Réponse à ma rewiew : merci à tangerinedream pour tes bons mots, j'adore
recevoir des rewiews mais malheureusement j'en ai pas beaucoup pour cette
histoire, bah, c'est pas grave moi je l'aime cette histoire et j'ai
l'intention de la continuer. Pour ce qui est de Javik, je suis de nature
sadique, tu ne le sauras que si tu continues à lire et ce jusqu'au dernier
chapitre. Moi aussi j'aime bien Rémus et comme toi je trouve « spécial »
les slashs avec Sirius, je n'ai absolument rien contre les gais (étant
entourée, mon cercle d'amis est disons très joyeux.) mais Rémus gai ? ? ? ?
Pas sûre, ça colle pas avec le personnage, encore moins avec Sirius mais
bon les auteurs ont bien le droit de laisser aller leur imagination.
Chapitre 5
Depuis la soirée du bal, James et Lily ne se quittaient plus, où l'un allait, l'autre suivait immanquablement. Il ne fut donc pas surprenant d'apprendre que Lily irait rejoindre James chez lui pour la fête de Noël, monsieur Potter avait invité tous les amis les plus proches de son fils pour une grande fête et Sirius pour y avoir déjà été convié, assura que c'était l'événement à ne pas manquer.
« - Je vous assure, c'est dément, monsieur et madame Potter font toujours des fêtes mémorables, vous ne pouvez pas manquer ça.
Moi j'irai, assura Peter salivant déjà sur les bons petits plats préparés par la mère de James.
Et toi Rémus ?, demanda James qui tenait Lily dans ses bras amoureusement.
Non, désolé, je ne peux pas.
Pourquoi, je suis sûr que ta mère voudra si tu lui dis qu'il y aura des adultes pour nous surveiller, dit malicieusement Sirius.
Ce n'est pas ma mère le problème, c'est que j'ai déjà des plans pour mes vacances, répondit machinalement Lupin.
Je suis sûr que ça ne dérangera pas ta mère si tu changes un peu les plans, commença Peter.
Mes plans ne sont pas avec ma mère, je te remercie James et tu remercieras tes parents mais je n'irai pas », déclara fermement le jeune homme.
Les trois autres maraudeurs se regardèrent se demandant visiblement ce qui pouvait empêcher leur ami de les accompagner à une fête qui s'annonçait mémorable. Les filles, elles ne réagissaient pas, se contentant de continuer leur petite discussion alors que James se retourna pour voir Javik et lui demander :
« - Toi Reyk, tu viens, n'est-ce pas ?
Non désolée James, je retourne chez mon père.
Tu peux attendre encore un jour de plus avant de retrouver ton père, demanda Sirius visiblement déçu.
Non, désolée, j'aurais bien aimé mais moi aussi j'ai des plans que je ne peux changer. Noël chez nous c'est vraiment spécial, mon père ne me le pardonnerait pas si je manquais cette fête. »
C'est ainsi que des six « inséparables » Griffondors, seulement quatre allèrent à la fête des Potter. Ce fut en effet une fête splendide et mémorable, les jeunes gens avaient beaucoup rit et très bien mangé. De plus, les parents de James les avaient littéralement ensevelis sous des montagnes de cadeaux. Lorsque minuit sonna à l'horloge grand-mère du manoir des Potter, les quatre amis eurent une pensée pour leurs deux amis absents :
« - Je me demande si Rémus ne regrette pas trop de ne pas être venu, demanda Sirius.
Ça m'étonnerait qu'il s'ennuie avait chuchoté Lily en plongeant sonnez dans son verre de bièreaubeurre.
Quoi ?, demanda James qui avait visiblement entendu.
Rien, rien », mentit Lily.
Mais c'était sans compter sur l'expérience de menteur des Maraudeurs, ils savaient flairer l'arnaque à mille lieux à la ronde. Sirius, s'approcha dangereusement de Lily alors que la simple étreinte de James s'était changée en poigne solide et que Peter lui enlevait son verre. Ensemble ils menacèrent de la chatouiller, Lily était piégée, ses trois amis ne la laisserait pas tant qu'elle n'aurait pas dit la vérité, du moins ce qu'elle en savait.
« - Bon d'accord, lâchez moi et je vous dirais ce que je sais, les trois garçons la libérèrent et elle reprit, Rémus ne doit pas s'ennuyer car pour avoir déjà été invité par Monsieur Reyk à une fête de Noël, je sais qu'elle sont presque aussi bien que celles qu'organisent les parents de James.
Tu veux dire que Lupin est présentement chez Javik, en Islande ?, demanda James les yeux grands ouverts.
Oui, elle l'a invité le soir du bal et il a accepté.
C'est ce qu'il faisait avec elle dans la salle de musique ce soir là. commenta Sirius le regard moqueur.
Oh, il ne s'est rien passé de ce que tu crois, expliqua Lily
Et comment tu sais ça jolie Lily, demanda Black.
Parce que nous sommes allés à la salle de musique ce soir là et qu'il n'y avait rien d'intéressant qui se passait dans cette pièce, répliqua James.
Evidemment, cela aurait été intéressant par contre si elle aurait été vide et que vous l'auriez réquisitionné », les taquina Peter.
Le regard noir que lui lancèrent à l'unisson James et Lily le découragea de continuer sur cette voie. Sirius riait dans sa barbe en regardant ses amis puis il enchaîna :
« - Dis-nous alors, que font-ils ?
Bien, le père de Javik habite dans un endroit très reculé, il n'y a aucun voisin à des milles à la ronde, un immense feu de camp brûle toute la nuit dans la cour arrière, dégageant une chaleur telle qu'un manteau est superflu. Plusieurs aurores boréales envahissent le ciel et teintent la terre de leurs lueurs, c'est féerique. Pendant la soirée, monsieur Reyk installe un judas et .
Un quoi ?, demanda Peter, l'interrompant.
Un judas c'est un genre de petit ballon que l'on tient dans nos mains après s'être assis dans un fauteuil bizarre mais extrêmement confortable. Le judas permet de faire voir un des souvenirs heureux de la personne qui le tient dans ses mains. Le père de Javik le règle toujours pour que l'objet magique ne dévoile que des souvenirs que l'on veut partager. Les gens autour son eux aussi assis dans ce genre de fauteuil et la personne qui partage l'événement le voit qui reprend forme devant eux. Comme un cinéma trois dimensions de souvenirs heureux.
Un quoi ?, redemanda Peter.
Cette fois Lily dut expliquer en quoi consistait un cinéma moldu. En fait, elle dut le répéter trois fois, Sirius et Peter ne semblaient pas vraiment comprendre comment les moldus pouvaient voir des images évoluer librement sans magie. James lui avait déjà été dans un cinéma moldu avec sa marraine alors qu'il était jeune, si aujourd'hui il ne paraissait pas surpris, à l'époque cette découverte l'avait laissé pantois.
La petite bande d'amis continuèrent de parler mais plus souvent qu'autrement le sujet revenait sur les deux membres du groupe qui n'étaient pas là. Les Maraudeurs ne cessait de questionner Lily pour savoir si elle en savait plus qu'eux, ils voulaient savoir si elle avait reçu des confidences de l'un ou l'autre. Tous avaient bien remarqué que les deux amis s'entendaient très bien, même Peter pouvait sentir qu'il y avait une énergie spéciale qui se dégageait des deux. Quelque chose de plus grand que leur essence « animale », leur différence les rendait plus que semblable et la complicité qui les unissait état plus profonde que de l'amitié.
« - Le problème, déclara Sirius en allongeant ses jambes sur un pouf du fauteuil du salon des Potter, c'est que ni l'un, ni l'autre ne se laisseront aller à s'avouer même à eux même qu'ils aiment.
T'as sans doute raison, enchaîna Lily qui se cala confortablement contre James, Javik, tout comme Rémus probablement, croit que sa condition l'empêche d'aimer sincèrement.
Rémus nous a tenu un discours similaire, intervint James en reprenant une chocogrenouille du l'immense plat de friandises qu'avait mis à leur disposition sa mère, il croit qu'il ne mérite pas d'être aimé et qu'il gâcherait à la longue toute relation qu'il pourrait avoir avec une fille.
C'est vrai que ce n'est pas évident comme situation, commenta Peter.
Oui mais si quelqu'un peut bien le comprendre, c'est bien Javik il me semble, décréta Sirius, on ne sait toujours pas de quoi il en retourne exactement maison sait qu'elle subit elle aussi des transformations.
Oui, renchérit Lily, elle sait ce qu'il souffre, elle m'a dit un jour qu'il n'y avait aucune douleur plus terrible psychologiquement que de savoir que l'on va souffrir et que l'on peut rien y faire et que l'on a aucunement choisi se souffrir.
Qui choisit de souffrir, questionna Peter visiblement perdu.
On ne choisit pas nécessairement de souffrir mais parfois ce sont nos propres choix qui mènent à la souffrance, nous sommes plus souvent qu'autrement les artisans de notre malheur. »
Les trois Maraudeurs présents méditèrent quelques instants sur les paroles de Lily. Puis Sirius releva la tête et lança un regard à James que celui- ci comprit immédiatement, une lueur qu'ils connaissaient tous très bien brillait à présent dans les yeux des deux Maraudeurs et tous deux affichaient un sourire narquois. Lily comprit aussitôt et déclara :
« - Je vous interdis de faire cela..
Mais Lily chérie, commença James.
Du moins, pas sans moi », déclara la jeune fille un sourire tout aussi espiègle aux lèvres.
Sirius et James acquiescèrent en même temps :
« - Bien sûr..
Mais de quoi vous parlez ? « , demanda Peter encore plus perdu puisqu'il ne suivait plus la discussion que d'une oreille distraite, trop occupé à manger le merveilleux dessert que venait de leur servir la mère de James.
Le reste de la nuit servi à élaborer un plan d'action infaillible pour faire tomber les deux absents en amour. Du moins, pour qu'ils acceptent l'idée d'être aimé et aimer en retour.
Pendant ce temps, loin dans le fin fond de l'Islande, Rémus Lupin s'amusait ferme en découvrait les possibilités du Judas. Au tout début, il avait été intimidé par le père de Javik, Janus Reyk était une célébrité dans le monde de la magie, il était des plus respectés, on lui avait même attribué la carte numéro 176 des chocogrenouilles. Mais Rémus le connaissait pour son travail de classification des espèces magiques, il avait contribué à une étude qui avait été rejetée du revers de la main par le Ministère car elle proposait que les loups-garous puissent mener une existence normale en dehors des périodes de pleines lunes. Le jeune homme l'avait bien sûr admiré d'avoir tenu tête aux membres du Ministère à l'époque. Aujourd'hui, le vieil homme vivait reclus dans son pays natal, continuant, selon Javik, ses études mais son âge avancé avait diminué son nombre de publications dans les revues scientifico-magiques.
La famille Reyk, ne possédait pas de serviteurs, aucun elfe de maison ne les aidait dans leurs taches quotidiennes. Les Reyk croyaient en la liberté inconditionnelle de chaques espèces. Ils avaient donc préparé ensemble le repas de Noël. Rémus leur avait aidé du mieux qu'il avait pu mais il avait vite remarqué qu'une routine était solidement installée et que le père et la fille n'avaient même pas à se consulter pour faire tout ce qu'il y avait à faire.
Le repas fut excellent, Lupin eut la chance de goûter à des spécialités de la région en plus des plats traditionnels de l'Islande. Un vrai régal, monsieur Reyk sourit de le voir déguster avec autant d'entrain :
« - Vous aviez une faim de loup jeune homme », se moqua-t-il.
Rémus déglutit avec peine après cette affirmation, il lança un regard en direction de Javik qui avait elle aussi cessé de manger et s'était redressée sur sa chaise, s'appuyant sur le dossier, allongeant ses jambes et fixant le jeune homme. Son regard et son sourire le mirent encore plus mal à l'aise. Son amie tourna la tête et regarda son père en fronçant les sourcils, ce dernier avait la même posture que sa fille et souriait naïvement. Le jeune Lupin n'y tenait plus, son regard allait de l'un à l'autre et pour la première fois depuis son arrivée, il regrettait de ne pas être avec les autres Maraudeurs.
Javik eut pitié de lui et déclara narquoisement :
« - Tu sais, père a toujours dit que je mangeais autant qu'un dragon, alors. »
C'est fou comment quelques mots tout simples pouvaient faire descendre la pression d'un homme. Monsieur Reyk acquiesça et ajouta :
« - Ça c'est vrai, elle a toujours été comme ça, d'aussi loin que je me rappelle. Déjà bébé, elle possédait un appétit d'ogre. Quand elle allait voler avec sa mère, elle dévalisait entièrement le garde-manger à son retour. »
Cette déclaration mit très mal à l'aise la jeune femme, Rémus le remarqua et en déduit que le fait d'entendre parler de sa mère ainsi lui rappelait des souvenirs qu'elle ne voulait probablement pas se rappeler. Lily leur avait dit un jour que la mère de Javik les avait quitté alors qu'elle n'était encore qu'une enfant et elle ne l'avait jamais revu depuis. Il tenta d'écarter ce fait de la conversation mais il demanda tout de même :
« - Voler ? Tu n'aimes pas voler, c'est toi-même qui nous l'a dit lors des dernières sélections de Quidditch.
Bien, si c'est ainsi aujourd'hui, cela n'a pas toujours été le cas, déclara son père en fixant sa fille. Javik adorait voler avec sa mère, elles partaient parfois pour plusieurs heures et ne revenait qu'à la nuit tombée. »
Rémus ne posa plus de question, dans sa tête le fait de voler rappelait à son amie sa mère et cela la faisait souffrir, c'est pourquoi elle se tenait toujours aussi loin des balais. Ils continuèrent de manger et graduellement Javik retrouva son entrain. Janus les questionna sur leur scolarité et chacun vanta l'autre, il s'informa également de Lily, c'est ainsi que Lupin appris que la jeune fille avait été invité quelques années avant lui. Ce fait lui fit un petit pincement au c?ur. Bêtement, il avait cru être le premier à être invité par Javik à découvrir son pays natal. Une petite voix dans sa tête lui déclara qu'il était sot d'avoir cru une telle chose, que les sentiments qu'il tentait de sa cacher à lui-même ne pouvaient être réciproques.
Il fut obligé de changer ses pensées lorsque le père de Javik les invita à le suivre dehors ou un grand feu brûlait depuis plusieurs heures déjà. Le ciel avait revêtu sa robe noir et il faisait aussi sombre que dans le fond d'un chaudron. Seuls les lueur du feu éclairaient la nuit d'encre, aucune étoile n'était visible. Javik leva elle aussi la tête au ciel et sourit tendrement, elle ferma les yeux et ouvrit les bras largement, son père l'imita peu après. Lentement, des lueurs apparurent dans l'obscurité, le jeune homme les observa, dans un mutisme impressionnant, des aurores boréales, ils avaient réussi à recréer des aurores. Ce genre de chose demandait un niveau élevé de magie, surtout que ses illusions durèrent toute la nuit. Il sortit de son mutisme pour regarder une dernière fois son amie. La vision qu'il vit resterait à jamais gravée dans son c?ur, il en était sûr. Ses longs cheveux flottaient au gré de la légère brise, créant un genre d'auréole autour d'elle, elle avait renversé la tête légèrement vers l'arrière. Elle avait toujours les yeux fermés et ce petit sourire de satisfaction qu'il ne lui connaissait pas. Elle semblait heureuse, libre de toute pensée, en harmonie avec elle-même mais aussi avec tout ce qui l'entourait. Il se dégageait d'elle une force qui lui aurait fait peur en d'autre circonstance mais pour l'heure il ne pouvait que l'admirer.
« - Elle communique avec les esprits de la nuit. »
Le chuchotement de Janus Reyk l'avait fait sursauter, il avait détourné le regard de son amie et avait questionné du regard son père, ce dernier lui expliqua :
« - C'est sa mère qui lui a enseigné comme faire cela, elle peut, grâce à une grande concentration communiquer avec les esprits de la nuit.
Des fantômes ? questionna Lupin surpris de ce qu'il venait d'entendre.
Non, plus des anges, les gardiens de l'aube et de l'aurore. Je ne sais comment l'expliquer mais regarde la et tu comprendras toi aussi. Il se dégage d'eux une force qui t'envahit et te fais te sentir mieux. C'est comme si tout le poids de la terre s'enlevait d'un seul coup de tes épaules. »
Rémus comprenait très bien, c'est exactement ce qu'il ressentait. Lorsqu'il rencontra le regard de son amie qui avait maintenant ouvert les yeux, il y vit une lueur telle qu'il du plisser les yeux. Rapidement cette lueur disparue pour laisser place qu'aux bleus composants les yeux de la jeune femme. Elle lui sourit tendrement, vraiment. Il en fut fou de joie mais prit bien garde de le laisser voir. Javik s'approcha de lui lentement, en continuant de sourire, elle s'arrêta à quelques centimètre de lui et l'observait les sourcil froncés. Lui aussi était curieux de savoir pourquoi elle le regardait ainsi. Elle leva la main vers le visage de Rémus et lui prit doucement le menton entre ses doigts, il retint un frison au moment où les doigts de son amie lui touchèrent. Elle lui tourna lentement la tête d'un côté puis de l'autre, tout doucement, son sourire ne la quittant pas.
« - Ça te va vraiment bien cette petite toison qui orne tes joues et ton menton, surtout avec le reflet de la nuit. »
Elle le lâcha et alla rejoindre son père près du feu, Rémus porta sa main à son visage touchant les minces lignes de barbe qui suivaient les lignes de son bas du visage. Il avait gardé depuis le bal ses petits favoris ainsi que le petit « v » en dessous de son menton. Il devait avouer que lui aussi aimait bien ce petit look, il avait remarqué aussi que certaines filles aussi aimaient bien cela, au bal plusieurs l'avaient longuement observé et quelques-unes plus téméraires avaient flirtées ouvertement avec lui. Il les avaient repoussé gentiment, ce soir là, il n'avait de yeux que pour elle, celle qui se tenait près de l'immense feu de camps avec son père. Il alla les rejoindre, d'un coup de baguette, monsieur Reyk mit la touche finale aux installations pour la soirée. Trois grand fauteuil au design spécial apparurent , formant un cercle d'un côté du feu. Javik l'invita à s'asseoir et fit de même, Janus sortit ensuite d'un coffret de bois nacré un objet qui avait la taille d'un petit ballon, il état doré et semblait parcouru de runes anciennes. Le jeune homme n'en avait jamais vu de semblable avant, Javik lui expliqua qu'il s'agissait d'un Judas et lui expliqua le fonctionnement :
« - C'est une tradition dans notre famille, à chaque Noël, père active le judas et nous partageons ainsi quelques moments de bonheur avec les autres.
Ça ne fonctionne qu'avec les instants de bonheur, questionna Rémus visiblement intéressé.
Non, on peut le régler sur différentes options mais nous n'utilisons que la joie et les souvenirs que nous voulons partager, ceux que nous ne voulons partager sont automatiquement barré à l'objet magique.
Il faut se concentrer sur le moment exact ?
Non pas nécessaire, le judas fouille l'esprit et fait lui-même le choix du souvenir, tu n'as même pas à te soucier de ce que tu veux monter ou non ta conscience s'en charge automatiquement.
Si je comprend bien, même s'il s'agit d'un souvenir heureux mais que ma conscience ne veut pas le divulguer jamais il ne prendra forme.
C'est cela, à moi que ta conscience te joue des tours et qu'au fond de toi tu veuilles crier à tout l'univers une part de toi mais que tu tente de te convaincre du contraire. Là il y a peut-être un risque pour que l'on découvre ce souvenir. » expliqua Janus Reyk qui était maintenant prêt à commencer
Cette dernière répliques mitigea non pas seulement Rémus mais Javik également, elle n'avait jamais vu le judas comme un danger. Partager toutes ses pensées avec son père ne lui causait aucun problème, mais avec Rémus, c'était une autre histoire. Bien sûr elle avait confiance en Rémus, c'était plutôt en elle qu'elle n'avait pas confiance. Elle savait que depuis quelques temps déjà son c?ur cachait des sentiments qu'elle n'avait jamais encore ressentit et sa tête s'efforçait de très bien les cacher, même à elle-même. D'un autre côté, elle savait qu'elle était forte mentalement et que le judas ne montrerait que ce qu'elle autoriserait, elle refoula donc encore plus loin ses sentiments qui lui faisaient si peur.
Le père de la jeune femme offrit de commencer, il prit la sphère dans ses mains, ferma les yeux et une douce lueur s'échappa entre ses doigt en provenance de la boule dorée. Peu après, une scène prit vie devant eux trois, Rémus reconnu Javik enfant, une femme qui devait être sa mère et un homme qui devait être Janus Reyk mais il était très jeune, beaucoup plus jeune que maintenant. Ils étaient tous les trois au bord d'un grand lac tel un miroir, pique-niquant à l'ombre d'un grand arbre dont les branches retombaient lourdement vers le sol, offrant un abri unique. Javik enfant avançait vers l'eau, vêtu d'un costume de bain bleu nuit, l'eau paraissait glacée mais elle ne semblait pas en faire un cas, elle avançait lentement, les mains devant elle dans l'eau, comme si elle cherchait quelque chose. Monsieur Reyk l'observait attentivement alors que sa mère s'était déjà levée pour la rejoindre. Soudain, un bouillon apparut sur le lac portant très calme il y avait un instant, une forme émergeait lentement de l'eau, on aurait dit un cheval mais sa crinière était composé de joncs. Rémus reconnu un Kelpy, un démon des eaux qui amenait ses prises au fond de l'eau pour les dévorer. Ses yeux s'arrondirent et il ne pouvait quitter la scène des yeux. La jeune Javik s'approcha de l'animal et flatta l'animal, il n'en croyait pas ses yeux, le Kelpy n'était pas apprivoisable aussi facilement, un sorcier expérimenté devait lui lancer le sort de mise en place pour y mettre un harnais ce qui le rendait inoffensif pour un moment mais aucun harnais n'était visible. Aucunes des personnes présentent n'avaient même sorti leur baguette.
L'animal paraissait des plus dociles, la jeune fille continuait de jouer avec l'animal alors que sa mère les observait les deux pieds dans l'eau et que son père dessinait la scène sur une grande feuille de parchemin. L'image s'évanouit doucement et la nuit redevint aussi noir qu'il y avait quelques instant, seules les aurores et la lueur du feu brisait l'encre de cette nuit. Javik souriait doucement, elle semblait se rappeler elle aussi de cette journée au bord du lac, elle se tourna vers lui et lui dit :
« - Il se nomme Grane, c'Est le nom d'un cheval mythique germanique, ma mère l'a domestiqué pour moi lorsque j'étais enfant, ainsi je n'ai pas besoin de lui lancer des sorts pour qu'il m'écoute, ça été mon premier ami, je tiens beaucoup à lui.
Il est magnifique, dit simplement Rémus.
Demain, on pourrait allé le voir si tu veux, il sera content de te rencontrer, je lui ai parler de vous les Maraudeurs.
Vraiment, demanda Lupin intrigué, pourquoi ?
Parce qu'à chaque fois que je reviens ici, je lui raconte tout ce que j'ai fais pendant mon absence, il a été mon premier confident et je crois qu'il serait offusqué si j'agissais autrement. Il possède tout un caractère tu sais.
Un don de ta mère sans doute », la taquina son père.
La jeune femme acquiesça seulement de la tête. Son père lui remit la sphère dorée et à son tour, elle ferma les yeux. Rémus avait hâte de voir ce qui allait en ressortir. Rapidement, des formes prirent vie devant ses yeux, il sourit lorsqu'il reconnu la scène, lui-même l'avait vue même vécue. Il s'agissait de leur tour de passe-passe effectué lors du bal de Noël, alors que lui dansait avec Lily et elle avec James. Ils se revirent échanger de partenaires, laissant James et Lily seuls au centre de la piste. Lupin souriait, c'était en effet un excellent souvenir mais alors qu'il croyait que l'image s'effacerait, la scène continua, il se vit danser avec Javik au son des instruments ensorcelés. Puis soudain, l'image disparue laissant la place au vide.
Monsieur Reyk riait, pleurait presque, il reprit son souffle et déclara :
« - Finalement, ils ont fini par danser ensemble, il était temps, voua avez bien man?uvré sur ce coup là les jeunes, sans vous, ils seraient sûrement encore en train de se tourner autour, attendant un geste de l'autre.
Oui il était temps, admit Javik en inclinant la tête.
Oui, parce que je crois que je serais devenu fou à force de supporter l'humeur de James, renchérit Rémus.
Je suis prête à parier que Lily était tout aussi pire, affirma Javik, depuis le temps qu'elle avait un ?il sur le beau Potter et lui qui semblait ne même pas la voir.
Oh, crois moi, il la voyait, il la voyait même très bien et ce même sans ses lunettes. »
Cette fois Javik joignit son père dans son éclat de rire, ce fut comme une mélodie longuement pensée qui éclatait d'un coup à la face du monde, il ne l'avait entendu rire qu'une seule fois auparavant et cela n'était en rien comparable. Visiblement, le fait de se retrouver dans son élément apaisait la jeune femme, elle se laissait aller à ce qu'elle ne se serait nullement permis dans d'autres circonstances. Il lui sourit légèrement en prenant l'objet magique qu'elle lui tendant d'un air de défi, il bomba le torse et s'en saisi. À son tour il ferma les yeux et il ressentit un chaleur réconfortante au creux de ses mains, puis lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux, son souvenir prenait forme devant lui. Il priait sincèrement pour que cela ne soit rien de trop incriminant :
Ce fut le souvenir de sa première nuit en tant que loup-garou en compagnie des Maraudeurs sous leur forme animal, du moins la partie avant sa transformation complète et la fin de sa métamorphose, car pendant, il n'y avait rien de réjouissant. Il était heureux que ce soit ce souvenir lorsque soudain, il se rappela que le père de Javik ignorait sa condition, il blêmit terriblement et se sentit mal.Il n'y avait pourtant pas de raison, Janus Reyk appréciait les loups-garous mais de là a en avoir un devant lui, ami de sa seule fille.
Javik sentit le malaise de son ami et lui sourit sincèrement, tendant le bras pour se saisir de sa main, elle la serra doucement dans sa main comme pour le réconforter. De son autre main elle lui reprit le judas et le tendit à son père qui aussitôt ferma les yeux pour faire apparaître une autre image. La jeune femme ne lâcha pas la main de son ami avant la fin de la scène. Rémus avait le c?ur gros et la gorge serré en voyant Janus Reyk participer à la construction de la cabane hurlante avec Dumbledore et implanter le saule cogneur dans le parc de Poudlard. Ainsi, il savait depuis le début, il avait participé à rendre possible son éducation à Poudlard. Le jeune loup lui en était encore plus reconnaissant. Javik lâcha sa main et lui sourit narquoisement. Lupin hocha la tête et sourit à son tour.
La soirée continua dans une succession d'images prenant vie devant les trois sorciers assis près du feu. Ils discutèrent de tout et de rien, monsieur Reyk leur raconta certaines de ses expéditions et les yeux de Rémus brillaient d'envie lors de certains passages. Le feu se consumait lentement, dans le lointain, les premières lueurs du jour commençaient à poindre. Monsieur Reyk ne put retenir plus longtemps un long bâillement :
« - Vous m'excuserez les jeunes mais je ne suis qu'un vieil homme qui radote, de plus je suis épuisé, je vous laisse donc. Javik, je suis certain que Grane aimerait bien un peu de visite. »
Le jeune femme hocha de la tête et incita Rémus à la suivre, ils marchèrent un long moment en silence dans la clairière qui bordait la demeure des Reyk. La nature autour d'eux se réveillait tranquillement et tout semblait reprendre vie graduellement. Javik le guidait à travers des marais et des sentiers qui ne devaient plus être aussi souvent emprunté maintenant. Rémus regretta de ne pas avoir pensé à amener sa cape avec lui, près du feu, cela était superflu mais maintenant il avait froid. La jeune femme sentit cela également et s'arrêta de marcher :
« - J'aurais du y penser de te dire d'amener ton manteau. Peut-être que je peux. Approche toi de moi, plus près, voilà comme ça. »
Il était très très près d'elle, ils se frôlaient presque. Elle appuya son front contre le sien et ferma les yeux, il se demandait bien ce qu'elle état en train de faire mais une part de lui s'en foutait éperdument, il l'avait tout près de lui, il la touchait même. Il sentit une chaleur l'envahir, au début, il croyait que cela était dû à la gêne qu'il éprouvait d'entre tout contre elle mais il s'aperçu vite que ce n'était pas seulement la proximité de son corps avec le sien, c'était elle qui lui donnait de la chaleur. Comment faisait-elle, elle n'avait pas sortit sa baguette, puis il se souvint de l'avoir déjà vu faire de la magie sans l'aide d'un bout de bois.
Maintenant, il avait très chaud, elle le sentit également et se sépara de lui, en souriant simplement. Il la questionna du regard mais comme il l'aurait juré, elle fit mine de n'avoir rien remarquer, comme si rien ne c'était passé. Ils continuèrent à marcher en silence et bientôt, ils arrivèrent près du lac qu'il reconnu comme étant celui d'un des souvenirs du père de Javik. La surface de l'eau était recouverte d'une mince couche de glace fragile. Javik serra le point et s'accroupit près du bord, elle plongea la main dans l'eau, brisant ainsi la glace autour.
Une onde se déplaça sur la surface du lac, brisant le filet de glace et créant de petites vaguelettes, la jeune femme laissa sa main dans l'eau et au bout de quelque temps, des ronds apparurent au centre du lac, s'agrandissant à mesure qu'ils approchaient du bord. La tête du Kelpy émergea de l'eau, même s'il savait à quoi s'attendre, Rémus recula d'un pas en voyant le démon des eaux avancer vers eux. Lorsqu'il fut à porté de main, Javik flatta la crinière de la bête qui a première vue ne semblait pas des plus plaisante à toucher. L'animal inclina la tête et semblait aimer grandement ce genre de manifestation d'attention. Javik lui chuchotait des paroles à l'oreille, la créature semblait comprendre ce que lui disait la jeune femme. Soudain, Javik se retourna vers lui et l'invita à approcher, ce qu'il fit mais nerveusement, il tenait serré sa baguette dans sa poche, il savait qu'il n'avait pas le droit de faire de la magie en dehors de Poudlard mais on n'était jamais trop prudent avec les créatures magiques, c'était ce que répétait sans cesse son professeur en cette matière.
« - Grane, je te présente mon ami Rémus, c'est l'un des Maraudeurs, tu sais, ceux qui font des tours et qui font perdre plein de points à notre maison.
-Eh, s'objecta le jeune homme, on est pas les seuls à en perdre.
Oui mais moi j'en ai jamais perdu, se vanta la jeune fille.
C'est que tu nous faisais passer ça sur le dos, riposta Lupin.
Voilà la preuve que je suis plus intelligente » le nargua la jeune femme.
Il en fut bouche bée et sans voix, tout ce qu'il trouva à faire c'est de lui tirer la langue. Près d'eux le Kelpy piaffait pour que l'on s'intéresse à lui. Javik montra à Rémus comment faire pour approcher la bête et résister à l'envie qu'il éprouverait de monter l'animal. Il flatta à son tour Grane et après qu'ils lui aient parlé un peu, ils reprirent le chemin du retour. Le soleil pointait déjà derrière les nuages et la fatigue gagnait les jeunes gens également, la nuit avait été longue mais des plus passionnante, Lupin s'en souviendrait longtemps.
Le soleil commençait déjà à descendre lorsqu'il se réveilla, les rideaux de la chambre d'ami des Reyk ne laissaient filtrer que de rares rayons. Il se leva et passa à la salle de bain, il se fit couler une bonne douche et rasa les endroits de son visage qu'il voulait laisser sans la moindre trace de poil. Lorsqu'il retourna dans sa chambre, il entendit un air de musique provenir du salon à l'étage inférieure. Javik devait être déjà debout, il se hâta de s'habiller et d'aller la retrouver. Elle était assise au piona et jouait un air très gai et léger. Janus Reyk était assis dans l'un des fauteuil sirotant un whisky en souriant à sa fille. Lorsqu'il l'aperçu il l'invita à prendre place dans l'autre fauteuil, il lui offrit également un verre d'alcool, ce que le jeune homme refusa poliment, ayant une pensée pour Sirius et James qui eux n'auraient sans doute pas refusé l'offre.
Javik continua à jouer quelques minutes avant de se retourner vers lui et de lui sourire. Elle entamait maintenant des classique de Noël et la voix de son père résonnait gravement dans la pièce, c'était très beau et la jeune femme incita le jeune homme à en faire autant, ce qu'il refusa promptement.
« - allez, vas y mon garçon, il n'y a que nous et on ne rira pas c'est promis, essaya le père de la jeune femme.
Vas y Rémus », le supplia presque Javik à son tour.
Le jeune homme avala difficilement lorsqu'elle le regarda, elle le savait qu'il dirait oui, il ne pouvait pas résister à ce regard et elle le savait, c'était sa carte ultime, heureusement, elle ne l'employait que très rarement. Il enchaîna donc les succès avec Janus sur la musique de Javik qui s'amusait ferme à en croire le sourire qu'elle affichait, à moins qu'elle ne riait de lui, il savait qu'il n'avait pas particulièrement une belle voix pour chanter. Après une dizaine de classique, elle s'arrêta de jouer, un sourire narquois aux lèvres, en fait elle riait, il pouvait voir ses épaules tressauter légèrement. Il risqua un regard vers son père mais lui aussi semblait ne pas comprendre ce qu'il arrivait.
« - Qu'y a-t-il ? », demanda soucieux Rémus.
La question redoubla les rires de la jeune femme, il aimait lorsqu'elle riait mais pas quand il se croyait le sujet comme maintenant. Pour toute réponse, la jeune femme l'invita à le rejoindre sur le banc à ses côtés. Il se leva pas très sûr et la rejoignit. Son père sembla comprendre et rit doucement, il se leva et embrassa sa fille sur le dessus de la tête en passant.
« - Tu veux qu'on aille t'aider pour le repas père ?
Non ma chérie, je me débrouillerai, tu me diras simplement s'il est meilleur élève que Lily. »
Puis il quitta la pièce, Rémus semblait avoir compris maintenant qu'il aurait droit à un cours particulier de chant. Il ne s'en plaindrait pas car ainsi, il pouvait être plus près d'elle et l'observer à la dérobé.
« - Comme ça, Lily non plus ne chante pas très bien ?
Ce n'est pas que tu ne chantes pas bien, c'est simplement que tu n'es pas sur la note. Et pour ta gouverne, Lily chante très bien, maintenant du moins. »
Ils rirent un peu et elle débuta ses leçon, elle avait raison, il se débrouillait plutôt bien une fois qu'il avait compris comment mettre sa voix au diapason. Un gargouillement en provenance de l'un des ventres leur rappela que c'était l'heure de manger.
« - Désolé, dit Rémus quelque peu penaud.
Non, je crois que c'est plutôt mon ventre à moi.
T'es sûre, je croyais pourtant que ce son creux de caverne m'appartenait ?
Non, il est à moi, à moins que nos ventres soient au diapason », conclut Javik.
Ils rirent encore une fois et allèrent retrouver le paternel Reyk dans la cuisine, ils finirent de mettre la table et aidèrent aux derniers préparatifs. Le repas fut excellent et encore une fois on discuta de tout et de rien. Après avoir très bien mangé une fois de plus, ils retournèrent au salon où une montagne de cadeaux les attendait. Les parents de Rémus avaient envoyé ses présents au domicile des Reyk le matin même par voie magique. Il y avait également les cadeaux de la part des autres Maraudeurs et de Lily. Monsieur Reyk débuta la distribution des paquets qui pour la plupart étaient ensorcelés, bien entendu. Janus Reyk distribuait un cadeau à la fois, Rémus fut, en tant qu'invité, le premier à ouvrir un paquet, à la simple vu de l'emballage, il su qu'il venait de Peter, son ami avait beaucoup de difficulté à envelopper les cadeau et ne semblait jamais se souvenir qu'il existait un sort très simple pour palier à ce manque.
La boite étant vide, il crut d'abord à une farce mais il se souvint rapidement que c'était le style de Peter d'oublier de mettre le présent dans la boite avant de l'emballer. Javik souriait en voyant l'air résigné du jeune homme face à l'oubli de son ami. Elle fut la suivante à être autorisé à ouvrir un paquet, Rémus tout comme elle, en déduire à première vue qu'il s'agissait du cadeau de la part de Sirius car malgré sa grande patience, Javik mit beaucoup de temps à contrer tout les sort que contenait son présent. La boîte contenait un magnifique cahier à reliure de cuir, à l'intérieur se trouvait des pages de partitions vierges, Sirius avait même pris la peine d'écrire un petit mot sous la couverture :
Pour que tu continues encore longtemps à apaiser nos âmes dissipées avec tes jolies mélodies.
« - Je ne crois pas que ce soit réellement lui qui ait pensé à écrire ces quelques mots, déclara Javik en regardant Rémus dans les yeux ce dernier devint plus rouge qu'une tomate trop mûre, n'empêche que c'est très gentil. »
C'était en effet une idée de Rémus, il avait cité cette phrase lorsqu'il avait vu le cahier qu'avait acheté Black, les autres Maraudeurs avaient d'abord sourient puis Sirius avait décidé de l'écrire à l'insu de Lupin sous la couverture du livre. Javik sourit et alla vers la pile de cadeau, elle ne tendit un à son père qui l'ouvrit. Il s'agissait d'un renouvellement à une revue scientifique moldue, de la part de son frère qui travaillait au Ministère de la Magie en Amérique.
Le déballage des cadeaux se poursuivit ainsi, chacun leur tour découvrant un nouveaux présents. À la fin, chacun avait une petite pile de boites ouvertes à leur côté. Rémus avait reçu de ses parents un nouvel assortiment de potions, le jeune homme avait simplement baisé la tête en apercevant le cadeau, à chaque année, ses parent lui offraient des potions de rétablissement et de remise en forme quelconque. Pourquoi cette année aurait été différente ? James et Sirius s'étaient mis ensemble pour offrir au jeune homme une nouvelle montre à fonctions multiples très intéressante, la sienne n'ayant pas survécue à sa dernière transformation, il avait oublié de l'enlever avant de suivre madame Pomfresh. Lily lui offrait un after shave répandant une odeur subtile et très agréable, le cadeau le fit sourire :
« - Tu crois qu'il y a un message derrière ce cadeau ? Crois-tu que Lily me demande de me raser ou que je devrais changer de sorte de parfum ? »
La jeune fille ne répondit pas mais elle perdit son sourire en voyant le nom dur la bouteille d'après-rasage, c'était la sorte que prenait son père et Javik avait un jour confié à son amie que c'était l'odeur qu'elle appréciait le plus sur terre, de plus le fait qu'elle soit plus subtile que les autres eau de toilette, cela dérangeait moins son odorat supérieur à la normale. L'instant d'un moment, elle regretta cette confidence, car il était évident que Lily avait volontairement offert un tel cadeau à Rémus, ce parfum était très rare et on devait le commander longtemps à l'avance. Elle se ressaisit en entendant son père déclarer :
« - Eh bien Rémus, cette jeune fille vous apprécie beaucoup, cet after shave est très rare, un faut pour le concocter plusieurs fleurs de physalis, une plante qui pousse uniquement en Amérique et que l'on appelle également amoureux-en-cage. Je dois avouer cependant qu'elle a très bon goût, dit-il narquoisement.
Normal, c'est ta sorte également », répondit Javik en levant les yeux au ciel.
Rémus se retourna vers son amie et la questionna des yeux, celle-ci ne pu retenir un petit rire en voyant la figure décomposée de son ami.
« - Ne t'inquiète pas très cher, je ne crois pas que Lily soit du genre à courir deux lièvres à la fois. De plus, je peux t'assurer que son c?ur n'aime qu'un seul Maraudeur et ce n'est pas toi, désolée, peut-être avais- tu des vu sur la jolie Lily ?
Même si j'en avais, tu viens de faire éclater ma bulle. », déclara Rémus plus sûr de lui maintenant.
Les présents de Javik avaient eux tous la même ligne de pensée, tous ses amis s'étaient visiblement donné le mot pour lui offrir des objets ou choses se rapportant à la musique. De Lily, elle avait reçu une petite harpa, un genre de harpe magique mais plus petit que l'on tenait sur ses genoux. James lui avait offert un métronome magique et Peter un assortiment de boxer d'homme.
« - Peter a encore frappé à ce que je vois, déclara Rémus un sourire dans la voix.
Peut-être est-ce ton cadeau finalement, dit Javik en sortant les sous- vêtements de la boite et en les observant longuement sous toutes leurs coutures, oui, je te vois très bien là dedans », finit-elle par dire provoquant un éclat de rire en provenance de son père et mis le rouge aux joues de son ami.
Janus Reyk avait offert à son invité un livre d'astronomie d'édition limité, visiblement sa fille lui avait dit que Rémus aimait cette matière. À Javik, son père avait offert un magnifique bracelet de cheville en argent finement travaillé où l'on pouvait discerner plusieurs anciennes runes, elle l'avait aussitôt mis et avait embrassé son père. Le dernier cadeau que Rémus eut à ouvrir fut celui de son amie, bizarrement, elle terminait également par le sien. Ensemble ils déballèrent leur paquet et tous deux eurent le souffle coupé en apercevant leur présent. Rémus sortit avec beaucoup de précaution un astrolabe ancien en cuivre, magnifique avec plusieurs cadrans et plaques toutes ayant des fonctions différentes. Ce genre d'objet était rare et seuls quelques artisans particuliers en fabriquaient encore. Au centre du plus petit cadran, il pouvait lire son nom gravé, il passa les doigts dessus pour sentir le travail de précision. Une lanière de cuir de dragon était apposée à l'extrémité, il se questionna sur cette présence lorsqu'il entendit la voix de Janus Reyk derrière lui. Pour la première fois de la soirée, il s'était levé de son fauteuil pour venir voir de plus près les cadeaux des plus jeunes.
« - On a installé un sort de réduction pour que tu puisses le garder à ton cou, c'est plus pratique que de toujours traîner l'engin lorsque tu sors. Tu n'as qu'à frotter un peu la pierre de lune en son centre.
Une pierre de lune ? », s'étouffa le jeune homme.
La pierre de lune était un item tout aussi rare et avec de grands pouvoirs magiques, surtout sur ceux qui comme lui avait des prédispositions à la lycanthropie. Il dû émerger de son état de léthargie et de contemplation lorsqu'il entendit la voix de Janus Reyk de nouveau :
« - Eh bien, voilà une belle amulette, qu'elle est cette pierre ?, demanda- t-il.
Une chrysocolle », murmura Javik les yeux toujours sur l'objet.
C'était une pierre fine de couleur bleu turquoise intense, elle était montée sur un alliage de cuivre et comme l'astrolabe, une lanière de cuir de dragon complétait le tout. Dans le cas des deux objet, il faudrait que le propriétaire choisisse d'enlever le collier de son cou pour s'en départir car le cuir de dragon était une matière des plus résistante, surtout si traitée magiquement.
Lorsque Javik releva la tête, ses yeux plongèrent immédiatement dans ces de Rémus qui semblait tout aussi abasourdi qu'elle. La jeune femme venait de lui offrir un instrument d'astronomie très rare et en plus elle l'avait personnalisé en y ajoutant une pierre de lune. Cette pierre pourrait l'aider à mieux contrôler ses sautes d'humeur à l'approche de la pleine lune. Lui sans même le savoir, lui avait offert une cadeau tout aussi particulier, il lui avait acheté parce que la couleur de la pierre lui rappelait la couleur que ses yeux revêtaient quelques fois et le vendeur lui avait dit que cette amulette avait des propriétés magiques également mais il n'avait aucune idée de ce qu'elle représentait pour la jeune femme. Tous deux vinrent pour parler en même temps :
« - C'est trop. T'aurais pas dû. »
Ils se sourirent en hochèrent la tête en signe d'assentiment, ils s'étaient de nouveau compris sans avoir à parler. Monsieur Reyk s'était éclipsé discrètement, sûrement pour aller préparer du thé pensèrent les jeunes, alors que Javik regardait toujours son amulette, Rémus inspira et alla se placer derrière elle. Lentement il remonta les cheveux de la jeune femme pour libérer son cou, elle le regarda intensément et compris ce qu'il voulait faire, elle lui tendit donc le collier que Rémus passa à son cou en prenant bien son temps, savourant chaque instants où ses doigts touchaient la peau de la jeune femme.
Il dut se battre mentalement pour, de un, recommencer à respirer et de deux revenir à sa place. Alors qu'il allait lui aussi mettre son astrolabe nouvellement réduit à son cou, elle l'empêche de la main, saisissant l'objet avec précaution et à son tour passant la lanière de cuir autour du cou du jeune homme. Ils restèrent quelques instants à se regarder, Javik revint la première sur terre, avalant difficilement et brisant le lien oculaire qui les unissait. Ils allèrent rejoindre le père de la jeune femme dans la cuisine pour un bon thé, qui leur remettrait les idées en place.
Le lendemain, Rémus quittait la demeure des Reyk à l'aide d'un portoloin confectionné par Janus puisqu'il devait terminer les vacances avec ses parents. Jamais il n'aura trouvé ses trois jours aussi long et pénible, il ne pensait qu'à elle, il était toujours dans la lune, perdu dans ses souvenirs, oubliant presque de respirer parfois. Puis la veille de leur retour à Poudlard, il passa la nuit à réfléchir dans sa chambre, cherchant comment faire pour la sortir de sa tête. Il ne pouvait pas l'aimer et il devait pas tomber amoureux, cela lui était interdit, un loup-garou ne faisait jamais un bon mari, encore moins un bon père.
Au matin, sa décision était prise, il combattrait ses sentiments et éviterait s'il le fallait la jeune femme. Puisque jamais elle n'avait démontré un quelconque intérêt en retour, cela devrait lui suffire pour passer à autre chose.
Loin dans son coin de pays, Javik Reyk se faisait la même promesse. Elle n'était pas de ces gens que l'on pouvait aimer. Elle devait arrêter tout maintenant avant qu'il ne soit trop tard.
C'était sans compter sur les autres Maraudeurs.
Chapitre 5
Depuis la soirée du bal, James et Lily ne se quittaient plus, où l'un allait, l'autre suivait immanquablement. Il ne fut donc pas surprenant d'apprendre que Lily irait rejoindre James chez lui pour la fête de Noël, monsieur Potter avait invité tous les amis les plus proches de son fils pour une grande fête et Sirius pour y avoir déjà été convié, assura que c'était l'événement à ne pas manquer.
« - Je vous assure, c'est dément, monsieur et madame Potter font toujours des fêtes mémorables, vous ne pouvez pas manquer ça.
Moi j'irai, assura Peter salivant déjà sur les bons petits plats préparés par la mère de James.
Et toi Rémus ?, demanda James qui tenait Lily dans ses bras amoureusement.
Non, désolé, je ne peux pas.
Pourquoi, je suis sûr que ta mère voudra si tu lui dis qu'il y aura des adultes pour nous surveiller, dit malicieusement Sirius.
Ce n'est pas ma mère le problème, c'est que j'ai déjà des plans pour mes vacances, répondit machinalement Lupin.
Je suis sûr que ça ne dérangera pas ta mère si tu changes un peu les plans, commença Peter.
Mes plans ne sont pas avec ma mère, je te remercie James et tu remercieras tes parents mais je n'irai pas », déclara fermement le jeune homme.
Les trois autres maraudeurs se regardèrent se demandant visiblement ce qui pouvait empêcher leur ami de les accompagner à une fête qui s'annonçait mémorable. Les filles, elles ne réagissaient pas, se contentant de continuer leur petite discussion alors que James se retourna pour voir Javik et lui demander :
« - Toi Reyk, tu viens, n'est-ce pas ?
Non désolée James, je retourne chez mon père.
Tu peux attendre encore un jour de plus avant de retrouver ton père, demanda Sirius visiblement déçu.
Non, désolée, j'aurais bien aimé mais moi aussi j'ai des plans que je ne peux changer. Noël chez nous c'est vraiment spécial, mon père ne me le pardonnerait pas si je manquais cette fête. »
C'est ainsi que des six « inséparables » Griffondors, seulement quatre allèrent à la fête des Potter. Ce fut en effet une fête splendide et mémorable, les jeunes gens avaient beaucoup rit et très bien mangé. De plus, les parents de James les avaient littéralement ensevelis sous des montagnes de cadeaux. Lorsque minuit sonna à l'horloge grand-mère du manoir des Potter, les quatre amis eurent une pensée pour leurs deux amis absents :
« - Je me demande si Rémus ne regrette pas trop de ne pas être venu, demanda Sirius.
Ça m'étonnerait qu'il s'ennuie avait chuchoté Lily en plongeant sonnez dans son verre de bièreaubeurre.
Quoi ?, demanda James qui avait visiblement entendu.
Rien, rien », mentit Lily.
Mais c'était sans compter sur l'expérience de menteur des Maraudeurs, ils savaient flairer l'arnaque à mille lieux à la ronde. Sirius, s'approcha dangereusement de Lily alors que la simple étreinte de James s'était changée en poigne solide et que Peter lui enlevait son verre. Ensemble ils menacèrent de la chatouiller, Lily était piégée, ses trois amis ne la laisserait pas tant qu'elle n'aurait pas dit la vérité, du moins ce qu'elle en savait.
« - Bon d'accord, lâchez moi et je vous dirais ce que je sais, les trois garçons la libérèrent et elle reprit, Rémus ne doit pas s'ennuyer car pour avoir déjà été invité par Monsieur Reyk à une fête de Noël, je sais qu'elle sont presque aussi bien que celles qu'organisent les parents de James.
Tu veux dire que Lupin est présentement chez Javik, en Islande ?, demanda James les yeux grands ouverts.
Oui, elle l'a invité le soir du bal et il a accepté.
C'est ce qu'il faisait avec elle dans la salle de musique ce soir là. commenta Sirius le regard moqueur.
Oh, il ne s'est rien passé de ce que tu crois, expliqua Lily
Et comment tu sais ça jolie Lily, demanda Black.
Parce que nous sommes allés à la salle de musique ce soir là et qu'il n'y avait rien d'intéressant qui se passait dans cette pièce, répliqua James.
Evidemment, cela aurait été intéressant par contre si elle aurait été vide et que vous l'auriez réquisitionné », les taquina Peter.
Le regard noir que lui lancèrent à l'unisson James et Lily le découragea de continuer sur cette voie. Sirius riait dans sa barbe en regardant ses amis puis il enchaîna :
« - Dis-nous alors, que font-ils ?
Bien, le père de Javik habite dans un endroit très reculé, il n'y a aucun voisin à des milles à la ronde, un immense feu de camp brûle toute la nuit dans la cour arrière, dégageant une chaleur telle qu'un manteau est superflu. Plusieurs aurores boréales envahissent le ciel et teintent la terre de leurs lueurs, c'est féerique. Pendant la soirée, monsieur Reyk installe un judas et .
Un quoi ?, demanda Peter, l'interrompant.
Un judas c'est un genre de petit ballon que l'on tient dans nos mains après s'être assis dans un fauteuil bizarre mais extrêmement confortable. Le judas permet de faire voir un des souvenirs heureux de la personne qui le tient dans ses mains. Le père de Javik le règle toujours pour que l'objet magique ne dévoile que des souvenirs que l'on veut partager. Les gens autour son eux aussi assis dans ce genre de fauteuil et la personne qui partage l'événement le voit qui reprend forme devant eux. Comme un cinéma trois dimensions de souvenirs heureux.
Un quoi ?, redemanda Peter.
Cette fois Lily dut expliquer en quoi consistait un cinéma moldu. En fait, elle dut le répéter trois fois, Sirius et Peter ne semblaient pas vraiment comprendre comment les moldus pouvaient voir des images évoluer librement sans magie. James lui avait déjà été dans un cinéma moldu avec sa marraine alors qu'il était jeune, si aujourd'hui il ne paraissait pas surpris, à l'époque cette découverte l'avait laissé pantois.
La petite bande d'amis continuèrent de parler mais plus souvent qu'autrement le sujet revenait sur les deux membres du groupe qui n'étaient pas là. Les Maraudeurs ne cessait de questionner Lily pour savoir si elle en savait plus qu'eux, ils voulaient savoir si elle avait reçu des confidences de l'un ou l'autre. Tous avaient bien remarqué que les deux amis s'entendaient très bien, même Peter pouvait sentir qu'il y avait une énergie spéciale qui se dégageait des deux. Quelque chose de plus grand que leur essence « animale », leur différence les rendait plus que semblable et la complicité qui les unissait état plus profonde que de l'amitié.
« - Le problème, déclara Sirius en allongeant ses jambes sur un pouf du fauteuil du salon des Potter, c'est que ni l'un, ni l'autre ne se laisseront aller à s'avouer même à eux même qu'ils aiment.
T'as sans doute raison, enchaîna Lily qui se cala confortablement contre James, Javik, tout comme Rémus probablement, croit que sa condition l'empêche d'aimer sincèrement.
Rémus nous a tenu un discours similaire, intervint James en reprenant une chocogrenouille du l'immense plat de friandises qu'avait mis à leur disposition sa mère, il croit qu'il ne mérite pas d'être aimé et qu'il gâcherait à la longue toute relation qu'il pourrait avoir avec une fille.
C'est vrai que ce n'est pas évident comme situation, commenta Peter.
Oui mais si quelqu'un peut bien le comprendre, c'est bien Javik il me semble, décréta Sirius, on ne sait toujours pas de quoi il en retourne exactement maison sait qu'elle subit elle aussi des transformations.
Oui, renchérit Lily, elle sait ce qu'il souffre, elle m'a dit un jour qu'il n'y avait aucune douleur plus terrible psychologiquement que de savoir que l'on va souffrir et que l'on peut rien y faire et que l'on a aucunement choisi se souffrir.
Qui choisit de souffrir, questionna Peter visiblement perdu.
On ne choisit pas nécessairement de souffrir mais parfois ce sont nos propres choix qui mènent à la souffrance, nous sommes plus souvent qu'autrement les artisans de notre malheur. »
Les trois Maraudeurs présents méditèrent quelques instants sur les paroles de Lily. Puis Sirius releva la tête et lança un regard à James que celui- ci comprit immédiatement, une lueur qu'ils connaissaient tous très bien brillait à présent dans les yeux des deux Maraudeurs et tous deux affichaient un sourire narquois. Lily comprit aussitôt et déclara :
« - Je vous interdis de faire cela..
Mais Lily chérie, commença James.
Du moins, pas sans moi », déclara la jeune fille un sourire tout aussi espiègle aux lèvres.
Sirius et James acquiescèrent en même temps :
« - Bien sûr..
Mais de quoi vous parlez ? « , demanda Peter encore plus perdu puisqu'il ne suivait plus la discussion que d'une oreille distraite, trop occupé à manger le merveilleux dessert que venait de leur servir la mère de James.
Le reste de la nuit servi à élaborer un plan d'action infaillible pour faire tomber les deux absents en amour. Du moins, pour qu'ils acceptent l'idée d'être aimé et aimer en retour.
Pendant ce temps, loin dans le fin fond de l'Islande, Rémus Lupin s'amusait ferme en découvrait les possibilités du Judas. Au tout début, il avait été intimidé par le père de Javik, Janus Reyk était une célébrité dans le monde de la magie, il était des plus respectés, on lui avait même attribué la carte numéro 176 des chocogrenouilles. Mais Rémus le connaissait pour son travail de classification des espèces magiques, il avait contribué à une étude qui avait été rejetée du revers de la main par le Ministère car elle proposait que les loups-garous puissent mener une existence normale en dehors des périodes de pleines lunes. Le jeune homme l'avait bien sûr admiré d'avoir tenu tête aux membres du Ministère à l'époque. Aujourd'hui, le vieil homme vivait reclus dans son pays natal, continuant, selon Javik, ses études mais son âge avancé avait diminué son nombre de publications dans les revues scientifico-magiques.
La famille Reyk, ne possédait pas de serviteurs, aucun elfe de maison ne les aidait dans leurs taches quotidiennes. Les Reyk croyaient en la liberté inconditionnelle de chaques espèces. Ils avaient donc préparé ensemble le repas de Noël. Rémus leur avait aidé du mieux qu'il avait pu mais il avait vite remarqué qu'une routine était solidement installée et que le père et la fille n'avaient même pas à se consulter pour faire tout ce qu'il y avait à faire.
Le repas fut excellent, Lupin eut la chance de goûter à des spécialités de la région en plus des plats traditionnels de l'Islande. Un vrai régal, monsieur Reyk sourit de le voir déguster avec autant d'entrain :
« - Vous aviez une faim de loup jeune homme », se moqua-t-il.
Rémus déglutit avec peine après cette affirmation, il lança un regard en direction de Javik qui avait elle aussi cessé de manger et s'était redressée sur sa chaise, s'appuyant sur le dossier, allongeant ses jambes et fixant le jeune homme. Son regard et son sourire le mirent encore plus mal à l'aise. Son amie tourna la tête et regarda son père en fronçant les sourcils, ce dernier avait la même posture que sa fille et souriait naïvement. Le jeune Lupin n'y tenait plus, son regard allait de l'un à l'autre et pour la première fois depuis son arrivée, il regrettait de ne pas être avec les autres Maraudeurs.
Javik eut pitié de lui et déclara narquoisement :
« - Tu sais, père a toujours dit que je mangeais autant qu'un dragon, alors. »
C'est fou comment quelques mots tout simples pouvaient faire descendre la pression d'un homme. Monsieur Reyk acquiesça et ajouta :
« - Ça c'est vrai, elle a toujours été comme ça, d'aussi loin que je me rappelle. Déjà bébé, elle possédait un appétit d'ogre. Quand elle allait voler avec sa mère, elle dévalisait entièrement le garde-manger à son retour. »
Cette déclaration mit très mal à l'aise la jeune femme, Rémus le remarqua et en déduit que le fait d'entendre parler de sa mère ainsi lui rappelait des souvenirs qu'elle ne voulait probablement pas se rappeler. Lily leur avait dit un jour que la mère de Javik les avait quitté alors qu'elle n'était encore qu'une enfant et elle ne l'avait jamais revu depuis. Il tenta d'écarter ce fait de la conversation mais il demanda tout de même :
« - Voler ? Tu n'aimes pas voler, c'est toi-même qui nous l'a dit lors des dernières sélections de Quidditch.
Bien, si c'est ainsi aujourd'hui, cela n'a pas toujours été le cas, déclara son père en fixant sa fille. Javik adorait voler avec sa mère, elles partaient parfois pour plusieurs heures et ne revenait qu'à la nuit tombée. »
Rémus ne posa plus de question, dans sa tête le fait de voler rappelait à son amie sa mère et cela la faisait souffrir, c'est pourquoi elle se tenait toujours aussi loin des balais. Ils continuèrent de manger et graduellement Javik retrouva son entrain. Janus les questionna sur leur scolarité et chacun vanta l'autre, il s'informa également de Lily, c'est ainsi que Lupin appris que la jeune fille avait été invité quelques années avant lui. Ce fait lui fit un petit pincement au c?ur. Bêtement, il avait cru être le premier à être invité par Javik à découvrir son pays natal. Une petite voix dans sa tête lui déclara qu'il était sot d'avoir cru une telle chose, que les sentiments qu'il tentait de sa cacher à lui-même ne pouvaient être réciproques.
Il fut obligé de changer ses pensées lorsque le père de Javik les invita à le suivre dehors ou un grand feu brûlait depuis plusieurs heures déjà. Le ciel avait revêtu sa robe noir et il faisait aussi sombre que dans le fond d'un chaudron. Seuls les lueur du feu éclairaient la nuit d'encre, aucune étoile n'était visible. Javik leva elle aussi la tête au ciel et sourit tendrement, elle ferma les yeux et ouvrit les bras largement, son père l'imita peu après. Lentement, des lueurs apparurent dans l'obscurité, le jeune homme les observa, dans un mutisme impressionnant, des aurores boréales, ils avaient réussi à recréer des aurores. Ce genre de chose demandait un niveau élevé de magie, surtout que ses illusions durèrent toute la nuit. Il sortit de son mutisme pour regarder une dernière fois son amie. La vision qu'il vit resterait à jamais gravée dans son c?ur, il en était sûr. Ses longs cheveux flottaient au gré de la légère brise, créant un genre d'auréole autour d'elle, elle avait renversé la tête légèrement vers l'arrière. Elle avait toujours les yeux fermés et ce petit sourire de satisfaction qu'il ne lui connaissait pas. Elle semblait heureuse, libre de toute pensée, en harmonie avec elle-même mais aussi avec tout ce qui l'entourait. Il se dégageait d'elle une force qui lui aurait fait peur en d'autre circonstance mais pour l'heure il ne pouvait que l'admirer.
« - Elle communique avec les esprits de la nuit. »
Le chuchotement de Janus Reyk l'avait fait sursauter, il avait détourné le regard de son amie et avait questionné du regard son père, ce dernier lui expliqua :
« - C'est sa mère qui lui a enseigné comme faire cela, elle peut, grâce à une grande concentration communiquer avec les esprits de la nuit.
Des fantômes ? questionna Lupin surpris de ce qu'il venait d'entendre.
Non, plus des anges, les gardiens de l'aube et de l'aurore. Je ne sais comment l'expliquer mais regarde la et tu comprendras toi aussi. Il se dégage d'eux une force qui t'envahit et te fais te sentir mieux. C'est comme si tout le poids de la terre s'enlevait d'un seul coup de tes épaules. »
Rémus comprenait très bien, c'est exactement ce qu'il ressentait. Lorsqu'il rencontra le regard de son amie qui avait maintenant ouvert les yeux, il y vit une lueur telle qu'il du plisser les yeux. Rapidement cette lueur disparue pour laisser place qu'aux bleus composants les yeux de la jeune femme. Elle lui sourit tendrement, vraiment. Il en fut fou de joie mais prit bien garde de le laisser voir. Javik s'approcha de lui lentement, en continuant de sourire, elle s'arrêta à quelques centimètre de lui et l'observait les sourcil froncés. Lui aussi était curieux de savoir pourquoi elle le regardait ainsi. Elle leva la main vers le visage de Rémus et lui prit doucement le menton entre ses doigts, il retint un frison au moment où les doigts de son amie lui touchèrent. Elle lui tourna lentement la tête d'un côté puis de l'autre, tout doucement, son sourire ne la quittant pas.
« - Ça te va vraiment bien cette petite toison qui orne tes joues et ton menton, surtout avec le reflet de la nuit. »
Elle le lâcha et alla rejoindre son père près du feu, Rémus porta sa main à son visage touchant les minces lignes de barbe qui suivaient les lignes de son bas du visage. Il avait gardé depuis le bal ses petits favoris ainsi que le petit « v » en dessous de son menton. Il devait avouer que lui aussi aimait bien ce petit look, il avait remarqué aussi que certaines filles aussi aimaient bien cela, au bal plusieurs l'avaient longuement observé et quelques-unes plus téméraires avaient flirtées ouvertement avec lui. Il les avaient repoussé gentiment, ce soir là, il n'avait de yeux que pour elle, celle qui se tenait près de l'immense feu de camps avec son père. Il alla les rejoindre, d'un coup de baguette, monsieur Reyk mit la touche finale aux installations pour la soirée. Trois grand fauteuil au design spécial apparurent , formant un cercle d'un côté du feu. Javik l'invita à s'asseoir et fit de même, Janus sortit ensuite d'un coffret de bois nacré un objet qui avait la taille d'un petit ballon, il état doré et semblait parcouru de runes anciennes. Le jeune homme n'en avait jamais vu de semblable avant, Javik lui expliqua qu'il s'agissait d'un Judas et lui expliqua le fonctionnement :
« - C'est une tradition dans notre famille, à chaque Noël, père active le judas et nous partageons ainsi quelques moments de bonheur avec les autres.
Ça ne fonctionne qu'avec les instants de bonheur, questionna Rémus visiblement intéressé.
Non, on peut le régler sur différentes options mais nous n'utilisons que la joie et les souvenirs que nous voulons partager, ceux que nous ne voulons partager sont automatiquement barré à l'objet magique.
Il faut se concentrer sur le moment exact ?
Non pas nécessaire, le judas fouille l'esprit et fait lui-même le choix du souvenir, tu n'as même pas à te soucier de ce que tu veux monter ou non ta conscience s'en charge automatiquement.
Si je comprend bien, même s'il s'agit d'un souvenir heureux mais que ma conscience ne veut pas le divulguer jamais il ne prendra forme.
C'est cela, à moi que ta conscience te joue des tours et qu'au fond de toi tu veuilles crier à tout l'univers une part de toi mais que tu tente de te convaincre du contraire. Là il y a peut-être un risque pour que l'on découvre ce souvenir. » expliqua Janus Reyk qui était maintenant prêt à commencer
Cette dernière répliques mitigea non pas seulement Rémus mais Javik également, elle n'avait jamais vu le judas comme un danger. Partager toutes ses pensées avec son père ne lui causait aucun problème, mais avec Rémus, c'était une autre histoire. Bien sûr elle avait confiance en Rémus, c'était plutôt en elle qu'elle n'avait pas confiance. Elle savait que depuis quelques temps déjà son c?ur cachait des sentiments qu'elle n'avait jamais encore ressentit et sa tête s'efforçait de très bien les cacher, même à elle-même. D'un autre côté, elle savait qu'elle était forte mentalement et que le judas ne montrerait que ce qu'elle autoriserait, elle refoula donc encore plus loin ses sentiments qui lui faisaient si peur.
Le père de la jeune femme offrit de commencer, il prit la sphère dans ses mains, ferma les yeux et une douce lueur s'échappa entre ses doigt en provenance de la boule dorée. Peu après, une scène prit vie devant eux trois, Rémus reconnu Javik enfant, une femme qui devait être sa mère et un homme qui devait être Janus Reyk mais il était très jeune, beaucoup plus jeune que maintenant. Ils étaient tous les trois au bord d'un grand lac tel un miroir, pique-niquant à l'ombre d'un grand arbre dont les branches retombaient lourdement vers le sol, offrant un abri unique. Javik enfant avançait vers l'eau, vêtu d'un costume de bain bleu nuit, l'eau paraissait glacée mais elle ne semblait pas en faire un cas, elle avançait lentement, les mains devant elle dans l'eau, comme si elle cherchait quelque chose. Monsieur Reyk l'observait attentivement alors que sa mère s'était déjà levée pour la rejoindre. Soudain, un bouillon apparut sur le lac portant très calme il y avait un instant, une forme émergeait lentement de l'eau, on aurait dit un cheval mais sa crinière était composé de joncs. Rémus reconnu un Kelpy, un démon des eaux qui amenait ses prises au fond de l'eau pour les dévorer. Ses yeux s'arrondirent et il ne pouvait quitter la scène des yeux. La jeune Javik s'approcha de l'animal et flatta l'animal, il n'en croyait pas ses yeux, le Kelpy n'était pas apprivoisable aussi facilement, un sorcier expérimenté devait lui lancer le sort de mise en place pour y mettre un harnais ce qui le rendait inoffensif pour un moment mais aucun harnais n'était visible. Aucunes des personnes présentent n'avaient même sorti leur baguette.
L'animal paraissait des plus dociles, la jeune fille continuait de jouer avec l'animal alors que sa mère les observait les deux pieds dans l'eau et que son père dessinait la scène sur une grande feuille de parchemin. L'image s'évanouit doucement et la nuit redevint aussi noir qu'il y avait quelques instant, seules les aurores et la lueur du feu brisait l'encre de cette nuit. Javik souriait doucement, elle semblait se rappeler elle aussi de cette journée au bord du lac, elle se tourna vers lui et lui dit :
« - Il se nomme Grane, c'Est le nom d'un cheval mythique germanique, ma mère l'a domestiqué pour moi lorsque j'étais enfant, ainsi je n'ai pas besoin de lui lancer des sorts pour qu'il m'écoute, ça été mon premier ami, je tiens beaucoup à lui.
Il est magnifique, dit simplement Rémus.
Demain, on pourrait allé le voir si tu veux, il sera content de te rencontrer, je lui ai parler de vous les Maraudeurs.
Vraiment, demanda Lupin intrigué, pourquoi ?
Parce qu'à chaque fois que je reviens ici, je lui raconte tout ce que j'ai fais pendant mon absence, il a été mon premier confident et je crois qu'il serait offusqué si j'agissais autrement. Il possède tout un caractère tu sais.
Un don de ta mère sans doute », la taquina son père.
La jeune femme acquiesça seulement de la tête. Son père lui remit la sphère dorée et à son tour, elle ferma les yeux. Rémus avait hâte de voir ce qui allait en ressortir. Rapidement, des formes prirent vie devant ses yeux, il sourit lorsqu'il reconnu la scène, lui-même l'avait vue même vécue. Il s'agissait de leur tour de passe-passe effectué lors du bal de Noël, alors que lui dansait avec Lily et elle avec James. Ils se revirent échanger de partenaires, laissant James et Lily seuls au centre de la piste. Lupin souriait, c'était en effet un excellent souvenir mais alors qu'il croyait que l'image s'effacerait, la scène continua, il se vit danser avec Javik au son des instruments ensorcelés. Puis soudain, l'image disparue laissant la place au vide.
Monsieur Reyk riait, pleurait presque, il reprit son souffle et déclara :
« - Finalement, ils ont fini par danser ensemble, il était temps, voua avez bien man?uvré sur ce coup là les jeunes, sans vous, ils seraient sûrement encore en train de se tourner autour, attendant un geste de l'autre.
Oui il était temps, admit Javik en inclinant la tête.
Oui, parce que je crois que je serais devenu fou à force de supporter l'humeur de James, renchérit Rémus.
Je suis prête à parier que Lily était tout aussi pire, affirma Javik, depuis le temps qu'elle avait un ?il sur le beau Potter et lui qui semblait ne même pas la voir.
Oh, crois moi, il la voyait, il la voyait même très bien et ce même sans ses lunettes. »
Cette fois Javik joignit son père dans son éclat de rire, ce fut comme une mélodie longuement pensée qui éclatait d'un coup à la face du monde, il ne l'avait entendu rire qu'une seule fois auparavant et cela n'était en rien comparable. Visiblement, le fait de se retrouver dans son élément apaisait la jeune femme, elle se laissait aller à ce qu'elle ne se serait nullement permis dans d'autres circonstances. Il lui sourit légèrement en prenant l'objet magique qu'elle lui tendant d'un air de défi, il bomba le torse et s'en saisi. À son tour il ferma les yeux et il ressentit un chaleur réconfortante au creux de ses mains, puis lorsqu'il ouvrit de nouveau les yeux, son souvenir prenait forme devant lui. Il priait sincèrement pour que cela ne soit rien de trop incriminant :
Ce fut le souvenir de sa première nuit en tant que loup-garou en compagnie des Maraudeurs sous leur forme animal, du moins la partie avant sa transformation complète et la fin de sa métamorphose, car pendant, il n'y avait rien de réjouissant. Il était heureux que ce soit ce souvenir lorsque soudain, il se rappela que le père de Javik ignorait sa condition, il blêmit terriblement et se sentit mal.Il n'y avait pourtant pas de raison, Janus Reyk appréciait les loups-garous mais de là a en avoir un devant lui, ami de sa seule fille.
Javik sentit le malaise de son ami et lui sourit sincèrement, tendant le bras pour se saisir de sa main, elle la serra doucement dans sa main comme pour le réconforter. De son autre main elle lui reprit le judas et le tendit à son père qui aussitôt ferma les yeux pour faire apparaître une autre image. La jeune femme ne lâcha pas la main de son ami avant la fin de la scène. Rémus avait le c?ur gros et la gorge serré en voyant Janus Reyk participer à la construction de la cabane hurlante avec Dumbledore et implanter le saule cogneur dans le parc de Poudlard. Ainsi, il savait depuis le début, il avait participé à rendre possible son éducation à Poudlard. Le jeune loup lui en était encore plus reconnaissant. Javik lâcha sa main et lui sourit narquoisement. Lupin hocha la tête et sourit à son tour.
La soirée continua dans une succession d'images prenant vie devant les trois sorciers assis près du feu. Ils discutèrent de tout et de rien, monsieur Reyk leur raconta certaines de ses expéditions et les yeux de Rémus brillaient d'envie lors de certains passages. Le feu se consumait lentement, dans le lointain, les premières lueurs du jour commençaient à poindre. Monsieur Reyk ne put retenir plus longtemps un long bâillement :
« - Vous m'excuserez les jeunes mais je ne suis qu'un vieil homme qui radote, de plus je suis épuisé, je vous laisse donc. Javik, je suis certain que Grane aimerait bien un peu de visite. »
Le jeune femme hocha de la tête et incita Rémus à la suivre, ils marchèrent un long moment en silence dans la clairière qui bordait la demeure des Reyk. La nature autour d'eux se réveillait tranquillement et tout semblait reprendre vie graduellement. Javik le guidait à travers des marais et des sentiers qui ne devaient plus être aussi souvent emprunté maintenant. Rémus regretta de ne pas avoir pensé à amener sa cape avec lui, près du feu, cela était superflu mais maintenant il avait froid. La jeune femme sentit cela également et s'arrêta de marcher :
« - J'aurais du y penser de te dire d'amener ton manteau. Peut-être que je peux. Approche toi de moi, plus près, voilà comme ça. »
Il était très très près d'elle, ils se frôlaient presque. Elle appuya son front contre le sien et ferma les yeux, il se demandait bien ce qu'elle état en train de faire mais une part de lui s'en foutait éperdument, il l'avait tout près de lui, il la touchait même. Il sentit une chaleur l'envahir, au début, il croyait que cela était dû à la gêne qu'il éprouvait d'entre tout contre elle mais il s'aperçu vite que ce n'était pas seulement la proximité de son corps avec le sien, c'était elle qui lui donnait de la chaleur. Comment faisait-elle, elle n'avait pas sortit sa baguette, puis il se souvint de l'avoir déjà vu faire de la magie sans l'aide d'un bout de bois.
Maintenant, il avait très chaud, elle le sentit également et se sépara de lui, en souriant simplement. Il la questionna du regard mais comme il l'aurait juré, elle fit mine de n'avoir rien remarquer, comme si rien ne c'était passé. Ils continuèrent à marcher en silence et bientôt, ils arrivèrent près du lac qu'il reconnu comme étant celui d'un des souvenirs du père de Javik. La surface de l'eau était recouverte d'une mince couche de glace fragile. Javik serra le point et s'accroupit près du bord, elle plongea la main dans l'eau, brisant ainsi la glace autour.
Une onde se déplaça sur la surface du lac, brisant le filet de glace et créant de petites vaguelettes, la jeune femme laissa sa main dans l'eau et au bout de quelque temps, des ronds apparurent au centre du lac, s'agrandissant à mesure qu'ils approchaient du bord. La tête du Kelpy émergea de l'eau, même s'il savait à quoi s'attendre, Rémus recula d'un pas en voyant le démon des eaux avancer vers eux. Lorsqu'il fut à porté de main, Javik flatta la crinière de la bête qui a première vue ne semblait pas des plus plaisante à toucher. L'animal inclina la tête et semblait aimer grandement ce genre de manifestation d'attention. Javik lui chuchotait des paroles à l'oreille, la créature semblait comprendre ce que lui disait la jeune femme. Soudain, Javik se retourna vers lui et l'invita à approcher, ce qu'il fit mais nerveusement, il tenait serré sa baguette dans sa poche, il savait qu'il n'avait pas le droit de faire de la magie en dehors de Poudlard mais on n'était jamais trop prudent avec les créatures magiques, c'était ce que répétait sans cesse son professeur en cette matière.
« - Grane, je te présente mon ami Rémus, c'est l'un des Maraudeurs, tu sais, ceux qui font des tours et qui font perdre plein de points à notre maison.
-Eh, s'objecta le jeune homme, on est pas les seuls à en perdre.
Oui mais moi j'en ai jamais perdu, se vanta la jeune fille.
C'est que tu nous faisais passer ça sur le dos, riposta Lupin.
Voilà la preuve que je suis plus intelligente » le nargua la jeune femme.
Il en fut bouche bée et sans voix, tout ce qu'il trouva à faire c'est de lui tirer la langue. Près d'eux le Kelpy piaffait pour que l'on s'intéresse à lui. Javik montra à Rémus comment faire pour approcher la bête et résister à l'envie qu'il éprouverait de monter l'animal. Il flatta à son tour Grane et après qu'ils lui aient parlé un peu, ils reprirent le chemin du retour. Le soleil pointait déjà derrière les nuages et la fatigue gagnait les jeunes gens également, la nuit avait été longue mais des plus passionnante, Lupin s'en souviendrait longtemps.
Le soleil commençait déjà à descendre lorsqu'il se réveilla, les rideaux de la chambre d'ami des Reyk ne laissaient filtrer que de rares rayons. Il se leva et passa à la salle de bain, il se fit couler une bonne douche et rasa les endroits de son visage qu'il voulait laisser sans la moindre trace de poil. Lorsqu'il retourna dans sa chambre, il entendit un air de musique provenir du salon à l'étage inférieure. Javik devait être déjà debout, il se hâta de s'habiller et d'aller la retrouver. Elle était assise au piona et jouait un air très gai et léger. Janus Reyk était assis dans l'un des fauteuil sirotant un whisky en souriant à sa fille. Lorsqu'il l'aperçu il l'invita à prendre place dans l'autre fauteuil, il lui offrit également un verre d'alcool, ce que le jeune homme refusa poliment, ayant une pensée pour Sirius et James qui eux n'auraient sans doute pas refusé l'offre.
Javik continua à jouer quelques minutes avant de se retourner vers lui et de lui sourire. Elle entamait maintenant des classique de Noël et la voix de son père résonnait gravement dans la pièce, c'était très beau et la jeune femme incita le jeune homme à en faire autant, ce qu'il refusa promptement.
« - allez, vas y mon garçon, il n'y a que nous et on ne rira pas c'est promis, essaya le père de la jeune femme.
Vas y Rémus », le supplia presque Javik à son tour.
Le jeune homme avala difficilement lorsqu'elle le regarda, elle le savait qu'il dirait oui, il ne pouvait pas résister à ce regard et elle le savait, c'était sa carte ultime, heureusement, elle ne l'employait que très rarement. Il enchaîna donc les succès avec Janus sur la musique de Javik qui s'amusait ferme à en croire le sourire qu'elle affichait, à moins qu'elle ne riait de lui, il savait qu'il n'avait pas particulièrement une belle voix pour chanter. Après une dizaine de classique, elle s'arrêta de jouer, un sourire narquois aux lèvres, en fait elle riait, il pouvait voir ses épaules tressauter légèrement. Il risqua un regard vers son père mais lui aussi semblait ne pas comprendre ce qu'il arrivait.
« - Qu'y a-t-il ? », demanda soucieux Rémus.
La question redoubla les rires de la jeune femme, il aimait lorsqu'elle riait mais pas quand il se croyait le sujet comme maintenant. Pour toute réponse, la jeune femme l'invita à le rejoindre sur le banc à ses côtés. Il se leva pas très sûr et la rejoignit. Son père sembla comprendre et rit doucement, il se leva et embrassa sa fille sur le dessus de la tête en passant.
« - Tu veux qu'on aille t'aider pour le repas père ?
Non ma chérie, je me débrouillerai, tu me diras simplement s'il est meilleur élève que Lily. »
Puis il quitta la pièce, Rémus semblait avoir compris maintenant qu'il aurait droit à un cours particulier de chant. Il ne s'en plaindrait pas car ainsi, il pouvait être plus près d'elle et l'observer à la dérobé.
« - Comme ça, Lily non plus ne chante pas très bien ?
Ce n'est pas que tu ne chantes pas bien, c'est simplement que tu n'es pas sur la note. Et pour ta gouverne, Lily chante très bien, maintenant du moins. »
Ils rirent un peu et elle débuta ses leçon, elle avait raison, il se débrouillait plutôt bien une fois qu'il avait compris comment mettre sa voix au diapason. Un gargouillement en provenance de l'un des ventres leur rappela que c'était l'heure de manger.
« - Désolé, dit Rémus quelque peu penaud.
Non, je crois que c'est plutôt mon ventre à moi.
T'es sûre, je croyais pourtant que ce son creux de caverne m'appartenait ?
Non, il est à moi, à moins que nos ventres soient au diapason », conclut Javik.
Ils rirent encore une fois et allèrent retrouver le paternel Reyk dans la cuisine, ils finirent de mettre la table et aidèrent aux derniers préparatifs. Le repas fut excellent et encore une fois on discuta de tout et de rien. Après avoir très bien mangé une fois de plus, ils retournèrent au salon où une montagne de cadeaux les attendait. Les parents de Rémus avaient envoyé ses présents au domicile des Reyk le matin même par voie magique. Il y avait également les cadeaux de la part des autres Maraudeurs et de Lily. Monsieur Reyk débuta la distribution des paquets qui pour la plupart étaient ensorcelés, bien entendu. Janus Reyk distribuait un cadeau à la fois, Rémus fut, en tant qu'invité, le premier à ouvrir un paquet, à la simple vu de l'emballage, il su qu'il venait de Peter, son ami avait beaucoup de difficulté à envelopper les cadeau et ne semblait jamais se souvenir qu'il existait un sort très simple pour palier à ce manque.
La boite étant vide, il crut d'abord à une farce mais il se souvint rapidement que c'était le style de Peter d'oublier de mettre le présent dans la boite avant de l'emballer. Javik souriait en voyant l'air résigné du jeune homme face à l'oubli de son ami. Elle fut la suivante à être autorisé à ouvrir un paquet, Rémus tout comme elle, en déduire à première vue qu'il s'agissait du cadeau de la part de Sirius car malgré sa grande patience, Javik mit beaucoup de temps à contrer tout les sort que contenait son présent. La boîte contenait un magnifique cahier à reliure de cuir, à l'intérieur se trouvait des pages de partitions vierges, Sirius avait même pris la peine d'écrire un petit mot sous la couverture :
Pour que tu continues encore longtemps à apaiser nos âmes dissipées avec tes jolies mélodies.
« - Je ne crois pas que ce soit réellement lui qui ait pensé à écrire ces quelques mots, déclara Javik en regardant Rémus dans les yeux ce dernier devint plus rouge qu'une tomate trop mûre, n'empêche que c'est très gentil. »
C'était en effet une idée de Rémus, il avait cité cette phrase lorsqu'il avait vu le cahier qu'avait acheté Black, les autres Maraudeurs avaient d'abord sourient puis Sirius avait décidé de l'écrire à l'insu de Lupin sous la couverture du livre. Javik sourit et alla vers la pile de cadeau, elle ne tendit un à son père qui l'ouvrit. Il s'agissait d'un renouvellement à une revue scientifique moldue, de la part de son frère qui travaillait au Ministère de la Magie en Amérique.
Le déballage des cadeaux se poursuivit ainsi, chacun leur tour découvrant un nouveaux présents. À la fin, chacun avait une petite pile de boites ouvertes à leur côté. Rémus avait reçu de ses parents un nouvel assortiment de potions, le jeune homme avait simplement baisé la tête en apercevant le cadeau, à chaque année, ses parent lui offraient des potions de rétablissement et de remise en forme quelconque. Pourquoi cette année aurait été différente ? James et Sirius s'étaient mis ensemble pour offrir au jeune homme une nouvelle montre à fonctions multiples très intéressante, la sienne n'ayant pas survécue à sa dernière transformation, il avait oublié de l'enlever avant de suivre madame Pomfresh. Lily lui offrait un after shave répandant une odeur subtile et très agréable, le cadeau le fit sourire :
« - Tu crois qu'il y a un message derrière ce cadeau ? Crois-tu que Lily me demande de me raser ou que je devrais changer de sorte de parfum ? »
La jeune fille ne répondit pas mais elle perdit son sourire en voyant le nom dur la bouteille d'après-rasage, c'était la sorte que prenait son père et Javik avait un jour confié à son amie que c'était l'odeur qu'elle appréciait le plus sur terre, de plus le fait qu'elle soit plus subtile que les autres eau de toilette, cela dérangeait moins son odorat supérieur à la normale. L'instant d'un moment, elle regretta cette confidence, car il était évident que Lily avait volontairement offert un tel cadeau à Rémus, ce parfum était très rare et on devait le commander longtemps à l'avance. Elle se ressaisit en entendant son père déclarer :
« - Eh bien Rémus, cette jeune fille vous apprécie beaucoup, cet after shave est très rare, un faut pour le concocter plusieurs fleurs de physalis, une plante qui pousse uniquement en Amérique et que l'on appelle également amoureux-en-cage. Je dois avouer cependant qu'elle a très bon goût, dit-il narquoisement.
Normal, c'est ta sorte également », répondit Javik en levant les yeux au ciel.
Rémus se retourna vers son amie et la questionna des yeux, celle-ci ne pu retenir un petit rire en voyant la figure décomposée de son ami.
« - Ne t'inquiète pas très cher, je ne crois pas que Lily soit du genre à courir deux lièvres à la fois. De plus, je peux t'assurer que son c?ur n'aime qu'un seul Maraudeur et ce n'est pas toi, désolée, peut-être avais- tu des vu sur la jolie Lily ?
Même si j'en avais, tu viens de faire éclater ma bulle. », déclara Rémus plus sûr de lui maintenant.
Les présents de Javik avaient eux tous la même ligne de pensée, tous ses amis s'étaient visiblement donné le mot pour lui offrir des objets ou choses se rapportant à la musique. De Lily, elle avait reçu une petite harpa, un genre de harpe magique mais plus petit que l'on tenait sur ses genoux. James lui avait offert un métronome magique et Peter un assortiment de boxer d'homme.
« - Peter a encore frappé à ce que je vois, déclara Rémus un sourire dans la voix.
Peut-être est-ce ton cadeau finalement, dit Javik en sortant les sous- vêtements de la boite et en les observant longuement sous toutes leurs coutures, oui, je te vois très bien là dedans », finit-elle par dire provoquant un éclat de rire en provenance de son père et mis le rouge aux joues de son ami.
Janus Reyk avait offert à son invité un livre d'astronomie d'édition limité, visiblement sa fille lui avait dit que Rémus aimait cette matière. À Javik, son père avait offert un magnifique bracelet de cheville en argent finement travaillé où l'on pouvait discerner plusieurs anciennes runes, elle l'avait aussitôt mis et avait embrassé son père. Le dernier cadeau que Rémus eut à ouvrir fut celui de son amie, bizarrement, elle terminait également par le sien. Ensemble ils déballèrent leur paquet et tous deux eurent le souffle coupé en apercevant leur présent. Rémus sortit avec beaucoup de précaution un astrolabe ancien en cuivre, magnifique avec plusieurs cadrans et plaques toutes ayant des fonctions différentes. Ce genre d'objet était rare et seuls quelques artisans particuliers en fabriquaient encore. Au centre du plus petit cadran, il pouvait lire son nom gravé, il passa les doigts dessus pour sentir le travail de précision. Une lanière de cuir de dragon était apposée à l'extrémité, il se questionna sur cette présence lorsqu'il entendit la voix de Janus Reyk derrière lui. Pour la première fois de la soirée, il s'était levé de son fauteuil pour venir voir de plus près les cadeaux des plus jeunes.
« - On a installé un sort de réduction pour que tu puisses le garder à ton cou, c'est plus pratique que de toujours traîner l'engin lorsque tu sors. Tu n'as qu'à frotter un peu la pierre de lune en son centre.
Une pierre de lune ? », s'étouffa le jeune homme.
La pierre de lune était un item tout aussi rare et avec de grands pouvoirs magiques, surtout sur ceux qui comme lui avait des prédispositions à la lycanthropie. Il dû émerger de son état de léthargie et de contemplation lorsqu'il entendit la voix de Janus Reyk de nouveau :
« - Eh bien, voilà une belle amulette, qu'elle est cette pierre ?, demanda- t-il.
Une chrysocolle », murmura Javik les yeux toujours sur l'objet.
C'était une pierre fine de couleur bleu turquoise intense, elle était montée sur un alliage de cuivre et comme l'astrolabe, une lanière de cuir de dragon complétait le tout. Dans le cas des deux objet, il faudrait que le propriétaire choisisse d'enlever le collier de son cou pour s'en départir car le cuir de dragon était une matière des plus résistante, surtout si traitée magiquement.
Lorsque Javik releva la tête, ses yeux plongèrent immédiatement dans ces de Rémus qui semblait tout aussi abasourdi qu'elle. La jeune femme venait de lui offrir un instrument d'astronomie très rare et en plus elle l'avait personnalisé en y ajoutant une pierre de lune. Cette pierre pourrait l'aider à mieux contrôler ses sautes d'humeur à l'approche de la pleine lune. Lui sans même le savoir, lui avait offert une cadeau tout aussi particulier, il lui avait acheté parce que la couleur de la pierre lui rappelait la couleur que ses yeux revêtaient quelques fois et le vendeur lui avait dit que cette amulette avait des propriétés magiques également mais il n'avait aucune idée de ce qu'elle représentait pour la jeune femme. Tous deux vinrent pour parler en même temps :
« - C'est trop. T'aurais pas dû. »
Ils se sourirent en hochèrent la tête en signe d'assentiment, ils s'étaient de nouveau compris sans avoir à parler. Monsieur Reyk s'était éclipsé discrètement, sûrement pour aller préparer du thé pensèrent les jeunes, alors que Javik regardait toujours son amulette, Rémus inspira et alla se placer derrière elle. Lentement il remonta les cheveux de la jeune femme pour libérer son cou, elle le regarda intensément et compris ce qu'il voulait faire, elle lui tendit donc le collier que Rémus passa à son cou en prenant bien son temps, savourant chaque instants où ses doigts touchaient la peau de la jeune femme.
Il dut se battre mentalement pour, de un, recommencer à respirer et de deux revenir à sa place. Alors qu'il allait lui aussi mettre son astrolabe nouvellement réduit à son cou, elle l'empêche de la main, saisissant l'objet avec précaution et à son tour passant la lanière de cuir autour du cou du jeune homme. Ils restèrent quelques instants à se regarder, Javik revint la première sur terre, avalant difficilement et brisant le lien oculaire qui les unissait. Ils allèrent rejoindre le père de la jeune femme dans la cuisine pour un bon thé, qui leur remettrait les idées en place.
Le lendemain, Rémus quittait la demeure des Reyk à l'aide d'un portoloin confectionné par Janus puisqu'il devait terminer les vacances avec ses parents. Jamais il n'aura trouvé ses trois jours aussi long et pénible, il ne pensait qu'à elle, il était toujours dans la lune, perdu dans ses souvenirs, oubliant presque de respirer parfois. Puis la veille de leur retour à Poudlard, il passa la nuit à réfléchir dans sa chambre, cherchant comment faire pour la sortir de sa tête. Il ne pouvait pas l'aimer et il devait pas tomber amoureux, cela lui était interdit, un loup-garou ne faisait jamais un bon mari, encore moins un bon père.
Au matin, sa décision était prise, il combattrait ses sentiments et éviterait s'il le fallait la jeune femme. Puisque jamais elle n'avait démontré un quelconque intérêt en retour, cela devrait lui suffire pour passer à autre chose.
Loin dans son coin de pays, Javik Reyk se faisait la même promesse. Elle n'était pas de ces gens que l'on pouvait aimer. Elle devait arrêter tout maintenant avant qu'il ne soit trop tard.
C'était sans compter sur les autres Maraudeurs.
