Chapitre 6: La Gazette s'en mêle.

Le lendemain, Harry se leva avant Ron et se prépara à aller prendre son petit déjeuner dans l'immense cuisine immaculée.

Il se sentait mieux par rapport à la veille et avait plutôt bien dormi contrairement à ce qu'il aurait cru.

Son regard se posa sur Ron qui dormait encore paisiblement.

Il fallait qu'il se décide à lui parler aujourd'hui pour libérer la charge qui lui pesait de plus en plus sur la conscience.

Il ne se souvenait plus si ils s'étaient parlé la veille, juste avant de se coucher.

Normalement non, mais il n'en était pas si sur.

Ses souvenirs demeuraient flous dans son esprit.

Il se souvenait juste que Ron était parti se coucher lorsque Hermione les avait rejoins dans la salle à manger.

Puis Hermione et lui avaient monté l'escalier et s'étaient souhaité bonne nuit à chacun.

Mais il n'arrivait pas à se rappeler ce qu'ils s'étaient dit exactement.

Mais, bon, sans nul doute que ce ne devait être rien de spécial sinon il n'aurait pas oublié, c'était évident.

Et puis, il y avait autre chose d'important, de très important même qui s'était produit la veille. Cela s'était passé dans le bureau, juste après que le professeur McGonagall l'ait laissé seul dans cette pièce, mais il n'arrivait pas à dire de quoi il s'agissait précisément.

Il finit de s'habiller d'un pantalon sombre et d'un tee-shirt à l'effigie de l'équipe de Quidditch irlandaise, qu'il avait eu en cadeau l'année précédente par Hermione qui avait été passer ses vacances là-bas.

Celui-ci était d'un vert criard et était très pratique quand Harry le salissait car à chaque fois qu'il y avait une tache, l'attrapeur de l'équipe se précipitait dessus comme s'il s'agissait d'un vif d'or et faisait disparaître la salissure sous les applaudissements d'un public invisible.

Puis, avec un dernier regard en direction de son ami, il quitta la chambre d'un pas léger.

Ron émergea de son sommeil quand Harry eut fermé la porte.

Celui-ci n'en revenait toujours pas que Harry et lui avaient presque franchi le premier cap.

Presque car Hermione avait tout gâché en arrivant juste à ce moment-là.

Il avait fallu qu'elle vienne fourrer son nez là où il ne fallait pas, comme d'habitude d'ailleurs!

Mais Harry avait failli l'embrasser, bon sang!

Bon d'accord, failli seulement, mais c'était mieux que rien, non?

Après tout, il n'aurait jamais imaginé, même dans ses désirs les plus fous, qu'ils puissent en arriver là!

On frappa à la porte, c'était sa mère qui l'appelait.

-Ron, tu es réveillé, mon chéri? Viens le petit-déjeuner est prêt!

-D'accord, 'man. J'arrive tout de suite.

Il se vêtit de sa tenue habituelle et sortit de la chambre sous les piaillements excités de Coquecigrue, le minuscule hibou qu'il avait eu de la part de Sirius après avoir perdu Croutard qui s'était révélé être Peter Pettigrow, le sorcier qui avait causé la mort des parents d'Harry en ayant révélé à celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom l'endroit où vivaient ces derniers.

Après une lutte acharnée prés du Saule Cogneur, Queudver avait réussi à s'enfuir pour rejoindre son maître.

Mais il s'était fait tué l'année précédente lors d'un duel entre Lucius Malefoy et le parrain d'Harry.

En tout cas, Sirius avait bien eu sa revanche.

Quand Ron s'attabla en compagnie de sa famille, de Hermione et d'Harry, il lança un regard à celui-ci qui baissait obstinément les yeux.

A ce moment-là, une chouette arriva par la fenêtre de la cuisine et atterrit sur la table.

Elle tenait la Gazette du Sorcier entre ses pattes et déposa le journal délicatement prés de Mme Weasley.

Celle-ci lui mit une mornille dans la petite sacoche accrochée à sa patte et la chouette prit son envol en hululant gentiment, ce qui était sa facon de dire merci.

Tous le monde vit avec effarement le gros titre qui faisait la Une aujourd'hui.

NUIT D'ANGOISSE A PRIVET DRIVE,

'Oui, vous avez bien lu.

C'est à cet endroit précis que le célèbre Harry Potter vit avec sa famille de moldus qui se nomment Dursley et non Potter, comme on pourrait facilement le croire.

Je me suis rendu personnellement à Privet Drive afin de me rendre compte moi-même de l'ampleur des dégâts infligés à cette petite ville tranquille de Little Whinging.

Effectivement, la nuit précédente, Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom a envoyé ses plus fervents serviteurs à la recherche du célébrissime Harry Potter .

Ce petit Harry a donc connu une grande frayeur en se rendant compte que les mangemorts étaient à sa poursuite.

Nous ne savons pas au jour d'aujourd'hui où s'est exactement réfugié le sorcier mais je me suis rendu à Poudlard, l'école de sorcellerie, où j'ai pu rencontrer personnellement Albus Dumbledore, le directeur, qui en échange d'un autographe, m'a gentiment donné une précieuse information:

" Je ne peux vous donner de plus amples indications sur l'endroit où se trouve précisément Harry Potter, mais sachez qu'il est en sécurité et qu'il est surveillé de très prés pour éviter le moindre désagrément. Et bien sur, ici, nous sommes tous désolé d'apprendre le grand malheur qui lui est arrivé".'

Harry eut du mal à croire que vraiment tout le monde se souciait de son malheur.

Il imaginait mal Rusard ou Rogue se lamenter sur son pauvre sort.

Il se remit à lire l'article qui n'était pas terminé toujours en se demandant pourquoi l'auteur avait mit 'en échange d'un autographe' .

Qui avait écrit cet article? Viktor Krum?! Non, c'était impossible.

'Oui, mesdames, il faut que je vous dise que le grand malheur dont parle Albus Dumbledore n'est autre que l'assassinat de la famille d'Harry.



D'après nos sources, Harry, en voyant qu'il était poursuivi par les terribles mangemorts, aurait lâchement pris la fuite en abandonnant sa pauvre famille de moldus sans défense.

Sachez, Mesdames, que Moi, je n'aurais jamais fait une chose pareille quitte à mettre en péril ma propre vie!

Enfin bon, après avoir échappé à ma horde d'admiratrices, je me suis donc remis en route vers Privet Drive afin d'interroger les voisins du petit Harry Potter.

Ceux-ci qui ont dû subir un puissant sortilège d'amnésie suite à l'attaque de la veille, sont entièrement convaincu de la culpabilité de Harry.

Une charmante jeune fille nommée Rosa Jolliers(qui précisons-le est tombé sous mon charme) a bien voulu me donner sa version des faits: "Je suis sure que ce garnement de Harry en est pour quelque chose dans cette histoire! Si ce n'est pas malheureux, quand même! La mort horrible de ces pauvres Dursley qui l'ont hébergé pendant plus de dix-sept ans avec le plus grand plaisir. Ils étaient si gentils! Surtout leur petit garçon, Dudley, je crois. Il était si chétif et avait l'air sous-alimenté. Je suis certaine que ce maudit Harry lui volait toute sa nourriture. Moi, je n'aurait jamais hébergé un pareil individu potentiellement dangereux. Tout le monde savait qu'il était interné au Centre d'Education des Jeunes Délinquants Récidivistes de St Brutus. Les Dursley désiraient lui donner une deuxième chance en le gardant chez eux mais regardez donc le résultat! Il les a froidement assassinés et s'est enfuit dans la nuit. Quelle injustice tout de même!'.

Nous pouvons donc voir que le célèbrissime Harry Potter n'est pas du tout apprécié dans le monde Moldu.

Mes chères fidèles lectrices, je vous retrouverai donc demain, pour mon article concernant mes vacances passées en Egypte et je vous raconterais comment j'ai réussi à sauvegarder la statue du Sphinx menacée d'être détruite par les autorités Moldues.

Votre envoyé spécial,

Gilderoy Lockhart.'

En voyant ce nom, Harry parut sincèrement surpris et scandalisé.

-Lockhart?! Il travaille pour la Gazette du Sorcier maintenant?!

-Oui, Harry, répondit Hermione. Tout simplement parce que personne d'autre ne veut faire des articles sur Tu-Sais-Qui par peur. Alors Lockhart a accepté ce poste dés qu'il fut guéri du sort d'amnésie qu'il s'était lancé par accident prés de la Chambre des Secrets à condition qu'il puisse mettre ses propres expériences dans le journal.

Elle faisait référence à l'article sur l'Egypte dont parlait Gilderoy Lockhart.

-Je déteste cet individu! S'écria Mme Weasley. Si il n'avait pas pris malencontreusement la baguette cassée de Ron pour lancer le sort, ma petite Ginny serait morte à présent!poursuivit-elle en éclatant soudain en sanglots douloureux.

-Allons Maman, cela ne s'est pas produit puisque Harry m'a sauvée!dit Ginny d'un air gêné.

-Heureusement, d'ailleurs! Grâce à mon petit Harry, dit-elle en regardant Harry avec amour.

-Il n'empêche que Lockhart continue de raconter n'importe quoi et surtout sur toi, Harry, dit Hermione.

-Je viens de m'en apercevoir, Hermione. Abandonner sa famille lâchement! C'est totalement faux et de toute facon, il peut parler, lui!! Il a voulu nous abandonner lorsque le moment était venu de mettre en pratique ses cours.

Harry continua.

-Et Rosa Jolliers! Jolie, elle?! Elle est aussi belle que Pansy Parkinson! Et elle n'est même pas jeune. C'est une vieille fille! Comment a t-elle osée dire toutes ces immondices a mon propos?! J'adore comment elle a défini Dudley de chétif et de sous-alimenté. C'était plutôt le contraire.

Tous le monde éclata de rire et même Harry qui s'interrompit lorsqu'il se rendit compte qu'il venait de se moquer des gens décédés.

-Je.., je n'aurais jamais du dire ça! Je suis injuste.

-Mais non, Harry. Ce n'est pas de ta faute voyons, dit Ron. C'est Lockhart qui t'a fait perdre ton sang-froid, voilà tout.

Harry sourit et leva la tête vers son ami, lui faisant un clin d'oeil en signe de gratitude puis se souvint tout à coup de ce qu'ils avaient manqué de faire et baissa vivement la tête de nouveau en devenant tout rouge de honte.

Personne, mis à part Ron, ne le remarqua.

Les jumeaux, qui ne s'étaient pas manifestés jusqu' à ce moment, prirent la parole.

-Et si on allait s'entraîner au Quidditch, dans le grand jardin magique?

Le jardin avait été ensorcelé afin qu'il soit aussi grand qu'un terrain de Quidditch et qu'il soit invisible aux yeux des Moldus.

Harry et Ron acquiescèrent et les garçons se dirigèrent vers le jardin laissant les filles nettoyer la cuisine.

En passant devant Hermione, Harry lui toucha délicatement la joue et lui fit un grand sourire.

Celle-ci lui fit de même. Elle avait totalement oublié ce qu'il lui avait dit la veille.

Néanmoins, elle le regarda partir avec un pincement au coeur.

Elle ne comprenait pas pourquoi il ne désirait pas que tout le monde sache qu'ils étaient ensemble.

Il lui avait juste dit que cela détruirait leur amitié avec Ron.

Bien qu'elle n'était pas d'accord, elle avait préféré se taire de peur de le vexer.

Quand Harry arriva au niveau de Ron, il le prit par le bras vers un petit coin tranquille là où personne ne risquerait de les entendre.

-Il faut que je te parle, fit Harry. C'est au sujet d'hier soir.

Ron, se planta joyeusement devant son ami et commença à parler.

-Oui, tu sais Harry, je sui...

-Non, laisse-moi parler d'abord s'il te plaît. Bon, écoute, je suis vraiment désolé de ce qu'il s'est passé hier.

Ron ne comprenait pas ce qu'il essayait de lui dire.

Il croyait qu'Harry avait vraiment désiré l'embrasser.

Mais à présent, il commençait à se rendre compte qu'il s'était peut-être fait des idées.

-C'est juste que...continua Harry. Enfin, c'est juste qu'hier je n'étais pas dans mon état normal, tu sais. Et je m'excuse si je t'ai fait peur en voulant te, te... Bon, je voulais te demander de tout oublier, et qu'on en parle plus, voilà. Ça te va? Demanda t-il d'un ton inquiet.

-Ok, répondit Ron.

Harry, satisfait, le remercia et alla rejoindre les jumeaux, son éclair de feu à la main.

Ron, déçu, le suivit du regard.

Alors, comme ça, Harry était désolé.

Il lui avait fait croire des tas de choses et s'était ensuite excuser de ne pas vouloir continuer et en plus il voulait qu'ils oublient ce qu'ils avaient failli faire.

On verra bien si Harry oubliera aussi vite cette histoire.

En tout cas, lui, Ron, ne l'oublierait pas de si tôt.