Quelques petits mots avant de commencer à l'attention des mes rewiewers,
merci à vous tous pour votre soutient et vos bons mots. Désolée pour le
retard mais je ne suis ni étudiante, ni une fille qui peut se permettre de
se laisser vire de l'air du temps. Je dois travailler et présentement au
travail c'est la folie furieuse, c'est donc ma pitoyable excuse pour le
retard de ce chapitre. De plus, ce chapitre m'a causé plusieurs problèmes.
Au départ, j'avais prévu ne faire que quatre chapitre mais je me laisse
emporter par mon histoire et j'y crois. Cependant, j'espère que ces
compléments d'informations ne ruine pas la trame de mon histoire, si jamais
c'est le cas, ne vous gênez pas pour me le faire savoir.
Donc merci beaucoup à Marie-Jo, Alexiel, tangerinedream et Lisia (qui m'a même fait un peu de chantage.mais ce n'est pas grave). Merci de me lire et vos commentaires sont toujours les bienvenus, j'adore ouvrir mon courrier et constater que j'ai des messages en provenance de FANFICTION.NET. J'adore mais surtout, je vous adore.
Chapitre 9
Comment faisait-elle pour à toutes les fois, lui échapper ainsi. Les premiers rayons du soleil plombaient à travers la fenêtre de la salle de musique et déjà Rémus ressentait un manque immense. Il prit conscience très rapidement qu'il était seul, qu'elle avait déserté le lit, la pièce même car il ne sentait sa présence nul part. Il se releva vivement la cherchant désespérément des yeux même s'il savait très bien qu'elle ne serait pas là. Il reposa doucement sa tête sur l'oreiller et huma le parfum du corps de son aimée qui empreignait encore la literie. En étirant un bras, il sentit un morceau de parchemin sur l'oreiller qu'aurait dû occuper Javik, il s'en saisit et le lit avec la complicité du soleil qui inondait de plus en plus la pièce qui était située à l'Est.
J'avais l'idée folle que de quitter sans te réveiller serait nettement plus facile pour moi mais je n'ai réussi qu'à force d'un effort surhumain à m'extirper de tes bras, lieu que je déclare comme étant l'endroit le plus agréable du monde et je suis certaine que jamais je n'arriverai à retrouver cette sensation de bien-être qui m'a envahi pendant toute cette nuit où pourtant mon esprit me rappelait sans cesse que c'était mal, que je ne devais pas m'attacher que cela serait encore plus difficile de te quitter.
C'est déjà atroce, et mon c?ur bat si vite que j'ai de la difficulté à me concentrer pour écrire ces lignes qui pourtant sont importantes. J'aurais aimé pourvoir tout te dire de vive voix, mais j'en suis incapable, le courage me manque, je fais une bonne Griffondor non ? Je sais qu'il y a sûrement une tonne de questions qui traîne dans ta tête et je suis désolée de réaffirmer que la plupart resteront sans réponses à jamais, je sais également que tu seras triste en lisant ces lignes mais sache que la peine toujours finit par s'en aller pour laisser la place à de nouvelles joies. Je suis sincèrement désolée d'être la cause de cette peine qui t'envahira ou qui te possède déjà mais le temps, j'en suis sûre, arrangera les choses. Voilà que je parle comme mon père maintenant, lorsque j'étais jeune, il me disait des choses semblables et à l'époque je n'avais pas la sagesse de comprendre ses paroles. Aujourd'hui c'est à mon tour de les prononcer et malgré que je sache très bien que ce n'est pas ce que l'on veut entendre dans des cas pareils, je ne peux que les déclamer à mon tour.
Je sais que tu es fort, que cette épreuve te fera grandir encore plus et que tu t'en sortiras avec une force nouvelle. Sache cependant, que je n'ai jamais voulu te tromper ou abuser de toi. J'avais accepté ce travail au début en me disant que je pourrais me rendre utile mais aujourd'hui avec le recul, je peux affirmer que tu m'as apporté infiniment plus que tout ce que j'aurais pu te donner. Malgré le fait que cette histoire ne se termine pas comme tu l'aurais espéré, sache que chaque moments resteront à jamais gravés dans ma mémoire et que je les revivrai en pensé souvent, avec un pincement au c?ur en me rappelant quel homme fantastique tu es. Tu auras toujours une place spéciale dans mon c?ur. Crois-moi, j'aurais aimé pouvoir t'offrir tout ce que tu mérites mais je ne puis, ainsi est la vie. Tu mérites cent fois mieux que le peu que je pourrais t'accorder, aussi cherche toujours à être heureux, ne regarde jamais en arrière fonce dans la vie et mords la à pleines dents, ton bonheur est entre tes mains, non pas dans les miennes.
Je voulais te remettre l'amulette que tu m'avais offerte mais au moment de la retirer de mon cou, j'ai éprouvé pour l'une des rares fois de ma vie de l'égoïsme, je voulais garder quelque chose de toi, non pas pour me rappeler, car ma mémoire est emplie de doux souvenirs, mais plus pour te sentir près de moi. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop de l'avoir gardé.
Je pars et je ne reviendrai pas avant un bon moment, je ne pourrais pas affirmer aujourd'hui si nos chemins vont se recroiser dans l'avenir. Comme tu le sais, je ne crois beaucoup à ces histoires d'avenir d'inscrit dans le ciel, pourtant, je jure de le regarder aussi souvent que je le pourrai en me demandant à chaque fois si tu en fais de même au même moment. Comme à chaque pleine lune j'aurai une pensée pour toi.
Merci pour tout ce que tu m'as apporté, jamais je ne t'oublierai.
Javik.
Des larmes coulaient sur ses joues dès les premiers mots et maintenant, des torrents, noyaient sa figure, son âme lui faisait mal, il avait le mal de vivre, l'amour lui faisait mal. Pourquoi la vie était-elle aussi cruelle avec lui, pourquoi ne pouvait-il jamais être simplement heureux ? Le destin s'acharnait sur lui et il ne pouvait rien y faire. Même pleurer ne lui était d'aucun réconfort, ce n'était que de l'eau salée qui coulait laissant ses yeux brûlant et sa gorge serrée. Il serrait si fort la lettre contre son corps, comme si les mots allaient d'eux-mêmes se graver sur son c?ur. Elle était partie, elle ne reviendrait pas, elle lui avait écrit qu'elle tenait à lui. Mais lui l'aimait. Pourquoi, pourquoi, POURQUOI, hurla-t-il, comme si l'écho de sa voix se répercutant contre les murs de la pièce lui apporterait les réponses qu'il voulait.
Ce jour là, il n'alla pas en cours, les Maraudeurs le cherchèrent longuement, s'inquiétant pour lui mais ils ne le retrouvèrent qu'après le souper. Étendu sur son lit, il fixait les dais de son lit, une main caressant sans cesse son astrolabe et l'autre tenant la lettre de celle qui l'avait quitté en amenant une partie de lui, du moins c'est ainsi qu'il se sentait. James et Sirius firent signe à Peter de ne pas le déranger et James tira les rideaux du lit de Rémus, sans un mot, respectant ainsi leur ami qui n'avait visiblement pas le goût de parler. Les trois autres Maraudeurs redescendirent dans la salle commune où ils firent un compte rendu à Lily qui s'inquiétait pour son ami, elle avait pleuré une partie de la nuit, le départ de sa meilleure amie l'affectait également mais elle savait que Rémus était détruit alors qu'elle s'était fait à l'idée inconsciemment depuis quelques temps déjà.
Cela prit quelques semaines à Rémus pour se remettre du départ de Javik, s'en remettre était un peu fort, une blessure subsistait dans son c?ur et il était persuadé que rien ne pourrait la guérir. Les Maraudeurs et Lily étaient aux petits soins avec lui et tous les Griffondors semblaient s'être donné le mot pour ne jamais prononcer le nom de Javik en présence de Lupin. Les Maraudeurs se firent plus calmes pendant quelques temps également, comme s'ils portaient tous un genre de deuil, cette accalmie en laissa plusieurs médusés, même les professeurs se demandèrent ce qui pourrait redonner leur joie de vivre aux célèbres Maraudeurs. Les Serpentards, cependant, n'entendaient pas laisser filer une occasion en or comme celle- là, ils redoublèrent leurs sarcasmes et leur ironie atteignit des sommets jusqu'alors inconnus. Sirius serrait toujours les poings et la mâchoire lorsqu'il croisait un ou des Serpentards mais l'indifférence de Rémus le poussait à garder profil bas.
Puis un jour comme les autres, alors que les hiboux pénétraient dans la grande salle pour distribuer le courrier, Lily reçut une lettre. Cela n'avait rien de vraiment exceptionnel mais c'est le sceau qui reteint d'abord son attention, un dragon entouré de flammes, gravé dans de la cire bleue royale : le sceau de la famille de Javik. Lily ne l'avait vu qu'une seule fois auparavant, lors de sa visite au domaine des Reyk en Islande, ce logo ornait une grande partie d'un des murs de la salle de séjour, faisant partie d'une tapisserie très ancienne. Cette lettre provenait-elle de Javik ? Elle jeta un regard furtif à Rémus assis en face d'elle mais ce dernier n'avait reçu aucun courrier et mangeait tranquillement son petit- déjeuner sans se rendre compte de rien. James par contre assis à côté de la jeune femme semblait intrigué par l'expéditeur de cette lettre, peut- être croyait-il qu'il avait un concurrent ? Lily lui sourit tendrement et le jeune homme s'en satisfaisait car il retourna à son assiette sans insister.
Lily prit un air anodin pour ouvrit l'enveloppe, l'air qu'elle prenait lorsque ses parents lui écrivaient par exemple, mais au fond d'elle elle tremblait de toute part. Le haut du parchemin contenait de nouveau les armoiries de la famille Reyk et leur devise : « En nous la flamme éternelle brûle », puis contrairement à ce qu'elle aurait pensé ou espéré, ce n'était pas l'écriture de Javik qui y figurait mais plutôt les lettres tracées avec grâce et lenteur d'une main hésitante et lourde par le poids des années qui avaient passées. Un bref regard vers la signature lui confirma qu'il s'agissait plutôt du père de son amie, Lily entreprit sa lecture :
Très chère Miss Evan
Je me suis permis de vous écrire puisque je crois que vous étiez celle qui était le plus proche de ma fille lors de son passage parmi vous. Je sais qu'elle vous a toujours considéré comme la meilleure amie qu'elle n'avait jamais eu et qu'elle était très fière d'avoir pu bénéficié de votre amitié qui lui était si chère. J'ai longuement hésité avant d'envoyer cette lettre. Javik n'a pas voulu me parler ouvertement de ses sentiments pour l'un des garçons de votre petit groupe mais un père sent ses choses là et je me suis demandé s'il ne valait pas mieux que je lui écrive à lui personnellement. Cependant, connaissant très bien ma fille, je suis persuadé qu'elle n'a pas écouté son c?ur en partant et qu'une fois de plus la raison à parler pour elle donc je ne crois pas que le jeune homme soit nécessairement au courant des sentiments de ma fille et je ne sais pas comment leur séparation c'est passé pour lui. Je n'ai pas voulu l'accabler encore plus ou l'ennuyer avec du babillage de vieil homme.
Cependant, comme l'état de ma fille ne s'améliore pas, j'ai pensé vous contacter pour vous demander assistance. Le but de cette lettre n'est pas de vous inquiéter, cependant, je crois bon de vous informer qu'elle a eu une crise dès son retour au domaine familial. Maintenant, sa santé va beaucoup mieux mais son moral est assez bas. Aussi j'aimerais requérir votre assistance pour m'aider dans ma mission pour lui faire prendre conscience que la vie n'est pas seulement une question de principes et de logique. Evidemment, inutile de vous préciser que ma fille n'est pas au courant de ma démarche, aussi, je vous serai gré de bien vouloir n'en parler à personne autour de vous, ainsi elle se sentira moins trahie si jamais elle n'arrive pas à comprendre le but de ma démarche. Je sais qu'il y a un risque quant à l'acceptation de ma demande mais jamais encore Javik ne s'est montrée bornée au point de ne pas voir le positif de chaque chose. Honnêtement, j'espère que votre apport à cette cause aura plus de poids que mes tentatives en ont eu jusqu'à maintenant auprès de ma fille. Tous les pères du monde veulent voir leur enfant heureux et je ne fais pas exception mais à mon grand désarroi, ma fille semble fuir le bonheur qui portant lui est destiné.
Comme les vacances de Pâques arrivent à grands pas, je me demandais, si vous accepteriez de venir les passer en notre compagnie, je suis persuadé que ma fille sera très heureuse de vous revoir également. Cependant, comme les occasions de rentrer chez soi sont rares lorsque l'on est aux études comme vous, je comprendrais que vous préféreriez rentrer dans votre famille et ne vous en tiendrez aucunement rigueur.
Faites-moi savoir votre réponse par retour d'hibou. Pour ce qui est du voyagement, je m'organiserai, dans le cas d'une réponse positive, avec votre directeur pour qu'un portoloin soit mis à votre disposition.
Veuillez agréer chère demoiselle mes salutations distinguées ainsi que tous mes remerciements pour l'attention que vous porter à cette missive.
Janus Reyk
Lily replia le parchemin et le fourra dans son sac d'école, elle répondrait pas l'affirmative à la demande formulée par le père de sa meilleure amie mais écrirait sa réponse à l'abris des regards curieux de ses amis. Après tout, le paternel de Javik avait demandé à ce qu'elle ne le dise à personne et elle savait pertinemment que si jamais Rémus apprenait que Javik allait mal, il replongerait dans une sorte de mutisme, lui qui commençait à peine à s'en remettre. Les vacances de Pâques étaient dans deux semaines. Comment allait-elle pouvoir tenir cela secret si longtemps, surtout à James avec qui elle partageait tout ? Il le fallait pourtant.
Étonnement, ces deux semaines passèrent rapidement, il faut dire que les professeurs redoublaient leurs directives d'études, car les jeunes apprentis sorciers qu'ils étaient devaient passer leurs ASPICs très bientôt. Et malgré quelques nuits blanches à essayer de trouver les meilleurs arguments à exposer à son amie, Lily n'avait toujours rien trouvé d'assez percutant pour laisser son amie sans voix face à ses argumentations. Les Maraudeurs avaient été étonnés que Lily souhaite retourner dans sa famille pour les vacances mais ils ne la questionnèrent pas trop sur le sujet. Lorsque Rémus déclara qu'il voulait lui aussi retourner chez lui pour les fêtes Pascales, les autres optèrent donc pour quitter également le collège.
Comme prévu, un portoloin attendait Lily dans le bureau du directeur, elle alla le chercher et le plaça méticuleusement dans ses bagages. Elle alla prendre le train avec les autres pour ne pas éveiller de soupçons et lorsqu'elle les quitta sur le quai 9 ¾, prétextant que ses parents l'attendaient dans la voiture, elle courut jusqu'aux toilettes et ressortit le vieux livre d'alchimie remit par Dumbledore. Le départ aurait lieu dans quelques instants, elle serra une nouvelle fois les ganses de son sac à dos et vérifia qu'elle n'oubliait rien derrière elle. Un crochet magique la saisit par le nombril et elle se sentit projeté dans un tourbillon au rythme effréné. Elle atterrit sur les fesses dans une clairière qui semblait à mille lieux de toute civilisation, ce qui était à peu près vrai. Elle se releva et regarda tout autour d'elle, personne à l'horizon. L'instant d'un moment, elle se demanda s'il n'y avait pas eu d'erreur, si le portoloin l'avait bien amené à destination ? Puis soudain, elle la vit s'avancer vers elle, un petit sourire au coin de la bouche mais un regard empli de questionnement, elle avançait d'un pas blasé, comme si elle traînait tout le poids du monde derrière elle. Janus Reyk n'avait pas menti, au premier coup d'?il on pouvait voir que Javik n'allait pas très bien.
« - Je trouvais aussi que mon père insistait fortement pour que j'aille au marais ce soir, sur le coup, j'ai même cru qu'il s'était fait une petite amie et qu'il voulait la recevoir en privé.
Je suis petite mais je suis ton amie, répondit Lily en serrant la jeune femme dans ses bras. Pourtant, parfois on dirait que tu l'oublies.
Je sais que je n'ai pas donné de nouvelle mais vous avez mieux à faire que de lire le quotidien monotone d'une fille comme moi, vous avez vos ASPICs à préparer.
Parce que tu crois que ne pas nous donner de tes nouvelles nous empêchent de penser à toi ? »
La réplique de Lily avait été plus cinglante que la jeune femme l'aurait réellement voulu et toucha Javik qui releva un sourcil, ce n'était certes pas dans les habitudes de la jeune Evan d'être aussi sèche. Lily baisa la tête, attaquer de front Javik ne lui servirait à rien, son adversaire était bien plus forte qu'elle et elle le savait. Lorsqu'elle releva la tête pour quémander une trêve, elle croisa le regard amusé de son amie et les coins de sa bouche s'étaient légèrement relevés, pas suffisamment pour produire un sourire mais tout de même, c'était un début.
« - Je suis heureuse de te revoir Lily, l'assura Javik
Vraiment ?, ne pu s'empêcher de demander Evan.
Oui vraiment., déclara Reyk sûre d'elle en hochant lentement la tête. J'étais en chemin pour aller retrouver un vieil ami, ça te dirait de m'accompagner ? »
Lily hocha la tête et emboîta le pas à son amie qui lui fit emprunter un petit sentier qui était à peine visible, au bout d'un moment, elles débouchèrent près d'un lac aux eaux tels des milliers d'éclats de miroir. Javik bougea lentement la main pour déplacer une grosse pierre et invita Lily à s'y asseoir, ensuite , elle se dirigea vers le lac et s'accroupit pour agiter lentement ses doigts dans l'eau, ce qui créa quelques vaguelettes. Puis soudain, venu du milieu du lac, de plus grosses vagues se firent voir. Lily ne put retenir un petit cri d'exclamation en voyant surgir des eaux un des plus beaux spécimens de Kelpy qu'elle avait eu l'occasion de voir. Javik semblait en pleine maîtrise de la situation et Lily se détendit, elle n'avait pas à avoir peur. La jeune Reyk chuchotait quelques paroles incompréhensibles pour Lily, au creux de l'oreille de la créature magique, puis elle se retourna vers Lily qui semblait fascinée par la scène :
« - Lily, je te présente Grane, il est mon ami depuis que je suis toute petite, un cadeau de ma mère. C'est à lui que je raconte tout, il m'écoute et jamais ne juge. Ainsi, il te connaît très bien puisque très souvent je lui ai parlé de toi. et des autres aussi. Mais il avait très hâte de faire ta connaissance. »
Suivit un hennissement hors du commun, un peu entre celui d'un cheval terrestre et le cri d'une baleine. Javik sourit et flatta lentement la crinière de l'animal qui semblait être faite d'algues.
« - Il te souhaite la bienvenue et t'autorise à le flatter », déclara Javik en regardant Lily.
Lily comprit qu'il s'agissait d'un privilège qu'elle n'aurait sans doute jamais l'occasion de concrétiser de nouveau et se leva pour aller retrouver son amie qui lui indiqua comment s'y prendre. Ils restèrent quelques temps tous les trois sans rien dire, puis Grane hennit de nouveau puis quitta les deux jeunes femmes, retournant à ses profondeurs. Elles le regardèrent partir puis lorsqu'il fut complètement avalé par les eaux noires du lac, Javik entraîna son amie sur le chemin de retour.
Elles ne parlèrent pas pendant un bon moment, la nuit était tombée lentement et Lily devait se concentrer pour ne pas trébucher dans le sentier étroit. Javik elle semblait ne même pas avoir à regarder où elle posait les pieds. Alors que les lueurs de la maison des Reyk apparaissaient entre les quelques arbres encore dénudés de feuilles, Javik se retourna et demanda :
« - Pourquoi ?
Pourquoi, quoi ?, demanda à son tour Lily
Je me doute que mon père a du t'écrire de venir mais pourquoi l'as-tu fais ?
Tu es mon amie Javik, commença Lily, et tu le resteras toujours.
Malgré le fait que je vous ai dupé pendant toutes ces années, demanda avec désarroi Javik.
Tu ne nous as pas réellement menti, tu nous as pas tout dit, c'est vrai mais je savais bien qu'un jour tu partirais de nos vies comme tu y étais arrivée. Cependant, j'aurais aimé que ce moment ne vienne pas si rapidement. »
Javik médita quelques instants les paroles de son amie, elle hocha la tête finalement et elles reprirent leur chemin. Arrivées devant l'imposante porte, Javik posa sa main sur le heurtoir qui s'anima aussi tôt.
« - Mademoiselle est de retour », annonça-t-il d'une voix haute perchée, réveillant ainsi les gonds de la porte également.
Ces derniers se mirent au travail et ouvrirent la porte à la jeune Reyk et à son invitée. Lily avait déjà vu le procédé magique employé par les Reyk lors de sa première visite quelques années plus tôt mais restait tout de même impressionnée. Dès qu'elles furent à l'intérieur, une odeur appétissante parvint jusqu'aux narines de la jeune Evan, ce qui réveilla à son tour son estomac qui cria famine.
« - Je crois que tu as faim, la nargua Javik d'un sourire espiègle, il semblerait que père nous ait préparé un vrai festin. »
C'était effectivement le cas, dans la grande cuisine de pierres, un impressionnant morceau de mouton tournait sur la broche au-dessus d'un feu vif dans l'âtre. Sur la table se trouvait une multitude de plats tous plus appétissants les uns que les autres, il y avait des plats de poissons frais, des moules au vin blanc, des salades de toutes sortes, un ragoût de b?uf, des assiettes de légumes à la vapeur, des tourtières et des pâtés de foie gras, trois sortes de pains et la soupière semblait pleine d'un potage de fruits de mer. Lily écarquilla les yeux à la vue de la table, elle savait que les Reyk recevaient toujours extrêmement bien leur invité mais de là à composer un menu digne de la table de la reine d'Angleterre.Javik elle regardait son père qui fuyait son regard délibérément, Lily vit Javik serrer les poings et sa mâchoire se contracta.
« - Combien mais surtout qui ? », lâcha la jeune femme.
Lily était véritablement perdue, de quoi parlait-elle, puis soudain elle comprit, Janus Reyk avait cuisiné un festin non pas uniquement pour eux trois mais pour une armée. L'idée folle qu'elle connaissait très bien les soldats à venir à la table effleura l'esprit de Lily et ses pensées se confirmèrent en voyant l'attitude de Javik. Elle aussi avait visiblement deviné qu'il s'agissait de reste de la bande. Lily jeta un regard aux poings de son amie, elle les serra tellement fort que ses jointures étaient blanches. Janus Reyk remarqua également et déclara d'une voix sûre malgré qu'il paraissait très nerveux :
« - Je les ai invités pour ton anniversaire Javik. Il y aura Albus et Minerva ainsi que les Potter, accompagnés du jeune Black, le jeune Pettigrew n'ayant pu se joindre à nous. Lily étant déjà arrivée restera avec nous également et. le jeune Lupin devrait également y être. »
Les derniers mots de monsieur Reyk avaient été presque chuchotés. Javik paraissait très en colère, une lueur effrayante avait pris place dans le bleu de ses yeux. Lily recula d'un pas, puis de quelques autres lorsque son amie se retourna vers un des murs de pierre et qu'elle le frappa violemment d'un de ses poings. La force de l'impact fit trembler le pan de mur et la pauvre pierre qui fut la victime de sa rage avait décalé de quelques centimètre sa résidence, s'enfonçant plus profondément que les autres dans le mur.
« - JAVIK KEN REYK OETTS, cria Janus Reyk lui aussi très en colère, CALME- TOI IMMÉDIATEMENT. »
Une force surprenante se dégageait de ce vieil homme qui quelques instants auparavant semblait frêle et fragile. Lily recula jusqu'à la porte et voulu s'éclipser en silence mais elle trébucha sur son sac à dos, ce qui brisa le lien visuel qui unissait depuis quelques secondes le père et la fille Reyk. Lily vit son amie fermer les yeux et soupirer en hochant la tête lorsqu'elle ouvrit de nouveau les yeux la lueur étrange y était toujours mais brillait un peu moins.
« - Je n'aurais jamais cru cela de toi père.
Si c'est la seule façon de te faire prendre conscience., commença ce dernier.
Assez, je sorts prendre l'air avant que je ne fasse une autre bêtise, je dois aller me contrôler.
Essaye tout de même d'être de retour avant l'arrivée des invités, ils doivent être sur le point d'ailleurs. »
Mais Javik n'entendit pas la suite car elle venait de disparaître derrière une porte dans le fond de la pièce. Lily se sentait des plus mal, elle aurait préféré être à mille lieux de là. Janus Reyk abaissa les épaule et le poids de l'âge revint immédiatement sur lui, il se retourna vers Lily et s'excusa :
« - Veuillez m'excuser mademoiselle, j'aurais probablement du vous mettre également au courant, j'ai pensé qu'une petite fête pour ma fille lui ferait plaisir et lui redonnerait quelques envies de vivre, elle est si sombre depuis son retour ici. Je sais bien que le fait de revoir le jeune Lupin l'affecte mais je crois qu'elle doit regarder la réalité en face. Elle se limite elle-même et sans raison valable, j'essaye pourtant depuis des années de lui faire comprendre qu'elle n'est pas complètement comme sa mère mais elle ne veut rien entendre. Sa mère, en plus de ce domaine, lui aura laissé la plus déplaisante partie de son caractère. »
Lily ne savait quoi répondre, elle pouvait comprendre que monsieur Reyk veule le bien de sa fille mais elle comprenait aussi que Javik se sentait trahie. Et elle là dedans, n'avait-elle pas menti également aux autres Maraudeurs en leur affirmant qu'elle retournait chez elle pour les vacances, maintenant, ils allaient arriver d'un instant à l'autre. Eux aussi devaient savoir depuis longtemps, alors pourquoi personne n'en avait glissé un mot. Cette situation était vraiment bizarre mais elle ne put y réfléchir bien longtemps car déjà le heurtoir magique annonçait l'arrivée d'invités. Janus Reyk alla répondre et souhaiter la bienvenue aux nouveaux arrivants. Ils étaient vraisemblablement tous arrivés par le même moyen de transport mais eux semblaient avoir atterrit plus près de la maison. Lily croisa le regard moqueur de James et lui sourit en retour. Il ne semblait pas lui en vouloir, c'était au moins cela, pensa-t-elle.
Monsieur et madame Potter vinrent saluer leur belle-fille et Lily figea en observant que tous portaient tenue de cérémonie, tous avaient revêtu leur plus belle robe sorcière et elle détonnait beaucoup avec ses jeans et son pull. Même Janus Reyk avait en dessous de son tablier une robe de sorcier très élégante. Elle ne put s'empêcher de se regarder de la tête aux pieds, oh comme elle se sentait mal. Soudain, Mc Gonnagall s'approcha d'elle, un léger sourire aux lèvres et lui tendit une grande enveloppe qui recouvrait sans doute un habit plus approprié. Lily l'ouvrit et constata qu'il s'agissait de la robe que lui avait offerte Javik en cadeau.
« - Je me suis permise de fouiller un peu dans vos affaires mademoiselle Evan, chuchota le professeur de Métamorphose, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop ?
Euh, non bien sûr », bafouilla Lily.
Puis se tournant vers James pour tenter d'avoir une explication sur cette « cérémonie », elle croisa le regard vague de Rémus qui paraissait tout aussi mal à l'aise que Javik quelques instants auparavant. Lily eut pitié de lui, il avait du être supplié pour revenir ici et maintenant il regrettait d'y être, appréhendant la suite. Il lui sourit tout de même et s'approcha d'elle pour l'embrasser sur les joues :
« - Bon anniversaire Lily, dit-il, tout ce que tu désires. »
Le cerveau de Lily mit quelques temps à bien saisir le message, bien sûr, c'était également son anniversaire, comment avait-elle pu l'oublier. Pour sa défense, elle invoqua mentalement que les deux dernières semaines avaient été épuisantes et stressantes, pas étonnant qu'elle ait oublié son propre anniversaire. Tous les autres vinrent lui souhaiter leurs meilleurs v?ux pour son anniversaire et Janus Reyk lui expliqua qu'il avait pensé qu'une surprise pour sa fille pouvait également être une surprise pour sa meilleure amie, elles qui fêtaient leur anniversaire à quelques jours de différence seulement. Sous l'insistance de ses amis, Lily monta dans la chambre de Javik pour se changer, la pièce était accueillante, peinte de couleurs chaudes et vivantes mais l'air de la pièce était étonnement frais. La respiration de la jeune femme laissait un petit nuage devant sa bouche à chaque fois et Lily se hâta de se changer, de peur d'attraper froid.
La curiosité étant trop grande, elle jeta quelques coups d'?il au reste de la pièce, des peintures magiques représentaient ce qui devait être des ancêtres très anciens de son amie car l'époque des peintures datait d'un autre âge. Tous les personnages dormaient dans leur cadre, pourtant, Lily se sentait observée, ce qui la mit mal à l'aise. En fait, aucun des personnages ne dormait, tous l'observaient avec intérêt mais tous jouaient si bien la comédie que Lily ne s'en rendit compte. La pièce ne comprenait pas de foyer, ni aucun système de chauffage, pas étonnant qu'il fasse si froid, pensa-t-elle. Soudain, un cri terrifiant déchira le silence de la pièce, cette fois, plus personne ne feignait de dormir, tous étaient aux aguets. Lily se précipita vers la porte et se cogna sur James qui avait l'air tout aussi terrifié qu'elle et qui venait la rejoindre. Les deux amoureux descendirent au salon où tous semblaient apeuré également, à l'exception de Dumbledore et de monsieur Reyk. Ce dernier les rassura et affirmant qu'il ne s'agissait que du vieux fantôme qui résidait dans le sous-sol qui s'amusait un peu. L'explication satisfit la plus part des invités, mais Lily et les Maraudeurs présents avaient déjà entendu un cri semblable auparavant, ce qui inquiéta d'avantage Lily. Elle voulut prendre monsieur Reyk à part pour demander des explications et alors qu'ils sortaient dans le couloir qui menait à la cuisine, elle vit Javik monter précipitamment les escaliers de derrière. Cette dernière s'arrêta quelques secondes, regarda Lily et sourit, ce qui rassura la jeune Evan. Javik continua sa montée pendant que Janus Reyk raccompagnait une Lily plus sûre au grand salon où des apéritifs les attendaient.
Javik fit son entrée peu après, elle avait été revêtir une robe pour la circonstance, elle portait une longue tunique bleue royale brodée de fins motifs de fils jaune, presque or, en dessous, elle portait une chemise blanc cassé, lacée sur le devant et aux manches amples. Elle avait attaché lâchement ses cheveux et portait fièrement l'amulette que lui avait offerte Rémus lors d'un Noël précédent. Elle se força de sourire aux invités présents, les saluant et les remerciant de leur présence. Lorsqu'elle arriva au niveau de Lily, elle lui prit les mains et la fit tournoyer sur elle-même pour voir le résultat de la robe qu'elle lui avait offerte. Lily était magnifique dans cette robe verte, le même vert que ses yeux, la robe avait un décolleté modéré et une fine dentelle artisanale couvrait le haut de la poitrine ainsi que les épaules, laissées pratiquement nues par les fines bretelles. La robe étincelait sous la lueur des chandelles et Lily était resplendissante, Javik ne semblait pas être la seule à le croire puisque James ne pouvait la quitter des yeux et qu'elle vit même Sirius et Rémus échanger un regard d'approbation.
Parlant de Rémus, ce dernier portait une robe semblable à celle qu'il portait lors du bal de l'an d'avant mais comme il avait encore grandi, cette dernière ne lui allait plus. Ainsi la nouvelle tenue avait de différent les broderies et la couleur, cette fois, elle était marine et les broderies rouges écarlates. Il n'arborait pas comme lors du bal ses petits favoris, étant rasé de près. Tous les deux évitaient le regard de l'autre et c'est d'un simple mouvement de la tête que Javik salua son ami et que ce dernier lui répondit. Le malaise était palpable mais ce n'était rien à comparer de l'indifférence totale de Javik face à son père, ce dernier ne sembla pas trop s'en plaindre, préférant l'avoir avec eux fâchée plutôt que n'importe ou ailleurs sans eux en colère également.
En bonne hôte, Javik invita les nouveaux arrivants à la suivre dans la salle à manger où les attendait un véritable festin, réchauffé magiquement par les Reyk peu avant. Le repas fut excellent et on parla de tout mais surtout du mage noir qui terrorisait le monde de la magie depuis quelques temps. Puis Dumbledore déclara que la soirée était trop belle pour la gâcher en paroles et pensées noires, on changea donc de sujet et Sirius put ainsi retrouver ses blagues et fit rire l'assistance. Après avoir merveilleusement bien mangé, des desserts des plus succulents également, tous repartirent vers le grand salon où deux montagnes de cadeaux attendaient les deux fêtées. On déballa les cadeaux et remercia les gens les ayant offert. Les Maraudeurs ayant offert un cadeau commun à Javik, album photos de leurs meilleurs tours, elle les remercia en groupe. Elle avait apprécié de ne pas avoir à remercier Rémus particulièrement, cela l'aurait mise très mal à l'aise.
La soirée se termina très tard et Janus Reyk avait préparé des chambres pour tout le monde mais les adultes préférèrent quitter, laissant les jeunes entre eux. Alors que Lily et Javik rangeaient la cuisine en discutant de tout et de rien, Janus Reyk et Rémus s'affrontaient dans une partie d'échec, tandis que James et Sirius baillaient aux corneilles assis dans un fauteuil. Lorsque Lily déposa un tendre baisé sur le front de son James, ce dernier sursauta mais lui sourit très vite en la reconnaissant. Sirius était déjà monté se coucher. Janus Reyk venait de mettre mat Rémus mais la partie avait été des plus serrée. Alors que James et Lily montaient également, Janus s'éclipsa, laissant Rémus et Javik seuls.
Lupin, visiblement mal à l'aise se leva et s'excusa, allant se coucher également. Javik lui fit un faible sourire et le regarda partir, le c?ur serré. Elle se rendit donc à la cuisine pour retrouver son père qui faisait du thé, il fut surpris de la voir, il croyait qu'elle utiliserait ce temps seule avec Rémus pour lui parler. Visiblement, s'était à lui qu'elle voulait parler.
« - Pourquoi t'as fait ça père ? Jamais encore tu ne t'étais mêlé de mes affaires ainsi, tu n'avais pas le droit de faire ce que tu as fait. »
Elle parlait d'un ton calme mais on notait qu'elle était très déçue et qu'elle attendait des réponses à ses questions.
« - Je n'avais pas l'intention de le faire, j'avais simplement invité ton amie Lily, espérant qu'à deux on arriverait à te faire entendre raison mais j'ai reçu une lettre de Dumbledore qui disait s'inquiéter, l'attitude des Maraudeurs était très malsaine surtout en ces temps noirs, il avait peur. Il s'inquiétait également pour toi. Puis le jeune Potter m'écrivit également, demandant si je savais où te rejoindre puisque paraît-il tu ne répondais pas à ses lettres. Il voulait faire un « surprise party » à Lily et tenait à ce que tu sois présente malgré tout. Est déboulée ensuite l'idée d'une fête en commun qui permettrait aux Maraudeurs et à Lily de te revoir et peut-être ainsi prendrais-tu conscience que rien n'est impossible aux c?urs purs.
Tu crois que Rémus est heureux d'être ici, regarde le, il n'est pas l'ombre de lui-même., commença la jeune femme.
Toi non plus, s'objecta son père, depuis ta crise tu n'es qu'une ombre, tu erres sans but précis mais je sais où vont tes pensées. Elles se dirigent vers lui, alors pourquoi ne pas lui dire ?
Lui dire quoi, demanda Javik qui refusait encore de voir ce que tout le monde voyait.
Que tu l'aimes également, arrête de te mentir à toi-même, tu as le droit d'être heureuse.
Heureuse, je l'étais avant.
Tu es l'unique artisan de ton malheur. TU N'ES PAS TA MÈRE, oui tu as de son sang en toi mais tu as aussi du mien. Ta mère malgré tout ce que tu peux penser, m'a rendu très heureux et elle m'a offert le plus beau des cadeaux, son amour. Puis de cet amour, étrange je te l'accorde, est né ce que j'ai de plus précieux, ce pourquoi je mourrais, ce pour qui je me battrais sans relâche pour assurer son bonheur. TOI. »
Janus Reyk tenait sa fille dans ses bras, des larmes coulaient sur les joues des deux Reyk.
« - Dis-lui que tu l'aimes, rends le, aussi heureux que je l'ai été avec ta mère, il le mérite, tu ne crois pas ?
Père, je vais également le rendre très malheureux si je lui fais un tel aveu, je ne peux pas aimer, cela m'est interdit.
Pourtant, tu l'aimes. Si c'était interdit comme tu le prétends, ne crois tu pas que ton c?ur n'aurait jamais ressentit ce sentiment. L'amour est le sentiment le plus fort qui existe, bien plus fort que tout sur terre, il peut venir à bout de tout. Laissez-vous une chance, laisse une chance à l'amour.
Comment un homme comme lui pourrait aimer une chose comme moi, c'est impossible.
Rémus n'est pas seulement un homme, Javik, il peut te comprendre si tu lui en donne la chance, j'en suis persuadé. Il a un c?ur pur et noble, tout comme toi et rien n'est impossible à ceux qui ont ses qualités. Tu sais, la devise familiale de ta mère.
« En nous la flamme éternelle brûle », récita la jeune femme.
De quoi crois-tu qu'elle est constituée cette flamme ? C'est l'amour qui brûle en vous, c'est lui qui vous dévore de l'intérieur, laisse le sortir et accepte-le. Ce qui t'apparaissait comme une malédiction en provenance de tes ancêtres du côté de ta mère, pourrait devenir ce que tu as de plus précieux, si seulement tu voulais accepter le fait que tu n'es pas totalement comme elle et que même si c'était le cas, cela ne serait pas si pire que cela. Elle a été mon seul amour, à part toi bien sûr, et elle le restera pour toujours.
-Il y a tant de choses qui nous séparent, comment pourrait-il comprendre que.
J'ai bien compris moi, il fera de même, j'ai vu dans ses yeux cette même lueur que l'on voyait dans mes yeux lorsque j'étais avec ta mère. Ne le laisse pas se consumer également, laissez l'amour vaincre, admet que tu n'y peux rien. L'amour est le plus grand des mystères de la vie mais également le plus beau. »
Cette nuit là, Javik ne retourna pas à sa chambre, elle la passa à l'extérieur, d'abord à regarder les étoiles en tenant dans sa main le talisman offert par Rémus, puis en communiquant avec les esprits de la nuit, leur demandant leur support et leurs conseils. Elle resta là à méditer jusqu'à ce que le soleil reprenne les rênes laissant la nuit aller se reposer jusqu'à ce que son prochain tour de garde arrive.
A la fenêtre de sa chambre, Lily l'observa quelques instants puis alla retrouver Morphée et son pays des rêves. Dans les deux chambres voisines, dormaient James et Sirius, les poings fermés. Le troisième, était Dieu seul sait où, ayant prétexté ne pouvoir se joindre à eux pour des raisons personnelles. Le dernier, mais non le moindre, était assis sur le bord de sa fenêtre et regardait également les étoiles, puis la regardant, elle, toute la nuit, il l'avait observé, tenant dans sa main le judas qu'elle lui avait offert quelques mois plus tôt.
Donc merci beaucoup à Marie-Jo, Alexiel, tangerinedream et Lisia (qui m'a même fait un peu de chantage.mais ce n'est pas grave). Merci de me lire et vos commentaires sont toujours les bienvenus, j'adore ouvrir mon courrier et constater que j'ai des messages en provenance de FANFICTION.NET. J'adore mais surtout, je vous adore.
Chapitre 9
Comment faisait-elle pour à toutes les fois, lui échapper ainsi. Les premiers rayons du soleil plombaient à travers la fenêtre de la salle de musique et déjà Rémus ressentait un manque immense. Il prit conscience très rapidement qu'il était seul, qu'elle avait déserté le lit, la pièce même car il ne sentait sa présence nul part. Il se releva vivement la cherchant désespérément des yeux même s'il savait très bien qu'elle ne serait pas là. Il reposa doucement sa tête sur l'oreiller et huma le parfum du corps de son aimée qui empreignait encore la literie. En étirant un bras, il sentit un morceau de parchemin sur l'oreiller qu'aurait dû occuper Javik, il s'en saisit et le lit avec la complicité du soleil qui inondait de plus en plus la pièce qui était située à l'Est.
J'avais l'idée folle que de quitter sans te réveiller serait nettement plus facile pour moi mais je n'ai réussi qu'à force d'un effort surhumain à m'extirper de tes bras, lieu que je déclare comme étant l'endroit le plus agréable du monde et je suis certaine que jamais je n'arriverai à retrouver cette sensation de bien-être qui m'a envahi pendant toute cette nuit où pourtant mon esprit me rappelait sans cesse que c'était mal, que je ne devais pas m'attacher que cela serait encore plus difficile de te quitter.
C'est déjà atroce, et mon c?ur bat si vite que j'ai de la difficulté à me concentrer pour écrire ces lignes qui pourtant sont importantes. J'aurais aimé pourvoir tout te dire de vive voix, mais j'en suis incapable, le courage me manque, je fais une bonne Griffondor non ? Je sais qu'il y a sûrement une tonne de questions qui traîne dans ta tête et je suis désolée de réaffirmer que la plupart resteront sans réponses à jamais, je sais également que tu seras triste en lisant ces lignes mais sache que la peine toujours finit par s'en aller pour laisser la place à de nouvelles joies. Je suis sincèrement désolée d'être la cause de cette peine qui t'envahira ou qui te possède déjà mais le temps, j'en suis sûre, arrangera les choses. Voilà que je parle comme mon père maintenant, lorsque j'étais jeune, il me disait des choses semblables et à l'époque je n'avais pas la sagesse de comprendre ses paroles. Aujourd'hui c'est à mon tour de les prononcer et malgré que je sache très bien que ce n'est pas ce que l'on veut entendre dans des cas pareils, je ne peux que les déclamer à mon tour.
Je sais que tu es fort, que cette épreuve te fera grandir encore plus et que tu t'en sortiras avec une force nouvelle. Sache cependant, que je n'ai jamais voulu te tromper ou abuser de toi. J'avais accepté ce travail au début en me disant que je pourrais me rendre utile mais aujourd'hui avec le recul, je peux affirmer que tu m'as apporté infiniment plus que tout ce que j'aurais pu te donner. Malgré le fait que cette histoire ne se termine pas comme tu l'aurais espéré, sache que chaque moments resteront à jamais gravés dans ma mémoire et que je les revivrai en pensé souvent, avec un pincement au c?ur en me rappelant quel homme fantastique tu es. Tu auras toujours une place spéciale dans mon c?ur. Crois-moi, j'aurais aimé pouvoir t'offrir tout ce que tu mérites mais je ne puis, ainsi est la vie. Tu mérites cent fois mieux que le peu que je pourrais t'accorder, aussi cherche toujours à être heureux, ne regarde jamais en arrière fonce dans la vie et mords la à pleines dents, ton bonheur est entre tes mains, non pas dans les miennes.
Je voulais te remettre l'amulette que tu m'avais offerte mais au moment de la retirer de mon cou, j'ai éprouvé pour l'une des rares fois de ma vie de l'égoïsme, je voulais garder quelque chose de toi, non pas pour me rappeler, car ma mémoire est emplie de doux souvenirs, mais plus pour te sentir près de moi. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop de l'avoir gardé.
Je pars et je ne reviendrai pas avant un bon moment, je ne pourrais pas affirmer aujourd'hui si nos chemins vont se recroiser dans l'avenir. Comme tu le sais, je ne crois beaucoup à ces histoires d'avenir d'inscrit dans le ciel, pourtant, je jure de le regarder aussi souvent que je le pourrai en me demandant à chaque fois si tu en fais de même au même moment. Comme à chaque pleine lune j'aurai une pensée pour toi.
Merci pour tout ce que tu m'as apporté, jamais je ne t'oublierai.
Javik.
Des larmes coulaient sur ses joues dès les premiers mots et maintenant, des torrents, noyaient sa figure, son âme lui faisait mal, il avait le mal de vivre, l'amour lui faisait mal. Pourquoi la vie était-elle aussi cruelle avec lui, pourquoi ne pouvait-il jamais être simplement heureux ? Le destin s'acharnait sur lui et il ne pouvait rien y faire. Même pleurer ne lui était d'aucun réconfort, ce n'était que de l'eau salée qui coulait laissant ses yeux brûlant et sa gorge serrée. Il serrait si fort la lettre contre son corps, comme si les mots allaient d'eux-mêmes se graver sur son c?ur. Elle était partie, elle ne reviendrait pas, elle lui avait écrit qu'elle tenait à lui. Mais lui l'aimait. Pourquoi, pourquoi, POURQUOI, hurla-t-il, comme si l'écho de sa voix se répercutant contre les murs de la pièce lui apporterait les réponses qu'il voulait.
Ce jour là, il n'alla pas en cours, les Maraudeurs le cherchèrent longuement, s'inquiétant pour lui mais ils ne le retrouvèrent qu'après le souper. Étendu sur son lit, il fixait les dais de son lit, une main caressant sans cesse son astrolabe et l'autre tenant la lettre de celle qui l'avait quitté en amenant une partie de lui, du moins c'est ainsi qu'il se sentait. James et Sirius firent signe à Peter de ne pas le déranger et James tira les rideaux du lit de Rémus, sans un mot, respectant ainsi leur ami qui n'avait visiblement pas le goût de parler. Les trois autres Maraudeurs redescendirent dans la salle commune où ils firent un compte rendu à Lily qui s'inquiétait pour son ami, elle avait pleuré une partie de la nuit, le départ de sa meilleure amie l'affectait également mais elle savait que Rémus était détruit alors qu'elle s'était fait à l'idée inconsciemment depuis quelques temps déjà.
Cela prit quelques semaines à Rémus pour se remettre du départ de Javik, s'en remettre était un peu fort, une blessure subsistait dans son c?ur et il était persuadé que rien ne pourrait la guérir. Les Maraudeurs et Lily étaient aux petits soins avec lui et tous les Griffondors semblaient s'être donné le mot pour ne jamais prononcer le nom de Javik en présence de Lupin. Les Maraudeurs se firent plus calmes pendant quelques temps également, comme s'ils portaient tous un genre de deuil, cette accalmie en laissa plusieurs médusés, même les professeurs se demandèrent ce qui pourrait redonner leur joie de vivre aux célèbres Maraudeurs. Les Serpentards, cependant, n'entendaient pas laisser filer une occasion en or comme celle- là, ils redoublèrent leurs sarcasmes et leur ironie atteignit des sommets jusqu'alors inconnus. Sirius serrait toujours les poings et la mâchoire lorsqu'il croisait un ou des Serpentards mais l'indifférence de Rémus le poussait à garder profil bas.
Puis un jour comme les autres, alors que les hiboux pénétraient dans la grande salle pour distribuer le courrier, Lily reçut une lettre. Cela n'avait rien de vraiment exceptionnel mais c'est le sceau qui reteint d'abord son attention, un dragon entouré de flammes, gravé dans de la cire bleue royale : le sceau de la famille de Javik. Lily ne l'avait vu qu'une seule fois auparavant, lors de sa visite au domaine des Reyk en Islande, ce logo ornait une grande partie d'un des murs de la salle de séjour, faisant partie d'une tapisserie très ancienne. Cette lettre provenait-elle de Javik ? Elle jeta un regard furtif à Rémus assis en face d'elle mais ce dernier n'avait reçu aucun courrier et mangeait tranquillement son petit- déjeuner sans se rendre compte de rien. James par contre assis à côté de la jeune femme semblait intrigué par l'expéditeur de cette lettre, peut- être croyait-il qu'il avait un concurrent ? Lily lui sourit tendrement et le jeune homme s'en satisfaisait car il retourna à son assiette sans insister.
Lily prit un air anodin pour ouvrit l'enveloppe, l'air qu'elle prenait lorsque ses parents lui écrivaient par exemple, mais au fond d'elle elle tremblait de toute part. Le haut du parchemin contenait de nouveau les armoiries de la famille Reyk et leur devise : « En nous la flamme éternelle brûle », puis contrairement à ce qu'elle aurait pensé ou espéré, ce n'était pas l'écriture de Javik qui y figurait mais plutôt les lettres tracées avec grâce et lenteur d'une main hésitante et lourde par le poids des années qui avaient passées. Un bref regard vers la signature lui confirma qu'il s'agissait plutôt du père de son amie, Lily entreprit sa lecture :
Très chère Miss Evan
Je me suis permis de vous écrire puisque je crois que vous étiez celle qui était le plus proche de ma fille lors de son passage parmi vous. Je sais qu'elle vous a toujours considéré comme la meilleure amie qu'elle n'avait jamais eu et qu'elle était très fière d'avoir pu bénéficié de votre amitié qui lui était si chère. J'ai longuement hésité avant d'envoyer cette lettre. Javik n'a pas voulu me parler ouvertement de ses sentiments pour l'un des garçons de votre petit groupe mais un père sent ses choses là et je me suis demandé s'il ne valait pas mieux que je lui écrive à lui personnellement. Cependant, connaissant très bien ma fille, je suis persuadé qu'elle n'a pas écouté son c?ur en partant et qu'une fois de plus la raison à parler pour elle donc je ne crois pas que le jeune homme soit nécessairement au courant des sentiments de ma fille et je ne sais pas comment leur séparation c'est passé pour lui. Je n'ai pas voulu l'accabler encore plus ou l'ennuyer avec du babillage de vieil homme.
Cependant, comme l'état de ma fille ne s'améliore pas, j'ai pensé vous contacter pour vous demander assistance. Le but de cette lettre n'est pas de vous inquiéter, cependant, je crois bon de vous informer qu'elle a eu une crise dès son retour au domaine familial. Maintenant, sa santé va beaucoup mieux mais son moral est assez bas. Aussi j'aimerais requérir votre assistance pour m'aider dans ma mission pour lui faire prendre conscience que la vie n'est pas seulement une question de principes et de logique. Evidemment, inutile de vous préciser que ma fille n'est pas au courant de ma démarche, aussi, je vous serai gré de bien vouloir n'en parler à personne autour de vous, ainsi elle se sentira moins trahie si jamais elle n'arrive pas à comprendre le but de ma démarche. Je sais qu'il y a un risque quant à l'acceptation de ma demande mais jamais encore Javik ne s'est montrée bornée au point de ne pas voir le positif de chaque chose. Honnêtement, j'espère que votre apport à cette cause aura plus de poids que mes tentatives en ont eu jusqu'à maintenant auprès de ma fille. Tous les pères du monde veulent voir leur enfant heureux et je ne fais pas exception mais à mon grand désarroi, ma fille semble fuir le bonheur qui portant lui est destiné.
Comme les vacances de Pâques arrivent à grands pas, je me demandais, si vous accepteriez de venir les passer en notre compagnie, je suis persuadé que ma fille sera très heureuse de vous revoir également. Cependant, comme les occasions de rentrer chez soi sont rares lorsque l'on est aux études comme vous, je comprendrais que vous préféreriez rentrer dans votre famille et ne vous en tiendrez aucunement rigueur.
Faites-moi savoir votre réponse par retour d'hibou. Pour ce qui est du voyagement, je m'organiserai, dans le cas d'une réponse positive, avec votre directeur pour qu'un portoloin soit mis à votre disposition.
Veuillez agréer chère demoiselle mes salutations distinguées ainsi que tous mes remerciements pour l'attention que vous porter à cette missive.
Janus Reyk
Lily replia le parchemin et le fourra dans son sac d'école, elle répondrait pas l'affirmative à la demande formulée par le père de sa meilleure amie mais écrirait sa réponse à l'abris des regards curieux de ses amis. Après tout, le paternel de Javik avait demandé à ce qu'elle ne le dise à personne et elle savait pertinemment que si jamais Rémus apprenait que Javik allait mal, il replongerait dans une sorte de mutisme, lui qui commençait à peine à s'en remettre. Les vacances de Pâques étaient dans deux semaines. Comment allait-elle pouvoir tenir cela secret si longtemps, surtout à James avec qui elle partageait tout ? Il le fallait pourtant.
Étonnement, ces deux semaines passèrent rapidement, il faut dire que les professeurs redoublaient leurs directives d'études, car les jeunes apprentis sorciers qu'ils étaient devaient passer leurs ASPICs très bientôt. Et malgré quelques nuits blanches à essayer de trouver les meilleurs arguments à exposer à son amie, Lily n'avait toujours rien trouvé d'assez percutant pour laisser son amie sans voix face à ses argumentations. Les Maraudeurs avaient été étonnés que Lily souhaite retourner dans sa famille pour les vacances mais ils ne la questionnèrent pas trop sur le sujet. Lorsque Rémus déclara qu'il voulait lui aussi retourner chez lui pour les fêtes Pascales, les autres optèrent donc pour quitter également le collège.
Comme prévu, un portoloin attendait Lily dans le bureau du directeur, elle alla le chercher et le plaça méticuleusement dans ses bagages. Elle alla prendre le train avec les autres pour ne pas éveiller de soupçons et lorsqu'elle les quitta sur le quai 9 ¾, prétextant que ses parents l'attendaient dans la voiture, elle courut jusqu'aux toilettes et ressortit le vieux livre d'alchimie remit par Dumbledore. Le départ aurait lieu dans quelques instants, elle serra une nouvelle fois les ganses de son sac à dos et vérifia qu'elle n'oubliait rien derrière elle. Un crochet magique la saisit par le nombril et elle se sentit projeté dans un tourbillon au rythme effréné. Elle atterrit sur les fesses dans une clairière qui semblait à mille lieux de toute civilisation, ce qui était à peu près vrai. Elle se releva et regarda tout autour d'elle, personne à l'horizon. L'instant d'un moment, elle se demanda s'il n'y avait pas eu d'erreur, si le portoloin l'avait bien amené à destination ? Puis soudain, elle la vit s'avancer vers elle, un petit sourire au coin de la bouche mais un regard empli de questionnement, elle avançait d'un pas blasé, comme si elle traînait tout le poids du monde derrière elle. Janus Reyk n'avait pas menti, au premier coup d'?il on pouvait voir que Javik n'allait pas très bien.
« - Je trouvais aussi que mon père insistait fortement pour que j'aille au marais ce soir, sur le coup, j'ai même cru qu'il s'était fait une petite amie et qu'il voulait la recevoir en privé.
Je suis petite mais je suis ton amie, répondit Lily en serrant la jeune femme dans ses bras. Pourtant, parfois on dirait que tu l'oublies.
Je sais que je n'ai pas donné de nouvelle mais vous avez mieux à faire que de lire le quotidien monotone d'une fille comme moi, vous avez vos ASPICs à préparer.
Parce que tu crois que ne pas nous donner de tes nouvelles nous empêchent de penser à toi ? »
La réplique de Lily avait été plus cinglante que la jeune femme l'aurait réellement voulu et toucha Javik qui releva un sourcil, ce n'était certes pas dans les habitudes de la jeune Evan d'être aussi sèche. Lily baisa la tête, attaquer de front Javik ne lui servirait à rien, son adversaire était bien plus forte qu'elle et elle le savait. Lorsqu'elle releva la tête pour quémander une trêve, elle croisa le regard amusé de son amie et les coins de sa bouche s'étaient légèrement relevés, pas suffisamment pour produire un sourire mais tout de même, c'était un début.
« - Je suis heureuse de te revoir Lily, l'assura Javik
Vraiment ?, ne pu s'empêcher de demander Evan.
Oui vraiment., déclara Reyk sûre d'elle en hochant lentement la tête. J'étais en chemin pour aller retrouver un vieil ami, ça te dirait de m'accompagner ? »
Lily hocha la tête et emboîta le pas à son amie qui lui fit emprunter un petit sentier qui était à peine visible, au bout d'un moment, elles débouchèrent près d'un lac aux eaux tels des milliers d'éclats de miroir. Javik bougea lentement la main pour déplacer une grosse pierre et invita Lily à s'y asseoir, ensuite , elle se dirigea vers le lac et s'accroupit pour agiter lentement ses doigts dans l'eau, ce qui créa quelques vaguelettes. Puis soudain, venu du milieu du lac, de plus grosses vagues se firent voir. Lily ne put retenir un petit cri d'exclamation en voyant surgir des eaux un des plus beaux spécimens de Kelpy qu'elle avait eu l'occasion de voir. Javik semblait en pleine maîtrise de la situation et Lily se détendit, elle n'avait pas à avoir peur. La jeune Reyk chuchotait quelques paroles incompréhensibles pour Lily, au creux de l'oreille de la créature magique, puis elle se retourna vers Lily qui semblait fascinée par la scène :
« - Lily, je te présente Grane, il est mon ami depuis que je suis toute petite, un cadeau de ma mère. C'est à lui que je raconte tout, il m'écoute et jamais ne juge. Ainsi, il te connaît très bien puisque très souvent je lui ai parlé de toi. et des autres aussi. Mais il avait très hâte de faire ta connaissance. »
Suivit un hennissement hors du commun, un peu entre celui d'un cheval terrestre et le cri d'une baleine. Javik sourit et flatta lentement la crinière de l'animal qui semblait être faite d'algues.
« - Il te souhaite la bienvenue et t'autorise à le flatter », déclara Javik en regardant Lily.
Lily comprit qu'il s'agissait d'un privilège qu'elle n'aurait sans doute jamais l'occasion de concrétiser de nouveau et se leva pour aller retrouver son amie qui lui indiqua comment s'y prendre. Ils restèrent quelques temps tous les trois sans rien dire, puis Grane hennit de nouveau puis quitta les deux jeunes femmes, retournant à ses profondeurs. Elles le regardèrent partir puis lorsqu'il fut complètement avalé par les eaux noires du lac, Javik entraîna son amie sur le chemin de retour.
Elles ne parlèrent pas pendant un bon moment, la nuit était tombée lentement et Lily devait se concentrer pour ne pas trébucher dans le sentier étroit. Javik elle semblait ne même pas avoir à regarder où elle posait les pieds. Alors que les lueurs de la maison des Reyk apparaissaient entre les quelques arbres encore dénudés de feuilles, Javik se retourna et demanda :
« - Pourquoi ?
Pourquoi, quoi ?, demanda à son tour Lily
Je me doute que mon père a du t'écrire de venir mais pourquoi l'as-tu fais ?
Tu es mon amie Javik, commença Lily, et tu le resteras toujours.
Malgré le fait que je vous ai dupé pendant toutes ces années, demanda avec désarroi Javik.
Tu ne nous as pas réellement menti, tu nous as pas tout dit, c'est vrai mais je savais bien qu'un jour tu partirais de nos vies comme tu y étais arrivée. Cependant, j'aurais aimé que ce moment ne vienne pas si rapidement. »
Javik médita quelques instants les paroles de son amie, elle hocha la tête finalement et elles reprirent leur chemin. Arrivées devant l'imposante porte, Javik posa sa main sur le heurtoir qui s'anima aussi tôt.
« - Mademoiselle est de retour », annonça-t-il d'une voix haute perchée, réveillant ainsi les gonds de la porte également.
Ces derniers se mirent au travail et ouvrirent la porte à la jeune Reyk et à son invitée. Lily avait déjà vu le procédé magique employé par les Reyk lors de sa première visite quelques années plus tôt mais restait tout de même impressionnée. Dès qu'elles furent à l'intérieur, une odeur appétissante parvint jusqu'aux narines de la jeune Evan, ce qui réveilla à son tour son estomac qui cria famine.
« - Je crois que tu as faim, la nargua Javik d'un sourire espiègle, il semblerait que père nous ait préparé un vrai festin. »
C'était effectivement le cas, dans la grande cuisine de pierres, un impressionnant morceau de mouton tournait sur la broche au-dessus d'un feu vif dans l'âtre. Sur la table se trouvait une multitude de plats tous plus appétissants les uns que les autres, il y avait des plats de poissons frais, des moules au vin blanc, des salades de toutes sortes, un ragoût de b?uf, des assiettes de légumes à la vapeur, des tourtières et des pâtés de foie gras, trois sortes de pains et la soupière semblait pleine d'un potage de fruits de mer. Lily écarquilla les yeux à la vue de la table, elle savait que les Reyk recevaient toujours extrêmement bien leur invité mais de là à composer un menu digne de la table de la reine d'Angleterre.Javik elle regardait son père qui fuyait son regard délibérément, Lily vit Javik serrer les poings et sa mâchoire se contracta.
« - Combien mais surtout qui ? », lâcha la jeune femme.
Lily était véritablement perdue, de quoi parlait-elle, puis soudain elle comprit, Janus Reyk avait cuisiné un festin non pas uniquement pour eux trois mais pour une armée. L'idée folle qu'elle connaissait très bien les soldats à venir à la table effleura l'esprit de Lily et ses pensées se confirmèrent en voyant l'attitude de Javik. Elle aussi avait visiblement deviné qu'il s'agissait de reste de la bande. Lily jeta un regard aux poings de son amie, elle les serra tellement fort que ses jointures étaient blanches. Janus Reyk remarqua également et déclara d'une voix sûre malgré qu'il paraissait très nerveux :
« - Je les ai invités pour ton anniversaire Javik. Il y aura Albus et Minerva ainsi que les Potter, accompagnés du jeune Black, le jeune Pettigrew n'ayant pu se joindre à nous. Lily étant déjà arrivée restera avec nous également et. le jeune Lupin devrait également y être. »
Les derniers mots de monsieur Reyk avaient été presque chuchotés. Javik paraissait très en colère, une lueur effrayante avait pris place dans le bleu de ses yeux. Lily recula d'un pas, puis de quelques autres lorsque son amie se retourna vers un des murs de pierre et qu'elle le frappa violemment d'un de ses poings. La force de l'impact fit trembler le pan de mur et la pauvre pierre qui fut la victime de sa rage avait décalé de quelques centimètre sa résidence, s'enfonçant plus profondément que les autres dans le mur.
« - JAVIK KEN REYK OETTS, cria Janus Reyk lui aussi très en colère, CALME- TOI IMMÉDIATEMENT. »
Une force surprenante se dégageait de ce vieil homme qui quelques instants auparavant semblait frêle et fragile. Lily recula jusqu'à la porte et voulu s'éclipser en silence mais elle trébucha sur son sac à dos, ce qui brisa le lien visuel qui unissait depuis quelques secondes le père et la fille Reyk. Lily vit son amie fermer les yeux et soupirer en hochant la tête lorsqu'elle ouvrit de nouveau les yeux la lueur étrange y était toujours mais brillait un peu moins.
« - Je n'aurais jamais cru cela de toi père.
Si c'est la seule façon de te faire prendre conscience., commença ce dernier.
Assez, je sorts prendre l'air avant que je ne fasse une autre bêtise, je dois aller me contrôler.
Essaye tout de même d'être de retour avant l'arrivée des invités, ils doivent être sur le point d'ailleurs. »
Mais Javik n'entendit pas la suite car elle venait de disparaître derrière une porte dans le fond de la pièce. Lily se sentait des plus mal, elle aurait préféré être à mille lieux de là. Janus Reyk abaissa les épaule et le poids de l'âge revint immédiatement sur lui, il se retourna vers Lily et s'excusa :
« - Veuillez m'excuser mademoiselle, j'aurais probablement du vous mettre également au courant, j'ai pensé qu'une petite fête pour ma fille lui ferait plaisir et lui redonnerait quelques envies de vivre, elle est si sombre depuis son retour ici. Je sais bien que le fait de revoir le jeune Lupin l'affecte mais je crois qu'elle doit regarder la réalité en face. Elle se limite elle-même et sans raison valable, j'essaye pourtant depuis des années de lui faire comprendre qu'elle n'est pas complètement comme sa mère mais elle ne veut rien entendre. Sa mère, en plus de ce domaine, lui aura laissé la plus déplaisante partie de son caractère. »
Lily ne savait quoi répondre, elle pouvait comprendre que monsieur Reyk veule le bien de sa fille mais elle comprenait aussi que Javik se sentait trahie. Et elle là dedans, n'avait-elle pas menti également aux autres Maraudeurs en leur affirmant qu'elle retournait chez elle pour les vacances, maintenant, ils allaient arriver d'un instant à l'autre. Eux aussi devaient savoir depuis longtemps, alors pourquoi personne n'en avait glissé un mot. Cette situation était vraiment bizarre mais elle ne put y réfléchir bien longtemps car déjà le heurtoir magique annonçait l'arrivée d'invités. Janus Reyk alla répondre et souhaiter la bienvenue aux nouveaux arrivants. Ils étaient vraisemblablement tous arrivés par le même moyen de transport mais eux semblaient avoir atterrit plus près de la maison. Lily croisa le regard moqueur de James et lui sourit en retour. Il ne semblait pas lui en vouloir, c'était au moins cela, pensa-t-elle.
Monsieur et madame Potter vinrent saluer leur belle-fille et Lily figea en observant que tous portaient tenue de cérémonie, tous avaient revêtu leur plus belle robe sorcière et elle détonnait beaucoup avec ses jeans et son pull. Même Janus Reyk avait en dessous de son tablier une robe de sorcier très élégante. Elle ne put s'empêcher de se regarder de la tête aux pieds, oh comme elle se sentait mal. Soudain, Mc Gonnagall s'approcha d'elle, un léger sourire aux lèvres et lui tendit une grande enveloppe qui recouvrait sans doute un habit plus approprié. Lily l'ouvrit et constata qu'il s'agissait de la robe que lui avait offerte Javik en cadeau.
« - Je me suis permise de fouiller un peu dans vos affaires mademoiselle Evan, chuchota le professeur de Métamorphose, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop ?
Euh, non bien sûr », bafouilla Lily.
Puis se tournant vers James pour tenter d'avoir une explication sur cette « cérémonie », elle croisa le regard vague de Rémus qui paraissait tout aussi mal à l'aise que Javik quelques instants auparavant. Lily eut pitié de lui, il avait du être supplié pour revenir ici et maintenant il regrettait d'y être, appréhendant la suite. Il lui sourit tout de même et s'approcha d'elle pour l'embrasser sur les joues :
« - Bon anniversaire Lily, dit-il, tout ce que tu désires. »
Le cerveau de Lily mit quelques temps à bien saisir le message, bien sûr, c'était également son anniversaire, comment avait-elle pu l'oublier. Pour sa défense, elle invoqua mentalement que les deux dernières semaines avaient été épuisantes et stressantes, pas étonnant qu'elle ait oublié son propre anniversaire. Tous les autres vinrent lui souhaiter leurs meilleurs v?ux pour son anniversaire et Janus Reyk lui expliqua qu'il avait pensé qu'une surprise pour sa fille pouvait également être une surprise pour sa meilleure amie, elles qui fêtaient leur anniversaire à quelques jours de différence seulement. Sous l'insistance de ses amis, Lily monta dans la chambre de Javik pour se changer, la pièce était accueillante, peinte de couleurs chaudes et vivantes mais l'air de la pièce était étonnement frais. La respiration de la jeune femme laissait un petit nuage devant sa bouche à chaque fois et Lily se hâta de se changer, de peur d'attraper froid.
La curiosité étant trop grande, elle jeta quelques coups d'?il au reste de la pièce, des peintures magiques représentaient ce qui devait être des ancêtres très anciens de son amie car l'époque des peintures datait d'un autre âge. Tous les personnages dormaient dans leur cadre, pourtant, Lily se sentait observée, ce qui la mit mal à l'aise. En fait, aucun des personnages ne dormait, tous l'observaient avec intérêt mais tous jouaient si bien la comédie que Lily ne s'en rendit compte. La pièce ne comprenait pas de foyer, ni aucun système de chauffage, pas étonnant qu'il fasse si froid, pensa-t-elle. Soudain, un cri terrifiant déchira le silence de la pièce, cette fois, plus personne ne feignait de dormir, tous étaient aux aguets. Lily se précipita vers la porte et se cogna sur James qui avait l'air tout aussi terrifié qu'elle et qui venait la rejoindre. Les deux amoureux descendirent au salon où tous semblaient apeuré également, à l'exception de Dumbledore et de monsieur Reyk. Ce dernier les rassura et affirmant qu'il ne s'agissait que du vieux fantôme qui résidait dans le sous-sol qui s'amusait un peu. L'explication satisfit la plus part des invités, mais Lily et les Maraudeurs présents avaient déjà entendu un cri semblable auparavant, ce qui inquiéta d'avantage Lily. Elle voulut prendre monsieur Reyk à part pour demander des explications et alors qu'ils sortaient dans le couloir qui menait à la cuisine, elle vit Javik monter précipitamment les escaliers de derrière. Cette dernière s'arrêta quelques secondes, regarda Lily et sourit, ce qui rassura la jeune Evan. Javik continua sa montée pendant que Janus Reyk raccompagnait une Lily plus sûre au grand salon où des apéritifs les attendaient.
Javik fit son entrée peu après, elle avait été revêtir une robe pour la circonstance, elle portait une longue tunique bleue royale brodée de fins motifs de fils jaune, presque or, en dessous, elle portait une chemise blanc cassé, lacée sur le devant et aux manches amples. Elle avait attaché lâchement ses cheveux et portait fièrement l'amulette que lui avait offerte Rémus lors d'un Noël précédent. Elle se força de sourire aux invités présents, les saluant et les remerciant de leur présence. Lorsqu'elle arriva au niveau de Lily, elle lui prit les mains et la fit tournoyer sur elle-même pour voir le résultat de la robe qu'elle lui avait offerte. Lily était magnifique dans cette robe verte, le même vert que ses yeux, la robe avait un décolleté modéré et une fine dentelle artisanale couvrait le haut de la poitrine ainsi que les épaules, laissées pratiquement nues par les fines bretelles. La robe étincelait sous la lueur des chandelles et Lily était resplendissante, Javik ne semblait pas être la seule à le croire puisque James ne pouvait la quitter des yeux et qu'elle vit même Sirius et Rémus échanger un regard d'approbation.
Parlant de Rémus, ce dernier portait une robe semblable à celle qu'il portait lors du bal de l'an d'avant mais comme il avait encore grandi, cette dernière ne lui allait plus. Ainsi la nouvelle tenue avait de différent les broderies et la couleur, cette fois, elle était marine et les broderies rouges écarlates. Il n'arborait pas comme lors du bal ses petits favoris, étant rasé de près. Tous les deux évitaient le regard de l'autre et c'est d'un simple mouvement de la tête que Javik salua son ami et que ce dernier lui répondit. Le malaise était palpable mais ce n'était rien à comparer de l'indifférence totale de Javik face à son père, ce dernier ne sembla pas trop s'en plaindre, préférant l'avoir avec eux fâchée plutôt que n'importe ou ailleurs sans eux en colère également.
En bonne hôte, Javik invita les nouveaux arrivants à la suivre dans la salle à manger où les attendait un véritable festin, réchauffé magiquement par les Reyk peu avant. Le repas fut excellent et on parla de tout mais surtout du mage noir qui terrorisait le monde de la magie depuis quelques temps. Puis Dumbledore déclara que la soirée était trop belle pour la gâcher en paroles et pensées noires, on changea donc de sujet et Sirius put ainsi retrouver ses blagues et fit rire l'assistance. Après avoir merveilleusement bien mangé, des desserts des plus succulents également, tous repartirent vers le grand salon où deux montagnes de cadeaux attendaient les deux fêtées. On déballa les cadeaux et remercia les gens les ayant offert. Les Maraudeurs ayant offert un cadeau commun à Javik, album photos de leurs meilleurs tours, elle les remercia en groupe. Elle avait apprécié de ne pas avoir à remercier Rémus particulièrement, cela l'aurait mise très mal à l'aise.
La soirée se termina très tard et Janus Reyk avait préparé des chambres pour tout le monde mais les adultes préférèrent quitter, laissant les jeunes entre eux. Alors que Lily et Javik rangeaient la cuisine en discutant de tout et de rien, Janus Reyk et Rémus s'affrontaient dans une partie d'échec, tandis que James et Sirius baillaient aux corneilles assis dans un fauteuil. Lorsque Lily déposa un tendre baisé sur le front de son James, ce dernier sursauta mais lui sourit très vite en la reconnaissant. Sirius était déjà monté se coucher. Janus Reyk venait de mettre mat Rémus mais la partie avait été des plus serrée. Alors que James et Lily montaient également, Janus s'éclipsa, laissant Rémus et Javik seuls.
Lupin, visiblement mal à l'aise se leva et s'excusa, allant se coucher également. Javik lui fit un faible sourire et le regarda partir, le c?ur serré. Elle se rendit donc à la cuisine pour retrouver son père qui faisait du thé, il fut surpris de la voir, il croyait qu'elle utiliserait ce temps seule avec Rémus pour lui parler. Visiblement, s'était à lui qu'elle voulait parler.
« - Pourquoi t'as fait ça père ? Jamais encore tu ne t'étais mêlé de mes affaires ainsi, tu n'avais pas le droit de faire ce que tu as fait. »
Elle parlait d'un ton calme mais on notait qu'elle était très déçue et qu'elle attendait des réponses à ses questions.
« - Je n'avais pas l'intention de le faire, j'avais simplement invité ton amie Lily, espérant qu'à deux on arriverait à te faire entendre raison mais j'ai reçu une lettre de Dumbledore qui disait s'inquiéter, l'attitude des Maraudeurs était très malsaine surtout en ces temps noirs, il avait peur. Il s'inquiétait également pour toi. Puis le jeune Potter m'écrivit également, demandant si je savais où te rejoindre puisque paraît-il tu ne répondais pas à ses lettres. Il voulait faire un « surprise party » à Lily et tenait à ce que tu sois présente malgré tout. Est déboulée ensuite l'idée d'une fête en commun qui permettrait aux Maraudeurs et à Lily de te revoir et peut-être ainsi prendrais-tu conscience que rien n'est impossible aux c?urs purs.
Tu crois que Rémus est heureux d'être ici, regarde le, il n'est pas l'ombre de lui-même., commença la jeune femme.
Toi non plus, s'objecta son père, depuis ta crise tu n'es qu'une ombre, tu erres sans but précis mais je sais où vont tes pensées. Elles se dirigent vers lui, alors pourquoi ne pas lui dire ?
Lui dire quoi, demanda Javik qui refusait encore de voir ce que tout le monde voyait.
Que tu l'aimes également, arrête de te mentir à toi-même, tu as le droit d'être heureuse.
Heureuse, je l'étais avant.
Tu es l'unique artisan de ton malheur. TU N'ES PAS TA MÈRE, oui tu as de son sang en toi mais tu as aussi du mien. Ta mère malgré tout ce que tu peux penser, m'a rendu très heureux et elle m'a offert le plus beau des cadeaux, son amour. Puis de cet amour, étrange je te l'accorde, est né ce que j'ai de plus précieux, ce pourquoi je mourrais, ce pour qui je me battrais sans relâche pour assurer son bonheur. TOI. »
Janus Reyk tenait sa fille dans ses bras, des larmes coulaient sur les joues des deux Reyk.
« - Dis-lui que tu l'aimes, rends le, aussi heureux que je l'ai été avec ta mère, il le mérite, tu ne crois pas ?
Père, je vais également le rendre très malheureux si je lui fais un tel aveu, je ne peux pas aimer, cela m'est interdit.
Pourtant, tu l'aimes. Si c'était interdit comme tu le prétends, ne crois tu pas que ton c?ur n'aurait jamais ressentit ce sentiment. L'amour est le sentiment le plus fort qui existe, bien plus fort que tout sur terre, il peut venir à bout de tout. Laissez-vous une chance, laisse une chance à l'amour.
Comment un homme comme lui pourrait aimer une chose comme moi, c'est impossible.
Rémus n'est pas seulement un homme, Javik, il peut te comprendre si tu lui en donne la chance, j'en suis persuadé. Il a un c?ur pur et noble, tout comme toi et rien n'est impossible à ceux qui ont ses qualités. Tu sais, la devise familiale de ta mère.
« En nous la flamme éternelle brûle », récita la jeune femme.
De quoi crois-tu qu'elle est constituée cette flamme ? C'est l'amour qui brûle en vous, c'est lui qui vous dévore de l'intérieur, laisse le sortir et accepte-le. Ce qui t'apparaissait comme une malédiction en provenance de tes ancêtres du côté de ta mère, pourrait devenir ce que tu as de plus précieux, si seulement tu voulais accepter le fait que tu n'es pas totalement comme elle et que même si c'était le cas, cela ne serait pas si pire que cela. Elle a été mon seul amour, à part toi bien sûr, et elle le restera pour toujours.
-Il y a tant de choses qui nous séparent, comment pourrait-il comprendre que.
J'ai bien compris moi, il fera de même, j'ai vu dans ses yeux cette même lueur que l'on voyait dans mes yeux lorsque j'étais avec ta mère. Ne le laisse pas se consumer également, laissez l'amour vaincre, admet que tu n'y peux rien. L'amour est le plus grand des mystères de la vie mais également le plus beau. »
Cette nuit là, Javik ne retourna pas à sa chambre, elle la passa à l'extérieur, d'abord à regarder les étoiles en tenant dans sa main le talisman offert par Rémus, puis en communiquant avec les esprits de la nuit, leur demandant leur support et leurs conseils. Elle resta là à méditer jusqu'à ce que le soleil reprenne les rênes laissant la nuit aller se reposer jusqu'à ce que son prochain tour de garde arrive.
A la fenêtre de sa chambre, Lily l'observa quelques instants puis alla retrouver Morphée et son pays des rêves. Dans les deux chambres voisines, dormaient James et Sirius, les poings fermés. Le troisième, était Dieu seul sait où, ayant prétexté ne pouvoir se joindre à eux pour des raisons personnelles. Le dernier, mais non le moindre, était assis sur le bord de sa fenêtre et regardait également les étoiles, puis la regardant, elle, toute la nuit, il l'avait observé, tenant dans sa main le judas qu'elle lui avait offert quelques mois plus tôt.
