demander pardon. L'autre lui rirait au nez.

S'il devait à nouveau lui faire face, ce qui ne manquerait pas d'arriver dans les prochaines heures, il savait quoi faire.

La meilleure défense avait toujours été l'attaque !

Fort de cette intime conviction, il passa rapidement sous la douche, changea de vêtements et sortit de sa chambre.

Quand il arriva dans la Grande Salle presque pleine, il fut assailli par le brouhaha ambiant. Cependant, en se dirigeant vers la table des Serpentard, il attrapa au vol des bribes de conversation d'où ressortaient les noms de Kiara et Harry.

Il s'arrêta brusquement et tendit l'oreille sans vergogne vers une Serdaigle dont il avait oublié le nom, qui parlait avec excitation, tenant son auditoire en haleine.

- Si ! Si ! Je vous le jure ! Dean Thomas est entré, furax, dans l'infirmerie, il les a surpris tous les deux dans une position que ma bonne éducation m'empêche de vous décrire…

- Ohhhh…

- Allez, quoi !

- Tu nous fais languir !

La Serdaigle se fit encore un peu prier pour la forme.

- Bon, bon, si vous insistez…Je m'incline. Mais c'est bien pour vous faire plaisir, parce que moi, raconter des détails croustillants sur les gens, ce n'est vraiment pas mon genre…Alors, ils étaient couchés dans le lit, à moitié nus, copulant comme des bêtes quand Dean est arrivé, il s'est jeté sur Potter et… lui a allongé une droite magistrale ! KO le Survivant !

Il y eut quelques « oh » étonnés et plusieurs « ah » malveillants.

- Et Kiara ? demanda soudain une de ses camarades.

- Ah, elle ? La bouche de la Serdaigle se tordit en une moue méprisante. J'y arrive ! Elle a jeté un sort à Dean avant que Pomfresh ne l'en empêche. Mc Gonagall a collé le Gryffondor pour agression, même si, moi je dis qu'il a eu bien raison et Rogue s'occupe de Weasley.

Il était clair que cette garce prenait un plaisir non dissimulé à répandre ses ragots. D'ailleurs d'autres élèves s'approchaient déjà pour qu'elle les renseigne, ce qu'elle fit complaisamment.

Drago s'assit parmi les autres Serpentard, la tête bourdonnante.

Harry ? Attaqué par Dean, son camarade de chambre ?

Dans une autre vie, ça l'aurait fait exploser de rire. Il en aurait fait des gorges chaudes jusqu'à Pâques.

Ses résolutions de froide indifférence vacillèrent dangereusement. Son malaise grandit. Potter avait réussi un exploit malgré lui : il l'avait fait se sentir minable et la culpabilité pointait le bout de son nez et c'était un sentiment extrêmement inconfortable.

Il se servit machinalement, sans faire attention à ce qu'il mettait dans son assiette.

Pansy s'installa immédiatement à ses côtés et se mit à jacasser de sa voix suraiguë.

- T'as entendu ça, Drago ? Le binoclard attardé s'est pris un pain ? Quelle blague ! J'aurai bien voulu voir ça ! Et puis, quand même…

Il lui retourna un regard morne sans répondre. Qu'aurait-il pu répondre, d'ailleurs ?

Comment aurait-il pu imaginer que les choses tourneraient si mal et surtout si rapidement ?

- …Faut le faire, non ?

Pansy le regarda un long moment, visiblement perplexe, attendant un commentaire salace qui ne vint pas. Elle croisa les bras en le dévisageant, furieuse qu'il n'ait pas écouté un mot de ce qu'elle venait de dire. Puis elle haussa un sourcil étonné et un lent sourire se dessina sur ses lèvres.

- Dis-moi, Drago… DRAGO !

La voix perçante de sa voisine de table le tira définitivement de ses sombres pensées.

- Hein ?

- Est-ce que tu prends un peu de thé avec ton sucre habituellement ? demanda-elle, narquoise.

- Quoi ? Il secoua ta tête en signe d'incompréhension.

Elle lui désigna du doigt la tasse posée devant lui qui débordait du sucre qu'il y versait distraitement depuis un bon moment.

- Oh…

La jeune Serpentard émit alors un gloussement qui sonna, aux oreilles de Drago, comme le bêlement d'une chèvre. Dans un simulacre de complicité, elle le poussa énergiquement du coude…Geste qu'il exécrait par dessus tout…

- Alors ? C'est qui, hein ? C'est qui ? questionna-t-elle, ne tenant plus en place, avide de connaître le nom de sa dernière conquête.

Drago lui jeta un regard si menaçant qu'elle se tut immédiatement.

Il se leva brusquement et quitta la Grande Salle.

Il marcha plusieurs minutes sans réfléchir, il bouillait littéralement de colère. Contre lui bien sûr mais aussi contre cette dinde qui se mêlait de tout.

Quand sa mauvaise humeur se calma, il se décida enfin à lever la tête pour savoir où ses pas l'avaient conduit. Un sourire désabusé marqua brièvement ses traits, l'infirmerie était au bout du couloir.

Inconscient quand tu nous tiens…

Tout ça, c'était bien beau mais il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il allait pouvoir dire à Potter. Ce dernier voudrait-il seulement lui parler ? « Rien n'était moins sûr… Peut-être que je n'ai rien à faire ici et que… ».

« Cesse de tergiverser, vieux ! Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir… ».

« Oui, mais… »

Avant que sa raison ne lui ordonne que tourner définitivement les talons, il frappa brièvement et entra.

Madame Pomfresh leva un sourcil interrogateur.

- Monsieur Malefoy, décidément, vous ne pouvez plus vous passez de moi, lâcha-t-elle moqueuse. Bien, que puis-je pour vous ?

Un peu pris de court, il réussit à ne pas rougir et dit d'un ton qu'il espérait le plus neutre possible :

- Comment va Potter ?

Pompom plissa les yeux, méfiante.

- Seriez-vous à la recherche d'une histoire sordide à colporter auprès de vos camarades, Malefoy ?

- Non ! Bien sûr que non ! s'insurgea-t-il. Je voulais juste…

Il soupira et fit un geste de négation de la main, soudain très las.

Que voulait-il, au fait ? Il n'en savait rien ! Une chose était certaine, il se sentait terrifié à l'idée de prendre la mauvaise décision.

- Oh, laissez tomber ! Ça va avec le reste…Vous lui direz que…Non, finalement, ne lui dites rien. Je ne sais même pas ce que je fais ici, alors…

L'infirmière le regarda plus attentivement. Le jeune Serpentard semblait fatigué et déprimé. Sa morgue et son arrogance avaient momentanément disparu pour laisser transparaître une facette jusqu'alors inconnue. « Fragile » fut le mot qui traversa l'esprit de l'infirmière mais il semblait si incongru en parlant du fils Malefoy.

- Monsieur Malefoy, vous paraissez épuisé. Dormez-vous suffisamment ? s'enquit-elle avec sollicitude.

Il réussit à grimacer son célèbre rictus moqueur.

- Je n'ai pas dormi paisiblement depuis plusieurs semaines.

- Vraiment ? Mais vous auriez dû venir m'en parler plus tôt ! Nous aurions pu chercher la cause de vos troubles de sommeil.

Drago éclata d'un rire qui ressemblait à un grincement.

- Oh mais j'en connais parfaitement la cause.

Pomfresh attendit qu'il poursuive mais le sorcier blond se tut.

- Très bien, Drago. J'imagine que c'est personnel. Cependant, je souhaiterai vous examiner et vous prescrire quelques fortifiants.

Il plissa le nez de dégoût anticipé: il connaissait très précisément les reconstituants de l'infirmière ! Diablement efficaces mais les potions dégageaient une telle odeur que personne n'avait jamais eu le courage de  demander ce qu'ils contenaient réellement !

- Vous croyez vraiment que c'est nécessaire ? demanda-t-il faiblement.

- Indispensable, jeune homme, affirma-t-elle, péremptoire. Venez !

Drago n'eut d'autre choix que de la suivre exactement là où il ne souhaitait plus aller. Elle ouvrit la porte de la salle de soin, déplaça un paravent de tissu et lui désigna un lit.

- Mettez-vous là, à côté de Potter.

Le Serpentard déglutit et risqua un œil vers la couche du Gryffondor partiellement caché. Ce dernier dormait. La main posée sur sa poitrine se soulevait au rythme régulier de sa respiration. Le sorcier blond se pencha un peu et émit une sorte de cri étranglé.

- Putain, le coquard ! souffla-t-il, les yeux écarquillés.

Pomfresh poussa une sorte de reniflement indigné en se retournant brusquement vers lui.

- Monsieur Malefoy ! le réprimanda-t-elle. Laissez-le se reposer. L'onguent que j'ai appliqué sur son hématome n'a pas terminé d'agir.

Drago ne put réprimer un hoquet de surprise. En voyant le visage tuméfié de Harry, il aurait parié 100 Gallions que le brun n'avait encore reçu aucun soin.

L'œil et la joue étaient gonflés, la paupière entièrement masquée par la chair enflée. La peau de sa pommette boursouflée oscillait entre le rouge bordeaux et le bleu violet. Dean n'y était pas allé de main morte !

Le blond sentit son estomac se contracter douloureusement et une boule se former dans sa gorge.

Le constat était accablant !

Harry s'était fait casser la gueule et c'était entièrement de sa faute !

Kiara avait perdu son petit-ami et c'était entièrement de sa faute !

Ledit petit-ami, Thomas, risquait l'expulsion pure et simple pour agression qualifiée et c'était encore et toujours de sa faute !

Pouvait-il aller trouver Dumbledore et lui expliquer que Dean avait des circonstances atténuantes et lui éviter au moins l'expulsion ? Probablement.

Il avait toujours accusé le vieux timbré de sucrer les fraises mais c'était sans doute le seul qui comprendrait la situation sans en dévoiler à quiconque les tenants et les aboutissants.

Sauver les apparences à tous prix ! Ah ! Son père serait si fier de lui !

Les Malefoy ne s'excusaient jamais ! Et pourtant…

Il aurait tout donner pour que Harry lui pardonne sa faiblesse et partage ses sentiments.

Après un dernier regard sur ses blessures, il se détourna, envahi par une incommensurable tristesse. Sa vie s'était écroulée définitivement à cause de sa lâcheté.

Jamais Harry n'éprouverait la même chose que lui. Le Gryffondor admirait le courage et la franchise. Qualités que le Serpentard ne possédait nullement.

Avec un soupir à fendre l'âme, il se coucha sur le lit qu'avait préparé l'infirmière et se laissa docilement examiner.

Madame Pomfresh lui administra plusieurs fortifiants de son crû ainsi qu'une potion de sommeil légèrement dosée pour qu'il emmagasine quelques heures de repos supplémentaires.

Drago ouvrit les yeux en clignant plusieurs fois des paupières, tentant de chasser définitivement les dernières traces de ce lourd sommeil artificiel. Il se sentait reposé mais son esprit était encore engourdi.

Une lumière orangée avait envahi la chambre, le soleil terminait sa course derrière une colline.

Alors qu'il reprenait peu à peu pied avec la réalité, il constata qu'il n'était pas seul.

Une silhouette se découpait en contre-jour. Celle-ci se tenait au pied du lit, les bras croisée, le dos raidi par la colère.

- Harry…

Ce dernier avança d'un pas menaçant vers Drago.

Malgré son pyjama froissé et ses cheveux noirs en bataille, l'expression affichée sur son visage crispé ne prêtait pas à rire. Son hématome avait presque entièrement disparu, seule une vague ombre persistait autour de l'œil. Ses incroyables yeux verts lançaient de tels éclairs que le blond en frémit, se demandant si Harry n'allait pas sauvagement appliquer la loi du talion : œil pour œil, dent pour dent !

- Qu'est-ce que tu fous là ? Ce sont les remords qui t'ont rendu malade ? siffla le brun entre les dents

- Je…Je…

- Tu es venu admirer ton œuvre ? Te gausser des catastrophes que tu provoques sans te soucier de ceux qui en pâtissent ? Oh, je ne parle pas de moi, bien sûr, je m'en remettrai et je n'en veux même pas à Dean ! Je sais trop ce que ça signifie de se sentir tromper quand on pense être amoureux de Kiara…Moi aussi, j'ai cherché à me venger, tu te rappelles, n'est-ce pas ? Quelle intense satisfaction ça m'a procuré, t'as pas idée ! Il grimaça un sourire froid.

Cette provocation eut l'effet escompté. Malefoy rougit à ce cuisant souvenir. Il se leva d'un bond en serrant les poings, soudain parfaitement alerte, toute volonté pacifique envolée.

Ils se firent face comme deux chiens enragés, Drago pointa un index rageur sur la poitrine de Harry.

- Ecoute-moi bien, Potter ! Tout le monde n'a pas l'insigne honneur d'être un putain de Gryffondor pétri de bons sentiments, toujours prêt à se montrer courageux et généreux ! Toujours prompt à défendre la veuve et l'orphelin ! Je suis comme je suis ! Je suis un Serpentard ! A prendre ou à laisser !

Harry ouvrit la bouche pour répliquer mais le Serpentard le coupa dans son élan.

- Je sais, je sais. J'ai parfaitement compris que tu avais choisi l'option numéro 2 ! Tant pis pour toi ! Je te laisse reprendre ta petite vie mais avant j'ai une dernière formalité à remplir…

Il l'empoigna par sa veste de pyjama et s'empara brusquement de sa bouche. C'était un baiser brutal mais Harry sentit son corps réagir et s'embraser. Il s'en voulait terriblement des sensations qu'il éprouvait. L'attitude du blond le révulsait mais quand sa langue entra en contact avec la sienne, il poussa un gémissement sourd et répondit à la farouche étreinte de son partenaire. Dès que Drago le sentit s'abandonner, il le repoussa brutalement. Le cœur battant à tout rompre, le sorcier blond eut toutes les peines du monde à cacher l'émoi que ce simple baiser avait provoqué en lui. Il se reprit rapidement.

Le visage impassible, Drago le transperça de ses yeux bleu acier.

- Voilà Potter ! Cadeau d'adieu ! ça te fera des souvenirs ! lâcha-t-il, sardonique.

Un éclair de souffrance traversa le beau regard de Harry et Drago se sentit vaciller. Sa façade de glace menaçait de s'écrouler mais il devait tenir bon. Sa santé mentale en dépendait.

Il ouvrit la porte à la volée et faillit percuter une Pomfresh ébahie qui venait s'enquérir de l'état de santé de ses deux patients.

Ça vous a plu ? A lundi prochain.

Falyla