Auteur : Eilowny

Titre : Le passage

(Pour introduction complète, voir le chapitre précédent.)

Chapitre 1 : des signes de folies.

Partie 1 : Habituels cauchemars en série qui n'ont aucun sens pour la fiction à part mettre un peu d'ambiance.

            Quelqu'un parlait.

- …Nous sommes donc  réunis tous ici pour juger Harry James Potter, déclara une voix forte.

            La salle fut parcourut par des murmures qui sonnaient comme des reproches. Tout le conseil des magenmagots était réuni dans la grande salle hémisphérique. Elle était immensément géante. Il était infiniment petit. Harry leva les yeux. Son regard se posa tour à tour sur le professeur Dumbledore qui siégeait la haute cour de justice des mages et sur Percy. Coiffé d'un ridicule chapeau - qui ressemblait à deux plumes près à celui de la grand-mère de Neville -, celui-ci ne lui adressa pas un regard.

            Harry trouvait déjà ce rêve stupide.

- L'avocat de l'accusé…

            Personne. Ca il le devinait. Qui accepterait de défendre un assassin attaché à une chaise et encadré par deux mangemorts ?

            « Mangemorts ? » Pour qu'il soit surveillé par deux des partisans de Voldemort, il fallait que le monde sorcier soit tombé sur la tête… ou alors que ce soit lui. Mais il n'était pas fou, en tout cas pas encore. Il ferma les yeux mais les rouvrir immédiatement. La salle lui apparaissait floue, comme enveloppée dans la brume. Il s'aperçut que Dumbledore lui adressait la parole :

- Etes-vous près à assumer la responsabilité de votre propre défense, Mr. Potter ?

            Harry trouvait déjà ce rêve absurde. Il acquiesça mais sans grande conviction.

- Vous serez jugé pour le meurtre de Bellatrix Lestrange, née Black, poursuivit Dumbledore. Reconnaissez-vous les faits ?

            Cette question produisit un énorme creux dans l'estomac de Harry qui aurait tout fait pour le remplir mais il savait que même si on lui avait  présenté de la nourriture, il n'y aurait pas touché.

- Oui, répondit-il.

            Il fut surpris de constater que sa voix était plus aiguë qu'à l'accoutumée. Il avait oublié : il était petit. Le procès commença et Sirius Black fut appelé à témoigner. Le cœur de Harry fit un bond énorme dans sa poitrine avant de plonger très profondément dans ses entrailles et atterrir sans savoir comment dans le talon droit du garçon. Celui-ci crut bon de protester, essayant vainement de prendre contenance :

- Un instant ! Le témoin est mort…

- A cause de vous, répliqua Percy. Oui, nous le savons. Mais ce procès-là aura lieu après.

- Je ne l'ai pas tué ! cria Harry avec toute la force du désespoir.

            Harry trouvait déjà que ce rêve se rapprochait de son dernier cauchemar. Percy Weasley venait de dérouler un morceau de parchemin qui s'agrandit de manière démesurée. Lorsqu'il fut complètement déployé, il mesurait bien vingt mètres et avait traversé toute la salle pour s'échouer aux pieds de Harry.

- Motif numéro un : l'accusé n'a pas consciencieusement appris l'occlumencie.

- Motif numéro deux : l'accusé n'a pas fait confiance au sujet ici présent.

- Motif numéro trois : l'accusé…

            C'était ridicule, il ne se sentait pas responsable de la mort de Sirius.

- Motif numéro neuf cents vingt-cinq : l'accusé n'a pas utilisé le miroir à double sens.

            « Alors pourquoi ce rêve ? fit une voix désagréable dans sa tête. »

- Motif numéro mille : l'accusé n'a pas écouté son bon sens.

- LA FERME ! hurla Harry, interrompant la lecture des motifs. JE N'Y SUIS POUR RIEN ! JE NE L'AI PAS TUÉ ! 

            Des murmures de désapprobations s'élevèrent puis devinrent de véritables paroles jusqu'à devenir des bourdonnements intempestifs. Harry ne les entendait pas mais seul le mot « assassin » était prononcé de manière intelligible. Dumbledore frappait  avec son marteau pour rétablir l'ordre :

- Silence ! Du calme ou je fais évacuer la salle !

            Il n'arrêtait pas ses coups de marteaux qui raisonnaient dans la tête de Harry comme si un homme la-lui avait mise dans une cloche que l'on faisait sonner sans ménagement...

           

… Des coups frappés à une porte réveillèrent Harry Potter en un gros sursaut de surprise. Il s'était redressé dans un lit d'un blanc immaculé.

Partie 2 : Ce que cache tout grenier…

Il se crut d'abord de retour à l'hôpital mais dans la chambre régnait un trop grand désordre pour qu'elle puisse appartenir à une clinique digne de ce nom. A terre et sur un bureau en bois d'acajou, jonchaient une multitude de papiers. Il était en sueur, si bien que le pyjama bleu nuit qu'il portait lui collait à la peau. La respiration précipitée, il cligna des yeux, essayant vainement de distinguer la chambre avec plus de clarté. Peine perdue d'avance sans lunettes. Quelqu'un rentra :

- Le petit déjeuner de Mr. Potter est avancé !

            Harry trouva ses lunettes quelque part entre « Ravage » de Barjavel et « Le misanthrope » de Molière sur la table de nuit. Il n'y avait pas de traces de Hedwige.

- Vous ! s'étonna-t-il.

- Ravi que tu apprécies ma présence, répondit Stevens Johns d'un air faussement blessé.

Il déposa le plateau devant Harry en s'asseyant à ses côtés.

- Sans moi tu passais la nuit dehors ! poursuivit-il. Il regarda Harry d'un air sévère et ajouta : Mange.

            Le garçon allait protester mais les événements de la veille lui revinrent en mémoire. Il regarda Stevens d'un air ébahi et stupide. Il fallait être fou pour croire à la magie et pour recueillir un gamin qui venait juste de se battre contre des imbéciles en capes noires.

- Tu ferais mieux de fermer la bouche ou tu avaleras le premier insecte ailé venu.

            Le sorcier reprit contenance et regarda le plateau qu'avait amener le médecin : œufs au plat, toasts, confiture. Il avait trop faim pour se faire prier. Peu importait que la situation soit absurde.

- Je vois que les œufs te plaisent. Je n'était pas sûr de tes goûts, remarqua Stevens.

            Harry mangea avec le plus de gloutonnerie possible, oubliant toutes les règles de la bienséance. Le Dr. John regarda la fourchette faire les allées retours précipités de la bouche du garçon à son assiette.   

            Un silence un peu gêné s'installa lorsque Harry déposa ses couverts. Il n'osa pas lever les yeux vers son amphitryon.

- Je vous dois des explications, murmura-t-il sombrement.

- J'imagine que me parler t'attire déjà pas mal d'ennuis…

            Le garçon releva la tête.

- J'aimerais savoir pourquoi vous m'avez amené ici ? questionna-t-il.

            Son médecin soupira.

- Je ne pouvais quand même pas te laisser sous la pluie, dans les quartiers malfamés de Londres, fiévreux et délirant. Je n'aurais pas pu en dormir la nuit. J'aimerais connaître l'adresse de tes parents, il faut que je te ramène chez toi, ajouta-t-il en se levant.

- Mes parents sont morts.

            Un bref silence suivit cette déclaration comme une brise légère qui meure avant même de naître. Mais Harry n'y fit pas attention.

- Qui s'occupe de toi alors ? persista John sans prendre la peine de s'excuser inutilement.

- Mon oncle, mais je doute qu'il veuille encore de moi, dit gravement Harry qui avait l'esprit totalement ailleurs près de Sirius. C'est lui qui m'a blessé.

            Les trois jours qui avaient suivis le coup de feu de Vernon venait de resurgir eux aussi dans sa mémoire. Des jours de folie pendant lesquels il n'avait pas cessé de songer à son parrain et à sa maudite cousine.

- Alors où compte tu aller ?

- Fuir, fit simplement Harry en revenant sur terre. Je ne veux pas que les sorciers me trouvent.

- Où ? demanda le médecin à nouveau.

- Loin.

            La réponse ne le satisfaisait pas mais il sentit qu'il n'obtiendrait pas d'autre réponse. Il fouilla dans une armoire et en ressorti des vêtements qu'il jeta au garçon :

- Habille-toi.

            Il sortit de la chambre. Harry s'exécuta tout en réfléchissant. Il n'avait nulle part où aller mais il devait déguerpir de Londres. Il enfila un t-shirt bleu foncé.

            Il devait déguerpir de Londres avec de l'argent. Le jeans était un peu grand mais il y glissa ses résltats des BUSEs machinalement.

            Il devait déguerpir de Londres avec de l'argent moldu. Les chaussettes ? Où étaient les chaussettes ? Ah ! Tombées sous le lit…

            Il devait déguerpir de Londres en train avec de l'argent moldu qu'il aurait changé chez Gringotts. Mais s'il mettait le nez dehors, il disait adieu à tous ses projets. Alors…

            « Comment ? demanda-t-il tout haut. Comment déguerpir de Londres ? » Il sortit de la chambre et se retrouva dans un long couloir. Il s'apprêtait à descendre lorsqu'il remarqua à sa droite des escaliers montant vers une petite trappe. Il y avait quelque chose de bizarre dans cette maison…

- Tu as fini ?

            Harry sursauta violemment. John avait surgit derrière lui à la manière d'un bouchon d'une bouteille champagne trop secouée.

- Qui a-t-il au dessus de ce passage ? demanda le garçon en montrant la trappe.

- Je ne sais pas, répondit le docteur. C'est fermé avec une clé et je ne l'ai pas.

- Vous n'avez jamais cherché à savoir ?

            Pour toute réponse, il reçut un haussement d'épaule peu convaincant.

- Ca ne vous gêne pas si je jette un coup d'œil ? finit-il.

- Non, descends après. Je crois que je vais pouvoir t'aider à partir de Londres.

            John fit un sourire mystérieux avant de disparaître. Harry sortit sa baguette de son jeans et marcha droit vers la trappe. Il monta les marches doucement et les fit craquer une à une. La porte était effectivement bien fermée.

- alohomora !

            La serrure se déverrouilla en un cliquetis rouillé. La pièce était plongée dans la pénombre. Le jeune homme hésita un instant avant d'utiliser la magie. Chaque fois qu'il en faisait, il donnait sans doute une nouvelle piste aux gens qui le cherchaient.

- Lumos.

            La surprise qui traversa chaque cellule du corps de Harry était comparable à celle d'Ali Baba découvrant la caverne des 40 voleurs. Ce grenier était d'ailleurs comparable à ces trésors mystérieux que les hommes racontent dans leurs contes depuis des millénaires. Les murs étaient tapissés d'étagères où les livres s'empilaient à l'infini. De grosses caisses poussièreuses mais ouvertes comme si on les avait emballées en vitesse semblaient chercher la lumière qui s'échappait de la baguette de Harry. Mais ce qui attira l'attention de celui-ci fut sans doute ce grand objet massif et cylindrique d'aspect crayeux qui s'attachait fermement au sol au milieu de la pièce. Il jurait y avoir entendu un chuchotement. Curieux, il s'avança vers l'objet. Sur le couvercle – également en marbre – un grand serpent était dessiné mais plus choquant encore, il bougeait.

            Harry aurait pu rester un temps indéfini debout devant le serpent à le regarder lui faire des clins d'œil mais un nouveau murmure se fit entendre. Cette fois, il provenait des caisses. Harry s'approcha d'elles et souffla sur leurs couvercles. Une fine pellicule de poussière s'envola en tourbillonnant dans l'air et le faisant tousser. Il plongea la main de l'une d'elle, agrippa quelque chose qu'il lui parût être du tissu et le sorti brutalement. Un hurlement de fureur fut émit par le tissu qui enchaîna rapidement sur un chapelet d'injures insensé. Le cœur de Harry fit un saut périlleux. Il allait lâcher l'étoffe lorsqu'il s'aperçut que c'était une toile. La toile d'un tableau. D'un tableau qui bougeait.

            Harry le saisit à deux mains, l'observant plus attentivement. Un vieil homme habillé de vert s'égosillait :

- Infâme ! Abjecte mage sanguinaire ! Me saisir avec si peu de délicatesse ! Pourriture ! Erreur de la physique cantique !

            Le garçon était trop occupé par le titre de la toile pour s'attarder sur les insultes de l'homme : Abelforth Dumbledore.

- Vous êtes le frère du professeur Dumbledore ?!

            Cette question interrompit le portrait qui le corrigea :

- Je suis le tableau représentant le frère du professeur Albus Perceval Wolfric Brian Dumbledore, espèce de mangemort inculte ! Comment êtes-vous rentrez ici ? Si vous avez fait du mal à mon neveu…

- C'est votre maison ?

- Bien sûr, imbécile !

            Harry le lâcha à terre, provoquant un pédant étalage du vocabulaire d'Alberforth. Qu'il était stupide de rester ici encore une seconde. Dumbledore devait sans doute être au courant depuis la nuit dernière qu'il était dans la maison de son frère. Il s'apprêtait à sortir lorsque le garçon jeta un nouveau regard aux livres sur les étagères. Saisi par une impulsion hermioniène, il lut le titre du premier livre qu'il toucha : « Fuite rapide et urgente pour sorcier qui n'a pas le temps de lire ». Les hasards de la magie étaient insondables… Ses yeux se posèrent sur la toile d'Abelforth qui déclara d'un air offensé :

- Ce n'est pas moi l'auteur de cette fanfiction !

            Harry sortit non sans avoir prit le livre et quelques autres au choix. Hermione avait une mauvaise influence sur lui. Sa propre malle était toujours miniaturisée dans sa poche. Il y rangea les livres, prit sa cape d'invisibilité et murmura le sort de réduction à nouveau. Alors qu'il descendait les marches précipitamment, la sonnerie retentit.

- J'arrive, j'arrive ! cria joyeusement son médecin, insouciant.

            « La fenêtre ! hurla une voix dans la tête du jeune homme. Je m'enfuis par la fenêtre ! » Mais déjà les voix de Lupin, Thonks et l'auror Maugrey s'élevaient du palier :

- Bonjour Mr… euhm Johns… Nous sommes venus chercher Harry.

            Le médecin s'était tu et le garçon savait quel dilemme s'offrait à lui. Il n'eut d'ailleurs pas le temps de protester les membres de l'Ordre du Phénix été déjà rentrés et Harry entendit le craquement si caractéristique du transplanage arriver jusqu'à ses oreilles. Maugrey le descendit en bas. Il se sentait comme un enfant que l'on aurait pris à voler dans le portefeuille de son père. Non pas qu'il était honteux, non… Mais il avait été si proche de la réussite.

Partie 3 : Hurlements, hurlements…

            Le retour au Square Grimmaurd se fit en silence dans une voiture du ministère de la magie. Le professeur Lupin n'avait pas dit un mot de plus que « Bonjour Harry » et ne lui avait jeté que des regards froids que le garçon avait vainement essayé d'ignorer. Thonks – la coiffure vert fluo, comme pour changer – lui faisait quelques sourires compatissants et avait tenté quelques mots. L'oeil de Maugrey enchaînait saltos arrières et poiriers, roulades avant.

La mémoire de John Stevens avait été effacée. Le groupe de sorciers l'avait quitté droit comme un piquet et les yeux écarquillés, figés dans une expression d'étonnement qui aurait fait peur à n'importe quel tueur professionnel.

            Harry savait que ça chauffait pour son matricule et il était encore loin de la vérité. Là, dans cette voiture, il ne vivait que le calmant avant l'adrénaline, l'oued avant le torrent, la brise avant le typhon…

            Le Square Grimmaurd avait changé depuis la dernière fois que Harry y avait mis les pieds. Les tableaux indésirables avaient été jetés dans une cave, tous les murs avaient abandonné leur air vieux et miteux.

            Il fut accueilli par Ron, Hermione et Ginny.

- Oh Harry ! Nous étions tous si inquiets, s'exclama Hermione en lui sautant au cou. Tu vas bien au moins ?

            Il pensa à la blessure que lui avait infligé Vernon et grimaça en la sentant diffuser une légère douleur dans sa hanche gauche.

- Je vais bien, Hermione, répondit-il avec un sourire un peu crispé mais assez honnête.

- Tant mieux, déclara Ron, depuis ta disparition, maman nous fait une scène chaque jour… Je crois que tu es dans les ennuis Harry.

            L'intéressé fit une mimique désolée. Mrs. Weasley le maternisait un peu trop ce qui avait parfois le don de l'énerver mais il n'avait jamais eu l'intention de la blesser. 

- Dépose tes affaires ici Harry, intervint Rémus Lupin en le regardant à peine. Nous avons besoins de parler.

            Il s'avança vers Ron et Hermione et poursuivit :

- Attendez-le en haut.

            Il avait utilisé un ton sans réplique, tranchant comme un couteau de cuisine. Il se dirigea vers la cuisine et Harry le suivit, optant pour une mine modeste.

            Cette partie-là de la maison avait également changé. Molly Weasley n'y avait pas été de main morte. Maugrey était déjà installé dans un coin, son œil magique tourbillonnant dans tout les sens. Thonks avait disparut. L'adolescent fut surpris de rencontrer le regard de son professeur de métamorphose. McGonagal lui jeta un air de sévérité absolue. En s'asseyant à table, il aperçut la silhouette féline de Rogue près de la cheminée. Ca ne présageait rien de bien.

- Harry, commença Lupin en s'installant en face de lui.

            Mais celui-ci ne lui donna pas le temps de continuer :

- Je suis désolé. Je n'aurais pas dû m'enfuir de chez moi et vous prévenir aurait été plus intelligent.

            Son ancien professeur de défense contre les forces du mal l'observa un instant froidement.

- Vous n'avez pas à vous excuser, Mr Potter, assura McGonagal avec un regard compatissant. Des choses comme cela n'auraient jamais dû arriver et vous devez savoir que les Dursleys ont été mis au courant qu'ils n'en ont pas finis avec les problèmes.

            Un silence de trois secondes passa.

- Nous avons plusieurs choses à t'annoncer Harry, murmura Lupin.

            La mine plus fatiguée que jamais, il soupira. Harry comprit qu'il n'allait pas lui dire des choses plaisantes.

- Tout d'abord, cette maison et toute la fortune de la maison des Black t'appartient. Normalement, l'argent d'un condamné à mort revient à l'état mais le professeur Dumbledore s'est battu pour que son statut soit remis en question. Et puis…

            Il s'interrompit. Maugrey le reprit :

- Nous déménageons, Potter. L'expérience de la traîtrise de cet elfe de maison nous oblige à trouver un nouveau quartier général.

            Tous les adultes présents le regardèrent intensément, excepté le professeur Rogue. Ils semblaient attendre une réaction.

- Je ne veux pas cet héritage. Ni de la maison, ni de l'argent.

            C'est alors qu'un phénomène invraisemblable se produisit. Harry posa les yeux sur son professeur de potion et il vit des choses. Il les sentit venir à lui violemment et sans crier gare. Il se sentit s'envoler dans de multiples couleurs agaçantes et entendit des voix, des murmures et des cris qu'il ne comprit pas. Un vertige l'emporta l'espace d'un instant hors de la pièce mais très vite la sensation s'évanouit.

- Cet argent vous n'êtes pas obligé de l'accepter.

« Bien entendu, Potter doit jouer les âmes héroïques. »

            L'adolescent sursauta. Cette voix ? Irréelle, elle s'était insinuée en lui. Il fixa Rogue intensément.

- Que venez-vous de dire ?

            Une colère invraisemblable venait de faire son apparition. Elle circulait dans ses veines de plus en plus vite et il essayait de maintenir un semblant de calme.

« Et sourd en plus de ça… »

            Harry n'entendit pas McGonagal répéter sa phrase. Il continua à fixer Rogue qui commença à le remarquer.

- Je ne suis pas sourd.

            Il avait dit cela sans le vouloir. Les mots avaient franchi sa bouche sans qu'il puisse les contrôler. Quelqu'un en lui venait de lui enlever toute maîtrise sur son corps et des voix raisonnaient dans ses oreilles comme un essaim de bourdon en colère. Il en entendit une couvrir toutes les autres : « Quel sal… »

- SAL QUOI ? hurla Harry en se levant.

- HARRY ! cria Mrs. Weasley qui venait de franchir la porte. Comment ça va ?

            Elle le serra dans ses bras et il rompit le contact visuel qu'il avait avec Rogue. Cela lui fit l'effet d'une douche froide.

- Nous étions si inquiets. As-tu obtenu les résultats de tes BUSEs ? Ron et Hermione sont admis en 6ème avec des notes remarquables…

            Harry se rassit, saluant poliment la mère de Ron. Ses BUSEs ? Dans sa poche. La lettre, il l'a tendit à McGonagal qui l'a pris.

- Merci Potter, J'en avais besoins pour mettre à jour vos options…

            Elle ouvrit la lettre et parcourut le parchemin des yeux. Harry tentait de reprendre parfaitement conscience.

- Voilà qui n'est pas mal… douze BUSE… C'est plus que parfait. Vos points en métamorphose sont largement suffisants. Je crois que vous êtes bien parti pour votre carrière…

            Rogue se leva et jeta un coup d'œil aux résultats du garçon. Harry semblait avoir un intérêt soudain pour le sol.

- Ce sera sans compter le cours de potion, Minerva, annonça Rogue. Vous devez savoir que je ne prends personne en dessous de Optimal. Un Effort Exceptionnel n'est pas assez…

« Voilà qui nous arrange tous les deux. » Ces voix lui donnaient la migraine.

- Voyons Severus ! Vous pouvez faire un effort !

« J'ai bien peur que non. »

- Je suis sûr que Mr Potter serait ravi si vous lui donniez une chance dans sa classe.

            Harry se taisait. Sa migraine augmentait de secondes en secondes. Il n'en pouvait plus. La folie le gagnait.

- Ce… n'est pas grave professeur, dit-il d'une voix enrouées, avec un effort surhumain pour ne pas succomber au vertige qui montait en lui. Je ne suivrais plus de cours de potion.

            Il passa le reste de la journée avec Ron et Hermione, agissant le plus naturellement du monde, cachant sa blessure. Il déballa ses affaires. Depuis le début des vacances, elles étaient restées presque sans changement dans sa malle. Il se fit une entaille aux doigts en découvrant des morceaux de miroir cassé. Le miroir à Double Sens. Il l'avait oublié. Les élèves rentrant en 6ème année étant autorisés à utiliser la magie, Hermione se fit une joie de le soigner et de réparer le miroir en un clin d'œil.

Partie 4 : Un miroir qui joue avec nos nerfs.

            La nuit était fraîche. Harry écoutait les ronflements de Ron dans l'espoir de s'endormir le plus rapidement possible. Mais la journée qu'il avait passée aujourd'hui lui revenait infiniment en tête. Sans un cours de potion, il ne serait jamais auror mais il s'enfichait. D'autres carrières s'offraient à lui.

            Il héritait de Sirius mais que ferait il de la maison et de la fortune qui allait avec ? Le couteau de son parrain – inutilisable depuis l'année dernière - luisait à la lumière de la lune. Le miroir était posé à côté. Harry se leva et le prit dans ses mains.

            Le miroir était cassé, il ne lui servait plus à rien. Alors pourquoi le gardait-il ?

            Il s'assit sur l'appui de fenêtre. Hedwige vint se poser sur son épaule. Il lui fit un sourire. Il ne pouvait s'empêché de penser à Sirius et s'il n'arrivait pas à se débarrasser de ses remord il finirait par devenir fou.

- Sirius, murmura le garçon, perdu dans ses pensées.

            Il se passa quelque chose. Harry pensa successivement à un mirage, une illusion, une blague de mauvais goût des jumeaux. Mais il murmura à nouveau et plus distinctement :

- Sirius !

            Il était sûr de ce qu'il avait vu. La surface du miroir venait de se troublée comme l'eau formant des cercles par l'action du vent.

- Sirius, articula-t-il.

            Le manche du miroir fut soudainement brûlant. Il le lâcha et l'objet s'envola puis s'immobilisa dans les airs, la partie réfléchissante face à lui. Il se leva. Le miroir enflait, son manche avait disparu. Il finit son homothétie lorsqu'il fut assez grand pour laisser passer un garçon de la taille de Harry.  Celui-ci s'approcha, le miroir semblait ne plus exister. Le plus bizarre, c'est qu'il ne lui montrait pas son propre reflet mais l'image d'un couloir tapissé de rouge qui lui apparaissait en trois dimensions.

- Harry ?!

            Le survivant sursauta. Un Ron éberlué mais encore à moitié endormi le regardait.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda le rouquin.

            Mais Harry ne faisait pas attention à lui. Le miroir semblait l'hypnotiser et soudainement, il se dirigea vers sa malle, y jeta pelle mêle  tout ce qui était à lui. Ron l'observait sans avoir la moindre idée de ce qu'il faisait, complètement décontenancé. Lorsque son ami balança sa malle à travers le miroir, il s'écria :

- Mais qu'est-ce que tu fais !

            Le brun se tenait debout devant le passage que formait le miroir, la malle avait disparue pour atterrir sans un bruit dans le couloir rouge et Ron paniqua. Il tira Harry par le bras mais le survivant s'avança, à moitié inconscient de ce qu'il faisait. Le miroir engloutissait déjà son bras droit lorsque le rouquin perdit connaissance. Puis, il y eut seulement le néant.

            De l'autre côté de Londres, un homme se réveilla. John Stevens, redressé dans son lit, les yeux gonflés de sommeil, murmura distinctement : « Harry ? ». Il n'eut aucun souvenir de cet événement le lendemain matin.

Les notes sympathiques d'Eilowny et de ses consciences (Quelque part dans un bac de linges sals) :

Eilowny : *court à travers la pièce en sautillant* J'ai fini ! J'ai fini ! J'ai fini !!!!!

Freud : Ca fait deux mois que tu as commencé à l'écrire, c'est un exploit de lenteur…

Eilowny : *tire la langue* Rabat-joie ! En tout cas j'ai eu des reviews !

Freud : Ils avaient pitié de toi !...

Eilowny : Tes sarcasmes ne pourriront pas mon bonheur absolu *zen*… Je remercie donc : dreamoon, Kalysha, Lisia, sirie-stefie, Jeanne d'Arc, Didie.m, Gandalf le blanc,… parce que même si la moitié d'entre vous ne voulait pas reviewer, vous l'avez fait ! Et les lecteurs silencieux aussi.

J'avoue être déçue de deux choses : Le personnage de Stevens ne vous intrigue pas ? Il n'a pourtant rien à faire dans une fiction comme celle-là ! Et puis…

Freud : Si  ça se trouve, ils ont déjà trouvé qui c'est… T'as laissé tellement d'indices -__- Et puis ce chapitre est nul… aucun rebondissement ! *moue exaspérée*

Eilowny : *frappe Freud avec le pan d'une chemise* C'est moi qui devait dire ça ! Bon… c'est le moment de demander à Dray ce qu'il en pense…

Draco : Je me demande ce que tu fais de le bac à linges sals de ma salle de bain à me mater quand je suis sous la douche…

Freud : Bonne question…

Eilowny : *élude la question* Vas-y dis bonjour aux lecteurs qui ont la sympathie de lire mes délires !

Draco : *très très (très) gros soupire* Kalysha, Eilo te fais ses excuses pour le retard et se doit de t'avouer quelque chose…

Eilowny : Non, non ! Je ne dois rien confesser. *tout sourire tout faux*

Freud & Draco : …

Eilowny : *mine résignée* 95% de mes fics sont tombées à l'eau…

Freud : Les 5% restant étant des ones shots… -__-

Eilowny : *frappe Freud avec un pan de robe* Méchant ! Celle-ci, je compte bien la finir ! *se bat avec Freud*

Draco : Voilà… ben. Le chapitre 3 sera frappé plus vite si vous devinez où Belette et Potter vont atterrir…