Pas de reviews donc pas de réponses aux reviews… Logique -)

Chapitre Deux : retour à Saint Andrew

Tom savait parfaitement qu'il avait réussis ses épreuves à la perfection, sauf peut-être celles de vol et de botanique. Cela ne l'empêcha pas de se dresser sur la pointe des pieds lorsque les panneaux annonçant les notes des différents élèves apparurent dans le hall. A côté de lui, le minuscule Melchior Rosier tentait d'apercevoir s'il avait réussi à obtenir la moyenne.

Au final, nul élève de première année ne rata ses examens mais, quelques Pouffsouffle obtenaient leur passage avec la note minimum. Pour sa part, Tom obtenait des grades qui lui auraient ouvert la porte de la troisième année, mais Dumbledore ne jugeait pas bon de lui faire sauter une classe.

De retour à la salle commune, Tom ne fêta pas son succès avec les autres élèves. La fin de l'année scolaire signifiait pour lui le retour à l'orphelinat. Certes, il aurait toujours sa baguette magique pour se défendre mais après avoir été immergé pendant dix mois dans le monde de la magie, il ne voulait pas retourner dans l'haïssable univers moldu. L'idée de revoir le vieux Lester lui donnait la nausée, la promesse des accolades de Gary le faisait frissonner. Pourquoi devrait-il supporter ces horreurs alors que tous les autres élèves de sa maison allaient passer l'été à jouer au Quidditch ou à flâner au Chemin de Traverse en se gavant de bonbons ? Il était un sorcier, pas un de ces amateurs de moldu comme ce stupide Francis Weasley. Il aurait même accepté de passer tout l'été à laver les verres au Chaudron baveur plutôt que rester une minute dans le dortoir miteux de l'orphelinat à écouter dormir cette bande d'imbéciles faibles et méprisables.

Alors qu'il faisait ses valises en pensant aux maléfices qu'il jetterait volontiers aux enfants de Saint Andrew, Tom tomba sur son carnet de note. Abandonnant son rangement, il saisit sa baguette et leva le sort qui protégeait le cahier. En le feuilletant, il se rendit compte qu'il avait découvert pas mal de chose depuis la mort de David : le polynectar, le veritaserum, l'histoire de Poudlard, l'illudryade, la chambre des secrets. Le jeune garçon referma le cahier violemment, il n'avait pas beaucoup avancé sur ce dernier sujet et pourtant c'était celui qui lui tenait le plus à cœur. Il avait passé en vain des nuits à la bibliothèque, fouiller les archives de l'école sans rien trouver. Sa colère monta encore d'un niveau lorsqu'il songea que la solution se trouvait sans doute dans son coffre au fin fond de Gringotts et qu'il ne pourrait sûrement pas y faire des recherches sérieuses avant la fin de ses études. « Alors tout ce que je pourrai trouver ne servira plus à rien, il sera trop tard ». Ses longs doigts saisir sa baguette, et il donna un coup rageur sur le livre vert. Un rire moqueur sembla sortir des pages. Tom Jedusor haussa les épaules et rangea le livre dans une de ses malles. Il fallait qu'il apprenne à se maîtriser, il devait apparaître comme un garçon charmant et attentionné, une graine de préfet en quelque sorte. Il passa ses belles mains dans ses long cheveux noirs, depuis la mort de David il ne s'était plus coupé les cheveux et ils descendaient maintenant jusqu'au bas de sa nuque. Il eut un léger sourire en imaginant la tête de Lester lorsqu'il entrerait à Saint Andrew avec ses cheveux long et sa baguette magique. Avec un peu de chance, cela serait trop pour que son cœur tienne le coup.

Toute les frustrations et les regrets de Tom s'évanouirent lorsqu'il entra dans la grande salle. Celle-ci avait été entièrement décorée aux couleurs de Serpentard : des tapisseries vertes et argents pendaient aux murs, les flammes des bougies avaient une couleur émeraude et Dumbledore, pourtant directeur de Gryffondor, avait créer une illusion représentant un long serpent et l'avaient envoyé au dessus des quatre tables. Le reptile ne cessait de tourner autours de la grande salle en sifflant. Les élèves de Serpentard le saluaient à chaque fois qu'il passait au dessus de leur table alors que certains Gryffondor semblaient se retenir pou ne pas lui lancer leur assiette ou leur verre. Lorsque tous les étudiants furent à leur place. Le professeur Dippet se leva et exigea le silence en émettant de petites explosions avec sa baguette.

_ Chers élèves, commença-t-il, une nouvelle année s'achève. Elle fut riche d'évènements, certains joyeux comme les magnifiques performances de nos équipes de Quidditch.

Un immense brouhaha retentit à la table des Gryffondor, Malefoy sembla devenir plus vert que le serpent qui flottait au dessus de lui.

_ Mais un autre fut d'une grande tristesse, reprit Dippet d'une voix sourde. Je par le bien sûr du décès de notre ami David Linn.

Une chape de plomb tomba sur la salle. Beaucoup de regards se tournèrent vers Tom, mais celui-ci se contenta de regarder droit devant lui, son visage semblable à un masque.

Il se passa un long moment avant que Dippet prenne de nouveau la parole.

_ Avant d'annoncer les résultats de la coupe des quatre maisons, je voudrai vous donner quelques recommandations : Comme certains d'entre vous le savent, le gouvernement moldu britannique à déclaré la guerre à son homologue allemand. Certes, les conflits entre moldus ne nous regarde pas, ajouta Dippet en haussant la voix pour couvrir les ricanements provenant de la table des Serpentard. Cependant, nous vous conseillons de ne pas vous aventurer dans le monde des moldus cet été, et pour ceux qui seront forcé d'y vivre, de ne pas hésiter à contacter les autorités magiques s'ils se sentent en danger.

Tom eut un sourire : les moldus recommençaient à s'entretuer. Tant mieux, un peu de ménage de temps à autre n'était pas pour lui déplaire.

_ Maintenant, passons à l'annonce des points recueillis par chaque maison : En quatrième position : Pouffsouffle avec quatre cents quarante-deux points.

De faibles applaudissements se firent entendre.

_ En troisième position : Serdaigle avec quatre cent soixante-seize points.

Les applaudissements se firent plus forts.

_ En seconde position et ce malgré une victoire au tournois de Quidditch : Gryffondor avec cinq cents quatre-vingt trois points.

Un rugissement retentit mais les visages des Gryffondor étaient ouvertement maussades.

_ Enfin, les grands vainqueurs de l'année, Serpentard remporte la coupe avec sept cents douze points.

Des hurlements de joies explosèrent à la table des Serpentard. Comme ses semblables, Tom grimpa poussa de nombreux cris et enlaça ses voisins en chantant, ignorant les grognements qui se faisaient entendre aux autres tables. Les verts et argents avaient beau avoir ravalée une partie de leur arrogance, Serpentard restait tout de même la maison honnie de l'école.

La soirée se finit par une immense fête dans la salle commune de Serpentard, Malefoy et une bande d'élèves de septième année étaient parvenus à faire sortir deux caisses de vin d'orties des cuisines de l'école. Il restait aussi un peu du sucre de lune datant de Halloween et des bouteilles de Bieraubeurre que certains avaient ramenés de Pré-au-Lard. C'est donc dans un état de fraîcheur plus qu'approximatif que Tom se mit au lit. Le père Jasper, Saint Andrew, les livres qui dormaient tout au fond de son coffre et celui qui sifflaient dans sa valise, tout cela était à des centaines de lieu de lui… ou à une nuit de sommeil.

« Poudlard express en direction de King's Cross, tous les voyageurs sont invité à monter. Départ dans trois minutes ! »

Tom finit de hisser sa valise dans le train. Il avait repéré un compartiment vide, une denrée rare dans le Poudlard express. Une fois qu'il eut installé ses affaires dans les filets. Il se pencha par la fenêtre et fit de grands signes de la main. L'élégante silhouette de Mr Sanderson se dirigea vers lui. Derrière elle courrait Minerva, une valise dans chaque main.

_ Bon voyage Tom, dit le professeur en serrant la main du garçon. Le jeune homme blond souriait mais l'étincelle qui existait dans ses yeux avait disparu. Tom partageait le sentiment qui serrait le cœur de l'adulte : pour toujours, il manquerait quelqu'un dans le Poudlard express.

Les bras de Tom entourèrent le cou de Mr Sanderson et sa tête se posa contre son épaule. L'adulte et l'enfant se mirent alors à pleurer ensemble. Curieusement, Tom sentit que cela lui faisait du bien, c'était la première depuis le suicide de David, que lui et Sanderson évoquaient la mémoire de leur ami. Ils n'échangèrent pas d'autre paroles jusqu'au départ du train mais leur regard en disait plus que n'importe quel mot : ils étaient désormais unis par quelque chose d'à la fois fort et terrible.

 Tom resta penché par la fenêtre jusqu'à ce que la gare de Pré-au-Lard ait totalement disparue. Lorsqu'il rentra la tête, il vit un papier posé sur la banquette.

Il le prit et le lu rapidement :

            Mr Jedusor,

En raison de la disposition du 27 Mai 1712 sur l'utilisation de la magie par les sorciers de premier cycle, il vous est interdit d'user de votre baguette magique ou de pratiquer tout rituel en présence de moldus. Tout action engendrant la découverte de l'existence des sorciers et/ou de la magie par quelconque moldu et émanant de votre personne est sera également considérée comme un manquement à cette disposition et par la même vous exposera aux sanctions prévues par la loi, à savoir une pénalité de 30 gallions et une possible exclusion de l'école de magie Poudlard qui est laissée à l'appréciation du directeur de Poudlard.

Notez également que toute récidive entraînera inévitablement une expulsion  définitive et irrémédiable de Poudlard.

En vous souhaitant de bonnes vacances,

Giselle Delastarrack, commission des infractions de catégorie D, Ministère de la magie.

Tom relut deux fois la lettre avant de s'écrouler sur la banquette. On venait de lui enlever son unique moyen de se défendre à l'orphelinat. Une vague de désespoir le submergea, c'était comme si le monde de la magie venait de le poignarder dans le dos. On le laissait à la merci de la cruauté d'enfants avec qui il ne voulait rien avoir à faire. On l'empêchait de faire la seule chose qui désormais le passionnait : la magie. Il réfléchi un instant, il ne pourrait même pas lire ses grimoires puisque la loi lui interdisait de faire quoi que se soit qui pourrait révéler aux moldus l'existence des sorciers. Tom se leva d'un bond, et fit tomber sa valise du filet. Avec fébrilité il chercha ses livres parmi ses affaires. Une fois qu'il les eut tous réuni, il regarda sa montre. « Hum, c'est faisable, largement faisable » pensa-t-il en souriant. Il traça un cercle sur le sol du compartiment et dessina des runes tout autours des livres qu'il avait disposés au cœur du cercle. Le jeune garçon leva alors sa baguette magique et commença à murmurer les invocations idoines. Totalement absorbé par sa tâche, il n'entendit même pas lorsque quelqu'un entra dans son compartiment. Ce ne fut que lorsque le rituel pris fin et que le cercle et les runes eurent disparues qu'il remarqua la présence de l'intruse.

_ On peut savoir ce que tu fais là, siffla Tom à Minerva McGonagall tandis que cette dernière le regardait avec des yeux ronds.

La jeune fille s'assit sur la banquette sans pouvoir détacher ses yeux des livres que Tom ramassait et remettait dans sa valise.

_ Co…Comment as-tu fait cela, demanda-t-elle. On ne commence à étudier les rituels qu'en sixième année.

_ Ce n'est pas très compliqué, répondit Tom avec un haussement d'épaule. Puis jugeant qu'il pourrait être plus aimable, il ajouta avec un sourire : je suis sûr qu'avec quelques heures d'étude des runes tu en ferait autant.

Minerva fronça les sourcils et regarda son ami dans les yeux. Celui-ci se mordit la lèvre, lorsque la Gryffondor avait ce regard là, il était sûr qu'elle parvenait à lire dans les pensées.

_ Qu'est ce que tu veux, petite fille ? dit-il en détournant les yeux.

_ Savoir pourquoi tu t'amuses à lancer de tels sorts. Inutile de me répondre, je finirais bien par savoir, répondit la jeune fille d'une voix glaciale en se levant brusquement.

Tom s'approcha d'elle et la pris par les épaules, bizarrement, la présence de Minerva lui faisait du bien, c'était comme si elle lui faisait oublier toute sa colère.

_ Assied-toi, je vais t'expliquer.

_ Ne te moque pas de moi, tu diras ce qui t'arrange, Tom Jedusor.

_ C'est toujours mieux que rien, argumenta Tom en souriant.

La jeune fille acquiesça et se rassis sur la banquette. Le garçon s'installa face à elle et commença à lui raconter la vie à Saint Andrew. Il lui parla des autres enfants et de leurs jeux stupides auquel il n'était jamais invité, de leur plaisir de se jeter sur lui lorsque le surveillant éteignait la lumière du dortoir. Il lui parla aussi de Lester, la terreur de l'orphelinat, du goût prononcé du vieil homme pour ce qu'il appelait « la chair fraîche ». Enfin, il lui parla du désespoir qui l'avait envahit lorsqu'il avait appris qu'il ne pourrait pas faire de magie là bas. Durant tous son récit, Tom s'était efforcer de rester le plus neutre possible, il ne voulait pas livrer le secret de sa haine envers les moldus ou sa colère à l'égard de la lâcheté des sorciers.

_ Et le rituel ?  Demanda Minerva

_ Quiconque ouvrira ces livres sans prononcer le bon mot n'y trouvera que des pages blanches, expliqua Tom, je doute que mes chers camarades s'intéressent jamais à un livre mais je ne tente pas la chance.

Ils passèrent le reste du voyage à discuter de choses et d'autre, au grand plaisir de Tom, Minerva ne semblait pas atteinte de ce pathétique intérêt pour les moldus qui animait certains sorcier, aussi elle ne le bombarda pas de question sur l'éducation moldue ou sur leur supposée ingéniosité. En revanche, Tom ne se lassait pas d'entendre son amie lui parler des fantômes qui hantaient le manoir de ses parents en Ecosse ou des contes et légendes des sorciers des Highland. Hélas, le temps file vite quand il se passe en bonne compagnie et la sinistre silhouette de la gare de King's Cross apparue plus rapidement que Tom ne l'aurait souhaité et avec elle son futur départ du monde des sorciers le frappa plus durement que jamais.

En descendant du train, Tom chercha du regard celui qui devait le conduire à l'orphelinat. Parmi la foule, il distingua Malefoy qui discutait avec un adulte qui lui ressemblait trop pour ne pas être son père. Alors qu'il se dirigeait vers l'autre bout du quai, Tom sentit une main se poser lourdement sur son épaule. Il se retourna et se fit face à un grand homme entièrement vêtu de noir et dont le visage était caché par le capuchon de sa cape en cuir.

_ C'est toi, le jeune Shadow ?

La voix de l'homme était rauque est à peine plus forte qu'un murmure. Tom sentit que derrière l'ombre du capuchon, deux yeux durs l'examinaient dans les moindres détails. La main gantée se fit plus pesante sur son épaule, Tom hocha la tête. L'inconnu le regarda avant de tourner.

_ Nous nous reverrons bientôt, dit-il avant de disparaître dans la foule.

Tom resta un instant sur place, cherchant où l'homme avait pu passer, puis il repris sa valise et se dirigea vers le bout du quai. Que voulais cet homme qui semblait le connaître, simplement voir son visage ? Tom en doutait, dès qu'il avait posé les yeux sur l'obscurité du visage de l'inconnu, il avait ressentit un mélange de peur et de haine émaner de l'homme en noir. Il était sûr d'une chose : cet homme ne l'aimait pas, mais alors pas du tout, et en même temps, il le craignait. Etrange.

_ Tom ! Par ici !

Le jeune garçon sortit de ses pensées, à quelques pas de lui, le professeur Dumbledore lui faisait de grands signes de la main.

Tom faillit éclater de rire. Le sorcier avait abandonné sa longue cape violette et sa robe rouge pour endosser une redingote vert foncée et un pantalon de velours bleu qui jurait horriblement avec sa chemise jaune.

_ Tu t'étais perdu ?

_ Non, non, je discutais avec…

Tom hésita un instant.

_ Avec Méphisto et son père, finit-il par dire.

_ Tu es sûr que tout va bien ? Demanda Dumbledore en fronçant les sourcils.

_ Bien sûr répondit Tom en souriant.

L'homme hocha la tête en le regardant par-dessus ses lunettes en demi-lune et lui fit signe de le suivre.

Le garçon avait tout d'abord pensé tout dire à Dumbledore mais il s'était ravisé au dernier moment. Malgré tout le respect qu'il éprouvait pour cet homme, Tom n'arrivait pas à l'aimer. Il était trop parfait, trop sûr de lui, toujours là pour porter la bonne parole ou tendre une main secourable. Le garçon ne comprenait qu'une telle puissance puisse perdre son temps en commisération et condescendance envers les plus faibles que lui : quelle perte de temps, quelle stupidité. Comme si les autres allaient lui rendre la pareille.

La voiture se gara, Dumbledore sortit quelques pièces de la poche de son pantalon et paya le chauffeur. Un homme au visage rouge et grossier et à l'accent de Cockney.

Tom sortit, sa valise à la main. Dumbledore tapa trois grands coups contre la porte de l'orphelinat. « Comme Ogg, le soir de la rentrée » songea Tom. Sauf que cette fois ce ne fut pas un grand sorcier à la longue barbe qui ouvrit mais une femme à la mine revêche et aux cheveux gras. « Bah, elle a de la barbe, elle aussi… » Poursuivi Tom dans ses comparaisons.

_ Alors Tom, cette année s'est bien passée ?

Tom hocha la tête. Devant lui le père supérieur le regardait en souriant. Les yeux de Tom passèrent rapidement de Dumbledore au père supérieur. Ils avaient le même sourire bienveillant. « Saint sorcier et Saint moldu enfin réunis, pitié faîtes de moi un païen » Songea le garçon.

_ Oui, très bien, vraiment, j'ai appris plein de choses très intéressantes.

Le père supérieur hocha la tête.

_ Et bien je vais prendre congé de vous, dit Dumbledore, je suis sûr que Tom est pressé de retrouvé sa chambre et ses camarades.

« Me revoilà chez moi » Pensa Tom sans joie. C'était la première chose qu'avait dit Gary lorsqu'ils étaient entrés dans le dortoir. Ils avaient croisés le garçon au milieu de la cour et celui-ci avait absolument tenu à accompagné lui-même Tom jusqu'au pied de son lit. Il avait ensuite absolument tenu à lui dresser la liste exhaustive des garçons arrivés durant l'année, agrémentée de ses commentaires avant de se répandre sur l'absence de « son ami » qui lui avait tant fait de peine. Il y à un an encore, Tom aurait écouté le monologue de Gary avec un sourire moqueur accroché aux lèvres. Mais l'esprit de Tom n'avait même plus envie de se moquer de se ballot de Gary, il était au dessus de chaudrons bouillonnants, aux milieux de livres qui lui susurraient des secrets depuis longtemps oubliés, devant Minerva lors de l'un de leurs duels acharnés, il était surtout avec David lors de leur première sortie dans les sous-sols ou lorsqu'en cours il tentait de détourner son attention en faisant voler l'encrier juste devant ses yeux.

« Je ne suis pas chez moi ».Tom se releva, les rayons de lune striaient la chambre de leur lumière blafarde. Son regard se posa sur les lits sagement alignés et sur les couvertures qui se levaient au rythme de la respiration des enfants endormis. Tom eut envie de saisir sa baguette et de leur jeter tous les maléfices qui lui passeraient par la tête. Ils étaient si faibles, si stupides, aucun d'entre eux ne lui résisterait. « Demain, quand ils seront en troupeaux, ils se jetteront sur moi, meute stupide et meurtrière » songea-t-il en tendant la main vers sa valise. Les mots de pouvoir des plus sordides malédictions résonnaient dans sa tête, d'un geste brusque, il repoussa ses draps et se pencha pour ouvrir sa valise.

Alors qu'il fouillait parmi ses affaires, sa main rencontra un morceau de parchemin. Tom le tira et lis les premiers mots à la lueur de la lune.

            Mr Jedusor,

En raison de la disposition du 27 Mai 1712 sur l'utilisation de la magie…

Tom referma la valise et se laissa tomber sur son lit. Il était un sorcier et son monde se détournait de lui en lui interdisant d'exister aux yeux d'êtres pour lesquels il ne ressentait que du mépris. Son monde préférait se cacher que revendiquer une prédominance qui lui revenait naturellement.

Tom regarda le plafond, une colère sourde courrait dans ses veines.

_ Je n'ai pas de chez moi.