Fin de Promo

Les jours qui précédèrent le bal de Promo de fin d'année furent riches en activités pour les élèves qui participaient à sa préparation. Les couples se formaient et se déchiraient comme à chaque fois dans ces périodes. Harry quant à lui était bien trop mélancolique pour apprécier la préparation de cette fête, il n'arrêtait pas de penser à Cho alors qu'il n'allait plus la revoir. Même après leur rupture au japon il avait continué d'espérer mais pour cette fois l'espoir était parti très loin. Pour couronner le tout, ses rêves étaient sombres et inquiétants, il ne cessait de voir des hommes dans de drôles d'uniformes l'entourer en cercle et se rapprocher de lui en marchant au pas lentement mais inexorablement, finissant par l'étouffer. Il lui arrivait très souvent de penser au destin d'Eric Lensher, il ne pouvait pas se défaire d'une certaine compassion pour cet homme, mais son geste ultime lui faisait craindre le pire. Jusqu'à présent Harry n'avait pas imaginer les mangemorts comme des gens prêts à se sacrifier pour leur cause.

Un jour avant le bal, il était convoqué dans le bureau du professeur Grey pour parler de son avenir lui avait dit Altaïr. Harry n'arrivait toujours pas à savoir ce qu'il devait penser de son professeur de Défense contre les forces du mal, surtout depuis l'épisode de la caverne. Il avait toujours une réserve face à cet homme étrange. En se rendant dans le bureau d'Altaïr, il fut interpellé par une voix féminine.

Harry ! Attends s'il-te plaît ? Oui ? Il s'était retourné pour apercevoir Parvati qui courait vers lui. Parvati ? qu'est-ce que tu veux ? Harry, je voulais te demander si tu voudrais bien accepter de venir avec moi au bal de fin de promo ? Tu plaisantes ? Harry n'en croyait pas ses oreilles. Non, Harry, je ne plaisantes pas ! Je sais que tu as rompu avec Cho. Alors je me suis demandée si. ARRETE PARVATI ! Il n'est pas question que j'aille au bal avec qui que ce soit, tu entends ! ! ! La seule personne avec qui je voulais y aller ne le veux pas. Justement oublie la et viens avec moi Harry. Tu ne mérites pas cette fille qui s'est jouée de toi et de tes sentiments. TAIS TOI ! Hurla-t-il la voix remplie de rage. Tu ne sais rien du tout pauvre idiote, alors je t'interdis de dire du mal de Cho, tu entends, je te l'INTERDIS. Mais enfin Harry, pourquoi la défends-tu alors qu'elle ne t'aime pas ? Ouvres les yeux, il n'y a pas que Cho au monde ! bredouilla Parvati en reculant d'un pas devant les yeux de haine d'Harry. TAIS-TOI ! Harry leva sa main prêt à frapper Parvati. Puis sa colère se mua en profond chagrin et son bras retomba le long de sa jambe, il partit sans rien dire sous les yeux effrayés de sa camarade de classe.

Il continua son chemin vers le bureau d'Altaïr et frappa à la porte, puis entra en entendant la voix d'Altaïr lui ordonner de rentrer.

Bonjour Harry, assieds-toi ! Jamais Harry n'avait vu le professeur Grey aussi joyeux et détendu. Je voulais t'annoncer une bonne nouvelle, tu vas pouvoir bientôt réécrire à ton parrain. Comment ça Monsieur ? Rassure toi Harry, je ne suis plus à la recherche de Sirius, je l'ai enfin retrouvé, déclara Altaïr en souriant. VOUS MENTEZ ! COMMENT POURRAIS-JE LUI ECRIRE SI VOUS L'AVEZ CAPTURE ! ! Il doit être emmené au ministère pour être exécuté ! ESPECE DE SALAUD ! Calme-toi Harry et laisse moi t'expliquer. Sirius et moi sommes frères, mon vrai nom n'est pas Altaïr Grey mais Altaïr Black.

Altaïr expliqua toute l'histoire à Harry qui n'en revenait pas de toutes ces révélations venant de son professeur, mais il commença enfin à être soulagé en comprenant que désormais son parrain ne serait plus aussi seul dans sa cavale. Altaïr lui expliqua que désormais il suffirait à Harry de venir lui donner les lettres à destination de Sirius. De part son statut d'Auror, Altaïr était persuadé que personne n'irait surveiller ses hiboux et étant toujours en charge de la poursuite du fugitif personne n'imaginerait que lui-même participait à sa cavale. Pour Harry c'était la première bonne nouvelle depuis son retour de la coupe du monde espoir.

Pendant ce temps Drago subissait les railleries du jeune Mordenkainen. Depuis son retour de Chine, la tension entre les deux garçons atteignaient des sommets. Edouard, le fils de Franck Mordenkainen, le nouveau ministre de la magie par intérim, étaient toujours accompagnés par Crabbe et Goyle. Edouard Mordenkainen représentait depuis la nomination de son père, la nouvelle vedette de la maison Serpentard. Il se comportait comme un véritable leader, d'ailleurs tous les élèves à l'exception de Drago l'écoutaient et l'adulaient. Drago se retrouvait seul dans sa propre maison car il était le mouton noir du troupeau désormais, mais cette situation ne le touchait pas. Depuis que son père l'avait battu il s'était terriblement endurci, haïssant la terre entière. Il n'y avait plus que trois personnes qui lui montraient un peu d'intérêt, sa mère, le professeur Rogue et Ginny Weasley dont il trouvait le comportement étrange. Une fois de plus au détour d'un couloir de l'école, Mordenkainen et sa petite bande, vinrent se moquer de lui.

Tiens, tiens mais regardez qui voilà, c'est Malefoy ! Alors Malefoy tu n'as plus ta canne, tu vas pouvoir danser au bal ! A moins que tu ne trouves pas de cavalière. Edouard éclata de rire suivi par tous les autres membres du petit groupe de Serpentard. Tiens Edouard, j'ignorais que tu pouvais faire de l'esprit ! Je vais sûrement pas tarder à voir Pansy débarquer pour me demander d'aller au bal avec elle, répliqua Drago fièrement. Oh n'y compte pas trop Malefoy, Pansy et moi nous sortons ensemble depuis Janvier, pas de chance Malefoy, te voilà comme ton grand ami Potter ! Sans copine ! L'éclat de rire reprit dans les rangs de la bande. Tu as bon goût ! railla Drago en défiant Mordenkainen du regard. TU TE MOQUES DE MA COPINE ? Et bien voyons voir si monsieur Malefoy le fier trouvera une cavalière plus mignonne que Pansy pour le bal ! Pari tenu Mordenkainen ! Au fait, ne compte pas trop sur une fille de Serpentard ! Car plus personne ne t'apprécie dans notre maison, et personne ne t'aime dans les autres maisons non plus.Allez les gars laissons Drago réfléchir. Le petit groupe suivit Mordenkainen et s'éloigna de Drago.

Drago se sentait pris au piège de sa propre fierté, il n'avait pas la moindre idée de qui il pourrait bien inviter. Effectivement Edouard n'avait pas tord, les années précédentes il avait été odieux avec beaucoup de gens et personne ne l'appréciait beaucoup en dehors de Serpentard. Il ne pouvait quand même pas perdre la face devant tout le monde. C'est alors qu'il vit passer Londubat, en le voyant il eu un flash dans sa tête. A la sortie du repas, il attendit devant la grande porte que Ginny passe devant lui.

Hé Ginny ! l'interpella-t-il Bonjour Drago ! Comment vas-tu ? lui répondit-elle naturellement. Bien, mais c'est plutôt à toi que je devrais poser la question. Très bien merci, merci pour les fleurs au fait. Pas de problème, je me sentais fautif. Je n'ai pas réagi assez rapidement en Chine et à cause de ça tu as subi le Doloris. Je sais ce que c'est et je voulais que tu comprennes que ce n'était pas mon attention de te laisser subir cela. Mais ce n'est pas pour ça que je suis venu te voir. Je voulais te demander de venir au bal avec moi. Je te demande pardon ? gloussa Ginny totalement surprise par la demande de Drago. Ne vas rien t'imaginer, je pensais qu'en t'invitant en tout bien tout honneur je pourrais réparer ce que j'ai fait au japon, répliqua Drago avec un ton un peu hautain. Oh mais je n'imagine rien du tout Malefoy. Je suis juste surprise ! Vu le ton que tu emplois, je suppose que la réponse est non, Weasley ! Pas du tout, j'accepte Drago à une condition, que tu ne touches pas à une seule Bièraubeurre. Euh, d'accord c'est promis ! répondit Drago pris de court par la réponse de Ginny.

Trois jours plus tard le bal battait son plein, les examens de fin d'année étaient terminés pour les septième année, il ne restait plus qu'un jour avant la fin des cours. Dès le lendemain, la remise de la coupe des maisons clôturerait cette année. Harry n'avait pas eu le courage de se rendre au bal, il avait préféré rester seul dans le dortoir des Gryffondor. Hermione avait surpris bien des élèves et Ron en premier en allant au bal au bras de Philip Calahan. Ron s'était résigné à y aller seul sans cavalière.

La plus grande surprise fut pour les Serpentard lorsqu'ils virent avec stupeur Ginny et Drago arriver ensemble dans la salle. Le bal se déroula dans la joie et la bonne humeur, les élèves se sentaient enfin libérés des cours et de la pression des examens. Ginny était très surprise par l'attitude de Drago, qui se comportait en parfait Gentleman, elle ne l'avait jamais vu son cet angle. Pour la première fois de l'année il semblait avoir mis de côté ses soucis, il y eut même des moments où il esquissa un sourire à sa cavalière. De son côté Drago se sentait serein et calme en compagnie de Ginny, il eut même envie de la raccompagner au dortoir de Gryffondor vers minuit. C'est en marchand tous les deux l'un à côté de l'autre que Ginny prit sur elle de s'adresser à son cavalier.

Drago, je te remercie pour ce soir, tu as été parfait. Tant mieux, je suis pardonné de l'autre soirée au japon alors ! Bien sûr que oui, Drago. Je ne suis pas aussi rancunière que certaines personnes, lança Ginny avec humour. Touché ! Drago souriait. C'est vrai que je suis très rancunier, tu n'as pas tord. Drago riait de la plaisanterie de Ginny, il se sentait léger. Habituellement une telle moquerie l'aurait agacé mais pas cette fois. Dis-moi Drago, je voulais savoir.as-tu des sentiments pour moi ? lui demanda soudain Ginny, la voix pleine de franchise. Je ne sais pas. Sa réponse avait été quasiment instinctive. Disons que depuis le voyage, j'ai l'impression que tu es la seule personne de cette école avec qui je me sente bien, mais je ne sais pas si j'ai des sentiments pour toi. Je comprends Drago, mais dis-moi juste une chose. Ginny s'était approché de lui. Ce que tu m'as dit quand tu étais saoul, que tu me trouvais jolie. Est- ce que tu le penses même en étant dans ton état normal, soit franc ? Et bien. Drago ne voulait pas avouer qu'effectivement le charme de Ginny ne le laissait pas insensible, finalement il se lança dans un long monologue. C'est vrai Ginny, je te trouve très jolie mais tu imagines bien que nous ne pouvons pas sortir ensemble, avec nos familles respectives. Même si je t'apprécie de plus en plus depuis le combat en Chine, je ne pense pas que je sois encore sûr de ce que je ressens pour te laisser croire à autre chose que de l'amitié. Tu comprends Ginny. En même temps qu'il parlait Drago s'était approché aussi d'elle, son visage était soudainement très proche de celui de Ginny. Justement Drago, je voulais te parler de l'homme contre lequel nous avons du lutter en Chine ! Tu sais cet homme était ton père, j'en ai la preuve. Je suis très inquiète pour toi maintenant que tu vas retourner chez tes parents comment va-t-il réagir ? QUOI, arrêtes un peu de dire n'importe quoi ! Comment veux-tu que cet homme ait été mon père? Tu prétends que mon père m'aurait lancé un Avada Kedavra sans aucun remords. Le jeune homme blond s'était soudain reculé, le visage colérique. Oui Drago, j'en suis certaine ! Tais-toi Weasley, j'aurais du me douter que ta gentillesse cachait quelque chose, tu pensais tout de même pas que j'allais me laisser embobiner par tes charmes et t'écouter accuser mon père de la sorte.Même si mon père est sévère et violent, jamais il ne voudrait me TUER, TU ENTENDS WEASLEY ! Mais Drago. NON, je te hais Weasley ! Je pensais que tu éprouvais quelque chose pour moi, mais tu es comme tous les autres ! Non tu es pire que les autres tu caches ton venin sous des aspects de jeune fille douce. Tu aurais du être à Serpentard. Toi aussi, tu n'es qu'un idiot Malefoy ! Je croyais que tu avais changé mais non tu continues à refuser de voir la vérité en face. Peut-être que lorsque tu accepteras de voir ton père tel qu'il est, il sera trop tard pour toi ! LA FERME ! Drago cola une gifle à Ginny qui fut surprise. TOI, LA FERME. Ginny répliqua de même en lui rendant la gifle. Les deux adolescents se regardèrent un instant avec une haine réciproque. CRETIN ! hurla Ginny en tournant les talons en direction de son dortoir. PETASSE ! répliqua Drago en imitant Ginny.

Au milieu de la soirée, Harry ne supporta plus l'ennui et décida de partir se promener dans les couloirs de l'école mais le plus loin de la salle où le bal était donné. En passant près de la porte de la bibliothèque, il aperçut de la lumière et décida d'entrer. Pourquoi pas lire un livre, c'était toujours mieux que de ne rien faire. Il alla voir la bibliothécaire qui était plutôt énervée par le fait de devoir tenir son poste à une heure si tardive. Elle expliqua à Harry que Dumbledore avait donné une dérogation spéciale à une élève pour la laisser étudier toute la nuit, elle laissa donc Harry en profiter aussi. Harry se rendit dans les archives des annuaires de l'école. Depuis quelques temps une questions lui trottait dans la tête.

En se rendant vers la section des archives, Harry aperçut une silhouette familière affalée sur un pupitre de lecture. Il s'approcha un peu et reconnut les longs cheveux noirs de Cho. Il vint près d'elle et la regarda somnoler sur ce gros grimoire, il ne put s'empêcher de lui caresser les cheveux, ce qui la réveilla. Elle mit un petit moment à retrouver ses esprits et fut surprise d'apercevoir Harry.

Harry, qu'est-ce que tu fais là ? Je viens voir des archives de l'école et toi pourquoi étudies-tu toujours alors que les examens sont terminés ? C'est que je passe un concours demain, et comme c'est quelque chose de très important je dois me préparer sérieusement. Pourquoi veux-tu passer un concours ? Je croyais que tu allais partir vivre en Chine avec Ren ! Je ne peux pas t'en dire plus Harry ! Je sais que je t'ai déçu mais je ne veux pas recommencer en te donnant de faux espoirs.

Harry regarda Cho et remarqua dans le regard de celle-ci une lueur qu'il n'avait pas vu depuis bien longtemps. L'envi de l'embrasser s'empara de lui, mais il se contrôla en se disant qu'un baiser serait la pire des choses à faire.

Bien Cho, je te souhaite bonne chance et tout le bonheur que tu puisses avoir avec Ren ! dit-il en lui tendant la main. Merci Harry, je te demande juste une chose, ne m'oublies pas trop vite s'il te plaît. Cho lui serra la main en lui souriant d'un air gêné.

Harry la regarda une dernière fois, puis lui lâcha la main et partit en direction de la salle des archives. Il souffrait tellement de savoir qu'il ne la verrait plus jamais. Il avait vécu avec elle une période de bonheur fugace, la douceur de Cho et les sentiments qu'il avait partagés avec elle au cours de cette année lui avait fait oublier nombre de ses soucis. En compagnie de Cho, il oubliait souvent la menace de Voldemort et des mangemorts. Maintenant il sentait que le monde qui l'entourait reprenait tout à coup une apparence sombre, il ressentait de nouveau cette inquiétude que le pire pouvait arriver n'importe quand.