Désolé pour ce retard, d'autres activités m'ont occupées ces dernier temps au point que je n'ai pu m'approcher de mon clavier que très rarement.
Chapitre Sept : Un garçon étrange
Tom fut réveillé en sursaut par un petit blond surexcité qui tirait frénétiquement sur la manche de son pyjama. Il jeta un coup d'œil vers son réveil matin, six heures moins le quart, « en voilà un que la rentrée n'a pas changé » pensa-t-il. Il se tourna vers son ami qui le regardait, le visage déformé par un sourire de dément.
_ Qu'est-ce que tu veux David ? Mephisto nous a dit que les cours ne commençaient qu'à neuf heures, tu devrais aller te recoucher… et si tu n'as pas sommeil, fais-le pour moi.
Mais David ne lui répondit pas. Il devait sans doute être tellement content de l'avoir réveillé qu'il ne l'avait sans doute même pas écouter. Le blondinet était maintenant penché au dessus de la valise de Tom et semblait fouiller à l'intérieur. Le brun remarqua que le jeune garçon était déjà habillé.
_ On va visiter le château avant d'aller déjeuner, histoire de pas se perdre pendant les entre-cours, dit David en lançant des vêtements à Tom.
Avant que le brun ait pu répondre quoi que se soit, son ami était sorti du dortoir. Jugeant que l'idée de David n'était pas si mauvaise, Tom enfila ses vêtements à la va-vite, mit sa baguette dans sa poche et sortit en silence.
Une fois dans la salle commune, Tom aperçu David affalé dans un fauteuil, il étudiait un parchemin très froissé. D'autres élèves étaient déjà levés, il remarqua que plusieurs élèves de grande taille, sans doute des sixièmes ou des septièmes années, avait disposés des dizaines de cornues reliées entres elles sur l'une des tables. Le première année regardait, fasciné, les divers liquides circuler entre les fioles, bouillonner, se mélanger en fumant ou en changeant de couleur. Il eut envie de demander à un garçon à la peau mat qui semblait diriger les manœuvres des autres ce qu'ils faisaient mais David le héla en lui faisant signe d'approcher. Tom s'assit dans le fauteuil à côté de celui de david. Le blond lui passa le parchemin. Il s'agissait d'un plan détaillé de l'école, une ligne rouge indiquait le chemin le plus court pour rejoindre le grand hall. Sans doute celui qu'ils avaient suivis hier soir.
_ T'as trouvé ça où ?
Le blond désigna le portrait au fond de la salle. Tom eut un petit rire, en voilà un qui n'avait pas mit longtemps à prendre ses aises.
David se pencha sur le plan et pointa du doigt un large carré situé dans le parc du château.
_ Le terrain de Quidditch, dit-il le visage rayonnant, voilà ce que je voudrais voir.
Tom examina la carte d'un air soucieux. Pour se rendre là-bas ils allaient devoir traverser les cachots, le hall et la moitié du parc sans se faire remarquer, une opération qu'il jugeait presque impossible. Il fit part de ses craintes à David mais celui-ci les balaya d'un geste nonchalant. De toute façon, Tom ne vit pas pourquoi il cherchait des arguments pour détourner le blond de son idée : celui-ci ne semblait plus avoir qu'un objectif dans sa vie : voir le terrain de Quidditch. De plus, lui aussi mourrait d'envie d'explorer le collège en toute illégalité, après tout, c'est toujours plus drôle quand c'est interdit.
Après avoir établis leur itinéraire, et que Tom ait rangé le plan dans une des poches de sa veste, ils se levèrent et sortirent de la salle. Les autres élèves leur souhaitèrent juste une bonne balade. Des Serpentard partant errer dans les couloirs à six heures du matin devait être quelque chose de tout à fait habituel.
Sur d'eux, ils commencèrent à parcourir les cachots frais et obscurs et ne jugèrent pas utiles de recourir au plan. Et bien entendu ils ne mirent pas cinq minutes à se perdre. Egaré dans le labyrinthe des sous-sols de l'école, ils marchèrent au hasard, espérant à chaque tournant trouver quelque chose qui puisse les aider à s'orienter, mais tout les couloirs semblaient désespérément identiques. Ils montèrent des escaliers, en descendirent, traversèrent de longues pièces vides, des anciennes salles de cours devenues le domaine des araignées et des corridors encombrées par des tonneaux, des fioles vides et des hautes caisses.
Alors qu'ils avaient l'impression de passer pour la centième fois devant une vieille porte vermoulue, un long gémissement pitoyable se fit entendre. Les deux Serpentard se figèrent et se regardèrent à la fois intrigués et effrayés.
_ On part, on rentre, ça sent pas bon là.
Tom fit signe à David de se taire. Le gémissement retentit à nouveau et cette fois plusieurs plaintes semblables lui répondirent. Curieux, le brun, traînant David derrière lui, tourna à droite. Ils suivirent un long couloir qui devenait de plus en plus sale et nauséabond au fur et à mesure qu'ils avançaient ils finirent même par patauger dans un amas d'ordures et d'immondices.
Au bout du couloir, ils débouchèrent sur une vaste pièce circulaire et au milieu de celle-ci, une demi-douzaine de créatures difformes et crasseuses fouillait dans un tas de bouteilles.
_ Qu'est-ce que c'est ? Demanda David en tirant Tom dans la pénombre du couloir.
Tom ne répondit pas tout de suite, il observait attentivement le manège des « monstres ».
_ Ce doit être les goules dont Malefoy nous a parlé hier soir, finit-il par dire.
Les goules étaient des créatures assez grande avec de grands bras malingres et un ventre proéminent, leur petite tête affichait une expression de grandes stupidité et leurs dents semblaient gâtées elles reniflaient les bouteilles pas encore tout à fait vide et lorsqu'une d'entre elle dénichait quelque chose qui lui semblait intéressant, elle poussait une longue plainte et les autres venaient examiner sa découverte.
_ Beurk, elles sont vraiment moches ! Dit David, sans doute plus qu'il ne l'avait voulu car les goules se retournèrent aussitôt et se mirent à regarder dans leur direction. Les deux enfants se tapirent encore un peu plus dans l'ombre, mais les créatures les avaient vu car deux d'entre elles se mirent à avancer vers eux en poussant des grognements inquiétants.
Alors que David reculait précipitamment, Tom sortit sa baguette et la pointa vers les goules. Celles-ci s'arrêtèrent et se regardèrent en gémissant. Tom fit un pas en avant, la baguette toujours pointée vers les créatures. Les goules se mirent alors à pousser des hurlements d'effroi et s'enfouirent à toute pattes, trébuchant sur les bouteilles et se bousculant les unes les autres.
Tom et David poussèrent un soupir de soulagement. Le blond s'avance vers le tas de bouteille au centre de la pièce en imitant la démarche gauche des goules paniquées et en se moquant de « ces tas de boues froussards », Tom le rejoint en grimaçant, il régnait en ce lieu une odeur qui lui retournait l'estomac. Une fois qu'ils furent totalement calmés, ils se penchèrent à nouveau sur le plan.
_ Bon, dit David, le rait rouge, c'est le chemin qu'on a prit hier, non ? Donc, comme Malefoy nous a dit de ne pas tourner à gauche à cause des goules, si on prend ce chemin là on devrait se retrouver sur la bonne route, en principe.
Tom acquiesça. Ils regardèrent une dernière fois le parchemin et reprirent leur route.
Le chemin qu'ils suivaient était un large couloir bordé de salles vides et poussiéreuses. De temps à autres ils croisaient une goule qui détallait dès qu'elle les apercevait ou se cachait derrière une porte ou un tonneau. Tom eut l'impression que ces rencontres rendaient David un peu nerveux mais, pour cacher cette inquiétude, il poussait de longs rires inquiétant dès qu'il apercevait une de ces créatures. Finalement après avoir pousser un panneau en bois, ils débouchèrent sur un couloir qui leur semblait plus familier que les autres. Ils se mirent alors à suivre, en sens inverse, le chemin qu'ils avaient emprunté la veille, David ne cessant de vanter son formidable sens de l'orientation, Tom, plus pragmatique, vérifiait à chaque carrefour que son ami n'était en train de les perdre une seconde fois.
Alors qu'ils n'étaient plus très loin de la sortie des cachots, Tom sentit une main ferme l'attraper par l'épaule. Il poussa un cri et se dégagea brusquement. Lorsqu'il se retourna, sa baguette brandie, il vit un homme vêtue d'une robe écarlate ornée de motifs bigarrés qui les dévisageait d'un air sévère.
_ Mr Sanderson !
_ Qu'est ce que deux élèves de Serpentard font dans les couloirs à sept heures moins le quart ?
Le professeur avait le visage fermé mais David demanda avec son sourire du dimanche si cela était interdit.
Mr Sanderson eut un petit rire et leur informa que nul, à pars le personnel de l'école et les préfets ne pouvait se trouver hors de sa salle commune avant sept heures.
_ Maintenant, je vais vous ramener chez vous, ajouta-t-il.
_ Vous ne pourriez pas plutôt nous faire visiter le château ? Dit le blond précipitamment.
Mr Sanderson fronça les sourcils, mais, cette fois encore la comédie de David vint sans trop de peine à bout de sa sévérité.
Il insista cependant pour passer par la salle commune des Serpentard afin qu'ils prennent leurs affaires pour la journée et qu'ils mettent des affaires propres.
_ Je ne supporterai pas pendant plus d'une heure l'horrible odeur que vous trimballez avec vous jeunes gens, avait-il dit.
Alors qu'ils passaient devant une salle de classe, ils croisèrent un grand garçon musclé à la mine sévère et à la longue et épaisse crinière châtain. Il avait un badge accroché à sa robe. Mr Sanderson s'arrêta pour le saluer.
_ Alastor ! Comment vas-tu ? Je ne t'ai pas vu hier soir.
_ Pas mal, professeur, je vous remercie. Je faisais un petit tour de garde, histoire de ne pas perdre la main.
Le regard du garçon se posa sur Tom et David. Il fronça les sourcils et sembla être sur le point de dire quelque chose lorsque Mr Sanderson fit avancé les deux premières années devant lui.
_ Oh, je te présente Tom Jedusor et David Linn, je leur ai demandé de venir me voir au plus tôt hier soir, s'empressa-t-il d'ajouter.
La mine du garçon se fit plus revêche.
_ Bien, dans ce cas je n'ai rien à dire.
Alastor leur adressa un bref signe de tête et un regard dur et reprit son chemin.
_ C'est Alastor Maugrey, dit Mr Sanderson aux deux enfants intimidés une fois que le garçon eut tourné à l'angle du couloir.
Ils se remirent à marcher en direction de la salle commune de Serpentard.
_ C'est un préfet de Gryffondor qui prend son rôle très au sérieux, un peu trop à mon avis. Une chance que vous soyez tombé sur moi en premier, sinon vous auriez sans doute commencé l'année par une retenue et des points en moins pour votre maison.
_ Merci de nous avoir couvert, dit David.
_ Oh, ne vous faîtes pas d'illusions, il n'a pas cru une seconde à ce que je lui ai dit. Je vous conseille donc de ne plus traîner dans les parages entre vingt et une heures et sept heures du matin, il risque d'intensifier ses rondes de ce côté-ci du château dans les jours à venir.
Mr Sanderson les mena jusque devant leur salle commune. Ils montèrent rapidement à leur dortoir et préparèrent leurs affaires aussi vite qu'ils le purent. Ils firent sans doute un peu de bruit mais les autres enfants dormaient profondément. Après s'être changés, ils allaient redescendre lorsque Tom revint à sa valise pour saisir les fioles de potions qu'il avait préparé pendant les vacances, par la même occasion il fourra son cher livre vert dans son sac.
Lorsqu'il montra ses préparations à Mr Sanderson, le professeur les examina et les huma avant de les lui rendre. Il ne fit aucun commentaire mais son sourire et ses yeux pétillants emplirent le cœur de Tom d'une indescriptible fierté.
Le professeur de potions, jugeant qu'ils avaient sans doute visité les cachots plus qu'à leur aise, les conduisit à la salle des trophées et à la bibliothèque, puis, il leur montra les quatre sabliers géants accrochés dans le hall, près de l'entrée de la grande salle, qui décomptaient les points obtenus par chaque maison. Serpentard, Serdaigle et Pouffsouffle avaient déjà vingt points.
_ Un Gryffondor qui a eut la même idée que vous, leur expliqua-t-il, sauf que lui il s'est fait prendre.
Ils se rendirent ensuite en haut de la tour d'astronomie d'où ils purent voir tout le parc de l'école.
En désignant la ligne sombre des arbres, Mr Sanderson les prévint que s'il n'était pas trop grave de se balader la nuit dans le château, il ne fallaient absolument pas qu'ils se rendent dans la foret interdite que se soit de nuit ou de jour. Il leur raconta que sous la voûte d'arbre se terraient des créatures plus effrayantes les unes que les autres, « et bien plus redoutable que des goules » ajout-t-il d'un air sombre, ce qui fit frissonner David.
Ils firent un petit tour par la volière, les deux enfants rêvant de voir les hiboux revenir des leur chasse ou porter des lettres, puis, cédant aux suppliques incessantes du blondinet, Mr Sanderson leur montra le terrain de Quidditch.
Lorsqu'ils revinrent à la grande salle, une grande partie des élèves étaient en train de manger. Mr Sanderson leur souhaita une bonne journée après les avoir prévenu que la prochaine fois qu'il les prenait à traîner dans les couloirs à des heures indues, il leur ferait nettoyer tous ses chaudrons, et il en avait beaucoup.
Les deux garçons s'installèrent à leur table et se mirent à manger avec bon appétit, leur petite promenade les ayant mit en appétit. Alors qu'ils emplissaient leur bol de céréales, Malefoy les remarqua enfin.
_ Ah, vous êtes là, on m'a dit que vous étiez plutôt matinaux pour des nouveaux, c'est très bien cela. Tenez voici vos emplois du temps.
Pour la première fois qu'il était arrivé à Poudlard, Tom se rappela que le château n'était pas qu'un lieu plein de mystères et de promesses d'aventures mais avant tout une école et qu'il était là pour étudier, et vu son emploi du temps, il n'était pas prêt de l'oublier à nouveau.
David aussi, car il poussa un long soupire désespéré.
Ils étaient retournés à leur bols et leur tartine (et à ses œuf, son bacon, ses fruits sec et ses tranches de hareng dans le cas de David), lorsqu'une voix leur fit levé la tête.
_ Vous commencez par quoi ?
Minerva McGonagall, les lunettes sur le nez, le chignon bien serré et vêtue d'une robe impeccablement brossée, les regardait de son air toujours aussi sérieux. Tom remarqua qu'elle avait cependant le regard étincelant.
_ Bonjour Minerva.
_ Salut Min' ! S'écria David.
« Min' » haussa un sourcil. Le blond haussa les épaules.
_ Ca te rend plus attachante, ce diminutif.
McGonagall secoua la tête et répéta sa question.
_ Sortilèges et enchantements, répondit Tom en regardant son emploi du temps, et toi ?
_ Métamorphose, dit-elle, rayonnante.
Ils discutèrent un peu, les deux garçons lui racontèrent leur promenade du matin et elle leur parla de son impatience de suivre ses premiers cours, surtout ceux de Dumbledore.
Lorsqu'elle les quitta pour retourner à la table de Gryffondor, David murmura :
_ Toujours aussi folle de ce vieux gaga.
Tom la suivit des yeux et ce faisant, il croisa le regard d'un grand garçon aux cheveux châtains et épais. Alastor Maugrey les observait d'un œil perçant. Tom soutint son regard un long moment, en fait, il aurait pu rester ainsi toute la journée si un grand garçon aux cheveux roux coupés courts et au teint olivâtre ne s'était pas assis devant lui. Il avait le visage maigre et les yeux délavés.
_ Salut, je m'appelle Jehan Crimson, deuxième année, et toi ?
_ Tom Jedusor.
Le garçon regarda par-dessus son épaule.
_ La fille à qui tu parlais, c'est bien une Gryffondor ?
_ Oui, et alors ?
Jehan eut un tic d'agacement et commença à réciter tout ce qui rendait les Gryffondor haïssables.
Tom répliqua qu'il s'en moquait éperdument. Le garçon eut un rictus de dégoût et lui demanda d'où il venait. Lorsque Tom lui répondit qu'il venait de Londres, l'autre s'enquit alors de l'origine de ses parents.
_ Ma mère et une sorcière et mon père un moldu, dit Tom d'une voix sèche, mais qu'est-ce que ça peut bien te faire ?
Jehan eut un ricanement et se leva en lui jetant un regard dégoûté et en murmurant quelque chose qui ressemblait à « mauvais sang ».
Une vague de colère envahit Tom. Lui qui avait toujours été maltraité par les moldus parce qu'il était différent, étrange, et, en fin de compte, plus fort qu'eux. Voilà qu'un sorcier venait de le mépriser pour un héritage dont il ne voulait pas et qui de toute façon le refusait, une parenté que tout son être avait rejetée et que même son père ne reconnaissait pas. Il avait tout hérité de sa mère, tout, ses traits et son pouvoir.
Il était un sorcier.
Il se leva, la haine bouillonnait au fond de son cœur. D'un coin de l'œil, il vit Jehan qui sortait de la grande salle. Il prit son sac et se lança à sa poursuite. Il devait avoir l'air assez effrayant car ceux qui le croisaient le regardaient avec une crainte non dissimulée, il ne s'en souciait guère, seul la fureur le guidait. Alors qu'il s'approchait de Crimson, qui se tenait aux pieds du grand escalier de marbre, il entendit une voix sifflante lui souffler : Douleur…le respect naît de la souffrance et de la peur qu'elle engendre. Douleur…blesse pour ne jamais plus être blessé, fais leur comprendre ce qu'est la puissance. Répète après moi, écoute ma voix et répète : Endoloris… Endoloris.
Ce fut comme le feu qui brûlait en Tom était devenu un véritable incendie. Il saisit Jehan par le bras et le força à le regarder. Le rouquin blêmit, la lèvre inférieure tremblante, il tenta de se dégager mais Tom le serrait fort. Avec un cri de rage, il frappa Jehan au visage.
_ Je suis un sorcier !
Jehan étendu était terrifié. Tom leva sa baguette.
_ Endolo…
_ Tom !
Tom se retourna, Malefoy se tenait à quelques mètres d'eux. Lorsque le jeune garçon le dévisagea, le blond frémit mais ne bougea d'un pouce. D'une voix aussi douce que possible il dit :
_ Ca va aller Tom, calme toi.
D'un air méprisant il regarda ensuite Jehan qui était toujours étendu par terre, tétanisé et la lèvre en sang.
_ Tu es encore là toi ? Allez, dégage, va à l'infirmerie et si on te pose des questions, tu es tombé dans l'escalier… Allez, du vent !
Tom, entendit le rouquin se lever derrière lui et partir aussi vite qu'il le pouvait. Sa colère était passée, il regardait maintenant Malefoy d'un air inquiet le préfet avait retrouvé le peu de couleur qui colorait d'ordinaire son visage et s'était approché de lui. Tom recula mais Malefoy le saisit d'une main ferme et lui fit monter les escaliers.
Le première année était maintenant paniqué, il essaya en vain de se libérer.
_ Où as-tu appris ce sort ? demanda Mephisto d'une voix blanche.
_ Je… je le connais c'est tout.
C'était un mensonge mais dans sa posture il n'allait pas en plus avouer qu'il entendait des voix lui souffler des formules magiques. Il se rendait compte qu'il devait avoir fait quelque chose de terrible car le préfet lui lançait des regards inquiétants.
Arrivés au premier étage, Malefoy le traîna jusque dans une salle de classe vide. Il le fit s'asseoir. Tom s'exécuta en rentrant la tête dans ses épaules, sûr que le châtiment était proche. Sa peur se fit plus intense lorsque Malefoy sortit sa baguette.
Mais, à sa grande surprise, le garçon ne le mit pas joue mais alla chercher une éponge posée sur une boite à craie et, après l'avoir posé devant lui, la changea en lézard.
_ Lance ton sort, ordonna-t-il à Tom.
Tom ne bougea pas, il regardait le lézard d'un air inquiet.
_ Lance ton sort ! Répéta Malefoy d'une voix dure.
Tom ne fit pas un geste.
Malefoy lui donna une gifle et se pencha vers lui, leurs visages étaient si proches que leurs nez se touchaient presque.
_ Lance ton sort où c'est moi qui le lance sur toi, lui menaça-t-il.
Tom, tremblant, pointa sa baguette vers le reptile et prononça Endoloris. Aussitôt, le lézard se mit à se tordre dans tous les sens, comme si milles aiguilles le piquaient de toute part. L'image du père Jasper se convulsant repassa devant les yeux de Tom. Perdu dans ses pensées qui étaient maintenant à la frontière du cauchemar, Tom ne sentit presque pas la main de Malefoy qui l'obligea à relever sa baguette. Le lézard cessa de se contorsionner, il n'était plus agité que de quelques spasmes.
_ Incroyable, dit Mephisto.
Il était de nouveau livide et regardait Tom, les yeux brillants.
_ Tom, dit-il lentement, ne relance jamais ce sort car cela t'enverrait à Azkaban, la prison des sorciers. Ce sort, c'est un sortilège impardonnable, de la magie noire de très haut niveau.
Tom poussa un petit cri apeuré en lâchant sa baguette.
Malefoy le saisit par les épaules et lui dit qu'ils en reparleraient plus tranquillement ce soir.
_ En attendant, pas un mot, compris ?
Tom opina du chef, Malefoy lui sourit.
_ Par contre le coup des yeux rouges c'était excellent, dit-il avant de sortir.
C'est l'esprit encore très troublé et les mains légèrement tremblantes que Tom entra dans la salle où il allait suivre son premier cours à Poudlard : Enchantements et Sortilèges.
Tous les élèves étaient déjà installés et discutaient à voix basse. Il aperçut David qui lui faisait de grands signes de la main et alla s'asseoir à côté de lui.
_ Où t'étais passé ? T'es parti comme un coup de fusil.
_ J'avais oublié mon manuel de sortilèges, mentit Tom en sortant ses affaires.
Le blondinet n'ajouta rien car le professeur Flitwick venait de rentrer dans la salle. C'était un homme si minuscule que même David était plus grand que lui, à la mine radieuse et à la voix flûtée. Débordant d'enthousiasme, il débuta son cours en entrant immédiatement dans le vif du sujet du jour : la gestuelle.
Il leur expliqua les bases du maniement de la baguette puis leur fit une démonstration en jetant un sort de lévitation de trois façons différentes. La première fois, il s'éleva à quelques centimètres de sa pile de coussin la deuxième fois, il fit décoller un pupitre et la troisième fois, il fit faire le tour de la classe à une bouteille d'encre.
Tom connaissait déjà tout cela mais prenait tout de même un grand plaisir à voir le professeur exercer son art. Une demi heure avant la fin du cours, le professeur Flitwick leur montra le sort de télékinésie qui permettait de manier un objet à distance durant quelques secondes ou d'ouvrir une porte sans avoir à toucher à la poignée. Le petit professeur leur demanda de s'exercer à le lancer en précisant qu'ils l'étudieraient plus en profondeur au cours suivant.
Les élèves saisirent aussitôt leur baguette et, après avoir effectués de grands gestes maladroits, la pointèrent sur un petit coffre posé devant eux en prononçant téléiphi.
Tom n'avait pas appris ce sortilège mais il ne lui fallut pas plus de cinq minutes pour le maîtriser à la perfection. Après avoir ouvert et fermé son coffre plusieurs fois de suite, devant les regards incrédules du professeur et des autres élèves, Tom, sans bouger de son pupitre, brisa une craie et, avec un des morceaux, écrivit son nom au tableau.
Flitwick applaudit très fort son élève et octroya dix points à Serpentard. Galvanisés par la réussite de Tom, les enfants mirent du cœur à la tâche, et, à la fin du cours, nombre d'entre eux n'étaient pas loin de maîtriser le sortilège. David parvenait même à tirer sur les couettes d'une fillette assise au premier rang à presque tous les coups.
Tom passa le reste de la séance avec le professeur Flitwick qui voulait savoir jusqu'où le jeune garçon pouvait aller. Lorsque la cloche sonna, le garçon prodige venait de mélanger un jeu de carte et était en train de le distribuer sans toucher autre chose que sa baguette.
Après manger, les Serpentard de première année avaient cours de Défense Contre les Forces du Mal avec le professeur Thanato Rogue, le directeur de Serpentard. Tom attendait avec impatience ce cours afin d'en apprendre plus sur la magie noire, cette ombre menaçante qui semblait accrochée à lui et, parce qu'il était assez fier de ses sortilèges de protection.
Malheureusement, le cours se révéla très théorique, le professeur Rogue, un grand homme maigre à la langue acerbe et aux yeux noirs et menaçant (il va nous apprendre à nous défendre contre lui, non ? avait dit David à voix basse), ne leur apprit qu'à connaître les différences entre les féaux et le danger que pouvaient représenter certains d'entre eux.
L'heure suivante promettait en revanche d'être beaucoup plus intéressante : Ils avaient Métamorphose.
Lorsqu'ils entrèrent en cours, Dumbledore les accueillit avec un large sourire et les invita à prendre un caillou dans un petit panier poser à côté de son bureau.
_ Bienvenue, bienvenue, rentrez vite et venez prendre un galet. Tout le monde est servi ? Très bien. D'ordinaire, pour votre premier cours je vous demande de transformer une allumette en aiguille, mais, comme j'ai remarqué que ceux qui y arrivent plus rapidement que les autres ont tendance à piquer leur voisin avec leur aiguille, j'ai décidé que cette année nous tenterons de transformer ces galets en bonbons à la menthe… ou à la fraise si vous n'aimez pas la menthe.
Le professeur leur montra comment procéder en transformant plusieurs cailloux en bonbons rouges, verts ou jaunes.
_ Le premier qui réussit gagne le lot, dit Dumbledore en désignant la dizaine de bonbon qu'il avait obtenu.
Aussitôt, tous les enfants se mirent au travail. Tom regarda avec étonnements ses camarades qui ne parvenaient qu'à produire de petites étincelles en tapotant les pierres du bout de leurs baguettes. Après avoir observé le caillou, le jeune garçon se concentra et donna un coup sec dessus. Les contours de celui-ci devinrent plus lisses et sa teinte passa de gris clair à vert pastel. Tom posa sa baguette est attendit que Dumbledore, qui passait de table en table en dispensant ses conseils, s'intéresse à lui et à David. Celui-ci en avait d'ailleurs grand besoin.
_ Non, David, non, cesse donc de secouer ta baguette, tu vas…mais, tu as réussis, Tom ?
Toutes les têtes se tournèrent vers la table des deux garçons. Tom se sentit rougir.
_ Je peux goûter ? Demanda Dumbledore.
Sans attendre de réponse, le professeur saisit la friandise et la croqua.
_ Drôle de goût, dit-il en mâchouillant le bonbon, pourquoi à l'endive cuite ?
_Je voulais l'offrir à David.
Dumbledore et le reste de la classe éclatèrent de rire.
_ Charmante intention, marmonna David en retournant à son caillou.
Comme le professeur Flitwick, Dumbledore passa le reste de son cours à évaluer l'étendue des capacités de Tom et, à son grand effarement, le garçon ne rencontra les premières difficultés que lorsqu'ils abordèrent les sortilèges de transferts appliqués aux liquides inflammables.
_ Tom, est-ce que tu as appris ou tout cela te semble naturel ?
Tom haussa les épaules et répondit qu'il trouvait la magie très simple.
Lorsque la cloche sonna, le professeur le retint.
_ Pars devant, David, Tom te rejoindra plus tard.
Dumbledore rangea ses affaires dans son sac puis s'assit sur son bureau. Tom se plaça devant lui, les mains dans les poches et la mine anxieuse.
_ Tu es très étonnant, Tom, et pourtant, je pensais avoir eu mon compte de surprise pour la journée avec Miss McGonagall, de Gryffondor. Elle est très douée, elle aussi, il ne lui a pas fallu une demi-heure pour obtenir une dragée à la menthe… Excellent de surcroît, ajouta-t-il avec un petit sourire qui détendit Tom. Visiblement, si cet homme pouvait être grave, il n'était jamais sinistre.
_ Voilà ce que je te propose. Je vais te donner du travail en plus, du travail à ton niveau. Mais, je tiens à ce que tu viennes tout de même en cours pour acquérir des connaissances théoriques. En échange, je vais t'autoriser à accéder à certains livres de la réserve, mais, prévient moi quand tu veux en emprunter un.
Tom sourit largement, Dumbledore lui tendit un petit sac en toile qui contenait une dizaine de bonbons.
Réponse aux reviews :
Merci pour ta review, Oyne.
Miss Serpentard, j'espère que tu ne m'en voudras pas trop pour ce retard, en tout cas, grand merci pour toutes tes review. Ca fait très chaud à mon petit cœur.
