La gloire d'Eol

Partie 4

Victoire

Après avoir passé les murs du Gouffre d'Helm, Éol se retrouva seul. Gimli et Legolas étaient affligés par la disparition de Aragorn. Des Orques avaient attaqué les Rohirrim sur leur chemin. Les hommes à cheval les avaient massacrés mais certains succombèrent aux flèches mortelles de leurs ennemies. Aragorn lui-même avait périe en se battant avec un Orque. Éol aussi pensait à lui. C'était bien triste de finir comme ça, pensa-t-il, un guerrier comme lui…

Le jeune garçon se promena dans les allés du Gouffre d'Helm en regardant les gens s'aider, d'autres se retrouver et encore d'autres se parler. Personne ne faisait attention à lui ce qui ne l'embêta pas le moins du monde. Il monta sur les murailles et regarda les plains qui étaient au pied du mur. Son regard balaya le paysage puis, avec surprise, vit un point noir s'avancer au loin à grande vitesse. Il courra le long des murs vers la porte et demanda qu'on ouvre la porte. Les gardes de faction le regardèrent très étonnés.

— On ne peut pas, mon grand, déclara l'un des gardes. Mais si tu veux, passe par derrière.

Il montra un espace assez grand pour qu'un homme puisse y passer. Éol le remercia avec gratitude. Il passa dans le trou jusqu'à qu'un mur l'arrêta. Il le poussa et sortis. Il chercha le point noir. Il le trouva sans peine mais il était encore à une distance assez conséquente. Sa seule chance de rattraper ce point noir à l'horizon était de courir. C'est ce qu'il fit.

Je commençais à m'essouffler. Plus je m'approchais du point noir, plus je voyais les détailles. C'était un cavalier mal en point bien que je ne put voir le cavalier. Il s'approchait de moi et moi de lui ce qui se concluait par un arrêt total à quelques pas. Le cheval me regarda et simultanément balança sa tête par terre puis la fit remonter pour qu'elle finisse sa course derrière son dos. J'examinais ces gestes et compris, non sans mal, qu'il me racontait comment il avait trouvé l'homme. J'avançais vers lui mais il recula d'un pas.

— N'es pas peur de moi, je ne te veux aucun mal… Murmurais-je en lui flattant l'encolure. Fais-moi voir qui tu as sur ton dos…

Je contourna le cheval pour mieux voir son cavalier. Il était blessé à la main droite. Je réussis à faire un pansement rudimentaire comme j'ai vu faire, il y a de cela très peu de temps avec un bout de tissu de mes habits. Sans plus me préoccuper de l'homme, je pris les rênes du cheval vers le Gouffre. Au bout d'un moment, je compris que si je voulais arriver avant que l'armée de Sarouman ne me botte l'arrière-train (comme disait mon père), il fallait que je chevauche le cheval. J'ai eu bien du mal mais en fait de compte, la monture se montra coopératif en m'aidant à monter sur lui. Je pris la précaution de ne pas déranger le blessé et entama un galop où le cheval devait lever les deux jambes d'un côté en même temps ce qui bien pour les blessés. J'étais presque arrivé à la grande porte quand j'entendis mon blessé murmurer.

— On est presque arrivé, mon seigneur, expliquais-je d'une voix assez forte pour couvrire le bruit du vent.

En effet, nous commencions à monter la rampe qui menait à la porte. Je frappa énergiquement à la porte et le garde qui m'avait montré la sortie secrète m'ouvrit avec un brin d'étonnement.

— J'ai trouvé ce cavalier au loin. J'ai cru bien fait de le ramener… Bredouillais-je en attendant la sentence du garde. Elle ne se fit pas attendre…

— Suis-moi, petit. On va voir le Roi. Reste sur ton cheval, ça ira plus vite…

Il me prie les rênes et tout le monde se retourna vers nous. Tout à l'heure, je n'étais qu'un petit garçon dont personne ne s'intéressé et maintenant, tout le monde me dévisageait. Mes joues devirent cramoisies sur le chemin. J'entendis un petit crie de surprise ce qui me fit lever la tête vers son auteur. C'était Dame Eowyn et je crus déceler dans ses yeux une grande joie. Pour quelle raison, je ne savais pas mais son grand sourire me fit confiance car j'avais une alliée qui pourrait me défendre sur mon pauvre sort…

Puis ce fut au tour de Legolas et Gimli accompagné de Théoden. Tous les trois furent aussi surpris que Eowyn mais c'était une agréable surprise. C'était étrange car ils regardèrent, et moi, et mon blessé. Gimli me regarda avec des gros yeux et me demanda :

— Comment as-tu pu faire ça, mon petit bout ?

— Faire quoi, Seigneur ? Balbutiais-je. J'ai fais quelque chose de mal ?

— Mais, pourquoi veux-tu que ce soit une chose mal ! S'exclama le Nain. Regards plutôt qui tu as sauvé, au moins !

Je me retourna vers mon blessé qui avait réussit à ce relever. Ma surprise fut grande quand je reconnus que le cavalier mal en point n'était d'autre qu'Aragorn. Les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte les firent éclater de rire. Je me pinçais car pour moi, tout cela n'était qu'un rêve, un de ces rêves qui sont tellement réelles et qui, quand on se réveille, nous font regretter de les avoirs fait. Le Rôdeur dut le comprendre et glissa dans mon oreille des mots que je n'oublierais jamais.

— Tu es très courage, Éol. Tu seras sûrement un grand guerrier…

Je le sentais qu'il m'avait dit ça avec franchise mais ses yeux semblaient être recouverts d'une ombre grise. Pour moi, ça ne me disait rien de bon…

Tout fier, je me baladais dans les petites ruelles du Gouffre. La mobilisation des esprits était centrée sur la guerre prochaine et même les enfants en discutaient. Au bout de mes balades, une voix m'appela. Son souvenir ne m'était pas heureux.

— Alors comme ça, notre Petit-Âne est de retour ? … Lança-t-elle d'une voix railleuse.

Je me retournais vers Ardil. Il arborait un sourire mauvais, comme à son habitude. Tous mes anciens tortionnaires étaient de retour mais, malheureusement, mon frère n'était pas là. Je commençais à prendre peur mais les paroles d'Aragorn remontèrent en moi ce qui me fit prendre confiance.

— Te souviens-tu de ce que j'ai, Petit-Âne ?

— Nous ne sommes pas à Edoras, à ce que je sache… Répliquais-je, effronté.

— C'est ce qu'on va voir….

Il essaya de me prendre mais étant plus vif que lui, je réussis à lui échapper cependant un autre m'attrapa.

— Alors comme ça, tu te crois le plus fort mais tu ne seras qu'un Orc et pour la peine, je te pousserais hors de Fort-le-Cor !

— Tu n'es pas assez intelligent pour le faire ! Criais-je de toutes mes forces.

Je me débattais comme je pouvais. Il s'approcha de moi, mis sa main devant ma bouche et murmurait, de la voix la plus cruelle :

— Pour ta gouverne, mon grand, la dernière fois que je t'ai vue, je t 'ai dit que si tu revenais à Edoras je m'occuperais de toi… J'aurais du le faire il y a bien longtemps.

Il se redressa puis me tourna le dos. De sa voix la plus indifférente et ironique :

— Tuez-le…

Le jour déclinait et Haldir activa sa troupe. Il fallait être au plus vite au Gouffre d'Helm s'ils voulaient avoir une chance de gagner cette bataille. De loin, il pouvait voir, d'un côté, Fort-le-Cor et de l'autre une faible lumière. L'armée de Sarouman c'était activé, elle aussi. Il ordonna à sa troupe de se dépêcher.

— Voulez-vous mourir sur ces plaines ? Cria-t-il sans se retourner.

— Non ! Répondirent les archers à l'unisson.

— Alors activez-vous ! Le temps passe trop vite et les forces du Mal s'unissent trop vite…

Il laissa son esprit vagabonder quand il manqua de tomber. Surpris, il leva le bras droit et sa troupe s'arrêta en un mouvement.

— Qui y a t-il, capitaine ? Demanda un archer de la première rangé.

— J'ai trébuché sur un bout de bois….

— Mais, capitaine, il n'y a pas de bout de bois. C'est une plaine…

Haldir examina le sol trouvant un petit tas qui se révélait être un petit garçon. Il s'agenouilla et pris l'enfant dans les bras. Il le regarda et remarqua qu'il était froid. Il passa ses doigts sous le nez du petit garçon qui, à son grand soulagement, respirait, bien que faiblement. Haldir réfléchit un court instant quand un elfe de l'arrière garde arrive.

— Capitaine, si nous n'avançons pas, nous y arriverons jamais.

Haldir releva la tête et regarda sa troupe puis tourna son regard vers l'enfant. Pauvre petit, ce surprit-il à dire. Il se leva délicatement et murmura, d'une voix audible que pour les elfes :

— Marchons, le temps presse.

Gimli jeta encore un regard dans la salle du trône. Il n'arrivait pas à mettre la main sur Éol. Pourtant, il avait bien dit qu'il allait juste faire un tour puis revenir ici. Legolas et Aragorn étaient descendus pour se préparer à la bataille prochaine et le Nain devait lui-aussi y aller. Lasse, il rejoignit ses amis. Aragorn remarqua la mine défaitiste du Nain.

— Pensez-vous aussi qu'on va perdre, maître Nain ? Questionna-t-il.

— Bien sûr que non ! Nous devons gagner, nous gagnerons ! S'écria-t-il, comme si ce n'était normal de penser qu'ils pouvaient perdre.

Plusieurs Rohirrim se retournèrent vers lui avec des sourires qui devinèrent vite défaitistes.

— Pourquoi pensiez-vous ça, Aragorn ? C'est bien la première fois que je vous voie défaitiste, enfin, si vite… Déclara le Nain, soupçonneux.

— Non, je ne pense pas ça… Mais à votre tête, j'ai eu l'impression que quelque chose n'allait pas…

— Oui, c'est au sujet de… Commença Gimli.

— Éol… Finit Legolas en regardant par la porte.

— Vous aussi, ne ce pas ? S'excita-t-il.

— Oui mais ce n'est pas pour là même chose… Chuchota-t-il.

Gimli le regarda, mi-méfiant, mi-exaspérer.

— Vous me cachez bien des choses, maître Elfe ! Je n'aime pas trop vos façons de parler du petit bonhomme avec cet air résigné.

Tout à coup, un bruit de cor brisa le silence gênant des deux amis. Legolas examina le bruit et se tourna vers Aragorn.

— Ce n'est pas un cor d'Orque, déclara-t-il en se précipitant dehors, suivit par Aragorn et Gimli.

Haldir s'inclina devant le roi Théoden puis expliquait la raison de venue quand Aragorn se jeta dans ses bras. Surpris, il mit du temps pour comprendre que c'était avec une grande joie qu'il était accueille et répondit à l'étreinte du Rôdeur. Aragorn laissa sa main sur l'épaule du Galadhrim en le regardant de haut en bas avec un grand sourire franc. Haldir lui répondit, un peu plus réservé.

— Ca fait tellement plaisir de vous voir, Haldir. Je n'espérais pas qu'on puisse avoir une aide extérieur surtout de si loin… Déclara-t-il, heureux.

— Bienvenue au Gouffre d'Helm, annonça Théoden.

— Merci, majesté. Ma troupe sera sous votre commandement mais avant de nous placer, j'ai trouvé un jeune enfant sur la plaine…

— Éol ! Récria Gimli. Pauvre petit bout ! Qu'est-ce qui lui est arrivé ?

Gimli se précipita vers l'Elfe qui tenait l'enfant. Ce-dernier, effaré, leva l'enfant au-dessus de la portée des bras du Nain.

— Faites attention au petit ! Avertit Gimli à l'elfe. Si vous lui faites du mal, je vous jure que vous allez regretter de venir ici !

— Gimli ! Calmez-vous, il ne lui ferra pas de mal… Plaida Legolas. Que s'est-il pass ? Questionna-t-il vers Haldir.

— J'ai trébuché sur une racine. Enfin, je pensais que c'était une racine mais c'était ce petit garçon. Il a été maltraité, je pense. A mort…

Ces derniers morts jetèrent un froid dans l'assistance. Gimli romprait le silence :

— Et il est…

— S'il était mort, je l'aurais dit en entrant. Il est juste blessé. C'est ignoble. Je ne pense pas que ce soit un adulte — peut-être que je me trompe, mais plutôt des enfants de son âge voir plus. Il doit tenir beaucoup à la vie car il respire encore, indiqua Haldir, impressionné. Jamais je n'ai vu ça, surtout pour un enfant, qui plus est de la race des Hommes.

— C'est qu'il en vaut la peine ! Pour tout vous dire, il est allé chercher Aragorn en dehors des murs du Gouffre bien que l'armée de Sarouman n'était guère loin… Ajouta Gimli.

— Gimli ? fit une petite voix.

Le Nain se tourna vers Éol. Il avait de larges bleus sur la figure plus un cicatrice sur la pommette gauche. Ses grands yeux verts-gris étaient remplis de larmes.

— Oui mon grand ? Demanda-t-il, avec une douceur peu accoutumé.

— Il ne m'a pas tuer ! Cria Éol en courant dans les bras du Nain.

Il pleura à gros sanglots malgré les efforts de Gimli pour le calmer. Legolas eut un soupir lasse en voyant le garçon.

— Et il pense qu'il va s'en sortir…. Bredouilla-t-il.