Court, limite transition - dommage, pour un deuxième chapitre. Une petite
balade avant d'entamer le passé.
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Gimli n'approuvait pas. Il avait promis, et les Nains n'avaient qu'une parole ; leurs promesses ne pouvaient être brisées, dures comme la pierre dont on disait qu'ils jaillissaient. Et, certes, l'idée de visiter par la suite les Cavernes Scintillantes l'emplissait d'une joie anticipée suffisamment brûlante pour le pousser à avancer. Ses yeux s'emplissaient de visions de voûtes plus hautes que toute ce que l'esprit humain pouvait concevoir, de halles de pierre plus belles que ce que même les Nains pouvaient imaginer ; et il tentait désespérément de se rendre aveugle au décor environnant, nettement moins à son goût.
L'elfe semblait apprécier, ce que Gimli, malgré toute son amitié, peinait à comprendre. Arbres à l'infini, identiques à ses yeux de Nain, couverts de mousse et de plantes grimpantes, terre humide - non pas du roc, solide et réconfortant, uniquement cette molle fertilité, friable ! -, sources et animaux trop discrets pour ne pas être inquiétants ; une forêt séculaire, dont l'âge et l'étrangeté pesaient de par trop sur le c?ur de Gimli.
Legolas, avançant légèrement sous les voûtes sombres et basses de Fangorn, jeta un regard en coin au Nain, émettant alors un énième marmonnement. Il sourit. Décidément, tout compréhensif qu'il soit, Gimli ne parvenait à se sentir à l'aise dans l'ancestrale forêt. Ce que Legolas ne comprenait pas - mais ne tarderait pas à percevoir, quelques semaines plus tard, pénétrant dans les Cavernes Scintillantes.
Le sentiment de Legolas allait au delà de l'aise ; une sensation de plénitude, qui l'avait si douloureusement déserté depuis qu'il avait vu la Mer, le reprenait, apaisant son c?ur lanciné par le désir. Où que ses pas le mènent, les forêts l'accueillerait toujours ; il pourrait toujours trouver quelque réconfort sous leur ombre. Fût ce à Valinor. Là, les yeux clos, il écoutait le doux murmure des arbres, inaudible aux oreilles mortelles, et, pour un temps, le grondement des vagues se taisait, étouffé par l'infime, le bruissement des feuilles dans le vent et le soleil.
Prenant une longue respiration - l'odeur de verdure ! -, Legolas tourna son visage vers le ciel et la lumière, et, rouvrant les yeux, contempla avec un émerveillement presque enfantin - et pourtant, son enfance était loin, emportée sur le flot des accords de la Grande Musique, mais cette forêt était si vieille.-, les hauteurs enneigées, abruptes et féroces, des Monts Brumeux, encadrées par les cimes vertes et frémissantes des arbres de Fangorn.
Arbres et montagnes. Mirkwood et Túmladen. Présent et passé.
Legolas se retourna brusquement. Avec un bruit sourd et un juron, Gimli avait trébuché sur une racine, et gisait à présent étendu sur le sol, la tête entre les mains. Bondissant au secours de son ami tombé, Legolas le releva avec un sourire.
_Pourquoi faut-il que vous, ami, et néanmoins maladivement elfe, soyez si amouraché des forêts ? et pourquoi faut-il que je vous aie suivi jusqu'ici, pauvre de moi ?
_Parce que vous êtes un Nain, et que les Nains sont opiniâtres, courageux, et n'ont qu'une parole. Parce que vous êtes mon ami, et que vous m'avez promis, répondit Legolas. Quant à votre première question.je pourrais vous dire qu'il n'en a pas toujours été ainsi ; que j'ai connu la pierre, et que je l'ai aimée, et qu'il fut un temps où mon c?ur n'était pas tourné vers les arbres.
_Vraiment ?
_Vous connaissez bien peu ma longue vie, Maître Nain ; ces temps sont révolus depuis bien longtemps.Mais le conte reste à faire.
Gimli soupira.
_J'écouterai volontiers votre conte, Maître Elfe. Mais pas avant d'être sorti de cette maudite forêt !
Legolas éclata de rire.
_Très bien, Gimli.
Oui, son ami méritait d'entendre plus ; et l'elfe éprouvait une étrange envie de se confier ; de parler de ses errances, des pays qu'il avait connus et aimés, avant de partir. De raconter sa vie, si longue, telle qu'elle n'avait jamais été racontée ; plus longue et remplie que, sans doute, ses amis mortels ne pouvaient le figurer. D'épancher tout son amour pour cette Terre du Milieu, de revivre encore une fois ces temps perdus à jamais, heureux et malheureux, mais part intégrale de lui, Legolas.
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Bientôt, plus d'explications quant au passé de Legolas. Quant à cet autre Legolas qu'il est. Ca viendra.
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Gimli n'approuvait pas. Il avait promis, et les Nains n'avaient qu'une parole ; leurs promesses ne pouvaient être brisées, dures comme la pierre dont on disait qu'ils jaillissaient. Et, certes, l'idée de visiter par la suite les Cavernes Scintillantes l'emplissait d'une joie anticipée suffisamment brûlante pour le pousser à avancer. Ses yeux s'emplissaient de visions de voûtes plus hautes que toute ce que l'esprit humain pouvait concevoir, de halles de pierre plus belles que ce que même les Nains pouvaient imaginer ; et il tentait désespérément de se rendre aveugle au décor environnant, nettement moins à son goût.
L'elfe semblait apprécier, ce que Gimli, malgré toute son amitié, peinait à comprendre. Arbres à l'infini, identiques à ses yeux de Nain, couverts de mousse et de plantes grimpantes, terre humide - non pas du roc, solide et réconfortant, uniquement cette molle fertilité, friable ! -, sources et animaux trop discrets pour ne pas être inquiétants ; une forêt séculaire, dont l'âge et l'étrangeté pesaient de par trop sur le c?ur de Gimli.
Legolas, avançant légèrement sous les voûtes sombres et basses de Fangorn, jeta un regard en coin au Nain, émettant alors un énième marmonnement. Il sourit. Décidément, tout compréhensif qu'il soit, Gimli ne parvenait à se sentir à l'aise dans l'ancestrale forêt. Ce que Legolas ne comprenait pas - mais ne tarderait pas à percevoir, quelques semaines plus tard, pénétrant dans les Cavernes Scintillantes.
Le sentiment de Legolas allait au delà de l'aise ; une sensation de plénitude, qui l'avait si douloureusement déserté depuis qu'il avait vu la Mer, le reprenait, apaisant son c?ur lanciné par le désir. Où que ses pas le mènent, les forêts l'accueillerait toujours ; il pourrait toujours trouver quelque réconfort sous leur ombre. Fût ce à Valinor. Là, les yeux clos, il écoutait le doux murmure des arbres, inaudible aux oreilles mortelles, et, pour un temps, le grondement des vagues se taisait, étouffé par l'infime, le bruissement des feuilles dans le vent et le soleil.
Prenant une longue respiration - l'odeur de verdure ! -, Legolas tourna son visage vers le ciel et la lumière, et, rouvrant les yeux, contempla avec un émerveillement presque enfantin - et pourtant, son enfance était loin, emportée sur le flot des accords de la Grande Musique, mais cette forêt était si vieille.-, les hauteurs enneigées, abruptes et féroces, des Monts Brumeux, encadrées par les cimes vertes et frémissantes des arbres de Fangorn.
Arbres et montagnes. Mirkwood et Túmladen. Présent et passé.
Legolas se retourna brusquement. Avec un bruit sourd et un juron, Gimli avait trébuché sur une racine, et gisait à présent étendu sur le sol, la tête entre les mains. Bondissant au secours de son ami tombé, Legolas le releva avec un sourire.
_Pourquoi faut-il que vous, ami, et néanmoins maladivement elfe, soyez si amouraché des forêts ? et pourquoi faut-il que je vous aie suivi jusqu'ici, pauvre de moi ?
_Parce que vous êtes un Nain, et que les Nains sont opiniâtres, courageux, et n'ont qu'une parole. Parce que vous êtes mon ami, et que vous m'avez promis, répondit Legolas. Quant à votre première question.je pourrais vous dire qu'il n'en a pas toujours été ainsi ; que j'ai connu la pierre, et que je l'ai aimée, et qu'il fut un temps où mon c?ur n'était pas tourné vers les arbres.
_Vraiment ?
_Vous connaissez bien peu ma longue vie, Maître Nain ; ces temps sont révolus depuis bien longtemps.Mais le conte reste à faire.
Gimli soupira.
_J'écouterai volontiers votre conte, Maître Elfe. Mais pas avant d'être sorti de cette maudite forêt !
Legolas éclata de rire.
_Très bien, Gimli.
Oui, son ami méritait d'entendre plus ; et l'elfe éprouvait une étrange envie de se confier ; de parler de ses errances, des pays qu'il avait connus et aimés, avant de partir. De raconter sa vie, si longue, telle qu'elle n'avait jamais été racontée ; plus longue et remplie que, sans doute, ses amis mortels ne pouvaient le figurer. D'épancher tout son amour pour cette Terre du Milieu, de revivre encore une fois ces temps perdus à jamais, heureux et malheureux, mais part intégrale de lui, Legolas.
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Bientôt, plus d'explications quant au passé de Legolas. Quant à cet autre Legolas qu'il est. Ca viendra.
