Miss Serpentard : Merci pour ton intérêt et ton assiduité et ce malgré les longs écarts entre deux « update » (comme dirait mon pote Norton)
Chapitre Neuf : Nuit de cristal
_ J'aimerai un peu plus d'attention !
David et Tom relevèrent la tête, devant eux, le visage du professeur Rogue, affichait un terrible rictus, qui allié à sa couleur rouge vif le rendait absolument terrifiant. David déglutit et Tom recula au fond de son siège. Rogue se pencha encore plus vers eux et, d'un geste vif saisit le grimoire posé sur les genou de Tom.
_ Alors voilà la chose qui vous passionne tant, dit le professeur d'une voix sifflante en parcourant l'ouvrage. Je suppose, Mrs Linn et Jedusor que connaître le meilleur moyen de calculer la trajectoire d'un cognard ou le poids exact d'un vif d'or est d'une utilité bien plus grande que maîtriser la technique pour immobiliser un orque, qui est, je vous le rappelle, le sujet du cours que vous êtes sensés suivre.
Rogue revint à son bureau et rangea le livre dans un de ses tiroirs. Puis avec un sourire narquois il ajouta :
_ Mais je suppose que vous êtes parfaitement au fait sur ce sujet, aussi je pense que vous obtiendrez au moins 16 au devoir de la semaine prochaine, c'est d'ailleurs à cette seule condition que vous reverrez votre livre et échapperez à une retenue Maintenant, reprenons je vous prie…
_Quelle plaie ce Rogue !
Tom hocha la tête en silence, même s'il pensait que le professeur n'avait pas tout à fait tort, il jugea qu'il ne valait mieux pas défendre Rogue dans l'état où se trouvait David. En revanche, la punition était exagérée, obtenir un 16 à l'un de ses devoirs…
_ Autant nous dire tout de suite la colle qu'il nous réserve ! Ronchonna David en donnant un coup de pied contre une statue.
Pour tenter de calmer son camarade, Tom lui proposa de passer par le bureau de Sanderson avant de rentrer à la salle commune. David approuva, le professeur avait, à ses yeux, une grande qualité : il n'aimait pas du tout le professeur Rogue.
Le bureau de Sanderson avait bien changé d'aspect depuis le jour où Tom était venu lui demander un renseignement, et pourtant cela ne faisait qu'une semaine. Le sol et les tables jadis propres et couverts de bouteilles, cornues et autres ustensiles ou ingrédients étaient couverts de papiers de différentes tailles et couleurs. Assis à son bureau, Sanderson, une plume à la main griffonnait sur un rouleau de parchemin d'une finesse exceptionnelle, lorsqu'il vit les deux étudiants, il leur fit signe d'attendre et se dépêcha de finir d'écrire.
_ J'en ai marre, soupira-t-il en se laissant glisser au fond de son fauteuil : Je n'aurai jamais dû demander l'homologation de ma potion, toute cette paperasserie à remplir...
Lentement, il réunit quelques morceaux de parchemins en une liasse et la rangea dans une chemise verte.
_ Que puis-je faire pour vous ?
Ils discutèrent de ce qu'ils avaient faits au cours de leur journée et, à la grande déception de David, le professeur Sanderson approuva l'attitude de Rogue mais il se rattrapa en promettant au jeune garçon d'intercéder auprès de son collègue pour qu'il puisse récupérer son livre. Ils parlèrent ensuite du cours de duel depuis Halloween, Tom et David n'avaient manqué aucune des séances avec Dumbledore malgré le refus de ce dernier d'autoriser Tom à s'exercer avec les plus grands élèves de l'école.
De toute façon, Tom avait d'autres sujets de préoccupation que le manque d'adversaires de son niveau : le lendemain d'Halloween, il avait fait une découverte extraordinaire, tellement extraordinaire qu'il n'en avait parlé à personne, pas même à David, pas même à Mr Sanderson. En fouillant la librairie, Tom avait déniché un vieux livre poussiéreux intitulé l'Histoire de Poudlard, il y avait vu que l'architecture du Château avait énormément bougée au fil du temps, que de nombreux professeurs avaient disparus au tournant de couloirs et qu'on ne les avait retrouvé que de nombreuses années plus tard dans des salles qui étaient apparues subitement, les pauvres hères pensant s'être simplement trompés de porte. Mais au milieu de toutes ces informations insolites et captivantes, Tom avait déniché les biographies des fondateurs de l'école. Il avait vite passé sur celle de Gryffondor qui ne lui apparu être qu'un bien pensant buté et bruyant, celle de Serpentard retint son attention, non pour ses actes car il avait eu une vie assez terne, contrairement à Pouffsouffle, mais pour deux de ses particularités : sa haine des moldus et sa capacité à parler le fourchelangue, la langue des serpents.
Une fois retourné dans sa chambre, Tom avait saisit son livre et avait collé son oreille à la couverture. Il avait alors entendu des voix douces et sifflantes l'appeler par son prénom ou bien lui donner le titre de maître. Le garçon avait alors ouvert le bouquin et s'était adressé aux serpents, ceux-ci lui avait alors révélé qu'il avait le don fabuleux de parler le fourchelangue. Une rapide recherche à la bibliothèque que les langages animaux étaient le privilège de quelques et rares familles de sorciers, il n'y avait donc plus de doutes possibles : il était le descendant de Salazar Serpentard. Toutes les questions à propos de sa famille se trouvèrent résolues sur le coup : la passion de la magie noire, le passage par Serpentard pour tous les enfants, ce curieux livre qui l'avait appelé tout au fond du coffre familiale, les puissants pouvoirs de ses ancêtres et dont il semblait avoir hérité : « Serpentard semble avoir marqué ma famille » avait-il dit à Mr Sanderson, il ne se doutait alors pas combien ses mots étaient justes.
Une telle révélation lui aurait apportée un prestige extraordinaire au sein de l'école, et plus encore dans sa maison, mais Tom décida que la meilleur façon d'honorer son nom était de devenir le plus brillant des élèves que l'école eut jamais connu de leur montrer à tous ces Pouffsouffle, Serdaigle et surtout à ces Gryffondor que c'était à Serpentard que résidait la vraie puissance, par son prestige, il réhabiliterait la splendeur de son ancêtre que les autres fondateurs avait osé exiler.
Il s'était alors mis à travailler d'arrache-pied, s'initiant à la lecture des runes pour pouvoir déchiffrer les livres d'ancienne magie de la Réserve, c'étai d'ailleurs à cela qu'il était occupé lorsque David l'avait interrompu avec son livre sur le Quidditch.
Il se demandait encore pourquoi il n'avait pas tout raconté à David, le jeune blondinet était son ami, jusque là ils avaient tous partagés, David lui avait appris à manier correctement un balais et à se déplacer la nuit en évitant Maugrey ou les pièges du concierge, en échange, Tom l'aidait dans son travail et lui faisait profiter de ses connaissances acquises à la bibliothèque ou lors des réunions avec le groupe de Malefoy. Cependant, il ne lui avait rien dit : il n'avait pas choisi de ne rien lui dire, cela s'était fait naturellement et il ne se l'expliquait pas vraiment.
_ Tom ?
Tom sursauta, Sanderson et David le regardaient s'un air surpris. Le professeur lui demanda s'il allait bien et le jeune homme répondit qu'il était juste un peu fatigué, au vu de la mine de son ami et du professeur il su qu'ils ne le croyaient pas mais ils ne firent aucun commentaire et se remirent à discuter de leur prochain devoir de potion.
Sanderson les raccompagna jusqu'à leur salle commune pour leur éviter tout problème au cas où Maugrey serait dans les parages.
Alors qu'il venait de se coucher, Tom, réfléchit à sa récente découverte, puis de fil en aiguille, il en vint à songer à Poudlard, à Mr Sanderson, au coffre qui l'attendait à Gringott, à ces derniers mois au cours desquels il avait plus appris sur lui que durant les onze années qu'il avait passé à Saint Andrew. Tom porta la main à sa baguette magique qu'il glissait toujours sous son oreiller, s'il devait retourner à l'orphelinat, il n'allait certainement pas se laisser maltraiter par les autres enfant ou même par le vieux Lester, il n'aurait plus à supporter la sollicitude humiliante de Gary. Il se savait un nom et des pouvoirs, et il contait bien le faire sentir à tous.
Un serpent se dirigeait vers lui, c'était un grand serpent vert émeraude avec une plume rouge sur le front, il savait de quelle créature il s'agissait, cent fois il avait lu sa description, il savait aussi que si la créature ouvrait les yeux, s'en était fini de lui mais, curieusement, il n'avait pas peur il tendit sa main vers le reptile et celui-ci vint placer sa tête dessous comme pour se faire caresser. Il se mit à marcher le basilic toujours à ses cotés, mais il entendait derrière lui les voix sifflantes d'autres serpents qui l'acclamaient et le révéraient, la petite troupe passa une sous une arcade et se retrouva dans le grand hall de Poudlard, vide, ils gravirent les escaliers, tournèrent à gauche…
_ Debout flemmard !
Tom se réveilla en sursaut, instinctivement, il sorti sa baguette et la pointa sur le visage hilare de David.
_ Imbécile, souffla Tom en baissant le bras
_ Toujours aussi aimable, commenta David en écartant largement les rideaux du lit de Tom, dépêches-toi de te lever, on a une petite course à faire pour le cours de sortilège.
Tom se leva et commença à s'habiller en demandant de précisions à son ami.
_ Tu sais que Flitwick veut vérifier notre maîtrise des sortilèges de d'apaisement aujourd'hui ?
Tom acquiesça.
_ J'ai pensé à ce que tu m'as dit l'autre jour sur les herbes à prisme, si on enduit le bout de notre baguette avec de la sève de ce truc…
_ … nos sortilèges seront plus efficaces, finit Tom, et alors ?
_ Alors l'autre soir, j'ai vu que Sanderson en a.
Tom qui était en train d'enfiler ses chaussettes s'arrêta net et regarda son ami en fronçant les sourcils.
_ Je refuse de voler quoi que se soit dans le bureau de Sanderson dit-il d'une voix sourde.
_ C'est pas un vol, c'est juste un emprunt, répliqua David en levant les mains au ciel.
_ Ah oui, et comment on va faire pour les lui rendre ? Grogna Tom en reprenant son habillage.
_Bof, on aura qu'à faire un p'tit tour dans la Foret, dit David Linn avec nonchalance.
Une fois descendu dans la salle commune, Tom et David furent rejoints par Melchior Rosier et Diana Rusard qui discutaient près du feu.
_ Quesqu'ils font là, eux ? Chuchota Tom en serrant les dents.
_ Ils vont faire le guet dans les cachots, s'ils croisent Maugrey ou un autre préfets, ils le divertiront le temps qu'on finisse le travail.
De tous les plans de David celui-ci était sans doute le plus précaire mais Tom accepta tout de même de prendre part à l'opération.
Lorsque Diana et Melchior furent partis en éclaireur, Tom et David se glissèrent dans le couloir qui menait au bureau de Sanderson.
_ Pourquoi veux-tu absolument tricher ? Chuchota le brun, tu maîtrise parfaitement ce type d'envoûtements.
_ Ouais, répondit le blond mais c'est pas le cas de tous dans la maison et moi j'veux un carton plein de points pour Serpentard, ça fera enrager Minerva…
Alors qu'ils n'étaient plus qu'à quelques mètres de la porte d'entrée du bureau, ils entendirent des bruits de pas venant du couloir qui leur faisait face, aussitôt, ils se cachèrent derrière un gros tonneau et observèrent. Ils virent passer près d'eux les élégantes bottines en cuir noire de Sanderson ainsi que les mocassins du professeur Dippet, la porte du bureau s'ouvrit largement et une forte lumière apparue dans la pièce peu de temps après. De leur cachette Tom et David parvenaient entendre ce qui se disait.
_ Vous savez que je n'approuve pas votre décision.
_ Je le sais monsieur c'est pour cela que j'ai demander à Albus de venir, j'ai décidé de me plier à son verdict…
_ Qui vous sera de toute façon favorable, Sanderson.
_ Je n'en sais rien, je l'espère voilà tout.
Tom et David entendirent à nouveau des bruits de pas, et peu de temps après les chaussures à clochette d'Albus Dumbledore passèrent devant leur nez.
_ Je vous prie d'excuser mon retard, dit la voix de Dumbledore, je vois que votre décision et prise.
_ Nous attendions justement votre avis.
_ Monsieur le directeur, je ne peux qu'approuver l'initiative de notre jeune collègue.
Il y eut un bruit semblable à celui d'une valise que l'on ferme d'un coup sec.
_Mais enfin, Albus, ce sont des affaires de moldus, nous n'avons pas à nous en mêler, gémit la voix suppliante de Dippet.
_ Etant donné qu'un de nos élèves est concerné, cela nous regarde également.
Les deux étudiants entendirent les trois adultes sortirent du bureau et Mr Sanderson jeter un sort sur la porte de celui-ci.
_ Fichu pour rentrer dedans, chuchota Tom en grimaçant. L'autre plaque sa min contre sa bouche.
_ Soyez prudent, et bonne chance, dit Dumbledore.
_ Merci, je serai de retour d'ici deux ou trois jours, répondit Sanderson.
Ils entendirent le jeune professeur s'éloigner de son bureau par le chemin qui menait vers le grand hall tandis que Dumbledore et Dippet restèrent un petit moment immobiles avant de repartir par où ils étaient venus.
Une fois qu'il fut sûr que les deux adultes n'étaient plus dans les parages, Tom, sorti de derrière son tonneau et se planta devant la porte du bureau de Sanderson, il prononça une incantation en posant le bout de sa baguette contre la serrure, une lumière dorée apparue se répandit sur toute la porte.
_ Qu'est-ce que c'est ? Demanda David en fronçant les sourcils.
_ Je ne connais pas ce type d'enchantement, on a plus qu'à rentrer, répondit Tom en secouant la tête.
Ils retournèrent à leur salle commune sans rien dire, ils n'avaient peu obtenu ce pour quoi ils s'étaient aventuraient dans les cachots au petit matin, mais ce qu'ils avaient appris leur promettait de longues heures de discussion et de supputation. Ainsi, Sanderson était parti régler une affaire impliquant des moldus contre l'avis de Dumbledore. « Maudits moldus » pensa Tom, il ne comprenait pas pourquoi les sorciers continuaient à se préoccuper de ces créatures faibles et cruelles, ces imbéciles qui les avaient pendant si longtemps persécuté et propagés sur eux des histoires stupides. Encore que cette fois, un élève était concerné. Sans doute encore l'un de ces niais de Gryffondor.
Trois jours plus tard, Mr Sanderson n'avait toujours pas réapparu. Pour justifier son absence, tous les professeurs prétendirent que l'absence du professeur de potion était due à une toux persistante qu'il aurait contractée au cours d'une de ses expériences. Seul Dumbledore et Rogue ne firent de commentaires à ce sujet, le premier disant ne rien savoir, le second affirmant haut et fort qu'il se désintéressait complètement des affres de Sanderson. Mais malgré ces efforts de désinformation, la rumeur d'un départ soudain du professeur ne tarda pas à faire le tour du château, nul ne savait pourquoi Sanderson se serait absenté mais tous était sûr que cela n'avaient rien d'accidentel, d'ailleurs certains signes ne trompaient pas : l'infirmière était très nerveuse lorsqu'on lui demandait des nouvelles du professeur et elle se refusait à tout commentaire quant à sa convalescence, les autres professeur évitaient consciencieusement de faire référence à une potion ou un philtre durant leur cours et Dippet, qu'on ne voyait d'ordinaire qu'à leur des repas, restait de long moments planté sur le seuil du château, les yeux fixé sur le portail d'entrée. La gêne ambiante était d'ailleurs le nouveau sujet d'amusements cyniques pour Tom et David qui ne cessait de faire exprès de mettre les pieds dans le plat en parlant de Sanderson à haute voix dans les couloirs ou durant les cours. Ils avaient d'ailleurs faillis mourir de rire devant la figure décomposée de Flitwick lorsqu'ils avaient émis l'idée que Sanderson était partis chercher des moldus pour tester sa dernière potion sur des créatures non magiques.
Finalement, le jeune professeur réapparu une semaine après sa disparition, selon ceux qui l'avait vu rentrer, il n'avait pas pris la peine de saluer qui que soit, et était directement monté vers le bureau de Dippet sans même se débarrasser de sa cape de voyage maculée de boue. Lorsqu'ils apprirent le retour de leur professeur préféré, David et Tom projetèrent d'aller lui rendre visite le soir même. Il n'eurent pas attendre aussi longtemps, alors qu'ils venaient de quitter le cours d'histoire de la magie, le professeur Dumbledore demanda à David de le suivre, jamais le professeur de métamorphose n'avait paru aussi grave. Tom accompagna son ami jusqu'à la porte du bureau de Dumbledore avant que celle-ci ne se referme il eut le temps d'apercevoir le visage du professeur Sanderson couvert de larmes qui les dévisageait, la lèvre inférieure tremblante.
Peu de temps après que David soit entré, un long cri retentit, aussitôt Tom sortit sa baguette et pénétra dans le bureau en ouvrant violemment la porte. Devant lui apparu le tableau le plus désolant qu'il lui fut jamais donné de voir. David à genou pleurait bruyamment, tandis que Dumbledore et Sanderson accroupis lui parlaient doucement, assis derrière le bureau, Dippet parcourait un journal en secouant la tête.
_ Que ce passe-t-il David ? Demanda Tom.
David ne répondit rien, il continuait de pleurer et de gémir. Tom fit un pas en avant.
Dumbledore leva la tête, il avait les yeux rougis et de grosses larmes roulaient sur ses joues avant de se perdre dans sa barbe rousse.
_ Je vais accompagner David à l'infirmerie, dit-il à Mr Sanderson, occupez-vous de Tom.
Le jeune homme blond opina.
_Qu'est-ce qui s'est passé ?
Sanderson ne répondit pas. Il tenait toujours la manche du garçon et le conduisait vers la salle commune des Serpentard.
_ Qu'est-ce qui s'est passé ? Répéta Tom
_ Ca ne te concerne pas.
Tom stoppa net et tira sur sa manche. Le professeur lâcha prise et le jeune garçon en profita pour se mettre hors de portée.
_ Bien sûr que ça me concerne ! Cria-t-il, qu'est ce que je vais dire à David la prochaine fois que je le verrai ? Dis-moi, c'est que qui te faisait tant souffrir l'autre soir dans le bureau de Dumbledore ?
Sanderson ne répondit pas, il sorti sa baguette magique et la pointa sur Tom.
_ Expelliarmus !
La baguette de Tom s'envola et atterrit dans la main gauche du professeur.
_ Suis-moi, Tom.
Dans les cachots, ils ne se dirigèrent pas vers la salle des Serpentard mais vers le bureau du professeur de potion, d'un coup de baguette, celui-ci ouvrit la porte et invita Tom a entré.
Une fois qu'ils furent installés, Sanderson sorti une petite bouteille d'un tiroir de son bureau.
_ De la liqueur de morille, dit le jeune homme blond d'un air triste, je crois que je vais en avoir besoin. Tu vois Tom, se que j'ai vu ces derniers jours sont parmi les choses les plus atroces qu'on puisse imaginer.
Le professeur déboucha le flacon et but une gorgée.
_ Comme tu le sais, les tuteurs de Tom sont des commerçants juifs habitant Berlin.
Tom opina du chef.
Sanderson lui tendit alors un journal, Tom vu immédiatement qu'il s'agissait d'une copie de celui que lisait le professeur Dippet dans le bureau de Dumbledore.
_ Lis.
Tom baissa les yeux sur le papier et les releva aussitôt.
_ Excusez-moi, mais je ne connais pas l'allemand.
Sanderson sortit une paire de lunettes d'une des poches de sa robe, Tom les chaussa et aussitôt, le texte lui apparu dans un anglais parfait.
_ Ca marche aussi pour les runes ? Demanda Tom.
_ Il y a une paire de lunette pour chaque langue et elles coûtent affreusement chers. Maintenant, lis.
Tom replongea dans le journal. Il y appris que dans la nuit du 9 au 10 novembre, les partisans du parti national socialiste, qui détient le pouvoir en Allemagne, avaient dévasté de nombreux commerces détenus par des juifs et avaient exécuté ou fait arrêté des centaines de juifs.
Tom releva la tête.
_ La nuit de cristal, dit Mr Sanderson d'un air sombre.
_ Pardon ?
Sanderson avala une nouvelle gorgée d'alcool.
_ Les nazis, expliqua-t-il, ont eu le bon goût de baptiser leur méfait la nuit de cristal, rapport aux bris de verre des vitrines.
Il s'enfouit la tête entre les mains.
_ Et la famille de David ?
_ Lorsque j'ai vu leur magasin en cendre j'ai demander aux voisins où ils pourraient être, j'ai cherché dans toutes les directions qu'ils m'avaient indiqués avant de me rendre compte qu'ils avaient brûlé avec leur maison.
Tom resta sans voix. Le professeur avait éclaté en sanglots ils ne cessait de répété « ce sont des monstres… horrible…comment peut-on en arriver là… »
Tom ne parvint pas à dormir cette nuit là, il ne cessa de penser à douleur que devait ressentir son amie, il avait essayé de d'aller le voir à l'infirmerie mais on lui avait dit qu'il dormait et qu'il ne valait mieux pas le déranger. Il repensait aussi au récit que lui avait fait Sanderson, les moldus n'étaient donc que des bêtes brutes, ne songeant qu'à persécuter et à détruire, et ceux qui n'étaient pas de cette trempe là se faisait massacrer par leur semblable, entraînant dans leur chute des torrents de larmes et de cris. Eprouver de la sympathie pour ces créatures lui apparût plus que jamais être une folle inconscience, un péril pour soi et pour la communauté des sorciers toute entière. Et qu'en était-il des sang-de-bourbe, ne risquaient-ils pas de les trahir pour satisfaire leurs instincts sanguinaires ?
Mais le pire restait à venir. Lorsqu'il décida de se lever, Tom descendit directement à l'infirmerie il y trouva une foule de professeurs et d'élèves amassée devant la porte. Se frayant un passage à coups de coude et de pied, Tom parvint jusqu'au pied du lit où David gisait. Ses draps et son matelas étaient gorgés de sang, son visage était pâle, les veines de ses poignets étaient ouvertes.
Tom eut un haut le cœur, il sentit ses jambes se dérober sous lui. Il se rattrapa au bras du professeur Sulfur et reparti le plus vite possible vers sa salle commune.
Le jeune garçon passa une bonne partie de la journée à pleurer la mort de son ami, et ni les attentions de Minerva McGonagall ou de Malefoy parvinrent à le consoler. Derrière la tristesse, Tom sentait une grande colère monter en lui. Une colère envers les moldus et envers tous ceux qui continuaient à oser les considérer comme des êtres raisonnables et plein d'intérêts. Il n'avait jamais cherché de but dans la vie que d'être reconnu par ses pairs, aujourd'hui la mort de son ami venait de lui en donner un nouveau, un objectif qui occuperait toute son existence
