La gloire d'Eol
Partie 2
De nouveaux alliés
Le soleil se couchait et j'attendis qu'il vienne. Et il arriva, comme promis. Il portait un sac et une cape.
— Voilà, dit-il en me donnant le sac et la cape. Je n'ai pas put venir auparavant, je m'en excuse.
— Se n'es pas grave ! Mieux vaut tard que jamais, répondis-je.
— Oui mais la nécessité ne soufre d'aucuns délais, Éol, tu devrais t'en souvenir ! Dit-il, avec autorité.
Je ne put m'empêche de rire à voir sa mine mais il mit tout de suite sa main sur ma bouche.
— Ne rie pas, Petit-Âne, tu vas nous faire repérer !!
— Désolé, mon capitaine !
— Idiot ! Dit-il avec un grand sourire. Je ne suis pas autant capitaine que toi Orc, mon Petit-Âne !
Nous rigolâmes encore quelques instants, les premiers instants où je pouvais rire avec mon frère.
— L'heure n'est pas aux rires, mon soldat ! Il faut que vous partiez, soldat ! Dit-il, sur le ton d'un grand capitaine.
— Oui, mon capitaine.
J'allais partir, le cœur lourd mais joyeux quand il me rappelas. Je me retourna.
— Qui y a-t-il, mon capitaine ?
— Soldat, vous allez me manquer !
Et il se retourna et partis de son côté. Moi de même. Nous avions deux existences différant, maintenant. Moi en tant que proscrit et lui en tant que soldat d'Edoras. Nous étions peut-être différant mais nos cœurs étaient liés. Mais une ombre plainait sur nous. Est-ce la Mort ? Je n'en sais rien mais ce n'était pas bon pour l'un de nous deux…
— Oh! Non…. Dis-je avant de re-vomir.
A force, je vais vomir mes boyaux, pensais-je ce qui me refis vomir de plus belle. C'était la nourriture. Mon frère avait pris de la nourriture mauvaise. Avait-il fait exprès ? Ca m'étonnerais mais bon… Pour l'instant, mon but était de m'éloigner du tas d'Orcs carboniser. J'avais vu Eomer et ses soldats foncer sur eux. Je m'étais caché à temps, heureusement pour moi. J'avais aussi vu des enfants couvrirent vers Fangorn. Fangorn n'était pas aussi inhospitalier que le Mordor. Je sais, ma comparaison ne vaut rien mais pour ce qui on était à Mordor, ils savaient de quoi je parle…
Et je vomissais tout ce que j'avais mangé, c'est-à-dire pas grand chose. J'avais peur. Des Orcs partout, des Rohirrim qui criaient, des flèches qui partaient dans tous les sens et moi qui vomissais. En plus, j'avais eu une flèche dans le mollet et mon sang coulait, lentement mais coulait. J'avais mal, très mal et très peur. J'avais réussi à retirer la flèche et, à mon grand désarroi, c'était une flèche Orc. Depuis quelques heures, le conflit était arrêter. Le silence. Un silence de mort. Je décidai d'avancer mais je remarquai très vite que plus j'avançais, plus je perdais du sang. J'étais affaiblie mais je réussie à me mettre près de carcasses fumantes des Orcs. Je me cachais derrière ce tas immonde en attendant ma mort. Une mort lente. Trop lente pour moi….
Une prairie verte. Un ciel bleu. Un arbre blanc. Un inconnu devant une pierre. L'inconnu pleurait. Qui ? Quoi ? Pourquoi ? Je m'approchais. Je regardais au-dessus de l'épaule de l'inconnu. Il était inscrit un nom. Je m'approchais plus pour voir ce qui était inscrit. Non, ce n'es pas possible. Il ne peut pas, il ne DOIT pas ! Pourquoi ? Mon dieu, qu'ai-je fais pour l'envoyer là-bas… Mon frère, ne part pas, j'ai besoin de toi… Ne part pas, je ne t'ai pas connu, pas assez…à cause d'Ardil ! Je le hais !! Frère, reste, je t'en supplie…
L'inconnu pleurait toujours…
Une voix, une voix masculine. Depuis quelques instants, je l'entendais parler. Il ne devait pas être tout seul, quelqu'un lui répondait. Une autre voix. Une belle voix. Et une troisième voix, un peu plus grave. Je me fis plus petit mais mon courage prit le dessus. Je dégainais mon épée que mon frère m'avait donnée. J'oubliais ma souffrance, ma fièvre et contourna le tas d'Orcs. Ils étaient bien trois et de dos. Je m'approcha et décida de commencer par le plus petit des trois. Mais je ne put soulever mon épée et elle tomba sur une arme Orc. Le silence de mort s'arrêta à mon grand plaisir. Les trois hommes se retournaient, étonnés de me voir. Je les comprends. Que pouvait bien faire un enfant de neuf ans dans le Rohan sans protection ? Je décida de briser le silence.
— Qui êtes-vous ? demandais-je en essayant d'être neutre, froid.
— Et toi, mon bonhomme ? me retourna le plus petit des trois.
— Euh… Je m'appelle Éol, dis-je avec le peu de fierté qui me rester. Mais vous, vous êtes qui, Seigneurs ?
J'essayais d'être polie, je n'avais plus aucune force. Ma vue commençait à baisser, je ne voyais plus les détailles. Je vis juste l'homme blond me regardait avec un regard anxieux, étonné et attendrie. Je lui souris. Il me rendis mon sourire et murmura quelques choses au grand-brun mais je ne savais pas quoi. Je commençais à chanceler.
— Désolé, Seigneurs, je crois que je vais va tomber dans les pommes…
Je ne le croyais pas, je le savais…
— Pauvre petit bout… Qu'es qu'il peut bien faire l ?! Ce n'est pas un endroit tranquille, près de cette forêt, dit suspicieusement Gimli en regardant les ombres d'arbres dansaient dans la nuit.
Legolas eut un rire. Il regarda Éol, le « Petit bout » comme l'appelais son ami. C'est vrai qu'il n'était ni gros, ni grand. Il était maigre, le teint pâle, les cheveux noirs (peut-être es pour cela que tout le monde l'appelle « l'Orc »…), les yeux vert-gris et mesurait au moins 1m50. Il dormait, tranquillement mais il avait le sommeil agité. L'elfe lui remit de l'eau fraîche sur le front. Le petit ne se réveillait pas pour le moins du monde.
— Pauvre petit bout, répéta Gimli.
— Oui… On ne lui donnait pas assez à manger, à ce que je vois. Il est très maigre, déclara Legolas.
-Et pourquoi on ne lui donnait pas assez à manger ?
-Je ne sais pas… Regardez ! S'écria Legolas. Il a des marques, diverses cicatrices au niveau du dos…
En effet, son dos avait de tas blessures, plus ou moins refermer.
— C'est répugnant de s'attaquer à des enfants ! s'indigna le Nain. Si j'attrape ce qu'il lui on fait ça, je promets sur Dame Galadriel qu'ils vont avoir affaire à ma hache…
— Du calme, Gimli, vous allez le réveiller !
Le petit remua puis tourna de côté. Les deux amis le regardaient. Une légère brise passa dans les arbres et Legolas crut entendre les arbres murmurer. Puis il regarda encore l'enfant. On aurait dit qu'il y avait une certaine fatalité que pesait sur lui. En écoutant un peu plus les murmures des arbres, il crut entendre un chant mais il ne put discerner que ces vers :
Parts, Petit, parts
Mais reviens !
Tous ceux qui partent, reviennent !
Morts ou vivants mais reviennent,
Morts ou vivants mais reviennent…
— Qui y a-t-il, Maître Elfe ? demanda Gimli en voyant Legolas murmurer pour lui-même.
— Rien, mon ami, rien d'important…
— Ne nous cachez rien, Legolas. Cet enfant est étrange et j'aimerais bien savoir pourquoi il est loin de toute habitation ou d'adultes pour le protéger… dit une voix derrière leurs dos.
— Je n'ai rien entendu de spécial sinon je l'aurais….
— Hmm… Où suis-je ? Demanda une petite voix.
Legolas se retourna vers Éol. Il était moins pâle que tout à l'heure. Le vent souffla un peu plus fort que la première fois. Éol frissonna. L'elfe se précipita pour lui mettre sa cape sur ses épaules. Le petit garçon murmura une petit « merci ».
— Tu as bien dormis, Petit-Bout ? demanda Gimli, avec beaucoup de douceur.
— Oui, Seigneur. J'avais un peu froid, mais j'y suis habitué… répondit Éol avec fatalité.
—Ah bon ? Pourquoi ? demanda Legolas.
— Mon père voulait que je devienne un vrai « dur », un guerrier qui n'avait pas mal. Enfin, c'est ce qu'il me disait.
Le silence repris sa place.
— Mais moi, je voulais devenir un grand guerrier et je sauverais tous les gens et je serais ami avec les Elfes et les Nains !! ajouta-t-il avec enthousiasme, l'enthousiasme propre aux enfants.
Legolas et Gimli ne purent s'empêcher de rire. Aragorn sourit.
— Et comme ça, j'aurais pleins d'amis !!!
— Pourquoi ? Tu n'en as pas ? Demanda Legolas.
Une ombre passa sur le visage de l'enfant. Il détourna la tête vers les arbres. Il se leva et alla vers eux. Il toucha le premier arbre. Puis il tourna son regard vers la cime de l'arbre.
— Non, je n'en ai jamais eu, dit-il, après un long temps de silence. Enfin, des amis qui ne soient pas des animaux. Je comprenais les chevaux et je les comprends toujours !! C'est dans le sang, à dit ma maman. Dans la famille, je suis le seul à avoir les cheveux noirs. C'est peut-être pour ça que personne ne veut être mon ami…
La tristesse était sur son visage. Il murmura quelque chose pour lui-même. Une brise légère vient faire trembler le feuillage des arbres. On aurait dit que l'arbre sur lequel il avait poser la main murmurait. Éol se retourna et s'assis à sa place.
— Mais maintenant, je vais aller voir les Elfes ! Je vais aller au Bois d'Or, là où aucun Rohirrim n'ont jamais mit les pieds. A Edoras, personne n'est jamais mit les pieds au Bois d'Or. Même pas les messages du Roi, et c'est pour vous dire qu'il y en a qui sont allés très loin, au Nord comme au Sud, à l'Est comme à l'Ouest ! Les adultes disent qu'ils y ont une Dame qui emprisonne tout homme qui vient dans la Forêt… Mais moi, je n'ai pas peur !!!
— Je suis d'accord avec le fait qu'il y a une Dame mais je le suis moins avec le fait qu'elle emprisonne tout homme qui passe dans cette forêt ! s'écria Gimli, indigné. Nous y sommes passer et nous avons aucunement souffert, comme tu peux le voir, Petit-Bout !
— Vous venez du Bois d'Or ? Demanda Éol, étonné.
— Bien sur, Éol. Nous venons tous de très loin, pour certain, répondit Aragorn.
Éol se tourna vers Aragorn, impressionné. Rien que par la taille, l'enfant n'arrivait pas à sa poitrine. Il le regarda, toujours aussi impressionné, de pied en cap. Le seul effet qu'a eu l'homme était de sourire, tendrement.
— Et vous venez d'où? Questionna Éol à l'adresse d'Aragorn.
— Je viens de Fondcombe mais j'ai beaucoup voyagé. Je suis un Rôdeur du Nord, expliqua-t-il.
— Un Rôdeur du Nord ? S'exclama Éol, plus qu'admiratif. J'en ai déjà vu un quand j'avais sept ans et c'est lui qui m'a donné mon épée, ajouta-t-il en montrant son épée fièrement. Il m'a dit qu'il fallait que je fasse très attention parce qu'elle a été forgée par des Elfes, il y a très longtemps. Mais mon père me l'a pris et il m'a dit que je ne devais pas m'en servire avant mes 10 ans… Cependant, mon frère me la donné pour me battre contre les Orques ou autres créatures de Sauron.
— Pourquoi es-tu partis d'Edoras ? C'est bien de là que tu viens, ne ce pas ? Demanda Legolas.
Éol baissa la tête pendant un moment. Tant de souvenirs lui remontaient à l'esprit, aussi vif qu'une blessure mal cicatrisé. Il prit le temps de respirer pour éviter de pleurer mais quand il redressa la tête vers l'elfe, ses yeux étaient larmoyants.
— C'est parce que… Il tourna ses yeux vers le sol pour éviter de montrer ses larme
— Ils t'ont fait du mal, c'est ça ? s'enflamma Gimli. Les ignobles ! Faire ça à un petit bout comme ça ! Ignoble !
Il cracha par terre de dégoût. Legolas sourit puis tourna les yeux vers l'enfant.
Éol avait du mal à parler, et c'était bien normal. Le jeune garçon garda les yeux baisser comme pour se protéger. Il avait appris que les yeux disent toujours la vérité. Legolas lui prit ses mains et le força à le regarder dans les yeux. Il eut un temps de silence que tenta de briser Gimli en voyant Éol mal à l'aise mais Aragorn le fit taire du regard. L'elfe s'était agenouillé pour pouvoir être à la hauteur du garçon et le regardait droits dans les yeux. Éol ne put que répondre à son regard bien qu'il se dérobait de lui-même.
Au bout de quelques instants, le jeune garçon sanglota en émettant des petits cris. Il en tremblait mais c'était comme du pue qui sortait d'une vieille cicatrice. Mieux vaut que ce soit dehors plutôt qu'à l'intérieur car même le plus petit chagrin pouvait devenir un poison et ça, Legolas le savait bien. Il serra l'enfant qui pleurait dans ses épaules. Ses cries se transformèrent en hurlement de tristesse, d'angoisse, de malheur et de détresse. Sa souffrance partit dans le lointain avec les ombres de la forêt et même les arbres se rapprochaient pour calmer l'enfant. La nuit allait sans doute être la plus désagréable de l'enfant mais il lui restait peut de temps avant que le destin ne se met en place.
