Note : Ceci est ma première et peut-être seule histoire. Elle présente quelque chose qui aurait pu arriver après le dernier chapitre, si on ne considère pas ce que dit le Silmarillion.

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Le navire glissait sur l'eau, quittant la Terre du Milieu. Frodo, tenant la fiole de Galadriel, regardait ses amis disparaître au loin. Cette séparation avait été difficile mais il savait qu'elle était nécessaire à sa guérison. Il se sentait déjà mieux à penser que ses souffrances allaient enfin être abrégées.

Le voyage durait depuis quelques mois, même si, à bord, on ne comptait plus les jours. Malgré l'atmosphère de paix qui régnait sur le navire, Frodo commençait à se demander si les Terres Immortelles étaient encore loin. Leurs provisions ne dureraient pas pour toujours.

En effet, leurs vivres s'épuisaient. Le problème devint sérieux dans les semaines qui suivirent. Gandalf dit qu'ils ne pouvaient rien faire sauf espérer que le vent leur soit favorable. Le temps passa et aucune terre ne se montra. La situation dégénérait. On se disputait pour une bouchée. Ce voyage de délivrance tournait au cauchemar. Frodo se doutait bien de comment cela allait terminer. Ils allaient tous mourir de faim.

L'atmosphère était changée, la paix devenue désespoir. Les Elfes réalisaient leur fin proche. Gandalf restait inactif. Frodo doutait maintenant de l'existence du Valinor. Peut-être n'était-ce qu'un mythe, une croyance. Peut-être que tous les Elfes partis de la Terre du Milieu avant eux avaient connu la même fin que celle qui les attendait et que personne n'était revenu vivant pour en avertir ceux qui suivraient. Ceux qui les suivraient, comme Sam, Legolas et Gimli, dont il n'en savait pas le départ à venir, périraient comme eux.

Depuis quelques jours, l'équipage ne se nourrissaient que d'eau de pluie. Leurs activités étaient à la baisse. Tous souffraient. Bilbo mourut le premier. À mesure que le temps passait, d'autres les quittèrent par la faim ou la folie. L'espoir n'était plus. Tout était perdu.

Enfin, par une nuit de pluie, Frodo entendit le son de chants. Alors, le rideau de pluie se transforma en verre argent, et il vit des rivages blancs et, au loin, un pays verdoyant sous le lever du soleil. C'est ainsi qu'il atteignit dans la mort ce qu'on aurait appelé le Valinor.et son repos bien mérité.