N/A : Bonjour à tous, ou bonsoir, tout dépend du moment où vous lirez ce
chapitre. Un petit mot pour remercier ceux qui prennent le temps de
m'envoyer un rewiew. J'ADORE, vous l'ai-je déjà dit ?
Merci également à Lili la tigresse qui a encore une fois pris le temps de corriger mon chapitre, que ferais-je sans toi ? ? ? ? ? ? ? ? ? MERCI.
Le prochain chapitre (qui risque fortement d'être le dernier) prendra un peu plus de temps à venir car il me cause problème, on dirait qu'il ne veut pas que je termine mon histoire. Désolée de ne pouvoir vous dire quand il apparaîtra sur le site. Vous n'aurez qu'à venir jeter un coup d'?il fréquemment.
Chapitre 14
Ils étaient tous assis dans une pièce sombre et humide, attendant avec impatience l'arrivée des magistrats, chargés de rendre un jugement dans l'affaire qui les préoccupait tous. L'assemblée était fébrile, le cas présenté avait fait couler beaucoup d'encre et plusieurs étaient curieux de savoir comment allait se conclure cette affaire nébuleuse. Les curieux et les proches de l'accusée attendaient assis dans les gradins de pierre qui entouraient la salle d'audience. Une grande chaise, munie d'appuis-bras et de plusieurs chaînes trônaient au centre de la pièce, devant l'estrade où se tiendraient les juges et le Ministre lui-même.
On en était à la deuxième journée d'audience et on avait pu entendre les témoignages des différents Aurors qui avaient accouru sur les lieux. Plusieurs ayant étés blessés en essayant de maîtriser la « bête », ainsi que la déposition et la version des faits de Rémus, seul survivant de ce carnage avant l'arrivée des représentants du Ministère. Dumbledore était venu témoigner de la bonne foi de l'accusée et avait affirmé qu'il était certain qu'elle n'y était pour rien et que l'on devait croire en sa version des faits. Le problème était qu'aucune trace des mangemorts n'avaient pu être prélevée sur les lieux des crimes et que l'accusée avait en plus de blesser plusieurs membre de l'équipe d'Aurors, avait atteint mortellement l'un d'eux.
Javik était accusée du meurtre crapuleux de douze moldus innocents, d'avoir blessé cinq Aurors de la brigade spéciale dont un mortellement, d'être à l'origine de la mort de Janus Reyk, son père et d'avoir orchestré l'enlèvement et avoir fait subir à Rémus Lupin des sortilèges interdits.
Rémus avait beau témoigner qu'elle n'y était pour rien, les juges revenaient constamment sur le fait qu'il avait été stupéfié pendant la majeure partie du combat et certains affirmaient également qu'il avait simplement imaginé les mangemorts, probablement sous l'effet d'un envoûtement de la part de l'accusée. Il avait cri haut et fort qu'il n'en était rien et qu'il y avait bien une vingtaine de mangemorts présents sur les lieux, son témoignage pesait peu dans la balance. Même la lettre que les prétendus ravisseurs avaient envoyé à l'attention de l'accusée fut contestée, on supposait même qu'elle avait tout monté d'elle-même. Personne ne pouvait appuyer les dires de Rémus, même Paterson avait disparut, heureusement que ce chef d'accusation n'avait pas été rajouté à Javik.
Ce jour-là, on devait entendre l'accusée, elle-même. Depuis son arrestation musclée, elle était détenue dans une cellule spéciale à Azkaban, où seul Dumbledore fut autorisé à la rencontrer avant son procès. Lupin avait bien entendu, comme tous les autres Maraudeurs et Lily, tentés de prendre contact avec elle mais le Ministre avait prit des mesures drastiques.
Les magistrats, dont Dumbledore, firent leur entrée dans la salle, le silence se fit aussitôt, puis on fit signe à un représentant qui attendait près de la porte de faire entrer l'accusée. Les imposantes portes de bois s'ouvrirent, laissant apparaître trois immenses silhouettes dans l'encadrement et on pouvait voir derrières elles, d'autres ombres tous aussi menaçantes et imposantes. Deux Détraqueurs avançaient, encadrant une jeune femme en piteux état, elle arborait l'uniforme des détenus de la célèbre prison des sorciers, une robe droite de couleur verte tirant dangereusement sur le jaune. Cet habit était connu de toute la communauté magique et était redoutée car attribué aux pires criminels. Javik était solidement enchaînée par des liens magiques puissants, ses pouvoirs avaient été bridés par de puissants sorciers et une brigade entière d'Aurors étaient répartis tout autour de la grande salle.
La jeune femme paraissait misérable, elle n'avait visiblement pas dormi depuis l'attaque, des cernes couraient de sous ses yeux jusqu'à ses joues, ses cheveux étaient tous emmêlés et son teint était extrêmement pale. Il était clair que ses conditions d'incarcération ne lui convenaient pas du tout, après tout devait-on en douter, c'était Azkaban. Javik marchait la tête base, fuyant le regard de ceux qu'elle connaissait. Rémus avait mal, tellement mal de la voir ainsi. Ses deux geôliers lui indiquèrent de prendre place sur la chaise et dès qu'elle fut assise, les chaînes l'enserrèrent de partout, comme si les liens magiques qui la menottaient n'étaient pas suffisants. Dumbledore tout comme Rémus protestèrent, ce n'était pas des conditions acceptables pour quelqu'un qui était innocente jusqu'à preuve du contraire. Il y eut beaucoup de remous dans l'assistance, après moult discussions, les chaînes furent enlevées mais elle était toujours bridée. Tout au long de cette joute verbale, Javik resta silencieuse, la tête baisée et l'air misérable.
Finalement, le silence revint une fois qu'il fut demandé à plusieurs reprises par le Ministre lui-même. Le procès allait reprendre avec l'interrogatoire de l'accusée, on lut d'abord la déposition de Javik, qui créa plusieurs cris de stupeurs et de consternations dans l'assemblée, on la traita même de menteuse et de meurtrière sans âme. Il fut difficile de calmer la salle, tellement qu'après trois menaces de huit clos, c'est ce qu'ordonna le Ministre. Seuls furent autorisés à rester les magistrats, les gardes, quelques membres du Ministère et les amis de l'accusée. Ces derniers devaient leur présence en ces lieux uniquement grâce à l'intervention de Dumbledore qui fit valoir qu'ils étaient comme la seule famille qu'il restait à l'accusée. Encore une fois, durant tous ces remous, Javik restait immobile sur la chaise au centre de la pièce, n'importe qui aurait pu croire qu'elle avait été droguée ou au pire qu'elle dormait mais les Maraudeurs et Lily savaient qu'elle devait méditer pour tenter de garder le contrôle.
L'interrogatoire put reprendre, un des magistrats fut désigné pour commencer, à cet instant, Javik releva la tête vers eux, quelques-uns reculèrent dans leur siège, peut-être s'étaient-ils attendu à ce qu'elle garde profil bas tout au long de l'entretient, c'était mal connaître Javik Reyk, elle était de nature fière et se faisait un honneur de toujours regarder lorsque cela était possible, son interlocuteur.
« - Veuillez décliner votre identité complète.
1. Javik Ken Oett Reyk.
4. Date et lieu de naissance.
7. 2 juillet 1920 à Wollirupmelmy en Islande. »
Cette affirmation créa quelques chuchotements, comment pouvait-elle être née en 1920 et avoir l'apparence d'une jeune fille de vingt ans. Chez les Maraudeurs également on fut surpris, Sirius demanda à voix base à Rémus :
« - Tu savais. »
Le jeune homme hocha simplement la tête en guise de réponse. Lily se pencha à son tour vers les autres pour déclarer :
« - Elle nous l'avait dit.
22. Oui mais là. »
Ils ne purent continuer car l'échange se poursuivait entre Javik et son enquêteur.
« - Nous savons maintenant que vous n'êtes pas humaine, alors pouvez-nous vous dire de qu'elle race êtes-vous ?
31. Je suis ce que vous appelé une « steel » »
Encore une fois, cette déclaration créa des remous, cette fois les chuchotements avaient fait place à des exclamations bruyantes, on était consternés.
« - Voyons mademoiselle, les « steel » sont des légendes, jamais ils n'ont réellement existés., commença l'un des magistrats.
40. C'est pourtant ce que je suis, je croyais que les sorciers étaient plus
ouverts au fait que la plupart des légendes sont réelles ou l'on déjà
été. »
De nouveau, on ne se gêna pas pour commenter les propos, quelques personnes présentes ne semblaient pas connaître la légende des « steel » et au grand bonheur des Maraudeurs et de Lily, une explication fut demandée :
« - Vous êtes en train de nous dire que vous êtes mi-humaine et mi-dragon ? , demanda une vieille femme.
49. Pas vraiment, je suis un dragon qui a la faculté de prendre forme
humaine et d'évoluer parmi diverses sociétés. »
La déclaration de Javik jeta un froid dans la grande salle qui était déjà très humide, personne n'osait plus parler. Peter, James et Sirius s'étaient retournés d'un coup vers Rémus qui lui avait d'abord ouvert les yeux très grands, puis les avait refermés en baisant la tête et courbant le dos, un immense frisson s'empara de lui et les larmes montèrent à ses yeux, il avait mal pour elle, il était triste pour elle et comprenait maintenant pourquoi tant de cachotteries et de secrets. Il ne pouvait lui en vouloir. Lily passa une main dans le dos du jeune homme qui releva la tête pour montrer à Javik qu'il était fort, que cette déclaration ne le dérangeait pas le moins du monde, que ses sentiments ne changeraient aucunement mais la jeune femme ne lui jeta même pas un regard. Elle ne pouvait supporter de voir ce que ses révélations créaient en lui.
Dumbledore reprit la parole, essayant de ramener l'assemblée dans une voie favorable à Javik :
« - Peut-être que vous pourriez nous expliquer un peu ce qu'est votre vie et votre cheminement jusqu'à maintenant ?
61. Bien sûr, je suis née d'une mère « steel » et d'un père humain, cette
union fait de moi, une steel mais pas entièrement, il y a certains
pouvoirs attribués à ceux de mon espèces qui me sont inconnus, telles
différentes défenses et attaques. Je maîtrise depuis peu mes
transformations, ce qui veut dire que pendant plus de cinquante ans,
lorsque j'étais épuisée magiquement, le dragon tentait de refaire surface
pour régénérer mes pouvoirs en me faisant entrer en phase de transe, qui
ressemble beaucoup à ce que vous appelez un coma. Sous forme humaine, je
bénéficie tout de même des sens du dragon, mon odorat, mon ouie et ma vue
sont au-dessus de tout humain, mon goût est également très développé et
par mon touché j'arrive à sentir ou ressentir des choses que peu de
sorciers peuvent. Mon endurance physique est extrêmement élevée, j'ai
besoin d'à peine quelques heures de sommeil par nuit pour être en forme
et j'ai la faculté de prendre l'aspect de certains objets ou encore me
fondre dans le décor. Cependant, ces genres de transformations
m'épuisent beaucoup car je ne les maîtrise pas encore totalement et
demande un haut niveau d'énergie magique.
64. Vous pourriez peut-être nous faire une démonstration, demanda
Dumbledore ce qui créa encore un tollé.
67. Dumbledore, vous n'y pensez pas.
70. Après ce dont elle est accusée.
73. Vous croyez que c'est prudent. »
Après plusieurs arguments pour ou contre, il fut décidé qu'une démonstration allait être autorisée uniquement si tous les sorciers présents s'engageaient à tenir en joue l'accusée de leur baguette et ils avertirent qu'ils n'hésiteraient pas à l'assommer de sorts puissants pour la maîtriser et que les Détraqueurs pouvaient également intervenir.
« - Vous n'aurez pas besoin d'intervenir, si vous pouviez me libérer de ses liens. Je vous donne ma parole que rien n'arrivera.
82. Il est de notoriété publique que la parole d'un « steel » ne peut être
trahie.. », ajouta Dumbledore.
Les liens magiques furent retirés et toujours sans un regard vers Rémus ou ses amis, Javik se transforma devant les magistrats et les gens présents qui lui pointaient leur baguette dessus. L'espace du centre de la pièce, en dessous des tribunes était pourtant très grand mais avec un immense dragon, la pièce semblait soudainement trop petite. Javik ne resta pas longtemps sous sa forme de créature magique, les gens présents eurent tout juste le temps de se remettre de leur surprise et d'observer qu'elle ressemblait à la race des suédois à museaux courts. Rémus lui n'avait pas pointé son amie de sa baguette et n'avait pas sursauté, il avait noter qu'une foule de petites choses étaient inaperçues aux autres.
Javik sous sa forme dragon revêtait une couleur bleue, ses écailles reflétaient des lueurs argentées, sa mâchoire, bien que fermée pour ne pas effrayer d'avantage les occupants de la pièce laissait voir tout de même deux grandes canines très blanches. Ses ailes repliées formaient un renflements sur le dessus de son dos, ses yeux si bleus habituellement étaient d'un jaune reptilien et ses pattes se terminaient par de puissantes griffes qui semblaient coupantes tels des couteaux.
Dès qu'elle reprit sa forme humaine, les sorciers présents, se sentirent de nouveau en sécurité car déjà les liens étaient réapparus, bridant les pouvoirs de Javik. Tous se rassirent et l'interrogatoire put continuer :
« - Est-il vrai que vous avez été au service du Ministère dans le passé mademoiselle ?, demanda un sorcier avec un nez énorme et les oreilles décollées.
97. En effet, pendant près de sept ans, en tant que Protectrice.
100. Et de qui ou devrais-je dire de quoi ?, demanda une sorcière entre
deux âges qui semblait déjà sûre de son jugement.
103. D'un jeune homme.
106. Mais encore, insista la sorcière
109. De monsieur Rémus Lupin, étudiant à Poudlard. Intervint Dumbledore
d'un ton sans riposte. Je me ferai un plaisir de discourir sur les
immenses services que mademoiselle Reyk a fourni au collège de Poudlard à
quiconque qui voudra en entendre parler.
112. Lupin, ne serait-il pas sur la liste des loups-garous ? redemanda la
même sorcière.
115. Si.
- Et qui a autorisé à ce qu'un dragon veille sur un loup-garou ? Êtes vous totalement suicidaire ? Deux des pires créatures que le monde porte dans l'enceinte du collège de sorcellerie. Que diraient les parents ? Imaginez qu'il y ai eu.
121. Il n'a eu aucun incident pendant toute la scolarité de monsieur Lupin,
en très grande partie grâce au support de mademoiselle Reyk et de son
défunt père, se permit de l'interrompe Dumbledore.
124. Imaginez la tête des parents lorsque., reprit la sorcière.
127. Personne n'en saura rien, déclara d'une voix ferme le Ministre de la
Magie.
130. Mais monsieur le Ministre, commença la sorcière.
133. Mademoiselle Umbridge, cela suffit, le Ministère était au courant de
la présence de mademoiselle Reyk dans les murs de Poudlard et de sa
fonction de Protectrice, ceci, n'est pas le sujet de cet entretien.
Revenons en donc au sujet qui nous préoccupe.
136. Je crois pourtant que cela est directement lié monsieur, imaginez ce
qui se serait passé si.
139. Mademoiselle Reyk n'a fait aucunement preuve de violence ou posé de
geste de nature à être jugé par ce tribunal.
142. Jusqu'à maintenant », conclut la sorcière sur un air de défi.
Encore une fois, durant cette joute verbale entre représentants du Ministère, Javik était restée impassible, n'intervenant que lorsque cela lui était demandé, elle continua à répondre aux diverses questions qui venaient de tous les membres de l'assistance. Seuls Lily et les Maraudeurs restaient silencieux, Rémus lui suivait tout, les poings serrés, cela ne sentait pas bon, on voulait un coupable et Javik était parfaite pour porter le chapeau. Les mangemorts avaient très bien réagis en enlevant toutes preuves de leur présence sur les lieux avant l'arrivée des Aurors, de plus, ils avaient, semble-t-il, mutilés les corps des innocents de façon à faire croire que Javik sous sa forme magique avait tout fait seule. Le témoignage de Rémus pesait peu dans la balance, il avait beau affirmer qu'il s'était battu avec un mangemort pendant que les autres agressaient son amie, il y avait toujours un membre de l'assistance pour lui rappeler qu'il avait subit des sorts interdit et que peut-être avait-il même été sous l'Imperium sans s'en souvenir. Si au moins Paterson pouvait réapparaître pour corroborer une partie de ses dires. Le pauvre homme était sûrement mort, à moins qu'il n'ait été enlevé. Sirius avait émit l'hypothèse que Paterson soit peut-être un espion, complice de l'enlèvement de Rémus et que cela ne l'étonnerait qu'à moitié que l'on retrouve son corps encagoulé un de ses jours.
Puis vint le moment où Javik fut autorisé à parler de sa version des faits, d'expliquer ce qui s'était passé cette nuit là.
« - Après avoir été voir des amis, dont monsieur Lupin et les autres jeunes gens ici présents (elle désigna d'un geste ses amis sans les regarder), ils pourront corroborer mes dires aux besoins. Donc je retourne au loft que moi et mon père occupons lors de nos séjours à Londres, mon père étant sorti également, j'ai été la première à revenir au logement où une lettre m'était adressée, poignardée dans la porte du loft. Vous avez en votre possession le dit couteau et la lettre qui m'informait que si je ne me rendais pas au lieu de rendez-vous, des moldus en payeraient le prix et que cela serait ainsi à chaque jour tant que je ne me rendrais pas.
Je me suis présenté au dit lieu, une ruelle dans le quartier industrielle où les clochards avaient l'habitude d'établir leur demeure pour la nuit. J'ai longuement observé la scène, tapis dans le noir afin d'analyser la situation, j'ai pensé à transplaner et aller avertir des Aurors mais alors que je reculais prudemment, une des mangemorte, une femme à la voix., a commencé à s'impatienter et à vouloir torturer les moldus. Il a donc fallu que j'intervienne pour tenter de leur sauver la vie. Sur place il y avait environ 18 mangemorts, prêts à tuer les otages, en plus de leur chef qui après des échanges verbaux avec moi, fit signe d'approcher à deux autres hommes cagoulés qui tenait mon père également en otage qui avait été visiblement battu car je pouvais voir du sang partout sur son corps. Mon cerveau roulait à mille à l'heure, mon père me fit comprendre que je devais agir, que peu importe ce que je ferais, il n'y avait aucun moins que ces monstres laissent les moldus sains et saufs. J'ai redemandé aux mangemorts de laisser partir les otages, ma demande fut évidemment rejetée et l'une d'entre eux tua même l'un des otages, créant un mouvement de surprise et certains des fidèles du mage Noir crièrent même leur joie. J'ai donc attaqué les deux mangemorts qui tenaient mon père et j'ai fait glisser l'une de leur baguette vers lui pour qu'il me donne un coup de main. Là nous nous sommes battus, tentant d'éviter et d'aider les moldus qui subissaient les foudres de certains mangemorts, ils les torturaient affreusement, les laissant mourir dans d'atroces douleurs, j'entends encore leurs cris. »
Javik continua à réciter fidèlement ses pénibles souvenirs des événements qui coûtèrent la vie à son père et à douze moldus innocents. Certains magistrats semblaient dégoûtés par la description des corps des victimes, eux qui avaient subi des violences incroyables. La jeune femme dut-elle aussi arrêter son récit, les images qui remontaient à son esprits étaient affreuses et lui donnaient mal au c?ur. Elle ferma les yeux et se concentra sur son énergie interne pour reprendre le contrôle. Lorsqu'elle ouvrit de nouveau les yeux, se fut pour tomber sur le regard dur et sans pitié d'une des magistrats qui de toute évidence ne croyait pas un mot de ce qu'elle venait de dire. Dumbledore et d'autres par contre semblaient éprouver de la compassion et croyaient qu'elle disait la vérité.
Certaines personnes continuèrent à lui poser des questions et Javik leur répondait toujours aimablement, ne s'emportant jamais face aux insinuations et idées préconçues que pouvaient exposer certains magistrats bornés et parfois cruels. L'interrogatoire dura plus de trois heures, pendant tout ce temps, Rémus n'avait dit un seul mot, priant le ciel pour que les magistrats croient en la version de Javik. Il y eut ensuite délibération, ceux chargé de prendre une décision suite aux divers témoignages et vis-à- vis des faits, se concertèrent, le ton montait et n'arrivant pas à s'entendre, ils durent quitter pour une pièce adjacente d'où aucun son ne sortit. Javik avait été laissé liée et bridée sous la surveillance des Détraqueurs et de la brigade d'Aurors. Rémus et les autres tentèrent d'attirer l'attention de la jeune femme mais cette dernière était retombée en état de méditation, ses liens devaient lui enlever beaucoup d'énergie et il était visible à l'?il nu qu'elle était déjà très épuisée.
Parmi les Aurors présents, Maugrey attendait, soucieux, il savait bien que Javik était pour rien dans cette histoire et son témoignage avait apporté un peu d'eau au moulin de la jeune femme mais il savait également que son opinion comptait pour peu. En entrant dans l'ordre, tous avaient juré de ne jamais dévoiler son existence et il était pénible de ne pouvoir dire pourquoi la jeune femme ne pouvait avoir commis les gestes dont on l'accusait. Javik releva la tête et plongea son regard dans celui de ce dernier, elle lui fit un signe discret et il s'approcha plus près d'elle, passant à côté des deux Détraqueurs.
« - Attention Maugrey.
169. T'en fait pas Andrew, ça va. »
Il se pencha vers elle et elle lui chuchota quelques mots à l'oreille, il hocha gravement la tête en signe d'approbation, elle continua à chuchoter. Rémus les regarda, envieux, il aurait aimé qu'elle lui parle à lui. Maugrey releva enfin la tête, son regard était compatissant, il hocha encore une fois la tête et repartit prendre sa place près des tribunes. Andrew le questionna d'un signe de tête et des yeux mais Maugrey se contenta de faire un vague signe de la main pour signifier qu'il n'y avait rien d'important à dire. Rémus n'entendait pas laisser passer sa chance, il vint pour se lever mais la main de James le retint pas l'épaule, le jeune homme se retourna pour comprendre pourquoi son ami agissait ainsi mais il comprit bien vite pourquoi lorsqu'il entendit les magistrats revenir dans la salle d'audience.
Les sorciers et sorcières du tribunal reprirent leur place et le Ministre s'éclaircit la voix pour demander :
« - Est-ce que vous auriez d'autres questions à poser à l'accusée ou désirez-vous plus de temps pour étudier le présent dossier.(personne ne se manifesta). Donc nous allons donc passer au vote. Dans le cas du Ministère de la Magie de Grande Bretagne contre Javik Ken Oett Reyk, les magistrats croyant l'accusée non-coupable, levés la baguette je vous prie. Ceux la croyant coupable maintenant. Les indécis.. »
Les larmes coulaient déjà sur les joues de Lily, James et Sirius étaient déjà sur leurs pieds et maugréaient, Peter s'était recoquillé sur lui-même, alors que Rémus était effondré. Sur la vingtaine de magistrats présents, deux étaient indécis, huit la croyaient innocente alors que 10 la jugeaient coupable des motifs dont on l'accusait.
« - Accusée, avez-vous quelque chose à déclarer avant que nous débattions de votre sentence ? » demanda le Ministre qui semblait peiné du verdict.
Javik n'avait pas réagi lorsque les baguettes avaient été pointées vers le plafond, elle était restée stoïque et avant de parler, elle prit une profonde respiration et plongea son regard dans celui de Dumbledore qui acquiesça simplement de la tête. Javik se leva dans un seul mouvement, défaisant les liens qui la retenaient avec une aisance surprenante, l'assemblée fut soudainement mal à l'aise, eux qui s'étaient cru en sécurité tout au long de la séance prenaient conscience que les liens n'avaient été que des parures tout ce temps. Javik leva simplement les mains pour leur signifier qu'elle n'avait pas de mauvaise intention et pour les apaiser un peu, les Aurors, sur un geste de Maugrey, reprirent leur place et abaissèrent leur baguette.
« -Je n'ai rien de plus à déclarer que ce que je vous ai dit dans mon interrogatoire, ce qui est la vérité mais les faits vous semblent visiblement invraisemblables et une part de moi vous comprend de douter de mes dires. J'ai dans l'esprit toute l'horreur de la scène et la douleur de n'avoir pu sauver aucun des moldus présents, d'avoir contribué par ma stupidité à leur mort est pour moi le pire des châtiments, sans compter que j'ai perdu dans cette attaque l'homme que j'estimais le plus et jusqu'à tout récemment, l'homme que j'aimais le plus sur terre. Dans le feu de l'action, j'ai fait des choix que je regrette amèrement aujourd'hui mais il y en a un que je ne pourrais jamais regretter, peut-être que suite à cette décision, les mangemorts ont pu s'enfuir en amenant toutes les traces de leur présence mais cela a au moins le mérite d'avoir sauvé la vie d'un sorcier, j'aurais donné ma vie pour lui et c'est en fait ce qui va sans doute arriver mais jamais je ne le regretterai. Peu importe le sort que vous me réservez, je souhaite ardemment que les véritables coupables de cette boucherie soient un jour punis conformément aux atrocités dont ils sont responsables et bonne chance dans votre lutte contre le Mage Noir.Veillez également porter mes sincères excuses à la famille de l'Auror dont je suis responsable de sa mort et mes plus plates excuses à ceux que j'ai blessé bien malgré moi »
Javik se rassis sur la chaise des accusées, laissant le temps aux magistrats de délibérer entre eux du sort qu'ils lui réservaient. Encore une fois, ils durent quitter la pièce pour tenter de se mettre d'accord. Les crimes dont étaient reconnus coupable la jeune Reyk étaient passibles de l'emprisonnement à vie à Azkaban dans le meilleur des cas mais selon les chartes magiques, si un seul des membres de la magistrature le demandait, elle pouvait subir le sort des créatures magiques ayant commis les pires fautes. Si tel était le cas, c'était la mort qu'il l'attendait.
Rémus connaissait cette clause et tout son corps tremblait, la peur s'était emparée de lui, son c?ur battait la chamade et ses mains étaient moites comme jamais. Il priait en murmurant pour que personne ne soit assez cruel pour exiger une telle condamnation, Javik n'était pas une bête, du moins pas uniquement.
Ça brassait fort dans la pièce adjacente, Dumbledore, d'habitude si calme et serein s'emportait et argumentait fortement pour éviter à la jeune femme une fin atroce. Après plusieurs minutes, une décision fut prise, un genre de consensus pour satisfaire tout le monde . ou presque. Le Ministre et les juges de Javik revinrent dans la salle, la jeune femme n'avait toujours pas bougé, résignée. Le verdict tomba finalement comme un coup de tonnerre dans le silence de la nuit :
« - Accusée Javik Ken Oett Reyk, vous avez été jugée coupable et votre sanction sera, vu la gravité des accusations et l'atrocité des crimes. la mort. »
Lily échapper un cri de stupeur avant de se réfugier dans les bras de son mari en pleur, Sirius était blanc comme un linge et Peter se balançait sur son siège, en hochant continuellement la tête. Rémus avait fermé les yeux, des larmes coulaient déjà depuis longtemps sur ses joues, sa mâchoire tremblait, ses mains serraient si fort le rebord de la tribune que ses jointure étaient blanches, son c?ur avait cessé de battre et il savait que si jamais il tentait de se remettre sur ses jambes, celles-ci ne le supporteraient pas. Sirius fut le premier à reprendre ses esprits, il se plaça derrière Rémus et l'enserra de ses bras, le berçant doucement.
Javik avait anticipé le verdict, elle avait simplement fait une moue et hoché la tête, déjà les Détraqueurs avançaient vers elle pour la ramener à Azkaban en attendant son exécution qui devait avoir lieu le lendemain matin selon ce qui venait d'être décidé. Elle se leva, jeta un regard à Dumbledore qui était venu la rejoindre et qui l'accompagnerait jusqu'à la prison, ce dernier avait l'air tellement triste, il lui fit signe d'aller parler à ses amis mais elle refusa de la tête, Dumbledore insista :
« - Tu leur dois Javik, ne fais pas en sorte que la dernière image qu'ils aient de toi soit celle de toi leur tournant le dos à jamais. »
Javik acquiesça et repoussa les Détraqueurs qui furent ensuite retenus par Dumbledore et Maugrey, le temps que la jeune femme aille faire ses adieux à ses amis qui l'attendaient près des tribunes, atterrés et misérables. Elle ne pleurait pas, elle projetait une image forte et solide, elle débuta par Peter qui pleurait tel un bébé, elle posa ses deux mains sur ses épaules et le força à relever la tête :
« - Sois fort, ne plis pas l'échine. »
À Sirius, elle passa une main derrière sa nuque et approcha sa tête de la sienne, faisant que leur front se touche et elle lui murmura :
« - Prends soins d'eux. »
Ce à quoi il répondit en hochant la tête et en la relevant par la suite d'un air fier et solide, comme s'il lui disait par ce geste : « compte sur moi. ». À James, elle lui prit les deux mains et le fixa directement dans les yeux pour lui dire :
« - Veille de ton mieux sur ta famille. »
James mit une main sur son c?ur, pour lui signifier qu'il le jurait. Lily ouvrit tout grand ses bras et les deux jeunes femmes s'étreignirent longuement, Lily pleurant sur l'épaule de son amie qu'elle ne reverrait jamais, puis Javik se retire doucement :
« - Si ton enfant est seulement le quart de ce que tu es, il sera déjà exceptionnel. »
Arrivé à Rémus, le c?ur de Javik se serra encore plus, comme si cela était possible, il regardait le sol, n'étant pas capable de la regarder, ses épaules tressaillaient sous les sanglots. Les yeux de Javik n'étaient plus secs, des larmes coulaient le long de ses joues, elle aurait donné sa vie pour qu'il ne souffre jamais et c'est un peu ce qu'elle avait fait mais il souffrait tout de même et cela lui était insupportable. Elle leva difficilement la main jusqu'au menton du jeune homme qui releva finalement la tête, leurs yeux se rencontrèrent. C'était un des ces moments où l'on perd toute conscience de tout ce qui nous entoure pour uniquement se centrer sur l'autre qui se tenait devant nous. Javik releva la main et caressa la joue de Rémus, effaçant du même coup les larmes du jeune homme, puis lentement, leurs lèvres se rapprochèrent pour sceller un dernier baiser, tendre, doux, presque chaste.
Les Détraqueurs s'impatientaient et Javik fut pressé de quitter, elle regarda une dernière fois Rémus et alors qu'elle était amenée vers la sortit elle lui dit enfin les trois mots qu'il avait tant espéré et qu'elle ne lui avait jamais encore dit :
« - Je t'aime. »
Rémus courut derrière elle mais fut retenu par Dumbledore et d'autres Aurors, il criait, espérant de tout c?ur qu'elle l'entende :
« - Je t'aime Javik, je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours. Rien ne pourra changer cela, pas même la mort, tu m'entends mon amour. JE T'AIME. »
Javik marchait, escortée de ses drôles de gardes, en pleurant doucement. Elle disparut et ils ne la revirent plus.
Rémus était effondrer, ses amis le ramenèrent et veillèrent sur lui pendant les jours qui suivis. Au bout d'une semaine, il se fouetta lui-même et insista pour accompagner les autres à la rencontre de l'ordre, il voulait être utile, et s'il le pouvait, il le ferait payer cher aux mangemorts et à leur maître pour lui avoir enlever le seul amour de sa vie, celle qui lui avait fait aimer de nouveau la lune. Alors qu'il entrait dans la pièce de rencontre secrète, Maugrey s'approcha de lui et lui glissa à l'oreille :
« - J'ai a te parler en privé. »
Les deux hommes attendirent la fin de la rencontre puis s'éclipsèrent dans une pièce adjacente où personne ne vint les déranger. Maugrey désigna une chaise au jeune homme puis sortit une petite boite de sa poche intérieure et la tendit au jeune homme en déclarant :
« - Ce sont les choses personnelles qu'avait Javik sur elle au moment de son arrestation, elle m'a demandé de te les rendre en me disant que tu étais ce qui lui restait ici de plus cher et qu'elle voulait que cela te revienne. De plus, elle m'a demandé de faire en sorte que le loft de son père te revienne, ainsi que tous les livres qu'ils possédaient tous deux. Elle m'a dit que tu saurais quoi en faire et en faire profiter le plus de monde possible si tu ne les voulais pas. Le domaine en Islande appartenait à la famille de sa mère qui l'ont reprit depuis quelques jours ainsi que tous les biens qui s'y trouvaient. Dumbledore m'a affirmé que la mère de Javik avait pris contact avec lui et qu'elle tenait à te remettre quelques souvenirs de sa fille, elle prendra également contact avec toi sous peu. Tu sais, j'ai été l'un des derniers à l'avoir vu avant. avant. bien tu vois ce que je veux dire, bien elle m'a regardé directement dans les yeux et elle m'a dit « dit lui que je l'ai entendu et que c'est pareil pour moi. ». »
Maugrey donna une petite tape qui se voulait amicale sur l'épaule du jeune homme qui pleurait doucement, une fois qu'il fut seul, il trouva le courage d'ouvrir la petite boite et de regarder son contenu. Il y avait quelques gallions, un morceau de parchemin sur lequel il était inscrit quelques mots comme des rappels tout : « passer à la librairie, rendre visite à Grane, parler à Rémus de la nouvelle étoile que j'ai découvert. ». Les pleurs de Rémus augmentèrent, il replia le parchemin et continua de regarder dans la boite, il y avait une baguette magique que Javik utilisait rarement, uniquement pour ne pas révéler sa véritable nature aux autres sorciers. Finalement, il trouva l'amulette qu'il lui avait offerte et le bracelet gravé de runes ancienne qu'elle portait toujours, jamais depuis qu'elle les avait, elle ne les avait enlevé, elle disait qu'ils faisaient partie d'elle et que de les enlever serait comme lui arracher un membre. Dans le fond de la boite, il trouva également une petite chaîne de cheville qu'il n'avait vu que trois fois auparavant, les trois fois où ils s'étaient dévoilé complètement l'un à l'autre. Cette petite chaîne comprenait une petite pierre de lune, la s?ur de celle qui ornait l'amulette qu'elle avait offerte à Rémus quelques années auparavant.
Rémus resta là à pleurer, longtemps, tellement longtemps que toutes les bougies qui éclairaient la pièce avaient eu le temps de se consumer, le laissant dans le noir. Il serrait la petite boite sur son c?ur, se balançant d'avant à arrière doucement, comme pour se consoler lui-même. Il fut ramené chez lui par Sirius et Dumbledore qui lui administrèrent une potion de sommeil pour qu'il dorme un peu. Il se réveilla le lendemain, la boite toujours près de son c?ur.
Merci également à Lili la tigresse qui a encore une fois pris le temps de corriger mon chapitre, que ferais-je sans toi ? ? ? ? ? ? ? ? ? MERCI.
Le prochain chapitre (qui risque fortement d'être le dernier) prendra un peu plus de temps à venir car il me cause problème, on dirait qu'il ne veut pas que je termine mon histoire. Désolée de ne pouvoir vous dire quand il apparaîtra sur le site. Vous n'aurez qu'à venir jeter un coup d'?il fréquemment.
Chapitre 14
Ils étaient tous assis dans une pièce sombre et humide, attendant avec impatience l'arrivée des magistrats, chargés de rendre un jugement dans l'affaire qui les préoccupait tous. L'assemblée était fébrile, le cas présenté avait fait couler beaucoup d'encre et plusieurs étaient curieux de savoir comment allait se conclure cette affaire nébuleuse. Les curieux et les proches de l'accusée attendaient assis dans les gradins de pierre qui entouraient la salle d'audience. Une grande chaise, munie d'appuis-bras et de plusieurs chaînes trônaient au centre de la pièce, devant l'estrade où se tiendraient les juges et le Ministre lui-même.
On en était à la deuxième journée d'audience et on avait pu entendre les témoignages des différents Aurors qui avaient accouru sur les lieux. Plusieurs ayant étés blessés en essayant de maîtriser la « bête », ainsi que la déposition et la version des faits de Rémus, seul survivant de ce carnage avant l'arrivée des représentants du Ministère. Dumbledore était venu témoigner de la bonne foi de l'accusée et avait affirmé qu'il était certain qu'elle n'y était pour rien et que l'on devait croire en sa version des faits. Le problème était qu'aucune trace des mangemorts n'avaient pu être prélevée sur les lieux des crimes et que l'accusée avait en plus de blesser plusieurs membre de l'équipe d'Aurors, avait atteint mortellement l'un d'eux.
Javik était accusée du meurtre crapuleux de douze moldus innocents, d'avoir blessé cinq Aurors de la brigade spéciale dont un mortellement, d'être à l'origine de la mort de Janus Reyk, son père et d'avoir orchestré l'enlèvement et avoir fait subir à Rémus Lupin des sortilèges interdits.
Rémus avait beau témoigner qu'elle n'y était pour rien, les juges revenaient constamment sur le fait qu'il avait été stupéfié pendant la majeure partie du combat et certains affirmaient également qu'il avait simplement imaginé les mangemorts, probablement sous l'effet d'un envoûtement de la part de l'accusée. Il avait cri haut et fort qu'il n'en était rien et qu'il y avait bien une vingtaine de mangemorts présents sur les lieux, son témoignage pesait peu dans la balance. Même la lettre que les prétendus ravisseurs avaient envoyé à l'attention de l'accusée fut contestée, on supposait même qu'elle avait tout monté d'elle-même. Personne ne pouvait appuyer les dires de Rémus, même Paterson avait disparut, heureusement que ce chef d'accusation n'avait pas été rajouté à Javik.
Ce jour-là, on devait entendre l'accusée, elle-même. Depuis son arrestation musclée, elle était détenue dans une cellule spéciale à Azkaban, où seul Dumbledore fut autorisé à la rencontrer avant son procès. Lupin avait bien entendu, comme tous les autres Maraudeurs et Lily, tentés de prendre contact avec elle mais le Ministre avait prit des mesures drastiques.
Les magistrats, dont Dumbledore, firent leur entrée dans la salle, le silence se fit aussitôt, puis on fit signe à un représentant qui attendait près de la porte de faire entrer l'accusée. Les imposantes portes de bois s'ouvrirent, laissant apparaître trois immenses silhouettes dans l'encadrement et on pouvait voir derrières elles, d'autres ombres tous aussi menaçantes et imposantes. Deux Détraqueurs avançaient, encadrant une jeune femme en piteux état, elle arborait l'uniforme des détenus de la célèbre prison des sorciers, une robe droite de couleur verte tirant dangereusement sur le jaune. Cet habit était connu de toute la communauté magique et était redoutée car attribué aux pires criminels. Javik était solidement enchaînée par des liens magiques puissants, ses pouvoirs avaient été bridés par de puissants sorciers et une brigade entière d'Aurors étaient répartis tout autour de la grande salle.
La jeune femme paraissait misérable, elle n'avait visiblement pas dormi depuis l'attaque, des cernes couraient de sous ses yeux jusqu'à ses joues, ses cheveux étaient tous emmêlés et son teint était extrêmement pale. Il était clair que ses conditions d'incarcération ne lui convenaient pas du tout, après tout devait-on en douter, c'était Azkaban. Javik marchait la tête base, fuyant le regard de ceux qu'elle connaissait. Rémus avait mal, tellement mal de la voir ainsi. Ses deux geôliers lui indiquèrent de prendre place sur la chaise et dès qu'elle fut assise, les chaînes l'enserrèrent de partout, comme si les liens magiques qui la menottaient n'étaient pas suffisants. Dumbledore tout comme Rémus protestèrent, ce n'était pas des conditions acceptables pour quelqu'un qui était innocente jusqu'à preuve du contraire. Il y eut beaucoup de remous dans l'assistance, après moult discussions, les chaînes furent enlevées mais elle était toujours bridée. Tout au long de cette joute verbale, Javik resta silencieuse, la tête baisée et l'air misérable.
Finalement, le silence revint une fois qu'il fut demandé à plusieurs reprises par le Ministre lui-même. Le procès allait reprendre avec l'interrogatoire de l'accusée, on lut d'abord la déposition de Javik, qui créa plusieurs cris de stupeurs et de consternations dans l'assemblée, on la traita même de menteuse et de meurtrière sans âme. Il fut difficile de calmer la salle, tellement qu'après trois menaces de huit clos, c'est ce qu'ordonna le Ministre. Seuls furent autorisés à rester les magistrats, les gardes, quelques membres du Ministère et les amis de l'accusée. Ces derniers devaient leur présence en ces lieux uniquement grâce à l'intervention de Dumbledore qui fit valoir qu'ils étaient comme la seule famille qu'il restait à l'accusée. Encore une fois, durant tous ces remous, Javik restait immobile sur la chaise au centre de la pièce, n'importe qui aurait pu croire qu'elle avait été droguée ou au pire qu'elle dormait mais les Maraudeurs et Lily savaient qu'elle devait méditer pour tenter de garder le contrôle.
L'interrogatoire put reprendre, un des magistrats fut désigné pour commencer, à cet instant, Javik releva la tête vers eux, quelques-uns reculèrent dans leur siège, peut-être s'étaient-ils attendu à ce qu'elle garde profil bas tout au long de l'entretient, c'était mal connaître Javik Reyk, elle était de nature fière et se faisait un honneur de toujours regarder lorsque cela était possible, son interlocuteur.
« - Veuillez décliner votre identité complète.
1. Javik Ken Oett Reyk.
4. Date et lieu de naissance.
7. 2 juillet 1920 à Wollirupmelmy en Islande. »
Cette affirmation créa quelques chuchotements, comment pouvait-elle être née en 1920 et avoir l'apparence d'une jeune fille de vingt ans. Chez les Maraudeurs également on fut surpris, Sirius demanda à voix base à Rémus :
« - Tu savais. »
Le jeune homme hocha simplement la tête en guise de réponse. Lily se pencha à son tour vers les autres pour déclarer :
« - Elle nous l'avait dit.
22. Oui mais là. »
Ils ne purent continuer car l'échange se poursuivait entre Javik et son enquêteur.
« - Nous savons maintenant que vous n'êtes pas humaine, alors pouvez-nous vous dire de qu'elle race êtes-vous ?
31. Je suis ce que vous appelé une « steel » »
Encore une fois, cette déclaration créa des remous, cette fois les chuchotements avaient fait place à des exclamations bruyantes, on était consternés.
« - Voyons mademoiselle, les « steel » sont des légendes, jamais ils n'ont réellement existés., commença l'un des magistrats.
40. C'est pourtant ce que je suis, je croyais que les sorciers étaient plus
ouverts au fait que la plupart des légendes sont réelles ou l'on déjà
été. »
De nouveau, on ne se gêna pas pour commenter les propos, quelques personnes présentes ne semblaient pas connaître la légende des « steel » et au grand bonheur des Maraudeurs et de Lily, une explication fut demandée :
« - Vous êtes en train de nous dire que vous êtes mi-humaine et mi-dragon ? , demanda une vieille femme.
49. Pas vraiment, je suis un dragon qui a la faculté de prendre forme
humaine et d'évoluer parmi diverses sociétés. »
La déclaration de Javik jeta un froid dans la grande salle qui était déjà très humide, personne n'osait plus parler. Peter, James et Sirius s'étaient retournés d'un coup vers Rémus qui lui avait d'abord ouvert les yeux très grands, puis les avait refermés en baisant la tête et courbant le dos, un immense frisson s'empara de lui et les larmes montèrent à ses yeux, il avait mal pour elle, il était triste pour elle et comprenait maintenant pourquoi tant de cachotteries et de secrets. Il ne pouvait lui en vouloir. Lily passa une main dans le dos du jeune homme qui releva la tête pour montrer à Javik qu'il était fort, que cette déclaration ne le dérangeait pas le moins du monde, que ses sentiments ne changeraient aucunement mais la jeune femme ne lui jeta même pas un regard. Elle ne pouvait supporter de voir ce que ses révélations créaient en lui.
Dumbledore reprit la parole, essayant de ramener l'assemblée dans une voie favorable à Javik :
« - Peut-être que vous pourriez nous expliquer un peu ce qu'est votre vie et votre cheminement jusqu'à maintenant ?
61. Bien sûr, je suis née d'une mère « steel » et d'un père humain, cette
union fait de moi, une steel mais pas entièrement, il y a certains
pouvoirs attribués à ceux de mon espèces qui me sont inconnus, telles
différentes défenses et attaques. Je maîtrise depuis peu mes
transformations, ce qui veut dire que pendant plus de cinquante ans,
lorsque j'étais épuisée magiquement, le dragon tentait de refaire surface
pour régénérer mes pouvoirs en me faisant entrer en phase de transe, qui
ressemble beaucoup à ce que vous appelez un coma. Sous forme humaine, je
bénéficie tout de même des sens du dragon, mon odorat, mon ouie et ma vue
sont au-dessus de tout humain, mon goût est également très développé et
par mon touché j'arrive à sentir ou ressentir des choses que peu de
sorciers peuvent. Mon endurance physique est extrêmement élevée, j'ai
besoin d'à peine quelques heures de sommeil par nuit pour être en forme
et j'ai la faculté de prendre l'aspect de certains objets ou encore me
fondre dans le décor. Cependant, ces genres de transformations
m'épuisent beaucoup car je ne les maîtrise pas encore totalement et
demande un haut niveau d'énergie magique.
64. Vous pourriez peut-être nous faire une démonstration, demanda
Dumbledore ce qui créa encore un tollé.
67. Dumbledore, vous n'y pensez pas.
70. Après ce dont elle est accusée.
73. Vous croyez que c'est prudent. »
Après plusieurs arguments pour ou contre, il fut décidé qu'une démonstration allait être autorisée uniquement si tous les sorciers présents s'engageaient à tenir en joue l'accusée de leur baguette et ils avertirent qu'ils n'hésiteraient pas à l'assommer de sorts puissants pour la maîtriser et que les Détraqueurs pouvaient également intervenir.
« - Vous n'aurez pas besoin d'intervenir, si vous pouviez me libérer de ses liens. Je vous donne ma parole que rien n'arrivera.
82. Il est de notoriété publique que la parole d'un « steel » ne peut être
trahie.. », ajouta Dumbledore.
Les liens magiques furent retirés et toujours sans un regard vers Rémus ou ses amis, Javik se transforma devant les magistrats et les gens présents qui lui pointaient leur baguette dessus. L'espace du centre de la pièce, en dessous des tribunes était pourtant très grand mais avec un immense dragon, la pièce semblait soudainement trop petite. Javik ne resta pas longtemps sous sa forme de créature magique, les gens présents eurent tout juste le temps de se remettre de leur surprise et d'observer qu'elle ressemblait à la race des suédois à museaux courts. Rémus lui n'avait pas pointé son amie de sa baguette et n'avait pas sursauté, il avait noter qu'une foule de petites choses étaient inaperçues aux autres.
Javik sous sa forme dragon revêtait une couleur bleue, ses écailles reflétaient des lueurs argentées, sa mâchoire, bien que fermée pour ne pas effrayer d'avantage les occupants de la pièce laissait voir tout de même deux grandes canines très blanches. Ses ailes repliées formaient un renflements sur le dessus de son dos, ses yeux si bleus habituellement étaient d'un jaune reptilien et ses pattes se terminaient par de puissantes griffes qui semblaient coupantes tels des couteaux.
Dès qu'elle reprit sa forme humaine, les sorciers présents, se sentirent de nouveau en sécurité car déjà les liens étaient réapparus, bridant les pouvoirs de Javik. Tous se rassirent et l'interrogatoire put continuer :
« - Est-il vrai que vous avez été au service du Ministère dans le passé mademoiselle ?, demanda un sorcier avec un nez énorme et les oreilles décollées.
97. En effet, pendant près de sept ans, en tant que Protectrice.
100. Et de qui ou devrais-je dire de quoi ?, demanda une sorcière entre
deux âges qui semblait déjà sûre de son jugement.
103. D'un jeune homme.
106. Mais encore, insista la sorcière
109. De monsieur Rémus Lupin, étudiant à Poudlard. Intervint Dumbledore
d'un ton sans riposte. Je me ferai un plaisir de discourir sur les
immenses services que mademoiselle Reyk a fourni au collège de Poudlard à
quiconque qui voudra en entendre parler.
112. Lupin, ne serait-il pas sur la liste des loups-garous ? redemanda la
même sorcière.
115. Si.
- Et qui a autorisé à ce qu'un dragon veille sur un loup-garou ? Êtes vous totalement suicidaire ? Deux des pires créatures que le monde porte dans l'enceinte du collège de sorcellerie. Que diraient les parents ? Imaginez qu'il y ai eu.
121. Il n'a eu aucun incident pendant toute la scolarité de monsieur Lupin,
en très grande partie grâce au support de mademoiselle Reyk et de son
défunt père, se permit de l'interrompe Dumbledore.
124. Imaginez la tête des parents lorsque., reprit la sorcière.
127. Personne n'en saura rien, déclara d'une voix ferme le Ministre de la
Magie.
130. Mais monsieur le Ministre, commença la sorcière.
133. Mademoiselle Umbridge, cela suffit, le Ministère était au courant de
la présence de mademoiselle Reyk dans les murs de Poudlard et de sa
fonction de Protectrice, ceci, n'est pas le sujet de cet entretien.
Revenons en donc au sujet qui nous préoccupe.
136. Je crois pourtant que cela est directement lié monsieur, imaginez ce
qui se serait passé si.
139. Mademoiselle Reyk n'a fait aucunement preuve de violence ou posé de
geste de nature à être jugé par ce tribunal.
142. Jusqu'à maintenant », conclut la sorcière sur un air de défi.
Encore une fois, durant cette joute verbale entre représentants du Ministère, Javik était restée impassible, n'intervenant que lorsque cela lui était demandé, elle continua à répondre aux diverses questions qui venaient de tous les membres de l'assistance. Seuls Lily et les Maraudeurs restaient silencieux, Rémus lui suivait tout, les poings serrés, cela ne sentait pas bon, on voulait un coupable et Javik était parfaite pour porter le chapeau. Les mangemorts avaient très bien réagis en enlevant toutes preuves de leur présence sur les lieux avant l'arrivée des Aurors, de plus, ils avaient, semble-t-il, mutilés les corps des innocents de façon à faire croire que Javik sous sa forme magique avait tout fait seule. Le témoignage de Rémus pesait peu dans la balance, il avait beau affirmer qu'il s'était battu avec un mangemort pendant que les autres agressaient son amie, il y avait toujours un membre de l'assistance pour lui rappeler qu'il avait subit des sorts interdit et que peut-être avait-il même été sous l'Imperium sans s'en souvenir. Si au moins Paterson pouvait réapparaître pour corroborer une partie de ses dires. Le pauvre homme était sûrement mort, à moins qu'il n'ait été enlevé. Sirius avait émit l'hypothèse que Paterson soit peut-être un espion, complice de l'enlèvement de Rémus et que cela ne l'étonnerait qu'à moitié que l'on retrouve son corps encagoulé un de ses jours.
Puis vint le moment où Javik fut autorisé à parler de sa version des faits, d'expliquer ce qui s'était passé cette nuit là.
« - Après avoir été voir des amis, dont monsieur Lupin et les autres jeunes gens ici présents (elle désigna d'un geste ses amis sans les regarder), ils pourront corroborer mes dires aux besoins. Donc je retourne au loft que moi et mon père occupons lors de nos séjours à Londres, mon père étant sorti également, j'ai été la première à revenir au logement où une lettre m'était adressée, poignardée dans la porte du loft. Vous avez en votre possession le dit couteau et la lettre qui m'informait que si je ne me rendais pas au lieu de rendez-vous, des moldus en payeraient le prix et que cela serait ainsi à chaque jour tant que je ne me rendrais pas.
Je me suis présenté au dit lieu, une ruelle dans le quartier industrielle où les clochards avaient l'habitude d'établir leur demeure pour la nuit. J'ai longuement observé la scène, tapis dans le noir afin d'analyser la situation, j'ai pensé à transplaner et aller avertir des Aurors mais alors que je reculais prudemment, une des mangemorte, une femme à la voix., a commencé à s'impatienter et à vouloir torturer les moldus. Il a donc fallu que j'intervienne pour tenter de leur sauver la vie. Sur place il y avait environ 18 mangemorts, prêts à tuer les otages, en plus de leur chef qui après des échanges verbaux avec moi, fit signe d'approcher à deux autres hommes cagoulés qui tenait mon père également en otage qui avait été visiblement battu car je pouvais voir du sang partout sur son corps. Mon cerveau roulait à mille à l'heure, mon père me fit comprendre que je devais agir, que peu importe ce que je ferais, il n'y avait aucun moins que ces monstres laissent les moldus sains et saufs. J'ai redemandé aux mangemorts de laisser partir les otages, ma demande fut évidemment rejetée et l'une d'entre eux tua même l'un des otages, créant un mouvement de surprise et certains des fidèles du mage Noir crièrent même leur joie. J'ai donc attaqué les deux mangemorts qui tenaient mon père et j'ai fait glisser l'une de leur baguette vers lui pour qu'il me donne un coup de main. Là nous nous sommes battus, tentant d'éviter et d'aider les moldus qui subissaient les foudres de certains mangemorts, ils les torturaient affreusement, les laissant mourir dans d'atroces douleurs, j'entends encore leurs cris. »
Javik continua à réciter fidèlement ses pénibles souvenirs des événements qui coûtèrent la vie à son père et à douze moldus innocents. Certains magistrats semblaient dégoûtés par la description des corps des victimes, eux qui avaient subi des violences incroyables. La jeune femme dut-elle aussi arrêter son récit, les images qui remontaient à son esprits étaient affreuses et lui donnaient mal au c?ur. Elle ferma les yeux et se concentra sur son énergie interne pour reprendre le contrôle. Lorsqu'elle ouvrit de nouveau les yeux, se fut pour tomber sur le regard dur et sans pitié d'une des magistrats qui de toute évidence ne croyait pas un mot de ce qu'elle venait de dire. Dumbledore et d'autres par contre semblaient éprouver de la compassion et croyaient qu'elle disait la vérité.
Certaines personnes continuèrent à lui poser des questions et Javik leur répondait toujours aimablement, ne s'emportant jamais face aux insinuations et idées préconçues que pouvaient exposer certains magistrats bornés et parfois cruels. L'interrogatoire dura plus de trois heures, pendant tout ce temps, Rémus n'avait dit un seul mot, priant le ciel pour que les magistrats croient en la version de Javik. Il y eut ensuite délibération, ceux chargé de prendre une décision suite aux divers témoignages et vis-à- vis des faits, se concertèrent, le ton montait et n'arrivant pas à s'entendre, ils durent quitter pour une pièce adjacente d'où aucun son ne sortit. Javik avait été laissé liée et bridée sous la surveillance des Détraqueurs et de la brigade d'Aurors. Rémus et les autres tentèrent d'attirer l'attention de la jeune femme mais cette dernière était retombée en état de méditation, ses liens devaient lui enlever beaucoup d'énergie et il était visible à l'?il nu qu'elle était déjà très épuisée.
Parmi les Aurors présents, Maugrey attendait, soucieux, il savait bien que Javik était pour rien dans cette histoire et son témoignage avait apporté un peu d'eau au moulin de la jeune femme mais il savait également que son opinion comptait pour peu. En entrant dans l'ordre, tous avaient juré de ne jamais dévoiler son existence et il était pénible de ne pouvoir dire pourquoi la jeune femme ne pouvait avoir commis les gestes dont on l'accusait. Javik releva la tête et plongea son regard dans celui de ce dernier, elle lui fit un signe discret et il s'approcha plus près d'elle, passant à côté des deux Détraqueurs.
« - Attention Maugrey.
169. T'en fait pas Andrew, ça va. »
Il se pencha vers elle et elle lui chuchota quelques mots à l'oreille, il hocha gravement la tête en signe d'approbation, elle continua à chuchoter. Rémus les regarda, envieux, il aurait aimé qu'elle lui parle à lui. Maugrey releva enfin la tête, son regard était compatissant, il hocha encore une fois la tête et repartit prendre sa place près des tribunes. Andrew le questionna d'un signe de tête et des yeux mais Maugrey se contenta de faire un vague signe de la main pour signifier qu'il n'y avait rien d'important à dire. Rémus n'entendait pas laisser passer sa chance, il vint pour se lever mais la main de James le retint pas l'épaule, le jeune homme se retourna pour comprendre pourquoi son ami agissait ainsi mais il comprit bien vite pourquoi lorsqu'il entendit les magistrats revenir dans la salle d'audience.
Les sorciers et sorcières du tribunal reprirent leur place et le Ministre s'éclaircit la voix pour demander :
« - Est-ce que vous auriez d'autres questions à poser à l'accusée ou désirez-vous plus de temps pour étudier le présent dossier.(personne ne se manifesta). Donc nous allons donc passer au vote. Dans le cas du Ministère de la Magie de Grande Bretagne contre Javik Ken Oett Reyk, les magistrats croyant l'accusée non-coupable, levés la baguette je vous prie. Ceux la croyant coupable maintenant. Les indécis.. »
Les larmes coulaient déjà sur les joues de Lily, James et Sirius étaient déjà sur leurs pieds et maugréaient, Peter s'était recoquillé sur lui-même, alors que Rémus était effondré. Sur la vingtaine de magistrats présents, deux étaient indécis, huit la croyaient innocente alors que 10 la jugeaient coupable des motifs dont on l'accusait.
« - Accusée, avez-vous quelque chose à déclarer avant que nous débattions de votre sentence ? » demanda le Ministre qui semblait peiné du verdict.
Javik n'avait pas réagi lorsque les baguettes avaient été pointées vers le plafond, elle était restée stoïque et avant de parler, elle prit une profonde respiration et plongea son regard dans celui de Dumbledore qui acquiesça simplement de la tête. Javik se leva dans un seul mouvement, défaisant les liens qui la retenaient avec une aisance surprenante, l'assemblée fut soudainement mal à l'aise, eux qui s'étaient cru en sécurité tout au long de la séance prenaient conscience que les liens n'avaient été que des parures tout ce temps. Javik leva simplement les mains pour leur signifier qu'elle n'avait pas de mauvaise intention et pour les apaiser un peu, les Aurors, sur un geste de Maugrey, reprirent leur place et abaissèrent leur baguette.
« -Je n'ai rien de plus à déclarer que ce que je vous ai dit dans mon interrogatoire, ce qui est la vérité mais les faits vous semblent visiblement invraisemblables et une part de moi vous comprend de douter de mes dires. J'ai dans l'esprit toute l'horreur de la scène et la douleur de n'avoir pu sauver aucun des moldus présents, d'avoir contribué par ma stupidité à leur mort est pour moi le pire des châtiments, sans compter que j'ai perdu dans cette attaque l'homme que j'estimais le plus et jusqu'à tout récemment, l'homme que j'aimais le plus sur terre. Dans le feu de l'action, j'ai fait des choix que je regrette amèrement aujourd'hui mais il y en a un que je ne pourrais jamais regretter, peut-être que suite à cette décision, les mangemorts ont pu s'enfuir en amenant toutes les traces de leur présence mais cela a au moins le mérite d'avoir sauvé la vie d'un sorcier, j'aurais donné ma vie pour lui et c'est en fait ce qui va sans doute arriver mais jamais je ne le regretterai. Peu importe le sort que vous me réservez, je souhaite ardemment que les véritables coupables de cette boucherie soient un jour punis conformément aux atrocités dont ils sont responsables et bonne chance dans votre lutte contre le Mage Noir.Veillez également porter mes sincères excuses à la famille de l'Auror dont je suis responsable de sa mort et mes plus plates excuses à ceux que j'ai blessé bien malgré moi »
Javik se rassis sur la chaise des accusées, laissant le temps aux magistrats de délibérer entre eux du sort qu'ils lui réservaient. Encore une fois, ils durent quitter la pièce pour tenter de se mettre d'accord. Les crimes dont étaient reconnus coupable la jeune Reyk étaient passibles de l'emprisonnement à vie à Azkaban dans le meilleur des cas mais selon les chartes magiques, si un seul des membres de la magistrature le demandait, elle pouvait subir le sort des créatures magiques ayant commis les pires fautes. Si tel était le cas, c'était la mort qu'il l'attendait.
Rémus connaissait cette clause et tout son corps tremblait, la peur s'était emparée de lui, son c?ur battait la chamade et ses mains étaient moites comme jamais. Il priait en murmurant pour que personne ne soit assez cruel pour exiger une telle condamnation, Javik n'était pas une bête, du moins pas uniquement.
Ça brassait fort dans la pièce adjacente, Dumbledore, d'habitude si calme et serein s'emportait et argumentait fortement pour éviter à la jeune femme une fin atroce. Après plusieurs minutes, une décision fut prise, un genre de consensus pour satisfaire tout le monde . ou presque. Le Ministre et les juges de Javik revinrent dans la salle, la jeune femme n'avait toujours pas bougé, résignée. Le verdict tomba finalement comme un coup de tonnerre dans le silence de la nuit :
« - Accusée Javik Ken Oett Reyk, vous avez été jugée coupable et votre sanction sera, vu la gravité des accusations et l'atrocité des crimes. la mort. »
Lily échapper un cri de stupeur avant de se réfugier dans les bras de son mari en pleur, Sirius était blanc comme un linge et Peter se balançait sur son siège, en hochant continuellement la tête. Rémus avait fermé les yeux, des larmes coulaient déjà depuis longtemps sur ses joues, sa mâchoire tremblait, ses mains serraient si fort le rebord de la tribune que ses jointure étaient blanches, son c?ur avait cessé de battre et il savait que si jamais il tentait de se remettre sur ses jambes, celles-ci ne le supporteraient pas. Sirius fut le premier à reprendre ses esprits, il se plaça derrière Rémus et l'enserra de ses bras, le berçant doucement.
Javik avait anticipé le verdict, elle avait simplement fait une moue et hoché la tête, déjà les Détraqueurs avançaient vers elle pour la ramener à Azkaban en attendant son exécution qui devait avoir lieu le lendemain matin selon ce qui venait d'être décidé. Elle se leva, jeta un regard à Dumbledore qui était venu la rejoindre et qui l'accompagnerait jusqu'à la prison, ce dernier avait l'air tellement triste, il lui fit signe d'aller parler à ses amis mais elle refusa de la tête, Dumbledore insista :
« - Tu leur dois Javik, ne fais pas en sorte que la dernière image qu'ils aient de toi soit celle de toi leur tournant le dos à jamais. »
Javik acquiesça et repoussa les Détraqueurs qui furent ensuite retenus par Dumbledore et Maugrey, le temps que la jeune femme aille faire ses adieux à ses amis qui l'attendaient près des tribunes, atterrés et misérables. Elle ne pleurait pas, elle projetait une image forte et solide, elle débuta par Peter qui pleurait tel un bébé, elle posa ses deux mains sur ses épaules et le força à relever la tête :
« - Sois fort, ne plis pas l'échine. »
À Sirius, elle passa une main derrière sa nuque et approcha sa tête de la sienne, faisant que leur front se touche et elle lui murmura :
« - Prends soins d'eux. »
Ce à quoi il répondit en hochant la tête et en la relevant par la suite d'un air fier et solide, comme s'il lui disait par ce geste : « compte sur moi. ». À James, elle lui prit les deux mains et le fixa directement dans les yeux pour lui dire :
« - Veille de ton mieux sur ta famille. »
James mit une main sur son c?ur, pour lui signifier qu'il le jurait. Lily ouvrit tout grand ses bras et les deux jeunes femmes s'étreignirent longuement, Lily pleurant sur l'épaule de son amie qu'elle ne reverrait jamais, puis Javik se retire doucement :
« - Si ton enfant est seulement le quart de ce que tu es, il sera déjà exceptionnel. »
Arrivé à Rémus, le c?ur de Javik se serra encore plus, comme si cela était possible, il regardait le sol, n'étant pas capable de la regarder, ses épaules tressaillaient sous les sanglots. Les yeux de Javik n'étaient plus secs, des larmes coulaient le long de ses joues, elle aurait donné sa vie pour qu'il ne souffre jamais et c'est un peu ce qu'elle avait fait mais il souffrait tout de même et cela lui était insupportable. Elle leva difficilement la main jusqu'au menton du jeune homme qui releva finalement la tête, leurs yeux se rencontrèrent. C'était un des ces moments où l'on perd toute conscience de tout ce qui nous entoure pour uniquement se centrer sur l'autre qui se tenait devant nous. Javik releva la main et caressa la joue de Rémus, effaçant du même coup les larmes du jeune homme, puis lentement, leurs lèvres se rapprochèrent pour sceller un dernier baiser, tendre, doux, presque chaste.
Les Détraqueurs s'impatientaient et Javik fut pressé de quitter, elle regarda une dernière fois Rémus et alors qu'elle était amenée vers la sortit elle lui dit enfin les trois mots qu'il avait tant espéré et qu'elle ne lui avait jamais encore dit :
« - Je t'aime. »
Rémus courut derrière elle mais fut retenu par Dumbledore et d'autres Aurors, il criait, espérant de tout c?ur qu'elle l'entende :
« - Je t'aime Javik, je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours. Rien ne pourra changer cela, pas même la mort, tu m'entends mon amour. JE T'AIME. »
Javik marchait, escortée de ses drôles de gardes, en pleurant doucement. Elle disparut et ils ne la revirent plus.
Rémus était effondrer, ses amis le ramenèrent et veillèrent sur lui pendant les jours qui suivis. Au bout d'une semaine, il se fouetta lui-même et insista pour accompagner les autres à la rencontre de l'ordre, il voulait être utile, et s'il le pouvait, il le ferait payer cher aux mangemorts et à leur maître pour lui avoir enlever le seul amour de sa vie, celle qui lui avait fait aimer de nouveau la lune. Alors qu'il entrait dans la pièce de rencontre secrète, Maugrey s'approcha de lui et lui glissa à l'oreille :
« - J'ai a te parler en privé. »
Les deux hommes attendirent la fin de la rencontre puis s'éclipsèrent dans une pièce adjacente où personne ne vint les déranger. Maugrey désigna une chaise au jeune homme puis sortit une petite boite de sa poche intérieure et la tendit au jeune homme en déclarant :
« - Ce sont les choses personnelles qu'avait Javik sur elle au moment de son arrestation, elle m'a demandé de te les rendre en me disant que tu étais ce qui lui restait ici de plus cher et qu'elle voulait que cela te revienne. De plus, elle m'a demandé de faire en sorte que le loft de son père te revienne, ainsi que tous les livres qu'ils possédaient tous deux. Elle m'a dit que tu saurais quoi en faire et en faire profiter le plus de monde possible si tu ne les voulais pas. Le domaine en Islande appartenait à la famille de sa mère qui l'ont reprit depuis quelques jours ainsi que tous les biens qui s'y trouvaient. Dumbledore m'a affirmé que la mère de Javik avait pris contact avec lui et qu'elle tenait à te remettre quelques souvenirs de sa fille, elle prendra également contact avec toi sous peu. Tu sais, j'ai été l'un des derniers à l'avoir vu avant. avant. bien tu vois ce que je veux dire, bien elle m'a regardé directement dans les yeux et elle m'a dit « dit lui que je l'ai entendu et que c'est pareil pour moi. ». »
Maugrey donna une petite tape qui se voulait amicale sur l'épaule du jeune homme qui pleurait doucement, une fois qu'il fut seul, il trouva le courage d'ouvrir la petite boite et de regarder son contenu. Il y avait quelques gallions, un morceau de parchemin sur lequel il était inscrit quelques mots comme des rappels tout : « passer à la librairie, rendre visite à Grane, parler à Rémus de la nouvelle étoile que j'ai découvert. ». Les pleurs de Rémus augmentèrent, il replia le parchemin et continua de regarder dans la boite, il y avait une baguette magique que Javik utilisait rarement, uniquement pour ne pas révéler sa véritable nature aux autres sorciers. Finalement, il trouva l'amulette qu'il lui avait offerte et le bracelet gravé de runes ancienne qu'elle portait toujours, jamais depuis qu'elle les avait, elle ne les avait enlevé, elle disait qu'ils faisaient partie d'elle et que de les enlever serait comme lui arracher un membre. Dans le fond de la boite, il trouva également une petite chaîne de cheville qu'il n'avait vu que trois fois auparavant, les trois fois où ils s'étaient dévoilé complètement l'un à l'autre. Cette petite chaîne comprenait une petite pierre de lune, la s?ur de celle qui ornait l'amulette qu'elle avait offerte à Rémus quelques années auparavant.
Rémus resta là à pleurer, longtemps, tellement longtemps que toutes les bougies qui éclairaient la pièce avaient eu le temps de se consumer, le laissant dans le noir. Il serrait la petite boite sur son c?ur, se balançant d'avant à arrière doucement, comme pour se consoler lui-même. Il fut ramené chez lui par Sirius et Dumbledore qui lui administrèrent une potion de sommeil pour qu'il dorme un peu. Il se réveilla le lendemain, la boite toujours près de son c?ur.
