Chapitre 7 : Tu lui brise le c?ur et je te brise le coup.
Dimanche matin, six heures. Il dort profondément.
Six heures cinq. Les tentures de son lit, soigneusement fermées la veille, s'ouvrent doucement sans qu'il ne se réveille.
Six heures dix minutes. Un souaffle vole au-dessus du lit.
Six heures dix minutes et cinq secondes. Blaise plonge pour attraper le souaffle. Son vol est interrompu par le manque de hauteur qu'il a pris, ses jambes se heurtent au matelas.
Six heures dix minutes et sept secondes. Draco est violemment sorti de son sommeil par une énorme masse qui lui tombe dessus, directement sur le bas de son ventre. Heureusement, il est couché sur le dos. Il vient de s'éviter une fracture de la colonne vertébrale pendant son sommeil. (Allez dire à Mme Pomfresh que vous vous êtes brisé le dos pendant votre sommeil!)
Six heures dix minutes cinquante secondes. Blaise Zambini reçoit le coup de poing en pleine poire de sa vie. Théodore Nott, à l'autre bout de la pièce, essaie, entre deux éclats de rire, d'expliquer à Draco qu'il n'a pas fait « exprès » pour lancer le projectile au-dessus de son lit, que c'est un « accident ».
Six heures vingt minutes. Les trois jeunes hommes se dirigent vers le terrain de quidditch. Théodore affiche le superbe sourire du lève-tôt qui a très bien dormi. Blaise, à ses côtés, affiche lui aussi un large sourire. À quelques reprises, il effleure sa mâchoire, un peu enflée, souvenir de l'instant magique où il a tiré son copain du lit. Trouver une idée originale pour cet incorrigible grognon matinal n'est pas toujours tâche facile. Les blessures font parties des risques du métier. Un peu en avant d'eux, le capitaine de l'équipe se dirige vers le terrain, balai en main. Il affiche un visage sévère, se tient droit et marche vite. L'entraînement va être pénible ce matin!
*
Il n'avait pas besoin de cela! Surtout pas ce matin. . . Tout ne va pas comme prévus depuis la rentrée, il y a trois semaines.
Il n'est pas préfet-en-chef, déception qui l'a mis hors de lui avant même le premier jour des classes.
Qu'à cela ne tienne! Ça lui fera plus de temps pour s'occuper de l'équipe de quidditch. Ils en auront besoin, ces incapables! Il ne peut pas se permettre de perdre la face une année de plus à cause de Potter. Une équipe de seulement trois septième années, ce n'est pas beaucoup. Mais il doit avouer qu'avec Nott et Zambini comme batteurs, il a beaucoup d'aide. Les qualifications pour l'équipe ont été un désastre, selon lui. Pas un seul n'est à la hauteur des trois poursuiveurs qu'il a perdu l'an passé. Mais le gardien, un jeune de sixième, qui était là l'an passé, est plutôt bon. Quand même! Il y aura du travail à faire.
La grille horaire! Une vraie farce. Quatre cours avec Potter et Weasley, pour un total de seize heures par semaine avec ses idiots! Un peu trop à son goût. Et le seul répit qu'il pouvait espérer, il doit le partager avec Granger. . . tout pour le rendre heureux. Comme si la difficulté des cours n'était pas assez pour rendre sa vie pénible, il a des gryffondors dans chacun de ses cours.
Pour finir, la goûte qui fait déborder le vase, Pansy! Cette Pansy qui a décider de le rendre misérable cette année. Il le sait bien, personne ne connaît mieux son caractère de chasseuse comme lui. Il sait très bien qu'elle veut le faire payer pour tout ce qu'il lui a fait endurer. Le pire est, et c'est ce qu'elle veut mais il ne lui montrera pas qu'elle gagne, que ça marche! Elle a beau insister sur le fait que elle et Ron ne sont que des « amis », il voit clair dans son jeu. Il le sait qu'elle ne doit pas attaquer trop vite, elle doit connaître à fond sa victime avant de l'attaquer. Mais il sait qu'elle va aller plus loin. Elle commence déjà à sortir le jeu de la séduction. Elle « s'intéresse » à lui, à ses amis. . . elle l'approche, l'hypnotise, tourne autour. Ensuite, comme un boa, lorsqu'il sera pris dans ses filets, elle n'aura qu'à l'avaler tout cru. Elle ne l'aimera pas, non! Mais elle va tout faire pour qu'il le croit, que ça dure et que Draco le voit! Ça va le rendre malade, elle aura gagner.
Ça commence déjà. Blaise lui a fait par hier soir de sa rencontre avec Pansy et le groupe des gryffondors à la bibliothèque. Il a feint de n'en avoir rien à foutre mais à l'intérieur, il bouillait. Ce n'est pas qu'il aime Pansy. Il l'aime, bien sûr, parce que c'est son amie depuis toujours et qu'ils se connaissent très bien. Mais elle est et ne restera que sa maîtresse. Un Malfoy âgé de moins de vingt cinq ans ne peut pas se permettre de se perdre pour l'amour. Il a trop de choses à faire et à prouver pour tout risquer à cause d'un sentiment. Ses parents s'aiment, c'est évident, mais lui n'est pas rendu là! Et avoir Pansy comme maîtresse est quand même avantageux. Il peut garder son statu de célibataire pour les autres filles et se perfectionner avec son amie. Il la garde toujours près. Il n'y a pas un autre mec de l'école qui oserait lui toucher de toutes façons. . .
C'est qu'il n'est pas habitué à ce genre de situation. Depuis la troisième année que lui et Pansy se « côtoient ». Les choses ne sont intimes que depuis l'année passé. Durant toutes ses années, elle n'a pas montré d'intérêt pour un autre que lui. Elle n'a pas tenté d'aller voir ailleurs même en sachant que lui ne s'en privait pas. Il la considère comme acquise sa Pansy!
*
Ils sont arrivés sur le terrain. Une fois tout le monde habillé en conséquence, l'entraînement commence. Draco donne ses directives. Les réchauffements commencent. C'est pratique avoir un attrapeur, un excellent attrapeur de surcroît, en tant que capitaine. Comme c'est le seul membre de l'équipe qui joue pratiquement sa partie seul avec l'autre attrapeur, il peut se permettre de s'entraîner seul avec le vif d'or dans un temps hors entraînement et se concentrer sur le reste de l'équipe pendant ceux-ci. Il ne va vraiment participer à l'entraînement en tant qu'attrapeur que pendant les simulations de matchs.
Les batteurs occupent une partie du terrain (beaucoup plus en haut que les autres) pour se réchauffer avec un cognard. Si celui-ci à le malheur de tendre vers le bas et de tenter d'aller frapper un autre joueur, un des deux batteurs doit plonger pour l'en empêcher. Ça pratique la rapidité d'exécution en même temps que la précision et l'attention mis aux autres joueurs de leur équipe.
De leur côtés, les poursuiveurs et le gardien se font des passes et des tirs au buts. C'est surtout avec eux que Draco passe le plus de temps. Ils discutent tactiques, le capitaine leur montre des nouvelles tactiques. Après une heure de dur labeur, Draco décide de réunir l'équipe pour élaborer des nouvelles feintes et des nouveaux coups. Une autre grosse heure passe et toute l'équipe est morte de fatigue. Aujourd'hui, Malfoy a été particulièrement dur, surtout avec les nouveaux et les batteurs.
~*~
Rien de tel qu'une bonne douche après un entraînement de quidditch! Draco et ses meilleurs amis sortent des douches pour aller se changer. Dans le vestiaire, il y a quatre pièces. Deux qui contiennent le tableau et plusieurs bancs, pour les réunions d'équipes et la préparation d'avant match. Les deux autres contiennent les douches et les casiers des joueurs. Dans les douches des gars, se trouve un immense tableau. C'est précisément devant celui-ci que Draco se tient présentement.
Le tableau contient une grille de noms. Sur la colonne verticale, se trouvent le nom des filles de la cinquième année jusqu'à la septième. Même chose pour les gars à l'horizontale. Dans les cases, se trouvent des étoiles. Il n'y a pas de légende sur le tableau. Celui-ci est enchanté pour que seulement un garçon puisse le voir. Les étoiles se font plutôt rares, mais il y a des personnes qui en ont plus que d'autres. Ce n'est pas un tableau de mérite comme pour les enfants, mais un tableau d'avertissement. Chaque fois qu'un garçon de Poudlard devient intime avec une fille, à court ou à long terme, une étoile s'ajoute à l'intérieur de leur case. Comme cela, il est possible pour les jeunes hommes de l'école de savoir qui a été avec qui, sans que les filles ne le sachent. En toute honnêteté, les jeunes hommes ajoutent eux-même leurs « exploits ». Pratique très macho s'est évident.
Un peu à côté de ce tableau, se trouve un autre beaucoup plus petit. Il y a dessus une liste d'endroits dans l'école. En y prêtant un peu d'attention, on constate que ce sont des endroits « tranquille » où on peut être sur de ne pas se faire prendre, à condition d'avoir réserver sa place à l'avance bien sûr!
Draco vérifie pour être certain. Il n'y a pas d'étoile dans la case Parkinson/Weasley. Il ne croit pas que les deux aient eut le temps de vraiment se voir. D'autant plus que Pansy prend son rôle de préfet au sérieux, alors leurs rencontres hebdomadaires pour patrouiller sont exclus des possibilités.
« Faudrait bien que tu explores un nouveau paysage mon ami. Je ne sais pas moi. . . il doit bien y avoir une fleur dans cette école dont tu n'as pas encore humer le parfum? »
Blaise vient de se poster à ses côtés.
« Oui mais une fleur sauvage, qui n'a pas été apprivoisée par toi ou Thomas. . . plutôt rare. . . et une beauté sauvage en plus. . . exceptionnel! »
Le ton est à la plaisanterie teinté de sarcasme.
« Écoute! C'est pas de notre faute si le tiers des filles ici présentes ont eu la chance de goûter les plaisir de la séduction malfoyse! Comme le quart de ce qui reste est in touché, il ne reste qu'un peu moins de la moitié de ces douces à se séparer. . . Donne nous une chance! »
« Je dois avouer que depuis que Thomas est avec Granger, c'est un peu plus facile. . . mais on dirait que t'as doublé tes efforts. Tes cotes ont énormément augmentées depuis l'an passé. Heureusement que les filles qui ont quitté l'école n'y figurent plus. . . on aurait l'air de sultans de harems! Haha! »
« Eh! J'en ai une pour toi. Mandela Williams. Serdaigle, sixième année, in touchée jusqu'à présent. Je te la laisse, cadeau! »
« Trop gentil de ta part. . . merci mais non, ça me fait peur des cadeau comme ça. Je ne sais même pas c'est qui. Si t'essais de rire de moi, tu ne m'auras pas. »
« Eh! Je ne veux pas rire de toi! J'ai déjà vu Thomas discuter avec elle un soir, dans le jardin. Depuis ce jour je n'ai pas osé. . . m'approcher. Le projet doit avoir avorté depuis qu'il est avec Hermione. Je n'y repensait plus. Allez, je te la laisse! »
« Je sais pas. »
« Un mètre soixante cinq, mince mais pas maigre, avec des courbes d'enfer! Un regard chocolat qui te fait fondre. . . des lèvres gourmande qui en demandent toujours plus, une chevelure pourpre soyeuse et légèrement bouclée qui est juste assez longue pour couvrir sa poitrine. De parents sorciers, bourgeois, elle vient d'écosse. Chaudes les écossaises, laisse moi te dire! Intelligente, c'est une sergaigle. »
« Okay! Okay! J'ai compris. Tu me la montres au dîner et je verrai. »
Après cet échange, ils finissent de s'habiller. C'est bien beau un avant- midi d'entraînement mais il y a encore des devoirs à faire. Ils ont jusqu'au déjeuner pour profiter de la journée qui passe, ensuite ils s'attaquent au devoir de charmes et enchantements.
Ils sont sur le point de sortir quand l'équipe des gryffondors fait son entrée.
Quand Ron passe devant Draco, celui-ci serre les points. Pour le calmer, Blaise l'incite à sortir de l'endroit au plus vite. Tentative qui est rapidement vouée à l'échec.
Ron s'arrête devant le tableau des réservations. Avec une craie, il inscrit son nom sur la ligne de la Chambre des Demandes. Satisfait, il s'éloigne pour aller se préparer. La Chambre des Demandes est une pièce très pratiques pour les rendez-vous, surtout pour le fait qu'elle se transforme selon la demande.
« Eh Wealsey! Qu'est-ce que t'as l'intention de faire dans cette pièce? » lui jette Draco.
Ce n'est un secret pour personne que Ron n'a pas beaucoup d'expérience avec les filles et la Chambre des Demandes est un endroit justifié pour les « experts » dans l'art de la sortie. . . pas pour les débutants. Du moins c'est ce que Malfoy croit.
« Pas de tes affaires. » Ron ne veut pas s'embarquer dans une bagarre avec Draco mais il ne veut pas avoir de compte à lui rendre.
« Si tu sors avec mon amie, oui justement. »
« Eh bien non! Ce n'est pas de tes affaires. »
La rage s'empare du serpentard. De l'extérieur, le calme avant la tempête. Il a le parfait contrôle de sa personne mais un faux mouvement de son ennemi et il lui saute à la george. De son côté, Ron perd patience.
« Tu n'as aucune idée du terrain sur lequel tu t'aventures. Ce n'est pas aussi facile que tu penses de venir chasser la brebis chez le voisin. »
« Et toi, tu es vraiment con! Au lieu de t'attaquer au voisin, tu devrais te rendre compte que ce n'est pas une brebis mais une louve que t'as! Et il n'y a RIEN entre Parkinson et moi! Et même s'il y avait quelque chose, je ne crois pas que j'ai de permission à demander. . . sauf à elle. »
Le visage rouge de colère, Ron perd son calme. Il s'emporte. Draco s'approche de lui, prêt à le frapper à tout instant.
« Si tu oses l'insulter. . . »
« C'est en la traitant de faible brebis que tu l'insultes. »
« Répètes ça! »
« T'es pas le roi de l'école Malfoy! »
« Une chance, tu aurais déjà été condamné à la peine de mort. »
« Tu veux savoir, c'est ça! Je ne sais pas danser! JE NE SAIS PAS DANSER! Alors Pavarti Patil me donne des leçons privées. Et je n'ai pas envi qu'un connard comme toi viennes me déranger. T'es content là? »
« Pourquoi tu voudrais apprendre à danser? »
« Mon frère se marrie à Noël. »
« Bon Draco, tu viens? » Blaise se décide à intervenir. Il est resté en observateur de la scène qui vient de passer mais il sent le besoin de l'écourter.
Draco tourne le dos à Ron et sort. Blaise qui est resté derrière, s'approche de Ron et lui dit tout bas pour qu'il soit le seul à l'entendre :
«Pansy, tu lui brises le c?ur et je te brise le coup. »
Et quitte la pièce.
~*~
L'avantage de nombreuses années de batailles, c'est qu'elles sont beaucoup plus facile à oublier. C'est dans la bonne humeur que Draco et ses amis se mettent à table ce soir là.
Un peu après le début du dîner, un groupe de filles de sixième fait son entrée dans la salle.
Blaise se penche pour parler à son meilleur ami. En lui pointant du nez le groupe d'arriviste, il lui dit :
« Tu vois la plus petite? C'est Mandela. »
« C'est elle! T'aurais dû me dire que c'était elle! Je me suis toujours demandé qui elle était. . . moi qui était convaincu qu'elle était la petite copine de Golstein. »
« Non, c'est sa cousine. »
« De qui vous parlez? » Théodore tente de se joindre à la conversation.
« Mandela Williams. » Lui répond Blaise. « Belle poupée, non? » Théodore fait son affirmation avec un sourire carnassier.
« Non mon gars! Celle-là, elle est pour Malfoy. »
« Eh! Elles sont toujours pour lui! »
Pendant que les deux jeunes gens argumentent, Draco ne lâche pas sa nouvelle proie des yeux.
« Oui, mais cette fois, ce n'est pas pour caprice. Non, non. Notre Draco va avoir une copine. . . à long terme. N'est-ce pas, Dracounet? »
« Je quoi? »
Blaise l'a subitement sorti de sa rêverie.
« Tu m'as bien entendu. »
« Je n'ai aucune intention d'avoir une copine. »
« Je te lance le défi de sortir avec Mandela. . . et de lui être fidèle. »
« Zambini, tu sais très bien que je ne peux pas. »
« Oh que si. . . et jusqu'aux vacances de Pâques, il n'y aura que Mandela dans ta vie et personne d'autre. À partir de lundi, tu t'y mets. »
« L'enjeu? »
« La graduation avec Luna Lovegood à ton bras. »
« Je ne peux pas faire ça! »
« C'est pourquoi tu vas séduire Mandela et sortir avec! »
La discussion est terminée, il ne vaut pas la peine d'essayer d'argumenter. Blaise est têtu, il a lancé un défi à Draco avec Théodore comme témoin et Draco ne peut refuser par honneur de serpentard, surtout quand ça concerne cette bizarre Luna. Elle fait peur avec ses yeux globuleux et ses tendances à tout ce qui est étrange.
------------ ~*~ -------------
A.N. Fini! J'espère que vous avez aimé. Petite note, le personnage de Mandela est crée par moi. J'ai cherché dans tous les livres pour trouver une serdaigle de sixième qui servirais bien à mon histoire, mais je n'en ai pas trouvé. J'espère que vous n'êtes pas fâcher.
Dimanche matin, six heures. Il dort profondément.
Six heures cinq. Les tentures de son lit, soigneusement fermées la veille, s'ouvrent doucement sans qu'il ne se réveille.
Six heures dix minutes. Un souaffle vole au-dessus du lit.
Six heures dix minutes et cinq secondes. Blaise plonge pour attraper le souaffle. Son vol est interrompu par le manque de hauteur qu'il a pris, ses jambes se heurtent au matelas.
Six heures dix minutes et sept secondes. Draco est violemment sorti de son sommeil par une énorme masse qui lui tombe dessus, directement sur le bas de son ventre. Heureusement, il est couché sur le dos. Il vient de s'éviter une fracture de la colonne vertébrale pendant son sommeil. (Allez dire à Mme Pomfresh que vous vous êtes brisé le dos pendant votre sommeil!)
Six heures dix minutes cinquante secondes. Blaise Zambini reçoit le coup de poing en pleine poire de sa vie. Théodore Nott, à l'autre bout de la pièce, essaie, entre deux éclats de rire, d'expliquer à Draco qu'il n'a pas fait « exprès » pour lancer le projectile au-dessus de son lit, que c'est un « accident ».
Six heures vingt minutes. Les trois jeunes hommes se dirigent vers le terrain de quidditch. Théodore affiche le superbe sourire du lève-tôt qui a très bien dormi. Blaise, à ses côtés, affiche lui aussi un large sourire. À quelques reprises, il effleure sa mâchoire, un peu enflée, souvenir de l'instant magique où il a tiré son copain du lit. Trouver une idée originale pour cet incorrigible grognon matinal n'est pas toujours tâche facile. Les blessures font parties des risques du métier. Un peu en avant d'eux, le capitaine de l'équipe se dirige vers le terrain, balai en main. Il affiche un visage sévère, se tient droit et marche vite. L'entraînement va être pénible ce matin!
*
Il n'avait pas besoin de cela! Surtout pas ce matin. . . Tout ne va pas comme prévus depuis la rentrée, il y a trois semaines.
Il n'est pas préfet-en-chef, déception qui l'a mis hors de lui avant même le premier jour des classes.
Qu'à cela ne tienne! Ça lui fera plus de temps pour s'occuper de l'équipe de quidditch. Ils en auront besoin, ces incapables! Il ne peut pas se permettre de perdre la face une année de plus à cause de Potter. Une équipe de seulement trois septième années, ce n'est pas beaucoup. Mais il doit avouer qu'avec Nott et Zambini comme batteurs, il a beaucoup d'aide. Les qualifications pour l'équipe ont été un désastre, selon lui. Pas un seul n'est à la hauteur des trois poursuiveurs qu'il a perdu l'an passé. Mais le gardien, un jeune de sixième, qui était là l'an passé, est plutôt bon. Quand même! Il y aura du travail à faire.
La grille horaire! Une vraie farce. Quatre cours avec Potter et Weasley, pour un total de seize heures par semaine avec ses idiots! Un peu trop à son goût. Et le seul répit qu'il pouvait espérer, il doit le partager avec Granger. . . tout pour le rendre heureux. Comme si la difficulté des cours n'était pas assez pour rendre sa vie pénible, il a des gryffondors dans chacun de ses cours.
Pour finir, la goûte qui fait déborder le vase, Pansy! Cette Pansy qui a décider de le rendre misérable cette année. Il le sait bien, personne ne connaît mieux son caractère de chasseuse comme lui. Il sait très bien qu'elle veut le faire payer pour tout ce qu'il lui a fait endurer. Le pire est, et c'est ce qu'elle veut mais il ne lui montrera pas qu'elle gagne, que ça marche! Elle a beau insister sur le fait que elle et Ron ne sont que des « amis », il voit clair dans son jeu. Il le sait qu'elle ne doit pas attaquer trop vite, elle doit connaître à fond sa victime avant de l'attaquer. Mais il sait qu'elle va aller plus loin. Elle commence déjà à sortir le jeu de la séduction. Elle « s'intéresse » à lui, à ses amis. . . elle l'approche, l'hypnotise, tourne autour. Ensuite, comme un boa, lorsqu'il sera pris dans ses filets, elle n'aura qu'à l'avaler tout cru. Elle ne l'aimera pas, non! Mais elle va tout faire pour qu'il le croit, que ça dure et que Draco le voit! Ça va le rendre malade, elle aura gagner.
Ça commence déjà. Blaise lui a fait par hier soir de sa rencontre avec Pansy et le groupe des gryffondors à la bibliothèque. Il a feint de n'en avoir rien à foutre mais à l'intérieur, il bouillait. Ce n'est pas qu'il aime Pansy. Il l'aime, bien sûr, parce que c'est son amie depuis toujours et qu'ils se connaissent très bien. Mais elle est et ne restera que sa maîtresse. Un Malfoy âgé de moins de vingt cinq ans ne peut pas se permettre de se perdre pour l'amour. Il a trop de choses à faire et à prouver pour tout risquer à cause d'un sentiment. Ses parents s'aiment, c'est évident, mais lui n'est pas rendu là! Et avoir Pansy comme maîtresse est quand même avantageux. Il peut garder son statu de célibataire pour les autres filles et se perfectionner avec son amie. Il la garde toujours près. Il n'y a pas un autre mec de l'école qui oserait lui toucher de toutes façons. . .
C'est qu'il n'est pas habitué à ce genre de situation. Depuis la troisième année que lui et Pansy se « côtoient ». Les choses ne sont intimes que depuis l'année passé. Durant toutes ses années, elle n'a pas montré d'intérêt pour un autre que lui. Elle n'a pas tenté d'aller voir ailleurs même en sachant que lui ne s'en privait pas. Il la considère comme acquise sa Pansy!
*
Ils sont arrivés sur le terrain. Une fois tout le monde habillé en conséquence, l'entraînement commence. Draco donne ses directives. Les réchauffements commencent. C'est pratique avoir un attrapeur, un excellent attrapeur de surcroît, en tant que capitaine. Comme c'est le seul membre de l'équipe qui joue pratiquement sa partie seul avec l'autre attrapeur, il peut se permettre de s'entraîner seul avec le vif d'or dans un temps hors entraînement et se concentrer sur le reste de l'équipe pendant ceux-ci. Il ne va vraiment participer à l'entraînement en tant qu'attrapeur que pendant les simulations de matchs.
Les batteurs occupent une partie du terrain (beaucoup plus en haut que les autres) pour se réchauffer avec un cognard. Si celui-ci à le malheur de tendre vers le bas et de tenter d'aller frapper un autre joueur, un des deux batteurs doit plonger pour l'en empêcher. Ça pratique la rapidité d'exécution en même temps que la précision et l'attention mis aux autres joueurs de leur équipe.
De leur côtés, les poursuiveurs et le gardien se font des passes et des tirs au buts. C'est surtout avec eux que Draco passe le plus de temps. Ils discutent tactiques, le capitaine leur montre des nouvelles tactiques. Après une heure de dur labeur, Draco décide de réunir l'équipe pour élaborer des nouvelles feintes et des nouveaux coups. Une autre grosse heure passe et toute l'équipe est morte de fatigue. Aujourd'hui, Malfoy a été particulièrement dur, surtout avec les nouveaux et les batteurs.
~*~
Rien de tel qu'une bonne douche après un entraînement de quidditch! Draco et ses meilleurs amis sortent des douches pour aller se changer. Dans le vestiaire, il y a quatre pièces. Deux qui contiennent le tableau et plusieurs bancs, pour les réunions d'équipes et la préparation d'avant match. Les deux autres contiennent les douches et les casiers des joueurs. Dans les douches des gars, se trouve un immense tableau. C'est précisément devant celui-ci que Draco se tient présentement.
Le tableau contient une grille de noms. Sur la colonne verticale, se trouvent le nom des filles de la cinquième année jusqu'à la septième. Même chose pour les gars à l'horizontale. Dans les cases, se trouvent des étoiles. Il n'y a pas de légende sur le tableau. Celui-ci est enchanté pour que seulement un garçon puisse le voir. Les étoiles se font plutôt rares, mais il y a des personnes qui en ont plus que d'autres. Ce n'est pas un tableau de mérite comme pour les enfants, mais un tableau d'avertissement. Chaque fois qu'un garçon de Poudlard devient intime avec une fille, à court ou à long terme, une étoile s'ajoute à l'intérieur de leur case. Comme cela, il est possible pour les jeunes hommes de l'école de savoir qui a été avec qui, sans que les filles ne le sachent. En toute honnêteté, les jeunes hommes ajoutent eux-même leurs « exploits ». Pratique très macho s'est évident.
Un peu à côté de ce tableau, se trouve un autre beaucoup plus petit. Il y a dessus une liste d'endroits dans l'école. En y prêtant un peu d'attention, on constate que ce sont des endroits « tranquille » où on peut être sur de ne pas se faire prendre, à condition d'avoir réserver sa place à l'avance bien sûr!
Draco vérifie pour être certain. Il n'y a pas d'étoile dans la case Parkinson/Weasley. Il ne croit pas que les deux aient eut le temps de vraiment se voir. D'autant plus que Pansy prend son rôle de préfet au sérieux, alors leurs rencontres hebdomadaires pour patrouiller sont exclus des possibilités.
« Faudrait bien que tu explores un nouveau paysage mon ami. Je ne sais pas moi. . . il doit bien y avoir une fleur dans cette école dont tu n'as pas encore humer le parfum? »
Blaise vient de se poster à ses côtés.
« Oui mais une fleur sauvage, qui n'a pas été apprivoisée par toi ou Thomas. . . plutôt rare. . . et une beauté sauvage en plus. . . exceptionnel! »
Le ton est à la plaisanterie teinté de sarcasme.
« Écoute! C'est pas de notre faute si le tiers des filles ici présentes ont eu la chance de goûter les plaisir de la séduction malfoyse! Comme le quart de ce qui reste est in touché, il ne reste qu'un peu moins de la moitié de ces douces à se séparer. . . Donne nous une chance! »
« Je dois avouer que depuis que Thomas est avec Granger, c'est un peu plus facile. . . mais on dirait que t'as doublé tes efforts. Tes cotes ont énormément augmentées depuis l'an passé. Heureusement que les filles qui ont quitté l'école n'y figurent plus. . . on aurait l'air de sultans de harems! Haha! »
« Eh! J'en ai une pour toi. Mandela Williams. Serdaigle, sixième année, in touchée jusqu'à présent. Je te la laisse, cadeau! »
« Trop gentil de ta part. . . merci mais non, ça me fait peur des cadeau comme ça. Je ne sais même pas c'est qui. Si t'essais de rire de moi, tu ne m'auras pas. »
« Eh! Je ne veux pas rire de toi! J'ai déjà vu Thomas discuter avec elle un soir, dans le jardin. Depuis ce jour je n'ai pas osé. . . m'approcher. Le projet doit avoir avorté depuis qu'il est avec Hermione. Je n'y repensait plus. Allez, je te la laisse! »
« Je sais pas. »
« Un mètre soixante cinq, mince mais pas maigre, avec des courbes d'enfer! Un regard chocolat qui te fait fondre. . . des lèvres gourmande qui en demandent toujours plus, une chevelure pourpre soyeuse et légèrement bouclée qui est juste assez longue pour couvrir sa poitrine. De parents sorciers, bourgeois, elle vient d'écosse. Chaudes les écossaises, laisse moi te dire! Intelligente, c'est une sergaigle. »
« Okay! Okay! J'ai compris. Tu me la montres au dîner et je verrai. »
Après cet échange, ils finissent de s'habiller. C'est bien beau un avant- midi d'entraînement mais il y a encore des devoirs à faire. Ils ont jusqu'au déjeuner pour profiter de la journée qui passe, ensuite ils s'attaquent au devoir de charmes et enchantements.
Ils sont sur le point de sortir quand l'équipe des gryffondors fait son entrée.
Quand Ron passe devant Draco, celui-ci serre les points. Pour le calmer, Blaise l'incite à sortir de l'endroit au plus vite. Tentative qui est rapidement vouée à l'échec.
Ron s'arrête devant le tableau des réservations. Avec une craie, il inscrit son nom sur la ligne de la Chambre des Demandes. Satisfait, il s'éloigne pour aller se préparer. La Chambre des Demandes est une pièce très pratiques pour les rendez-vous, surtout pour le fait qu'elle se transforme selon la demande.
« Eh Wealsey! Qu'est-ce que t'as l'intention de faire dans cette pièce? » lui jette Draco.
Ce n'est un secret pour personne que Ron n'a pas beaucoup d'expérience avec les filles et la Chambre des Demandes est un endroit justifié pour les « experts » dans l'art de la sortie. . . pas pour les débutants. Du moins c'est ce que Malfoy croit.
« Pas de tes affaires. » Ron ne veut pas s'embarquer dans une bagarre avec Draco mais il ne veut pas avoir de compte à lui rendre.
« Si tu sors avec mon amie, oui justement. »
« Eh bien non! Ce n'est pas de tes affaires. »
La rage s'empare du serpentard. De l'extérieur, le calme avant la tempête. Il a le parfait contrôle de sa personne mais un faux mouvement de son ennemi et il lui saute à la george. De son côté, Ron perd patience.
« Tu n'as aucune idée du terrain sur lequel tu t'aventures. Ce n'est pas aussi facile que tu penses de venir chasser la brebis chez le voisin. »
« Et toi, tu es vraiment con! Au lieu de t'attaquer au voisin, tu devrais te rendre compte que ce n'est pas une brebis mais une louve que t'as! Et il n'y a RIEN entre Parkinson et moi! Et même s'il y avait quelque chose, je ne crois pas que j'ai de permission à demander. . . sauf à elle. »
Le visage rouge de colère, Ron perd son calme. Il s'emporte. Draco s'approche de lui, prêt à le frapper à tout instant.
« Si tu oses l'insulter. . . »
« C'est en la traitant de faible brebis que tu l'insultes. »
« Répètes ça! »
« T'es pas le roi de l'école Malfoy! »
« Une chance, tu aurais déjà été condamné à la peine de mort. »
« Tu veux savoir, c'est ça! Je ne sais pas danser! JE NE SAIS PAS DANSER! Alors Pavarti Patil me donne des leçons privées. Et je n'ai pas envi qu'un connard comme toi viennes me déranger. T'es content là? »
« Pourquoi tu voudrais apprendre à danser? »
« Mon frère se marrie à Noël. »
« Bon Draco, tu viens? » Blaise se décide à intervenir. Il est resté en observateur de la scène qui vient de passer mais il sent le besoin de l'écourter.
Draco tourne le dos à Ron et sort. Blaise qui est resté derrière, s'approche de Ron et lui dit tout bas pour qu'il soit le seul à l'entendre :
«Pansy, tu lui brises le c?ur et je te brise le coup. »
Et quitte la pièce.
~*~
L'avantage de nombreuses années de batailles, c'est qu'elles sont beaucoup plus facile à oublier. C'est dans la bonne humeur que Draco et ses amis se mettent à table ce soir là.
Un peu après le début du dîner, un groupe de filles de sixième fait son entrée dans la salle.
Blaise se penche pour parler à son meilleur ami. En lui pointant du nez le groupe d'arriviste, il lui dit :
« Tu vois la plus petite? C'est Mandela. »
« C'est elle! T'aurais dû me dire que c'était elle! Je me suis toujours demandé qui elle était. . . moi qui était convaincu qu'elle était la petite copine de Golstein. »
« Non, c'est sa cousine. »
« De qui vous parlez? » Théodore tente de se joindre à la conversation.
« Mandela Williams. » Lui répond Blaise. « Belle poupée, non? » Théodore fait son affirmation avec un sourire carnassier.
« Non mon gars! Celle-là, elle est pour Malfoy. »
« Eh! Elles sont toujours pour lui! »
Pendant que les deux jeunes gens argumentent, Draco ne lâche pas sa nouvelle proie des yeux.
« Oui, mais cette fois, ce n'est pas pour caprice. Non, non. Notre Draco va avoir une copine. . . à long terme. N'est-ce pas, Dracounet? »
« Je quoi? »
Blaise l'a subitement sorti de sa rêverie.
« Tu m'as bien entendu. »
« Je n'ai aucune intention d'avoir une copine. »
« Je te lance le défi de sortir avec Mandela. . . et de lui être fidèle. »
« Zambini, tu sais très bien que je ne peux pas. »
« Oh que si. . . et jusqu'aux vacances de Pâques, il n'y aura que Mandela dans ta vie et personne d'autre. À partir de lundi, tu t'y mets. »
« L'enjeu? »
« La graduation avec Luna Lovegood à ton bras. »
« Je ne peux pas faire ça! »
« C'est pourquoi tu vas séduire Mandela et sortir avec! »
La discussion est terminée, il ne vaut pas la peine d'essayer d'argumenter. Blaise est têtu, il a lancé un défi à Draco avec Théodore comme témoin et Draco ne peut refuser par honneur de serpentard, surtout quand ça concerne cette bizarre Luna. Elle fait peur avec ses yeux globuleux et ses tendances à tout ce qui est étrange.
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A.N. Fini! J'espère que vous avez aimé. Petite note, le personnage de Mandela est crée par moi. J'ai cherché dans tous les livres pour trouver une serdaigle de sixième qui servirais bien à mon histoire, mais je n'en ai pas trouvé. J'espère que vous n'êtes pas fâcher.
