Disclaimer : les personnages de fruits basket ne m'appartiennent pas. *Essuie une petite larme*. En revanche, le clan Kania est copyright Lily Corporation, alors pas touche siouplé !

Merci à tous pour vos gentils commentaires concernant le chapitre un. Voici la suite, j'espère que cela vous plaira, j'ai fait de mon mieux. Merci à Clara qui m'a bien aidé dans les moments les plus durs d'écriture ! J'ai vraiment du mal avec un certain personnage masculin . je n'y peux rien.

Chapitre deux : Proposition indécente

L'été venait de faire son entrée majestueuse en cette belle journée de juin placée sous le signe du soleil. Les fleurs offraient leurs délicats pétales à l'astre solaire et répandaient volontiers leur délicat parfum pour le bonheur de tous. Les oiseaux chantaient joyeusement tandis que les insectes voletaient allègrement comme pour fêter leur retour après des mois de silence. La nature était en fête en cette première après-midi estivale, s'habillant de ces plus belles parures, entonnant les plus beaux airs, diffusant leurs merveilleuses odeurs ; comme pour un somptueux bal. Tout était étonnamment parfait. Même cette voiture noire qui se tenait immobilisée au soleil, les fenêtres teintées résolument fermées. Le véhicule sombre brillait de mille feux, reluisant d'éclat au soleil. A l'intérieur, une jeune fille se tenait assise et semblait attendre quelque chose. Pourtant, rien, ni personne ne semblait venir. Peut-être attendait- elle que le courage vienne pour l'aider à sortir de la voiture ? Ou alors, sans doute savourait-elle tout simplement la fraîcheur de cet intérieur climatisé ? Toujours est-il que, sans crier gare, elle sortit brusquement du véhicule et demanda au chauffeur de l'attendre un peu plus loin. La voiture s'éloignant, elle se retourna pour contempler l'allée arborée qui se déroulait devant elle. La légère brise saisonnière faisait voler la longue robe violette de la demoiselle, se plaisant à jouer avec ces cheveux bouclés comme le fait le vent avec la mer. Quelques pétales de fleurs colorées voletant ça et là venaient parfaire ce magnifique tableau. La jeune fille traversa la ruelle d'un pas assuré et décidé, ces sandales claquant gaiement sur le sol. La détermination se lisait dans son regard et rien ne semblait pouvoir arrêter le chemin qu'elle se frayait. Rien. Sauf peut être cette grande porte de bois qui se dressait bientôt devant elle. La jeune fille stoppa net sa course, regardant d'un air de défi le panneau boisé qui la narguait. Et sentit bientôt son courage fondre comme neige au soleil. Ses grands yeux bleus et perçants s'arrêtèrent sur les quelques trous qui parsemaient ce portail si sombre, sinistre et effrayant. Un frisson parcourut aussitôt le corps de la jeune fille. Et tout d'un coup, elle sentit un irrépressible désir grandir en elle : fuir. Fuir vite et à toutes jambes dans la direction opposée.

~Courage, Violetta !~s'encouragea t'elle, elle-même.

Elle leva la main vers la sonnette dans un élan de bravoure et la rabaissa aussitôt. Violetta soupira tout en s'adossant lourdement à la porte.

~Je sais très bien pourquoi il veut me voir. Aucun doute à ce sujet.~

Elle regarda sa montre en esquissant un mouvement de poignet nerveux. Elle était largement en avance mais avait prévu un laps de temps suffisant, pour devancer son indécision chronique. Les yeux de la jeune fille s'assombrirent quelques instants.

~Venir ici, seule. C'était une mauvaise idée.~

C'est alors que Violetta sentit la porte dans son dos coulisser sur ses gonds et s'ouvrir. La jeune fille perdit l'équilibre et bascula en arrière pour tomber lourdement à terre. Dans sa chute, elle avait machinalement fermé les yeux, de peur et de surprise. Quand elle les rouvrit elle vit qu'elle avait tant bien que mal passé les portes du manoir Soma.

~Quelle entrée ! Enfin, je suis passée de l'autre côté.~

Une silhouette se pencha pour se mettre à sa hauteur :

« Que viens-tu faire ici Violetta-san ? » demanda une voix joyeuse et claire.

La jeune fille leva les yeux vers la tête blonde qui la regardait et reconnut aussitôt Momiji. Se sentant toute petite face à lui, elle se dépêcha de se relever en lissant ses vêtements du mieux qu'elle pouvait.

« Décidément, répondit-elle sans le regarder, je vais réellement finir par croire que tu me suis partout ! »

Momiji se mordit les lèvres tout en se disant que cette jeune fille avait quand même un certain culot de lui dire qu'il la suivait alors qu'elle venait à l'endroit précis où il habitait.

« Bon excuse-moi, j'ai à faire. » dit Violetta d'un ton empressé.

Elle allait prendre ses jambes à son cou quand le jeune garçon lui attrapa le bras :

« Une minute, tu ne m'as toujours pas dit ce que tu faisais ici » dit Momiji d'une voix pleine d'entrain.

~Moi-même je ne suis pas sûre de le savoir.~

Violetta réfléchissait à toute vitesse, essayant de trouver la meilleure sortie théâtrale qu'elle pouvait imaginer.

~Je ne peux pas lui dire pourquoi je suis venue mais je peux. esquiver.~

La jeune fille se retourna pour faire face à Momiji et le regarda de son air le plus sérieux :

« Vois-tu, la survie du monde dépend du secret de ma mission mais...tu peux sans doute me rendre service en me remettant le livre que j'ai oublié chez ton père l'autre jour. Je t'assure que tu aiderais considérablement l'humanité... » débita la jeune fille d'une traite. Violetta regarda l'air hébété de Momiji, visiblement satisfaite du résultat. Elle avait une fois de plus réussit à déboussoler son interlocuteur. Il est vrai qu'elle pratiquait cet art depuis des années et que personne à ce jour n'était parvenu à l'égaler.

~Mais il faut que je parte maintenant, sinon, il risque de se douter de quelque chose.~

La jeune fille se pencha légèrement et approcha son visage de l'oreille de Momiji. Ce dernier complètement désemparé ne se rendit même pas compte de l'immense proximité de la jeune fille.

« Alors rendez-vous dans une heure ici... mais surtout chut... motus et bouche cousue ! » murmura Violetta à l'oreille de Momiji.

Et sans laisser plus de temps au jeune garçon de répliquer, elle tourna les talons et s'enfuit en courant légèrement. C'était presque incroyable de la voir courir si vite et avec une telle agilité vu les chaussures et la longue robe qu'elle portait. Momiji, restait là, interdit et abasourdit, une fois de plus. Il fixait l'endroit où Violetta se tenait quelques secondes auparavant et, d'un geste presque machinal toucha son oreille où il pouvait encore sentir la chaleur du souffle de la jeune fille. Un petit sourire amusé se dessina presque imperceptiblement sur ses lèvres.

~Cette fille, elle est sans gêne, audacieuse, parfois froide voir même un peu agressive. Mais je l'aime bien finalement. Elle m'amuse.~

Le jeune garçon prit la direction pour rentrer chez lui afin d'aller chercher le livre de Violetta. Il l'avait conservé précieusement tout en le feuilletant. Plusieurs passages de l'?uvre étaient surlignés avec quelques commentaires. Ce serait l'occasion de lui poser des questions à ce sujet.

~Espérons que j'arriverais à tenir une conversation de plus de deux minutes sans qu'elle ne s'esquive d'une manière ou d'une autre.~

***********************

Violetta s'arrêta de courir en voyant une vieille maison plus luxueuse que toutes les autres. Elle était à présent arrivée à destination, elle le savait. Non sans difficultés, il est vrai. Elle avait dû mentir à Momiji. Bien qu'elle y ait pris un certain plaisir, la situation aurait pu dégénérer à tout moment. Sans l'alibi du livre, elle se voyait mal duper de manière plausible le jeune garçon. Violetta était bien consciente que ses mensonges étaient bien souvent piètres mais malgré tout, la jeune fille conservait toujours une part de vérité dans ces tirades. Heureusement « Romeo and Juliet » l'avait tiré de l'affaire, pour cette fois. Ce soir, elle remercierait fortement Shakespeare sans nul doute. La maison se rapprochait et Violetta sentit pointer en elle, l'appréhension qu'elle sentait devant le portail de bois. Ce sentiment s'était évanouit grâce à l'intervention de Momiji mais à présent le n?ud d'angoisse se resserrait clairement autour de sa gorge et de son c?ur.

~Il est trop tard pour fuir, il m'observe sûrement déjà par la fenêtre même si je ne le vois pas.~

Une domestique vêtu d'un kimono kaki arriva en trottinant. Elle s'inclina respectueusement devant Violetta et l'invita à la suivre bien que cette dernière connaisse parfaitement le chemin. La jeune fille entra malgré elle dans la maison où régnait un silence pesant et retira ses chaussures. À présent, pieds nus, on pouvait voir que Violetta n'était pas très grande en réalité. La domestique s'excusa et s'éclipsa afin d'aller prévenir son maître de l'arrivée de son invitée. De longues minutes s'écoulèrent bientôt et Violetta n'était pas rassurée. Bien sûr, Elle avait l'habitude qu'il la fasse patienter, sans doute pour marquer sa nette supériorité. Mais cette attente ne faisait qu'attiser ses craintes et ses doutes.

~Il a dû apprendre ma visite à l'entreprise Soma, c'est pour ça qu'il souhaite me voir. Et avec lui, aucun mensonge, aussi habile soit-il ne le convaincra que mon geste était anodin.~

La jeune fille frissonna de nervosité et recouvrit machinalement les épaules de sa longue étole de soie blanche. Elle regarda sa montre une seconde fois et se souvint alors qu'elle avait donné rendez-vous à Momiji pour récupérer son livre l'heure suivant.

~Je me suis encore mise dans une drôle de situation. Mais je n'avais pas le choix. Pas question que Momiji ou un autre ne soupçonne les raisons de ma présence ici. En fait. Je ne fais qu'obéir aveuglément à ses ordres... Suis- je si heureuse d'être soumise à lui ?~ Violetta secoua la tête en signe de désaccord complet avec ces dernières pensées. De toute façon, il était trop tard pour reculer à présent. Même fuir lui était impossible. Le vrai courage à présent était d'affronter ce qui allait suivre.

« Kania-sama ? » demanda la voix chaleureuse de la domestique.

L'intéressée releva la tête, sortant peu à peu de ses réflexions. Elle n'avait vu ni entendu la jeune femme s'avancer. Il fallait à tout prix qu'elle redescende sur terre maintenant.

« Mon maître va vous recevoir. Si vous voulez bien me suivre. »

~Et si je ne veux pas vous suivre ? Je peux lever la main et vous demander de sortir ?~ pensa Violetta tout en se mordant fortement la lèvre pour ne pas le dire à voix haute.

La jeune fille suivit, résignée, la servante à travers un dédale de couloirs tous aussi froid les uns que les autres. Au moment de tourner à un angle, Violetta se souvint de mémoire que c'était le dernier couloir à franchir. Ce couloir sombre. Combien de fois l'avait-elle emprunté ? Tout en réfléchissant à cette question, Violetta ne vit pas la porte se rapprocher et fut presque étonnée de voir la servante frapper quelques coups sur le bois :

« Votre invitée est arrivée, Maître. » dit la jeune femme d'un ton respectueux.

Un silence de quelques secondes se creusa puis une voix répondit :

« Qu'elle entre ! »

La domestique patienta un peu et fit coulisser la porte qu'elle ouvrit largement pour laisser entrer Violetta.

~Aucun changements dans la décoration, je ne suis même pas étonnée.~

La pièce était obscure, vide, dénuée de toutes couleurs accueillantes ou de meubles. Seuls dominaient le beige et le noir. L'air lourd de la pièce n'était pas du à la chaleur de l'été qui naissait, la jeune fille ne le savait que trop bien. À contre c?ur, elle s'avança au centre de la pièce et s'agenouilla. Elle remarqua qu'un timide rayon de soleil pénétrait dans la pièce par les portes entre ouvertes de la terrasse. Mais personne ne se trouvait dans la pièce sombre.

~Je sais bien que ça t'amuses. Tu n'aimes pas ce jardin, alors.~

Une autre servante arriva bientôt dans la pièce, tenant un plateau qu'elle déposa à proximité de Violetta. Cette dernière y jeta un bref coup d'?il pour voir les deux bols de thé fumant que la domestique avait apporté.

~Merci mais je n'ai pas soif.~

Violetta garda pour elle cette pensée et se contenta de regarder l'embrasure qui donnait sur le jardin, attendant patiemment qu'il se décide à venir. Une ombre se profila bientôt sur le bois ensoleillé, grandissant à mesure que la personne se rapprochait. La silhouette approcha à pas feutré pour s'arrêter devant l'ouverture des portes coulissantes. Un jeune homme brun apparut enfin, vêtu d'un kimono blanc et d'une veste bordeaux. Les domestiques se retirèrent en silence en voyant leur maître et refermèrent doucement les portes. La jeune fille sursauta sensiblement en entendant le bois claquer et ferma les yeux.

~Je suis toute seule. À nouveau. Avec lui.~

Elle les rouvrit et remarqua que la pièce s'était encore obscurcit d'avantage. Le jeune homme était entré et avait refermé les portes donnant sur la terrasse. Même le soleil n'était pas invité à cette petite audience.

« Sois la bienvenue, Violetta. » dit enfin le jeune homme.

« Je te remercie, Akito. » répondit la jeune fille du tac au tac.

Le chef Soma s'approcha doucement de l'endroit où était assise Violetta qui frémit intérieurement. Elle se cramponna discrètement à sa robe pour faire passer sa nervosité. Elle supportait mal le fait d'être à genoux alors que lui, était debout à quelques centimètres d'elle. Qu'aurait-elle dû faire ? Lever la tête pour le regarder ou la baisser ? Toujours est-il que Violetta conserva son regard fixé en avant comme si Akito ne se tenait pas devant elle. Mais cette situation la mettait mal à l'aise.

« Prenons le thé ensemble, veux-tu ? »

Premier choc. Si Violetta n'avait pas été assise, elle se serait sûrement écroulée au sol tant la phrase était inattendue. Mais Violetta comprit vite que ce petit scénario avait été préparé à l'avance bien évidemment. Les bols de thé n'avaient pas été apportés pour décorer. Tout était sous son contrôle comme d'habitude. Rien d'incroyable dans cette proposition finement calculée.

Second choc. La jeune fille vit s'asseoir le chef de clan à sa hauteur. Il s'agenouilla tout comme elle en esquissant un grand sourire.

~Achète toi un nouveau sourire ou mieux encore : apprends à sourire. Que veux dire cette mise en scène ? Je n'ai rien vu de tel en presque dix ans !~

Violetta accepta le bol de thé qu'Akito lui tendait et respira le doux parfum qui en émanait. Du thé à la rose sans nul doute. Un de ses favoris. Était-ce volontaire ?

« Tu ne dis rien. Aurais-tu peur que je tente de t'empoisonner avec ce thé ? » susurra Akito.

« Bien sûr que non. Je sais bien que, jamais, tu ne te permettrais un tel geste. » répondit Violetta d'un ton parfaitement calme.

Akito but une gorgée de thé et reposa bientôt le bol encore plein au sol :

« Ma très chère Violetta, je pense que tu dois être au courant d'où proviennent tous tes ennuis... » déclara le jeune chef Soma d'un ton plat.

La jeune fille qui buvait le thé manqua de s'étouffer en entendant cette phrase. Si elle savait d'où venaient ces ennuis ? Mais bien sûr qu'elle le savait ! Ils venaient d'une seule et même personne. Et cette dernière se tenait devant elle. Mais Violetta savait bien qu'elle ne pouvait se permettre de dire le fond de sa pensée, aussi, elle préféra se taire. Le jeune homme se releva et se dirigea vers un coin sombre de la pièce. Revenant vers la lumière, Violetta vit qu'il tenait un livre ancien en cuir marron. Akito désigna le livre du menton :

« Vois-tu... cela pourrait certainement t'épargner ce que tu vas bientôt vivre... mais tu t'imagines bien que je ne peux pas te le donner ainsi, c'est trop précieux... trop important... »

Violetta regarda tour à tour le livre, puis Akito d'un air incrédule. Elle n'était pas sûre de comprendre où le chef Soma voulait en venir. Et redoutait déjà la réponse quand elle demanda :

« Que me veux-tu Akito ? » demanda t'elle, mal à l'aise, face à la trop grande confiance de cet homme.

Ce dernier s'approcha et s'accroupit à la hauteur de la jeune fille afin de pouvoir plonger ses yeux glacés dans la profondeur bleue de ceux de Violetta. Il esquissa un mouvement pour se rapprocher de cette dernière, qui automatiquement pensa reculer. Mais le moindre mouvement aurait trahi ses sentiments, aussi, elle resta de marbre. Akito rapprocha son visage de Violetta en passant sa main blanche ses cheveux ondulés. Il rapprocha ses lèvres jusqu'à ce qu'il soit suffisamment près pour lui chuchoter à l'oreille :

« Tu es devenue si belle Violetta... si belle... si fraîche... »

La jeune fille sentit son sang se glacer dans son corps. Akito la complimentait. Oui. C'était bien cela. Mais cette vérité lui faisait horreur. Elle aurait préféré encore qu'il l'insulte ou qu'il hurle. La conversation prenait une tournure désagréable et elle se doutait que cela n'allait pas s'arrêter là.

« Si belle. murmura à nouveau Akito. Vois-tu... Je pensais que cela allait être une véritable corvée quand je t'ai vu la première fois. Je ne m'imaginais pas que tu allais devenir ainsi... »

~Il ne voulait donc pas me parler de ma petite visite à l'entreprise Soma ? Pourquoi ? N'est-il pas au courant ? D'habitude rien ne lui échappe. Ou alors, ferait-il l'impasse sur ce sujet ? J'aurais préféré qu'il hurle, m'insulte, me menace ! Et non, il se contente de me parler de mon physique ! On nage en pleine utopie, là !~ pensa Violetta.

« Que me veux-tu Akito ? » osa t'elle demander pour la seconde fois.

La jeune fille avait prononcé cette phrase d'une voix froide et détachée, ce qu'elle était très loin d'éprouver au fond d'elle même. Akito saisit le menton de Violetta avec une extrême douceur :

« Toi.» souflla t'il en regardant la jeune fille droit dans les yeux.

~Non. mais. quelle horreur ! Ça ne se produira.~

« JAMAIS ! » hurla Violetta sans s'en rendre compte.

~Mais pourquoi tu ne me parles pas normalement ? Pourquoi tu ne hurles pas ? Hein ? Parlons du fait que je sois allée voir un des Soma sans ta permission ! Allez, vas-y, crie !~ supplia intérieurement la jeune fille, désespérée. M ais la voix douce du jeune homme la ramena de plein fouet à la réalité :

« Vraiment ? » susurra Akito d'une voix douce. Il saisit délicatement les épaules de Violetta et la repoussa violemment en arrière.

« Parce que tu penses que je vais accepter un refus ? »

Sur le coup de la surprise, la jeune fille était tombée par terre, allongée sur le dos. Elle ne paraissait ainsi qu'encore plus désirable aux yeux d'Akito. Ce dernier s'approcha dangereusement d'elle. Elle aurait aimé s'enfuir, mais les yeux de glace la bloquaient sur place. Le jeune homme s'allongea sur elle, gardant néanmoins de la hauteur entre leurs deux corps afin de toujours maîtriser la situation. Ses deux bras tendus encadraient le visage de Violetta qui aurait aimé vivre cette situation en cauchemars plutôt qu'en réalité.

« Sans doute ne connais-tu pas tous les détails de ce que Jun'ya, votre première chef de clan, a subit par le passé. Nous ne nous sommes pas contentés de la clouer sur notre portail si tu veux tout savoir. »

~Bien sûr que je sais. Les marques sur la porte d'entrée du manoir. Elles sont restés intactes afin que nous n'oublions jamais.~ pensa Violetta.

Elle ferma les yeux. Elle n'arrivait pas. Sa force ne sortait pas, elle restait murée en elle. Pourquoi ? Ses bras et ses jambes ne répondaient plus de rien.

« Tss. Non, ce n'est pas la peine de faire appel à ta force, elle ne s'opposera jamais à moi. C'est ça, le vrai lien qui nous unie. Tu ne peux te rebeller contre moi. » dit Akito à voix basse.

Il se pencha et déposa un baiser au creux du cou de Violetta et remonta doucement son visage pour lui chuchoter à l'oreille:

« Il y a un moyen d'en finir avec tout cela. Nous en reparlerons lorsque tu t'apercevras de ta propre fragilité. Je pourrais te donner cet ancien livre qui détient toutes les clés que tu cherches désespérément. Mais comme tu t'en doutes, ce ne sera pas gratuit. Et tu sais ce que je veux en échange, n'est-ce pas ? »

Violetta allait répliquer lorsqu'une voix calme et posée se fit entendre derrière la porte :

« Akito, c'est l'heure de tes médicaments. Je peux entrer ? » fit la voix tout en cognant doucement à la porte.

Le jeune homme se retourna pour jeter un regard furibond à la pauvre porte qui n'était pourtant coupable de rien. Violetta profita de ce moment de répit pour se dégager de l'emprise d'Akito. Elle se releva rapidement en bousculant le jeune homme. Elle s'apprêtait à fuir lorsque la voix du chef Soma murmura dans son dos :

« Tu comprendras bientôt que ta propre survie même dépend de moi, Violetta ! »

La jeune fille s'arrêta quelques secondes en entendant ses paroles mais sans se retourner. Elle ouvrit la porte de la terrasse d'un geste brusque, sauta à pieds joints dans le jardin et disparut du champ de vision d'Akito.

« Akito, je peux entrer ? » répéta la voix, toujours calme.

La porte s'ouvrit doucement. Et se referma aussitôt. Hatori venait d'éviter le bol de thé qu'Akito lui lançait tout en le traitant de tous les noms possibles. Il déposa les médicaments au pied de la porte et jugea qu'il était préférable de laisser le chef de famille seul.

*******************

Momiji se tenait au point de rendez-vous où il attendait Violetta, le livre qu'elle lui avait demandé en main. Il regarda sa montre, rapidement et regarda tout autour de lui, afin de voir si quelqu'un venait. Il n'avait pas pensé à demander à la jeune fille les raisons de sa venue au manoir.

~Récupérer son livre. Est-ce tout ? Et pourquoi m'avoir donné rendez-vous dans une heure ?~

Momiji secoua la tête. Il n'était pas facile d'accéder à l'intérieur du manoir Soma, il le savait bien. Ce lieu était strictement fermé aux personnes concernant le secret de la famille.

~Alors cela voudrait-il dire que Violetta saurait pour nous ?~

Momiji eut un bref sourire. Non. Ce n'était pas possible. Les domestiques qui savaient posaient toujours un regard différent sur un des douze. Et elle, rien ne trahissait un quelconque sentiment de ce genre. De plus, elle aurait très bien pu venir au manoir pour une autre raison, il est vrai qu'il n'était pas au courant de toutes les allées et venues des inconnus. Et de toute façon, si cette étrangère n'était pas comptée parmi les rares à pouvoir pénétrer, elle aurait rapidement été mise dehors. Mais tout ceci n'expliquait pas au blondinet les raisons de sa présence ici.

~Peut-être que je me pose trop de questions après tout. Et ce n'est pas respectueux de soupçonner ainsi autrui. Sans savoir.~

Fier de cette dernière pensée, il retrouva son sourire habituel lorsque quelque chose attira son attention sur sa gauche. Au loin, il reconnut Violetta en train de courir, pieds nus à une allure saisissante. Il se recula par précaution de sa trajectoire au cas où la jeune fille n'arriverait pas à s'arrêter à temps.

~Mais est-ce qu'elle compte vraiment s'arrêter ?~

Plus elle se rapprochait, plus ses doutes s'appesantirent sur la réponse à cette question. Il voyait Violetta foncer tel un boulet de canon. Sur le moment, elle lui fit penser à Kagura poursuivant Kyo mais apparemment la jeune fille semblait plutôt fuir. Quelque chose. Ou quelqu'un ? Elle passa devant lui sans s'arrêter et lui arracha le livre des mains sans le moindre regard tout en continuant sa folle course. Étonné, Momiji regarda ses mains où il tenait encore « Romeo and Juliet » quelques secondes auparavant. Violetta se dirigeait à présent vers le grand portail de bois sans ralentir l'allure pour autant. Momiji s'avança pour suivre le spectacle des yeux.

~Elle va s'arrêter, n'est-ce pas ? Elle va le faire... Oui, oui, elle va le faire !~ pensa le jeune garçon comme pour s'en convaincre lui-même. Mais la jeune fille ne semblait pas pouvoir ou vouloir s'arrêter. Le panneau de bois se rapprochait dangereusement quand :

« BLAM ! »

Momiji ferma les yeux en entendant le bruit qu'il redoutait tant. Quand il les rouvrit avec précaution, le portail de bois était à terre et Violetta avait disparu. Le blondinet écarquilla les yeux de surprise. Le portail Soma avait été mis K.O par cette jeune fille ? N'est-ce pas le contraire qu'il aurait été logique qu'il se produise ? Il s'avança et se frotta les yeux afin d'être sûr que son imagination ne lui jouait pas des tours. Mais non, le portail de bois délimitant le territoire intérieur du clan Soma gisait bien au sol. Des gens s'affairaient déjà autour, l'air consterné, comme s'il s'agissait d'une personne renversée par une voiture.

~Non, elle n'a pas pu. Pas le portail. Elle ne peut pas !~

Mais bientôt une petite voix qu'il connaissait bien s'éleva :

« Je vous jure que ce n'est pas moi ! » plaida la voix féminine.

Kagura était sortie de derrière un muret et se confondait en excuses en enjambant le défunt panneau de bois. Momiji soupira de soulagement. C'était donc elle. Sa cousine avait frappé une fois de plus mais il est vrai qu'elle n'avait encore jamais attaqué le grand portique boisé.

~Je suis vraiment stupide d'avoir pensé que ce petit bout de jeune fille aurait pu faire ça. C'était signé Kagura bien évidemment.~

Il aurait bien éclaté de rire mais la situation ne s'y prêtait pas vraiment. Il dissimula donc sa joie et se dépêcha de retourner chez lui pour laisser libre cours au fou rire qui le prenait au ventre. Le chef Soma, en revanche, n'aurait sûrement pas la même réaction que lui. Akito serait sans nul doute furieux d'apprendre la nouvelle et se dépêcherait de commander les réparations. L'intérieur et l'extérieur du clan ne devaient en aucun cas être mélangés.

~Finalement je n'ai pas pu lui parler du tout. Mais quelque chose me dit que j'arriverais à le revoir très bientôt.~ pensa t'il en souriant doucement.

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Ouf, terminé !!! Enfin !!! J'ai cru que je n'en verrais jamais le bout !!! Merci à Clara pour sa patience mais aussi Zahne qui me conseille toujours. Bisous à : Fred, Boubi, Préséa et bien sûr, tous les autres. Merci pour vos commentaires ! Ah oui et bien sûr petite dédicace à Pascal ! Rendez-vous au chapitre trois !