Disclaimer : Les personnages de fruits basket ne m'appartiennent pas. Snif. Mais par contre Violetta, Rey et Ran que vous découvrirez dans ce chapitre m'appartiennent. Et puis tout le clan Kania est copyright Lily.

Chapitre trois : Tanabata

Nous étions déjà le 7 juillet et la douceur des nuits d'été était toujours propice pour profiter pleinement du célèbre festival de Tanabata. C'était durant ce septième jour du septième mois de l'année, que deux amants pouvaient se réunir enfin au sommet de la voix lactée. Véga, simple vacher retrouverait enfin après un an de séparation, Altaïr, sa déesse et bien- aimée. Le ciel était généralement clair et dégagé à cette période de l'année et les japonais célébraient toujours les retrouvailles de ce couple en allant en temple pour y déposer leurs v?ux. Ainsi, on pouvait voir de nombreuses personnes se promener en yukata (kimono léger d'été) se rendant, le sourire aux lèvres, au temple le plus proche. Au beau milieu de cette gaieté ambiante, une jeune fille aux cheveux roux, longs et raides et aux yeux couleur feu, marchait silencieusement. Elle était vêtue d'un magnifique kimono rose pâle qui mettait en valeur son teint de porcelaine. L'air légèrement agacée, elle s'arrêta quelques secondes, se retourna et cria :

« Le Tanabata, c'est pas la nuit prochaine, Ta-chan !!! » dit-elle, amusée.

Violetta sourit en entendant sa cousine, Ran, l'appeler par son surnom. En fait, toute sa famille proche l'appelait affectueusement Ta-chan, et ce depuis toujours. La jeune fille se mit à clopiner joyeusement pour rattraper Ran, son yukata mauve volant avec légèreté :

« Ne sois pas cynique avec moi, Ran, c'est mon plaisir personnel ça ! » dit- elle, radieuse.

La dénommée Ran observa sa cousine. Son visage rose et doux, ses jolies boucles encadrant avec harmonie son visage et ses grands yeux bleus rieurs, parfois perçants. Elle était toujours élégante, mais il fallait avouer que le yukata lui allait à merveille. Elle avait l'air heureuse ce soir-là, souriant et riant à tout bout de champs. Mais elle savait qu'au fond, Violetta, tout comme elle, était sur le point de s'effondrer. Ran effleura la joue de sa cousine tout en lui murmurant doucement :

« Je ne veux pas, Ta-chan. »

Violetta attrapa doucement la main qui lui caressait le visage en fermant les yeux. Elle y déposa un doux baiser avant d'enlacer sa main dans celle de sa cousine. Puis, elle sautilla joyeusement tout en entraînant Ran :

« Allez, ce soir, c'est Tanabata, évitons de penser à nos petits soucis ! C'est cette nuit que les amants pourront se retrouver ! »

Elles traversèrent une belle et longue allée pavée, éclairée de lampions scintillants pour l'occasion. Les jardins des maisons bordant la rue étaient aussi invités à fêter l'évènement, décorés de lanternes, accueillant chaleureusement amis et familles pour les dîners en plein air. Les érables, cerisiers, marronniers et autres arbres de l'allée déployaient leurs majestueuses branches vers le ciel comme pour en décrocher les étoiles en cette belle nuit du Tanabata. Des branches de bambous décorées et colorées étaient placées devant les portes des maisons devenant ainsi des arbres de noël estivaux. Ran remarqua le sac de papier que tenait sa cousine à la main et demanda, curieuse :

« Il y a quoi de beau à l'intérieur ? »

« Des fruits pour en faire des offrandes à Altaïr et Véga et une petite cinquantaine de v?ux que j'ai formulé. » répondit Violetta.

« Juste une cinquantaine ? Je t'aiderais à les accrocher alors ! » dit Ran en réprimant un fou rire.

Violetta était vraiment attaché à ce genre de petits rituels bien que son emploi du temps lui permettait rarement de profiter pleinement de ces festivals japonais. Ce soir là, elle avait décommandé un certain nombre d'obligations pour se rendre à un dernier rendez-vous avec sa cousine. Le dernier. Après, tout serait terminé, la magie de Tanabata, leur histoire, tout s'achèverait ce soir. Elles le savaient bien toutes les deux. Mais Violetta continuait de sourire, laissant derrière un masque son c?ur blessé, dissimulant à chaque instant son envie de pleurer. Ran, elle, n'était presque plus présente. Bien sûr, son corps suivait indéniablement sa cousine mais ses pensées étaient déjà perdues au loin. Elle avait parfaitement conscience que cette soirée était la dernière pour elles. Elles deux.

~Est-ce que je suis vraiment. prête ? Je n'ai pas l'impression, je me sens résister. J'ai envie de. me rebeller.~ pensa la rouquine.

Les deux jeunes filles arrivèrent bientôt au bout de l'allée où se dressait un temple dont le portique d'entrée était décoré de guirlandes lumineuses et de bouquets de bambous. Passé le seuil, elles pénétrèrent dans un univers festif et joyeux. Une douce mélodie s'élevait vers le ciel, un parfum sucré parfumait l'air ambiant, les bambous étaient remplis de petits talismans et des roulottes de jeux accueillaient petits et grands. Violetta s'arrêta enfin, lâchant la main de sa cousine et se retourna enfin pour lui faire face :

« Ne me lâche pas la main ! » protesta aussitôt Ran.

« Ké ? Mais. »

« Je te dis de ne pas la lâcher ! » hurla presque la rouquine.

Violetta sursauta devant l'énervement de Ran. Elle tenta un geste de conciliation mais voyant le regard noir de Ran, suspendit ses mains, cherchant et tentant une approche qui ne serait pas rejetée. Elle finit par attraper rapidement et fermement le poignet de sa cousine et accéléra le pas :

« Je dois déposer mes offrandes sur l'autel. » déclara t-elle comme pour expliquer son empressement.

« Je n'aime pas ça ! Je ne le supporte pas ! Arrête ! Arrête tout de suite ! » cria Ran, désespérée.

Elle commença à trembler légèrement, effet direct d'une grande nervosité et d'un trop plein de sentiments refoulés. Crispant son poignet, elle le dégagea avec fureur empêchant Violetta de le saisir à nouveau. Ses yeux se remplirent bientôt de larmes qui dévalèrent silencieusement sur les joues devenues blanches de la jeune fille. Elle enfouit son visage dans ses mains pour dissimuler ses sanglots. Violetta s'approcha du visage de sa cousine et attrapa ses mains dans les siennes pour les faire retomber. Au moment où elle allait les relâcher, Ran profita de cet instant pour tenter de voler un baiser à Violetta mais cette dernière se recula presque automatiquement :

« Non. Pardonne-moi. » murmura t-elle dans un souffle.

~Mais ces sentiments ne sont pas de nous... Ils ne nous appartiennent pas... Ils appartiennent au passé. Un passé révolu. Je ne veux pas de cette boucle sans fin, de ce cycle éternel. Réagir à des sentiments qui viennent de notre ancêtre. Ce n'est pas bon. Que tu sois une fille ou un garçon, c'est du pareil au même. Autrefois, ils étaient tous pareils... au fil du temps. Tu es la première à être différente. Le fait que tu sois née fille nous permet de briser cette roue infernale. Alors accepte-le. Toi et moi, nous trouverons une personne à aimer et qui nous aimera. Ne réagis pas, ne succombe pas, renonce.~ pensa Violetta.

« Les fruits. » chuchota Ran en séchant ses larmes.

« Ké ? » répondit sa cousine en sortant du brouillard de ses pensées.

« Tu veux les déposer à l'autel en guise d'offrande ? Alors, allons-y ! »

Ran précéda Violetta qui la suivit silencieusement. Elles traversèrent un pont de bois où des enfants observaient en riant les carpes évoluant gracieusement au clair de lune. Les deux jeunes filles s'avancèrent, l'une derrière l'autre, sur un petit chemin menant à un autel shintoïste ou des fruits et légumes étaient déjà déposés en masse. Violetta s'en approcha doucement, frappa trois fois dans ses mains et s'inclina respectueusement. Le rituel accomplit, elle ouvrit son petit sac et en sortit de beaux fruits d'été rassemblés dans une élégante corbeille. Elle la déposa sur l'autel et joignit ses deux mains en prière. Ran observa la scène en silence, restant en retrait pour laisser son esprit vagabonder. Violetta avait décidé. Et la rouquine savait bien que c'était la meilleure solution au fond d'elle. Mais elle refusait cette séparation. On ne peut effacer aussi vite des siècles de sentiments amoureux se réincarnant à chaque génération. Tout son être refusait encore de céder, de se plier à ce changement.

~Cet amour. Il m'est tellement précieux et ce soir tu me demandes d'y renoncer. Je ne veux pas. Je veux m'accrocher. Encore.~

Ran secoua la tête. Décidément, elle ne pouvait pas. À quoi bon lutter contre sa nature ? Pourquoi donc s'infliger de telles souffrances ? Tout recommencerait la génération d'après.

~J'ai déjà tant souffert de naître en tant que fille. Tous les regards du clan s'étaient alors braqués sur moi, sur ma différence. J'aurai tant aimé être un homme comme tous les autres. Alors peut être que Violetta aurait accepté de poursuivre notre relation.~ La rouquine ferma les yeux. Non. Cette explication n'était pas la bonne et elle le savait parfaitement. Sa cousine était bien plus intelligente. Ses pensées, décisions et actions étaient toujours mûrement réfléchies et parfaitement méditées. La sagesse et la maturité de celle qu'on appelait affectueusement Ta-chan n'avait rien de comparable avec les autres jeunes filles du même âge qu'elle.

~Je ne suis pas encore prête. à te laisser. Même si ce soir tu me dis que tout est fini, je vais tout tenter pour te revoir. Nous vivons toutes les deux sur les mêmes terres, je ne peux pas faire autrement. Je ferais en sorte que tu me reviennes.~

Violetta se figea légèrement quand elle sentit le vent se lever. Elle se retourna vers sa cousine pour la contempler quelques secondes. Elle avait cet air grave qui semblait percer à jour les gens de ses yeux profonds. Ran tressaillit quelques instants. Elle savait que lorsque Violetta avait ce regard, les paroles l'accompagnant ne pouvaient être que dures. Pourtant, il n'en fut rien et la jeune fille avança en silence en direction du bambou le plus proche. L'arbre était déjà rempli de petits papiers où étaient inscrits les v?ux de chacun. Violetta se pencha sur son sac et commença à attacher au bambou les talismans qu'elle avait apportés. Ran s'approcha pour d'aider sa cousine. Où peut-être était-ce pour se trouver suffisamment proche de Violetta afin de pouvoir sentir son odeur flottant autour d'elle. Toujours est-il qu'elle s'exécuta le plus silencieusement possible. Elle jeta un coup d'oeil par dessus l'épaule de Violetta et regarda avec curiosité le papier qu'elle tenait délicatement dans ses mains, essayant de déchiffrer les caractères qui s'y trouvaient inscrits. Peine perdue, le voeu que Violetta avait formulé était écrit en espagnol.

« Nous y voilà. » déclara t-elle.

Ran sortit brusquement de sa rêverie et regarda sa cousine, surprise et interloquée. Que voulait-elle dire par là ? Elle regarda la jeune fille saisir le dernier talisman dans le sac :

« C'est terminé. » poursuivit Violetta.

~Terminé ?~ pensa Ran.

Elle hésita. Elle ne comprenait pas ce que sa cousine voulait dire par là. Parlait-elle des talismans ? Ou bien. de leur histoire ? Le c?ur de la rouquine s'accéléra. Il était encore tôt. La soirée ne faisait que commencer. Non ! Violetta lui avait promis cette soirée et elle comptait bien en profiter. Comment pouvait-elle lui retirer ces derniers instants ?

~Moi je n'ai pas décidé de rompre !~

« Je. Même si toi, tu as décidé de te séparer de moi, ce n'est pas mon cas ! Nous vivons dans les mêmes lieux, si tu penses te débarrasser de moi ainsi ! » dit Ran, la voix tremblante.

« Je me doutais de ta réaction bien que nous en ayons déjà longuement discuté. » répondit Violetta brusquement.

La jeune fille leva ses yeux bleus vers Ran. Violetta serra le dernier papier dans sa main qui se chiffonna. Son regard se durcit visiblement. Elle ne semblait pas la proie d'un sentiment quelconque de colère mais ses yeux montraient une détermination farouche qu'ont ces personnes élevées au poids de lourdes responsabilités :

« J'avais prévu ton attitude. Tu ne comprends strictement rien. Je ne veux plus de toi. Ta famille est déjà prévenue. Vous déménagerez expressément. À l'Extérieur du Manoir. » déclara la demoiselle d'une voix cassante.

Ran écarquilla ses yeux de surprise. L'attitude de Violetta venait de changer du tout au tout. Ce n'était cependant pas le plus dur à croire. Sa cousine venait de la bannir de l'Intérieur du Manoir. Le choc était violent certes, mais la colère et l'indignation firent bientôt bouillir son sang :

« Tu m'exclues ? Moi ? Tu comptes faire comme. eux ? M'exclure des douze autres ? » demanda t-elle rageusement.

Ran se doutait bien qu'elle avait appuyé là où cela faisait mal. Elle attendait une réponse virulente de la part de Violetta mais cette dernière se contenta de répondre fermement :

« Effectivement. Tu seras exclue au même titre que lui. Tu n'auras plus accès à l'Intérieur du Manoir. Il en a été convenu ainsi. »

La rouquine recula d'un pas comme pour mieux encaisser ces dernières paroles. Elle déglutit avec peine et les larmes coulèrent librement une nouvelle fois. En silence. La douleur amère se sentait maintenant au fond de sa gorge. Et bientôt dans son c?ur. Elle observa Violetta en tout désespoir de cause. Elle se tenait droite à quelques pas à peine d'elle. Mais elle semblait à présent plus qu'inaccessible. Hors de portée. Physiquement et sentimentalement. Elle avait ce regard que Ran détestait et qu'elle ne réservait qu'aux personnes défiant son autorité. Son visage était dur à présent, ne trahissant pas le moindre sentiment de tendresse qu'elle lui connaissait habituellement. Non. Violetta n'était plus Ta-chan à présent, mais Kania-Sama, la demoiselle que l'on disait insensible aux plaintes.

« Tu es cruelle. Violetta ! » déclara Ran avec difficulté.

« Comment un monstre comme toi se permet-il encore de m'adresser la parole ? » répondit impitoyablement sa cousine.

Ran serra les dents pour retenir ses larmes de couler de plus belle. « Monstre ». Violetta ne l'avait jamais traité ainsi. Jamais. Était-ce le vrai visage de sa bien-aimée ? La rouquine se mit à trembler nerveusement. Les paroles de sa cousine lui faisaient tellement mal. Elle voulait lui rendre la pareille, la faire réagir d'une manière ou d'une autre. Mais un mur de pierre invisible se dressait déjà entre elles. Sa Ta-chan n'existait plus il n'y avait devant elle qu'une jeune fille froide, loin de l'image qu'elle avait de celle qu'elle aimait tant. Ran tenta une dernière fois de faire réagir Violetta :

« Tu ne me verras plus jamais ! Tu sais ça ? »

« C'est bien ce que j'espère. »

~Plus rien. Terminé. Aucun espoir.~ pensa Ran.

Elle laissa ses larmes couler librement pendant quelques secondes, dévoilant son visage désespéré à sa cousine. La rouquine se retourna sans un regard en arrière et disparut bien vite du champ de vision de Violetta. Il ne resta plus que le bruit de ses sandales de bois, s'affaiblissant tandis qu'elle s'éloignait.

La jeune fille demeurée seule, regarda un moment l'endroit où Ran se tenait encore quelques instants auparavant. L'allure pleine de dédain et le regard glacé avaient disparu au moment même ou la rouquine avait tourné le dos. Violetta laissa tomber son papier chiffonné qu'elle avait serré le plus fort possible au moment de débiter à sa cousine ces paroles si crues, si blessantes. Elle s'accroupit à terre, enfouissant sa tête dans ses bras pour dissimuler non pas ses larmes mais son visage atterré. Elle aurait aimé pleurer mais dès son plus jeune âge, elle avait appris à ravaler ses sanglots.

Violetta ferma les yeux. Et l'aperçut. Elle la voyait toujours dans le noir de ses paupières closes. Présence silencieuse mais tellement vivante. Paroles aussi pures et dures que le cristal. Une silhouette se dessina dans les ténèbres. Et se précisa. Une jeune femme élancée, vagues brunes de ses cheveux ondulant jusqu'aux hanches. Regard aussi noir que l'obscurité qui les entourait. Comme toujours, elle était la première à prendre la parole :

« Tu as envie de la rattraper n'est-ce pas ? » demanda la jeune femme.

Elle s'approcha de Violetta pour l'enlacer en lui murmurant à l'oreille :

« Comme je te comprends ! Moi aussi, j'ai envie de la retenir ! »

Violetta s'accrocha de plus belle, s'agrippant aux bras qui l'entouraient.

« Je ne veux pas... mais je le désire. » déclara t-elle.

« Et tu as raison. Tu es vraiment quelqu'un de différent. Des autres. Tu es sûrement née sous une bonne étoile. Je vais continuer à dormir en toi jusqu'à notre prochaine rencontre. Je suis là pour toi. »

« Oui... » répondit la jeune fille en rouvrant les yeux.

Lorsqu'elle revint à la réalité, la jeune fille écarquilla quelques secondes les yeux le temps de s'accoutumer de nouveau à la douce lueur des lampions. Elle ramassa le papier qu'elle avait froissé et jeté à terre. Se relevant, elle se dirigea pour l'accrocher au bambou. Elle se recula pour contempler l'arbre garni de tous ces petits talismans (dont le tiers étaient ses propres voeux) lorsqu'elle entendit une voix familière lui dire dans le dos :

« Alors c'est vrai ? Tu l'as quittée ? »

Le timbre grave et monocorde s'éleva dans la semi obscurité, sans pour autant briser l'ambiance tendue qui volait tout autour de la jeune fille. Elle se retourna lentement, ses longues boucles châtains dansant doucement au vent. D'un geste impatient, elle refoula les larmes qui lui montaient aux yeux et fit face au jeune homme. Le regard dur de Violetta se planta dans les yeux doux et tristes qui l'observaient :

« Les nouvelles vont vite à ce que je vois. Mais, que fais-tu là grand frère ? »

Rey se tenait à quelques pas de sa petite s?ur, les mains dans les poches. Il passa nonchalamment une main dans ses cheveux :

« J'ai croisé Ran il y a cinq minutes et j'ai tout de suite compris. Je suis venu voir comment tu allais. » expliqua t-il.

Un long silence se creusa entre eux. Rey observa sans mot dire, Violetta, qui restait désespérément stoïque, dissimulant comme toujours la moindre émotion. Pourtant, il savait pertinemment que la jeune fille ressentait un grand bouleversement en elle.

~Ainsi, tu as vraiment mis fin à ce cycle infernal.~ pensa t-il.

Il fallait vraiment du courage et une volonté très forte pour oser se rebeller contre ce cercle vicieux. Le jeune homme sourit avec mélancolie. Cette relation était pour le moins, singulière. Deux jeunes filles qui s'aiment, et voilà les m?urs et la morale japonaises qui s'en retrouvent ébranlées. Pourtant, au fond de lui, Rey savait très bien que cet amour ambigu n'était pas dû à une préférence quelconque de sa s?ur pour la gente féminine. Même chose pour Ran. Toutes deux réagissaient à des sentiments antérieurs à leur naissance. Alors qu'il aurait dû être désolé pour sa s?ur, il était soulagé de cette décision, même heureux à ce moment là. Car.

~Il y a quelque chose que je désire.~ pensa t-il.

Rey s'approcha de sa s?ur et lui attrapa le menton pour qu'elle relève la tête :

« Ne sois pas triste trop longtemps, petite s?ur. »

C'était une chance inouïe presque inespérée d'y mettre fin. Et Rey en était pleinement conscient à présent. Si l'histoire des deux jeunes filles était terminée, alors peut-être y avait-il un espoir pour la suite. Il ne savait comment libérer sa s?ur mais ce dont il était sûr c'est que cette décision venait de briser une partie des chaînes qui la retenaient. Seulement, si certains de ces doutes se révélaient être exacts, les prochains mois seraient aussi source de souffrances terribles pour sa s?ur. Il soupira en y pensant. Il ferait ce qu'il devait faire pour qu'un jour Violetta retrouve son sourire qu'elle avait lorsqu'elle était petite. Elle avait une joie de vivre incroyable avant qu'elle ne découvre. avant qu'Akito n'apparaisse dans sa vie, lui exposant cruellement la dure réalité de sa naissance. Depuis ce jour, sa petite soeur avait cessé de sourire de cette façon là, renonçant par la même occasion à verser la moindre larme.

~Je suis peut-être effronté d'y croire. Mais je pense avoir une chance. Et notre père à tous deux y croyait, lui.~ songea le jeune homme.

Rey attrapa le visage de Violetta et le colla tout contre son c?ur. La jeune fille, étonnée, se mit à battre des mains sur le côté. Il caressa d'un geste apaisant les cheveux de sa s?ur qui se calma presque aussitôt :

« Violetta. Tu trouveras quelqu'un qui t'aimeras et que tu aimeras, j'en suis sûr. Ne perds pas espoir. » murmura t-il.

La jeune fille s'appuya un peu plus contre la poitrine de son frère et chuchota un petit « oui » avant de se dégager complètement. Rey tendit une main engageante à Violetta pour l'inviter à le suivre :

« Je te promets, petite s?ur, qu'il y a quelqu'un qui t'attend sûrement quelque part. » répéta t-il.

« En attendant, tu m'offres une crêpe ? » répondit la jeune fille, ignorant superbement les belles paroles de son frère.

« Tu manques pas d'air ! Moi je me fais un sang d'encre pour toi et de ton côté, tu ne penses qu'à manger. » s'exclama Rey, faussement indigné.

Plus loin, un petit blondinet observait le drôle de couple se chamailler. Une sucette dans la bouche, Momiji hocha la tête pensivement en voyant Violetta suivre en trottinant gaiement le jeune homme brun.

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Ooooouuuuuffff ! J'ai énormément tardé pour ce chapitre, en plus il est plutôt court, donc je ne suis pas trop fière à vrai dire. Il a été très difficile à écrire, j'espère que le résultat sera satisfaisant. Merci à tous ceux qui me lisent : Zahne, Clara, Mizu (non, je ne me mets pas au yuri, gné !), Préséa, Fred, Pascal et tous les autres. Merci aussi à Petite Lady et Selphie qui me publient. Spécial dédicace à Clara et Zahne, merci à vous deux. Je crois que sans votre soutien, je n'aurais réussi à rien. Valà valà, pour les remerciements. Rendez-vous au prochain chapitre que je vais tenter d'écrire en un temps record cette fois-ci (méééééé bien sûûûûûûr !).