Disclaimer : les personnages sont à JKR bien entendu ainsi que tout
l'univers autour. Quelques personnages sont toute fois de moi.
N/A : désolée pour les fautes, je fais de mon mieux. N'hésitez pas à m'envoyer des rewiews pour me dire ce que vous en pensé. En espérant que cela vous plaise.
Chapitre 1
Elle s'était assoupie quelques minutes, du moins c'est ce qu'elle pensait mais il y avait plus de deux heures qu'elle dormait paisiblement, sa guitare sur les genoux. Lorsqu'elle ouvrit les yeux se fut pour constater qu'ils seraient bientôt arrivés à destination. L'autobus de la tournée les amenait vers un immense amphithéâtre au c?ur même de Londres, le Albert Hall se dressait droit devant. Le groupe qu'elle formait avec Ian, Marie et Sean avait très rapidement pris en popularité et était devenu l'une des figures dominantes de la musique anglaise. Pour l'instant, ils devaient jouer dans le cadre d'un spectacle bénéficie pour venir en aide aux enfants démunis du Royaume Unis.
Le groupe avait endisqué déjà deux disques qui faisait un malheur partout en Grande-Bretagne. Dire que cela ne faisait que deux ans qu'elle s'était jointe à eux. Ils avaient d'abord débuté dans des pubs et des fêtes de quartier mais avaient été vite remarqués par le dirigeant d'une compagnie de disque qui les avait engagés sur-le-champ. Maintenant ils joueraient devant des milliers de spectateurs. La ville était placardée de bout en bout d'affiche annonçant leur venue.
Le groupe avait sauté de joie lorsque leur gérant leur avait appris la nouvelle, mais elle n'était pas aussi contente qu'eux. Retourner à Londres lui faisait peur, elle ne voulait surtout pas rencontrer d'anciens fantômes, elle qui faisait tout pour éviter les endroits où elle allait autrefois. Avec le groupe elle avait réapprit à sourire, cela lui avait été ardu mais maintenant, elle pouvait répondre à l'enthousiasme de ses collègues en les gratifiant d'un rictus qui se voulait sincère. Ils avaient vite compris qu'il ne fallait pas la questionner sur son passé et qu'ils devaient respecter ce qu'elle était, elle était solitaire mais ils savaient qu'ils pourraient compter sur elle s'ils étaient dans le besoin. Elle était sincère et respectueuse, elle ne parlait pas souvent mais lorsqu'elle le faisait c'était toujours pour dire quelque chose d'intelligent. Ian disait d'elle qu'elle était la conscience et voix de la raison du groupe.
L'autobus arrêta devant l'entrée des artistes et y fit descendre le groupe et leur équipe de tournée. Lorsqu'elle descendit, suivit par les autres membres du groupe, une meute de fans en délire les accueillit par des cris et des demandes d'autographe. Ils répondirent rapidement à quelques questions de la presse tout en se faisant photographier avec leurs fans. Alors qu'elle allait entrer dans la salle de spectacle, elle remarqua un gros chien au pelage aussi noir que la nuit qui attendait patiemment assis sur ses pattes arrières, la tête légèrement de côté. Il semblait l'observer.
« - Oh, le beau chien, que voilà. »
Marie s'empressa d'aller cajoler l'animal qui contrairement à ce que l'on aurait pu croire, ne bougea pas la queue d'excitation, il continuait à fixer devant lui. Le groupe entra, laissant le chien seul sur le pas de la porte.
*******************
« - J'en suis sûr Rémus, c'était elle. » Sirius, tu sais bien que c'est impossible, commença Lupin Regarde cette affiche, tu vois bien que. Sirius, c'est IMPOSSIBLE, arrête veux-tu. Voilà des semaines que tu me rapporte en bon chien chien que tu es des affiches de ce groupe et que tu me casses les oreilles avec tes idioties. Mes idioties., bien je vois moi je voulais aider, je pensais que tu serais heureux de la revoir, que. SIRIUS ARRÊTE, ELLE EST MORTE, TU M'ENTENDS, ELLE EST MORTE. »
Lupin se laissa tomber dans un fauteuil de son salon où Sirius en Patmol était venu lui apporter pour la cinquième fois une affiche où l'on voyait les quatre membres d'un groupe de musique moldu très populaire. Il se prit la tête entre les mains et poussa un énorme soupir à fendre l'âme. Sirius se rapprocha de son ami et posa une main sur l'épaule de celui-ci. La pleine lune ayant eu lieu seulement deux jours avant, l'homme était encore très épuisé et avait d'énormes cernes sous les yeux. Sirius se doutait qu'il n'y avait pas seulement la pleine lune en cause dans l'état de son ami, il avait beau affirmer haut et fort qu'elle était morte, il n'en demeurait pas moins qu'elle était bien vivante dans son esprit et s'il avait raison, elle se trouvait à seulement quelques kilomètres de chez lui.
« - Rémus, écoute, je., commença-t-il maladroitement. Je suis désolé de m'être emporté Sirius. Non non, c'est moi qui . C'est que vois-tu je les avais bien vues avant que tu ne me les apportes ces affiches et moi aussi je trouvais qu'elle lui ressemblait mais tu sais bien que c'est impossible. Rémus, tu sais bien que rien n'est impossible dans le monde d'où l'on vient. Elle a été jugée coupable de meurtre Sirius et condamnée à la peine maximale, personne ne s'en réchappe, tu le sais aussi bien que moi. Mais elle était innocente. Sirius, toi aussi tu es innocent et pourtant tu dois encore te cacher et fuir le monde des sorciers. Tu as eu la chance de d'évader d'Askaban qui je le sais n'est pas une partie de plaisir mais elle a été condamnée à mort et non pas à une sentence à la prison des sorciers. Rémus, j'étais là tout à l'heure quand elle est arrivée, je l'ai vu et je mettrais ma main à couper qu'il s'agit bien d'elle, comment, j'en ai aucune idée mais mes sens ne peuvent me tromper ainsi. Patmol, il y a plus de quinze ans que tu ne l'aurais pas vu, comment peux- tu. Fais-moi plaisir, laisse Lunard en juger par lui-même, j'ai déniché, ne me demande pas comment, deux bons billets pour le spectacle de ce soir, on pourrait y aller. Tu comptes y aller en chien ?, demanda malicieusement Lupin. Oui monsieur, en chien pour aveugle, Lunard ne devrait pas avoir besoin de sa vue pour la reconnaître alors porter des lunettes fumées ne devrait pas te déranger outre mesure. »
Il avait pensé à tout, se dit Lupin, il savait depuis longtemps déjà que quand Sirius avait une idée derrière la tête il était inutile de tenter de le faire changer d'avis. Pourquoi pas après tout, sa tête lui disait que ce n'était pas elle mais son c?ur continuait à espérer, en plus ils auraient sûrement droit à un excellent spectacle.
Le soir venu, c'est un Lupin pratiquement traîné par un gros chien noir surexcité qui avança vers la porte de l'Albert Hall. Des milliers de spectateurs s'entassaient dans les bancs, un placier eut la bonté d'accompagner, bien inutilement l'homme et son chier jusqu'à leur place, à l'avant de la scène. Sirius avait raison, c'étaient d'excellents billets. Rémus comprit d'où ils venaient lorsqu'il vit arriver une adolescente aux cheveux châtains s'avancer vers eux avec ce qui devait être ses parents.
« - Professeur Lupin, heureuse de vous revoir. Mademoiselle ?, joua Lupin qui était sensé être aveugle. Granger, vous m'avez enseigné, il y a deux ans de cela, joua-t-elle à son tour, elle ne paraissait pas étonné de les voir là tous les deux. Laissez moi vous présenter mes parents. »
Lupin fit ainsi la connaissance des parents de Hermione qui lui avait offert ce cadeau pour le début des vacances estivales. La jeune fille avait dû trouver un moyen pour acheter les deux places adjacentes aux leurs et les refiler à Patmol. Le concert débuta peu après avec les prestations de divers groupes et artistes. Vint lentement, trop lentement pour Lupin, le tour du groupe qu'ils étaient venus voir. Lorsqu'elle entra sur scène, son regard ne put la quitter, Patmol avait dit que de la voir ne lui servirait à rien et qu'il devait se fier à ses autres sens surdéveloppés grâce à sa condition de lycanthrope mais ses yeux refusaient se regarder ailleurs.
Elle se tenait au milieu de la scène, sa guitare pendant mollement sur son dos car elle ajustait le micro devant elle. Lupin crut voir ses mains trembler, elle devait être nerveuse et il y avait de quoi, des milliers de personnes scandaient le nom du groupe et attendait avidement leur prestation. Elle gardait la tête baissée. Elle semblait agacée par quelque chose, sa mâchoire dénotait une certaine tension. Lupin l'observait attentivement, elle avait les cheveux blonds, si blonds qu'on les aurait cru parsemés de fils d'argent, ils flottaient librement sur ses épaules en de jolies boucles lâches et désordonnées. Elle portait un pantalon corsaire bleu royal et une chemise ample à manches courtes blanche.
La ressemblance avec la jeune femme qu'il avait connue jadis était bien plus frappante vu d'aussi près. La femme qui se tenait sur la scène était légèrement plus ronde que dans le souvenir de Lupin mais avait les même pommettes saillantes et ses lèvres avaient la même forme. Rémus était troublé, Patmol à ses côtés s'agita pour l'encourager à poursuivre son investigation. Le maraudeur aurait aimé voir le regard de la jeune femme, il aurait tout de suite pu écarter tous ses doutes simplement en plongeant ses yeux dans son regard mais celle-ci gardait la tête baisée et maintenant elle lui tournait le dos, discutant avec les autres membres du groupe en terminant l'ajustement de leur matériel.
Soudain, Marie alla prendre sa place à la droite du micro de la jeune femme que Lupin n'avait pas quitté des yeux, Sean prit également sa place derrière sa batterie et Ian à son piano. Elle aussi alla se poster au devant de la scène et pendant que Marie saluait la foule en les remerciant d'être si nombreux, elle releva enfin la tête pour plonger directement son regard bleu du ciel directement dans les yeux de Lupin qui portait toujours ses lunettes. Patmol laissa échapper un jappement mais il fut étouffé par la musique et la foule qui réagissait au début de leur prestation.
Hermione avait sentit son ancien professeur se crisper et elle l'avait vu faillir perdre l'usage de ses jambes et que sa mâchoire tentait de rejoindre le sol. Il semblait subjugué, comme pétrifié, Patmol aussi le regardait et semblait s'inquiéter. Rémus enleva ses lunettes et se redressa lentement, continuant de fixer la guitariste qui avait commencer à jouer en retard. Hermione risqua un ?il sur cette dernière, elle jouait machinalement tout en fixant elle aussi Lupin. Comment pouvait-elle fixer uniquement une personne dans toute cette foule ?
À la fin de la première chanson qui fut chaudement applaudit, la guitariste reprit ses moyens et se força à se concentrer sur le spectacle qu'elle donnait. Heureusement pour elle, la première chanson était chantée par Marie mais les suivantes seraient les siennes. Pas une seule seconde Rémus ne la quitta des yeux. Tous ses sens lui confirmait qu'il s'agissait bien d'elle et il se refusait à écouter pour l'instant son cerveau qui se demandait par quel miracle cela était possible. Plus tard il se poserait des questions, mieux, il lui poserait ces questions et ce même s'il devait utiliser un sortilège interdit.
*************************
Elle l'avait bien vu, ce gros chien noir qui ressemblait aux illustrations de Sinitros qu'elle avait vu jadis, ne lui était pas inconnu. Elle l'avait sentit avant même de l'apercevoir mais avait préféré jouer la carte de l'indifférence intentionnelle. Jamais elle n'avait imaginé qu'il irait chercher son ami, jamais ?. Elle devait avouer qu'une partie enfouie au fond d'elle-même l'avait espéré ardemment mais sa raison lui disait de fuir le plus loin possible pour ne pas se retrouver dans la situation dans laquelle elle était maintenant plongée jusqu'au cou. Pourquoi avait-il fallu qu'elle le regarde directe dans les yeux, pourquoi ?
Elle avait sentit sa présence en ajustant son micro, ses mains s'étaient mises à trembler inconsciemment. Elle avait ensuite tout fait pour retarder le moment où elle regarderait la foule car elle savait très bien que son esprit serait trop faible et qu'il le rechercherait immanquablement. C'est ce qui était arrivé, elle avait d'abord été frappé par le fait qu'il porte des verres fumés mais il les avait vite enlevés. Le frison qui l'avait parcouru par la suite fut phénoménal, elle avait eu de la difficulté à se maîtriser et à entamer le morceau prévu. Pourquoi tout ce que l'on cherche à fuir nous poursuit inlassablement ?
Voilà maintenant deux ans que Matéus l'avait remise en circulation et cela faisait vingt-quatre mois qu'elle fuyait le plus loin possible le monde magique, reniant ce qu'elle était et la communauté à laquelle elle avait jadis appartenue. Le seul lien avec lequel elle avait renoué était la musique, sa seule passion dans la vie, c'était tout ce à quoi elle s'était autorisée à reprendre de son passé. Malgré le fait que Matéus la pousse continuellement à reprendre la place qui lui est dû dans la communauté magique, elle s'y refusait, vivant parmi les moldus et comme une moldue.
Pour l'instant, ses résolutions étaient bien loin, le regard dans celui de Rémus, elle revivait à la vitesse de la lumière toutes ses années de bonheurs qu'ils avaient partagé tous ensembles. Du temps où ils étaient jeunes et insouciants. Si seulement elle avait su à l'époque, elle aurait peut-être pu.
Il ne restait que quelques accords à la première chanson, interprétées par Marie, elle devait ensuite prendre la relève pour le reste du spectacle puisque Marie ne pouvait chanter en jouant du violon. Déjà Sean frappait la mesure pour leur deuxième succès, elle devait se reprendre, elle brisa le lien visuel qui la liait à Rémus et se concentra sur le travail qu'elle avait à faire.
La foule était survoltée et en redemandait encore et encore. Bien vite leurs succès furent tous interprétés mais les spectateurs en redemandaient. Alors qu'ils quittaient la scène entre deux rappels, Sean demanda quelle chanson ils pourraient bien interpréter maintenant ?
« - Et si on jouait L'amour est violent ?, demanda Marie avec des yeux pétillants. Excellente idée », répondirent en ch?ur Sean et Ian.
Elle n'était pas enchantée du tout, elle redoutait ce moment, l'amour est violent était une chanson qu'elle avait composé il y a bien longtemps, du temps de son insouciance. Elle leur avait jouer ce morceau lors de leur première rencontre et ils avaient appris à le jouer en cachette. Maintenant, ils le jouaient lors de leur spectacle et l'accueil du public était étonnant. Mais elle ne voulait pas le jouer ce soir, trop tard pourtant, déjà le groupe retournait sur scène pour répondre au rappel scandé par la foule.
Pour cette chanson, elle changeait de place avec Ian qui avait appris quelques accords de guitare pour les accompagner mais c'est elle qui avait la vedette au piano. Elle s'installa donc et on lui apporta un micro, ses pensées, la désertaient ne laissant qu'un immense vide dans son esprit. Machinalement, elle plaça ses doigts sur les touches et ils se remirent à jouer seuls comme possédés par cet air qui les contrôlait à la perfection. Il y avait une introduction assez longue qui sonnait avec des tonalités très rythmées mais qui bientôt trouvaient un rythme plus modéré.
Lorsqu'elle ouvrit la bouche pour chanter les premières paroles, elle fut projetée dans le passé, les souvenirs se bousculaient dans sa tête la ramenant près de vingt ans en arrière.
*********************
Des dix chansons interprétées avec brio par cette vision venue du passé, aucune ne l'avait troublé comme celle qui débutait à l'instant. Cette fois ses jambes avaient lâché et il s'était retrouvé assis, seul au milieu d'une mer de fans en délire. Lui était à des années de là, en fait, il était dans ses souvenirs, le temps d'une chanson et il était à nouveau un jeune homme de quinze qui revivait sa vie en accéléré.
N/A : désolée pour les fautes, je fais de mon mieux. N'hésitez pas à m'envoyer des rewiews pour me dire ce que vous en pensé. En espérant que cela vous plaise.
Chapitre 1
Elle s'était assoupie quelques minutes, du moins c'est ce qu'elle pensait mais il y avait plus de deux heures qu'elle dormait paisiblement, sa guitare sur les genoux. Lorsqu'elle ouvrit les yeux se fut pour constater qu'ils seraient bientôt arrivés à destination. L'autobus de la tournée les amenait vers un immense amphithéâtre au c?ur même de Londres, le Albert Hall se dressait droit devant. Le groupe qu'elle formait avec Ian, Marie et Sean avait très rapidement pris en popularité et était devenu l'une des figures dominantes de la musique anglaise. Pour l'instant, ils devaient jouer dans le cadre d'un spectacle bénéficie pour venir en aide aux enfants démunis du Royaume Unis.
Le groupe avait endisqué déjà deux disques qui faisait un malheur partout en Grande-Bretagne. Dire que cela ne faisait que deux ans qu'elle s'était jointe à eux. Ils avaient d'abord débuté dans des pubs et des fêtes de quartier mais avaient été vite remarqués par le dirigeant d'une compagnie de disque qui les avait engagés sur-le-champ. Maintenant ils joueraient devant des milliers de spectateurs. La ville était placardée de bout en bout d'affiche annonçant leur venue.
Le groupe avait sauté de joie lorsque leur gérant leur avait appris la nouvelle, mais elle n'était pas aussi contente qu'eux. Retourner à Londres lui faisait peur, elle ne voulait surtout pas rencontrer d'anciens fantômes, elle qui faisait tout pour éviter les endroits où elle allait autrefois. Avec le groupe elle avait réapprit à sourire, cela lui avait été ardu mais maintenant, elle pouvait répondre à l'enthousiasme de ses collègues en les gratifiant d'un rictus qui se voulait sincère. Ils avaient vite compris qu'il ne fallait pas la questionner sur son passé et qu'ils devaient respecter ce qu'elle était, elle était solitaire mais ils savaient qu'ils pourraient compter sur elle s'ils étaient dans le besoin. Elle était sincère et respectueuse, elle ne parlait pas souvent mais lorsqu'elle le faisait c'était toujours pour dire quelque chose d'intelligent. Ian disait d'elle qu'elle était la conscience et voix de la raison du groupe.
L'autobus arrêta devant l'entrée des artistes et y fit descendre le groupe et leur équipe de tournée. Lorsqu'elle descendit, suivit par les autres membres du groupe, une meute de fans en délire les accueillit par des cris et des demandes d'autographe. Ils répondirent rapidement à quelques questions de la presse tout en se faisant photographier avec leurs fans. Alors qu'elle allait entrer dans la salle de spectacle, elle remarqua un gros chien au pelage aussi noir que la nuit qui attendait patiemment assis sur ses pattes arrières, la tête légèrement de côté. Il semblait l'observer.
« - Oh, le beau chien, que voilà. »
Marie s'empressa d'aller cajoler l'animal qui contrairement à ce que l'on aurait pu croire, ne bougea pas la queue d'excitation, il continuait à fixer devant lui. Le groupe entra, laissant le chien seul sur le pas de la porte.
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« - J'en suis sûr Rémus, c'était elle. » Sirius, tu sais bien que c'est impossible, commença Lupin Regarde cette affiche, tu vois bien que. Sirius, c'est IMPOSSIBLE, arrête veux-tu. Voilà des semaines que tu me rapporte en bon chien chien que tu es des affiches de ce groupe et que tu me casses les oreilles avec tes idioties. Mes idioties., bien je vois moi je voulais aider, je pensais que tu serais heureux de la revoir, que. SIRIUS ARRÊTE, ELLE EST MORTE, TU M'ENTENDS, ELLE EST MORTE. »
Lupin se laissa tomber dans un fauteuil de son salon où Sirius en Patmol était venu lui apporter pour la cinquième fois une affiche où l'on voyait les quatre membres d'un groupe de musique moldu très populaire. Il se prit la tête entre les mains et poussa un énorme soupir à fendre l'âme. Sirius se rapprocha de son ami et posa une main sur l'épaule de celui-ci. La pleine lune ayant eu lieu seulement deux jours avant, l'homme était encore très épuisé et avait d'énormes cernes sous les yeux. Sirius se doutait qu'il n'y avait pas seulement la pleine lune en cause dans l'état de son ami, il avait beau affirmer haut et fort qu'elle était morte, il n'en demeurait pas moins qu'elle était bien vivante dans son esprit et s'il avait raison, elle se trouvait à seulement quelques kilomètres de chez lui.
« - Rémus, écoute, je., commença-t-il maladroitement. Je suis désolé de m'être emporté Sirius. Non non, c'est moi qui . C'est que vois-tu je les avais bien vues avant que tu ne me les apportes ces affiches et moi aussi je trouvais qu'elle lui ressemblait mais tu sais bien que c'est impossible. Rémus, tu sais bien que rien n'est impossible dans le monde d'où l'on vient. Elle a été jugée coupable de meurtre Sirius et condamnée à la peine maximale, personne ne s'en réchappe, tu le sais aussi bien que moi. Mais elle était innocente. Sirius, toi aussi tu es innocent et pourtant tu dois encore te cacher et fuir le monde des sorciers. Tu as eu la chance de d'évader d'Askaban qui je le sais n'est pas une partie de plaisir mais elle a été condamnée à mort et non pas à une sentence à la prison des sorciers. Rémus, j'étais là tout à l'heure quand elle est arrivée, je l'ai vu et je mettrais ma main à couper qu'il s'agit bien d'elle, comment, j'en ai aucune idée mais mes sens ne peuvent me tromper ainsi. Patmol, il y a plus de quinze ans que tu ne l'aurais pas vu, comment peux- tu. Fais-moi plaisir, laisse Lunard en juger par lui-même, j'ai déniché, ne me demande pas comment, deux bons billets pour le spectacle de ce soir, on pourrait y aller. Tu comptes y aller en chien ?, demanda malicieusement Lupin. Oui monsieur, en chien pour aveugle, Lunard ne devrait pas avoir besoin de sa vue pour la reconnaître alors porter des lunettes fumées ne devrait pas te déranger outre mesure. »
Il avait pensé à tout, se dit Lupin, il savait depuis longtemps déjà que quand Sirius avait une idée derrière la tête il était inutile de tenter de le faire changer d'avis. Pourquoi pas après tout, sa tête lui disait que ce n'était pas elle mais son c?ur continuait à espérer, en plus ils auraient sûrement droit à un excellent spectacle.
Le soir venu, c'est un Lupin pratiquement traîné par un gros chien noir surexcité qui avança vers la porte de l'Albert Hall. Des milliers de spectateurs s'entassaient dans les bancs, un placier eut la bonté d'accompagner, bien inutilement l'homme et son chier jusqu'à leur place, à l'avant de la scène. Sirius avait raison, c'étaient d'excellents billets. Rémus comprit d'où ils venaient lorsqu'il vit arriver une adolescente aux cheveux châtains s'avancer vers eux avec ce qui devait être ses parents.
« - Professeur Lupin, heureuse de vous revoir. Mademoiselle ?, joua Lupin qui était sensé être aveugle. Granger, vous m'avez enseigné, il y a deux ans de cela, joua-t-elle à son tour, elle ne paraissait pas étonné de les voir là tous les deux. Laissez moi vous présenter mes parents. »
Lupin fit ainsi la connaissance des parents de Hermione qui lui avait offert ce cadeau pour le début des vacances estivales. La jeune fille avait dû trouver un moyen pour acheter les deux places adjacentes aux leurs et les refiler à Patmol. Le concert débuta peu après avec les prestations de divers groupes et artistes. Vint lentement, trop lentement pour Lupin, le tour du groupe qu'ils étaient venus voir. Lorsqu'elle entra sur scène, son regard ne put la quitter, Patmol avait dit que de la voir ne lui servirait à rien et qu'il devait se fier à ses autres sens surdéveloppés grâce à sa condition de lycanthrope mais ses yeux refusaient se regarder ailleurs.
Elle se tenait au milieu de la scène, sa guitare pendant mollement sur son dos car elle ajustait le micro devant elle. Lupin crut voir ses mains trembler, elle devait être nerveuse et il y avait de quoi, des milliers de personnes scandaient le nom du groupe et attendait avidement leur prestation. Elle gardait la tête baissée. Elle semblait agacée par quelque chose, sa mâchoire dénotait une certaine tension. Lupin l'observait attentivement, elle avait les cheveux blonds, si blonds qu'on les aurait cru parsemés de fils d'argent, ils flottaient librement sur ses épaules en de jolies boucles lâches et désordonnées. Elle portait un pantalon corsaire bleu royal et une chemise ample à manches courtes blanche.
La ressemblance avec la jeune femme qu'il avait connue jadis était bien plus frappante vu d'aussi près. La femme qui se tenait sur la scène était légèrement plus ronde que dans le souvenir de Lupin mais avait les même pommettes saillantes et ses lèvres avaient la même forme. Rémus était troublé, Patmol à ses côtés s'agita pour l'encourager à poursuivre son investigation. Le maraudeur aurait aimé voir le regard de la jeune femme, il aurait tout de suite pu écarter tous ses doutes simplement en plongeant ses yeux dans son regard mais celle-ci gardait la tête baisée et maintenant elle lui tournait le dos, discutant avec les autres membres du groupe en terminant l'ajustement de leur matériel.
Soudain, Marie alla prendre sa place à la droite du micro de la jeune femme que Lupin n'avait pas quitté des yeux, Sean prit également sa place derrière sa batterie et Ian à son piano. Elle aussi alla se poster au devant de la scène et pendant que Marie saluait la foule en les remerciant d'être si nombreux, elle releva enfin la tête pour plonger directement son regard bleu du ciel directement dans les yeux de Lupin qui portait toujours ses lunettes. Patmol laissa échapper un jappement mais il fut étouffé par la musique et la foule qui réagissait au début de leur prestation.
Hermione avait sentit son ancien professeur se crisper et elle l'avait vu faillir perdre l'usage de ses jambes et que sa mâchoire tentait de rejoindre le sol. Il semblait subjugué, comme pétrifié, Patmol aussi le regardait et semblait s'inquiéter. Rémus enleva ses lunettes et se redressa lentement, continuant de fixer la guitariste qui avait commencer à jouer en retard. Hermione risqua un ?il sur cette dernière, elle jouait machinalement tout en fixant elle aussi Lupin. Comment pouvait-elle fixer uniquement une personne dans toute cette foule ?
À la fin de la première chanson qui fut chaudement applaudit, la guitariste reprit ses moyens et se força à se concentrer sur le spectacle qu'elle donnait. Heureusement pour elle, la première chanson était chantée par Marie mais les suivantes seraient les siennes. Pas une seule seconde Rémus ne la quitta des yeux. Tous ses sens lui confirmait qu'il s'agissait bien d'elle et il se refusait à écouter pour l'instant son cerveau qui se demandait par quel miracle cela était possible. Plus tard il se poserait des questions, mieux, il lui poserait ces questions et ce même s'il devait utiliser un sortilège interdit.
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Elle l'avait bien vu, ce gros chien noir qui ressemblait aux illustrations de Sinitros qu'elle avait vu jadis, ne lui était pas inconnu. Elle l'avait sentit avant même de l'apercevoir mais avait préféré jouer la carte de l'indifférence intentionnelle. Jamais elle n'avait imaginé qu'il irait chercher son ami, jamais ?. Elle devait avouer qu'une partie enfouie au fond d'elle-même l'avait espéré ardemment mais sa raison lui disait de fuir le plus loin possible pour ne pas se retrouver dans la situation dans laquelle elle était maintenant plongée jusqu'au cou. Pourquoi avait-il fallu qu'elle le regarde directe dans les yeux, pourquoi ?
Elle avait sentit sa présence en ajustant son micro, ses mains s'étaient mises à trembler inconsciemment. Elle avait ensuite tout fait pour retarder le moment où elle regarderait la foule car elle savait très bien que son esprit serait trop faible et qu'il le rechercherait immanquablement. C'est ce qui était arrivé, elle avait d'abord été frappé par le fait qu'il porte des verres fumés mais il les avait vite enlevés. Le frison qui l'avait parcouru par la suite fut phénoménal, elle avait eu de la difficulté à se maîtriser et à entamer le morceau prévu. Pourquoi tout ce que l'on cherche à fuir nous poursuit inlassablement ?
Voilà maintenant deux ans que Matéus l'avait remise en circulation et cela faisait vingt-quatre mois qu'elle fuyait le plus loin possible le monde magique, reniant ce qu'elle était et la communauté à laquelle elle avait jadis appartenue. Le seul lien avec lequel elle avait renoué était la musique, sa seule passion dans la vie, c'était tout ce à quoi elle s'était autorisée à reprendre de son passé. Malgré le fait que Matéus la pousse continuellement à reprendre la place qui lui est dû dans la communauté magique, elle s'y refusait, vivant parmi les moldus et comme une moldue.
Pour l'instant, ses résolutions étaient bien loin, le regard dans celui de Rémus, elle revivait à la vitesse de la lumière toutes ses années de bonheurs qu'ils avaient partagé tous ensembles. Du temps où ils étaient jeunes et insouciants. Si seulement elle avait su à l'époque, elle aurait peut-être pu.
Il ne restait que quelques accords à la première chanson, interprétées par Marie, elle devait ensuite prendre la relève pour le reste du spectacle puisque Marie ne pouvait chanter en jouant du violon. Déjà Sean frappait la mesure pour leur deuxième succès, elle devait se reprendre, elle brisa le lien visuel qui la liait à Rémus et se concentra sur le travail qu'elle avait à faire.
La foule était survoltée et en redemandait encore et encore. Bien vite leurs succès furent tous interprétés mais les spectateurs en redemandaient. Alors qu'ils quittaient la scène entre deux rappels, Sean demanda quelle chanson ils pourraient bien interpréter maintenant ?
« - Et si on jouait L'amour est violent ?, demanda Marie avec des yeux pétillants. Excellente idée », répondirent en ch?ur Sean et Ian.
Elle n'était pas enchantée du tout, elle redoutait ce moment, l'amour est violent était une chanson qu'elle avait composé il y a bien longtemps, du temps de son insouciance. Elle leur avait jouer ce morceau lors de leur première rencontre et ils avaient appris à le jouer en cachette. Maintenant, ils le jouaient lors de leur spectacle et l'accueil du public était étonnant. Mais elle ne voulait pas le jouer ce soir, trop tard pourtant, déjà le groupe retournait sur scène pour répondre au rappel scandé par la foule.
Pour cette chanson, elle changeait de place avec Ian qui avait appris quelques accords de guitare pour les accompagner mais c'est elle qui avait la vedette au piano. Elle s'installa donc et on lui apporta un micro, ses pensées, la désertaient ne laissant qu'un immense vide dans son esprit. Machinalement, elle plaça ses doigts sur les touches et ils se remirent à jouer seuls comme possédés par cet air qui les contrôlait à la perfection. Il y avait une introduction assez longue qui sonnait avec des tonalités très rythmées mais qui bientôt trouvaient un rythme plus modéré.
Lorsqu'elle ouvrit la bouche pour chanter les premières paroles, elle fut projetée dans le passé, les souvenirs se bousculaient dans sa tête la ramenant près de vingt ans en arrière.
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Des dix chansons interprétées avec brio par cette vision venue du passé, aucune ne l'avait troublé comme celle qui débutait à l'instant. Cette fois ses jambes avaient lâché et il s'était retrouvé assis, seul au milieu d'une mer de fans en délire. Lui était à des années de là, en fait, il était dans ses souvenirs, le temps d'une chanson et il était à nouveau un jeune homme de quinze qui revivait sa vie en accéléré.
