Chapitre 5 : On prend ma technique!

En mettant le pied dans sa salle commune, Pansy a droit à tout un accueil. La pièce est très calme, considérant l'heure avancée de la soirée. Sur les deux canapés devant le feu sont installés Draco et Blaise. Ils sont couchés à leur aise, prenant toute la place disponible sur leurs fauteuils. Aussitôt que la jeune fille met un pied dans la salle, Blaise, qui est celui qui a la meilleure vue sur la porte, se redresse et la dévisage.

« Quoi! Tu n'as jamais vu un préfet revenir de travailler? »

Pansy est un peu sur les nerfs. Elle a passé une très belle soirée avec Ron et elle ne veut pas que ces deux là s'en rendent compte.

« En général, tu arrives plus tôt »

Elle ne voit pas la personne qui lui a parlé mais reconnaît bien la voix de Draco. Il y a du reproche dans son ton.

« En général je n'ai pas à m'occuper des râlements de Ron Weasley. Il est insupportable! Le gentil gryffondor veut faire la paix et donner une seconde chance à l'ennemi. Vraiment, ils sont agaçant ces misérable! »

Pansy sait qu'elle est sur la défensive. Son entraînement de serpentard lui a appris à ne pas le montrer mais ses amis sont aussi bien entraînés qu'elle et elle se doute qu'ils vont la démasquer. Elle ne peut admettre une trêve entre elle et Ron, il est trop tôt. Les bases de leur entente sont encore fragiles, il faut apprivoisé l'ennemi pour qu'il devienne un allié et apprivoiser quelqu'un ça prend plus qu'une soirée de patrouille. Pour l'instant, elle ne doit pas vendre la mèche.

« Si tu le dis. Bon, je vais me coucher. Nous avons un entraînement de quidditch demain aux aurores. Tu viens Blaise? »

« Je te rejoins, j'ai laissé quelque bouquins sur une table dans le coin là- bas. Je te suis. »

Sur ce, Draco se lève d'un bond. Sans même regarder Pansy, il passe devant elle et se dirige vers sa chambre. La jeune fille prend donc sa place sur le canapé. Blaise, contrairement à son dire, n'a pas l'air d'avoir la moindre intention d'aller ramasser ses bouquins. Au lieu de ça, il change de siège pour aller s'asseoir aux côtés de Pansy. En approchant la tête près de la sienne, il lui dit doucement, pour qu'elle seule puisse l'entendre :

« Tu sais que j'ai écourté un rendez-vous galant avec une charmante donzelle pour être présent à ton arrivée. Tout cela au cas où tu serais dans une humeur tranchante à cause de ce Weasley. C'est pour ça que Malfoy était là aussi, pour surveiller ton humeur. Il m'avait l'air inquiet après que tu ais toi-même proposé de patrouiller avec lui. À ma grande surprise, je te vois entrer chez toi avec un magnifique sourire de bonheur sur les lèvres. Et ça avant que tu ais vu que j'étais là, ce qui signifie que ce sourire ne m'était pas destiné. »

Il prend un pause avant de poursuivre.

« Avec les années, presque toute notre vie vu le fait qu'on se connaît depuis toujours, j'ai analysé tes sourires, Pansy. En général, tu réserves le sourire de bonheur pour les moments où nous nous amusons à la folie. Les sourires séducteurs, dévastateurs et voir même pervers sont pour Draco. Je ne m'en plaint pas d'ailleurs. Pour les gens comme Weasley, tu réserves en général ton sourire cruel ou l'arrogant. Il y a aussi le sourire en coin, le sourire serpentard. Celui là, tu l'utilise presque toujours, pour toutes les occasions positives ou lorsque tu complotes quelque chose. Jamais tu n'affiches le sourire de bonheur quand tu es en public, dignité serpentard oblige. »

Il la regarde droit dans les yeux, de façon à percer ses moindres réactions.

« Mais là! Sourire de bonheur, en public, quand tu n'es pas avec nous mais seule. j'aurais tendance à penser que tu as eu une bonne soirée. même que tu t'attaches à ce rouquin. »

« Garde ton calme ma belle! Il joue avec toi. Respire, oui c'est ça, respire. »

« Non, Blaise, je n'éprouve rien pour Ron Weasley. J'avoue que je ne l'ai pas torturé autant que je l'avais espéré mais je n'éprouve rien pour lui. Et depuis quand analyses-tu mes sourires!? »

Sur ce, ils éclatent tous les deux d'un fou rire. Sans prendre garde, Blaise encercle Pansy dans l'étau de ses bras et la fait basculer pour qu'elle ne puisse plus bouger. D'une main il l'immobilise, de l'autre il la chatouille pendant qu'elle essaie désespérément de se libérer. Ils se chamaillent comme ça pendant quelques minutes pour finir par s'étreindre dans une grosse accolade. Le jeune homme sert sa meilleure amie très fort dans ses bras et lui murmure dans l'oreille :

« Un jour, un gars va percer ton c?ur de glace et ce jour là ce ne sera pas Malfoy. Fait attention à toi, l'amour ça veut surtout dire être vulnérable. »

Et il la quitte, la laissant toute seule à ses pensées.

~*~

« Aujourd'hui, nous allons faire une potion de guérison. Ça va servir à vous donner une idée de la difficulté du travail de Madame Pomfrey. En plus, j'ajoute un niveau de difficulté. Vous allez travailler par paires que je vais former moi-même. »

Le professeur Rogue vient de parler. Il a l'air d'humeur massacrante. Toutes les maisons sont mélangées pour le cours de potion de septième année car le cours vient en option. Mais le professeur n'a pas réussi à se sauver des élèves qu'il apprécie le moins. Harry Potter et Ron Weasley ont besoins de ce cours pour réussir à entrer à l'école des aurores. Rogue n'a jamais compris d'ailleurs comment ces deux là ont réussi à obtenir la note « extraordinaire » à leurs examens des BUSES en cinquième, en plus d'avoir réussi à garder le niveau « dépasse les attentes » en sixième. Mais une chose est sûr, ces que les deux acolytes font partis de son cours, donc ils sont supposé être à un niveau très respectable dans la matière. Quand même! Il ne comprend pas comment ils ont fait car ils ont une technique qui va contre son entendement. Ils n'ont aucune méthodologie et ne semblent pas vraiment intéressé à la matière.

En plus, il y a Dumbledor qui insiste pour qu'il favorise le mélange entre les maisons, surtout parce que son cours les contient toutes, mais aussi à cause de la menace qui règne à l'extérieur des murs de l'école. Une bonne entente favorise les alliances!

« Vous vous déplacerez après que j'ai nommé les équipes. Hermione Granger, Ernie MacMillan Draco Malfoy, Anthony Goldstein Ronald Weasley, Pansy Parkinson Theodore Nott, Harry Potter Ect."

Tous se déplacent après qu'il eu fini d'énumérer les équipes. Pour une fois, il n'avait pas été cruel dans ses choix. Même que Pansy est certaine que Dumbledor a demandé à Rogue des les mettre en équipe elle et Ron. Elle sent que ça va arriver souvent, tout pour lui faciliter la tâche.

Ron n'a pas non plus l'air d'être trop mécontent du choix du professeur. La même chose serait arrivée deux jours avant et il aurait voulu pendre son professeur par les pieds à une des anneaux de buts du terrain de quidditch mais maintenant que lui et Pansy ont fait « la paix », c'est comme si on lui demande de travailler avec n'importe qui d'autre de la classe.

« Ah non! Pas une potion pour faire repousser les os! Non, c'est trop complexe, je ne pourrai pas. » dit Ron dans un élan de désespoir en prenant place aux côtés de sa partenaire.

Les ingrédients et les instructions de la potion viennent d'apparaître au tableau. Les deux jeunes gens savent très bien que c'est une potion particulièrement difficile à faire.

« Écoute, je n'ai aucune idée de comment tu as réussi à te rendre à la septième année de potions, mais avec un peu d'effort et beaucoup de concentration nous allons y arriver. » Pansy essaie de le motiver un peu. Si elle ne le fait pas, il va lui miner le moral à elle aussi et elle ne veut pas manquer sa première potion à vie à cause de ce Weasley.

« Tu veux dire quoi par 'je n'ai aucune idée de comment tu as réussi à te rendre à la septième année de potions'? Essais-tu de dire que je ne suis pas bon! » Le rouge lui monte aux joues.

« Du calme! Tout ce que je dis c'est que t'as l'air paresseux et qu'à chaque nouveau cours tu te plains que la potion est trop difficile. Si tu t'es rendu ici, c'est qu'en théorie tu es assez bon pour le faire! Alors arrête de chialer comme un gamin de cinq ans qui a perdu sa maman sur le chemin de Traverse et aide moi! »

Pris de court et sans réplique, Ron baisse le nez sur la table et commence à faire l'inventaire des ingrédients dont ils auront besoins.

« Bon, je ne sais pas comment vous travailler vous les gryffondors, mais je pense qu'on va prendre ma méthode de travaille parce que c'est la meilleure. ». Ce n'est pas une suggestion, c'est plus un ordre qu'elle vient d'émettre.

« Euh. TA méthode? Il y a une limite entre me traiter de paresseux et me traiter d'incapable! Je ne sais pas si TA méthode est meilleure, mais moi je te propose de tout préparer les ingrédients et ensuite on mélange. Sauf pour ceux qu'il faut couper juste avant l'entrée au chaudron. »

Pansy n'ose pas émettre de commentaire. Il lui propose la même chose qu'elle lui aurait imposé. JAMAIS elle n'admettrait qu'il a raison, un gryffondor quand même!

« Ça me semble une bonne idée. Je commence avec les griffes de loups et tu fais l'ingrédient qui suit. Comme ça jusqu'en bas, on va par intervalle, ça te va? »

Il lui répond par un oui de la tête et ils commencent à couper, compter, et mesurer leurs ingrédients. Pendant que Ron coupe une carotte, un morceau vole et heurte Pansy en pleine figure. Il se retourne pour voir où le projectile est tombé et voit que sa partenaire le regarde avec des yeux qui lancent des éclaires. La peur s'installe sur le visage du jeune homme. Pansy approche son visage de celui de Ron et, avant qu'il n'ait pu émettre la moindre excuse, elle le prend par surprise et lui enfonce le morceau de carotte dans le nez. Bouche bée, il ne sait pas trop comment réagir.

« Je crois que cette carotte va très bien avec tes cheveux! Tu n'as jamais pensé partir une nouvelle mode pour roux? Un bout de carotte au nez comme ça, on pourrais presque te trouver séduisant! »

Elle éclate de rire après sa remarque. L'expression de Ron vaut tout l'or du monde! Lorsqu'il comprend enfin qu'elle se moque de lui, il prend une gelée verte d'origine inconnue dans ces mains et l'étend sur la main de Pansy.

« Regarde! Il y a un mucus suspect qui est sécrété par ta peau. si j'étais toi j'irais faire un tour à l'infirmerie. Fais attention, c'est peut-être contagieux. »

Éc?urée, Pansy essuie sa main sur les robes de Ron. Avec sourire, celui de bonheur, elle se remet à son travail en lançant des blagues à son compagnons de temps en temps pour lui rendre la vie « impossible ».

À l'autre bout de la classe, Draco les observe. On peut lire sur son visage de l'agacement. Depuis quand Pansy fait-elle des farces avec un autre que Blaise? Et qu'est-ce qu'il lui veut ce petit impertinent de Weasley?

De l'autre côté de la classe, Harry et Hermione s'échangent des regards perplexes. Jamais ils n'auraient pensé voir leur ami aussi détendu en la présence d'une serpentard. Agir comme il le fait en plus! Presque impensable. Même avec Hermione il n'agit pas de la sorte. À croire qu'il drague avec cette fille. impossible, surtout quand on le connaît bien!

Une fois que tous les ingrédients sont prêts, ils font une pause.

« Bon, maintenant concentre toi, ok! Si tu fais tout dans l'ordre et que chacun fait sa pare tout devrait bien aller. »

Pansy n'aime pas donner des ordres comme cela. Elle sait que Ron peut faire la potion, c'est juste qu'elle a l'impression que s'il s'attarde un peu à penser qu'il n'y est pas capable, il va tout manquer. En regardant bien les démarches à suivre, ils établissent leurs rôles et se plonge dans la réalisation de la potion.

Tout les gestes s'exécutent avec une synchronisation qui frôle la perfection. Comme s'ils ont l'habitude de travailler ensemble. Pendant que Pansy verse les ingrédients, Ron mélange. Ensuite, ils échangent les rôles. Chacun ajoute l'ingrédient qu'il a préparé et prend ensuite la cuiller. À quelques reprises, leurs doigts se frôlent. Chaque fois, ils font semblant que rien ne s'est passé, histoire de ne pas perdre le rythme de leur tâche mais à chaque fois Pansy sent en elle un petit frisson. Comme si elle touche l'interdit.

Une fois la potion terminée, ils se regardent avec satisfaction. Le sourire aux lèvres, ils mettent un échantillon de leur travail dans une fiole que Pansy va remettre au professeur Rogue.

« Beau travail Mlle Parkinson, en dépit des restrictions dues à votre partenaire. »

La jeune fille, surprise du commentaire, jette un regard à son professeur. Il a lancé sa réplique en sachant bien que Granger se trouve près d'eux. Mais dans le ton de sa voix, il y a quelque chose qui lui dit qu'il ne le pense pas vraiment. Sans le faire, il doit admettre qu'il a tort et que Ron démontre une certaine habilité que lui, ex-serpentard, n'avouera jamais. Il lui a tout de même donné un compliment et la rareté de ceux-ci fait qu'elle l'accepte volontiers. Rogue sait qu'ils forment une bonne équipe, mais il ne le dira pas de vive voix.

~*~

Lorsqu'elle rentre de la bibliothèque ce soir là, la salle commune des donjons est vide. Vide à l'exception d'une personne. Draco se tien accoté sur une colonne de pierre, vis-à-vis la porte d'entrée bien que loin de celle-ci. Il aborde une attitude décontracté, comme s'il attendait quelqu'un à la sortie de son cours. Il a les mains dans les poches, sa robe de sorcier est ouverte de même que les trois premiers boutons de sa chemise blanche. Il a les cheveux en bataille et encore humides, signe qu'il sort des douches après un entraînement de quidditch. De son regard n'émane aucune expression particulière mais il porte son sourire en coin typiquement Malfoy.

La jeune fille sait très bien que lorsque son ami à cette expression c'est qu'il est mécontent. Elle sait d'ailleurs très bien pourquoi parce qu'elle a elle-même provoqué cette réaction. Pansy ne cherche pas l'affront, du moins pas ce soir. Comme si de rien n'était, elle prend la direction de sa chambre. Pour ce faire, elle doit passer devant Draco.

« Tu sais que j'ai presque crus que tu étais copine avec ce Weasley aujourd'hui. Si je ne croyais pas ta version des faits d'hier, je pourrais presque croire que c'est le cas. Dis moi, Pansy, est-ce que je me trompe? » Son ton est glacial.

Au son de sa voix, Pansy s'arrête. Elle choisi de l'ignorer. La pire technique à adopter avec Draco, mais la seule qui n'implique pas mentir encore une fois. Le mensonge implique toujours la contradiction, ce qui ferais échouer ses plans.

Il s'approche d'elle, jusqu'à ce que son corps frôle celui de la jeune sorcière. Il la prend par les épaules. Elle retient sa respiration, guettant ses mouvements, craignant un excès de colère. Il commence à lui masser les trapèzes. Son souffle lui effleure le cou.

« Est-ce que ça veut dire que tu le préfères à moi?. Aie-je perdu ma perle noire? ». Il lui embrasse le cou doucement, la sent frissonner sous ses caresses. « Tu sais que tu ne trouveras l'amour que dans ta propre maison. jamais personne ne pourra te comprendre aussi bien qu'un serpentard. »

Elle connais ses arguments. Elle a les mêmes. Son plan n'est pas d'aimer Ron. Son plan est de punir Draco pour toutes ses infidélités, pour toutes la douleur qu'il lui a infligé. Il n'est pas encore temps de révéler ses supposés sentiments pour Ron, il est trop tôt encore. Elle peut encore profiter une dernière fois des caresses de cette seule personne qui sait l'amener au plus profond et grand abandon qu'elle n'a jamais fait de sa personne. Une fois, une dernière.

Elle laisse tomber son sac sur le sol. Avec fougue, il la soulève de terre, telle une jeune mariée, et l'apporte sur un des canapés de la salle. Là, dans un élan de passion, sans même qu'ils aient à enlever tous leurs vêtements, ils se donnent mutuellement à l'autre comme si c'était la dernière fois. Ils l'ont tous deux inconsciemment pressentis.

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A.N. Désolée! Pas de détails sur les relations Draco/Pansy! Ne vous inquiétez pas, je vais mettre des scènes plus explicites, mais pas tout de suite. je me réserve le droit de vous mettre en halène avant!

Pour ceux que ça intéresse, les chapitres où c'est Draco qui pense approchent!