Chapitre Trois : Livre vert et plume de phénix.
_ Où est on ? Demanda Tom en ouvrant grand les yeux.
_ Sur le chemin de Traverse, dit Mr Sanderson, avec l'allée des embrumes c'est la seule rue commerçante de Londres entièrement dédiée à la sorcellerie. Tu ne la trouveras sans doute pas dans un guide touristique, ajouta-t-il avec un petit rire.
Tom se perdit dans la contemplation de cette longue rue tortueuse bordée d'échoppes diverses et colorées. Un grand bâtiment de marbre blanc dépassait en hauteur et en beauté toutes les autres maisons qu'il pouvait apercevoir.
_ Ca c'est la banque, Gringotts, c'est là où nous allons, dit Mr Sanderson lorsque Tom lui montra la bâtisse immaculée.
Le Chemin de Traverse était bondé, des sorciers et des sorcières aux robes de toutes les couleurs, des hommes gigantesques et d'autres extrêmement petits allaient de magasins en magasins, commentaient les dernières nouvelles ou se disputaient en s'envoyant des noms d'oiseaux particulièrement originaux à la figure ainsi Tom entendit un grand sorcier rougeaud traiter un vieux mage en robe bleue de « Niffleur de commerce », plus loin, une femme à l'allure revêche se fit reprocher par un petit sorcier aux long cheveux roux d'avoir « un caractère d'Hippogriffe ». Bien vite, le jeune garçon se noya dans la contemplation de cette foule extraordinaire. Contrairement à ce qu'il avait ressenti dans les rues moldus, il ne se sentait pas oppressé mais envoûté il aurait voulu se lancer à la poursuite du jeune homme qui venait de les dépasser en courant et en criant à tue-tête « Ils ont reçu le nouveau modèle de chez Comète ! » ou respirer jusqu'à perdre la tête les odeurs épicées s'exhalant des boutiques des apothicaires. Le bourdonnement ambiant était pour lui comme un immense cri de bienvenue dans un nouveau monde, dans son monde. Sans vraiment savoir comment il était arrivé là, Tom se trouva soudain aux pieds de l'immense bâtiment blanc. Devant l'entrée se tenait une créature plus petite que lui avec un nez busqué, de longues oreilles, des doigts crochus et de petits yeux méchants et inquisiteurs l'étrange personnage était vêtu d'une livrée écarlate et son inquiétant sourire laissait apparaître ses petites dents pointues. Instinctivement, Tom se plaça derrière Mr Sanderson.
_ C'est un gobelin. Ces bestioles ne sont pas particulièrement gentilles mais tu n'as rien à craindre tant que tu ne touches pas à leur or, lui dit le jeune homme blond.
Lorsqu'ils passèrent devant le gobelin en livrée, celui-ci s'inclina en leur souhaitant, d'une voix gutturale, de réaliser de bonnes affaires.
Le vaste hall de Gringotts était un endroit assez étourdissant, il contenait tellement de portes que c'eut été une véritable torture de vouloir les compter, partout des gobelins suivis ou non par des sorciers entraient et sortaient, discutaient ou portaient des sacs bien remplis sur qu'ils montaient vers les étages supérieurs. Derrière de hauts et innombrables guichets, des gobelins portant des redingotes noires écrivaient sur d'immenses livres, pesaient avec soin des pépites de métaux divers, examinaient à la loupe des bijoux et des pierres précieuses ou tamponnaient énergiquement des papiers de toutes les couleurs.
Mr Sanderson, suivit de Tom, qui faisait attention à ne pas se faire bousculer par un gobelin sortant d'on ne sait où, s'avancèrent vers un guichet où un gobelin à la mine renfrognée était occupé à faire des trous de diamètre égal dans des fiches en carton.
_ Qu'est-ce que vous désirez, demanda-t-il sans même les regarder.
_ Mr Tom Shadow voudrait retirer un peu d'or, dit Mr Sanderson.
Le gobelin baissa les yeux vers le jeune homme blond en grimaçant.
_ Voici, la clé, ajouta Mr Sanderon avant que la créature puisse dire quoi que se soit.
Le gobelin saisit la clé, la regarda un instant puis la lui rendit. Il sortit ensuite un énorme grimoire qui devait être sous son bureau et se mit à le feuilleter à une vitesse impressionnante. Lorsqu'il s'arrêta son index descendit le long de la page.
_ Hum, où est Mr Shadow ? demanda-t-il d'une voix lente.
Tom fit un pas timide en direction du guichet, les yeux gris du gobelin se posèrent aussitôt sur lui.
_ Il y a longtemps que nous n'avons pas vérifié votre autre coffre, le n° 1697, voulez-vous y faire un tour après avoir « retirer un peu d'or » ?
Tom regarda Mr Sanderson, celui-ci fronçait les sourcils.
_ Nous n'avons pas la clé du coffre 1697, dit-il.
Le gobelin le regarda d'un air sévère, comme s'il était un intrus qui se mêlait de choses qui ne le regardaient absolument pas.
_ Alors, Mr Shadow…
_ O…Ou…Oui, balbutia Tom, mais…
_ Vous n'avez pas besoin de clé, un peu de sang nous suffira, dit le gobelin en lui tendant une fine aiguille dorée.
Tom saisit l'aiguille en tremblant puis, d'une main peu sûre se la piqua dans l'index puis la retira vivement. Une goutte de sang perla au bout de son doigt. Le gobelin lui tendit un petit bout de papier blanc et lui demanda de faire goutter le sang dessus. Dès que la première goutte toucha le papier, celui-ci prit une teinte bleu nuit. Le gobelin hocha la tête.
_ Parfait, dit-il en rangeant son grimoire sous son bureau. Je vais vous faire accompagner. Klapbac !
Un gobelin sortit aussitôt d'une trappe derrière le guichet et fit signe à Tom et Mr Sanderson de le suivre.
Les coffres de Gringotts sont situés profondément sous terre et on y accède grâce à des wagonnets. Après une descente aussi mouvementée qu'amusante, du moins de l'avis de Mr Sanderon, le wagon de Tom, de son accompagnateur et du gobelin Klapbac s'arrêta devant un coffre sur lequel était gravé le n°376.
Ils descendirent du wagon et s'avancèrent vers le coffre. Klapbac demanda la clé.
Lorsque les portes du coffre s'ouvrirent, Tom crut qu'il allait s'évanouir : devant lui s'élevaient des montagnes de pièces d'or, d'argent et de bronze. Mr Sanderson poussa un sifflement admiratif et même Klapbac, qui avait pourtant ouvert beaucoup de coffres dans sa vie eut l'air troublé.
_ Eh bien mon garçon, tu as là une véritable fortune, dit Mr Sanderson, il y a là de quoi vivre plusieurs vie sans avoir à travailler.
_ Mais, mais comment ? Demanda Tom d'une voix blanche.
_ Il y a des questions dont il vaut mieux ne pas chercher la réponse, dit Mr Sanderson, en tout cas, une chose est sûre, tu es riche, Tom.
Toujours sous le choc, le jeune garçon commença à remplir la bourse que lui avait donné Klapbac avec des gestes anormalement lents pendant que Mr Sanderson lui expliquait la valeur des pièces.
_ J'espère que tu es bon en calcul, Tom, car pour les moldus ce n'est pas évident. Les pièces en or s'appellent les gallions, celles en argent, les mornilles, et celles en bronze, les noises. Il y a 17 mornilles dans un gallion et 29 noises dans une mornille.
Tom hocha la tête et finit de remplir la bourse. Klapbac ferma ensuite le coffre et donna la clé à Tom qui la rangea dans une de ses poches.
_ Et si je perds la clé ? Demanda-t-il.
_ Il nous faudra encore un peu de sang et trois gallions dit le gobelin en montant dans le wagonnet.
Pour atteindre le deuxième coffre, ils descendirent si profondément que Tom se crut dans Voyage au Centre de la Terre, un livre qu'il avait littéralement dévoré alors qu'il était à l'orphelinat (bien qu'il fut rangé dans une partie de la bibliothèque qui était interdite aux enfants). Lorsque le wagonnet s'arrêta, à droite de l'immense coffre, Tom vit une imposante bête semblable à un lézard géant, pourvu d'ailes de chauves-souris et de cornes au sommet du crâne, qui paraissait dormir paisiblement. Cinq gobelins en armure entouraient la créature.
_ Mais, c'est… Commença Tom.
_ Un dragon, oui, finit Mr Sanderson. Je croyais que c'était des balivernes ces histoires de dragons gardiens des coffres mais visiblement…
Le coffre 1697 était très différent du précédent, il s'élevait jusqu'à la voûte et ne comportait aucune serrure. Mr Sanderson se pencha vers Tom alors que Klapbac s'approchait du coffre.
_ Je me demande ce qu'il y a dedans, de pareils coffres coûtent une fortune, dit Mr Sanderson en trahissant une certaine excitation à travers le ton aigue qu'avait prit sa voix.
Tom, lui, n'osait plus respirer. Il se demandait à la fois comment le gobelin allait ouvrir les portes en acier du coffre et ce qu'il y avait derrière elles.
Le gobelin passa le doigt sur une des portes et, aussitôt, celles-ci disparurent ce qui fit pousser un cri de stupeur à Tom.
_ Si quelqu'un d'autre qu'un gobelin touche à cette porte, il est aspiré à l'intérieur du coffre et ne pourra pas en sortir, dit Klapbac d'une voix solennelle, mais ni Tom, ni Mr Sanderson ne l'écoutaient plus, ils étaient tous les deux devant le coffre et regardaient avec étonnement l'intérieur de celui-ci.
Le contenu du coffre n°1697 était en effet très particulier, il n y'avait pas là de monceaux d'or ou de bijoux étincelants, il n'y avait pas non plus de tableaux de maîtres, d'élégantes sculptures ou d'armes merveilleuses mais des livres, des milliers de livres rangés soigneusement sur des rayonnages. Tom, qui avait toujours aimé les bouquins se précipita à l'intérieur du coffre et se mit à courir au milieu de son trésor.
Tous les livres que contenait le coffre étaient magnifiques, leurs reliures étaient faîtes en cuirs de différents types et leurs pages étaient blanches comme la neige, les lettres qui courraient sur les couvertures semblaient être en or ou en argent Tom aperçut même un ouvrage qui brillait dans l'obscurité. Tom aurait pu rester des heures au milieu de cette fantastique bibliothèque mais Mr Sanderson, qui était resté juste devant l'entrée le héla en lui demandant de se dépêcher. Tom s'apprêtait donc à revenir sur ses pas lorsqu'il entendit une voix douce et sifflante murmurer : Je suis là, viens si tu m'entends, il y a si longtemps que je t'attends, si longtemps, mon maître. Tom se tourna vers le rayonnage à sa droite en fronçant les sourcils. De nouveau, la voix douce se fit entendre. Le jeune garçon n'eut plus aucun doute, la voix venait de l'un des livres. Cela aurait dû paraître étrange à Tom mais depuis que Mr Sanderson était venu le chercher il avait vu et entendu tant de choses étranges qu'il commençait à s'y habituer et recherchait même le merveilleux. Avec attention, il regarda les livres grâce à sa torche puis colla son oreille contre le dos des livres. Au bout d'une ou deux minutes il parvint à dénicher le livre parlant. C'était un magnifique ouvrage vert sans nul autre motif sur la couverture que deux serpents couleur argent enlacés. Tom ouvrit le livre, à l'intérieur se trouvaient de magnifiques dessins représentant diverses espèces de serpents, comme dans le salon du Chaudron Baveur, les animaux bougeaient par eux-mêmes et dardaient leur langue fourchue en direction de Tom. A côté de chaque dessin, on pouvait lire une description détaillée de l'animal représenté ainsi que des conseils et commentaires de l'auteur.
Tom ferma le livre doucement mais ne le reposa pas. Il le mit sous son bras et se dirigea vers la sortie.
Lorsqu'ils furent de retour au Chemin de Traverse, Tom et Mr Sanderson restèrent quelques instants à profiter de la chaleur du soleil et du souffle caressant d'une légère brise. Le jeune garçon profita de ce moment de calme pour s'intéresser de nouveau à son livre. Il l'ouvrit à la première page, sur la surface blanche il était écrit à l'encre verte : Les Secrets des Serpents par Salazar Serpentard.
Tom plissa les yeux, Il connaissait ce nom, c'était celui du fondateur d'une des quatre maisons de Poudlard . Il tira la manche de Mr Sanderson qui relisait sa liste de fournitures.
_ Je crois que nous devrions aller t'acheter tes robes avant toute chose, ensuite nous ferons un petit tour chez… oui, qu'est ce tu veux, Tom ?
Le jeune garçon lui tendit le livre ouvert à la première page. Pendant un court instant, Mr Sanderson ne sembla plus savoir comment respirer, il saisit le bouquin et se mit à le feuilleter à toute vitesse en ne cessant de murmurer des mots comme « incroyable », « magnifique », « exceptionnel ». Après quelques minutes, il revint à la première page et la relut plusieurs fois, comme s'il n'en croyait pas ses yeux.
_ Qu'est ce qu'il a d'exceptionnel, ce livre ? Demanda Tom.
Mr Sanderson sursauta, comme s'il émergeait d'un long rêve.
_ Il a été écrit par Salazar Serpentard, l'un des quatre fondateurs de Poudlard, or, à ma connaissance, même au collège, nous n'avons aucune trace des écrits de Serpentard. Je comprends pourquoi il était dans un tel coffre.
De nouveau, Mr Sanderson se mit à feuilleter le livre en parlant à lui-même.
_ Je me demande quelles autres merveilles se cachent au fond de ton coffre, Tom.
_ Vous voulez qu'on y retourne ? Demanda Tom, les yeux brillants.
Mr Sanderson secoua la tête et lui rendit le livre.
_ Non, tout cela n'appartient qu'à toi. Et puis nous avons d'autres choses à faire.
Ils se mirent alors en route mais la démarche du professeur avait quelque chose de mécanique. Tom ne lui révéla pas que le livre l'avait appelé, il ne savait pas pourquoi mais il sentait que ce n'aurait pas été une bonne chose. A peine avaient-ils fait quelques pas que Mr Sanderson se pencha vers Tom.
_ Pourras-tu montrer ton livre au directeur lorsque tu seras à Poudlard ? je crois que cela lui fera plaisir.
Tom lui sourit largement.
Chez Gai-Chiffon, le magasin de prêt-à-porter, Tom eut un peu de mal à trouver une robe qui lui allait, car il était à la fois très maigre et assez grand pour son âge. Le jeune garçon voulut également acheter des bottines : avec tout l'argent qu'il avait dans sa bourse, il était hors de question de continuer à porter ses godillots troués. Lorsque la vendeuse lui montra les différents modèles, Tom choisit sans hésiter de fines bottes vertes en peau de serpent.
_ A cause de Serpentard n'est-ce pas ? Dit Mr Sanderson une fois qu'ils furent sortis.
Le garçon haussa les épaules.
_ Il semble avoir marqué ma famille, non ?
Mr Sanderson ne répondit pas. Il regardait le livre que Tom tenait serré contre lui. Oui, sans aucun doute la famille de ce jeune garçon avait été très marquée par Serpentard et curieusement cela le fit frissonner. Tout était trop parfait, il y avait trop de coïncidences : Tom, le dernier descendant d'une famille de mages noirs avait, il y a quelques semaines, lancé un sort d'une puissance effrayante, parmi plusieurs milliers de livres, il avait choisi sans doute le seul ouvrage qui ait jamais été écrit par Serpentard lui-même. Oui, Tom était très marqué par Serpentard, mais jusqu'où ?
Tom, lui, ne se souciait déjà plus de tout cela, il était tout à la joie que lui procurait sa nouvelle condition : il était un sorcier, il était riche et, pour la première fois de sa vie, il était accompagné par une personne qui lui manifestait une gentillesse totalement désintéressée. Son nouveau monde lui apparaissait comme un havre de bonheur et d'harmonie.
Ils allèrent ensuite acheter les objets et les ingrédients nécessaires à la confection des potions. Mr Sanderson en profita pour faire bénéficier Tom de ses conseils d'expert et, à sa grande joie, le garçon se révélait particulièrement attentif et assoiffé de connaissances.
_ Vois-tu, Tom, c'est du sang de dragon, ses propriétés n'ont été découvertes que récemment par Albus Dumbledore.
_ Le directeur adjoint ? Je croyais qu'il s'occupait de métamorphoses ?
_ Le professeur Dumbledore est un homme très savant…
_ Bon, et à quoi ça sert le sang de dragon ? Demanda Tom en tendant la main vers le chaudron.
Mr Sanderson lui saisit vivement le bras et le tira vers lui.
_ Ne touche pas à cela Tom, c'est très corrosif !
Le garçon déglutit.
_ Le sang de dragon a douze propriétés mais ses deux plus utiles sont son efficacité dans les antidotes permettant de réparer les effets secondaires des métamorphoses ratées, ainsi que sa capacité à guérir les maux de crânes si on le fait chauffer et qu'on inhale les vapeurs qui s'en échappent.
Tom hocha la tête et nota quelque part dans son cerveau tout ce que Mr Sanderson venait de lui apprendre. Ils restèrent encore de longues minutes chez l'apothicaire, Tom posant énormément de questions, ce qui ne gênât nullement le professeur.
En revanche, à la librairie Fleury & Bott, Mr Sanderson dû hausser le ton pour que Tom se décide à lâcher Sorts et Enchantements pour Animaux Domestiques, un livre assez épais que le jeune garçon avait entrepris de dévorer.
Vers les six heures de l'après midi, Tom n'avait plus à acheter que sa baguette magique et le nécessaire pour écrire. Tom et Mr Sanderson se rendirent donc à la papeterie puis se dirigèrent vers le magasin d'Ollivander, le plus célèbre fabriquant de baguettes magiques d'Angleterre.
La boutique de Mr Ollivander était très austère elle était composée d'une seule et unique pièce ou étaient entreposées des boites en carton, certaines piles n'étaient que de cinq ou six étages mais la plupart montaient jusqu'au plafond. Le lieu était passablement poussiéreux et sentait le renfermé. Comme la plupart des gens, Tom se sentit oppressé dès qu'il entra dans le magasin. Il n'y avait pas de chaise à coté de la grande table posée au centre de la pièce mais juste un escabeau. Tom et Mr Sanderson attendirent donc debout quelques minutes avant de voir un homme d'une cinquantaine d'années émergé d'un tas de boites mal rangées.
Tom eut un mouvement de recul lorsque Mr Ollivander se tourna vers eux. Il avait de grands yeux pâles et ses cheveux grisonnants partaient dans tous les sens. Il sourit, révélant d'affreuses dents jaunes.
_ Oh, Mr Sanderson ! J'ai appris que vous étiez professeur depuis trois ans.
_ En effet, répondit le jeune homme en bombant un peu le torse, ce qui fit éclater de rire Tom.
_ Mes félicitations, votre baguette mesure 26 centimètres et demi, elle est en bois de noyer et contient une plume de griffon, je crois.
Mr Sanderson hocha la tête, le regard de Ollivander se posa ensuite sur Tom, qui cessa immédiatement de ricaner.
_ Et vous, vous êtes ? Demanda la voix douce et inquiétante de l'artisan.
_ Tom Jedusor, c'est le fils de Lyra Shadow, dit précipitamment Mr Sanderson.
Mr Ollivander se dirigea vers une pile de boites et commença à en sortir quelques unes.
_ Je me souviens bien de Mlle Shadow, dit-il en s'affairant, sa baguette était puissante, comme toutes celles ayant appartenues à ses aïeuls, si je me souviens bien de ce que me racontait mon père. Elle faisait 31 centimètres, en bois de houx avec un nerf de cœur de dragon.
Ollivander sortit une baguette d'une boite en carton.
_ Nous allons donc commencer par des baguettes assez fortes. Tenez, elle est en chêne et contient de la peau de kraken.
Tom saisit la baguette et regarda Mr Sanderson, celui-ci lui fit signe d'agiter le bras. Le garçon s'exécuta mais rien ne se passa. Ollivander lui arracha la baguette des mains et lui en tendit une autre.
_ 26 centimètres, bois d'érable et crin de licorne, annonça-t-il.
A nouveau, Tom agita le bras et rien ne se passa. Ollivander lui en tendit alors une autre. Le même jeu se répéta tant et tant de fois qu'il y avait longtemps que Tom avait renoncé à compter le nombre de baguettes qui lui étaient passées entre les doigts lorsque Mr Ollivander lui présenta…
_ Une baguette puissante, qui pourrait peut-être convenir à un client aussi difficile. 28 centimètres et demi, bois de châtaigner et racine de mandragore.
Lorsque Tom prit la baguette, elle se mit aussitôt à crépiter et des étincelles vertes et argent sortirent de son extrémité. Mr Sanderson sourit largement tandis que Mr Ollivander hochait la tête avec un air satisfait. Soudain, la baguette s'enflamma, Tom la lâcha avec un cri de terreur alors que les deux adultes faisaient un pas en arrière. Lorsque la baguette eut fini de se consumer, Mr Ollivander saisi le morceau de bois carbonisé en fronçant les sourcils. Pendant quelques minutes il resta là sans rien dire puis, son visage s'éclaira.
_ Je… je suis désolé, dit Tom d'une voix faible alors que l'artisan se relevait.
_ Intéressant, dit Mr Ollivander, très intéressant, je crois savoir ce qu'il vous faut.
Mr Ollivander alla saisir son escabeau et monta chercher un boite noire qui se trouvait au sommet d'une pile.
_ La baguette de tout à l'heure aurait pu vous convenir si elle avait été un peu plus résistante, dit-il en descendant. Tenez, celle-ci est exceptionnellement puissante, je ne pensais pas trouver un preneur aussi vite.
Tom saisit la baguette et comme précédemment, des étincelles sortirent du bout de la baguette mais, cette fois-ci, elle ne s'enflamma pas.
_ Eh bien, dit Mr Sanderson, il semble que nous avons fini par trouver.
_ Oui, renchérit Mr Ollivander, je crois que vous lui convenez parfaitement, 33 centimètres trois quarts, bois d'if et plume de phénix. Cela fera 10 gallions.
Alors qu'ils revenaient vers le Chaudron Baveur, Tom sort sa baguette et se mit à la contempler. Il était heureux comme s'il venait de retrouver une vieille amie qu'il avait longtemps perdue de vue. Alors qu'ils étaient presque arrivés au mur de brique, Tom vit un petit chien noir en train de mâchonner un os derrière un tonneau. Aussitôt, il pointa sa baguette sur l'animal et cria « Rosacapilli !».
Un éclair vint frapper le chien et le poil de ce dernier devint rose saumon.
_ Tom ! S'écria Mr Sanderson, qu'as-tu fais ?
_ Je voulais juste essayer une formule que j'avais lu tout à l'heure, gémit le garçon.
D'un coup de sa propre baguette, Mr Sanderson rendit sa couleur d'origine au malheureux cobaye puis regarda Tom avec une expression à mi chemin entre la colère et l'étonnement.
_ On ne fait pas n'importe quoi avec sa baguette ! Mais… je dois admettre que pour un coup d'essai, c'était une belle réussite.
Le jeune garçon baissa la tête en souriant. Mr Sanderson lui ébouriffa les cheveux en riant, puis il alla ouvrir le passage.
Réponses aux reviews :
Merci à Lily la tigresse qui me soutient dans mes deux fics.
Merci à Roxane (aaaah !! ça fait du bien d'être soutenu par quelqu'un qu'on admire) et ne t'en fait pas trop pour Mme D'Aubenton, elle est inoxydable.
