Réponse aux review :

Merci beaucoup pour tes encouragements, lily.

Merci aussi à Roxane, encore un chapitre avant la répartion et tu as raison, un chien rose saumon c'est pas mal mais seulement s'il est d'accord.

Chapitre Quatre : Tom et David

Tom eut bien du mal à se séparer de Mr Sanderson, même si celui-ci lui avait assuré à plusieurs reprises qu'ils se reverraient bientôt.

Une fois revenus au Chaudron Baveur, le jeune homme et le garçon s'étaient rendus chez les Prewett grâce à une poudre phosphorescente qui permet de voyager de cheminée en cheminée. Maintenant, ils se trouvaient donc dans un salon coquet, tout couvert de suie avec les affaires de Tom traînant un peu partout. Mr et Mrs Prewett les avaient accueillis chaleureusement. C'étaient des sorciers d'une trentaine d'années environ, la femme était fine et blonde, ses cheveux bouclés lui tombaient à mi-nuque et ses yeux brûlaient de gentillesse. L'homme, lui, était grand, carré, avec une barbe noire et épaisse, il avait une figure joviale et accueilli les nouveaux venus avec de grands gestes qui effrayèrent un peu Tom, peu habitué à de tels débordements de sympathie.

Malgré la bonhomie de ces gens, Tom ne voulait pas quitter Mr Sanderson, lorsqu'il lui avait dit qu'il allait maintenant le laisser, le jeune garçon avait passé ses bras autours de sa taille et avait enfoui sa tête dans sa veste en sanglotant pendant que le professeur l'époussetait.

_ Allons Tom, tu seras bien ici, tu verras, lui murmura-t-il.

Au bout d'une ou deux minutes, Tom consentit enfin à lâcher Mr Sanderson, celui-ci s'accroupit et embrassa le jeune garçon sur le front.

_ A bientôt, lui dit-il.

Puis avec un clin d'œil, il ajouta.

_ Essaie de me préparer une potion d'endurance pour la rentrée.

Même si ses yeux étaient encore pleins de larmes, Tom lui sourit et le serra une dernière fois contre lui. Mr Sanderson salua ensuite le couple Prewett puis disparut d'un seul coup.

Tom regarda autour de lui, le salon était décoré avec soins, d'élégants portraits dormaient dans leur cadre ou discutaient à voix basse en jetant des regards en coin vers Tom. Puis, le jeune garçon fut pris en charge par Mr et Mrs Prewett, ils s'inquiétèrent de sa fatigue et Mrs Prewett prit les affaires de Tom et le mena à sa chambre. Tom sembla manquer de souffle lorsqu'il pénétra dans la chambre que le couple Prewett avait prévu pour lui. Lui qui était habitué à dormir dans un dortoir froid aux murs délabrés et au parquet défoncé, il avait maintenant pour chambre une pièce confortable aux murs tapissés de velours bleu nuit. A côté du lit impeccablement fait se trouvait une petite table de nuit blanche sur laquelle était posé un chandelier en argent dont les bougies dansaient et se tortillaient dans tous les sens. Il y avait aussi une large commode, pourvue d'un miroir, de la même couleur que la table de nuit et une petite bibliothèque bien remplie.

_ Je vais dormir là ? Demanda Tom, abasourdi.

_ Oh, ça ne te plaît pas ? Dit Mrs Prewett d'une voix désolée.

_ C'est magnifique ! s'exclama le garçon en lui souriant à pleines dents.

Le visage de la femme s'illumina. Tom disposa ses affaires scolaires sur la commode pendant que Mrs Prewett rangeait ses habits en les pliant avec soin.

_ On nous a dit que tu venais de Londres, Tom.

_ C'est vrai mais je ne m'y suis pratiquement jamais baladé.

_ David, lui, vient d'Allemagne.

Tom fronça les sourcils, secoué par sa séparation d'avec Mr Sanderson, puis par la découverte de sa nouvelle maison et de sa nouvelle chambre, il avait complètement oublié qu'il y avait un autre enfant dans ce foyer. Cela ne l'enchantait guère, il ne s'était jamais bien entendu avec les garçons de son age.

_ Où est-il ? Demanda-t-il d'une voix détachée.

_ Dans son bain, tu le verras tout à l'heure, répondit-elle en rangeant sa dernière robe.

Lorsque Tom eut fini de poser ses affaires sur la commode, il redescendit au rez-de-chaussée avec Mrs Prewett.

Elle lui fit visiter le reste de la maison, et comme, sa chambre, le jeune garçon la trouva très jolie et extrêmement confortable. Lorsqu'ils entrèrent dans la cuisine, Tom eut un large sourire. Sur la table était posé un énorme gâteau débordant de crème chantilly et serti de fruits confits semblables à des pierres précieuses, des coupes remplies de fruits dorés, si beaux qu'on aurait dit de fantastiques joyaux et des soucoupes pleines de crèmes de toutes les couleurs. Dans la cheminée, des poulets empalés sur une broche qui tournait lentement au dessus de grandes flammes rouges.

_ J'espère que tu as faim, Tom, dit Mrs Prewett en allant arroser les poulets d'une sauce couleur rubis.

Le garçon hocha vigoureusement la tête, la viande rouge du Chaudron Baveur était bien loin à présent et la vue de toutes ces merveilles le mirent en appétit plus sûrement qu'une longue diète. Devant le visage extatique de Tom, la femme éclata de rire.

_ Au moins tu es enthousiaste, dit-elle en lui caressant la tête.

Tom rougit un peu, il devait lui avoir donné l'impression qu'il était un goinfre, alors qu'à l'orphelinat, il avait toujours fait preuve d'une politesse et d'une retenue irréprochable. Mais il est vrai qu'on y servait rarement d'aussi alléchants gâteaux.

Lorsqu'ils retournèrent dans le salon, Mr Prewett était en train de lire le journal. Tom supposa qu'il devait s'agir d'une gazette appartenant au monde des sorciers car elle était imprimée sur des parchemins. Les nouvelles ne devaient pas être bonnes car l'homme semblait soucieux.

Mrs Prewett s'en était aperçue et s'approcha de son mari pour lui demander ce qui se passait.

_ Un mage noir a été appréhendé hier soir au beau milieu de l'allée des embrumes.

_ Ce n'est pas la première fois, dit-elle en haussant les épaules.

_ Oui mais celui-là a réussi à s'échapper, en tuant au passage deux aurors et un membre de la brigade d'élite des tireurs de baguette.

Mrs Prewett blêmit et posa une main sur sa bouche grande ouverte.

_ Ce type s'appelle Gridenwald. J'espère qu'ils ne vont pas tarder à le coincer.

S'apercevant de la présence de Tom, Mr Prewett plia vivement son journal et le jeta sur la table basse. Puis, avec un sourire franc, il invita le jeune garçon à s'asseoir dans le fauteuil qui lui faisait face pendant que son épouse sortait de la pièce, le visage toujours marqué par l'inquiétude.

_ Alors Tom, as-tu passé une bonne journée ?

_ La meilleure de toute ma vie, répondit Tom avec ferveur.

Mr Prewett éclata de rire.

_ C'est une phrase que l'on prononce souvent quand on est jeune. On en ignore généralement le sens.

_ Dans mon cas, je vous assure qu'il s'agit de la plus stricte vérité.

Le jeune garçon avait dit cela d'une voix plus dure qu'il ne l'avait souhaité et, le grand homme barbu sembla très gêné durant un instant.

_ Comment as-tu trouvé le Chemin de Traverse ? Finit-il par demander.

Le visage de Tom s'éclaira. Avec un enthousiasme débordant, il entreprit de lui raconter toutes les émotions qu'il avait ressenties : son ivresse au sein de la foule merveilleuse, son étonnement dans les diverses boutiques et devant les prodiges qu'il avait vus dans cette rue incroyable, mais aussi, l'appréhension qui l'avait envahie en entrant chez Ollivander et sa peur lorsque, pour la première fois de sa vie, il s'était retrouvé face à un gobelin.

_ C'est vrai qu'ils sont horribles ces bonhommes, renchérit une voix derrière Tom.

Celui-ci se leva d'un bond et se retourna, une main plongée dans sa manche, prêt à sortir sa baguette.

Ce ne fut pas nécessaire. Devant lui se tenait un petit garçon blond qui devait avoir à peu près son age. Son visage était fin et rose et arborait un large sourire, il portait une robe de chambre violette sur un pyjama bleu à rayures rouges.

_ Salut, je suis David Linn, dit le blondinet en lui tendant la main.

_ Tom Elvis Jedusor, répondit Tom en la lui serrant.

David alla s'installer dans le canapé et Tom se rassit dans le fauteuil. Les deux jeunes garçons et Mr Prewett se mirent alors à discuter joyeusement. Comme Tom, David était orphelin, mais depuis l'age de trois ans, il avait été élevé par sa tante, une moldu qui vivait en Allemagne. La femme l'avait recueillie en étant tout à fait au courant de la particularité de David.

 Le blond et le brun se mirent soudain à échanger leurs impressions sur ce monde nouveau qui s'ouvrait à eux et, s'il était difficile de dire lequel était le plus avide de partir à sa découverte, il semblait clair que le plus ambitieux était le jeune Mr Linn. David avait, lui aussi, été accompagné au Chemin de Traverse par un professeur, Albus Dumbledore « un drôle de type, mais très gentil », selon ses dires. Mr Prewett, laissait les garçons discuter mais intervenait de temps en temps pour répondre à leurs questions, préciser une affirmation, ou encore leur conter une anecdote, toujours joyeuse et amusante. Tom rit jusqu'aux larmes lorsqu'il leur raconta l'histoire d'un gobelin de chez Gringotts qui s'était fait refiler un faux gallion d'or et qui avait fait une véritable crise de nerfs lorsqu'il s'en était aperçu.

Ils en étaient à parler de Poudlard lorsque la voix de Mrs Prewett retentit.

_ A table, tout le monde !

Tom et Mr Prewett se levèrent tranquillement mais David sauta vivement du canapé et se rua vers la salle à manger. Quelques secondes plus tard, Tom entendit un impressionnant cri de joie. En entrant dans la salle à manger, il vit un David qui bondissait autours d'une table surchargée de mets dont chacun paraissait aussi succulent que son voisin. Le garçon blond avait déjà saisi un pilon de poulet et le brandissait au dessus de sa tête comme s'il s'agissait d'une massue. Mrs Prewett était pliée de rire.

_ Allons David, arriva-t-elle à dire, un peu de tenue, nous avons un invité.

Le jeune garçon s'arrêta de danser et la regarda d'un air navré.

_ Mais c'est de ta faute, Isabella, tu n'avais qu'à pas préparer un si splendide festin.

Splendide semblait en effet le seul adjectif permettant de décrire le repas sorti des fourneaux de Mrs Prewett c'est du moins le seul qui venait à l'esprit de Tom, trop occuper à dévorer tout ce qu'il pouvait attraper pour chercher des synonymes. Jamais il n'avait tant et aussi bien mangé et peu lui importait qu'il ne connaisse pas la moitié des viandes, des légumes et des poissons qui passaient dans son assiette. Cependant, même s'il était, ce soir, plus glouton qu'il ne l'avait jamais été, Tom n'arrivait pas à la cheville de David. Son nouvel ami avalait à une vitesse déconcertante de telles quantités de nourriture, que Tom se demanda si son ventre avait été enchanté pour pouvoir contenir autant de choses sans risquer d'éclater. Mais le plus impressionnant était que David semblait avoir l'extraordinaire capacité de se remplir l'estomac comme personne tout en parlant, criant, chantant et riant comme quatre.

 Mr et Mrs Prewett, quant à eux, regardaient les deux enfants vider les plats avec un sourire bienheureux aux lèvres.

Alors qu'il venait juste d'engloutir sa dernière part de gâteau, David se renversa sur sa chaise en expirant bruyamment.

_ Raaaaaah, trop mangé.

La table éclata de rire.

Bien que tous prétendirent ne plus rien pouvoir avaler Mrs Prewett, insista pour que chacun prenne une tasse de tisane avant d'aller se coucher. « Pour vous aider à dormir et digérer », leur dit-elle.

Lorsqu'il monta les escaliers, Tom eut l'impression d'être botté de plomb. La fatigue d'une longue journée pleine de surprises, et le très copieux repas de ce soir, avaient fait de lui un être semi conscient dont le seul but était de parvenir à atteindre son lit avant de s'écrouler de sommeil. Il ne s'étonna même pas de voir les bougies du chandelier s'allumer toutes seules lorsqu'il entra dans sa chambre, et s'éteindrent lorsqu'il fut sous la couverture.

Il ne fut pas long à s'endormir et fit un rêve curieux : il discutait avec un long serpent rose pendant que, derrière le reptile, David, une serviette autours du cou et une fourchette à la main, poursuivait Mr Ollivander et que Mr Sanderson et le couple Prewett parlementaient avec un gobelin pour acheter une fiole de sang de dragon que la créature tenait serré contre son sein.

Lorsqu'il s'était couché, Tom était si fourbu qu'il pensait ne pas pouvoir se lever le lendemain avant le début de l'après-midi. C'était sans compter un petit garçon blond particulièrement énergique qui, à sept heures sonnantes, vint lui hurler dans les oreilles.

_ DEBOUT, FACE DE THON !!!

Tom se réveilla en sursaut, avant d'avoir complètement ouvert les yeux, il avait saisi sa baguette magique, qu'il avait posée sur sa table de nuit, et la pointa vers le visage de son réveil matin vivant. Celui-ci trébucha en reculant et se retrouva assis par terre.

_ Eh ben, t'as vite pris des réflexes, toi ! Allez debout, la journée est courte pour ceux qui lambinent.

David se releva et parti en bondissant, Tom l'entendit descendre les escaliers quatre à quatre et se ruer dans la cuisine en hurlant. « On a dû le monter sur ressort » pensa le jeune garçon en se frottant les yeux. Il songea un instant à replonger sous ses couvertures mais, avec le choc qu'il venait de subir, il aurait bien eu du mal à se rendormir. Il se leva donc et alla faire un brin de toilette.

Lorsqu'il entra dans la cuisine, lavé, habillé et soigneusement peigné, il y vit un David en train d'engloutir de grandes tranches de pain couvertes de beurre et de confiture.

_ Où sont Mr et Mrs Prewett ? Demanda Tom.

_ Daniel est déjà parti au travail et Isabella est dans le jardin, elle s'occupe des roses, parvint à dire le blondinet, la bouche pleine.

Tom hocha la tête et se versa une tasse de chocolat après avoir soigneusement déplié sa serviette sur ses genoux. David, lui, attaquait un croissant.

_ Avec tout ce que tu as avalé hier, tu as encore de l'appétit ? S'étonna-t-il.

_ Le petit déjeuner c'est le repas le plus important de la journée… dit David d'un air docte.

Tom eut un petit rire et but une gorgée de chocolat.

_ …Avec les trois autres, bien sûr, ajouta son ami.

Alors que David était monté se laver et s'habiller, Tom sortit de la maison pour aller voir Mrs Prewett. Il découvrit alors que la maison des Prewett était située au beau milieu d'une clairière. Ce que David avait appelé « le jardin » était en fait un ensemble de massifs de fleurs et un petit verger. Isabella Prewett s'affairait au milieu d'une rangée de rosiers blancs, elle portait des gants en cuir et avait un sécateur à la main. Elle salua Tom en l'embrassant sur les deux joues et lui demanda s'il avait bien dormi.

Tom était aux anges, les sorciers étaient vraiment des gens merveilleux, ils l'avaient accueilli à bras ouvert et l'avaient couvert de bonté et de gentillesse, alors qu'il n'avait jusque là reçu que des moqueries et des coups de canne. Les moldu étaient vraiment horribles : ils étaient faibles et cruels sans même en avoir conscience. Sa colère avait pris le pas sur sa joie lorsqu'il pensa à David et aux Stileman, ce couple de moldus qui avait adopté ce jeune sorcier et l'avaient traité comme s'il était leur propre fils unique. Non tous les moldus n'étaient pas mauvais. Une histoire revint à l'esprit de Tom, c'était le père Lester qui l'avait raconté à la classe un jour où il était d'à peu près bonne humeur : Un jour, celui que les moldus nomment Dieu, avait décidé de détruire deux villes où les hommes vivaient dans la débauche et la corruption, un de ses fidèles, Abraham, lui avait alors supplié de sauver les vertueux qui vivaient parmi les pécheurs. Et Dieu le fit. Les Stileman devaient sans doute être un peu comme les gens de bien vivant à Sodome et Gomor : des brebis au milieu d'une meute de loups. Cette pensée aurait dû apaiser le colère de Tom elle ne fit que la renforcer il y avait longtemps que Tom ne croyait plus en la morale de David contre Goliath : lorsque la meute avait faim c'était toujours les brebis qu'on mangeait en premier.

Alors qu'il allait entrer dans la maison, Tom fut percuté par une bruyante fusée blonde.

_ Tu rêves ou quoi ?

_ Si tu arrêtais de courir partout tête baissée ! répliqua Tom en se relevant.

Le garçon blond haussa les épaules.

_ Qu'est ce que tu veux faire ? Demanda-t-il.

_ Je pense que je vais commencer à travailler pour la rentrée. J'aimerai bien prendre un peu d'avance, et puis j'ai promis à Mr Sanderson une potion d'endurance pour son premier cours.

L'idée de Tom mit un peu de temps à être acceptée, l'idée de travailler pendant les vacances ne semblait pas enchanter David, mais lorsque son ami lui dit qu'il allait pouvoir épater les autres enfants, et faire gagner des points à sa maison, dès le début de l'année, le blond se laissa convaincre.

Tom et David allèrent donc chercher leur chaudron et leurs ingrédients ainsi que leur manuel de potion : Infusions et Breuvages Magiques. La recette de la potion n'était pas inscrite, mais Tom parvint à trouver un encadré où l'on mentionnait les ingrédients nécessaires pour la préparer. Deux stratégies entrèrent alors en action : David avait opté pour l'instinct, il jetait ses ingrédients dans l'eau bouillante dans un ordre dont seul son improbable intuition avait le secret Tom, lui, était plus méthodique, il cherchait avec soin dans son livre les descriptifs des ingrédients et les contre-indications s'y rapportant.

Si les chances de réussite paraissaient déjà très limitées, elles s'écroulèrent complètement  quand le garçon ajouta du sucre à son mélange « pour donner plus de goût ».

Aussitôt, la potion prit une teinte jaunâtre et se mit à bouillonner et à mousser, comme si on y avait jeté un paquet de lessive. David s'écarta vivement du chaudron, la potion commençait à déborder. Tom et David regardèrent le chaudron vomir une grande quantité de liquide. Lorsque la mousse eut disparue, ils purent voir que la potion avait brûlé tous les végétaux qu'elle avait touchés.

_ Comme potion d'endurance, j'ai des doutes, mais comme désherbant, c'est très efficace, dit Tom à son ami qui regardait son œuvre d'un air dépité. Il restait encore un peu de liquide jaune au fond du chaudron de David celui-ci entreprit de le retourner pour le vider mais Tom l'arrêta.

_ Tu as fait assez de dégâts pour aujourd'hui, tout à l'heure j'ai lu une formule pour nettoyer les chaudrons par magie, dit-il en feuilletant son livre de potion à toute vitesse.

_ Voilà, Aqualavora !

Aussitôt, le chaudron retrouva son aspect original et David tout son entrain de nouveau, il se mit à jeter ses ingrédients au hasard. Cette fois là, il fit juste attention à ne pas ajouter des éléments plus à son goût.

Quand il eut fini sa composition, Tom s'intéressa au travail de son ami.

_ Le breuvage devrait être bleu, lui fit-il remarquer en plongeant une louche dans la potion écarlate de David.

Le garçon ronchonna et lut la recette qu'avait établie Tom.

_ Mouais… c'est sûr que c'est pas une potion d'endurance. Qu'est ce que c'est d'après toi ?

_ Vu la couleur et les ingrédients je dirais une soupe au foie de kappa.

David eut une grimace de dégoût les potions ne seraient vraisemblablement par sa matière préférée.

Après avoir vérifié les effets de sa potion, Tom entreprit d'expliquer à David le pourquoi de son échec et l'aida à réaliser une potion d'endurance convenable.

Mrs Prewett avait suivie les efforts des deux garçons depuis le jardin, si les gesticulations de David l'avaient beaucoup amuséees, le calme et le sérieux de Tom l'avait énormément impressionné. Le garçon aux cheveux de jais avait procédé méthodiquement, en établissant d'abord une formule puis en vérifiant celle-ci grâce à d'autres potions aux effets proches puis, il avait préparé avec grand soin ses ingrédients et les incorporé à sa potion en faisant bien attention à la température de celle-ci et au temps d'ébullition.

Lorsque David eut enfin réalisé correctement sa potion, elle s'avança vers les deux enfants.

_ Beau travail, dit-elle, qu'est-ce que c'est ?

_ Une magnifique potion d'endurance, dit David en prenant un air important.

Isabella Prewett plongea la louche de Tom dans son chaudron et goûta la potion du bout des lèvres.

_ Parfaitement réussie, dit-elle, en crachant par terre, je reconnais bien le goût infect de ce mélange.

Tom sourit d'une oreille à l'autre.

Tom et David passèrent donc le reste de leurs vacances à s'avancer dans leurs études. Tom, dès la fois où il avait lancé le sort de changement de couleur sur le Chemin de Traverse, il avait compris que la magie était bien autre chose que d'amples mouvements de bras et de formules prononcées avec grandiloquence. Une gestuelle sèche et austère accompagnée d'un murmure suffisait largement pour accomplir des miracles l'essentiel était de comprendre le fonctionnement du sort et de se concentrer. David, lui, semblait de temps en temps arriver aux mêmes conclusions, mais il retombait vite dans ses travers habituels, à savoir un empressement excessif et une trop grande confiance en soi.

Les seuls moments de pause que les garçons s'autorisaient étaient les repas et le soir, après le retour de Mr Prewett, car ils s'exerçaient à voler sur des balais sous la direction du grand homme barbu, et David n'aurait pour rien au monde manqué ce moment, c'était la seule discipline où il avait le dessus sur Tom, qui était trop prudent pour être efficace.

Mais Tom ne se contentait pas d'étudier durant toute la journée, la nuit, dans le calme de sa chambre, il poursuivait son apprentissage et le complétait grâce aux livres de la bibliothèque. Doté d'une bonne mémoire et d'un esprit vif, le jeune garçon n'avait pas besoin de relire moult fois un chapitre pour l'assimiler. La veille de son départ pour Poudlard, il avait déjà appris tous les sortilèges de son manuel mais aussi de nombreux autres comme le sortilège de désarmement, le maléfice d'entrave ou encore le charme de domestication (qu'il avait essayé sur un écureuil) mais la matière dans laquelle il avait le plus progressé était la métamorphose car elle ne nécessitait pas la mémorisation de formules complexes, seul comptait une très grande concentration et une parfaite maîtrise de sa baguette.

Le matin du 1er Septembre, Tom ne fut pas réveillé, comme les jours précédents, par les hurlements de David mais par un grand bruit de chute suivit de jurons dont Tom ignorait jusqu'à l'existence.

En ouvrant les yeux, il vit le garçon blond étendu par terre, prisonnier de fils blanchâtres qui l'empêchaient de faire le moindre mouvement de bras ou de jambe.

Tom saisit sa baguette et la pointa vers son ami en prononçant « Finite Incantatem ». Les fils disparurent aussitôt.

_ Excuse-moi, David, j'ai oublié d'annuler mon maléfice de toile hier soir.

_ Drôle de façon de s'occuper, grogna le blond, dépêche toi, on doit être à la gare dans une heure.

Tom se dépêcha de faire sa toilette, de s'habiller et d'entasser ses affaires dans la valise que les Prewett lui avaient offert puis descendit au rez-de-chaussée. David, Isabella et Daniel Prewett l'attendaient, l'homme avait un petit coffre dans les bras.

_ Bien, puisque tout le monde est là, nous allons pouvoir partir, dit Mr Prewett.

Il ouvrit le coffre, celui-ci contenait un foulard.

_ C'est un portoloin, cela nous permettra de nous rendre au quai 9 ¾ , mais il faudra que nous le touchions tous en même temps.