Chapitre 7
Ils avaient communiqué entre eux par hibou, lui passant l'été chez ses parents, elle avec son père. Rémus avait fini par accepter que la jeune femme n'avait pas agi pour le berner mais les choses étaient fragiles entre eux. Peut-être que s'il savait toute la vérité sur elle. Elle lui en avait dit plus en quelques minutes que durant toute leur scolarité jusqu'à maintenant et il n'osait trop lui poser des questions dans ses lettres, la peur d'être intercepté et le fait de ne pouvoir voir ses réactions, sentir la situation l'en empêchait. Il agissait maintenant à l'instinct, écoutant plus souvent l'animal en lui lorsqu'il s'agissait d'elle.
Le ton de ses lettres à elle était poli et prudent, elle ne voulait pas le vexer à nouveau et elle savait qu'un jour ils devraient avoir une discussion et tout mettre sur table mais elle redoutait ce jour et lui aussi d'une certaine manière.
Il n'avait pas discuté de tout cela avec les autres Maraudeurs et Lily, oh, ils avaient souvent posé des hypothèses sur le sujet mais jamais Rémus ne participait et jamais il ne leur avait parlé de la fonction de « protectrice ». Il voulait que tout soit clair avant et même s'il savait que ça pouvait prendre du temps, il attendrait. Il se sentait mal parfois de tenir tout secret, ils avaient l'habitude de tout ce dire entre eux mais il ne pouvait se résoudre.
À la rentrée de leur septième et dernière année à l'école de sorcellerie et de magie de Poudlard, la relation entre Javik et Rémus était revenue comme avant cette soirée qui avait tout changé pour eux. Maintenant ils jouaient ensemble un jeu pour ne pas attirer les questions des autres membres du groupe. Pourtant, ceux-ci n'avaient cessé de faire des plans pour les pousser l'un vers l'autre, seule Lily semblait ne plus autant s'amuser à ce petit jeu. Dans ces moments là Rémus lui lançait toujours un petit regard et elle se contentait de soulever les épaules et de sourire légèrement. Javik, elle prenait un malin plaisir à dérouter James et Sirius, comme lors de cette fête « privée » que les Maraudeurs avaient organisé pour célébrer la première victoire de l'année de Griffondor au Quidditch. Sirius avait lancé l'idée que tous devaient venir accompagnés à la party qui se tenait dans la salle de musique, James y était allé avec Lily, évidemment c'est deux là ne se quittaient jamais. Peter avait réussi à trouver une partenaire mais tous la soupçonnaient d'avoir accepté uniquement pour pouvoir assister à la fête. Sirius était arrivé avec à son bras deux très belles jeunes demoiselles de Serdaigle. Pour ce qui est de Rémus et Javik, cette dernière avait pris les choses en mains avec l'accord de son ami. Elle avait convaincu Philip, celui qui selon Sirius, l'appréciait beaucoup et sa nouvelle copine et faire croire à une séparation et ainsi Rémus put se présenter à la fête avec la copine de Philip et Javik avec Philip lui- même.
L'entrée que firent ces quatre personnes dans la salle de musique ne passa pas inaperçue, plusieurs dévisageaient même les nouveaux arrivants au grand plaisir de Javik qui affichait pourtant un air impassible. Rapidement cependant la supercherie fut découverte alors que Philip qui dansait avec Javik pour la forme, continuait à faire les yeux doux à sa belle qui avait délaissé Rémus depuis longtemps. Chloé, la jeune copine vint demander à reprendre son cavalier et Javik lui laissa de bon c?ur, l'effet avait marché, inutile de faire durer le supplice plus longtemps. Elle alla donc retrouver Rémus qui s'ennuyait seul dans son coin et qui fut content de la voir venir vers lui. Ils rirent ensemble de leur tour et surtout de la face de Sirius lorsqu'il les avait vus arriver.
L'année se passa lentement et sans incident majeur, du moins à Poudlard, car à l'extérieur Voldemort prenait des forces et terrorisait de plus en plus la communauté magique. À chacune des pleines lunes, Rémus pouvait compter sur ses amis pour l'accompagner et il savait que quelque part, non loin, veillait Javik. Son c?ur se serrait à chaque fois qu'il pensait à cela. Ses sentiments étaient maintenant très clairs, il aimait cette fille malgré tout mais jamais il n'aurait osé le lui dire, il avait bien trop peur d'entendre ce qui pourrait en découler. Et pourtant, comme il aimerait savoir de quoi il en retournait, juste savoir.
Javik n'avait pas eu de nouvelle rechute, l'année c'était déroulée doucement pour elle aussi, elle profitait de la présence de chacun, sachant en elle-même que ces moments allaient bientôt prendre fin, elle ne pourrait continuellement tenir sous silence certains faits. Elle redoutait surtout leurs réactions. Rémus l'avait plutôt bien pris mais quelque chose était brisé et cela ne serait plus jamais pareil, heureusement, Lupin était un jeune homme posé et réfléchi mais comment réagiraient Sirius ou James, eux plus impulsifs.
Et Lily ? Plus elle repoussait ce moment, plus il lui apparaissait comme terrifiant, elle qui n'avait jamais eu peur de sa vie auparavant. Pendant les vacances de Noël, il quitta pour retrouver son père mais cette fois, elle n'invita personne, elle devait parler avec son paternel, peut-être pourrait-il la conseiller. Cette année encore, les Potter les invitèrent tous pour une grande fête, ils voulaient fêter et se donner un peu de bon temps par les temps sombres qui couraient. Cette fois Rémus les accompagna et les Maraudeurs ainsi que Lily eurent beaucoup de plaisir, lorsque vint le temps de développer les cadeaux, tous retrouvèrent les parents de James au salon, on s'offrit présents et souhaits. Rémus cherchait parmi la pile de cadeaux ceux que leur avait destinés Javik, rien. Lily aussi le remarqua et en discuta avec lui :
« - Peut-être que les hiboux n'ont pas trouvé l'endroit », proposa Peter en les entendant.
Lily vint pour lui répondre mais un bruit bizarre dans la cheminée les fit tous sursauter à ce moment. Monsieur Potter s'avança vers l'antre et se recula juste à temps pour éviter une rafale de neige magique qui vint éteindre le grand feu qui brûlait dans le foyer.
« - Ma foi, voilà le père Noël les enfants, j'espère que vous avez été sages cette année. »
Voyant que monsieur Potter ne s'inquiétait et semblait même au courant à l'avance de l'événement, les jeunes se mirent à rire et comme annoncé, le père Noël descendit dans l'antre avec un sac plein de présents. Sirius se tenait les côtes tellement il riait de voir leur amie arriver, vêtue de rouge, une longue barbe blanche et des lunettes en demi-lune sur le bout du nez.
« - Seigneur, on dirait Dumbledore en plus jeune. »
Tous éclatèrent de rire et Javik lui dit :
« - Cesse de te moquer jeune Black, où tu n'auras pas de cadeau.
Non, non, j'ai été très sage cette année, je le jure. »
Les autres rirent encore plus de cette réplique, Sirius sage ? Madame Potter venait d'apporter un siège à la nouvelle arrivante et celle-ci s'installa, débuta la distribution des cadeaux par ses hôtes à qui elle offrit deux très bonnes bouteilles du meilleur vin sorcier. Monsieur Potter prenait un plaisir fou à s'asseoir sur les genoux du père Noël, on sut d'où James tenait son côté enfantin.
« - ah, ah, à qui est-ce, Peter Pettigrow à oui, celui qui a mis le feu à l'une des tables du cours de potion, je me rappelle, viens mon grand. »
Peter eut droit à un assortiment impressionnant de toutes ses friandises préférées, elle avait du dévaliser Honeydukes pour pouvoir lui en offrir autant.
« - Qui est le suivant, tient, tient, l'homme le plus puni de Poudlard, celui qui n'a qu'une ambition dans la vie c'est de briser le record du nombre de retenues, monsieur Black en personne.
Merci Merlin, le père Noël m'aime et m'approuve.
Et je n'ai rien dit de tel », se défendit la jeune femme
Sirius reçu un abonnement à une revue moldue qui parlait de motos ainsi que plusieurs répliques miniatures, pour pouvoir mieux faire son choix le moment venu lui avait-elle dit. Les répliques étaient des vraies beautés, elles s'animaient comme des vraies et Sirius fut fou de joie.
James eut droit à un ensemble d'après rasage étrangement assez rare et qui plaisait beaucoup à Lily, cette dernière devint rouge comme une tomate alors que Javik souriait dans sa barbe et c'était le cas de le dire. Rémus avait haussé un sourcil et sembla comprendre qu'il s'agissait d'une douce revanche de Javik sur Lily qui abdiqua en souriant à son amie. La jeune femme eut droit quant à elle à une superbe robe verte émeraude, la plus belle qu'elle avait jamais vu selon ses dires et à voir ses yeux briller, c'était vrai et la robe lui irait à merveille. Il fut le dernier à avoir le privilège de s'asseoir sur les genoux du pseudo Père Noël mais il fut le seul à apprécier ce contact de cette manière. De plus, on aurait dit qu'elle faisait tout pour le mettre plus mal à l'aise qu'il ne l'était déjà, elle le retint plus longtemps que les autres, riant des pitreries de Sirius avant de lui donner son présent et que dire de son bras qu'elle avait passé autour de lui pour bien le maintenir sur elle. Il appréciait beaucoup mais en même temps il détestait, Sirius et James le taquinaient à mots à peine couverts et il savait que Javik comprenait mais elle ne dit rien, jouant le jeu elle aussi. Enfin vint le moment où elle ne trouva plus de possibilité de le garder près d'elle et lui remit son cadeau.
Il s'éclipsa vers son siège et ouvrit le paquet sous les regards curieux de ses amis, Javik n'ensorcelait jamais ses présents, elle n'aimait pas cette tradition donc il put ouvrir son cadeau joliment emballé avec soin, il aimait faire languir ses amis ainsi et il pouvait prendre sa revanche sur eux. Mais un paquet ça s'ouvre vite tout de même et il ouvrit la boite et découvrit le contenu, un bout de parchemin jauni avec le seau du Ministère. Il leva les yeux vers son amie qui avait retrouvé un air sérieux elle lui fit signe qu'il avait bien comprit, il s'agissait de son contrat de « Protectrice » avec le Ministère, elle lui offrait, c'était un geste d'une extrême symbolique pour lui et elle mais visiblement les autres ne comprenaient pas. Rémus remarqua que le parchemin servait également d'emballage à un autre paquet, s'il voulait l'ouvrir il devait déchirer le contrat. Un dernier regard vers Javik et ses yeux plantés dans les siens il déchira le contrat pour découvrir une petite sphère dorée qu'il reconnut immédiatement.
« - Un judas, s'exclama Lily étonnée et excitée.
L'objet dont tu nous as parlé à Noël dernier ? demanda Sirius tout aussi excité par l'idée de découvrir quelque chose de nouveau.
Oui enfin, c'est une variante du judas, expliqua Javik, c'est plus un mélange entre une pensine et un judas avec quelques modifications personnelles.
Comme ?, questionna James qui observait sous toutes ses coutures l'objet.
Eh, bien, c'est à Rémus de le découvrir, c'est son cadeau après tout », dit- elle malicieusement avec un sourire.
Ce sourire ravi les Maraudeurs présents à l'exception du principal intéressé qui se questionnait sur la nature de ses modifications. Il savait que la jeune femme pouvait être aussi machiavélique que Sirius parfois. Malgré les protestations de ses amis, Rémus refusa de faire une démonstration prétextant qu'il voulait découvrir seul les modifications, il avait surtout peur de ce qui pouvait ressortir de ses pensées.
Lorsque James commença lui aussi à bailler, suivant ainsi Peter et Lily, tous montèrent se coucher, les parents de James, qui avaient abandonné les jeunes depuis un petit moment, avaient préparé des chambres pour tous, il faut dire que le manoir Potter était très vaste et pouvait accueillir plusieurs convives. Rémus, seul dans sa chambre tenait toujours le présent de son amie dans les mains, se demandant bien comment les modifications faites pouvaient influer sur la sphère dorée. Il la manipula longuement sans toute fois trouver le courage de l'utiliser vraiment. Il repensait à cette soirée, elle lui avait offert bien plus que cette boule dorée, elle l'avait incité à déchirer le contrat qui la liait au Ministère et donc mettre fin par lui-même à sa fonction de Protectrice. Son c?ur s'était serré en comprenant ce qu'elle lui offrait, s'était symbolique, elle mettait de côté ses obligations pour son amitié, elle tenait plus à lui qu'à son devoir et il savait qu'elle était une fille d'honneur. Il s'endormit en serrant la sphère sur son c?ur et en se disant qu'il devrait très bientôt trouver le moyen de lui parler de ce qu'il ressentait sinon il allait devenir fou.
Le lendemain, lorsqu'il se réveilla, elle était déjà repartie, elle avait laissé un mot pour les avertir et remercier de nouveau de leur accueil les parents de James. Lily aussi fut déçue qu'elle ait quitté mais elle savait tout comme lui que Javik passait très peu de temps avec son père et qu'elle voulait profiter de ses moments au maximum. Ils étaient très proches tous les deux et malgré l'âge avancé de l'homme une complicité étonnante les unissait. Il ne se revirent pas avant la reprise des classes et si pendant le temps des fêtes, il avait hâte que ce moment arrive pour la revoir et passer toutes ses journées avec elle, autant il regretta amèrement lorsqu'il la revit.
Il ne l'avait pas revu dans le train qui les ramenait à Poudlard, il s'en était inquiété, les autres aussi mais lui avait une raison supplémentaire. Elle n'était pas non plus dans la salle commune lors de leur arrivée, elle ne vint pas les rejoindre le soir dans la tour des Griffondors et Lily confirma le lendemain matin qu'elle n'avait pas dormi dans le dortoir avec les autres filles de leur année. Au déjeuner, elle n'était toujours pas là, elle ne s'était pas non plus présenté aux cours de toute la journée. Plusieurs leur posait des questions sur l'absence de la jeune femme mais jamais qu'eux pouvaient s'en poser, surtout Rémus. Au souper, Rémus était bien décidé à aller demandé des explications à Mc Gonnagall ou à Dumbledore s'il le fallait. Il ne toucha à rien de son assiette, il jetait constamment des regards à la porte de la grande salle, voir s'il par hasard elle n'entrerait pas.
Lorsque les premiers élèves quittèrent la salle, Rémus se leva et rattrapa sa directrice de maison qui partait aussi :
« - Professeur Mc Gonnagall, svp.
Oui monsieur Lupin, demanda incertaine le professeur de Métamorphose.
Ne sauriez vous pas où est Javik Reyk, elle n'est pas à l'infirmerie j'ai vérifié et elle n'était pas dans le train hier non plus.
Mademoiselle Reyk est arrivée au cour de l'après-midi, elle doit être dans son dortoir à l'heure qu'il est. »
Rémus partit si rapidement que Mc Gonnagall entendit à peine son merci. Il gravit les marches à la hâte, deux par deux, évitant de justesse celles qui étaient piégées. Il donna le mot de passe du bout du couloir pour être sûr que le portrait serait ouvert lorsqu'il arriverait à sa hauteur. Il monta si rapidement vers le dortoir des filles de septième année qu'il faillit renverser deux jeunes de troisième au passage. Il cogna en mit ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle, attendant une réponse. Javik vint lui ouvrir et lui sourit tendrement.
« - T'es.. là..mais...où..étais.tu ?, demanda-t-il le souffle court.
Au Ministère, répondit-elle, Tu t'en doutais sûrement.
Non pourquoi je me serais douté que tu irais au Ministère.
J'ai été convoqué, suite à ton cadeau de Noël, dit Javik en l'invitant à entrer à l'intérieur.
Qu'est-ce que mon cadeau à avoir .
Réfléchit Rémus, un contrat magique à été déchiré.
Merlin, t'as eu des ennuis ? Qu'est-ce qu'ils te veulent ?
Du calme mon loup (elle l'avait appelé son loup, il était fou de joie) Le Ministère voulait simplement savoir pourquoi je mettais fin à notre contrat, j'ai été réprimandée sur le processus d'annulation mais pas sur le fait en tant que tel. Ils savent très bien maintenant que tu ne représentes pas de véritable danger si bien encadré. Dumbledore a tout de même dû se porter garant pour les six mois à venir mais je suis libérée de ma tâche.
Libérée de ta tâche, tu dis ça comme si j'étais un fardeau, s'emporta quelque peu le jeune homme.
Pas un fardeau, Rémus, mais depuis quelques temps, c'était de plus en plus difficile pour moi pour des raisons que je n'exposerai pas ici.
Tu crois pas que j'ai le droit de savoir ? murmura les dents serrées Lupin.
Si, j'imagine que c'est ton droit. C'est bien plus compliqué que tout ce que tu pourrais croire Rémus, je peux t'assurer cependant que tu n'y ais pour rien, il s'agit uniquement de moi. Je suis. compliquée, expliqua la jeune femme.
T'es compliquée parce que tu le veux bien, tu cultives le mystère en croyant que ça va tenir à distance ceux qui pourraient tenir un peu trop à toi. Tu crois que c'est mieux ? T'as tout faux.
Tu crois que c'est un jeu ?, demanda la jeune femme, pas du tout, dans mon cas c'est une nécessité, je n'ai pas le choix, personne ne doit trop s'attacher à moi, c'est inutile et vain et je vais être obligé de faire souffrir quiconque que je laisserai trop m'approcher.
Trop tard Javik, je me suis trop approché du soleil et tu m'as brûlé les ailes. »
Un silence lourd empli la pièce, Javik semblait défaite jamais il ne l'avait vu ainsi, jamais elle ne perdait le contrôle aussi longtemps, elle se ressaisissait toujours très rapidement mais là elle était atterrée, sans voix elle ne le regardait même pas. Tout à coup Rémus vit ce qu'il aurait dû voir bien avant.
« - Tu fais tes bagages ? Tu pars ?
Oui.
-Quand ?
Ce soir.
Pourquoi ?, ses questions étaient de plus en plus sèches et les réponses de plus en plus murmurées.
-J'ai plus de raison valable d'être ici.
-Finir ton année et recevoir ton diplôme, ce n'est pas valable ça pour toi, lâcha-t-il sèchement.
Rémus, elle le regarda droit dans les yeux mais il était tellement en colère que cela ne servit à rien, Rémus, tu sais comme moi les raisons de ma présence à Poudlard, ma scolarité, il y a bien longtemps que je l'ai terminées.
Ah, oui j'oubliais que tu ne faisais que jouer un jeu, dit-il en se levant et la regardant d'un air mauvais.
Rémus, je croyais que tu avais compris.
Compris quoi, que tu as été ma Protectrice pendant plus de six ans sans jamais me le dire, que tu t'es inscris à Poudlard uniquement pour mieux me surveiller. Qui sait peut-être es-tu devenue mon amie uniquement pour mieux m'épier. Et me faire tomber amoureux de toi, c'était pour mieux me contrôler ? »
Cette fois, Javik resta sans voix, la bouche grande ouverte en le fixant d'un air désemparé. Il attendait une réponse mais elle avait perdu l'usage de la parole. Elle tenta une première réponse mais les mots se bousculèrent dans son esprit et elle bégaya quelque chose d'inaudible. Elle ferma les yeux et respira profondément, lorsqu'elle ouvrit de nouveau les yeux, il était toujours planté devant elle et affichait un air qu'elle ne lui connaissait pas. Elle se leva et décidée elle reprit de faire bagages sous l'?il défait de Rémus qui l'entendit dire. :
« - Ce n'était pas dans le plan que tu tombes amoureux, tu ne dois pas, c'est impossible et c'est une des raisons pour lesquelles je quitte ce soir. Notre relation m'a apporté beaucoup, t'es quelqu'un de très important pour moi Rémus mais je ne peux t'autoriser à ressentir ce genre de chose pour moi. Il vaut mieux que je parte. »
Il n'en croyait pas ses oreilles, elle était là à lui tourner le dos, bouclant ses choses pour son départ imminent et elle lui disait que ce qu'il avait tenté de garder au plus profond de lui et de nier ce qu'il ressentait était mal, maintenant que tout avait explosé en lui. Pourquoi lui faisait-elle cela, s'amusait-elle à le torturer, y prenait-elle plaisir, c'était inhumain de lui faire cela. Il rageait, il serrait tellement les poings que ses ongles pénétraient dans la chair de ses mains, le blessant mais ce n'était rien en comparaison avec la blessure à vif qui venait de subir à la grandeur de son être. Elle l'avait senti, comme toujours mais elle ne pouvait se résoudre à le regarder, aussi gardait-elle le dos tourné et continuait ses bagages. Il ne pouvait voir les larmes couler le long de ses joues, peut-être que s'il l'avait pu, cela aurait calmé le loup en lui et l'aurait empêché de le laisser prendre le dessus.
Rémus perdit tout contrôle de lui, il voulait qu'elle le regarde, qu'elle lui parle. Jamais jusqu'à maintenant, il n'avait été envahi par le l'animal en lui en dehors des périodes de pleine lune, le loup hurlait, lui criait de réagir. Ce qu'il fit, il se jeta littéralement sur elle alors que la porte d'entrée du dortoir s'ouvrait. Les trois autres Maraudeurs ainsi que Lily purent voir Rémus s'élancer vers Javik qui lui tournait toujours le dos mais ne purent rien faire. L'espace d'un millième de seconde, Javik s'était retournée et sans même toucher à Rémus, l'avait projeté à l'autre bout de la pièce, le forçant ainsi à remettre le loup au plus profond de lui, simplement en étendant les bras devant elle. Lupin était sonné et les autres ébahis ; comment avait-elle fait cela, ils savaient qu'elle avait des réflexes étonnants mais tout de même. Sirius passa devant elle pour aller aider Rémus qui la fixait maintenant perdu entre la colère et le désespoir. James alla retrouver ses deux amis alors que Peter se collait un peu plus au mur, terrifié. Lily, elle pleurait, elle n'avait pas peur, elle avait simplement vu la malle de son amie, elle leva les yeux vers cette dernière et la voix tremblante déclara plus qu'elle n'interrogea :
« - Tu pars. »
Javik hocha lentement la tête en guise de réponse. N'ayant jamais eut de discussion réelle sur le sujet, Lily savait tout de même que Javik n'était pas comme eux, elle était spéciale en plusieurs points et elle savait également au fond d'elle que son amie un jour allait les quitter tout comme elle était un jour apparut dans leur vie. Ce jour semblait être venu, elle devait être forte et se montrer à la hauteur. Merlin que c'était dur. Sirius remettait avec l'aide de James, Rémus sur ses pieds, Lily leur jeta un coup d'?il puis eut pitié pour Lupin, si cela était dur pour elle, cela devait être atroce pour lui. Pire, qu'est-ce que ça devait être pour Javik. Evan aida Reyk à boucler ses bagages sans dire un autre mot.
Sirius s'avança vers elles et lui exigea des explications, James vint l'appuyer mais Rémus, Javik et même Lily qui semblait comprendre, ne dirent mot. Rémus allait quitter la pièce mais la silhouette d'un homme l'empêcha de quitter ce lieu qui le faisait tant souffrir. Dumbledore se tenait dans le cadre de la porte :
« - Désolé, je voulais simplement demander à mademoiselle Reyk de passer à mon bureau avant de quitter.
J'arrive dans un instant, répondit Javik qui reprenait ses esprits.
Prenez votre temps, mademoiselle, certaines choses méritent que l'on prenne le temps de bien les faire. »
Le regard que le directeur échangea avec la jeune femme était empli de sous- entendus qu'elle avait bien sûr notés. Lorsque la pièce fut de nouveau uniquement occupée que par le groupe d'amis, Sirius revint à la charge :
« - Est-ce qu'enfin quelqu'un va nous expliquer ce qui se passe ici, pourquoi tu fais tes bagages, tu pars, où quand pourquoi, pour combien de temps.?
T'as des problèmes, on peut t'aider peut-être ?, demanda à son tour James
Des problèmes, elle n'en a qu'un seul et il se nomme Rémus Lupin mais elle va le régler, elle va partir. déclara Rémus ironiquement.
T'es loin d'être le problème, intervint Javik mais ce dernier lui rit au nez, je suis mon seul et unique problème. Merci beaucoup mais personne ne peut m'aider.
Qu'est-ce que tu en sais, t'as déjà essayé ? demanda de nouveau Lupin qui recommençait à sentir la rage l'envahir.
Tu m'as dit t'être brûlé les ailes, c'est que je t'ai déjà laissé allé trop loin, je pars avant de te brûler complètement.
Trop tard, Javik, il y a longtemps maintenant que je me consume. »
Lupin, tourna les talons et quitta la pièce en claquant la porte derrière lui, Lily et les autres n'osaient bouger, en fait, ils étaient presque stupéfiés, figés sur place. En temps normal, cela aurait été l'une des plus belles déclarations d'amour qu'il leur aurait été donné d'entendre mais vu la situation.
« - Pourquoi faut-il que le seul sentiment que je ne sois capable de détecter chez les autres est celui qui ne peut que les blesser à coup sûr »
Ces paroles avaient été prononcées par Javik qui les avaient presque murmurer, ainsi seule Lily qui se tenait toujours à son côté put les entendre. Sirius lui ne démordait pas :
« - Explique-toi Reyk et t'es mieux d'avoir une bonne raison car je crois que jamais je ne pourrais te pardonner de briser ainsi le c?ur de Lupin, c'est le c?ur le plus pur que je connaisse et toi tu le rejettes du revers de la main, qu'est-ce que ça te prend à la fin ?
Je ne peux pas le laisser m'aimer Sirius, ça le détruirait.Personne ne doit s'attacher à moi ainsi, je ne lui apporterais que du malheur.
L'amour surmonte tout, déclara Lily, l'amour c'est la plus belle chose au monde, je sais que tu tiens beaucoup à Rémus et lui vient de te démontrer que tu comptes plus que tout pour lui. Fais confiance en la vie, l'amour.
L'AMOUR, Lily n'est pas pour ceux de ma race, éclata Javik qui se ressaisit tout de même.
Parlons en de ta race., intervint pour la première fois Peter qui se tenait toujours dans un coin.
D'accord, je vous dirais ce que je peux vous dire mais pas ici, pas maintenant. Ce soir à minuit, dans la salle de musique. »
Des pas se firent entendre dans l'escalier, les élèves revenaient de la salle à manger et bientôt le dortoir ne serait plus un endroit où discuter. Les amis approuvèrent et quittèrent la chambre des filles, laissant Javik et Lily seules. Javik réduit magiquement ses bagages et entreprit de se rendre au bureau du directeur, avant de franchir la porte, elle baisa la tête, consciente que Lily l'observait mais elle ne se retourna pas, murmurant simplement :
« - Essayeras-tu de convaincre Rémus de venir ce soir ? »
Lily ne répondit pas mais alla poser une main sur l'épaule de son amie qui après ce bref contact releva la tête et partit sans se retourner. Comme elle l'avait prévu, aucun des Maraudeurs n'étaient visibles, certainement étaient-ils à al recherche de Rémus qui lui pouvait être n'importe où.
Javik fit le trajet jusqu'à la gargouille gardant le bureau de Dumbledore, la mine base, elle n'était pas d'humeur à répondre à ceux qu'elle croisait et qui la saluaient. Elle cogna trois petits coups brefs à la porte massive du bureau du directeur et ce dernier l'intima d'entrer. Janus Reyk était assis devant Dumbledore et les deux semblaient surpris de la vois aussitôt. Le vieil homme demanda :
« - Vous avez déjà terminé vos aux revoirs ma chère ?
Comment tes amis ont réagis ?, demanda son père.
Je ne leur ai pas tout dit et ils ont réagi plutôt mal jusqu'à maintenant, normal après tout non ?
Tu dois leur dire Javik, ils doivent savoir., commença Janus.
Ils méritent d'avoir toutes les pièces nécessaires pour se faire une opinion propre, continua Dumbledore.
Je sais, mais.
C'est pénible, je sais, compatit Dumbledore, cependant, cela pourrait t'être bénéfique également..
Je ne sais pas ce qu'il pourrait y avoir de bénéfique à voir dans le fond de leurs yeux de la déception, du mépris, le sentiment de trahison ou encore de voir leur visage quand ils comprendront que je leur ai menti pendant toutes ces années.
Tu sais, mademoiselle Evan et messieurs les Maraudeurs sont des êtres spontanés certes mais très intelligents et ils finiront tous par comprendre pourquoi tu as agis de la sorte, ils comprendront que tu n'as pas voulu les tromper et que tu étais sincère. »
Les bonnes paroles de Dumbledore et de son père ne l'apaisèrent pas pour autant, elle redoutait depuis des années, depuis qu'ils étaient devenus tous très proches, cette discussion qui arrivait à grands pas. Pire que tout, elle redoutait que Rémus n'y soit pas, qu'elle ne puisse pas lui expliquer en partie du moins ce qu'elle était. Qu'arriverait-il si jamais Rémus ne lui pardonnait jamais ? Cette simple pensée lui retournait le c?ur. Elle devait bien se l'avouer, Lupin était devenu avec les années, bien plus qu'un travail, il était son ami. Au fond d'elle une partie lui criait qu'il était encore plus mais une autre bien plus imposante criait plus fort qu'elle ne devait pas, jamais elle ne devait se laisser envahir par cette gamme de sentiments, cela ne pouvait être que nocif pour elle mais surtout pour les autres qui l'entourent. Elle l'avait vécu étant plus jeune, elle connaissait ce goût que laisse les affres de l'amour une fois que la réalité avait rattrapé les gens de son espèce. Sa mère n'avait pas réussi à échapper à cette malédiction, elle avait été malheureuse et rendait malheureuse sa famille. Elle avait quitté dans l'espoir d'offrir une meilleure vie à sa fille et son mari. Cette tentative avait été vaine puisque la jeune fille en avait terriblement souffert et que dire de Janus Reyk qui malgré l'extérieur fort qu'il montrait avait été anéanti et détruit. Javik s'était jurée de ne jamais faire cela à quelqu'un jamais elle n'aimerait et jamais elle ne laisserait quelqu'un l'aimer car de toute façon toute relation la comprenant était vouée à l'échec irrémédiablement.
Alors, pour se protéger et ne pas tenter le diable, elle avait vécu recluse avec son père dans les fins fonds de l'Islande pendant des années, étudiants et apprivoisant différentes connaissances et refusant une partie de sa réalité, la laissant délibérément de côté au profit de l'autre côté de sa personnalité. Puis un jour, elle avait suivi son père dans l'une de ses missions, l'accompagnant dans sa mise en place des structures qui permettrait à un jeune homme attaqué par un loup-garou de venir étudier au collège de sorcellerie de Poudlard. Dès le départ, elle avait été fascinée par ce projet, comme si quelque chose de très puissant la liait, puis elle l'avait vu et elle avait su. Elle s'était portée volontaire pour être sa protectrice et avait été inscrite à Poudlard pour faciliter les choses. Au début, elle trouvait très difficile le fait qu'elle devait faire semblant d'être de niveau avec les autres élèves de son année, surtout que toutes les choses qu'elle était censée apprendre était du déjà vu pour elle mais elle tenait le coup en se rappelant qu'elle était là pour faire son devoir et qu'elle devait bien le faire. Puis Lily avait percé la couche de glace que la jeune femme avait elle-même mise autour d'elle et avec le temps, les Maraudeurs également. À partir de ce moment là, elle avait su que cela pouvait devenir très dangereux pour elle mais cette chose bien plus forte qu'elle la poussait à continuer dans ce sens. Et voilà où elle l'avait conduite cette chose, elle était au bout du chemin et ne pouvait rebrousser chemin, et ce dans les deux sens, elle était au bout du corridor menant à la salle de musique et déjà Lily l'avait aperçue. Bon, ça y était, elle allait devoir aller jusqu'au bout maintenant.
Ils avaient communiqué entre eux par hibou, lui passant l'été chez ses parents, elle avec son père. Rémus avait fini par accepter que la jeune femme n'avait pas agi pour le berner mais les choses étaient fragiles entre eux. Peut-être que s'il savait toute la vérité sur elle. Elle lui en avait dit plus en quelques minutes que durant toute leur scolarité jusqu'à maintenant et il n'osait trop lui poser des questions dans ses lettres, la peur d'être intercepté et le fait de ne pouvoir voir ses réactions, sentir la situation l'en empêchait. Il agissait maintenant à l'instinct, écoutant plus souvent l'animal en lui lorsqu'il s'agissait d'elle.
Le ton de ses lettres à elle était poli et prudent, elle ne voulait pas le vexer à nouveau et elle savait qu'un jour ils devraient avoir une discussion et tout mettre sur table mais elle redoutait ce jour et lui aussi d'une certaine manière.
Il n'avait pas discuté de tout cela avec les autres Maraudeurs et Lily, oh, ils avaient souvent posé des hypothèses sur le sujet mais jamais Rémus ne participait et jamais il ne leur avait parlé de la fonction de « protectrice ». Il voulait que tout soit clair avant et même s'il savait que ça pouvait prendre du temps, il attendrait. Il se sentait mal parfois de tenir tout secret, ils avaient l'habitude de tout ce dire entre eux mais il ne pouvait se résoudre.
À la rentrée de leur septième et dernière année à l'école de sorcellerie et de magie de Poudlard, la relation entre Javik et Rémus était revenue comme avant cette soirée qui avait tout changé pour eux. Maintenant ils jouaient ensemble un jeu pour ne pas attirer les questions des autres membres du groupe. Pourtant, ceux-ci n'avaient cessé de faire des plans pour les pousser l'un vers l'autre, seule Lily semblait ne plus autant s'amuser à ce petit jeu. Dans ces moments là Rémus lui lançait toujours un petit regard et elle se contentait de soulever les épaules et de sourire légèrement. Javik, elle prenait un malin plaisir à dérouter James et Sirius, comme lors de cette fête « privée » que les Maraudeurs avaient organisé pour célébrer la première victoire de l'année de Griffondor au Quidditch. Sirius avait lancé l'idée que tous devaient venir accompagnés à la party qui se tenait dans la salle de musique, James y était allé avec Lily, évidemment c'est deux là ne se quittaient jamais. Peter avait réussi à trouver une partenaire mais tous la soupçonnaient d'avoir accepté uniquement pour pouvoir assister à la fête. Sirius était arrivé avec à son bras deux très belles jeunes demoiselles de Serdaigle. Pour ce qui est de Rémus et Javik, cette dernière avait pris les choses en mains avec l'accord de son ami. Elle avait convaincu Philip, celui qui selon Sirius, l'appréciait beaucoup et sa nouvelle copine et faire croire à une séparation et ainsi Rémus put se présenter à la fête avec la copine de Philip et Javik avec Philip lui- même.
L'entrée que firent ces quatre personnes dans la salle de musique ne passa pas inaperçue, plusieurs dévisageaient même les nouveaux arrivants au grand plaisir de Javik qui affichait pourtant un air impassible. Rapidement cependant la supercherie fut découverte alors que Philip qui dansait avec Javik pour la forme, continuait à faire les yeux doux à sa belle qui avait délaissé Rémus depuis longtemps. Chloé, la jeune copine vint demander à reprendre son cavalier et Javik lui laissa de bon c?ur, l'effet avait marché, inutile de faire durer le supplice plus longtemps. Elle alla donc retrouver Rémus qui s'ennuyait seul dans son coin et qui fut content de la voir venir vers lui. Ils rirent ensemble de leur tour et surtout de la face de Sirius lorsqu'il les avait vus arriver.
L'année se passa lentement et sans incident majeur, du moins à Poudlard, car à l'extérieur Voldemort prenait des forces et terrorisait de plus en plus la communauté magique. À chacune des pleines lunes, Rémus pouvait compter sur ses amis pour l'accompagner et il savait que quelque part, non loin, veillait Javik. Son c?ur se serrait à chaque fois qu'il pensait à cela. Ses sentiments étaient maintenant très clairs, il aimait cette fille malgré tout mais jamais il n'aurait osé le lui dire, il avait bien trop peur d'entendre ce qui pourrait en découler. Et pourtant, comme il aimerait savoir de quoi il en retournait, juste savoir.
Javik n'avait pas eu de nouvelle rechute, l'année c'était déroulée doucement pour elle aussi, elle profitait de la présence de chacun, sachant en elle-même que ces moments allaient bientôt prendre fin, elle ne pourrait continuellement tenir sous silence certains faits. Elle redoutait surtout leurs réactions. Rémus l'avait plutôt bien pris mais quelque chose était brisé et cela ne serait plus jamais pareil, heureusement, Lupin était un jeune homme posé et réfléchi mais comment réagiraient Sirius ou James, eux plus impulsifs.
Et Lily ? Plus elle repoussait ce moment, plus il lui apparaissait comme terrifiant, elle qui n'avait jamais eu peur de sa vie auparavant. Pendant les vacances de Noël, il quitta pour retrouver son père mais cette fois, elle n'invita personne, elle devait parler avec son paternel, peut-être pourrait-il la conseiller. Cette année encore, les Potter les invitèrent tous pour une grande fête, ils voulaient fêter et se donner un peu de bon temps par les temps sombres qui couraient. Cette fois Rémus les accompagna et les Maraudeurs ainsi que Lily eurent beaucoup de plaisir, lorsque vint le temps de développer les cadeaux, tous retrouvèrent les parents de James au salon, on s'offrit présents et souhaits. Rémus cherchait parmi la pile de cadeaux ceux que leur avait destinés Javik, rien. Lily aussi le remarqua et en discuta avec lui :
« - Peut-être que les hiboux n'ont pas trouvé l'endroit », proposa Peter en les entendant.
Lily vint pour lui répondre mais un bruit bizarre dans la cheminée les fit tous sursauter à ce moment. Monsieur Potter s'avança vers l'antre et se recula juste à temps pour éviter une rafale de neige magique qui vint éteindre le grand feu qui brûlait dans le foyer.
« - Ma foi, voilà le père Noël les enfants, j'espère que vous avez été sages cette année. »
Voyant que monsieur Potter ne s'inquiétait et semblait même au courant à l'avance de l'événement, les jeunes se mirent à rire et comme annoncé, le père Noël descendit dans l'antre avec un sac plein de présents. Sirius se tenait les côtes tellement il riait de voir leur amie arriver, vêtue de rouge, une longue barbe blanche et des lunettes en demi-lune sur le bout du nez.
« - Seigneur, on dirait Dumbledore en plus jeune. »
Tous éclatèrent de rire et Javik lui dit :
« - Cesse de te moquer jeune Black, où tu n'auras pas de cadeau.
Non, non, j'ai été très sage cette année, je le jure. »
Les autres rirent encore plus de cette réplique, Sirius sage ? Madame Potter venait d'apporter un siège à la nouvelle arrivante et celle-ci s'installa, débuta la distribution des cadeaux par ses hôtes à qui elle offrit deux très bonnes bouteilles du meilleur vin sorcier. Monsieur Potter prenait un plaisir fou à s'asseoir sur les genoux du père Noël, on sut d'où James tenait son côté enfantin.
« - ah, ah, à qui est-ce, Peter Pettigrow à oui, celui qui a mis le feu à l'une des tables du cours de potion, je me rappelle, viens mon grand. »
Peter eut droit à un assortiment impressionnant de toutes ses friandises préférées, elle avait du dévaliser Honeydukes pour pouvoir lui en offrir autant.
« - Qui est le suivant, tient, tient, l'homme le plus puni de Poudlard, celui qui n'a qu'une ambition dans la vie c'est de briser le record du nombre de retenues, monsieur Black en personne.
Merci Merlin, le père Noël m'aime et m'approuve.
Et je n'ai rien dit de tel », se défendit la jeune femme
Sirius reçu un abonnement à une revue moldue qui parlait de motos ainsi que plusieurs répliques miniatures, pour pouvoir mieux faire son choix le moment venu lui avait-elle dit. Les répliques étaient des vraies beautés, elles s'animaient comme des vraies et Sirius fut fou de joie.
James eut droit à un ensemble d'après rasage étrangement assez rare et qui plaisait beaucoup à Lily, cette dernière devint rouge comme une tomate alors que Javik souriait dans sa barbe et c'était le cas de le dire. Rémus avait haussé un sourcil et sembla comprendre qu'il s'agissait d'une douce revanche de Javik sur Lily qui abdiqua en souriant à son amie. La jeune femme eut droit quant à elle à une superbe robe verte émeraude, la plus belle qu'elle avait jamais vu selon ses dires et à voir ses yeux briller, c'était vrai et la robe lui irait à merveille. Il fut le dernier à avoir le privilège de s'asseoir sur les genoux du pseudo Père Noël mais il fut le seul à apprécier ce contact de cette manière. De plus, on aurait dit qu'elle faisait tout pour le mettre plus mal à l'aise qu'il ne l'était déjà, elle le retint plus longtemps que les autres, riant des pitreries de Sirius avant de lui donner son présent et que dire de son bras qu'elle avait passé autour de lui pour bien le maintenir sur elle. Il appréciait beaucoup mais en même temps il détestait, Sirius et James le taquinaient à mots à peine couverts et il savait que Javik comprenait mais elle ne dit rien, jouant le jeu elle aussi. Enfin vint le moment où elle ne trouva plus de possibilité de le garder près d'elle et lui remit son cadeau.
Il s'éclipsa vers son siège et ouvrit le paquet sous les regards curieux de ses amis, Javik n'ensorcelait jamais ses présents, elle n'aimait pas cette tradition donc il put ouvrir son cadeau joliment emballé avec soin, il aimait faire languir ses amis ainsi et il pouvait prendre sa revanche sur eux. Mais un paquet ça s'ouvre vite tout de même et il ouvrit la boite et découvrit le contenu, un bout de parchemin jauni avec le seau du Ministère. Il leva les yeux vers son amie qui avait retrouvé un air sérieux elle lui fit signe qu'il avait bien comprit, il s'agissait de son contrat de « Protectrice » avec le Ministère, elle lui offrait, c'était un geste d'une extrême symbolique pour lui et elle mais visiblement les autres ne comprenaient pas. Rémus remarqua que le parchemin servait également d'emballage à un autre paquet, s'il voulait l'ouvrir il devait déchirer le contrat. Un dernier regard vers Javik et ses yeux plantés dans les siens il déchira le contrat pour découvrir une petite sphère dorée qu'il reconnut immédiatement.
« - Un judas, s'exclama Lily étonnée et excitée.
L'objet dont tu nous as parlé à Noël dernier ? demanda Sirius tout aussi excité par l'idée de découvrir quelque chose de nouveau.
Oui enfin, c'est une variante du judas, expliqua Javik, c'est plus un mélange entre une pensine et un judas avec quelques modifications personnelles.
Comme ?, questionna James qui observait sous toutes ses coutures l'objet.
Eh, bien, c'est à Rémus de le découvrir, c'est son cadeau après tout », dit- elle malicieusement avec un sourire.
Ce sourire ravi les Maraudeurs présents à l'exception du principal intéressé qui se questionnait sur la nature de ses modifications. Il savait que la jeune femme pouvait être aussi machiavélique que Sirius parfois. Malgré les protestations de ses amis, Rémus refusa de faire une démonstration prétextant qu'il voulait découvrir seul les modifications, il avait surtout peur de ce qui pouvait ressortir de ses pensées.
Lorsque James commença lui aussi à bailler, suivant ainsi Peter et Lily, tous montèrent se coucher, les parents de James, qui avaient abandonné les jeunes depuis un petit moment, avaient préparé des chambres pour tous, il faut dire que le manoir Potter était très vaste et pouvait accueillir plusieurs convives. Rémus, seul dans sa chambre tenait toujours le présent de son amie dans les mains, se demandant bien comment les modifications faites pouvaient influer sur la sphère dorée. Il la manipula longuement sans toute fois trouver le courage de l'utiliser vraiment. Il repensait à cette soirée, elle lui avait offert bien plus que cette boule dorée, elle l'avait incité à déchirer le contrat qui la liait au Ministère et donc mettre fin par lui-même à sa fonction de Protectrice. Son c?ur s'était serré en comprenant ce qu'elle lui offrait, s'était symbolique, elle mettait de côté ses obligations pour son amitié, elle tenait plus à lui qu'à son devoir et il savait qu'elle était une fille d'honneur. Il s'endormit en serrant la sphère sur son c?ur et en se disant qu'il devrait très bientôt trouver le moyen de lui parler de ce qu'il ressentait sinon il allait devenir fou.
Le lendemain, lorsqu'il se réveilla, elle était déjà repartie, elle avait laissé un mot pour les avertir et remercier de nouveau de leur accueil les parents de James. Lily aussi fut déçue qu'elle ait quitté mais elle savait tout comme lui que Javik passait très peu de temps avec son père et qu'elle voulait profiter de ses moments au maximum. Ils étaient très proches tous les deux et malgré l'âge avancé de l'homme une complicité étonnante les unissait. Il ne se revirent pas avant la reprise des classes et si pendant le temps des fêtes, il avait hâte que ce moment arrive pour la revoir et passer toutes ses journées avec elle, autant il regretta amèrement lorsqu'il la revit.
Il ne l'avait pas revu dans le train qui les ramenait à Poudlard, il s'en était inquiété, les autres aussi mais lui avait une raison supplémentaire. Elle n'était pas non plus dans la salle commune lors de leur arrivée, elle ne vint pas les rejoindre le soir dans la tour des Griffondors et Lily confirma le lendemain matin qu'elle n'avait pas dormi dans le dortoir avec les autres filles de leur année. Au déjeuner, elle n'était toujours pas là, elle ne s'était pas non plus présenté aux cours de toute la journée. Plusieurs leur posait des questions sur l'absence de la jeune femme mais jamais qu'eux pouvaient s'en poser, surtout Rémus. Au souper, Rémus était bien décidé à aller demandé des explications à Mc Gonnagall ou à Dumbledore s'il le fallait. Il ne toucha à rien de son assiette, il jetait constamment des regards à la porte de la grande salle, voir s'il par hasard elle n'entrerait pas.
Lorsque les premiers élèves quittèrent la salle, Rémus se leva et rattrapa sa directrice de maison qui partait aussi :
« - Professeur Mc Gonnagall, svp.
Oui monsieur Lupin, demanda incertaine le professeur de Métamorphose.
Ne sauriez vous pas où est Javik Reyk, elle n'est pas à l'infirmerie j'ai vérifié et elle n'était pas dans le train hier non plus.
Mademoiselle Reyk est arrivée au cour de l'après-midi, elle doit être dans son dortoir à l'heure qu'il est. »
Rémus partit si rapidement que Mc Gonnagall entendit à peine son merci. Il gravit les marches à la hâte, deux par deux, évitant de justesse celles qui étaient piégées. Il donna le mot de passe du bout du couloir pour être sûr que le portrait serait ouvert lorsqu'il arriverait à sa hauteur. Il monta si rapidement vers le dortoir des filles de septième année qu'il faillit renverser deux jeunes de troisième au passage. Il cogna en mit ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle, attendant une réponse. Javik vint lui ouvrir et lui sourit tendrement.
« - T'es.. là..mais...où..étais.tu ?, demanda-t-il le souffle court.
Au Ministère, répondit-elle, Tu t'en doutais sûrement.
Non pourquoi je me serais douté que tu irais au Ministère.
J'ai été convoqué, suite à ton cadeau de Noël, dit Javik en l'invitant à entrer à l'intérieur.
Qu'est-ce que mon cadeau à avoir .
Réfléchit Rémus, un contrat magique à été déchiré.
Merlin, t'as eu des ennuis ? Qu'est-ce qu'ils te veulent ?
Du calme mon loup (elle l'avait appelé son loup, il était fou de joie) Le Ministère voulait simplement savoir pourquoi je mettais fin à notre contrat, j'ai été réprimandée sur le processus d'annulation mais pas sur le fait en tant que tel. Ils savent très bien maintenant que tu ne représentes pas de véritable danger si bien encadré. Dumbledore a tout de même dû se porter garant pour les six mois à venir mais je suis libérée de ma tâche.
Libérée de ta tâche, tu dis ça comme si j'étais un fardeau, s'emporta quelque peu le jeune homme.
Pas un fardeau, Rémus, mais depuis quelques temps, c'était de plus en plus difficile pour moi pour des raisons que je n'exposerai pas ici.
Tu crois pas que j'ai le droit de savoir ? murmura les dents serrées Lupin.
Si, j'imagine que c'est ton droit. C'est bien plus compliqué que tout ce que tu pourrais croire Rémus, je peux t'assurer cependant que tu n'y ais pour rien, il s'agit uniquement de moi. Je suis. compliquée, expliqua la jeune femme.
T'es compliquée parce que tu le veux bien, tu cultives le mystère en croyant que ça va tenir à distance ceux qui pourraient tenir un peu trop à toi. Tu crois que c'est mieux ? T'as tout faux.
Tu crois que c'est un jeu ?, demanda la jeune femme, pas du tout, dans mon cas c'est une nécessité, je n'ai pas le choix, personne ne doit trop s'attacher à moi, c'est inutile et vain et je vais être obligé de faire souffrir quiconque que je laisserai trop m'approcher.
Trop tard Javik, je me suis trop approché du soleil et tu m'as brûlé les ailes. »
Un silence lourd empli la pièce, Javik semblait défaite jamais il ne l'avait vu ainsi, jamais elle ne perdait le contrôle aussi longtemps, elle se ressaisissait toujours très rapidement mais là elle était atterrée, sans voix elle ne le regardait même pas. Tout à coup Rémus vit ce qu'il aurait dû voir bien avant.
« - Tu fais tes bagages ? Tu pars ?
Oui.
-Quand ?
Ce soir.
Pourquoi ?, ses questions étaient de plus en plus sèches et les réponses de plus en plus murmurées.
-J'ai plus de raison valable d'être ici.
-Finir ton année et recevoir ton diplôme, ce n'est pas valable ça pour toi, lâcha-t-il sèchement.
Rémus, elle le regarda droit dans les yeux mais il était tellement en colère que cela ne servit à rien, Rémus, tu sais comme moi les raisons de ma présence à Poudlard, ma scolarité, il y a bien longtemps que je l'ai terminées.
Ah, oui j'oubliais que tu ne faisais que jouer un jeu, dit-il en se levant et la regardant d'un air mauvais.
Rémus, je croyais que tu avais compris.
Compris quoi, que tu as été ma Protectrice pendant plus de six ans sans jamais me le dire, que tu t'es inscris à Poudlard uniquement pour mieux me surveiller. Qui sait peut-être es-tu devenue mon amie uniquement pour mieux m'épier. Et me faire tomber amoureux de toi, c'était pour mieux me contrôler ? »
Cette fois, Javik resta sans voix, la bouche grande ouverte en le fixant d'un air désemparé. Il attendait une réponse mais elle avait perdu l'usage de la parole. Elle tenta une première réponse mais les mots se bousculèrent dans son esprit et elle bégaya quelque chose d'inaudible. Elle ferma les yeux et respira profondément, lorsqu'elle ouvrit de nouveau les yeux, il était toujours planté devant elle et affichait un air qu'elle ne lui connaissait pas. Elle se leva et décidée elle reprit de faire bagages sous l'?il défait de Rémus qui l'entendit dire. :
« - Ce n'était pas dans le plan que tu tombes amoureux, tu ne dois pas, c'est impossible et c'est une des raisons pour lesquelles je quitte ce soir. Notre relation m'a apporté beaucoup, t'es quelqu'un de très important pour moi Rémus mais je ne peux t'autoriser à ressentir ce genre de chose pour moi. Il vaut mieux que je parte. »
Il n'en croyait pas ses oreilles, elle était là à lui tourner le dos, bouclant ses choses pour son départ imminent et elle lui disait que ce qu'il avait tenté de garder au plus profond de lui et de nier ce qu'il ressentait était mal, maintenant que tout avait explosé en lui. Pourquoi lui faisait-elle cela, s'amusait-elle à le torturer, y prenait-elle plaisir, c'était inhumain de lui faire cela. Il rageait, il serrait tellement les poings que ses ongles pénétraient dans la chair de ses mains, le blessant mais ce n'était rien en comparaison avec la blessure à vif qui venait de subir à la grandeur de son être. Elle l'avait senti, comme toujours mais elle ne pouvait se résoudre à le regarder, aussi gardait-elle le dos tourné et continuait ses bagages. Il ne pouvait voir les larmes couler le long de ses joues, peut-être que s'il l'avait pu, cela aurait calmé le loup en lui et l'aurait empêché de le laisser prendre le dessus.
Rémus perdit tout contrôle de lui, il voulait qu'elle le regarde, qu'elle lui parle. Jamais jusqu'à maintenant, il n'avait été envahi par le l'animal en lui en dehors des périodes de pleine lune, le loup hurlait, lui criait de réagir. Ce qu'il fit, il se jeta littéralement sur elle alors que la porte d'entrée du dortoir s'ouvrait. Les trois autres Maraudeurs ainsi que Lily purent voir Rémus s'élancer vers Javik qui lui tournait toujours le dos mais ne purent rien faire. L'espace d'un millième de seconde, Javik s'était retournée et sans même toucher à Rémus, l'avait projeté à l'autre bout de la pièce, le forçant ainsi à remettre le loup au plus profond de lui, simplement en étendant les bras devant elle. Lupin était sonné et les autres ébahis ; comment avait-elle fait cela, ils savaient qu'elle avait des réflexes étonnants mais tout de même. Sirius passa devant elle pour aller aider Rémus qui la fixait maintenant perdu entre la colère et le désespoir. James alla retrouver ses deux amis alors que Peter se collait un peu plus au mur, terrifié. Lily, elle pleurait, elle n'avait pas peur, elle avait simplement vu la malle de son amie, elle leva les yeux vers cette dernière et la voix tremblante déclara plus qu'elle n'interrogea :
« - Tu pars. »
Javik hocha lentement la tête en guise de réponse. N'ayant jamais eut de discussion réelle sur le sujet, Lily savait tout de même que Javik n'était pas comme eux, elle était spéciale en plusieurs points et elle savait également au fond d'elle que son amie un jour allait les quitter tout comme elle était un jour apparut dans leur vie. Ce jour semblait être venu, elle devait être forte et se montrer à la hauteur. Merlin que c'était dur. Sirius remettait avec l'aide de James, Rémus sur ses pieds, Lily leur jeta un coup d'?il puis eut pitié pour Lupin, si cela était dur pour elle, cela devait être atroce pour lui. Pire, qu'est-ce que ça devait être pour Javik. Evan aida Reyk à boucler ses bagages sans dire un autre mot.
Sirius s'avança vers elles et lui exigea des explications, James vint l'appuyer mais Rémus, Javik et même Lily qui semblait comprendre, ne dirent mot. Rémus allait quitter la pièce mais la silhouette d'un homme l'empêcha de quitter ce lieu qui le faisait tant souffrir. Dumbledore se tenait dans le cadre de la porte :
« - Désolé, je voulais simplement demander à mademoiselle Reyk de passer à mon bureau avant de quitter.
J'arrive dans un instant, répondit Javik qui reprenait ses esprits.
Prenez votre temps, mademoiselle, certaines choses méritent que l'on prenne le temps de bien les faire. »
Le regard que le directeur échangea avec la jeune femme était empli de sous- entendus qu'elle avait bien sûr notés. Lorsque la pièce fut de nouveau uniquement occupée que par le groupe d'amis, Sirius revint à la charge :
« - Est-ce qu'enfin quelqu'un va nous expliquer ce qui se passe ici, pourquoi tu fais tes bagages, tu pars, où quand pourquoi, pour combien de temps.?
T'as des problèmes, on peut t'aider peut-être ?, demanda à son tour James
Des problèmes, elle n'en a qu'un seul et il se nomme Rémus Lupin mais elle va le régler, elle va partir. déclara Rémus ironiquement.
T'es loin d'être le problème, intervint Javik mais ce dernier lui rit au nez, je suis mon seul et unique problème. Merci beaucoup mais personne ne peut m'aider.
Qu'est-ce que tu en sais, t'as déjà essayé ? demanda de nouveau Lupin qui recommençait à sentir la rage l'envahir.
Tu m'as dit t'être brûlé les ailes, c'est que je t'ai déjà laissé allé trop loin, je pars avant de te brûler complètement.
Trop tard, Javik, il y a longtemps maintenant que je me consume. »
Lupin, tourna les talons et quitta la pièce en claquant la porte derrière lui, Lily et les autres n'osaient bouger, en fait, ils étaient presque stupéfiés, figés sur place. En temps normal, cela aurait été l'une des plus belles déclarations d'amour qu'il leur aurait été donné d'entendre mais vu la situation.
« - Pourquoi faut-il que le seul sentiment que je ne sois capable de détecter chez les autres est celui qui ne peut que les blesser à coup sûr »
Ces paroles avaient été prononcées par Javik qui les avaient presque murmurer, ainsi seule Lily qui se tenait toujours à son côté put les entendre. Sirius lui ne démordait pas :
« - Explique-toi Reyk et t'es mieux d'avoir une bonne raison car je crois que jamais je ne pourrais te pardonner de briser ainsi le c?ur de Lupin, c'est le c?ur le plus pur que je connaisse et toi tu le rejettes du revers de la main, qu'est-ce que ça te prend à la fin ?
Je ne peux pas le laisser m'aimer Sirius, ça le détruirait.Personne ne doit s'attacher à moi ainsi, je ne lui apporterais que du malheur.
L'amour surmonte tout, déclara Lily, l'amour c'est la plus belle chose au monde, je sais que tu tiens beaucoup à Rémus et lui vient de te démontrer que tu comptes plus que tout pour lui. Fais confiance en la vie, l'amour.
L'AMOUR, Lily n'est pas pour ceux de ma race, éclata Javik qui se ressaisit tout de même.
Parlons en de ta race., intervint pour la première fois Peter qui se tenait toujours dans un coin.
D'accord, je vous dirais ce que je peux vous dire mais pas ici, pas maintenant. Ce soir à minuit, dans la salle de musique. »
Des pas se firent entendre dans l'escalier, les élèves revenaient de la salle à manger et bientôt le dortoir ne serait plus un endroit où discuter. Les amis approuvèrent et quittèrent la chambre des filles, laissant Javik et Lily seules. Javik réduit magiquement ses bagages et entreprit de se rendre au bureau du directeur, avant de franchir la porte, elle baisa la tête, consciente que Lily l'observait mais elle ne se retourna pas, murmurant simplement :
« - Essayeras-tu de convaincre Rémus de venir ce soir ? »
Lily ne répondit pas mais alla poser une main sur l'épaule de son amie qui après ce bref contact releva la tête et partit sans se retourner. Comme elle l'avait prévu, aucun des Maraudeurs n'étaient visibles, certainement étaient-ils à al recherche de Rémus qui lui pouvait être n'importe où.
Javik fit le trajet jusqu'à la gargouille gardant le bureau de Dumbledore, la mine base, elle n'était pas d'humeur à répondre à ceux qu'elle croisait et qui la saluaient. Elle cogna trois petits coups brefs à la porte massive du bureau du directeur et ce dernier l'intima d'entrer. Janus Reyk était assis devant Dumbledore et les deux semblaient surpris de la vois aussitôt. Le vieil homme demanda :
« - Vous avez déjà terminé vos aux revoirs ma chère ?
Comment tes amis ont réagis ?, demanda son père.
Je ne leur ai pas tout dit et ils ont réagi plutôt mal jusqu'à maintenant, normal après tout non ?
Tu dois leur dire Javik, ils doivent savoir., commença Janus.
Ils méritent d'avoir toutes les pièces nécessaires pour se faire une opinion propre, continua Dumbledore.
Je sais, mais.
C'est pénible, je sais, compatit Dumbledore, cependant, cela pourrait t'être bénéfique également..
Je ne sais pas ce qu'il pourrait y avoir de bénéfique à voir dans le fond de leurs yeux de la déception, du mépris, le sentiment de trahison ou encore de voir leur visage quand ils comprendront que je leur ai menti pendant toutes ces années.
Tu sais, mademoiselle Evan et messieurs les Maraudeurs sont des êtres spontanés certes mais très intelligents et ils finiront tous par comprendre pourquoi tu as agis de la sorte, ils comprendront que tu n'as pas voulu les tromper et que tu étais sincère. »
Les bonnes paroles de Dumbledore et de son père ne l'apaisèrent pas pour autant, elle redoutait depuis des années, depuis qu'ils étaient devenus tous très proches, cette discussion qui arrivait à grands pas. Pire que tout, elle redoutait que Rémus n'y soit pas, qu'elle ne puisse pas lui expliquer en partie du moins ce qu'elle était. Qu'arriverait-il si jamais Rémus ne lui pardonnait jamais ? Cette simple pensée lui retournait le c?ur. Elle devait bien se l'avouer, Lupin était devenu avec les années, bien plus qu'un travail, il était son ami. Au fond d'elle une partie lui criait qu'il était encore plus mais une autre bien plus imposante criait plus fort qu'elle ne devait pas, jamais elle ne devait se laisser envahir par cette gamme de sentiments, cela ne pouvait être que nocif pour elle mais surtout pour les autres qui l'entourent. Elle l'avait vécu étant plus jeune, elle connaissait ce goût que laisse les affres de l'amour une fois que la réalité avait rattrapé les gens de son espèce. Sa mère n'avait pas réussi à échapper à cette malédiction, elle avait été malheureuse et rendait malheureuse sa famille. Elle avait quitté dans l'espoir d'offrir une meilleure vie à sa fille et son mari. Cette tentative avait été vaine puisque la jeune fille en avait terriblement souffert et que dire de Janus Reyk qui malgré l'extérieur fort qu'il montrait avait été anéanti et détruit. Javik s'était jurée de ne jamais faire cela à quelqu'un jamais elle n'aimerait et jamais elle ne laisserait quelqu'un l'aimer car de toute façon toute relation la comprenant était vouée à l'échec irrémédiablement.
Alors, pour se protéger et ne pas tenter le diable, elle avait vécu recluse avec son père dans les fins fonds de l'Islande pendant des années, étudiants et apprivoisant différentes connaissances et refusant une partie de sa réalité, la laissant délibérément de côté au profit de l'autre côté de sa personnalité. Puis un jour, elle avait suivi son père dans l'une de ses missions, l'accompagnant dans sa mise en place des structures qui permettrait à un jeune homme attaqué par un loup-garou de venir étudier au collège de sorcellerie de Poudlard. Dès le départ, elle avait été fascinée par ce projet, comme si quelque chose de très puissant la liait, puis elle l'avait vu et elle avait su. Elle s'était portée volontaire pour être sa protectrice et avait été inscrite à Poudlard pour faciliter les choses. Au début, elle trouvait très difficile le fait qu'elle devait faire semblant d'être de niveau avec les autres élèves de son année, surtout que toutes les choses qu'elle était censée apprendre était du déjà vu pour elle mais elle tenait le coup en se rappelant qu'elle était là pour faire son devoir et qu'elle devait bien le faire. Puis Lily avait percé la couche de glace que la jeune femme avait elle-même mise autour d'elle et avec le temps, les Maraudeurs également. À partir de ce moment là, elle avait su que cela pouvait devenir très dangereux pour elle mais cette chose bien plus forte qu'elle la poussait à continuer dans ce sens. Et voilà où elle l'avait conduite cette chose, elle était au bout du chemin et ne pouvait rebrousser chemin, et ce dans les deux sens, elle était au bout du corridor menant à la salle de musique et déjà Lily l'avait aperçue. Bon, ça y était, elle allait devoir aller jusqu'au bout maintenant.
