Auteur : Zorca
Titre : Black Day
Base : Fruits Basket
Genre : Yaoi
Grade : R pour le simili lemon du chapitre 1.
Disclaimer : Les persos sont à Natsuki Takaya/ Hakusensha... tant pis.
Chapitre : One-shot ou enfin presque ^^
Avertissement : Attention, pour cette fic, je m'appuie sur les trois derniers épisodes, les n° 24, 25 et 26. Si vous ne les avez pas vus... z'êtes prévenues qwa ^^
Je vais essayer de rester assez évasive, mais je suis d'ores et déjà certaine que je vais en spolier un sacré morceau...
De plus : Les dialogues et actions du flash-back du jour P sont directement retranscris de l'animé... Je n'interviens qu'au niveau des pensées...
Enfin : Hum... La construction est bizarre... J'ai fait une sorte d'essai d'un effet de style (ouep, cette histoire me sert à mes expérimentations scénaristiques... Pauvres de vous...)... une intro, des flash-back qui se répondent sur plusieurs jours et par plusieurs persos (^^ ) et un retour au présent. Donc, vu que j'ai un peu peur d'avoir pas mal embrouillé le truc, je vais essayer de faire des indications scénaristiques assez complètes ^^ Je n'aime pas faire ça mais je voulais que les coupures soient tranchantes et compréhensibles... Du coup bé... pas trop le choix qwa v.v
Bref.
Pourquoi est-ce que j'écris ce truc ? Bé... Parce qu'à un moment Yuki dit à Kyô :
« On ne sait que fuir nous... »
Nous ? Et ouais, il ne m'en faut pas plus ^^ Et pis... ça peut tellement bien coller avec les autres que je n'ai pas pu m'en empêcher lol
Oups, j'allais oublier... ma frénésie de commentaires débiles m'a repris... sauve qui peut...
Pitit mot :
Ben... vala le dernier ''one-shot'' d'un simili arc, 'Des jours'
Pitite Note :
//... indications scénaristiques ...\\
« ... Réminiscence de dialogue ... »
Des jours
Black day
Dans la vie, rien n'est jamais tout blanc....
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//... Intro : P.O.V. Kyô, temps présent, chalet de Shigure[DlB1] ...\\
Il fait nuit... et nous sommes là, sur le toit... Ce qu'il se passe... ce qu'il s'est passé... je ne l'ai pas vu venir... tout du moins presque pas. C'est un enchaînement de choses, d'évènements qui se sont succédés à une vitesse hallucinante... On n'a pas eu le temps de souffler... on n'a pas eu le temps de comprendre... et très certainement pas l'envie non plus... certainement avons-nous juste besoin de le vivre, de le ressentir.
J'suis là... étonnamment calme et je sais pourquoi.
J'ai été accepté... pas dans la famille Sôma... tout du moins pas par Akito au sein du clan... Mais par une jeune fille qui au tout départ n'avait rien à voir dans nos secrets, dans notre vie.
Tôru a eu peur de moi, elle me l'a dit et je l'en remercie. C'est la preuve qu'elle a regardé ce que j'étais réellement, pas ce qu'elle aurait voulu que je sois. Elle m'a vu et pourtant, pourtant elle est toujours là à m'appeler Kyô-kun, à me sourire, à parler avec moi. Elle ne m'a pas rejeté et je me sens étrangement apaisé.
Ca fait parti de la suite d'évènements qui se sont imbriqués pour créer ce soir, cette nuit, pour nous emmener à ça... mais ça nous mènera à quoi ?
.
... ou tout noir....
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//... Flash-Back : 2 jours plus tôt : le jour de pluie ...\\
Elle l'avait vu... Elle l'avait vu et pour lui ça ne faisait aucun doute... Tout était fini.
Ce bain tiède qui le fripait mais dans lequel il aurait aimé se noyer...
Cette situation instable qui le réchauffait de l'intérieur tout en lui faisant peur...
Tout était FINI.
C'était Kazuma qui en avait décidé ainsi.
C'était l'homme en qui il avait le plus confiance qui venait de le trahir...
Cet homme, son maître, son shisho, son... père ?..... l'avait entraîné dans un piège, dehors, sous la pluie... une discussion qui semblait anodine jusqu'à ce que...
« Il va falloir que tu acceptes ta véritable apparence pour avancer. »
Il avait crié.
« Je l'ai acceptée ! »
Le temps avait hurlé sa peine et il s'était mis à pleuvoir plus fort alors que Kyô complétait sa phrase avec cynisme.
« Comme le fait que ma vie s'est finie au moment où je suis né possédé par le chat... Et aussi que c'est la faute du rat, qu'il est à l'origine de tout ! »
Ombre silencieuse devant une fenêtre, Yuki assistait à la scène qui se jouait. Il avait compris, déjà, il savait ce qui allait se passer... Seuls Kyô et Tôru étaient ignorants de ce qui allait se dérouler ce soir-là.
Le maître avait répondu avec un air triste.
« Tu n'as pas changé. Vas-tu continuer à vivre ainsi, seul ? Comme mon grand-père ? Tu as dit que tu n'aimais pas cet endroit mais c'est faux. »
Il l'avait attrapé par le poignet.
« Ce n'est pas que tu ne l'aimes pas, tu veux fuir. Tu sais que ce que tu as appelé tiède est en fait une chaleur qui te guérit. Mais tu ne veux pas que la vérité, ta véritable forme, soit dévoilée. Tu as peur de tout perdre. Tu ne fais que tenter de fuir cette situation instable. »
Kyô était perdu. Il venait de comprendre Kazuma aussi sûrement que ce dernier l'avait percé à jour.
Comment pouvait-il si bien le connaître ?
Comment pouvait-il si facilement le comprendre ?
Comment osait-il vouloir lui infliger cela ?
« Non... »
Mais sa faible dénégation n'y avait rien changé.
« Dans ce cas je t'enlèverai tout moyen de fuir ! Nous verrons si tu perdras ou non Kyô. Nous verrons si ta vie est vraiment finie. »
Et il le lui avait arraché... son bracelet.
Derrière lui Tôru venait d'arriver et observait ce qu'il se passait avec innocence et incrédulité.
« Ne me regarde pas !!! »
Mais il était trop tard. Elle l'avait regardé... Elle l'avait vu et pour lui cela ne faisait plus aucun doute...
Tout était fini.
Pourtant... pourtant cela ne s'était pas passé comme ça... Tôru était une jeune fille étonnante, réellement. Kyô le savait déjà avant ce soir-là, mais il n'avait pas pu imaginer à quel point.
Il s'était enfui. Il avait couru, droit devant, pour cacher cette apparence, cette forme, sa véritable forme, au plus profond des bois. Sa course s'était arrêtée face à un lac sur les rives duquel il s'était assis, à bout de souffle, à bout de force, à bout d'espoir... Là ses souvenirs l'avaient oppressé... mais cela ne l'avait pas étonné. L'eau était sombre et pourtant scintillante. Il voyait des milliers d'éclairs la parcourir alors que les gouttes de pluie s'y mêlaient en une symphonie monotone... Ne disait-on pas que l'on voyait défiler sa vie sous ses yeux avant de mourir ?
Il n'avait plus rien à perdre. Il était une aberration, une abomination... Il était plus que possédé lui, il était maudit.
[Mère de Kyô] « Tu es mignon donc je ne te montre à personne. »
[Akito, enfant] « Ton corps mute horriblement. »
[Mère de Kyô] « Moi seule t'aime. Je t'aime. »
[Akito, enfant] « Et quelle odeur horrible ! Une odeur de putréfaction. »
[Mère de Kyô] « Je suis fière de toi. »
Tôru était arrivée, bien plus tard, alors que venait de lui revenir en mémoire l'enterrement de sa mère. Il s'était retourné dans le but de fuir, encore, mais derrière lui se tenait Yuki qui lui coupait toute retraite.
Ils l'avaient retenu, tous les deux, avec rage, avec force, avec des mots, avec douceur et elle lui avait dit.
Elle lui avait dit tout ce qu'il avait toujours souhaité entendre.
La fin de la nuit s'était déroulée dans un brouillard de pleurs. Il s'était transformé en chat pendant qu'il la serrait. qu'il se serrait dans ses bras[DlB2] et elle l'avait ramené, souriant avec douceur en le tenant comme un enfant.
Tôru était un ange, Kyô en avait la certitude à présent.
Tôru était extraordinaire. Elle avait soigné les blessures les plus profondément ancrées dans son âme et même si elles n'étaient pas guéries, elles commençaient et ce pour la première fois à cicatriser, à arrêter de saigner.
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... c'est plein de tons de gris différents....
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//... Flash-Back : quelques heures avant l'intro ...\\
« Sôma-kun ? »
Yuki sursauta. Attablé devant une tasse de thé, il s'hypnotisait depuis un bon quart d'heure sur les volutes de fumées qui s'en échappait.
Assis à sa gauche Shigure avait passé ces quinze minutes là à l'observer méticuleusement. Le rat avait eu pendant tout ce temps la même expression songeuse que celle qu'il lui avait surprise la veille[DlB3] alors qu'il était assis sur l'escalier, face à la porte ouverte derrière laquelle s'entraînait Kyô... Il l'avait observé et s'était interrogé même si son air pensif pouvait facilement s'expliquer. Après tout, les deux jours qu'ils venaient de vivre avaient été riches en émotion, pour ne pas dire tout particulièrement éprouvants, voir éreintants, vidant... Mais il sentait que quelque chose lui échappait, il sentait que l'aphasie de Yuki était en partie due à autre chose et que cette autre chose là pourrait bien intéresser le romancier à l'eau de rose qu'il était à ses heures perdues. En bref, durant ce quart d'heure d'intense réflexion de sa part, Shigure avait décidé de surveiller Yuki et... Tôru... car il ne doutait aucunement que cet air songeur là était dû à une affaire de c½ur.
« Oui Honda-san. »
Yuki avait répondu dans un sourire et Shigure s'était levé afin de laisser les deux tourtereaux à leur discussion.
« Je vais travailler ! », avait-il chantonné avec bonne humeur.
Il quitta la pièce en faisant des entrechats, referma la porte coulissante derrière lui sur un grand sourire et y colla immédiatement son oreille avec l'air conspirateur.
« Excusez-moi, je vous dérange, mais... »
« SENSAI !!!! »
Shigure se raidit derrière la porte. Il se redressa lentement, le plus lentement possible... Derrière lui se tenait sa responsable de publication. Droite comme un i, les bras tendus le long de son corps et les poings serrés, elle le regardait comme un fauve prêt à l'attaque. Le chien pouffa nerveusement, sortit un éventail d'on ne savait où pour se donner un air naturel et reculant à petit pas, finit par s'enfuir à toute jambe, poursuivit par la jeune femme.
Yuki et Tôru s'observèrent quelques instants avec consternation et après un mouvement de la main évasif du rat, la jeune fille reprit.
« J'ai dû faire quelque chose de mal... Je discutais avec Kyô-kun de ce qu'il s'était passé avec Akito-san, je lui disais que quand on était vivant il fallait exprimer ses sentiments, sa frustration, sa colère... et il s'est détourné sans un mot pour partir se réfugier sur le toit... Je ne comprends pas. Je suis désolée, tellement. »
Tôru semblait prêtre à fondre en larme et Yuki se retint de soupirer. Il l'aimait beaucoup, même énormément... mais la jalousie le rongeait, mais la scène à laquelle il avait assisté, si impuissant alors qu'elle avait les cartes en mains, lui faisait remonter un goût de bile dans la bouche...
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//... Flash-Back : Le jour de pluie ...\\
« Dites lui la vérité ! Ce que vous pensez ! Dites lui la vérité ! »
Il l'avait hurlé, il l'avait pleuré... Il ne pouvait rien faire, il ne pouvait rien faire d'autre que de s'accrocher désespérément à la cuisse du démon pour l'empêcher de fuir...
Il aurait aimé être celui qui le ramènerait à la lumière en redécouvrant la sienne... mais le chemin de cet exorcisme ne passait pas par lui et tout comme Kagura, il devait s'incliner devant Tôru et lui faire confiance... la laisser faire... Il se rappelait encore des phrases de sa cousine, de sa voix douce et calme qui cachait mal son inquiétude et son désespoir alors qu'il s'étonnait de ne pas la voir le suivre.
« C'est ma décision. Je peux accepter l'apparence de Kyô quelle qu'elle soit car personne ne l'aime autant que moi. Donc je comprends que je ne sois pas la bonne, que pour Kyô maintenant il faille Tôru. Nous sommes tous les deux des possédés, donc je ne serai jamais qu'un lot de consolation pour lui. Nous sommes hélas trop proches. Je dois donc le confier à Tôru[DlB4] . »
Il savait qu'elle était dans le vrai. Il avait compris ses raisons... et elle ? L'avait-elle compris lui ?
« Qui a inventé ce prétexte ? C'est triste... »
Triste... Il ne l'était pas. Il s'était résigné, simplement, à ce que ce soit elle, l'ange Tôru qui ait gain de cause et qui gagne contre lui, le Prince des Ténèbres...
Et elle avait réussi.
Là où lui n'avait pas su trouver les mots, elle venait de dire avec exactitude ce qu'il fallait.
Kyô-démon ne bougeait plus. Alors il l'avait lâché et restait en retrait en se tenant son épaule mise à mal dans ce corps à corps... qu'il aurait aimé... mais c'était fini.
Il s'était tenu en retrait. Il était de trop à présent. Kyô se confiait, se dévoilait, à elle et pas à lui... Il lui offrait son âme, ses pensées, ce qu'il était et lui n'était qu'une ombre, derrière eux, dissipé par leur lumière. Kyô venait d'offrir à Tôru ce dont LUI rêvait depuis des semaines, des mots, des murmures...
Kyô...
Pas le chat, pas le démon... Kyô, torse nu et les yeux pleins de larmes, qui était en train de l'enlacer en murmurant son nom...
Que ça faisait mal.
Il aimait profondément Tôru, c'était la vérité, même s'il avait appris ces derniers temps à la détester.
Il aimait cette jeune fille tout en courage, en douceur, en abnégation.
Il aimait cette jeune fille simple, sensible, sincère, aimante.
Il la trouvait parfaite, parfaite pour Kyô, parfaite pour lui car elle ferait son bonheur et qu'il ne pouvait QUE souhaiter son bien-être...
Mais ça n'empêchait pas... ça n'y changeait rien.
Elle venait de lui voler un peu plus ce qu'il désirait et ça lui faisait mal.
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//... Sortie du flash-back sur le jour P, retour au flash-back : quelques heures avant l'intro ...\\
Yuki se leva. Il sourit avec douceur à Tôru. Il l'aimait beaucoup malgré tout et il était certain qu'elle ne savait pas à quel point elle pouvait le faire souffrir.
« Je vais aller le voir Honda-san. Ne vous inquiétez pas. »
Elle le remercia et il quitta la pièce en silence pour se rendre sur le toit...
Il était anxieux. Il ne savait pas ce qu'il allait y faire... ce qu'il allait bien pouvoir dire.
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//... P.O.V. de Kagura, temps présent, lieu différent ...\\
« Pourquoi tu n'y vas pas Yun ? Tu n'aimes plus Kyô ? »
Il avait l'air si inquiet devant la fenêtre...
« Je le déteste depuis toujours. Je suis le rat et il est le chat, donc ça ne pourra jamais changer. »
Pourquoi s'en justifier alors ?
Pourquoi faire intervenir la fatalité ?
Pourquoi tant d'inquiétude Yuki-kun ? Pourquoi cet air sombre depuis tant de jours.
« Qui a établi ce prétexte ? C'est triste... »
Pourquoi se tendre ? Pourquoi écarquiller les yeux ?
« Kagura, tu ne le poursuis pas ? »
Pourquoi changer de sujet ?
« Non. C'est ma décision... ... ... »
Oui... Ma décision Yuki... Pas un prétexte, pas un souci de paraître... Ma décision... comme ce fut la tienne de partir en courant le rejoindre...
Ca fait longtemps que je m'interroge... Ils se détestent mais restent là, à vivre sous le même toit alors que Kyô pourrait fuir...
Je me suis demandée pour quoi...
Pour qui ?
Pour Tôru ?
C'est ce que je me suis dit, au départ... Je me suis dit que c'était elle qui le retenait dans cette maison...
Peut-être est-ce vrai...
Peut-être oui, mais ce n'est pas complet.
Ce soir-là il était à la fenêtre.
Je l'ai vu se tendre alors que Kyô hurlait que c'était de sa faute, qu'il était à l'origine de tout.
Je l'ai vu serrer les poings, pincer ses lèvres[DlB5] sur des mots que son âme criait.
Ce n'était pas de la haine, non...
La haine aurait fait naître l'indifférence ou la joie face à de tels propos...
Ce n'était pas de la haine, non et peut-être que Tôru n'est pas la seule à retenir Kyô là-bas...
... et peut-être que je ne serai pas la seule à souffrir... le jour où Kyô lui donnera son c½ur, le jour où Tôru lui offrira le sien en échange...
Ce jour-là peut-être que Yuki et moi, nous pleurerons tous les deux sur cet être qui nous échappe...
Nul ne peut l'aimer aussi fort que moi, même pas elle, même pas lui, mais il ne le sait pas... Il ne peut pas le savoir.
Il m'échappera et je le sais. On ne peut pas forcer l'amour, on ne peut pas l'insuffler dans un c½ur où il n'existe pas déjà. J'ai beau l'aimer avec force, avec constance, il m'échappera. Il m'a déjà échappé.
Le chasseur s'est épris de sa proie ? Peut-être... ce qui est sûr en tout cas c'est que la proie est hypnotisée, pauvre d'elle, à sa merci. Mais les lois de la prédation sont cruelles et Yuki s'en rendra compte quand sur une absence de regard, de paroles, Kyô le mettra à mort.
Le chat deviendra démon. Irrémédiablement attiré par son contraire il ira se perdre dans les bras d'un ange... Tôru sera sa propre perte, destinée obligatoire pour une sainte. La lumière dissoudra les ténèbres et dans son étreinte amoureuse se tiendra un homme.
Le démon laissera la place à Kyô... et je serai là, je serai à lui, comme je l'ai toujours été... mais ce jour-là il me verra et me gardera.
Je l'ai toujours aimé, avec force et avec constance et un jour j'en serai récompensée, je le sais.
J'ai un avantage face aux autres, je ne suis pas un de ses contraires.
Les opposés s'attirent oui, mais l'attirance n'est pas forcément l'amour.
Les opposés s'attirent oui, mais les différences déchirent, détruisent... Quand on se fond l'un en l'autre on cherche toujours à se fondre en l'autre, à fondre l'autre dans son image.
Moi je ne suis qu'une femme, qu'une jeune femme et ce jour-là nous serons les contraires élémentaires, indissociables, ceux qui ont créé la vie et sa pérennité depuis la nuit des temps...
Ce jour-là il y aura un homme et une femme et nous aurons toute notre vie pour nous aimer.
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//... Quelques minutes avant l'intro ...\\
Il était monté sur le toit et s'était rapproché lentement de Kyô. Ce dernier était allongé sur le dos, les bras derrière la tête et lui lança un regard en coin alors qu'il s'asseyait à une vingtaine de centimètres de lui.
Le silence se fit, quelques secondes, quelques minutes... Aucun des deux n'auraient pu le dire tant ils étaient plongés dans leurs propres pensées.
Yuki fut le premier à trouver une banalité à dire et tenta donc de débuter la conversation d'une voix incertaine.
« Pourquoi viens-tu toujours te réfugier ici ? »
Le regard du chat qui l'avait fixé quelques secondes se perdit dans le vide alors que des images du passé de Kyô lui revenaient.
Il marchait avec Kazuma dans l'enceinte du clan Sôma. Aux fenêtres se tenaient des femmes qui discouraient sur leur passage et malgré son jeune âge il avait compris qu'il était une malédiction pour tous les êtres qu'il approchait, qu'il allait être un poids pour cet homme qui se proposait de l'élever.
Il s'était arrêté, indécis. Il avait déjà eu envie de fuir, de ne plus être lui et l'envie se précisa plus encore. Le Shisho l'avait alors pris dans ses bras et l'avait hissé sur son épaule en lui disant sur un sourire tendre :
« Il va falloir respirer de l'air plus haut. »
Et son maître avait eu raison... Plus haut l'air était fleuri. Les fleurs de cerisiers le saturaient de senteurs délicates, apaisantes et depuis ce jour-là il avait fait d'une maxime un mode de vie. Quand la réalité l'oppressait, il prenait au propre de la hauteur pour s'aider à le faire au figuré.
Il hésita avant de répondre, pas vraiment certain de vouloir ainsi se livrer.
« J'ai besoin de respirer... de l'air en hauteur... C'est peut-être pour ça que c'est pas un mal que je ne sois pas accepté dans votre cercle de privilégiés... je suis trop indépendant... »
Il stoppa sa phrase quelques instants avant de la reprendre. Yuki était venu jusqu'ici et avait essayé d'initialiser une discussion... C'était à lui à présent de faire l'effort, d'en faire autant... il en avait quelque part tellement envie.
Ne sachant pas réellement quoi ajouter il opta pour une tentative d'humour.
« Si ça va pas, je griffe... ça aurait fait tache. »
Yuki lui adressa un sourire amusé bien que timide qui tétanisa le chat une dizaine de secondes. C'était la première fois que Yuki lui souriait depuis cette nuit-là...
C'était la première fois... c'était sa première fois, et les souvenirs revinrent le heurter.
Il n'y avait pas pensé quand le rat était venu s'asseoir à ses côtés. Il n'avait pas été gêné, il n'avait pas ressenti l'appréhension... Il n'y avait plus pensé, tout simplement.
Le White day lui avait semblé loin, enfoui sous les évènements de ces deux derniers jours... Ce n'était pas le cas. Il était resté en surface malgré le cataclysme qui l'avait chamboulé... qui les avait tous touchés.
D'un seul coup il se demanda pourquoi Yuki était là à essayer de lui faire la conversation. Il avait cru que le rat voulait lui parler de cette nuit-là... et maintenant se demandait s'il ne voulait pas plutôt parler de *cette nuit-là*...
Il essaya de garder son calme, de rationaliser...
Respirer de l'air plus haut, respirer de l'air plus haut... Il le fallait et il y arriva.
Il prit une grande inspiration et se laissa regagner par le silence apaisant de la nuit avant de se remettre à réfléchir, avec une certaine sérénité.
Des images lui revinrent et presque étonnamment, ce furent celles d'un jour de pluie qui changea sa vie.
Yuki était accroché à la cuisse de cette forme hideuse, de SA forme monstrueuse. Il le tenait, avec rage, les yeux fermés avec...
Quoi ?
Ecoeurement ?
Non...
Désespoir ?
...
Il les avait ouverts pour lui dire avec douceur :
« On ne sait que fuir nous ? »
Pour lui hurler :
« On ne sait que fuir ? J'en ai assez... J'en ai assez de ça ! »
Il l'avait tenu... Il ne l'avait pas lâché...
Dans ses yeux pas de dégoût, pas de crainte... de la détermination, du désespoir...
Des larmes.
Dans ses yeux, son âme, à nue, comme elle ne l'avait jamais été... même cette *nuit-là*.
« On ne sait que fuir Yuki ? »
Il l'avait lâché dans un souffle et le rat l'observa quelques instants avant de répondre, pour remettre ses idées en place, pour bien peser ce qu'il devait ou ne devait pas dire.
« J'ai entendu ta discussion avec Kazuma sempaï... et il avait raison. Nous tentons tous de fuir des situations instables de peur que nos secrets soient dévoilés, de peur d'être rejetés, d'être regardés comme des animaux et non comme des êtres humains... Oui, nous fuyons toujours car nous ne voulons pas souffrir... Nous préférons ne rien avoir plutôt que de le perdre... »
Yuki lui avait répondu avec douceur, en le regardant fixement et Kyô avait soutenu son regard. Il laissa s'écouler quelques secondes avant de demander à nouveau.
« Nous ? »
Yuki frissonna. Il se rappelait très bien de la phrase qu'il lui avait murmurée, la première de cette nuit-là...
« On ne sait que fuir nous ? »
... et d'un seul coup il était pris d'une viscérale envie de la démontrer en allant se cacher dans un trou de souris... Kyô venait d'entamer la discussion qu'il espérait avoir depuis longtemps et qu'il n'avait jamais osée demander.
Nous... Oui, ce nous là avait été dans sa bouche synonyme de tous les deux.
« Parce que nous n'en avons pas reparlé ? »
Yuki n'avait pas su que dire et son silence avait été perçu par Kyô comme une réponse suffisante. Sans lui laisser le temps de se reprendre, le chat avait mis deux pattes dans la coupelle de lait et la légère rougeur qui s'étala sous les joues de Yuki lui confirma que c'était bien de *cette nuit-là* dont il était question.
Le rat se tendit. Il n'aurait pas cru que Kyô débuterait la conversation sans détour et cela le déstabilisa... d'autant plus qu'il n'avait jamais vraiment pensé en parler d'abord... il avait naïvement cru que cela recommencerait bien mieux que cela ne s'était terminé, avec naturel, sans mise au point préalable. Il lâcha donc simplement dans un souffle :
« Oui... »
Kyô soupira et brida ses instincts qui lui hurlaient de l'attraper par les épaules et de le jeter en bas du toit en murmurant 'Bats des ailes Wu-babe'... D'où lui venait cette pensée[DlB6] ? Il n'aurait pas su le dire. Qui était Wu-babe ? Il n'en savait rien non plus, mais l'envie de le faire était elle BIEN réelle[DlB7] .
Il inspira un grand coup. Si Yuki restait muet la discussion risquait bien de se clore sur ce oui à peine articulé... Il ne savait absolument pas quoi rajouter et était certain qu'un 'il fait beau ce soir' ne ferait pas l'affaire.
Comme répondant à ses doutes Yuki prit sur lui pour s'expliquer d'une voix hésitante.
.
.
. comme les reflets dans la cendre[DlB8] .
.
.
« Ce n'est pas ce que je voulais. »
Le chat tressaillit. Voila qui était dit, avec franchise.
Il s'en était douté de toute façon. Après l'avoir vu ainsi Yuki ne pouvait pas lui dire autre chose.
Il s'y était préparé à ce rejet catégorique...
Il avait mal, mal... tellement mal...
« Je ne voulais pas que cela se termine comme ça. »
Kyô tourna la tête en un battement de cils pour le fixer, incrédule.
« C'était... au départ... juste une envie, comme ça... mais... »
Yuki ne le regardait pas alors que le chat le fixait avec de grands yeux.
« J'ai su... pendant... que c'était...
faux. »
Le rat déglutit péniblement et se tut pour de bon. Il n'avait le courage ni d'en dire plus ni de regarder la réaction de son interlocuteur.
Un silence troublé et inconfortable s'installa. Kyô essayait de comprendre avec certitude ce qu'avait voulu dire Yuki alors que ce dernier attendait la douche froide qu'il était sûr d'obtenir.
« Je...
je n'ai rien compris. »
Au bout d'une quinzaine de minutes le chat était sorti de son mutisme pour avouer l'évident, Yuki avait été incompréhensible.
Etrangement, cette phrase prononcée avec incertitude fit rire le Prince, un rire léger qui contenait autant d'autodérision que nervosité.
Kyô lui sourit avec un certain soulagement, mais cet instant léger se dissipa quand Yuki tourna la tête vers lui pour lui répondre avec légèreté.
« Je m'en suis douté. »
« Oh ! Tu veux dire que je suis stupide c'est ça ! »
Le chat s'était redressé en vitesse tout en s'inclinant légèrement sur lui pour le regarder avec colère. Ce qu'il n'avait pas prévu c'était qu'installés comme ils l'étaient tous les deux au départ (ndli :lui-allongé-et-Yuki-assis-à-une-vingtaine-de-centimètres-pour-ceux-qui-n'auraient-pas-suivi), sa réaction impulsive avait eu pour conséquence que deux degrés d'angle d'inclinaison supplémentaires[DlB9] au niveau du bassin et ils se faisaient tous les deux un baiser d'esquimau. En bref son instinct avait si bien fait les choses que plongés dans les yeux l'un de l'autre ils n'arrivaient plus à bouger.
Ils s'observèrent quelques secondes, indécis, avant que Yuki ne murmure sur un petit sourire.
« Je pourrais dire que tu me facilites encore la tâche mais je ne suis pas sûr que tu le prennes bien. »
Kyô se redressa légèrement et tourna la tête pour regarder dans le vide. Son expression étonnée avait laissé place à un air fermé.
« C'est une certitude... »
Yuki sourit[DlB10] avec tristesse.
« Je savais que j'aurais dû me taire... »
« Je pense plutôt qu'il est temps que tu parles. »
Le Prince ramena ses jambes contre son torse et les entoura de ses bras. Il resta silencieux quelques instants avant de dire avec calme.
« J'ai envie de t'embrasser... »
Kyô sembla n'avoir aucune réaction et il répondit sur le même ton.
« Même avec ce que je suis ? »
Yuki soupira.
« Ne me demande pas pourquoi Kyô, je n'en sais rien c'est ainsi. J'ai envie de te parler, de te caresser, de te toucher, de t'embrasser... »
Il stoppa quelques secondes avant de murmurer avec douceur.
« J'ai envie de toi... J'ai envie d'être avec toi. »
Kyô tourna la tête pour le regarder avec méfiance. Il observait ses yeux semblant chercher à y lire son âme, à y trouver la vérité[DlB11] et pour toute réponse aux prunelles qui le fixaient avec suspicion, Yuki se pencha lentement pour déposer sur ses lèvres un léger baiser à peine esquissé, juste un contact de peau contre peau, une invitation à le croire.
Il se redressa alors et attendit sa réponse avec incertitude... et elle le combla. Kyô s'inclina à son tour pour l'embrasser.
Ils avaient tous deux le souffle court. Juste le contact de leurs lèvres les avait... transcendés. C'était une impression étrange mêlant oppression, crainte et attente, une tension qui comprimait leurs poumons, qui tétanisait leurs doigts... Ils avaient pourtant connu plus intime, plus poussif ensemble, mais cela n'avait rien eu à voir avec ce simple contact, ce simple baiser déposé sur des lèvres closes.
Ils se séparèrent de nouveau sans pour autant éloigner leurs visages et restèrent ainsi quelques secondes, les yeux fermés à mélanger leurs souffles arythmiques.
Yuki susurra avec sensualité.
« Parle moi Kyô... »[DlB12]
Le chat rouvrit ses yeux et le fixa avant de murmurer d'une voix rauque.
« Embrasse moi. »[DlB13]
Le Prince s'exécuta sur la seconde. Il posa une main fine sur sa nuque et souda leurs lèvres par de légers baisers au goût d'inabouti qui allèrent en s'intensifiant, lentement, à mesure que l'envie s'amplifiait, à mesure que le corps de l'autre s'apprivoisait. La barrière de leurs lèvres s'effaça enfin pour offrir à leurs langues le contentement, le plaisir de jouer enfin à un jeu qu'ils avaient assimilé depuis leur enfance, celui du chat et de la souris.
Le baiser prit fin sur un sourire timide alors qu'ils leur semblaient que leur vie venait de commencer.
Assis[DlB14] côte à côte, sur le toit, leurs doigts liés, ils parlèrent une bonne partie de la nuit de tout mais surtout de rien, de révisions à faire et de fan-club envahissant, de techniques de combat et de boulettes de riz en regardant les étoiles.
Bien plus tard ils se séparèrent, sur un baiser, et chacun dans leur chambre respective, ils s'endormirent avec un sourire serein aux lèvres.
Ils avaient tous les deux d'envoyer au Diable les besoins et l'assouvissement, ce soir Kyô et Yuki venaient juste de commencer à apprendre à s'aimer.
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//... Le lendemain matin ...\\
Yuki était allongé sur son lit, les bras derrière la nuque et il se rappelait de cette nuit-là, cette fameuse nuit de pluie. Il s'en remémorait la fin, les paroles de Kyô alors qu'il enlaçait Tôru en pleurant.
« J'ai l'air con...
Je pensais que personne ne me dirait jamais ça...
Tôru...
Tôru...
Pourquoi tu...
tu dis ce que je souhaite le plus entendre ?
Pourquoi quelqu'un comme toi...
se retrouve à mes côtés et pleure avec moi ?
Pourquoi... »
Ils avaient pleuré tous les deux et Yuki les avait observés en silence, avec soulagement, avec douleur. Puis Tôru avait pris Kyô dans ses bras, comme un enfant et elle l'avait ramené... Elle avait marché d'un pas lent, sûr, en le serrant tout contre lui avec douceur comme si elle avait peur qu'il se brise, qu'il s'échappe.
Il les avait suivis en se fondant dans les ombres squelettiques que projetaient sur eux les grands arbres et ils étaient tous les trois rentrés au grand soulagement de ceux qui étaient restés et les avaient attendus.
Aucun des deux ne s'étaient occupé de lui ce soir là, de lui et de son épaule ensanglantée qu'il avait tenue jusqu'au chalet où Kagura l'avait soigné... avec compassion.
Ils ne s'en étaient pas souciés, ni l'un, ni l'autre, barricadés comme ils l'étaient dans leur tour de félicité...
Depuis cette nuit-là, il savait...
Il savait qu'un jour il souffrirait, qu'un jour Kyô et Tôru s'offriraient l'un à l'autre... mais il ne pouvait rien y faire.
Alors il profiterait de ces instants de petit bonheur et des lèvres de Kyô sur les siennes parce qu'il avait appris quelque chose, la veille d'un jour blanc. Un petit lapin jaune avait raconté une histoire et il entendait encore ses intonations douces se délier à ses oreilles...
La veille d'un jour blanc il avait appris qu'il...
« Il est inutile de penser aux pertes et aux souffrances... »
L'important c'était de vivre avec sincérité.
Dans la vie, rien n'était tout noir, ou tout blanc. C'était plein de tons différents, comme les reflets dans la cendre. Alors il ne fallait pas qu'il s'en fasse, l'important c'était...
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//§§................§§\\
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FINNNNNNNNNNNNNN !!!!!
Voila, c'est fini ^_____________^
Quatre volets, c'était pas bien long, mais j'ai beaucoup aimé écrire cette histoire... J'y ai torturé mon pauvre neurone aussi d'ailleurs pour que ça colle, mais ça c'est secondaire, ça en a même rajouté au plaisir ^__^
J'sais pas trop si je réécrirai assez vite sur Fruits Basket vu que j'avais déjà sélectionné les parties de l'animé que je trouvais les plus louches pour ne pas faire une fanfic fleuve... (c'est un peu aussi pour ça que je l'ai présenté en une espèce d'arc.)
Donc à bientôt si j'ai le temps et la motiv...
Et à plus s'il me manque un de ces deux-là...
Et surtout...
Merci à tout ceux qui m'ont laissé un petit mot pour cette histoire... merci merci !!!
Kiss
Zorca *objectif Fruits Basket : J'ai écrit sur Fruits basket !!! : C'est un 'nanoscopique' pas pour la fanfiction, mais un pas de géant pour mes expériences personnelles ^__-*
Le 10 Janvier 2004.
[DlB1]Enfin. C'est presque le sien ^^
[DlB2]Elle était magnifique cette scène. T-T
[DlB3]Jour P + 1 jour donc. rigolez pô, c'est pour être sûre de ne pas trop embrouiller #v.v#
[DlB4]Heu. J'ai changé quelques mots et le temps d'un verbe, je suis désolée. C'est clair que c'est un langage parlé et que donc il offre plus de liberté, mais même ainsi j'ai dû mal à faire des répétitions. J'ai donc enlevé deux 'Kyô' pour les remplacer par des pronoms. C'est tout de même moins lourd à lire. ^^
[DlB5]Désolée. J'vais faire une pause. Maître Vitalis il est mort. Je suis vidée. C'est terrible 'Rémi sans famille' T-T
[DlB6]De mon moi profond nawak. Pardon v.v
[DlB7]Désolée. Pour ceux qui savent de quoi je parle ça casse un peu l'ambiance mais je N'ai PAS pu m'en empêcher ^^
[DlB8]Hum. cette suite m'est venue d'une chanson de Michel Sardou : 'Petit' dans laquelle il dit : 'Tu sais dans l'existence il y a des différences que désormais tu dois apprendre. C'est jamais noir ou blanc mais d'un gris différent comme font les reflets dans la cendre.'. C'est vraiment une belle chanson.
[DlB9]Oui oui oui, je démystifie lol
[DlB10]Ca me fait toujours rire d'écrire ça ^__-
[DlB11]Mais elle est ailleurs comme dirait l'autre.
[DlB12]Instant nawak le retour.
Kyô *avec une perruque brune et une jupe jaune à volant* : Embrasse moi idiot /clap clap\
C'est déjà beaucoup beaucoup mieux que des mots /clap clap\
[DlB13]Pas si nawak en fait. ^^
[DlB14]M'allez, je fais un énième commentaire inutile. C'est là en fait que prenait place l'intro. Valaaaaaaaaaaa ^^
