Chapitre 3: La révélation

Ron ne fit pas le moindre geste pour retenir Harry.

Il avait besoin de solitude et surtout besoin de réfléchir.

Il avait découvert ses sentiments envers Harry quand celui-ci avait vu la mort de prés.

Bon d'accord, se dit-il, il avait failli mourir tous les ans mais cette fois, à cause d'une attaque terrible de Vo... euh de Vous-savez-qui, il avait été dans le coma pendant plus d'un mois.

Ron et Hermione avaient été le voir tous les jours malgré la désapprobation de Mme Pomfresh.

Il se remémora la phrase de Dumbledore à l'infirmerie.

-Pom Pom, avait-il dit. Laissez-les voir leur ami. Cela est très important pour eux et peut-être que Harry peut les entendre.

Il s'était ensuite penché vers l'infirmière afin de lui parler sans qu'ils puissent l'entendre mais malgré cela Ron avait tout saisi de la phrase.

-Et de plus, cela est plus que de l'amitié, avait-il dit malicieusement en les regardant tout les deux de son regard pétillant par dessus ses verres en demi-lunes.

Mme Pomfresh avait tout de suite posé son regard sur Hermione en souriant mais Ron savait que cela ne la concernait pas seulement elle mais lui aussi.

Il s'était senti mal tout d'un coup et avait prétexté une envie de prendre l'air pour s'éclipser le plus vite possible sous le regard ahuri d'Hermione qui ne comprenait rien à la situation.

Il avait eu le temps de réfléchir mais ses pensées s'embrouillaient de plus en plus.

Au début, après avoir surmonté le choc de la révélation, il croyait que les vacances changeraient tout et que cela n'était qu'une passade mais il s'était vite rendu compte que les sentiments qu'il ressentait étaient vraiment forts.

Quand Harry s'était enfin réveillé de son coma, il avait été très heureux mais en même temps malheureux de ressentir un amour qui, il en était sur, n'était pas réciproque.

C'était une torture pour lui d'être tout le temps avec Harry sans pouvoir agir.

Il n'osait pas lui avouer ce qu'il ressentait et de toute facon il n'en était pas question car tout le monde l'aurait su et il était hors de question de faire subir ça à Harry.

Quand ils avaient repris le train, Ron était heureux de rentrer chez lui.

Il espérait se changer les idées et faire sortir Harry de ses pensées une bonne fois pour toutes mais cela s'était avéré impossible.

Ron se sentait encore plus mal car comme Harry n'était pas là, il pensait encore plus à lui.

Il avait cru défaillir quand sa mère lui avait dit que les mangemorts se rendaient chez les moldus dans le but de tuer Harry.

Il se rappela aussi l'immense joie qui l'avait submergé quand il était apparut en compagnie de Sirius.

Le visage de Ron attendri jusque là s'assombrit subitement.

A ce moment-là, il avait failli tout gâché, car quand il avait vu Harry, il avait été comme hypnotisé.

Tout le monde avait pu voir à quel point son ami le troublait.

Il avait eu tellement honte de ce qu'il avait laisser paraître.

Mais heureusement il avait profité de la farce des jumeaux pour passer inaperçu et avait surmonté ses sentiments lorsqu'ils avaient prononcé le contre-sort.

Mais il n'avait pas eu besoin de feindre sa colère et sa honte car il s'en voulait terriblement de s'être laisser aller comme cela.

Malgré tout, il était bouleversé d'avoir fait de la peine à Harry.

Il se devait d'assister a la petite fête d'Harry en l'honneur de son anniversaire, après tout c'était son ami et il ne voulait pas rater ça.

Il se devait de dire la vérité à Harry.

Oui, c'est décidé, il le ferait.

Mais le problème était de savoir quand.

Il fallait qu'Harry soit seul et là il dévoilerait tous ses sentiments.

Il y avait deux solutions; la premiére était que Harry éprouve aussi des sentiments pour lui, ce qui était impensable, mais bon on pouvait toujours espérer.

La deuxième, la pire, était que Harry ne lui adresse plus la parole.

Et c'est exactement cela que Ron appréhendait; détruire leur amitié.

Celle-ci était si importante à ses yeux qu'il n'imaginait même pas vivre sans.

Ça le détruirait complètement.

Et Hermione serait folle de chagrin si les deux garçons ne s'adressaient plus la parole.

A chaque fois qu'Harry et lui avaient un différent, Hermione faisait toujours en sorte d'arranger les choses et elle y parvenait.

Mais Ron n'était pas sur que cette fois-ci, si cela tournait mal, elle serait en mesure de les réconcilier.

Bon, se dit-il, mieux vaut que je me lance tout de suite.

Au moins je saurai à quoi m'en tenir au lieu de tourner en rond à me faire du mauvais sang.

Il prit une grande inspiration et se dirigea vers la porte.

Il se figea devant celle-ci quand des voix familières retentirent à travers la porte.

Il retint sa respiration et écouta avec la plus grande attention.

Quand Harry était sorti de la chambre, il était tombé nez-à-nez avec Hermione qui se dirigeait vers la sienne afin de se préparer à l'occasion du dîner pour l'anniversaire d'Harry.

Celle-ci avait fait tombé ses livres (vous imaginez Hermione tenant autre chose que des livres, vous?!) Et Harry s'était précipité dessus pour les ramasser.

Devant tant d'empressement, Hermione n'avait pas pu s'empêcher de sourire.

En relevant les yeux, Harry vit qu'elle souriait et se demanda si elle ne se moquait pas de lui.

-Quoi? dit-il d'un air provocateur.

-Oh, rien. J'étais juste en train de penser à quel point tu m'avais manqué! Oh, merci Harry, dit-elle quand il lui tendit ses livres d'un air gêné.

-Euh, de rien Mione. Euh, hmh, au fait tu as vu le professeur McGonagall?

-Oh, oui! J'ai tout arrangé et de toute facon, elle savait très bien que j'agissais sous l'influence du sort des jumeaux. Oh, en parlant d'eux justement, Mme Weasley les a surpris en train de jouer au Quidditch dehors. Tu t'imagines, Harry, les ennuis que cela aurait pu causer si quelqu'un les avait vu?! Enfin, bon, elle les a condamnés à aider McGonagall et elle-même à préparer le dîner.

Harry n'osait même pas imaginer ce qu'ils allaient avoir comme dîner si Georges et Fred s'occupaient du repas.

-Ron va mieux? Ginny m'a dit que tu lui avait "parlé".

Harry ne se doutait pas que Ron venait d'arriver devant sa porte et se mettait à écouter.

-Non, il est borné. Il commence franchement à m'énerver si tu veux savoir. Je ne sais pas ce qui lui arrive en ce moment mais j'en ai plus qu'assez de son comportement enfantin. Il serait temps qu'il grandisse un peu.

-Tu y vas un peu fort, là Harry.

-Non, Mione, tu sais très bien que j'ai raison mais tu ne veux pas te l'avouer. Mais je crois savoir pourquoi il est comme ça.

Ron se colla un peu plus contre la porte afin de mieux entendre ce que Harry disait.

Sa vue commençait à se brouiller, il n'arrivait pas à croire ce que Harry pensait vraiment de lui.

C'était un choc d'apprendre qu'il agaçait Harry.

Il essaya de lutter contre les sanglots qui montaient dans sa gorge.

Il entendit la voix lointaine d'Hermione qui demandait à Harry de lui en dire plus.

-Je crois tout simplement qu'il est jaloux!

-Jaloux! Mais de qui voyons?

-Mais de nous! De qui d'autre sinon? Tu peux me le dire?

-Non, mais il n'y a strictement rien entre nous!

Ron n'en crut pas ses oreilles.

Jaloux, lui? Non, pas du tout!

Mais en y repensant, il ressentait une petite pointe de jalousie face aux paroles d'Harry qui lui revenait; mais de nous!.

Comment ça, nous? Ce n'était pas possible! Il ne pouvait y avoir de nous!

Quelques fois, il avait surpris Harry qui regardait tendrement Hermione et cela le mettait dans une rage folle.

Mais, sinon, il n'aurait jamais imaginé qu'il puisse y avoir quelque chose entre eux.

La voix d'Harry le ramena brusquement à la réalité.

-J'en ai assez de me cacher, Hermione. Je n'en peux plus de ne feindre que de l'amitié pour toi. Alors, voilà, je.. Enfin, je...

Hermione mit son doigt sur les lèvres d'Harry.

-Chhut, ne me le dis pas et montre-le moi.

Harry eut du mal à y croire.

Il se pencha en avant vers Hermione tandis qu'elle faisait de même.

Leurs lèvres se rapprochèrent et se touchèrent avec délice.

Ils s'embrassaient avec fougue maintenant, évacuant toutes leurs émotions refoulées depuis de nombreuses années.

Ils savouraient chaque instant de tendresse profitant de ce moment d'intimité ne sachant pas qu'une personne les épiait.

Ron qui n'avait plus rien entendu, s'était donc risqué à entrouvrir la porte afin de voir ce qu'il se passait.

Son regard alla directement sur les deux jeunes gens qui s'embrassaient.

Au début, Ron crut qu'il rêvait mais il s'aperçut bien assez vite que ce n'était pas le cas, bien au contraire.

Il pouvait sentir jusque au fond de son être leurs gémissements de plaisir et cela lui faisait mal, tellement mal qu'il voulait tout simplement s'allonger dans son lit et se laisser mourir.

Une voix interrompit le baiser d'Harry et d'Hermione.

C'était Molly, la mère de Ron, qui les prévenait que le dîner était prêt.

Harry et Hermione se regardèrent en se souriant tendrement et se dirigèrent ensemble vers le rez-de-chaussée.

Ils ne virent pas le regard rempli de haine que Ron leur adressa et c'était mieux ainsi.