En retenue

Hermione se trouva à huit heures précises devant le cachot. Le Professeur Rogue était toujours installé à son bureau, corrigeant avec aisance des devoirs. 'Tu ne me déduira pas de points', pensa-t-elle, lorsqu'il observa son horloge, pour vérifier si elle était bien à l'heure.

« Bien. qu'est-ce que vous regardez petite sotte ? »

En pointant son long doigt fin vers l'évier il lui dit : « Vous allez me nettoyer tous ces chaudrons que j'ai empilé. »

« Très bien Professeur Rogue », répliqua-t-elle sans faire d'autre remarque.

Elle avait décidé de l'ignorer tout au long de la soirée. Elle pensait que c'était la meilleure façon d'éviter d'autres problèmes. Un mois et demi. se remémora-t-elle. C'était devenu son leitmotiv.

Elle se baissa et rempli l'évier d'eau chaude. Etant élevée de façon 'moldue', elle était habituée à façon de nettoyer. Elle n'utilisait pas de magie quand elle était chez ses parents, en particulier à cause de la règle instaurée par Poudlard qui n'autorisait pas les élèves d'utiliser de magie en dehors de l'école. Elle pris la brosse et commença à frotter, en constatant que les manches de sa cape la gênaient. Elle les remonta, fort de constater qu'elles retombaient et étaient trempées. Elle décida d'enlever sa cape et la posa sur le dossier d'une chaise.

Le Professeur Rogue lui jeta un bref coup d'oeil par dessus ses corrections. La Granger lui tournai le dos tout en frottant le premier chaudron. Il lui reluqua le postérieur qui au lieu d'être habillé de l'uniforme réglementaire était moulé dans une paire de jeans. Il la fixa, étonné de son apparence. La paire de jeans épousa parfaitement ses formes, quoi qu'un peu provocantes. Il posa sa plume avec dégoût se leva et se dirigea vers elle. Il se plaça à côté d'elle les bras croisés et la fixa.

Elle sentit son regard reposer sur elle, avant même de s'être retournée. C'était vraiment étrange, la façon dont elle devinait sa présence, sans même savoir qu'il était là.

Cette voix, profonde ressemblant à du velours brisa le silence qui régnait dans le cachot : « Mademoiselle Granger. il est très peu probable que ceci peut être considéré comme étant l'uniforme réglementaire de Poudlard. »

Elle se retourna et il ne pu s'empêcher de remarquer que ses cheveux d'habitude si touffus, semblaient être plus disciplinés. Quelques boucles entouraient joliment son visage et tombaient en cascade le long de son dos.

« Je suis désolée Professeur, mais je ne vois aucune raison de salir mon uniforme surtout pour frotter des chaudrons », lui répondit-elle tout en essayant de ne pas faire transparaître sa colère.

Rogue ne fut pas très heureux de constater que sur ce point elle avait tout à fait raison et que sa remarque était parfaitement pertinente. Il s'était préparer à lui faire quelque remarque acerbe, mais elle l'avait envoyé sur les 'roses' de la façon la plus charmante qui soit.

« Très bien ! je ferais une exception cette fois ci. Continuez votre travail et assurez vous que les chaudrons soient impeccables ! »

Il se dirigea précipitamment vers son bureau, reprit sa plume et continua de corriger les devoirs.

Il se rappelait parfaitement de sa première rentrée des classes, de la première fois qu'il l'avait vue.

C'était une petite mademoiselle-je-sais-tout autoritaire, qui levait toujours la main à chaque fois qu'il posait une question à la classe. Sa tête était couverte d'une masse de cheveux touffue et ses dents étaient plutôt longues. Elle était perpétuellement collée aux basques de Potter et Weasley.

'Elle n'a pas changée', essaya-y-il de se convaincre mentalement, 'non, elle n'a pas changé'. Elle était toujours la même 'petite idiote' qui faisait toujours quelque chose de stupide. Il l'observa encore pendant un instant, puis continu de corriger ses devoirs.

Hermione termina de frotter les chaudrons vers minuit. Rogue était partie voilà maintenant une heure tout en la prévenant que si le travail n'était pas fait correctement il déduirait des points. Il l'avait fixé pendant un moment, ce qui ne lui correspondait pas du tout. Puis il disparut dans ses appartements, en claquant consciencieusement la porte. Ses appartements devaient se trouver quelque part par là ou du moins a proximité de sa salle de cours comme tous les appartements des professeurs de Poudlard. Elle contempla ses mains rougis et les frottas. Il faudrait qu'elle les enduise de cire d'abeille quand elle serait dans sa chambre. Elle traversa les couloirs déserts en retenant difficilement de bâiller. Au moins demain elle pourrait faire la grasse matinée. Et en plus elle pourrait rajouter une croix sur son calendrier. Elle allait aussi déterminer le nombre de minutes qu'il lui restait avec Rogue.

Ron, Harry et Ginny l'attendaient en jouant aux échecs version sorciers et en mangeant les friandes qu'ils avaient rapportés de leur dernière expédition chez 'Honeydukes'. Harry et Ginny chahutaient tandis que Ron leva ses yeux vers eux.

« Et bien... il était temps que tu reviennes », lorsqu'elle rampa à travers le passage du portrait. « Alors comment c'était ? »

« Ça va. A part qu'il était furieux que je n'étais pas en uniforme réglementaire. Mais je dois bien l'admettre que pour une fois il n'était pas aussi sarcastique qu'à son habitude. »

« Je me demande ce qu'il y a bien pu lui arriver », demanda Ginny.

« Si je le savais.... », répondit Hermione. « Je vais prendre une douche, puis je vais me coucher. Ce n'est sûrement pas Rogue qui va me ruiner mon week-end ! »

Le Professeur se trouva à ce moment précis dans ses appartements en train de ruminer comme à son habitude. Comme d'habitude il ne dormait pas beaucoup. Il avait quitté la Granger qui finissait sa retenue au moment où il ne pouvait plus se retenir et de l'observer constamment. Elle commençait vraiment à lui taper sur les nerfs. Au moins à la fin du mois de mois il n'aurait plus à s'en s'occuper ni d'elle ni de Potter ou de Weasley. La seule qui resterait était cette petite 'puce', la cadette des enfants Weasley, et bien évidemment celle-ci était complètement apeurée par le grand méchant Professeur Rogue.

Il remua le whisky qui se trouvait dans son verre tout en pensant à la façon dont il aimait terroriser ses élèves. Il but une grande rasade. Au moins il pouvait compter sur Mademoiselle Granger pour avoir quelques joutes verbales. Cela rendait les choses plus intéressantes. Ron Weasley n'était d'aucun défi. Il deviendrait simplement pâle et se confondrait en paroles confuses et Potter le fusillerait du regard. En ce qui le concernait Mademoiselle Granger était toujours cette petite idiote, mais une petite idiote qui avait des tripes.

En ce samedi matin, Albus Dumbledore et Minerva McGonagall étaient en grande discussion au sujet des futurs diplômés. Il semblerait que l'université était accablée de demandes et qu'elle-ci demandait à Poudlard de lui venir en aide. L'université voulait que Poudlard conserve au moins l'un de ses diplômés, afin d'y faire ses études universitaires. Ce programme impliquerait que l'élève en question serait l'assistant d'un professeur et effectuerai ses cours par hibou. C'était à Albus de sélectionner l'élève parmi une liste. Plusieurs écoles de magie et sorcellerie étaient dans la même situation.

« C'est plutôt une longue liste, Albus », constata Minerva.

« J'en suis tout à fait conscient, Minerva. Je l'ai décortiquée hier soir. Il y a de nombreux élèves qui conviendraient. Tous ont d'excellentes notes. Tout de même j'ai une préférence pour une élève en particulier et je pense que tu es également de mon avis. J'en déduis donc que notre choix se portera sur Mademoiselle Hermione Granger. Je pense qu'elle sera un excellent professeur dans le futur étant donné son cursus scolaire. »

« C'est un très bon choix. Mademoiselle Granger est une élève très intelligente. Mais de quel professeur sera-t-elle l'assistante ? Il est mentionné ici qu'elle est attirée par l'arithmancie, mais nous ne nécessitons pas vraiment d'assistant à ce poste. »

Albus semblait perdu dans ses pensées.

« Je pensais justement que Severus aurait besoin d'une assistante. Elle serait parfait dans cette matière, d'autant plus que nous n'avons jamais eu de 'Professeur-femme' à ce poste. »

Minerva but une gorgée de thé quand soudain d'un air affolé elle répliqua, « Je ne pense pas que ce soit vraiment une bonne idée. »

« Et pourquoi donc, très chère ? Severus est un Maître en ce qui concerne les potions. »

« Oui bien sûr, mais.... enfin, tu sais bien qu'il ne s'entendent pas entre eux. »

« J'en suis conscient et je ne pense pas que cela soit provoqué par Mademoiselle Granger, quand on considère que Severus peut être très exaspérant par moments. C'était déjà le cas lorsqu'il était étudiant.' »

« Il se pourrait bien qu'elle refuse de travailler à ses côtés.' »

« Elle n'aura pas d'autre choix. Il n'y pas d'autre place et je ne vois pas pourquoi on la mettrai avec Binns, Flitwick, Lupin, Chourave ou Bibine. Et je ne veux même pas songer à Sybille. Par conséquent, il ne reste plus que Severus.'

« Pour être franche je n'arrives toujours pas à m'y faire. »

« Minerva il n'a que deux solutions qui s'offrent à eux : soit ils s'entretuent soit ils s'entendent. »

Il lui sourit et elle comprit que ça ne servirait à rien de protester, car il était bien connu que lorsque Albus avait une idée derrière tête rien ni personne ne pouvait lui faire changer d'avis.

« Très bien. Tu veux que je fasse parvenir un courrier qui fait part de notre choix à la faculté ? »

« Oui. Fais le tout de suite. »

« Ne devrait-on pas informer Mademoiselle Granger de notre décision ? »

« L'université fera parvenir des courriers par hibou à la fin de l'été avec toutes les modifications et changements, quand ceux-ci auront été déterminés. Je préfère ne rien dire tant nous n'avons pas eu de confirmation quant à tout cela. Je vais appeler les elfes de maison afin qu'ils trouvent des appartements pour Mademoiselle Granger. Au moins ce sera une bonne chose de faite et on pourra passer un été paisible. »

Minerva retourna à ses appartements privés afin de rédiger le courrier pour l'université. Personnellement elle n'était pas d'accord avec la décision qu'avait prise Albus au sujet d'Hermione et de Severus.

Severus pouvait être brusque et cela ne tranquillisa guère. La seule chose qui était certaine c'était qu'Hermione ne se laissait pas faire par Rogue comme le faisaient autres élèves ; ce qui le rendait encore plus fou.

Elle frissonna en se demandant à quoi cela pouvait bien ressembler d'avoir travaillé avec lui quand il était encore mange-mort. Il préférait l'intimité des ses appartements aux autres personnes. Il était rare qu'il aille à Pré-au-Lard pour côtoyer ses semblables. Il passait ses étés enfermé dans les cachots à ruminer et à s'amuser avec ses potions. Elle ne pouvait s'imaginer qu'il soit enchanté par l'idée que quelqu'un puisse envahir ce qu'il considérait comme son territoire. Ça n'allait pas être une partie de plaisir le jour où Rogue découvrirait le 'pot aux roses'.

Lorsque avril devint mai, les futurs diplômés devenaient de plus en plus gais tout en étant irrités en même temps, vu que les examens approchaient à grands pas. Il semblait y avoir une trêve entre Hermione et le Professeur Rogue. Enfin c'est le ressentiment que Harry avait. Rogue ne s'était plus acharné contre eux. Il les avait parfaitement ignorés à l'exception de Neville, qui avait toujours de gros soucis à se faire. Le pauvre Neville n'espérait qu'une seule chose c'était d'obtenir son diplôme et d'être débarrassé pour de bon de Rogue.

Grâce à Ron, la trêve ne fût pas de longue durée. Depuis que Ginny et Harry avaient eu leurs premiers rapports il y de cela un an maintenant Ron mit la pression à Hermione afin que celle-ci cède à ses avances. Hermione confia à Harry qu'elle avait des doutes quant à avoir une relation à long terme avec Ron, mais elle ne rompit pas leur relation ni n'entreprit quoi que ce soit.

Un jour Ron la coinça dans le hall près de la salle de cours du Professeur Lupin. Il tenta de la 'compromettre' en lui murmurant des mots doux à l'oreille.

« Non Ron ! Hors de question ! Mais réponse est non ! », répondit-elle à sa requête. Ron tenta désespérément de l'embrasser. Elle tourna sa tête ne voulant pas que les autres élèves les découvrent.

« Hermione. s'il te plait », supplia-t-il.

« Weasley, vous êtes vraiment pathétique », dit le Professeur Rogue sur un ton dégoûté tout en les fusillant du regard. « Et en ce qui vous concerne Mademoiselle Granger vous pouvez certainement faire mieux que Weasley ! »

Ron fusilla à son tour du regard Rogue, et commença à ouvrir la bouche. Il se rétracta en voyant que Rogue souleva un sourcil d'un air interrogateur. Rogue se demandait s'il allait devoir affronter Ron.

« Dégagez avant que je ne décide de distribuer des punitions. Grâce à dieu la remise des diplômes approche », se dit-il.

Ron prit Hermione par la main et la tira dans son sillage à travers les couloirs.

« Tu as de la chance qu'il n'ait pas déduits de points. Je t'avais pourtant prévenu qu'il ne faillait pas faire ce genre de choses dans les couloirs aux yeux et au su de tous », lui reprocha-t-elle.

Ron était exaspéré, et complètement frustré sur le plan sexuel.

« Tu sais quoi Hermione. Tu es presque comme lui ! »

« Comme qui ? »

« Rogue »

« Alors ça c'est pas vrai ! »

« Oh que si ! Tu sais toujours ce qui est approprié, à spéculer qui observe qui. Tu es son égal féminin. »

« C'est ton avis et ça te regarde Ronald Weasley. Tout est de ta faute de toute façon », répliqua-t-elle en tentant de se dégager de sa poigne possessive.

Elle le planta en plein milieu du couloir et courut dans la direction opposée longeant Rogue. Elle ne vit pas son regard stupéfait face à son expression.